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Rencontre autour d'une infusion
sans herbe
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Merakih 31 Dasawar 814 à 12h19
 
***
Quand Helhar'sen lance au sein des Entrelacs son appel à la recherche d'un lanyshta capable d'infuser du pouvoir dans son matériel au Kil'dara, il s'attend à tout sauf à ce que ce soit Jade qui y réponde.
La lanyshta n'a donc pas froid aux yeux pour venir dans le Kil d'origine des deux lanyshtas qu'elle a dézingué au cours de l'expédition du Fortin...

Il faut au médecin quelques longues minutes de réflexion pour prendre une décision. Il s'agit plutôt de raffermir sa décision en réalité : en absence de nouveaux éléments, il n'a aucune intention de prendre parti dans le conflit qui oppose Jade et Yloyse.

Cependant, Jahel/Jeenan est encore convalescent au cabinet médical, et il est donc impossible de faire venir la Verte chez le Doc sans risquer de provoquer un nouvel incident diplomatique...
La rencontre se fera donc aux Cubes-Confort, dont les archives recèlent de nombreuses salles d'études où il est aisé de s'isoler, d'autant plus aux premières heures du matin en cette froide période de l'année.

C'est donc le lendemain matin, avec une petite boule au ventre malgré tout, qu'Helhar'sen arrive à l'ouverture des grandes archives. Conformément à ce qu'il a précisé à Jade, il est vêtu d'un long manteau chaud de couleur anthracite, et est muni d'un sac à dos de toile relativement volumineux. Après avoir réservé une salle d'étude au bureau d'accueil, le lanyshta s'installe dans un fauteuil du hall d'entrée - presque vide à cette heure ci - pour attendre son rendez-vous.

L'armure est bien dans le sac, mais il préfère garder le tranquiliseur dans une poche extérieure de sa veste, là où il peut rapidement l'atteindre au cas où la Verte ne serait pas aussi droite en affaire qu'elle le semble...
***





(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 31 Dasawar 814 à 13h45
 
Lorsque la demande avait retentit sur les Entrelacs, Jade n'avait pas eu à hésiter longtemps. Elle venait de commencer sa tournée des magasins en vue d'une diversion future, et, si elle escomptait bien éviter toute réunion avec un groupe de Lanyshstas tant qu'elle n'était pas sûre d'avoir lâché d'éventuels poursuivants, il était invraisemblable d'envisager qu'une enquête approfondie soit diligentée à l'encontre de chaque personne croisée.
Rencontrer une personne unique ne devrait donc pas poser de problème majeur.

De plus, l'entrevue promettait d'être intéressante : le "Doc" était l'un des premiers Lanyshstas à avoir fait preuve de confiance par défaut envers autrui, prenant un risque personnel pour le bien de la communauté. C'était le genre de personnes qui méritait qu'on les aide, sans compter l'intérêt de simplement faire connaissance.
Et puis il y avait l'Oeil, bien sûr... Pas tant qu'elle esperait obtenir des informations complémentaires, mais le Doc avait fait parti du petit groupe d'étude. Sans qu'elle pu présumer de ses facultés d'observation, il en avait au moins la volonté.
Et cela... Avait son importance. Après de multiples expériences dans le domaine de l'infusion, elle sentait qu'elle arrivait non pas à franchement parler à une limite, mais à une zone d'accroissement réduit des connaissances. Être simultanément acteur et observateur générait des zones d'incertitude lors de l'observation, et avoir quelqu'un capable d'analyser sa propre technique ne pouvait pas faire de mal.

Aussi avait-elle proposé sa participation. Le prix annoncé publiquement n'avait pas été débattu, juste associé à une petite demande d'étalonnement dans le temps. Pas de marchandage, un soucis de clarté : cela confirmait l'impression générale, de quelqu'un prêt à faire des efforts pour les autres, sans soucis particulier d'accroissement de gain personnel. Une attitude globalement profitable, à favoriser, Jade avait donc immédiatement réduit ses tarifs de façon sensible.

Ne restait plus qu'à se croiser. Elle aurait préféré une première entrevue le jour même, au cabinet -nul ne pouvait soupçonner quoi que ce soit lorsqu'un touriste allait voir un médecin- malheureusement cela ne pouvait se faire. Soit il avait des informations complémentaires, soit il faisait preuve d'une prudence excessive, mais en tout cas, l'heure et le point de rendez-vous étaient modifiés.
Cela nécessitait un peu de préparation...

Aussi, le premier jour, Jade passa en soirée aux grandes archives des Cubes-confort, se renseignant sur le mode de fonctionnement, tandis que les employés fermaient pour la nuit. Des renseignements de pas de porte, avant que ceux-ci ne rentrent chez eux : jamais rien d'impossible à tracer -l'intraçabilité était suspecte- mais rien pour simplifier la vie.

Et le lendemain matin, donc, elle se dirigeait à nouveau vers les grandes archives. Cinq minutes de retard, le passage à l'une des boutiques de la veille se trouvant sur le chemin ayant été ralenti par un client aussi matinal que pointilleux.

Direction le hall d'entrée, où peu de personnes sont présentes. Tempes grisonnantes : deux. Allez, un et demi, celui en train de lire ayant plus que les tempes de grisonnant. Et manteau... Hum. Ok, le premier est anthracite. Mais le second, celui du lecteur, réfléchit la lumière, un effet de la brume matinale encore accrochée sans doute. C'est... Quoi ? Noir, ou anthracite ? Elle pencherait plus pour le premier, mais le second n'est pas totalement exclu.
Bah, autant provoquer la reconnaissance.


*** Jade se penche, comme pour rectifier quelque chose sur une de ses bottes à haut talon. Se faisant, la lanière de l'étui passé à l'épaule glisse et, en douceur, la crosse va cogner au sol, provoquant un petit "poc" malgré l'amortissement du cuir -teinté de vert, lui aussi. ***


De quoi faire relever la tête du lecteur. Autant ne pas prendre de risques, avec sa chance habituelle, il suffisait qu'elle aborde le plus probable pour que son véritable contact sorte des toilettes à ce moment là...


La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Merakih 31 Dasawar 814 à 16h22
 
***
Helhar'sen s'attend à voir une krolanne à la peau verte de grande taille, sans être trop sûr d'autre chose, mais finalement aucun doute n'est permis quand elle entre dans le hall après quelques minutes : il est hautement improbable qu'une autre personne aussi verte et aussi grande soit présente dans les parages. Ou même ailleurs...

Le lecteur relève la tête, mais c'est l'autre krolanne qui ajuste son sac sur son épaule et se dirige vers Jade. Sa démarche est tout à fait banale.
Le Doc n'est pas petit, mais il doit vraiment lever les yeux pour rencontrer le regard de Jade en parvenant devant elle. Les traits de la géante sont d'une grande finesse, comme une beauté figée, glaciale. Le médecin ne cache presque pas sa surprise en s'apercevant que non seulement sa peau, mais également ses yeux et cheveux sont verts. Il a presque envie de lui poser des questions sur sa famille pour savoir si cette curieuse pigmentation est héréditaire, mais il retient finalement sa curiosité scientifique pour lui tendre simplement une main à serrer.
***

- Bonjour mademoiselle, ravi de vous rencontrer. dit-il avec un sourire poli. Si vous voulez bien me suivre, j'ai réservé une salle pour l'étude des documents.

***
Sa voix résonne légèrement dans le grand hall froid, tandis qu'Helhar'sen invite la visiteuse à le suivre le long des couloirs et escaliers qui mènent aux petites salles privées.
***

Pensée :
"Je n'aurais pas pensé vous voir au Kil'dara après les récents évènements. J'imagine que vous ne vous seriez pas déplacée sans une bonne raison... En tout cas, merci d'avoir trouvé le temps de me rendre service."

***
La salle que le médecin a choisie n'est pas très grande, ne comportant guère plus qu'une table carrée avec deux lampes à abat-jour et entourée de quatre chaises confortables. Il est encore trop tôt pour que la lumière du jour éclaire la pièce, et celle-ci est illuminée par des lampes à gaz au plafond.
***





(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 31 Dasawar 814 à 17h18
 
*** La plus grande probabilité s'est donc avérée la bonne, et Jade a suivi le Doc sans un mot, à peine un hochement de tête, se contentant d'analyser sommairement chacun des détails portés à sa connaissance.
Taille, poids estimé, facture des vêtements, posture, signes de fatigue, bosse dans la poche, modulation de la voix...
La plupart sont éjectés dans la catégorie "non indispensable, analyse ultérieure", seuls les éléments les plus susceptibles d'influer sur une évolution rapide de la situation étant gardés à portée de mémoire.
Trop d'analyse tue l'analyse.

Tandis qu'ils grimpent les escaliers -repérage des issues secondaires, mémorisation du plan général du bâtiment, extrapolations- elle répond. ***


Pensée :
Ne pas venir au Kil'dara après la double élimination de menace serait estimer que la dite menace est capable d'influencer mon comportement. Le trajet était potentiellement trop dangereux pour que je laisse votre dernier compatriote l'entreprendre seul, et un trajet Kil'dara-Kil'sin en extérieur, en solitaire et sans ravitaillement aurait été tout aussi incertain. L'étape au Kil'dara était donc logique. Sans compter qu'il fallait répondre de la façon la plus rapide et la plus pertinente possible à une menace secondaire.
Ne pas le faire aurait été... Sous-optimisé. Reculer face à un risque identifié, c'est reconnaitre sa prédominance. Si on ne la reconnait pas, on affronte le risque, on le broie, et on continue à avancer.

