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Quand la bergère prépare la prairie
Suites d'un entretien au C.I.E.N.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Luang 4 Manhur 815 à 10h34
 
Ces évènements débutent peu après la fin du sujet précédent.

Elle leur avait donc accordé quelques instants, dans la salle d'attente.
Pas que Jade ait l'habitude, ou le désir de rester inactive, mais partir maintenant pourrait s'assimiler à une fuite, et lui causer quelques problèmes.
Sans compter qu'elle avait bien l'intention de tirer un autre bénéfice de cette entrevue.

Marius revint après plusieurs minutes, venant en personne la cueillir dans la salle d'attente d'un simple signe de tête.


MSC : Il reste quelques petits points à éclaircir...

Cela semblait évident, sinon il n'aurait pas pris la peine de s'occuper d'elle.
Le bureau où il l'amena était un peu plus loin que celui de Brodic, et ne déclenchait pas les mêmes réactions. Plus personnel, avec ses petites pointes de décoration, sans être oppressant. Diplômes quelconques, une plante étrange, et... Oui, un jeu d'échecs sur une table basse. Un bureau de beau bois, sans pour autant être un chef d'oeuvre.
Marius avait montré sa capacité à comprendre la psychologie, mais son bureau était étonnament dépourvu de cette capacité à mettre son interlocuteur en difficulté. Alors qu'il aurait pu. On pouvait donc en déduire que son bureau n'était pas en principe destiné à recevoir d'autres personnes, que c'était une pièce de travail, dans laquelle il se sentait bien.
L'affichage de diplômes -vraisemblablement les siens- était donc la marque d'un orgueil personnel assez développé.
Une autre personne attendait, sur une chaise déplacée à côté du bureau.


MSC : Marie-Estelle, notre chargée de communication avec les autres Sharss.

Marie-Estelle devait avoir passé la quarantaine, et prenait soin de sa personne. Blonde, chignon strict, un air pincé qui pouvait se comprendre.
Après tout, le C.I.E.N. était une force de régulation de la population, et les communications avec les autres Sharss devaient de ce fait viser une collaboration vis à vis de personnes posant des problèmes.
Autrement dit, elle avait du s'arracher une belle dose de cheveux, métaphoriquement parlant, avec le Kil'sin : déjà que le Sin était généralement incapable de régler les problèmes de délits divers, et que quand il le faisait, c'était dans la plus grande anarchie, alors de là à trouver un interlocuteur officiel, crédible et stable, elle avait plus de chance de buter dans un chien à six pattes en allant chercher son pain le matin.


MSC : Vous avez dit à Brodic avoir fait un brouillon. Et vous parlez aussi d'une sorte de... Brume mentale visant à limiter vos souvenirs. Ce brouillon, vous l'avez encore ?


La perfection est amorale.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 6 Manhur 815 à 10h09
 
On y venait. Parfait.

Qu'ils veuillent récupérer son brouillon pouvait en gros s'expliquer de deux manière.
Première : ils avaient gobé son histoire de mémoire affectée par un processus étrange, et s'attendaient à ce qu'il y ait plus d'informations dans le brouillon initial que dans la recopie après coup, des éléments qui auraient pu lui échapper. C'était tant mieux, ayant créé le brouillon exactement à cette fin, ils n'y trouveraient rien d'autre, et seraient incapables de retrouver le Fortin s'ils ignoraient initialement où il se trouvait.
Seconde : ils étaient au courant, et tentaient de dissimuler les preuves. La confiscation -diplomatique- de son brouillon servant alors à lui retirer l'indispensable béquille à sa mémoire. C'était un peu plus problématique dans l'ensemble, mais dans le cas particulier de ses souvenirs, la perte de cet artefact ne serait aucunement préjudiciable.

C'est pourquoi, sans discuter -ce qui paru surprendre légèrement Marie-Estelle, laquelle devait être plus habituée à des Kil'sinites typiques- elle ressorti le brouillon de ses affaires, le tendant à Marius. Lequel, après un rapide coup d'oeil sans doute destiné à vérifier qu'on ne lui refilait pas "par inadvertance" quelque chose d'autre, le rangea à l'abri dans une pochette.
Même entre alliés de circonstances, pas le moment de se faire confiance. Tant mieux. Quand on parvenait à obtenir quelque chose de quelqu'un de méfiant, on pouvait le classifier comme acquis, les naïfs étant autrement plus instables sur le long terme.

