Ca commence à faire plus de monde, plus il en arrive et plus tu plonge ton nez dans ta soupe de lentille, ouvrant les oreilles mais laissant les adultes à leur réflexions qui pour la plupart te paraissent bien superflus. Il te semble tout de même reconnaitre la dernière arrivée, et lorsque la bleue la salut en retour tu sais qu'il ne peut s'agir que de la Verte, l'automate des entrelacs.

Tu relève une tête souriante lorsqu'elle pose sa question et indique fièrement le nom brodé sur ta combinaison dégueulasse juste au dessus du sigle de l'AREU (l'Agence de Réparations et d'Entretiens Unifié du kil'dara pour les néophytes).

Aelyne.

Tu observes un instant la grande dame, une curiosité brillante dans le regard. Un regard que tu détournes après un temps pour ne pas la gêner. Tu reprend ton écoute… Et tu fini ta soupe, en attendant ce qui arrive.

 
Ah.
Que des échanges aient été réalisés avant son arrivée était prévisible, et même souhaitable, mais obtenir une réponse de la part d'une autre que la personne à laquelle elle avait posé la question était nettement moins agréable.
Les informations librement consenties, le sens des mots prononcé, n'était qu'une infime partie de ce qui pouvait se récupérer d'une interaction directe.
D'un autre côté, un toute position d'intermédiaire dans les réponses sera considéré comme une interférence volontaire à la recherche d'information et traité comme telle risquait de bloquer le flux d'informations.
Mieux valait s'en contenter pour l'instant.

De même, demander à autrui de stopper les questions directes à Carmïnn afin de lui dénier la possibilité d'en "oublier" quelques unes était à proscrire.
Pour l'instant.
Était-il possible que Carmïnn ait attiré l'une des personnes ici présente afin justement d'avoir un moulin à paroles opportun ? Peu probable. mais mieux valait prêter à autrui un degré de complexité supérieur au réel, quitte à réduire ensuite, que l'inverse.

Merle, donc. Ah, oui. Une nouvelle. Un mensonge, mais un mensonge assumé et justifié. Qui prenait place dans une tête bien faîte.
Elle n'aurait pas posé sa propre question sous cette forme là, mais la réponse au dessin de la néo-Lanyshsta lui fournirait les réponses qu'elle souhaitait sur ce domaine, inutile donc de surenchérir.

La gamine... La gamine était Kil'darienne, ou se donnait beaucoup de mal pour le faire croire.
Les enfants étaient rares parmi les Lanyshstas, et elle n'était pas le petit voleur du Kil'sin, c'était sûr.
Elle connaissait deux références à une enfant Lanyshsta, certains recoupements permettant avec une quasi-certitude de les confondre en une unique personne. Soit il s'agissait donc d'une autre enfant -probabilité restreinte- soit -et la présence d'Yloyse rendait cette seconde possibilité d'autant plus probable- il s'agissait de la même.
Ce qui en faisait une menteuse, dès le premier mot... A moins que la prononciation Kil'darienne du prénom ne soit beaucoup plus chargée.
A surveiller, mais sans classifier automatiquement.

Une qui restait prudente, pour l'instant. Toute en contrastes. Instabilité de la personnalité, ou tentatives de dresser des signaux contradictoires déroutants afin de dissimuler quelque chose ?

Et Carmïnn, forcément.
Carmïnn qui, par certains côtés, était son exact opposé : là où Jade conjuguait à une attitude neutre un regard qui était un miroir sans aucun accès à son âme, Carmïnn exsudait une pétulance certaine, une indéniable joie de vivre... Jusqu'à ce qu'on la regarde droit dans les yeux.
Restait à savoir si l'un des deux aspects était fictif, ou si leur hôte était tout simplement instable.

Si le regard passé sur les deux dernières Lanyshstas fut plus rapide -dossiers connus, seule une évaluation des évolutions était nécessaire-, Yloyse réussit à fissurer le masque de Jade.
Non pas avec le "contente que tu sois là", l'information ayant immédiatement été placée en catégorie secondaire, mais avec sa proposition de cadeau.
Un regard aux pierres. Un regard à Yloyse, presque choqué.

Puis elle leva une main, paume vers elle, afin de montrer à la Bleue les ornements qui se détachaient à peine de sa peau, échangeant à voix basse quelques mots, assez haut pour que les intéressés entendent, assez bas pour qu'ils comprennent qu'on était là dans une discussion technique de spécialiste à spécialiste pas forcément intéressante.

Kunzite pour le saphir -l'Amblygonite est plus aisée à taillée mais n'a aucune capacité de contenance de mana- calcédoine pour le rubis. Uniquement à forte proportion d'hématite, sinon reste imperméable à l'infusion.
Le Péridot donne aussi de bons résultats, quoique nécessitant un fort afflux initial. Les propriétés des diamants verts sont inchangés, ils sont juste beaucoup plus rares que les autres.

Pour le métal, au revenu pour fer et acier, incorporation de sel de chrome pour l'argent et le plomb. Pour l'or, un simple alliage avec un quart d'argent.

