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Appel à témoignage
Recueil de vos pratiques professionnelles, de vos découvertes et inventions
 
Nonam
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Matal 17 Marigar 815 à 20h37
 
Nonam achève de s'installer dans son nouveau chez elle. Depuis qu'elle a arrêté de travailler, elle ne peut plus payer son appartement dans les cubes-conforts. Ses parents n'ont pas bien compris son choix. Il faut dire qu'ils pensent qu'elle travaille toujours. Mais en ce moment, elle n'arrive plus trop à se concentrer. Et avec tout ce qu'elle a oublié... Il valait mieux pas. Elle est donc allée voir sa patronne (son ancienne patronne) dès qu'elle a pu récupérer son nom, pour lui présenter sa démission. Il a fallu y mettre les formes, mais la vieille dame a fini par accepter, en lui promettant une place si elle changeait d'avis.

Nonam appréciait la lumière du soleil qui filtrait dans son ancienne chambre. Ici, rien de tel. Au moins, il ne fait pas trop sombre. Le coin n'est pas trop habité et il s'est formé une sorte de place (en fait un coin exempt d'immeuble ou de tas de ruines trop hauts) qui ne bloque pas le peu de lumière arrivant de plus haut. Pas sure qu'il s'agisse vraiment de la lumière du jour. Peut-être un éclairage situé quelques strates au-dessus.
Mais Nonam n'est pas à plaindre. Elle est située au dernier étage d'un bâtiment assez haut, qui lui offre une magnifique vue sur le Ras-du-Sol, ses maisons plus que centenaires et ses ruines d'une civilisation presque oubliée.

Elle a rénové, réparé, récupéré ce qui pouvait l'être, améliorant l'isolation (pour en chasser le froid et l'humidité) et repeignant les murs. Son nouveau chez-elle, maintenant accueillant, lui sert de tanière, dans laquelle elle se terre en attendant d'avoir une vision plus claire de son avenir. En attendant, elle en profite pour mettre en place un projet auquel elle réfléchit depuis un moment. Son lieu de résidence est aussi un lieu de travail -sans doute illégal- temporaire. Elle s'en servira comme d'un bureau, pour accueillir toute personne souhaitant témoigner de ses compétences et des nouveautés mises en place dans son travail. Dans l'idéal, cela pourrait améliorer le tissu scientifique du quartier, permettant à chacun de repérer les personnes pouvant répondre à ses besoins. Plus concrètement, il s'agit d'un sujet d'intérêt pour elle depuis toute petite (elle s'en souvient d'ailleurs toujours) et elle pense toucher plus de monde ainsi.



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En poussant la porte d'entrée, vous pénétrez dans une grande pièce dont la porte du fond, fermée, doit donner sur la partie à vivre.
Sur votre droite des fauteuils vous invitent à vous asseoir, une table basse avec une théière sans doute vide, un carnet, et un stylo. Le tout est encadré de bibliothèques couvertes de livres et de dossiers aux noms obscurs, qui s'interrompent sur le mur de droite pour laisser la place à une grande fenêtre. Sur la gauche, un coin cuisine, avec sur le plan de travail des herbes aromatiques, de l'ail, des échalotes, et une soucoupe de fruit. De ci, de là, des lampes attendent d'être allumées pour lutter contre la relative obscurité.

Sur la porte d'entrée, un panneau indique: "Chez Nonam, annuaire des pratiques des habitant.e.s du Ras-du-Sol". Il fait écho à la pancarte accrochée sur une façade du vieil immeuble, dans la rue, sur laquelle est indiqué: "Vous êtes un artisan depuis le berceau, un chercheur oublié ou méconnu du public. Nonam recueille vos pratiques et inventions, afin de les recenser, et de faciliter la circulation des idées et l'innovation dans le Ras-du-Sol. 7ème étage, 3ème porte à droite."