Au vu de l'analyse des éléments considérés, le risque a été considéré comme gérable. Si une nouvelle menace survient, elle sera analysée, contrée, et repoussée en l'attente d'un traitement définitif.


La salle. Difficile de trouver un cas parfait. Multiplier les portes, ou les fenêtres, c'est multiplier les risques. Mais c'est aussi multiplier les chances de pouvoir gérer le risque. Réunissez-vous en place publique, et vous serez toujours ennuyé. Faites-le dans une pièce aveugle au fond d'un couloir souterrain, et vous n'aurez quasi jamais de problème.
Le jour où vous en avez un, vous êtes mort.
Jade désigna l'une des extrémités du mur pourvu de fenêtres, se dirigeant vers l'autre.


Mieux vaut tirer les rideaux. Les dégagements lumineux sont généralement contrôlés, mais pas systématiquement.


La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Julung 1 Jangur 815 à 12h39
 
***
Pendant que Jade inspecte la pièce et prend ses dispositions, Helhar'sen ferme le loquet de la porte, qui la verrouille et fait basculer un petit panneau de l'autre côté indiquant que la salle est occupée.
Le personnel des archives a les clefs, mais un simple verrou peut faire gagner quelques précieuses secondes au cas où des indésirables souhaiteraient venir les déranger.

Il faut quelques longs instants au médecin pour digérer ce que la Verte vient de penser, et formuler une réponse.
***

Pensée :
"Pardonnez moi, mais n'existe-t-il pas de variante à votre... protocole?
Toutes les menaces doivent-elles vraiment être broyées?

Je suis plutôt du genre conciliant, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué. Peut-être parce que je n'ai pas le moyen de mettre en oeuvre une démarche aussi radicale, contrairement à vous, mais j'aime envisager d'autres solutions que la simple élimination.

En particulier concernant les lanyshtas. Je ne porte aucun jugement, et ce qui est fait est fait, mais je trouve que le sujet mérite d'être évoqué en particulier avec vous...
En partie grâce à vous d'ailleurs, nous savons à présent que les lanyshtas sont capables de se "dématérialiser-rematérialiser" après une mort non-naturelle. Monsieur Klem l'a confirmé, le sens de la mort est à présent très différent pour nous... A mon sens, tuer un lanyshta - dans l'objectif d'éliminer une menace à long terme - n'est plus l'option la plus efficace, car il y a de grande chances que le lanyshta assassiné revienne et devienne une menace encore plus importante en cherchant à se venger.
Nous assisterions alors sans doute à une spirale de violence.

Vous évoquez une menace secondaire... Allez vous appliquer une nouvelle fois à la lettre votre protocole de broyage? Si tel est le cas, il n'est peut-être pas encore trop tard pour reconsidérer vos options.
Une conciliation n'est-elle réellement pas envisageable?"

***
Helhar'sen commence par extirper de sa poche la petite arme à énergie, en la tenant par le canon pour éviter toute méprise sur ses intentions, et la pose sur la table. Il dégrafe ensuite les attaches de son sac à dos, et en tire un "quelque chose" de couleur vaguement marron sombre qu'un quidam mettrait plusieurs secondes à identifier en raison de l'inconfort optique résultant du traitement que l'objet à subi. Il s'agit d'une combinaison de cuir d'évitement.
La forme de celle-ci est relativement classique, comportant un plastron durci fermé sur les côtés par des jeux de crochets et d'anneaux, et des manches longues en cuir souple surmontés d'épaulettes rondes faite du même cuir durci que le plastron. En revanche, le cuir a été traité selon un procédé spécial qui donne l'impression que la matière "courbe" la lumière, rendant flous ses contours... Après avoir posé le haut sur la table, Helhar'sen sort également le bas, un pantalon de cuir de même facture avec des plaques de cuir durci protégeant l'avant des jambes.
***

Pensée :
"Voilà les objets en question... Pour l'armure, si j'ai bien compris le principe, mais il s'agirait essentiellement de renforcer sa résistance. Malgré ses propriétés optiques, ça reste une armure de cuir, assez fragile.
Pour le tranquiliseur... et bien j'imagine que vous vous y connaissez mieux que moi, donc je suis complètement ouvert aux suggestions d'amélioration."





(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 1 Jangur 815 à 17h15
 
Il était difficile de choisir la bonne méthode de communication, face à quelqu'un qu'on ne connaissait pas.
Trop peu pouvait passer pour trop brusque, trop long pour trop ennuyeux.
Ceci dit, dans la mesure où ils en avaient au moins pour quelques temps ici...
Jade répondit à la pensée par la parole : mieux valait un léger fond sonore renseignant sur une activité qu'un silence suspect. A condition de baisser la voix afin que le fond sonore ne s'élève pas au delà de sa fonction : un simple fond.
Et quand bien même, si on parvenait à l'écouter, à condition de faire attention, un employé n'y verrait qu'une discussion philosophique, ou sociologique, appuyée sur des exemples fictifs. Un enquêteur du C.I.E.N. ne verrait non plus rien qui sorte de son compte-rendu.


Il semblerait qu'il y ai mésentente sur l'emploi du terme "broyer". Vos propos laissent penser que vous retenez principaement la définition de pression excessive, destinée à détruire. Je développe alors mon idée.
Une pression excessive est, par définition, excessive. Disproportionnée. Une dépense d’énergie inutile. J’envisageais le broyage dans une optique plus minérale qu'organique : un morcellement.
Réduire un problème macroscopiquement insoluble en une pluralité de problèmes mineurs, chacun d'entre eux étant gérables. En ce sens, oui, toute menace se doit d'être broyée : c'est une étape indispensable, car elle permet en plus de mieux comprendre les divers éléments de celle-ci, et permet une analyse en profondeur. Qui peut plus aisément déboucher sur un traitement. Et permettre de continuer à avancer.

Comme un rocher d'une tonne vous tombant dessus : vous êtes mort. Si vous le morcelez en un million de cailloux d'un gramme, il y aura toujours la même quantité de matière, au même endroit, tombant à la même vitesse. Mais vos chances de survie en sont très largement améliorées.


Par quoi commencer ? Le simple renforcement était plus aisé qu'une amélioration. Mais l'armure était un processus plus délicat à maîtrisé, de part sa finition.
Pensée :
Dans un premier temps, mieux vaut se focaliser sur le tranquiliseur. Une compensation des défauts de l'usinage, en quelque sorte, un accroissement de la fiabilité à long terme. Ensuite... Je n'ai jusqu'à maintenant infusé que des armes à poudre, en concentrant mes efforts sur le canon : de quoi "lécher" le projectile le long de son parcourt, comme un pinceau à magie infusant chaque balle. Accélération, stabilisation par réduction des frottements... Ici, il sera impossible de modifier le projectile. Par contre, en se focalisant sur la zone du chargeur, il doit être possible de créer une boucle accélératrice dans le flux d'énergie : la cellule ne se déchargera théoriquement pas plus vite, mais chaque influx sera maximisé, comme si vous tiriez avec des charges plus grosses. Avec le risque d'un très léger délai d'activation supplémentaire, le temps d'accélérer la charge.
Je pourrais aussi tenter d'ajouter un effet supplémentaire aux décharges, comme modifier la fréquence sonore pour la rendre plus difficile à supporter, mais cela risquerait de s'entendre, et de provoquer des questions du genre "hé, doc, comment vous avez fait ça ?".
C'est aussi pour cela que je préfère commencer par cela : chez moi, j'ai infusé sur près de deux semaines ma carabine. Résultat parfait, et invisible. Au fortin, j'ai du enchanter deux pistolets en quelques minutes. Résultat épatant, mais profondément instable -il m'a fallu refaire l'infusion à tête reposée, récupérer les lambeaux épars- et surtout dépourvu de toute discrétion. Chaque tir s'accompagnait de jaillissement de flammes de jade...
Sur un temps relativement réduit, je préfère éviter les risques de telles complications. Le tranquiliseur est plus petit, il aura donc plus de risques de surcharge d'énergie. Un peu plus de temps pour évacuer le trop plein ne sera pas un mal. D'ailleurs je vais m'en occuper déchargé.
L'armure... Pourra accumuler largement plus.


La salle était désormais isolée. Le délai n'était pas ridicule, mais mais confortable non plus. Il allait falloir user de tout les atouts possibles. Déjà, une bonne position, l'arme posée à plat entre ses mains. Pouvoir oublier tout le superflu pour se consacrer à l'essentiel.

Je n'aime pas la violence.
Comprenons-nous bien : je ne dis pas ici que je la rejette dès que je le peux. Je nie simplement un quelconque attachement sentimental à celle-ci.
Une barrière en travers de la route. Comment continuer à avancer ? En la contournant par la gauche ? La droite ? Passant au dessus ? En dessous ?
La seule réponse valable est "ça dépend".
Dire que l'on "aime" une méthode pour passer la barrière, c'est privilégier une méthode en dépit du bon sens. C'est se laisser corrompre par la sentimentalité. S'obstiner à creuser un mur pour passer une barrière dans un tunnel, se glisser sous une chaîne à un pied du sol, ou tenter de passer au dessus d'une barre à deux mètres, ce sont des exemples qui prêtent à rire. Tant leur stupidité saute aux yeux.
Pour autant, la vision de certains vis à vis de la violence rejoint de tels principes, parfois jusqu'au même excès.