Un nouveau regard vers les pierres de vie, puis vers Carmïnn.

Quitte à en offrir à quelqu'un, autant garder une cohérence chromatique.

 
Onä écouta avec intérêt l'explication de Carmïnn sur les bestioles.
Voilà une particularité de sa nouvelle condition dont elle n'avait jamais entendu parler... Ironiquement, alors qu'elle mettait un peu de son âme dans chacune de ses créations depuis des années...!
Moins concernée, dépassée, elle écouta tout autant l'explication sur le fait de pouvoir clamer haut et fort leur condition de Lanyshta. Elle commençait à peine à entrevoir ce nouveau monde qui s'ouvrait devant elle, et celui-ci ne semblait décidément ni tout simple, et encore moins tout rose...

Elle répondait à sa question sur son travail de taxidermiste lorsqu'une nouvelle venue à la peau verte s'installa à son tour à leur table :

Je vais un peu plus loin en effet... L'exploration de la mort, le retour à la fausse vie... c'est assez bien résumé ! On peut y ajouter une bonne part de création, ou de transformation, selon que l'on se place du point de vue artistique ou scientifique, de toutes sortes d'êtres...
Et ajoutant à l'attention de Perle : Du coup oui, je maitrise assez bien l'anatomie en effet !

Saluant Jade d'un aimable signe de tête : Onä.

Puis, répondant à Yloyse :
A vrai dire, j'ai moi aussi plus souvent affaire à de la matière inerte... je n'empaille pas encore les être vivants, ah ah ah !
Les matériaux que j'emploie, hormis la matière première de la créature sur la quelle je travaille, et les diverses essences ou composés destinés à les préserver de l'action du temps, sont ensuite très variables, et somme toute assez classiques. Bois, métal, pour les structures, laine, plumes, mousses ou paille pour remplir, verre, résines, bois, métaux, textiles, os, pierres, cornes pour les détails...

Elle accepta l'anneau que cette dernière lui donna sans cacher son étonnement. Recevoir un cadeau d'une inconnue n'était vraiment pas habituel, surtout une bague !
Pierre de vie ? Décidément, après les avertissements de Carmïnn, l'accoutrement plutôt guerrier de certaines, et maintenant ça... Onä commençait vraiment à se demander dans quelles emmerdes elle était venue se fourrer...

Merci beaucoup Yloyse !
Après être taxée de "jeune", je me vois offrir un bijou par une jeune femme presque inconnue... décidément cette réunion est très surprenante, ah ah !!
Mais je commence à croire que je n'y survivrai pas longtemps, à vous entendre toutes... Je manie assez bien le burin et le chalumeau, mais je n'ai aucune de ces "armes" sur moi pour me défendre, et je doute que mon veston en coton me soit d'une très grande protection en cas de danger !
Alors en plus de cette "pierre de vie", j'espère que vous me permettrez de me planquer derrière vous en cas de grabuges, hu hu hu...!

Étonnamment, la perspective des problèmes qui semblaient bientôt leur tomber sur le coin du museau ne semblait pas paniquer la taxidermiste plus que ça.
Quoique sur le ton de la plaisanterie, sa dernière remarque était en fait tout à fait sérieuse. Et tout le monde au moins était prévenu, s'il en était besoin, qu'il ne faudrait pas compter sur l'éclopée de service pour être d'une quelconque utilité en cas de baston...

Le reste des échanges sonnaient encore assez techniques à ses nubiles oreilles de "jeune" lanyshta, aussi se contenta-t-elle d'écouter attentivement les propositions et les réponses...

 
Carmïnn répond au fur et à mesure des discussions, tranquillement et sans aucun stress apparent.

Pourtant, et les différents protagonistes le remarquent aisément, le bouge se vide peu à peu.
Pas d'un coup d'un seul.
Au fur et à mesure, les gens partent.
Il n'est pourtant pas si tard, mais... quelque chose dans l'air semble pousser les discussions alentours à s'éteindre, et les clients à rentrer chez eux.
Même le patron semble tourner en rond, comme s'il avait soudain en tête quelque chose à faire...

A Lia.

"Sonder" quelqu'un est un acte non agressif, contre lequel il est difficile de se prévaloir.
Notre nature même déforme le réel, et c'est cela que l'on peut apprendre à percevoir.
Connaitre le runique est une base.
Mais le temps passant, vous découvrirez d'autres possibilités.
Ce n'est pas simple, et vous aurez peut être la chance d'avoir de l'aide.
Ce qui n'a pas été notre cas...

Pour le reste, je me permets de ne pas dévoiler mes petits secrets, hi, hi !!!

A Jade Srhaggelle.
Elle la regarde arriver, un sourire aux lèvres.
Son attitude, ses manières, sa façon de s'exprimer, tout est "détaillé" par l'ancienne.
Elle écoute, attentive, et répond d'un ton aimable, presque doux.

Enchantée, Jade !
Vous... êtes directe et surprenante.
Pragmatique en même temps que perturbée.
C'est... intéressant.