Brouillon réglé, point suivant.


MSC : Bien. Comme nous vous l'avions signalé, nous avons quelques menues questions.
Pour le cas des deux Lanyshstas du Kil'dara, et conformément à la longue tradition de... coopération entre nos Sharss
avec juste ce qu'il fallait de temps de pause pour rappeler que la longue tradition était de n'avoir aucune forme de coopération officielle le CIEN se chargera du suivi de l'affaire. Personnellement, exclusivement, discrètement.

Et même si le ton était doux, la décision était clairement sans appel : elle n'avait pas à s'immiscer dans les affaires d'un autre Kil. Merci pour votre contribution mademoiselle, et au revoir. S'ils la recontactaient afin de lui donner des informations à ce sujet, ce serait une faveur qui lui serait accordée, pas une obligation qui serait respectée.

MSC : Ce qui laisse la question de cette Lanyshsta du Kil'sin. Et nous nous demandions... Que comptez-vous faire ?

Après avoir clairement exprimé qu'elle ne saurait rien dans un sens, il lui demandait un retour dans l'autre ?
Il fallait un certain culot. Ceci étant dit, dans la mesure où elle avait bien l'intention de tirer avantage de ses informations livrées présentement, elle n'allait pas se faire prier.


En fait, cela dépend de ce que vous, vous pouvez faire...


La perfection est amorale.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 8 Manhur 815 à 18h00
 
Echange de regard entre les deux Kil'dariens. Ils avaient du prévoir une question dans ce genre, sans s'attendre à ce qu'elle vienne aussi rapidement, ni de façon aussi directe.
Après cet instant de consultation silencieuse, ce fut Marie-Estelle qui s'y colla, sur un ton très... Administratif.


ME : Vous n'êtes pas sans savoir qu'il n'existe aucun accord pérenne de coopération judiciaire entre les autorités -ou assemblée de discussion suffisamment représentative de l'ensemble de la population- de nos Sharss respectifs.
En conséquence de quoi, le C.I.E.N. ne peut se permettre d'engager son nom derrière une quelconque affaire ayant tout ou partie de ses répercussions sur le sol d'un autre Kil.


Dit plus simplement : officiellement, rien. Cela, elle aurait pu le deviner seule. Ceci dit, puisqu'ils laissaient une petite ouverture, il était inutile de poursuivre sur une voie stérile, autant s'occuper de celle qu'elle venait chercher.

Voie officielle : bloquée. L'officieuse ?

En se tournant d'emblée vers Marius Sacré-Coeur. Une fois encore, Marie-Estelle chercha un regard à échanger, mais sans cette fois trouver de retour. Avec un sourire discret -plus en accord avec une physionomie naturellement peu expansive qu'avec un sourire mal réprimé, d'ailleurs- il prit le relais.

MSC : Officieusement, nous restons intéressés par cette affaire. Pas au point de risquer d'intervenir par nous même sur un Lanyshsta, cependant : cela reste un unique Lanyshsta, étranger, et lointain. Contre plusieurs millions de personnes susceptibles d'être pris d'un sentiment anti-Kil'dara qui aurait une répercussion nette sur les apports en minerai. J'ignore à combien les hauts Conseillers estiment la vie d'un Lanyshsta tel que celui-là, mais je pense que nous sommes assez loin derrière la virgule.

Prévisible également. Car logique. Même s'ils se décidaient à lui faire une totale confiance, même si elle était leur meilleure agente Kil'darienne, ils n'auraient sans doute pas risqué le coup. Le Kil'sin était versatile, et effectivement susceptible de s'offusquer de l'action d'un Kil étranger sur son sol si cela se savait. Et au Sin, tout se savait, tôt ou tard. Et si le blocage complet des transactions était inenvisageable -les deux auraient eu toutes les peines du monde à survivre- les retards de livraison, la baisse de qualité, la hausse des prix, même dans des proportions infimes, risquait de très vite coûter cher. Trop cher pour que cela vaille le coup.