Ils "n'aiment pas" la violence, et que deux voies s'offrent à eux, une violente, une non violente, et ils s'obstineront, parfois jusqu'à menacer leur propre existence, à privilégier la non violente.
Je n'ai pas de telles barrières moralisatrices, j'envisage la violence comme une option équivalente aux autres, avec ses avantages et ses inconvénients. Ce qui fait dire à certaines personnes -comme Rhôz, une étudiante du Kil'sin, actuellement au Kil'dara. Vous connaissez ? Il semblerait qu'elle soit venue pour y rencontrer des personnes- que "j'aime" la violence. Elle en est d'autant plus persuadé qu'elle développe un comportement radical vis à vis de celle-ci.


Bon... C'était le moment de s'y mettre.
Avec une question assez simple, en fait : quelle confiance accordait-elle au doc ? Les chances d'assassinat étaient réduites, mais celles d'une infusion ne leur apprenant rien n'étaient pas à négliger.
Si elle voulait mieux visualiser le processus, il allait falloir fermer les yeux. Autrement dit...

Pensée :
Il m'est plus rapide de procéder sans pollution visuelle excessive. Par contre, je ne peux alors plus rien voir de l'espace réel. Il pourrait être profitable d'observer attentivement le phénomène. J'ai pu observer, sur des éléments simples, que le fer en cours d'infusion avait tendance à luire, tandis que le cuir ou le bois foncent, avant de reprendre des propriétés normales. Sur un composé complexe, c'est encore flou. De même que d'éventuelles manifestations hors de ma sphère de perceptions.


*** Jade ferma les yeux, reprenant la parole. ***


Une fois broyé -processus requérant une dose mineure d'acte, c'est avant tout une méthode d'analyse-, un problème, un risque, peut être géré. Laquelle gestion ne revêt que rarement la forme d'une élimination.
Face à un problème inconséquent, l'ignorer est le plus aisé.
Face à un problème conséquent à long terme, mettre en place une méthode de partenariat, ou de manipulation, est la méthode la plus pertinente. Dans le cas qui nous intéresse, c'est d'ailleurs ce qui s'est produit, simultanément : j'ai tenté une approche partenariale tout en faisant l'objet d'une tentative de manipulation. Les rôles auraient tout aussi bien pu être confondus, ou inversés.
Face à un problème conséquent et immédiat, selon les circonstances, violence et fuite sont les deux méthodes majeures.

Comme vous le voyez, trois cas différents, l'élimination ne vient en solution que la moitié du temps, sur le cas le plus rare.
Sans compter que malgré ses avantages potentiels -traitement rapide, et parfois définitif de la question- il dispose d'inconvénients certains : opprobre inversement proportionnelle à la faculté d'indépendance morale des témoins, incertitude du résultat, et vengeance du cercle de relation proche de la victime désignée.


Le premier cercle, ou premier palier -les appellations correspondaient aussi bien, il faudrait d'ailleurs penser à expliquer le processus plus en détail, dès qu'elle aurait le temps- devenait étonnement facile. La représentation mentale de l'objet se faisait en une sorte d'avatar transparent, perclus de petites cavités sombres : les imperfections. Il suffisait alors d'ouvrir les vannes, colmatant les trous comme le ferait un plâtrier.
Facile, mais indispensable. C'était encore le meilleur moyen pour connaître parfaitement un objet, et savoir où s'appliquer pour les améliorations futures.


Pour en revenir à la menace secondaire, elle a été qualifiée de "secondaire" car différée dans le temps. Mais elle reste identique à...
*** Jade s'arrêta, une main sur le tranquiliseur, l'autre faisant brusquement tourner la lanière de l'étui à fusil autour de son épaule, de sorte qu'il commence à glisser à l'extérieur. Puis elle sembla se raviser, refaisant plus lentement les gestes opposés. ***

Imaginons plutôt. Imaginons que j'ai glissé mon arme hors de son étui, tout en maintenant la votre hors de portée. Que ce faisant, je vous ai promis la mort, me délectant de la façon dont j'allais vous la prodiguer. Mon arme est désormais sortie, pointée vers votre crâne.
Menace conséquente, et immédiate.
Imaginons également que, glissé dans votre manche, vous ayez un petit pistolet très puissant, à l'aide duquel vous vous débrouillez fort bien. Vous avez toutes les chances de me prendre par surprise et de m'éliminer.

Que faites-vous ? Vous préférez le dialogue ? Malgré mon apparent coup de folie, vous croyez en vos chances d'apaiser mon désir de vous voir mort ? Admettons que cela ait une chance sur dix de fonctionner. Vous avez une chance sur dix de briser dans l'oeuf un déchainement de violence. Une fois sur 10, vous remportez brillamment la partie.
Les neuf autres fois, je n'ai pas entendu raison et vous êtes mort.
Pour ma part, j'ai préféré tenter ma chance en position de force, nous étions blessés après notre assaut contre l'entité technomancienne, et j'ai préféré repousser, même temporairement, la menace, plutôt que de risquer de finir égorgée dans mon sommeil. Car il fallait forcément dormir sur le chemin du retour.

Allons plus loin, voulez-vous ? Afin de continuer de pouvoir vous mettre à ma place, vous avez tiré. Je suis blessée, vous êtes partie, mais je vais guérir.
Qu'espérez-vous de l'avenir ? Comment se passerait une nouvelle confrontation ?
Oui, vous pourriez à nouveau faire le choix de ne pas tirer. Mais avant, je vous ai promis la mort. Depuis, vous m'avez blessée, et j'ai une envie de vengeance s'additionnant à celle de meurtre. Vos chances que j'entende raison ne sont plus d'une sur dix, mais d'une sur trente. Allez-vous faire le premier pas ? Tenter de briser le cycle de la violence ?
Allons plus loin : c'est moi qui reviens vers vous, vous expliquant que je vous pardonne, que j'ai changé, que je désire briser ce cycle. Que vous n'avez plus rien à craindre de moi. Est-ce que vous me croyez ?
Pour information, dans un cas tel que celui-ci, vous pourriez effectivement me croire. Sans courir de risque. Je n'aurais effectivement aucune arme dissimulée, ne tenterais rien qui puisse vous nuire. Non pas parce que je vous aurais pardonné, ceci dit : simplement parce que je ne voudrais surtout pas que vous puissiez soupçonner quoique ce soit, mon objectif, face à quelqu'un m'ayant battu une fois, serait de prendre en compte sa supériorité ponctuelle en ne laissant rien transparaître d'une quelconque velléité de revanche. Nous pourrions même devenir amis, sans que vous ayez rien qui vous permette de douter de moi.
Et une an plus tard, alors que votre garde serait suffisamment baissée, un groupe de personnes que j'aurais grassement payé viendrait la nuit mettre le feu à votre Cube après en avoir cloué les issues.

Tel est le cas présent. L'adversité est plurielle, concertée, intelligente. Il serait quasi impossible de discriminer entre bonne volonté et plan à long terme, aucune confiance ne peut donc être accordée. D'ailleurs les différents retours me font dire que la contre-offensive est déjà parfaitement organisée, sur différents tableaux. Car ils ont autant conscience que moi que la mort physique n'est qu'un moindre mal, un désagrément temporaire. Mieux vaut un retournement de l'opinion, une mort sociale.
Une approche personnalisée, pour discuter "à bâtons rompus" du cas de "la meurtrière Kil'sinite" avec ceux qui me connaissent directement.
Une approche "victimisée" -dans lequel je vois bien la Bleue- faite de fragilité et d'incompréhension. Le but n'est pas d'exciter les plus énervés, mais d'attirer la sympathie des plus modérés, par un joli numéro de porcelaine brisée.
Une fois ces deux éléments suffisamment infusés, le troisième acte : la modération. Faire croire, publiquement, à une tentative de médiation. Leur comparse Kil'sinite excellera à coup sûr en la matière, étant dans les faits assez proche, tout en étant officiellement assez détachée, pour que le public n'y voit que du feu. Les conciliateurs d'un côté et -une fois que j'aurais refusé cette proposition par manque de confiance précédemment énoncé- la psychopathe jusqu'au-boutiste de l'autre.
Tout du long, en fil rouge, l'intervention du public, plus ou moins au courant, plus ou moins manipulé -et c'est là toute la beauté du geste, il n'est nul besoin de complicité ici, la plupart agiront en toute bonne foi- tout ceux me connaissant un tant soit peu ou ayant eu des liens avec les "victimes", qui pourra forcer le trait, donner son avis, uniformiser, par la seule force des interactions sociales, l'opinion générale.
Et enfin, le dernier acte, la mise à mort, une fois l'opinion acquise, une fois les derniers soutiens isolés, la conclusion sublime : non pas seulement dans l'acte, mais dans l'impact. Une élimination où, quelle que soit sa forme, tout le monde se dira "ah, ben enfin ! Bien fait pour elle"...