Pour vos deux questions, alors, alors.
Numéro une : Pour ce que j'en sais, les entrelacs s'autogèrent, et se basent sur la dangerosité d'un esprit par rapport aux autres.
C'est une sorte de rapport de force.
Ne pas être aimée - ce qui pourrait être votre cas, d'après ce que j'ai perçu - ne suffit pas.
Les entrelacs, en tant que "machine" si vous voulez, mesurent le danger réel pour la communauté.
C'est un mode de protection de la globalité.

Vérifiable ? Non. Vous devez me croire sur parole.
Ou en parler à l'intéressé lorsque nous le trouverons, hi hi !!

Numéro deux : Cette réunion n'est pas sûre.
Elle est même dangereuse.
Regrouper autant de nos congénères est dangereux, car cela créé un nexus de puissance.
Il est traçable de très loin.
Nous avons été repérées.

Un autre Ancien est à l'extérieur, et il agit en ce moment même pour détruire les défenses que j'avais mis en place.
Il y réussit fort bien, d'ailleurs, hi hi !!
Il influence les Krolannes présents pour qu'ils partent.
Il veut visiblement se retrouver seul avec nous toutes, quel coquin !!!

Si ça se trouve, il vient juste causer. Autant ne pas le provoquer.
Et puis sinon, nous sommes nombreuses, ça devrait suffire à le calmer d'emblée !

A Yloyse.

Pour la sécurité, non désolé mais user de magie ostentatoire reste impossible à dissimuler.
Il ne vaut mieux pas "jouer" avec ça au Dara.
Mais... comme vous le constatez, notre ami à l'extérieur fait ce qu'il faut pour que nous soyons bientôt seules.
C'est à la fois un bon signe et un mauvais.
Car si nous pourrons faire usage de nos pouvoirs, et bien... lui aussi, hi hi !!!

A Perle Glennsapi.
A qui elle ne répond pas télépathiquement à sa question directe sur la lecture de pensée.

Haaaa, apprendre à manipuler les esprits !
C'est... complexe.
Et pas véritablement ce qu'on pourrait nommer une belle attitude.
Nous avons tâtonné pour apprendre nos pouvoirs.
C'est plus simple pour vous.
Mais il reste une donnée de base : tout acte a ses conséquences.
Sa "réponse".
La réalité, le temps, l'espace, l'énergie, les ombres ou donc les esprits ne sont pas malléables à l'envie.

Toute manipulation est risquée.
Pour ceux qui la subissent, bien sur.
Mais aussi pour celui qui l'engendre.
Dans ce cas précis, je ne conseille à personne "d'apprendre" ce que j'ai fait ici pour protéger notre réunion des esprits inopportuns.
A long terme, on peut se perdre soi même, à se sentir trop puissant.
On peut finir par prendre les Krolannes pour de simples animaux...

Bien sur, ce n'est pas mon cas, hi hi !!!
Mais moi, comme je vous ai dit, j'ai tâtonné ! Et je m'en suis bien sortie...

Pour votre proposition, c'est une bonne idée.
Oui, sortez donc voir ce qui se passe.
Il est positionné juste là, sur votre plan.

Hum.... si vous ne voyez rien ni personne... fuyez !!!

A Yiu.

Ne soyez pas trop inquiète.
Mais oui, si vous voulez vous préparer à un combat, faites le.
Moi, je suis déjà prête, hi hi !!!

Pour vous répondre, je ne connais nullement l'Ancien à l'extérieur.
Je pense donc que c'est un de la deuxième vague, ou alors un sombre inconnu qui a été éveillé je ne sais où !
Pour ce qui de savoir si nous allons toutes mourir, je n'en sais donc rien, hi hi !

Mais disons que moi, par exemple, si je voulais vous tuer toutes en combat "honnête", là maintenant, et bien... je n'y arriverai pas !!!
Je ne pense donc pas qu'il y aura une lutte.

Ça devrait être plus marrant que ça, hi hi hi !!!

A Onä Ephrä.
Tandis que la salle se vidait au fil des échanges, les derniers clients commencent à plier bagage.
Le patron, pour sa part, continue son manège et tourne comme un chien en cage derrière son comptoir.
Il semble nerveux, et instable.
Carmïnn le regarde, puis regarde Onä.

Onä, je suis réellement surprise de vous rencontrer.
Vous semblez en tous point à l'opposé de la plupart des éveillés que j'ai rencontré.
Vous ne semblez absolument pas... dangereuse. L'antithèse de la dangerosité.
C'est intéressant...

Dites moi, vous qui connaissez les morts, vous pourriez tenter de concentrer votre regard sur le patron ?
Concentrer votre regard, cela signifie vous ouvrir à la Voix de cendre.
Voir par ses yeux.
C'est la base et je vous offre cette leçon.
Évoluer en tant que Lanyshsta est simple. Presque naturel.
Devenir "autre", correspondre à l'appel de la Voix, là réside la véritable puissance.