Et l'officieuse indirecte ?

Nouvel échange de regards, un peu perturbés cette fois-ci. Si Marie-Estelle ne voyait visiblement pas du tout où Jade voulait en venir, Marius lui-même commençait à douter, trouvant sans doute louche l'abandon immédiat, sans insister, des tentatives de convaincre.
Pas qu'elle aurait eu la moindre chance de faire dévier la politique globale du Kil'dara, mais sans doute s'attendaient-ils à une démonstration assez... Kil'sinite dans la forme, pas à la progression par une logique plus froide que celle d'un Outre-Scientifique.


ME : Mais qu'est-ce que vous attendez de nous à la fin !

Cette exclamation, plus qu'une question, venait de Marie-Estelle. Visiblement, elle compensait la déstabilisation qu'elle subissait par une augmentation notable de l'agressivité. Mauvais point pour une communicante. Que ce soit par soucis de l'aider ou d'être plus clair, Marius repris le flambeau, plus diplomatiquement.

MSC : Nous ne pouvons -ou ne voulons, ce qui revient au même- rien faire directement. Ou même indirectement. Disons que tout ce qui pourrait relier le Kil'dara à une quelconque action sur le territoire du Kil'sin est à proscrire.

Du moins à proscrire quand l'info était destinée à une Kil'sinite. Qu'ils fassent leur petite tambouille entre eux était avéré - et pas que le Kil'dara au Kil'sin, d'ailleurs, chacun espionnait ses voisins, quand ce n'était pas un coup tordu, comme un kil'sinite espionnant de façon peu discrète le Kil'dé en laissant des indices laissant penser qu'il était originaire du Kil'dara - mais il aurait été indélicat de signaler ce point de détail.

MSC : Et pourtant vous continuez, ne semblant pas perturbée. Ce qui me fait dire que vous avez une idée derrière la tête. Laquelle ?


Et voilà.
Spirale.
C'était, au final, la même question que précédemment, "que comptez-vous faire". Mais l'équilibre des forces était subtilement modifié, la simple exigence d'information s'étant muée en demande intriguée. Tout en leur faisant déjà gacher quelques cartouches verbales sur le thème de "non, on ne peut pas". Qu'ils cumulent les refus stricts, et ils basculeraient sur une attitude d'opposition systématique, ce qui les priverait des informations suivantes.
Ils voulaient bien coopérer, à condition que cela ne leur coûte rien. Ou du moins le moins possible.
Ils étaient au même point, mais en ayant avancé, d'où la spirale.

Ils étaient mûrs pour une "proposition raisonnable"...



La perfection est amorale.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Luang 25 Manhur 815 à 10h21
 
Mais qu'ils soient prêts ne l'empêchait pas de travailler la forme.

Le Kil'sin est connu pour être un environnement... Dynamique.

Sourires entendus. Ils avaient comblé le vide de la pause par eux-même, et d'une autre façon, moins glorieuse mais tout aussi exacte : chaotique, bordélique, anarchique... Tant de choses qui différenciaient Sin et Dara.

De ce fait, il est parfois moins utile de courir après quelque chose que d'attendre patiemment qu'il passe à notre portée, en se préparant à ce moment.

Hochements de tête légers. Non seulement cela confortait leur vision du Kil'sin -où la chance semblait jouait un rôle- mais en plus cela valorisait une vertu plus présente au Kil'dé et au Kil'dara : la patience. Même si dans les faits l'analyse présentée était contestable, paraître accepter une faiblesse pouvait jouer pour elle.

Les jeux de pouvoirs sont subtils, et en perpétuelle mutation. Quelques mots, au bon endroit et au bon moment, peuvent changer la donne.

Aucune mimique, aucun signe perceptible. Ce qui était une information en soit. Marie-Estelle semblait perdue, Marius, lui, était attentif. Mais désireux de ne rien laisser paraître. A se montrer trop elliptique, elle risquait de les perdre.

Bref, il y à un moment où les conséquences des événements récents pourraient peser sur l'évolution au sein du Kil'sin.

Marius penche légèrement la tête, signe qu'il a compris. Pour autant, il ne fera rien pour l'admettre, il laisse Marie-Estelle jouer le rôle du tireur de vers.