Alors une conciliation ?
Avec des imbéciles, cela aurait pu être possible, car cela aurait pu être sincère.
Là, il y a un manque totale de confiance, ce n'est pas une médiation avec un voisin trop bruyant, c'est une guerre où chacun avance ses pions en permanence, plus ou moins dans l'ombre.
Accepter une conciliation serait prendre un risque à la un sur trente, à moyen terme.
Actuellement, les chances sont contre moi, sur le long terme, mais d'ici là, c'est une lutte d'endurance, et de préparation, durant laquelle je peux moi aussi développer mon jeu. Durant laquelle je dois parvenir à suivre un rythme qui, par nature, continuera à être masqué.
Une spirale de plus en plus serrée, à force de repousser de plus en plus difficilement les échéances. Jusqu'à finir écrasée, à moins de trouver la dernière pièce, le coup gagnant apte à percer le fond de la spirale.


*** Un léger sourire, presque gêné. ***


Pensée :
La transparence dans le partage d'informations est un point essentiel. L'optimisation du temps, par la multiplicité des tâches également. Autrement dit, quitte à m'occuper de votre équipement, autant répondre dans le détail.
Mais j'ai quand même l'impression de parler un peu trop.



La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Vayang 2 Jangur 815 à 18h16
 
***
Le médecin écoute autant qu'il observe attentivement la géante verte.
D'une part, c'est une occasion en or pour avoir des informations de première main sur "l'infusion" des objets, d'autre la longue explication orale permet à Helhar'sen d'appliquer les rudiments des psychologie qu'il maîtrise.

Parce que bon, la télépathie c'est bien beau mais il n'y a rien dans les livres pour interpréter la saveur d'une empreinte télépathique, ni les modulations qui font fluctuer la tessiture des pensées. Une voix, en revanche, il sait l'interpréter.
Enfin... en principe.

Il tente de se laisser imprégner, tressaillant à peine au geste esquissé pour sortir le fusil, attelé à décortiquer méticuleusement la forme et le fond du discours.
Mais si le sens est limpide, la personnalité de Jade reste... obscure.
Ou plutôt si, le lanyshta ne ressent que la puissance d'une logique implacable, mécanique.

Le médecin préfère passer outre le cas de Rhôz, même si l'information est un tantinet différent du point de vue donné par l'érudite en question. Il préfère s'attarder sur la question de l'approche logique de Jade.
***

Pensée :
"Au contraire, au contraire, je suis ravi d'avoir l'opportunité de vous entendre de vive voix.
D'une part, ça a permis de préciser certaines choses concernant l'infusion, bien sûr, mais également votre point de vue."

- Nous luttons tous pour notre survie à présent, et votre approche de la question est parfaitement rationnelle, c'est indiscutable. Associé à votre détermination apparente, il semblerait que rien ne puisse vous arrêter.
Néanmoins, si la pratique de la médecine m'a appris quelque chose, c'est que les krolannes n'agissent pas tout le temps de façon rationnelle... Certaines personnes se fient à leur instinct aussi.
Si on en croit certaines hypothèses basées sur l'hypnose et le somnambulisme d'ailleurs, l'instinct n'est pas une sorte de sixième sens mais serait la traduction de pulsions contrôlées partiellement par des décisions prises inconsciemment, mais résultant d'une analyse beaucoup plus poussée et pertinente que n'importe quel processus analytique conscient car faisant appel à une mémoire beaucoup plus complète et détaillée. En effet, la réflexion consciente tend à se focaliser sur les faits qui nous ont paru importants au moment où ils se sont produits, alors que la totalité de l'information a été mémorisée en réalité... mais reste inaccessible autrement que par des processus inconscients!


***
Le Doc reprend enfin son souffle après sa tirade enthousiaste, et c'est à lui d'avoir un sourire d'excuse.
***

- Ah. Pardonnez moi, je m'emballe un peu. Tout ça pour dire que si les émotions et l'instinct peuvent paraître nuisibles à la lucidité nécessaire pour surmonter ce qui menace notre survie, bannir complètement ce qui semble irrationnel peut aussi nous priver d'atouts considérables.
Si mes tripes me disent de ne pas vous croire, pour revenir à votre exemple, je ne pourrai jamais vous faire confiance quoi que vous fassiez et quoi que vous disiez.
Et réciproquement, j'aurai tendance à vous accorder le bénéfice du doute malgré vos détracteurs si mes tripes me disent de vous faire confiance.
Mon cabinet médical m'a permis de rencontrer plus des nôtres que je ne l'aurais cru possible dans un premier temps, et c'est fou ce que la question de la confiance semble être sur toute les lèvres, comme si c'était une obligation de classifier les gens dans des cases.


Pensée :
"Je ne suis pas sûr qu'on puisse se permettre le luxe d'une lutte de clans entre lanyshtas. Vous avez vu la technologie employée par ces hybrides bio-mécaniques comme l'Oeil ou la créature aviaire que vous avez rencontrée.
Vous savez qu'il est hautement probable qu'ils soient loin d'être les plus puissants de nos ennemis.
Si seulement nous savions pourquoi ils sont nos ennemis. Si seulement nous étions au moins certains qu'ils le sont.
Et surtout, si nous savions pourquoi nous sommes devenus lanyshtas.

Des idées, sur ce que pourrait être cette Voix des Cendres et la raison de notre appel?"





(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 2 Jangur 815 à 20h22
 
La Voix de Cendres, ses raisons... Oui, des idées, elle en avait, assurément !

Pensée :
Je pense que c'est une guerre. Un conflit. Entre des entités dont la puissance et le mode de fonctionnement nous dépasse. Les Dath'ogals, l'Alphlënn, l'arrivée des krolannes sur ce monde, les Ists, et maintenant les Lanyshstas...
L'évolution n'est pas classique, elle ne se fait que par à-coups bouleversants. Non pas une évolution linéaire, mais une série de révolutions brutales. Un cycle. Un cercle, dans un cercle, dans un...
Avec un certain sens du tragique, de la dramaturgie. Se réveiller un jour, doté de nouvelles capacités ?
Les chenilles en sont capables. Pas les krolannes.

La question est de savoir si on né Lanyshta, mais qu'on n'éveille cette facette que dans certaines circonstances, ou si on le devient, par une transformation. Le fait que les éveils se fassent par vagues entières me donne plus l'impression du paquetage réglementaire jeté aux nouvelles recrues avant de les envoyer au front.

Alors pourquoi nous ? Je n'ai aucun début de réponse. Ou plutôt j'en ai des dizaines, mais sans aucun renseignement supplémentaire. La question "dans quel but" me semble plus intéressante, et nous en revenons à une guerre.
Le seul problème, c'est que nous ignorons la nature des joueurs, leur nombre, les modalités...

En fait, "guerre" est inadapté, cela présuppose un but. Je dirais plutôt un "jeu".
Dont nous sommes les pions, la première ligne, les manipulés. Un jour, quelqu'un s'est dit "une petite partie ?" et à fait de nous ce que les gamins des Sharss font aux cailloux : "toi, tu seras soldat. Le bout de bois est un canon, le caillou surmonté d'une pièce, un cavalier. Et je décide que le canon pourra éliminer trois cailloux par tir". Et le canon élimine trois cailloux par tir, parce que c'est ainsi qu'il en a été décidé. L'énoncé des règles a octroyé des pouvoirs au canon, alors que lui-même ne se rend jamais compte que de son existence de bout de bois.

Nous sommes pareils. La Cité est le champ de bataille, la plupart des krolannes ne sont que le décor. Et nous, nous sommes les pions. On nous a octroyé des pouvoirs. Avant de commencer le jeu. Des pouvoirs bien pratiques, au demeurant. Qui peuvent permettre de jouer en une équipe soudée, mais aussi de revoir ses coups. "Ah mince, oui, en avançant là, je perds trois cailloux. Bon, pas grave, je vais les replacer ailleurs".
Les hybrides sont-ils nos ennemis ? Vous avez raison de poser la question. Rien n'est moins sûr. Ils peuvent être les pions d'un second joueur, tout comme ils peuvent être une méthode d'entrainement. Une forme de tri. Un moyen de décider quels seront ceux qui méritent d'avoir une pièce.
Ils sont peut-être nos ennemis, nos alliés, nos entraineurs... Mais peut-être que nous-même, nous jouons dans des équipes différentes. Sans en avoir conscience.

C'est du moins mon analyse. La Voix de Cendre est un joueur... Ou alors l'arbitre.


Jade interrompis le flot de ses pensées pour rouvrir les yeux. Elle attendit que le Doc relève le regard de ses mains pour glisser quelques mots d'une voix douce.

Mais ce qui est sûr, c'est qu'on ne prend pleinement conscience des règles d'un jeu qu'en y jouant pleinement. Alors je vais jouer. A ma manière.

L'infusion du tranquiliseur se passait bien, mais l'ouverture des yeux n'était pas du luxe. Alors qu'elle pensait opérer en toute discrétion, sous les seuils de détection standard, un simple coup d'oeil vers la table montrait une légère luminescence de ses paumes.
Elle s'habituait aux flux, pouvant sans y penser en canaliser de plus en plus puissants. Dans un premier temps, les manifestations automatiques des pouvoirs avaient été à redouter, mais maintenant, tandis que ses pouvoirs prenaient de l'ampleur, il allait aussi falloir surveiller les éléments "simples".
Bon, pour la phase suivante, prendre l'arme en main, et faire courir les doigts dessus, serait plus pratique.
Jade referma les yeux.


Pensée :
Alors oui, statistiquement -et par défaut, je tranche en faveur de la solution statistiquement la plus favorable- un conflit entre Lanyshstas est plus néfaste qu'une entente. C'est aussi potentiellement l'inverse : si notre position dans le jeu en cours nous place en position de faiblesse, une multiplicité des groupes peut entraîner une impossibilité d'évaluer notre stratégie globale. Et garantir la survie de certains groupuscules. En favorisant des réflexes de survie induits par une lutte permanente.