Votre "non dangerosité" vous place en position parfaite pour en être un vecteur efficace.
Typiquement, la Voix a depuis longtemps cessé de tourner son regard vers moi, hi hi !!!
Je suis devenue trop dangereuse, sans doute, ou alors trop quelque chose qui lui déplait !

Vous, vous êtes tellement toute neuve, et tellement "innocente", que ça pourrait fonctionner.
Parce que bon... je ne veux inquiéter personne, hein, mais le patron... j'aime pas ce qui lui arrive...

Elle se tait, attendant les éventuels résultats de l'investigation de Perle et d'Onä.

 
Déformer la réalité est notre nature. La nature de nos esprits qui dans le fond ne fait qu'un.

Consensus étrange.

Nous voyons ce que nous voulons voir. Nous entendons ce que nous voulons entendre. Et ce que ton cerveau n'enregistre pas - par manque d'intérêt ou simplement par inattention - je le note quelque part, pour te le ressortir le moment opportun. Tu le connait ce moment, l'instant parfois trop tôt, parfois trop tard, et parfois juste à temps où un détail se presse sur ton esprit, t'invitant à mimer joie, tristesse, colère. Ou bien autre chose, les possibilités sont innombrables.

Là, c'est la sensation de danger qui se presse sur toi, subitement.

Trop de monde.
Les voix qui ne savent pas, ou ne veulent pas se mélanger avec harmonie.
Des forces qui s'opposent.

Danger. Mieux vaux ne pas rester dans le coin. De toute façon tu as fini ta soupe et ta grenadine.

Je vais m'occuper du patron. L'a été sympa. Et pis j'ai piscine de toute façon, je vous laisse à vos affaires de grandes.

Il faut dire ce qui est, ce n'est pas avec ta clé darienne que tu va faire grand chose à n'importe quel ennemi. Bon d'accord, avec ta poigne ça pourrait faire des dégats, mais dévoiler ta force prodigieuse - par rapport à ta taille - est parfaitement inutile à ce stade.

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La gamine se lève et rejoins le bar.

Dites m'sieur, j'pense qu'y faut y aller.

Il y a une urgence peinte dans son regard, le visage est celui d'une petite fille effrayé par quelque chose.

Mes copines là bas, elle testent un détecteur d'lanyshsta. C'est une machine qui m'sure les vibrations dans l'air, si j'ai bien compris, s'pas dis. Bref. Là les aiguilles s'affolent… Faut qu'on aille prévenir le C.I.E.N.

 
Pour le moment -même si il y avait un risque que cela change très vite- Perle ne regrettait pas d'être venue. Elle avait rencontré ses premiers congénères et il y avait quelques spécimens particulièrement intéressants dans le lot même en excluant l'ancienne.
Carmïnn bien sûr, c'était la cerise sur le gâteau. Une opportunité exceptionnelle d'obtenir à la source des informations d'une lanyshsta ayant roulé sa bosse et en sachant plus -elle l'avait prouvé- sur leur condition et leurs capacités que le reste des "première vagues".

Selon elle, il aurait été préférable évidemment que l'ancienne délivre ces connaissances autrement qu'au compte-goutte. Mais il fallait reconnaître que même si elle ne répondait pas aussi complètement que Perle l'aurait souhaité, Carmïnn ne se dérobait pas devant les questions et faute d'offrir des réponses parfaites elle donnait au minimum des pistes à explorer.
C'était compréhensible. Perle ne cautionnait pas la rétention d'informations aussi vitales mais elle pouvait comprendre. Après tout l'ancienne avait besoin d'eux et il lui fallait donc faire en sorte que ses cadettes aient elles aussi besoin d'elle. Livrer tout son savoir d'un seul trait c'était prendre le risque de ne plus avoir de quoi les rallier à ses intérêts. C'était également risqué sans doute dans le sens où pour des lanyshstas partager certaines connaissances devait revenir à distribuer des armes à feu à la ronde à des inconnus en espérant qu'aucun d'entre eux ne fasse des stupidités avec... ou n'ait l'idée de retourner le cadeau contre le bienfaiteur.

Cette pensée en amenait une autre. La deuxième vague avait été décrite comme mentalement instable -pour être polie- mais l'était-elle au début ? Carmïnn appuyait sur les risques inhérents à l'emploi de techniques lanyshstas avancées pour l'utilisateur ainsi que sur le fait que la première vague avait dû tâtonner.
Et si la seconde vague avait viré à la démence parce qu'elle avait été noyée trop tôt sous un flot d'informations en provenance de la première vague ?
En se lançant trop vite et sans expérience sur les traces de leurs aînés les secondes vagues avaient pu vouloir aller trop vite et tomber dans les embûches que les premières vagues avaient pu éviter par leur avance précautionneuse.
L'hypothèse avait l'avantage d'expliquer pourquoi les anciens se tenaient à l'écart de la troisième vague. Peut-être que -échaudés par une première expérience désastreuse- le faisaient-ils autant pour leur propre sécurité que pour celle de leurs cadets, jugeant plus sage qu'ils fassent leurs propres expériences à leur propre rythme ?
Si c'était le cas, restait à espérer qu'ils ne pêchent pas cette fois par excès de prudence...