 
Nonam
Assistant au Transfert d’Idée
Kil'dara  
Le Merakih 29 Astawir 815 à 20h35
 
Mal réveillée, Nonam titube hors de son lit et ouvre les volets en grand pour laisser l’extérieur faire le sale boulot. Le jour qui pointe à quelques dizaines de kilomètres et dont on aperçoit un éclat reflété sur des tessons dissimulés par d’autres formes encore indiscernables ne parvient qu’à lui faire plisser un œil. L’éclairage à quelques immeubles de là ne réussit pas mieux.
Elle inspire alors à fond, à la recherche d’un peu d’air pur. Ce qui entre dans ses poumons est frais et d’une odeur indéfinissable. Une touche d’huile de cuisson maintes fois réutilisée, qui devait déjà être rance à la naissance de sa grand-mère, une touche d’air salin, peut-être, et un quelque chose qui rappelle les foins coupés et séchés au soleil. A cela s’ajoute un faible relent de moisi saupoudré de poussière, l’odeur émise par les lampes au dessus d’elle et celle, pesante, toujours présente du quartier de Kil’dara.
Une odeur de science: de graisse, de rouages, de divers matériaux qu’elle ne sait reconnaître au nez, d’herbes multiples, d’essences, de formol, une pincée de mort, le tout distillé par la vapeur qui serpente toujours en bas de l’immeuble.
Nonam l’aime bien cette vapeur. Signe des avancées technologiques et des grandes expériences, elle amène aussi une touche de mystère et de distraction.
Combien de fois n’est-elle pas restée accoudée au rebord de la fenêtre, à observer ses circonvolutions, à chercher les minces rubans qui s’entortillent ou dépassent d’endroits insolites. Là, par exemple, à droite, en haut de l’immeuble, dans ce cercle éclairé et chauffé perpétuellement par l’éclairage juste au dessus! Il y a une boite aux lettres abandonnée sur un des derniers balcons et un filet de vapeur qui semble jouer dedans. Il rentre, sort, s’enroule autour de la boite puis disparaît de nouveau à l’intérieur dans un ballet tel, qu’on le croirait doué d’une volonté propre.
Nonam s’arrache au spectacle de la vapeur. Les odeurs puis les jeux de la brume ont réussi à la réveiller bien mieux que le faible rayon du soleil. Celui-ci s’entête pourtant à lui taper sur l’œil droit, et elle finit, vaincue, par rentrer la tête dans l’appartement.
A l’intérieur, l’eau pour le thé bout et elle la remplace par une casserole dont le contenu frémit bientôt, ajoutant au cocktail d’odeurs du dehors un fumet de bacon exquis. Pendant que le poêle cuit son brouet, elle fait sa toilette, puis avale rapidement la nourriture brûlante, efface toutes traces de son méfait, s’essuie les contours de la bouche, ouvre la porte d’entrée et accroche l’affiche qui dit: "Chez Nonam, annuaire des pratiques des habitant.e.s du Ras-du-Sol"

Une nouvelle journée de travail qui commence, pleine d’entrain, de bonne humeur et d’espoir.
Nonam repousse les souvenirs de la veille, qui s’est terminée sans que personne ne frappe à sa porte, accompagnés par des souvenirs des nombreux jours précédents, dont le déroulé est identique.
Elle fait place nette dans son cerveau, les idées négatives n’y ont pas leur place, elle s’installe dans le fauteuil le plus confortable et commence son attente. Aujourd’hui, c’est sûr, quelqu’un viendra souhaitant partager les actions réalisées dans son métier, et contribuer ainsi, peut-être, à l’avancée de la science!
Alors qu’elle suit le contour des livres que contient la bibliothèque, son esprit dérive sur les océans du savoir qu’elle a oublié, effleurant de près des théories très pointues, qu’il lui semble se rappeler un instant, continuant sur une étendue de sensations floues.
Sa mémoire ne revient pas aussi vite qu’elle ne s’y attendait, mais finalement, Nonam l’accepte plutôt bien. Elle se dit que si elle doit recueillir le Savoir, il peut être intéressant que son propre savoir soit presque inexistant, afin qu’il n’empiète pas sur celui des autres.


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