Mais effectivement, votre exposé de l'instinct me semble des plus dignes d'intérêt. Hors barrières, quel est le plus court chemin entre deux points ? Le trait. Si on agit toujours de façon la plus économe possible, on se dirigera toujours en fonction d'un trait. Instinctivement. Sans forcément avoir conscience que c'est la meilleure solution, et en tout cas sans se dire sciemment "je vais prendre la meilleure solution". Ce qu'on nomme instinct est alors une sorte de réflexion spécialisée se référent à une base de données connues pour choisir la meilleure solution.
LA meilleure solution. Unique. Une seule ligne droite.
C'est pour cela que je me méfie de l'instinct. Non pas que ses solutions soient mauvaises, elles sont au contraire généralement parfaites. Donc prévisibles. Donc inadaptées.
Trouvez un tireur instinctif absolu, apte, quelles que soit les conditions, à vous tirer une balle de telle sorte qu'elle vous percutera entre les deux yeux. Le jour où vous devrez l'affronter, inutile de porter une lourde protection : une unique pièce d'acier épaisse maintenue par un bandeau suffira. Si sa visée n'est pas exclusivement instinctive, s'il tente, par ses propres moyens conscients, d'estimer votre vitesse, la distance, le vent... Il tirera plus lentement, et n'atteindra pas sa cible parfaitement. Mais vous mourrez une pièce sur le front et une balle dans l'oeil.

Alors heureusement que des personnes se fient à leur instinct. Ils sont alors prévisibles, parfois manipulables, d'autant plus facilement que leur instinct est fort. Il suffit pour cela de savoir, soi-même, se détacher de son instinct. Le processus est alors plus lent, plus complexe, mais profitable.


Il était effectivement difficile d'interpréter la saveur d'une pensée. Mais dans celle que Jade adressa alors au Doc, on sentait une forme d'admiration, doublée de tendresse.

Pensée :
Et parfois il y en a qui parviennent à une méthode d'action épatante. L'introduction systématique d'éléments chaotiques modulables dans un processus de prise de décision purement instinctif.
Une vitesse de réaction instantanée, doublée d'une mise en oeuvre imprévisible. On connait la réaction globale, mais sans avoir assez de détails pour la modéliser finement. La vitesse d'analyse est trop faible pour permettre d'extrapoler et de contrer les décisions. Qui restent pour autant assez proches de l'optimum pour un effet dévastateur.
Un processus... Parfait.



La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Vayang 2 Jangur 815 à 22h20
 
***
Helhar'sen hoche la tête, pensif, en rencontrant le regard de Jade.
L'idée que les lanyshtas soient les soldats enrôlés malgré eux dans une guerre bien plus ancienne que la civilisation krolanne est séduisante.
Les puissances mises en jeu sont en place depuis très longtemps.

Le médecin continue à écouter, et finalement, il perçoit un changement dans l'intonation de son interlocutrice, dans la saveur de ses pensées.
Et, enfin, il se fait une idée de qui la géante verte est.
Oh, pas dans les détails bien sûr, mais il a assez de données pour commencer à former un schéma cohérent des évènements qui ont pu l'amener là, aujourd'hui.
Une vie à la recherche de l'excellence, un entrainement rigoureux sous la houlette d'un maître et/ou en compétition avec un ou plusieurs alter ego, quelqu'un qu'elle admire. Une rupture brutale, quelque chose qui laisse un vide. Un vide qu'elle fuit? Ou qu'elle cherche à combler? En tout cas, un évènement assez fort pour lui donner une inflexible détermination.
Le problème dans ce cas, c'est qu'il faut prendre garde à ne pas oublier que l'excellence n'est pas un objectif en soi, mais uniquement la façon dont on se sert de ses moyens pour atteindre cet objectif...
Mais Helhar'sen conserve ses réflexions pour lui, car elle en est certainement consciente, et de plus l'objectif est évident. D'autant que celui du médecin est sensiblement identique...

Même si la Verte a déjà expliqué son point de vue au sein des Entrelacs, ce n'est qu'après ces quelques échanges face à face que le Doc décide que son tour est également venu d'être explicite.

La pensée qui répond à la kil'sinite n'a plus le calme serein affiché jusque là, elle commence mâtinée de timidité, un peu comme on hésite à livrer un secret, mais s'affirme rapidement.
***

Pensée :
"Lors de mon Eveil initial, j'ai eu l'impression de découvrir mon existence, mon enveloppe corporelle, mon être. Comme si je n'étais pas moi, le docteur Helhar'sen, mais quelque chose qui aurait copié le docteur et pris sa place.
L'image du paquetage standard confié à la bleusaille avant une sélection drastique me plaît, sauf que je ne suis pas sûr d'être la recrue ou le paquetage.
Mais que je sois l'un ou l'autre, je suis arrivé aux mêmes conclusions que vous : nous n'avons pas d'autre choix que de jouer si nous voulons comprendre les règles et survivre.
Pour l'instant, la façon la moins dangereuse d'en apprendre plus serait d'arriver à faire parler monsieur Klem. Il en sait bien plus qu'il ne l'avoue."

***
Lentement, le Doc tend une main, paume vers le haut, poing fermé. Jade peut sentir l'énergie s'y concentrer modérément.
Contrairement aux pouvoirs de la Verte qui produisent une lueur surnaturelle, ceux du Doc semblent absorber la lumière... Quand il ouvre délicatement les doigts, la kil'sinite peut apercevoir de petits éclairs plus noirs que la nuit qui grésillent entre la paume et une petite bille d'un noir absolu, qui lévite au creux de sa main.
Helhar'sen a ouvert une sorte de canal sur sa propre réserve d'énergie, matérialisé sous la forme de ce trou noir miniature...
***

- Ce n'est pas grand chose, mais puisez-y si ça peut vous aider pour l'infusion.




(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 3 Jangur 815 à 10h33
 
Pensée :
Oui, Klem en sait visiblement plus. J'ai initialement cru qu'il était l'un des Joueurs, un de ceux apte à nous manipuler - les Lanyshstas pouvant peut-être être capables de se reproduire en forçant l'éveil d'autres- mais je pense désormais qu'il n'est que comme nous, un pion, peut-être juste un peu plus évolué. Un canon bout-de-bois, un survivant d'une vague précédente...
Pour ma part, la transformation a été plus discrète, plus diffuse. Je n'ai pas eu cette impression de dissociation entre l'avant et l'après. Et je pense que mon frère a encore moins perçu le...


Elle s'arrête. Yeux fermées, et avec les gestes lents du Doc, elle n'a pas vu la main qui s'avançait. Mais, tandis qu'elle visualise les flux d'énergie, une lumière apparait soudain, dessinant à l'encre noire une forme, se superposant avec une autre forme, plus tangible. Elle reconnait une main, le début d'un avant-bras... Et de l'énergie, brute, mais à un état stable, apaisé. Sans avoir besoin de se fier à sa vue, elle tend une main, curieuse, recouvrant la petite boule noire offerte.
Elle semble se déliter, se mêler à sa propre énergie, pour rejaillir dans l'arme.


Ils se superposent !

Presque un hoquet surpris, tandis que la sphère de jais disparait, totalement absorbée.

Pensée :
Les flux se superposent. La visualisation aide, mais elle a induit une erreur. Visualiser l'énergie comme un espace parallèle, superposé à l'espace réel, dans lequel on peut puiser plus ou moins rapidement en se concentrant, en augmentant la capacité d'attraction de son propre corps. Pratique pour mieux repérer les flux, mais erroné.


Elle rouvre les yeux. Ils brillent légèrement, tandis que les lèvres se redressent en un sourire timide, mais honnête, comme une petite fille à qui l'on vient d'offrir la plus délicate des confiseries : une information inédite et inattendue.

Pensée :
Mais les flux se superposent. Dans la visualisation, vous auriez du être une perturbation, un concurrent, quelqu'un susceptible de drainer les flux à ma portée. Sauf que vous étiez dans une zone temporairement épuisée, sans être vous-même à court.
La visualisation n'est alors pas forcément fausse, mais à condition de ne pas la voir comme une superposition d'un espace énergétique à un espace physique, mais d'admettre que chaque personne superpose son propre espace énergétique. Ce qui signifie que la visualisation n'est que cela : une visualisation. Un moyen plus simple de prendre conscience de quelque chose de plus complexe. Une forme de projection stéréographique.


Elle s'humecte les lèvres, son débit, qui s'était accéléré, reprend un rythme plus normal, son visage adopte à nouveau un aspect neutre.

Pensée :
Une illusion trompeuse. Une méthode de projeter à l'infini un élément fini, mais en le dégradant d'une dimension. Plus simple, mais plus faux. En reprenant l'opération inverse, en ayant conscience qu'on a affaire à un phénomène local, sans doute personnel... On peut alors influer sur des éléments pourtant visualisés à l'infini.


Cela méritait d'être testé. Alors, en refermant les yeux, en revisualisant... Oui, dans un coin, elle percevait une de ces parcelles qui quelques minutes auparavant lui aurait encore semblé hors d'atteinte. Alors qu'en en ayant conscience, une inspiration focalisée, et...
Oui.
Lorsqu'elle était venue, elle avait eu l'espoir d'apprendre quelque chose à l'aide d'un observateur extérieur.
Espérer le meilleur, se préparer au pire. Toujours. Mais il était rare que les faits dépassent les espérances...
Pour le coup, l'entrevue était clairement des plus instructives.