La manipulation mentale est risquée.
Message reçu.
Mais vous vous doutez bien que tôt ou tard nous allons nous mettre à "tâtonner" dans cette direction nous aussi. Ne serait-ce que pour ne pas être démunis face aux anciens si ce n'est par pure et honnête curiosité outre-scientifique. Sans doute serait-il moins risqué de progresser sur un chemin qui aurait été jalonné par nos aînés ?
Chaque champ de recherche a ses pionniers pour qui tout aura forcément été plus difficile. Mais je crois qu'il revient à ceux-là de préparer le terrain pour ceux qui viendront après eux. Afin que la nouvelle génération puisse à son tour repousser un peu les limites et explorer de nouvelles terres inconnues.
Et ainsi de suite...
Sans cela chaque génération de krolanne en serait réduite à réinventer le feu et la vapeur à chaque fois, se brûlant et s'ébouillantant au passage.

Elle haussa ensuite les épaules et afficha un sourire d'excuse d'un air pouvant signifier "désolée pour le sermon".

Elle nota mentalement l'emplacement de l'ANE (Ancien Non Evalué) indiqué par Carmïnn sur le plan dessiné et laissa ce dernier sur la table. Elle ignorait à quel point ses voisines de table étaient familières des environs mais peut-être certaines d'entre elles pourraient en avoir l'utilité si le besoin de fuir se faisait sentir.
Elle même n'avait nul besoin d'un rappel papier de ce qui était à sa disposition en mémoire. Avant de rejoindre le rendez-vous elle avait pris soin de passer par les archives de l'urbanisme pour jeter un oeil sur les plans des lieux, des plus anciens aux plus récents. La fonction d'ATI avait l'avantage de permettre un accès privilégié à toutes sortes d'informations sans avoir à passer par de contraignantes et lentes étapes intermédiaires administratives. Elle avait mémorisé la configuration des lieux et pour plus de sûreté avait également procédé à une rapide reconnaissance des environs afin de repérer d'éventuelles changements ou constructions temporaires susceptibles de ne pas figurer sur les cartes. Alors seulement elle s'était risqué à répondre à l'invitation.

Elle se leva au même moment que Lia et détacha de nouveau sa chevelure. Récupérant son poudrier sur la table, elle entreprit de désordonner sa coiffure à nouveau et se servit du miroir pour savamment disposer quelques mèches qui dissimuleraient mine de rien son regard. Tout en se préparant elle ajouta :

Je vais sortir en me mêlant aux derniers clients s'en allant.

En plus de la dissimuler, cela lui permettrait notamment de vérifier si ils se contentaient de quitter les lieux ou si quelques uns d'entre eux n'étaient pas "incités" à rejoindre l'ANE pour -par exemple- lui raconter ce qu'ils avaient pu voir -ou mal voir- ici.

Si tout se passe bien je reviendrai "faire mon rapport" en passant par la porte arrière histoire que notre inconnu ne se sache pas identifié. Si l'une d'entre vous pouvait s'assurer qu'elle ne soit pas verrouillée cela m'arrangerait.


Puis elle fronça les sourcils. La salle qui était presque vide était bien plus silencieuse à présent, ce qui lui avait permit de saisir quelques mots échangés entre Lia et le patron. Notamment "lanyshsta" et "CIEN"...

Mais qu'est-ce qu'elle fait ?

Pourquoi évoquer les lanyshstas et le CIEN auprès du tenancier ? Comptait-elle tendre un piège ?
Un temps de réflexion.
Mais le temps malheureusement ne jouait pas pour elle : la salle serait bientôt vide.

J'y vais avant qu'il ne reste plus un seul client auquel emboîter le pas.
Et vu que je m'éclipse au moment où semble se préparer une expérience des plus intéressantes avec Onä, je compte aussi sur vous pour me la décrire dans ses moindres détails plus tard.


Un groupe de deux krolannes passablement éméchés s'apprêtait justement à sortir. Ils formaient ensemble un contraste saisissant : l'un étant grand et gros, l'autre petit et rabougri. Le maigrichon peinait à ne pas s'écrouler sous la patte que son compagnon avait posé sur son épaule pour chercher un appui et les zigzags du duo avait quelque chose de comique.
C'était ce qu'il lui fallait. Ce qui attirait le regard avait tendance à le détourner du reste.

Elle leur emboîta le pas. Suffisamment proche pour que l'on puisse croire qu'elle était avec eux, suffisamment éloignée pour ne pas attirer leur attention et pouvoir se désolidariser d'eux au besoin.
Son attitude changea. Ses épaules se voûtèrent, ses pas se firent traînants et sa tête s'inclina légèrement vers l'avant. Elle devait être une simple krolanne rentrant chez elle après une journée de travail harassante. La clé pour jouer la comédie était de ne pas jouer la comédie. Le meilleur moyen pour interpréter une émotion -ou en l'occurence un état- était de puiser dans ce qui existait déjà en soi, en l'amplifiant au besoin. Elle laissait donc ressortir sa véritable fatigue, s'abandonnant simplement à la léthargie quant elle aurait habituellement pris sur elle.