ME : Je ne comprends pas... Je pense pourtant être une spécialiste, au sein du Kil'dara, du fonctionnement du Kil'sin...

Elle se rassure elle-même, signe qu'elle est déstabilisée. Un "mais" en approche.

ME : ... mais je ne saisis pas où vous voulez en venir.

Hochement de tête de Marius, non tant pour montrer qu'il est dans le même cas que pour appuyer sa collègue en galère.

J'ai éliminée deux Lanyshstas. Seule, en environnement hostile, deux Lanyshstas ont disparu, et je suis sur la trace d'un troisième.

Pas de contestation, alors que son rapport précisait justement qu'elle n'était pas exactement seule. Le fait de la jouer un tantinet mégalomane égocentrique était calculé : les mégalomanes égocentriques étaient ambitieux. On aimait avoir des relations ambitieuses. Et surtout, on aimait pas s'en faire des ennemis.

Mal utilisée, ce genre d'information peut faire ressortir un penchant à la violence, ou à l'affabulation. Bien utilisée, c'est une preuve d'engagement, de valeur, sans compter la partie "collaboration entre Sharss", qui peut aller de la trahison à la finesse politique.
C'est quelque chose dont je ne peux que difficilement me vanter, personnellement. par contre, qu'un autre l'amène, et je peux l'utiliser aisément.


MSC : Politique...

Un sourire froid, fin. Le sourire de quelqu'un qui n'apprécie pas pleinement un met mais comprend que d'autres en raffolent. Marie-Estelle, elle, prend un air songeur, comprenant les implications.

ME : Lancer quelques rumeurs. Aucune implication directe ou officielle, rien qui puisse nuire au Kil'Dara. Subtil.

Hochement de la tête de Jade, tandis que le sourire de Marius Sacré-Coeur s'élargit.

MSC : Techniquement, il se pourrait que cela soit dans nos cordes, oui. Mais si nous avons le pouvoir, reste la question du vouloir. Qu'y gagnons-nous ?

Ah, voilà. Poisson appâté, ferré, ne restait plus qu'à l'extraire. A l'aide de vocabulaire Kil'darien adapté.

La poursuite de la chaîne de causalités. Je vous ai offert des informations, conséquences de mes réflexions. Cela devient une cause, dont les conséquences sont une attente de ma part. Votre propre décision sera la conséquence de cette attente devenue cause, et elle deviendra cause à son tour, engendrant des conséquences de ma part en réaction. Reste à savoir quelles conséquences sont le plus bénéfiques pour vous.
L'appui, à court terme, d'une Vigilante comprenant la nécessité d'une collaboration épisodique ?
Ou l'application, à moyen terme, d'une traque systématique des agents d'autres Sharss, par des techniques permettant de trouver des Lanyshstas ?


Les deux se contrôlèrent admirablement, mais pas de la même façon. Marie-Estelle semblait s'offusquer de la menace sous-jacente, tandis que Marius se retenait de rire.
Mais les faits étaient là : elle avait fait un premier pas vers une porte fermée, et attendait qu'on lui entrouvre, ou qu'on mette le loquet. Avec l'assurance de s'en souvenir, dans un cas comme dans l'autre.


MSC : C'est... Intéressant. Mais pas immédiat, n'est-ce pas ? Je pense qu'il va falloir discuter de cela avec d'autres personnes. Quant à la conclusion finale... Disons que je pense que vous serez à même de la repérer, n'est-ce pas ? Autre chose ?

Il n'y avait rien d'autre. A l'évidence, elle ne pouvait s'attendre à une réponse définitive tout de suite. A trop forcer, elle perdrait tout. A trop restait, elle prenait des risques.

C'est pourquoi Jade sorti, l'auto-proclamée chasseuse de Lanyshstas repartant sans doute pour son Kil afin d'y jouer au dangereux jeu de la politique.
Au cas où, elle s'arrangerait pour semer d'éventuels suivants du C.I.E.N.
Car la Lanyshsta avait encore à faire au Kil'dara, pour la survie de ceux dont elle venait de proclamer sa haine.



La perfection est amorale.

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