Pensée :
Pour faire simple, je crois que notre capacité d'altération de la réalité n'est pas liée, justement, à la réalité. La limite de nos capacités se situera là où nous la placerons. L'énergie nécessaire n'a pas à être puisée à l'extérieur, de façon finie, elle est interne. Ce n'est pas une question de quantité, que l'on doit puiser, mais de débit, que l'on doit contrôler. Nous sommes des conduits donnant vers une mer d'énergie inépuisable. Les risques à haut débit sont sans doute plus élevés, mais le potentiel st... Prodigieux.


Yeux rouverts, posés sur le tranquiliseur. Il semble luire d'une légère lueur verte, parfois parcourue de tâches plus sombres, comme si quelque chose projetait son ombre dessus.

Cela a aidé, mais en dépassant un peu les seuils nécessaires. Il a légèrement dépassé le point d'équilibre souhaité. Mieux vaut le laisser reposer un peu, il devrait avoir retrouvé un aspect normal le temps de s'occuper de l'armure.


La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 3 Jangur 815 à 15h21
 
***
Un frère? Qui serait lui aussi Lanyshta?
Le Doc' doute presque d'avoir bien compris les propos de Jade avant qu'elle ne s'interrompe pour happer l'énergie offerte.
Le phénomène est beaucoup mieux contrôlé que la première fois, quand Vic/Endylion lui a bourré le crâne d'énergie pour créer une réaction en chaîne.
Il faut dire que le médecin a beaucoup pratiqué depuis.
***

Pensée :
"Nos croyances sont nos propres limites effectivement, car elle limitent notre imagination, notre capacité à visualiser des choses qui bafouent allègrement toutes les règles qui régissent ce que nous nommons "réalité".
J'espère que les lanyshtas kildéens le comprendront assez vite pour se sortir de leur carcan, sinon je ne donne pas cher de leur peau.

La réserve interne, la régulation du débit de sortie... Tout ceci est cohérent avec ce que j'ai pu expérimenter, et la limite haute du débit semble effectivement se situer là où l'esprit n'arrive plus à appréhender l'intégralité des données contenu dans le flux. Ceci dit, je pense que la taille de la réserve interne, la quantité totale d'énergie mobilisable, ne peut pas être infinie dans les conditions actuelles.
Je vais faire une petite digression pour m'expliquer.

Face à l'Oeil, monsieur Endylion a forcé le passage pour déverser son énergie dans mon esprit, et j'ai clairement éprouvé une sensation de trop plein, comme une cocotte-minute qui menace d'exploser si on n'ouvre pas la valve. Heureusement, j'ai trouvé la valve, mais je ne sais pas si ma tête n'aurait pas sauté comme le couvercle de la cocotte-minute si je n'y était pas parvenu.
Au final, l'énergie a jailli violemment et l'Oeil a tout absorbé jusqu'à saturer et se consumer en quelques secondes.

J'ai un peu expérimenté par la suite, et j'en suis venu à poser une hypothèse. J'ai appelé cela l'hypothèse Dar'hul Ghal, selon laquelle les lanyshtas fonctionneraient selon un mode présentant des similitudes avec celui des fuscusiens, sauf que nous possédons les vivants là où eux possèdent les morts, et nous ne nous nourrissons pas de nos congénères. Pas encore en tout cas.
Corrélativement il existerait une limite physique à l'énergie qu'on peut emmagasiner. Si on dépasse la limite, on finit comme l'Oeil. Si on en veut plus, le corps doit être capable d'en contenir plus, comme Dar'hul Ghal.
Connaissez-vous le mythe de Dar'hul Ghal?"

***
Quand la Verte pose le tranquiliseur irradiant de l'énergie excédentaire, il doit se retenir pour ne pas le toucher. C'est un franc sourire qui s'étale sur son visage lorsqu'il relève la tête pour remercier Jade.
***

- C'est magnifique, merci! lâche-t-il, admiratif. Désolé, si j'ai failli troubler votre concentration...
Souhaitez vous retenter l'expérience sur l'armure? Vu ce que vous me dites, il est possible qu'avec un peu de pratique, nous puissions parvenir à un flux quasi continu où ma réserve alimenterait la vôtre pendant l'infusion.


***
Le Doc' ponctue sa phrase en tendant à nouveau son poing devant lui, avant de l'ouvrir pour révéler une nouvelle bille d'un noir si absolu qu'il semble absorber la lumière, qui gravite au creux de sa paume en émettant ça et là de petits éclairs. La petite sphère semble vaciller, mais Helhar'sen redouble de concentration tandis que son visage se tend sous l'effort, et elle se stabilise enfin complètement.
Il a fallu de nombreuses séances d'entrainement au médecin pour arriver à matérialiser un portail énergétique plus gros qu'une tête d'épingle... et il y a parfois quelques ratés.
***

- Ca vous dit? demande-t-il en essayant de paraitre aussi détendu que possible malgré l'exercice auquel il se livre.




(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 3 Jangur 815 à 16h30
 
Bien, c'était le moment d'une petite pause. La fatigue induite par un processus d'infusion n'était pas de la même nature qu'une course en continue, qui pouvait finir par vous achever, mais elle était quand même réelle, et on ne pouvait pas dépasser ses capacités naturelles de débit.
Par contre, il était possible en se reposant de gérer un apport initial plus conséquent, avant que les choses ne se stabilisent. C'est d'ailleurs ce qui s'était passé au fortin d'Aküra, quand elle avait violemment ouvert les vannes qu'elle maintenait totalement fermées depuis lors. Mais ici, rien d'aussi brutal n'était attendu -au contraire- aussi quelques minutes suffiraient.


Pensée :
Oui, j'ai déjà lu des choses à ce sujet. Et même si la fiabilité des récits étant venus à ma connaissance est des plus aléatoire, il y a plus d'analogies avec nous que vous semblez l'envisager.
D'une part, les cibles. Oui, les fuscusiens sont connus pour investir les morts. Mais des récits Dath'ogals, confirmés de façon très épisodique par quelques rapports des Veilleurs Noirs, font mentions de créatures vivantes, ainsi parasitées. Des créatures vieilles, malades ou blessées, et investies par des fuscusiens plus puissants que la normale. Mais il semblerait que, sous certaines conditions, les vivants puissent être également affectés.

Ce qui donnerait une conclusion peu valorisante : nous ne sommes pas des krolannes ayant été élevé à la dignité de lanyshsta, mais au contraire, nous sommes les plus faibles, les plus fragiles, les plus égocentrés, les plus inadaptés sur un plan mental restant à définir, ce qui a fait de nous des victimes désignées pour un parasitage lanyshsta. Parasitage tellement subtil qu'on ne le réalise même pas...

Ceci dit, pour Dar'hul Ghal, il semble qu'il ai une forme unique en son genre, non ? La vie ne crée pas de formes uniques -du moins pas à ce point- sauf accident. Et un accident crée alors plus des malformations, des inadaptations mortelles, que des atouts. Il est donc possible que le corps mort connu comme Dar'hul Ghal soit mort, sans jamais avoir été vivant. Une création pure. Pour laquelle l'unicité devient très facile.


Etaler la combinaison de cuir. Ne pas laisser de zones superposées, de pliures excessives : rien ne prouvait que cela puisse avoir un effet néfaste, une accumulation d'énergie ou autre, mais ce n'était pas forcément le moment de tester. Et puis pour une pièce de grande taille, il allait falloir que les mains voyages, on ne pouvait que difficilement envisager de se "brancher" à une extrémité et de remplir.
L'homogénéité du processus était la clé, un équilibre constant à maintenir, afin que des ruptures de flux n'apparaissent pas.


Qu'on trouve le moyen d'attenter trois fois par jour à ma concentration de cette façon là, et je ne m'en plaindrais pas.
Nous pouvons effectivement retenter l'expérience sur l'armure. D'une part je serais mieux préparée, et d'autre part elle est mieux à même de gérer et d'évacuer un excès.


A retenter en plus large comité, d'ailleurs. Il doit y avoir une déperdition d'énergie, donc un renvoi en résonance, ou un circuit, ne fonctionnerait pas, mais dans le cadre d'une structure centralisée, il doit être possible d'arriver à un débit assez... Impressionnant.

Pensée :
Et effectivement, expérimentalement parlant, nous n'atteindrons jamais une énergie infinie. Disons plutôt un potentiel d'infini, alors. Comme une boîte d'acier et un estomac.
Une boîte a un volume donné. Si on essaye de trop la remplir, elle explose.
L'estomac aussi -à un instant donné. Mais il est capable d'un certain degré de dilatation. Et qu'on l'habitue à cotoyer ses limites, et celle-ci seront repoussées. Il grossira, encore et encore, tant qu'il sera sollicité. J'ai déjà vu des obèses morts. Quelque chose fini par lâcher, sous les assauts de la graisse. Mais pas l'estomac, qui lui continue son entrainement.
On pourrait dire que la capacité potentielle d'un estomac est infinie : avec suffisamment d'entrainement, avec assez de temps, et sans être contraint par le reste du corps, il pourrait contenir n'importe quoi.
C'est le même cas ici. La manipulation de la réalité a sans doute des effets secondaires -les rumeurs de mutation ne sont vraisemblablement pas toutes fausses, ce pourrait être là l'équivalent de la graisse de magie- et le temps nous est compté, d'une façon ou d'une autre. Mais à condition de l'entrainer, notre capacité à puiser dans l'énergie de manipulation de réalité... N'a pas de limite intrinsèque.