Une fois à l'extérieur, le reste du plan dépendrait de la direction que prendrait le duo comique.
Si ils allaient dans la bonne direction, elle continuerait à leur coller au train et passerait sans s'arrêter -et pas trop près- devant l'endroit ou l'ANE se terrait supposément. Quelques coups d'oeil rapides devraient suffire puis une fois qu'elle l'aurait dépassé elle ferait le tour pour revenir au rafiot troué par l'arrière.
Sinon, elle les suivrait malgré tout un temps. Elle ne voulait pas passer devant l'ANE si aucun client ne le faisait car si l'inconnu était capable de "suggérer" aux krolannes de quitter un bar, il pouvait tout aussi bien leur "suggérer" dans la foulée de ne pas s'approcher de lui. Et dans ce cas si Perle restait insensible à cette suggestion elle grillerait instantanément sa couverture.
Si donc elle devait dans un premier temps s'éloigner de lui, une fois hors de vue elle opérerait un large détour en passant par des coursives annexes pour pouvoir s'approcher -tout en gardant une distance de sécurité raisonnable- de l'ANE "dans son dos".
Restait à espérer que les néo-lanyshstas soient aussi difficilement repérable que l'avait laissé entendre Carmïnn...
Ah... Et aussi que l'initiative de Lia ne fasse pas rappliquer sous peu le CIEN...

 
Elle avait initialement alterné les méthodes de contact avec Carmïnn : un questionnement direct -auquel elle avait eu la plupart des réponses de façon publique-, des échanges fructueux à partir d'analyses de divers mots, la contribution d'Oromonde n'ayant pas été sans utilité, et enfin, le face à face.

Ou plutôt, face à profil, trois quart-face, même, évitant de regarder Carmïnn directement lorsque celle-ci donnait ses réponses. Il était naturel de tenter d'influer, de quelque manière que ce soit, son interlocuteur direct. Il était moins aisé de le faire auprès d'un groupe.
Tant que Carmïnn parlait, Jade observait les réactions des autres Lanyshstas présentes, un hoquet de surprise, un sourire, un froncement de sourcils.
Et lorsque d'autres parlaient à l'Ancienne, elle en profitait pour l'étudier à son tour, partant du principe que conserver un masque pour deux observations simultanées était plus difficile que pour un.
Pas qu'elle doute réellement de la capacité de la Lanyshsta de tenir un rôle à la perfection, mais quand vous évaluiez quelqu'un, autant ne pas en profiter pour lui faire un petit parcours d'entrainement lui permettant de se mettre en jambes : vous mettez d'emblée la barre au maximum.

Aux propos de Onä, elle se montra rassurante. A sa manière, et sans réellement chercher à l'être, simplement en constatation livrée à voix haute.

Risque peu élevé pour vous, sauf dans le cas de dispositifs multi-cibles. S'il est intelligent, il ciblera des éléments plus dangereux. S'il vous cible prioritairement, en vu de nous démoraliser ou de vous prendre en otage, c'est un crétin et les crétins sont gérables, il n'aura pas le temps d'en éliminer d'autres.

Et vu ce qu'était la vie d'un Lanyshsta, il avait des chances de pencher au moins vers le vaguement malin.
Pour le reste, elle resta silencieuse, se contentant d'écouter avec attention la réponse à ses questions.
Elle acquiessa légèrement, pas contrariée pour deux sous, lorsque Carmïnn évoqua son impopularité. Elle enregistra dans un coin de son esprit l'explication sur l'exclusion de Jykos : une dangerosité mesurée de façon "objective".

D'une part, on pouvait y voir une marque de valeur, un certificat, en quelque sorte. Mais surtout, cela signifiait que, automatisme soigneusement préparé ou volonté propre active quelque part, il y avait un système de pensée à comprendre, à percer. Et Jykos était sans doute le plus au courant de celui-ci, ou du moins celui comportant le plus d'éléments permettant de le comprendre.
Le lui demander directement ? Oui, c'était bien dans son intention si l'occasion s'en présentait. Après tout, tant qu'elle n'aurait pas la possibilité d'estimer personnellement la menace des Lanyshstas des premières Vagues, Jade classait Carmïnn et Jykos sur un pied d'égalité : fortes défiances et potentialités.

Et si elle était attentive pour la réponse à ses questions, elle en devint presque avide quand fut abordé le principe de leur localisation.
Ils formaient des nexus de puissance ? Voilà qui serait précieux pour permettre de localiser des groupes entiers, peut-être qu'en suivant une personne on pourrait aussi, à distance, estimer le nombre de Lanyshstas alentours.
Et même sans cela, si la réunion de leurs auras était supérieur à leur somme... Fallait-il envisager la possibilité de pousser les pratiques magiques, notamment l'infusion, plus loin, en faisant appel à un autre Lanyshsta pour une création à quatre mains ? A une Bestiole comme résonance de notre propre aura ?

Il y avait aussi quelques digressions rapidement rangées dans les catégories non-urgentes de l'analyse. Où était le problème de considérer les krolannes comme des animaux ? Ils n'étaient ni végétaux, ni minéraux, cela semblait une subdivision d'ordre philosophique. De même, à moins que l'état de Lanyshsta n'induise une immortalité et une invulnérabilité à toute altération, par définition, elles mourraient toutes, même si pour cela le temps devait s'étirer à l'infini.

Elle prit note du soin que Carmïnn prenait dans ses formulations, néanmoins. Elle reconnaissait certaines structures pour les employer elle-même régulièrement : Carmïnn semblait être du genre à dire la vérité. Ou du moins à ne pas dire, après analyse logique, de mensonge direct. Les omissions étaient envisageables, mais c'était surtout les précisions qui faisait tout le sel des discussions, un simple mot vite oublié par l'interlocuteur pouvant dissimuler une chausse-trappe dans laquelle il tomberait sans s'en rendre compte.
Incapable de les abattre en combat "honnête" ? L'intérêt de l'honnêteté, c'était que d'autres soient assez naïf pour croire en sa valeur, et Jade était curieuse de savoir quels talents inattendus Carmïnn serait capable de développer dans un combat non pas honnête, mais réel.

Alors que Carmïnn riait en expliquant que la confrontation devrait pouvoir être plus marrante que cela, elle laissa jaillir d'un mouvement de poignet une lame étroite, épaisse, plus stylet que dague, de l'un de ses épais bracelets de cuir.
Ah, c'était dans ces cas là qu'on pouvait émuler une situation de prise de contact émotionnelle, par stimulation de la mémoire d'une expérience commune. Pourquoi pas.



Ceci dit, si les lames de poignet réadaptées par la Kil'darienne étaient une aide à ne pas négliger, mieux valait s'assurer que les bonnes vieilles méthodes restent disponibles.
Sans aller jusqu'à sortir son arme de son étui -que les krolannes partent et aient leur vision troublée était une chose, attendre un Lanyshsta une arme chargée à la main en était une autre- elle ouvrit le rabat au niveau de la bouche du canon, et entreprit de dénouer le cordon permettant d'accéder, via la housse spécialement décousue à cet endroit, à la gâchette. Au moins, si elle était prise par le temps, elle pourrait sans trop de peine tirer sans devoir le sortir de sa protection.
Bon, par contre, elle n'aurait dans ce cas là que le chargeur engagé de disponible, car le chargement à travers le cuir, mieux valait oublier. Sans compter l'éjection des douilles, d'ailleurs, qui s'accumuleraient. Hum... En fait, ne pas pouvoir compter sur plus de trois tirs dans ces conditions avant l'enrayement.
Et si elle avait parfaitement noté l'emplacement théorique de l'Ancien les observant, elle ne pouvait pas compter sur une connaissance suffisante du bâtiment ET des alentours pour espérer une fuite -ou une traque- longue de façon efficiente.

Se dispersant dans ses observations et analyses, elle ne pu prêter une attention pleine et entière à la diversion de la gamine. "C.I.E.N." et "Lanyshsta" lui atteignirent l'oreille, mais sans que sa maîtrise du Kil'darien, conjuguée au bruit des derniers sortants, ne puisse lui permettre d'en saisir plus.
Maladroit, maladroit...

Et que lui arrivait-il au patron ? Il devait être manipulé pour sortir, mais s'il était, ainsi que précédemment supposé, sous l'influence de Carmïnn, cela devait engendrer une incompatibilité des instructions, une confusion mentale intéressante.

La gamine en moins, Merle sur le départ... La tablée se réduisait. Autant en profiter pour poser d'autres questions.
En Runique ? Non, cela exclurait le reste du groupe, attitude qui serait vraisemblablement désapprouvée, sans compter que cela livrerait des informations plus précises sur elle. Autant s'en passer, sans compter que ces informations commençaient à filtrer.

Pour en revenir au fait d'empailler vivant...

Là où Onä avait rit, et Carmïnn sourit, Jade ne laissait transparaître aucune once d'amusement, comme si elle envisageait sérieusement l'hypothèse. Ce que ses propos confirmèrent d'ailleurs bien vite.

C'est possible. En un sens.
Phérémancie. Korthomancie. Noxamancie. Ainsi peut-on trouver les classifications au sein de plusieurs Caches. J'en ai vu plusieurs de pratiquées, et sans savoir les manier, je pense être à même de reconnaître le schéma guidant ces techniques de manipulation. Ce n'est qu'une visualisation subjective des effets, mais on se base, selon les cas, sur le gonflement/renforcement de la matière, sur son agitation, ou sur la manipulation des liens au sein de celle-ci.
Même dans la technique de l'infusion, on retrouve un schéma identique, basé sur la mentalité de l'infuseur.
Mais lors de l'étude d'un reliquat d'un de nos ennemis, j'ai senti une autre magie. Un nouveau schéma. Tellement différent que j'ignore si c'était un pouvoir longue durée, ou une infusion, peut-être un mix des deux, une infusion entretenue par source extérieure, chose que je suis personnellement incapable de réaliser à l'heure actuelle.
Je n'ai pu qu'entrapercevoir le schéma, basé sur une mutation de la matière, une altération de celle-ci. Le lien entre chair et métal semblait s'être effacé, de même que le lien entre source d'énergie et vecteur d'application de l'énergie.
Un schéma basé sur la fusion, même si j'ignore entre quels éléments précis.