La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 3 Jangur 815 à 20h38
 
***
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la kil'sinite sait trouver des images parlantes, même si celle de l'obésité évoque plus une pathologie qu'autre chose au Doc'.
Mes ses réflexions ont dérivé dès que la pensée de Jade a véhiculé deux termes qui augurent rarement de bonnes choses lorsqu'ils sont associés : "veilleurs" et "noirs". Les Veilleurs Noirs... rien que si la moitié de ce qu'on entend sur eux est vrai, il y a déjà de quoi avoir froid dans le dos. Et si la Verte est liée à cette organisation...
Décidément, cette journée aura été des plus instructives.

Helhar'sen intègre tant bien que mal l'information pour reconnecter avec le fil de leur discussion, mais il est visiblement troublé.
***

- Ah... Il reste à savoir ce que nous ferons de cet outil formidable. A savoir ce que chacun de nous en fera.
Ces capacités ont des applications sans limite pour ce que nous en savons, et outre le fait de rivaliser avec la puissance de nos ennemis supposés, nous pourrions changer tellement de choses.
En bien comme en mal, mais rien qu'au niveau de la médecine...


***
La voix du Doc se fait lointaine, repensant aux éclats de verre qu'il a extrait deux jours plus tôt d'un krolanne passé à travers une vitre. Sans la capacité de voir au travers des chairs, il n'aurait jamais pu repérer les éclats les plus petits perdus au plus profond des coupures. Il reprend après une courte pause.
***

- Enfin... Ce n'est pas au ici que nous pourrons valoriser ces talents malheureusement! dit-il finalement avec un demi-rire comme si c'était une bonne plaisanterie.

Pensée :
"Tiens, d'ailleurs... comment se passe la vie dans votre Kil pour un lanyshta?"





(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 3 Jangur 815 à 22h15
 

Mal.

Les mains commencent à parcourir la combinaison de cuir, reprenant le processus appliqué précédemment au Tranquiliseur.

Je fais personnellement régulièrement le choix de la transparence, par soucis d'efficacité, et afin de favoriser un échange d'informations réciproques. Mais cela reste un choix. Pour nombre de kil'sinites, c'est un conditionnement qu'ils subissent depuis leur plus jeune âge, c'est devenu un instinct. La plupart n'hésitent pas à manipuler la vérité, à la travestir, mais la dissimulation est un mode de pensée qui est étranger à la plupart.
Pensée :
Alors être Lanyshsta, c'est un problème. Ils doivent lutter contre leur nature profonde. La plupart risquent de vendre la mèche, ou de finir, à long terme, par développer des pathologies psychologiques.
Et pour ceux qui sont dévoilés... Oui, ils ont plus de chances de survivre qu'ici. A court terme. Mais tout se sait, se transmet, et s'il est possible qu'une information soit oubliée par une personne, elle reste vivante au niveau de la rue, elle revient. Et derrière les sourires, le Kil'sin n'est pas un endroit pour les faibles. Ils se font déchiqueter, par de belles paroles. Oui, par un beau discours, un Lanyshsta pourra sauver sa peau. Mais être Lanyshsta, c'est comme avoir une blessure, qui saigne en permanence. Cela va exciter les appétit, tout en affaiblissant. Cela risque de revenir, encore et encore, provoquer des débats, encore et encore, jusqu'à user la cible jusqu'à la trame.
Une condamnation à une mort lente, indolore, mais une condamnation à mort quand même.
D'autant plus redoutable que ces risques paraissent abstraits en comparaison des traitements prodigués au Kil'dara. Je crains que plusieurs ne prennent des risques inconsidérés, ou plutôt qu'ils ne soient encouragés par certains à prendre des risques.


"Outre le fait de rivaliser avec la puissance de nos ennemis supposés, nous pourrions changer tellement de choses." Oui. Mettons rapidement de côté le problème de la menace mortelle, et tournons-nous vers d'autres applications. La personnalité s'affine, une bonne base de rationalité, assaisonnée d'optimisme, et de bonté. D'ailleurs...

Rien qu'au niveau de la médecine ?
Pensée :
Il y a bien sûr les facultés de régénération personnelles. Et la rematérialisation. Mais ce sont des pouvoirs à priori liés à notre personne, et malgré plusieurs tentatives en ce sens, je n'ai jamais approché ce qu'on pourrait appeler une application dans le domaine de la médecine.

Mais comme il avait été signalé sur le fil de pensée des phénomènes lumineux, avant que chacun ne se renferme dans sa coquille et garde ses informations pour soi, nos capacités d'altération de la réalité, surtout celles conscientes, semblent obéir à nos besoins, à notre conception de l'espace qui nous entoure. Comme celui qui demandait si ces pouvoirs pouvaient servir à dresser une table. Vision étriquée, mais quelque part pertinente. Une sorte de sur-spécialisation. Dans la mesure où les soins n'ont jamais fait parti de mes tâches, je ne m'étonne pas de ne développer aucune compétence en la matière. Mais vous ? Quelque chose en ce sens ?



La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 3 Jangur 815 à 23h31
 
- La mort ici, le rejet chez vous.
J'ai peur que nous soyons un jour obligés de passer dans la clandestinité.


***
Helhar'sen patiente jusqu'à ce que la kilsinite fasse une pause dans son ouvrage.
***

Pensée :
Ces derniers temps j'ai beaucoup expérimenté et j'ai réussi quelques tours intéressants... J'arrive à régénérer les blessures sur moi, mais également sur les autres depuis peu. Quelque part ça ressemble à ce que vous me décrivez dans le procédé d'infusion : je visualise les lésions et je fais couler le pouvoir dedans pour les combler, reconnecter ce qui doit l'être.
Mais il y a mieux.
Une démonstration sera beaucoup plus éloquente que n'importe quel discours. Ca va vous plaire : je vais affiner temporairement votre capacité visuelle. Ne bougez pas, un bref contact suffit, et vous pourrez voir par vous-même...

***
Le médecin arbore un air enthousiaste quand il se relève sans vraiment attendre de réponse, confiant, et se penche légèrement en avant. Il approche sans geste brusque sa main vers le crâne de Jade, index tendu. La Verte peut sentir une faible quantité d'énergie se tisser au bout du doigt juste avant qu'il vienne se poser sur son front, entre ses sourcils.
Le contact ne dure qu'un instant, provoquant un petit grésillement lorsque l'énergie se transfère sous forme d'un bref éclair noir, aussi fin qu'une aiguille. Il ne faut ensuite qu'une fraction de seconde au flux pour atteindre le cerveau au niveau du chiasma optique et remonter le long des nerfs pour finir par irradier les rétines de Jade.

Alors qu'Helhar'sen se recule pour reprendre sa place au fond de son siège, la Verte commence à distinguer le réseau des capillaires sous-cutanés du médecin, même au travers de ses vêtements. Sa vision s'étend ensuite au reste du système sanguin, elle discerne sans peine l'arborescence des innombrables vaisseaux, artères et veines du lanyshta, son coeur qui bat, ses poumons qui respirent, les os qui soutiennent son corps, les organes qui palpitent. Toute la Vie qui l'anime.
***

- Vous voyez? demande-t-il en observant la réaction de Jade. Vous imaginez à quel point ça pourrait révolutionner les diagnostics? La chirurgie?




(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 4 Jangur 815 à 14h01
 
Jade a ré-entrouvert les yeux pour suivre les mouvements de son interlocuteur.
Menace estimée : négligeable. Gestion de l'auto-défense désactivée.
Et tandis qu'initialement rien ne se produit, le processus se déroule comme une série de vagues successives, un effeuillage des différentes couches de réalité.
Ou plutôt non : ce n'est pas tant que les zones sont totalement ignorées, mais plutôt que les cibles sont intensifiées.
Elle voit bien plus profondément que ce à quoi elle est habituée, sans que les couches externes soient invisibles.
Juste mises... En retrait. Mais avec un petit effort de concentration, il est possible de deviner l'ombre du manteau, la peau...


Effectivement, rien qu'au niveau des applications curatives, le potentiel est énorme.

Dit d'une voix neutre. Pas par manque d'intérêt, non : plutôt par intérêt pour d'autres applications encore.
Comme toujours, l'information est neutre, c'est l'utilisation qui en est faite qui peut varier. Le flux sanguin, par exemple. On le voit parfaitement, pouvant repérer ce qui l'entrave. Mais il serait aussi possible, même à travers le col relevé du manteau, de viser précisément un point du coup. La... La grosse artère, par exemple -elle n'a jamais eu l'utilité de retenir les noms- pour court-circuiter directement l'apport au cerveau si on a affaire à un individu dangereux. Et là, juste à côté, la veine qui en revient. Le sujet se viderait, se sentirait partir, mais resterait conscient plus longtemps. Une erreur fatale en combat, mais qui le rendrait admirablement réceptif à une question du type "si tu réponds à ma question j'arrête ça tout de suite. Je te laisse le temps de réfléchir, ce n'est pas moi qui suit en train de saigner à mort."
Combat, torture -pardon, extorsion d'informations- et même, à condition d'avoir de solides connaissances pour interpréter ce qu'on voit, analyse des penchants d'autrui, comme l'alcoolisme.

Une mine de renseignements.
Tiens, d'ailleurs, sur elle, ça donne quoi ? La délicatesse des mains se confirme en intérieur, les os sont réguliers, le flux sanguin stable. Elle n'a pas vraiment d'élément de comparaison, mais autant qu'elle puisse le juger, l'intérieur équivaut à l'extérieur, cette perfection froide, dénuée de superflu, de la moindre petite irrégu...
La cicatrice. Oh.


*** Légère grimace, vite effacée par un rapide secouage de la tête. ***


Pensée :
Et c'est très différent de ce dont je suis moi-même capable. Je préfère ne pas vous le montrer tout de suite, le processus est assez proche de l'infusion pour que les mêmes réserves soient impactées. Certains semblent avoir développé des capacités proches, néanmoins, l'unicité de ces capacités ne se retrouvant que dans les détails.
Plusieurs "familles" de pouvoirs... Et combien ? Et pourquoi ? Simple adéquation avec nos expériences, ou marque de reconnaissance entre "équipes" manipulées par des joueurs divers ?



La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Luang 5 Jangur 815 à 12h02
 
***
La Verte n'a pas l'air épatée, voire pas franchement ravie de pouvoir contempler l'architecture de ses propres tissus internes, et Helhar'sen songe alors qu'il doit s'agir d'un spectacle peu ragoutant pour ceux qui n'ont pas l'habitude de voir un "écorché"...
***

Pensée :
"C'est une question intéressante.
Du peu que j'ai pu observer et que j'ai entendu, je crois pouvoir avancer que les "phénomènes lumineux" liés aux manifestations de nos pouvoirs ont des aspects qui peuvent varier du tout au tout en fonction des lanyshtas. En continuant selon l'hypothèse du réservoir d'énergie interne et de la vanne pour contrôler le débit, on pourrait donc imaginer qu'il manque une pièce à ce circuit : un prisme.
L'énergie brute, en elle-même, donne des effets intéressants mais son rendement est plus faible que lorsqu'on la raffine, quand on prend le soin de la modeler selon une visualisation plus complexe pour des effets bien spécifiques comme celui que je viens de vous montrer.

Ce prisme possèderait plusieurs propriétés :
Il peut se situer entre la réserve et la vanne ou en aval de la vanne, l'important c'est qu'il régule la nature du "produit fini".
Il peut également être retiré du circuit pour laisser l'énergie brute sortir.
Il est propre à chaque lanyshta, comme son empreinte télépathique.
Néanmoins, il est plus que probable qu'il n'y ait pas une infinité de façons de "raffiner" l'énergie et qu'il y ait donc des "familles" regroupant les prismes qui fonctionnent de telle ou telle façon, permettant d'obtenir tel ou tel "famille" d'effets.

Bien sûr, ce n'est qu'une hypothèse. D'ailleurs, j'imagine que la réserve d'énergie a besoin d'une source pour se remplir. Une source interne a priori, mais sans certitude.
Ce mode de fonctionnement définirait tous les lanyshtas comme jouant dans la même équipe, en partant du principe que la Voix des Cendres est très certainement parfaitement corrélée à l'Eveil de tous les lanyshtas, et du fait que les énergies soient "compatibles" entre lanyshtas aux pouvoirs différents.

Source - Réserve - Vanne - Prisme... Ca vous parait cohérent?"





(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Luang 5 Jangur 815 à 17h17
 
C'est sans doute comme mon image de barrages et de spirales pour l'infusion : faux, mais utile à la description et à à la recherche.

Le tout étant justement de ne pas reproduire l'erreur que j'avais commise pour la visualisation : il faut garder à l'esprit que ces images sont des leurres, et ne pas s'y accrocher, pouvoir les abandonner d'un coup lorsqu'une meilleure modélisation apparaîtra.


C'était beaucoup plus facile, désormais : l'expérience, bien sûr, l'aide, non négligeable, mais aussi ce qu'elle avait pris le réflexe de nommer une sorte "d'échauffement" de l'énergie, celle-ci s'apparentant à de la cire qui, si on poursuivait l'infusion sur un certain temps, se mettait à couler plus naturellement.
Si on ajoutait à cela le fait que la combinaison, plus grande, pouvait encaisser des flux plus importants, la prudence était alors moindre et la vitesse de progression encore dopée.

Un observateur extérieur l'aurait juste vue, à l'exception de sa main allant parfois effleurer celle de son interlocuteur, manipuler la combinaison, en saisir quelque partie, la retournant, pour la reposer, comme cherchant un minuscule défaut. Ce qui n'était pas tant éloigné de la vérité que cela, en fait : il s'agissait bien de combler les défauts du cuir par de l'énergie.
Le pouvoir du Doc n'aidait pas réellement en la matière, mais il apportait une vision différente des choses. La visualisation pour favoriser la vision des flux, l'altération pour ne pas se laisser distraire par l'habillage de chair -même si pour le coup elle voyait à travers ses propres paupières- afin de ne voir que la vie et les flux, et...


Oh merde.

Plus une expression de surprise que de danger. Jade stoppa ses gestes, levant une de ses mains pour mieux la voir.
Oui, tandis qu'elle poursuivait...
A nouveau, le même sourire de petite fille ravie.
Bon, d'abord finir le travail.


Bon, travail terminé. Mais ne la reprenez pas tout de suite : le renforcement de la structure crée des contraintes internes qu'il vaut mieux dissiper au préalable. Le cuir sera globalement plus résistant, mais sans ce petit entretien, il risquerait de se déchirer plus facilement.

Un petit malaxage de la combinaison commença, tandis que le regard de Jade cherchait à nouveau celui du Doc. Froncement de sourcils, concentration intense, puis relâchement des traits, et....

Pensée :
Il semblerait que ce soit la matinée des découvertes. Votre procédé d'amélioration de la vision vient d'ouvrir une nouvelle porte.



La perfection est amorale.
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Luang 5 Jangur 815 à 17h28
 
***
A l'annonce de la fin du travail d'infusion, Helhar'sen se sent pris d'une impatience toute enfantine, comme avant de recevoir un cadeau, et se réfrène de trépigner.
***

- Faites, faites, je ne voudrais surtout pas saborder votre travail... D'ailleurs, y a-t-il un entretien à prévoir? Une usure de votre procédé?

Pensée :
"Une nouvelle porte? Vous piquez ma curiosité... Qu'avez vous vu?"





(Agur 816)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Luang 5 Jangur 815 à 18h09
 
Pensée :
Vous m'avez permis de voir la vie... Et j'ai compris comment voir la magie.


Puis, avec un léger sourire laissant entendre qu'elle était bien consciente de laisser la curiosité le torturer, elle changea de sujet.

Le procédé est à priori perenne, quand il est fait dans des conditions stables. Ce qui est le cas ici, pas de façon optimale, mais en tout cas satisfaisante. Je l'ai testé sur divers matériaux, de diverses tailles et factures, et n'ai pas vu de dégénération du phénomène. Mais ils ne sont pas sollicités en permanence, et le test ne se déroule que sur quelques mois.
Donc je n'ai aucune certitude sur le long terme, mais, en l'état actuel des connaissances, c'est un "acquis", comme un bout de bois plongé dans le feu qui se durcit : il peut se briser, s'user, mais il est impossible de le débrûler.
Pas d'entretien du phénomène à prévoir, donc.
Par contre, pour l'entretien classique, je préconise la prudence. Le cuir est rendu plus résistant, soit, mais l'ensemble agit comme s'il était plus dense, plus homogène... Et il va transmettre les chocs reçus à l'ensemble de la structure.
Cela risque de se concentrer surtout au niveau des jointures, des coutures, des zones de replis, même si les dégâts au niveau du coup seront grandement amoindris. Donc est-ce que c'est plus résistant, oui, est-ce que ça pourrait vous sauver la vie, oui, mais est-ce que c'est devenu indestructible, clairement pas. Soyez aussi vigilant qu'avec une combinaison non traitée.


Puis plus rien, elle reprend son malaxage comme si de rien n'était. Quelques secondes du moins.

Pensée :
L'énergie visualisée... C'est presque une illusion, une projection de l'esprit. Rien de réellement concret. Sauf que je voyais la vie, et que j'ai vu... Quelque chose se former. Quelque chose que je n'avais pas l'intension de visualiser car n'en avais pas conscience. Quasi invisible au niveau des poignets, mais prenant de l'intensité, en suivant les vaisseaux jusqu'à la pulpe des doigts. Ce n'est pas vraiment la vie, mais ça y est lié. En prenant conscience de cela, j'ai tenté de focaliser cette énergie brute, sans prisme, sur les yeux. Cela fonctionne. Il y a comme un halo qui vous entoure, extrêmement ténu. Ce qui me fait dire que vous êtes à plat, mais il reprend de la vigueur à vue d'oeil.
Il en est de même pour moi. Seules les couleurs...


*** Haussement de sourcil. ***


Pensée :
J'ai vu passer une ombre. Ce qui correspondrait plus à votre halo, sur le mien. Difficile à dire, car si c'est le cas, je serais en train de devoir observer mes propres yeux. Vous voudriez bien essayer de provoquer une altération continue, mais sur vous ? Il semblerait qu'il soit possible de ne pas se contenter de l'ampleur du halo d'énergie, mais aussi de ses mouvements, de ses condensations...



La perfection est amorale.

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