Que savez-vous sur d'autres types de magie de type contrôlée ?

Oh, et tant qu'on est dans ce domaine, à propos des Nexus de puissance formés par les rassemblements de Lanyshstas...
Déjà pratiqué ou entendu parler de pratiques visant à mêler -on en revient à une forme de fusion, mais à un degré moins fondamental- les pouvoirs de plusieurs Lanyshstas, afin de créer un effet plus puissant que la simple somme de leurs capacités ?

 
Elle aurait pu rire du choc marquée sur le visage de Jade. Voir cette expression sur le visage maîtrisé de la Kilsinite était suffisamment rare pour etre noté. Mais les explications qui suivent sont trop intéressantes pour risquer de les interrompre.

Évidement, garder une unité. Elle aurait du y penser. Mais il faut bien avouer que cette série de bijoux étaient moins fins que ceux qu'elle concevait habituellement. Elle n'avait pu prévoir en avance les présents, privilégiant pour une fois la quantité plutôt que la qualité. Mmmm par contre, en terme de technique... En fait oui, trop intéressant pour le mettre de coté en attendant un moment plus calme. Hochement de tête.

Calcédoine ? Donc plutôt les formes héliotropes que les chrysoprases ou les mtorolites ? Elles sont un peu moins pures par contre. J'ai cru comprendre que lorsque tu infuse tu impregne tes matériaux de mana, pour les préparer... Je n'infuse pas donc je ne comble pas les faiblesse structurelles, par contre, je réorganise. Je visualise sa structure cristalline et modifie l'orientation de ses constituants, modulant légèrement sa maille pour la rendre perméable ou lui rajouter la capacité de contenance. Je rapproche sa structure de celle de la gemme qui me semble le plus convenir. Du moins si elles sont compatibles. Ça pourrait peut être permettre de ne pas mettre de coté certains matériaux.

Ah oui, les deux autres anneaux.
A Perle :
Si vous n'avez pas encore décidé, considérez la comme un prêt pour le moment... Surtout si vous partez en éclaireur. Vous déciderez bien plus tard de vous joindre ou non à ce voyage. En attendant... gardez la. C'est mieux que de la laisser au fond d'une sacoche.

A Ona, avec un léger rire :
Que voulez vous, votre charme irrésistible sans aucun doute. Et si vous voulez vous planquer derrière moi... heu... je vous promet que ma veste doit être au moins aussi efficace que la votre ! On encouragera les autres ? Plus sérieusement nous sommes... regard sur les présentes... au moins deux à pouvoir vous soigner s'il y a un problème.

Il ne faudrait pas non plus compter sur l'artisane pour s'en prendre à quelqu'un en cas de combat.... A moins qu'un grand coup de sacoche ne soit très utile...

Pensée :

Le pub commence à se vider..

Ca sent les ennuis. Elle acquiesce à la remarque de Carminn. Pour sur, mieux vaut ne pas jouer à ça au Dara. Elle y a grandit. Et elle n'aimerait pas croiser des krolannes connaissant sa véritable nature.
Un petit tic à la mention des krolannes comme de simples animaux. Ce n'est pas une notion qu'elle aime.
Si ils sont des animaux, alors les Lanyshtas sont des monstres. Et elle ne se pense pas comme un monstre.

Un brusque coup d’œil aux lames que fait jaillir Jade. Lames de poignet. Sans doute lançable. Et elle se félicite une nouvelle fois de la décision commune au sujet des perce-magie. Sans, la kilsinite est flippante. Avec, elle serait terrifiante. Y compris pour des plus âgés.

Elle se demande si le projecteur d'éclat a fini par être acheté. [i]

Je vérifierait dès que les clients seront sortis, et je te préviens.
[i]Répond elle a la demande de Perle

Lia se lève.
Bien sur.
Il reste son verre vide de grenadine. L'etentiel est sauf. La grenadine a été bue.


Pensée :


Comment ça causer au tenancier ? Mais.. mais... Et parler du CIEN..

Elles sont protégées, leur aspect du moins, par ce qu'à mis en place Carminn. Officiellement. Donc le CIEN va avoir du mal à les retrouver mais... Ce genre de mot à ce genre d’étage est à manier avec prudence.

Un œil gardé sur le patron. Vérifier que l'adolescente s'en sort sans difficulté car là où Perle devrait se mêler aux passants sans attirer l'attention... Lia a fini son éveil depuis de longs mois. Yloyse ne se risquerait pas forcement à sortir seule.

Nouveau sujet. Curiosité.

Vivre a plusieurs serait donc comme un phare. Il y a beaucoup à en conclure. Les expéditions groupées de Lanyshta seraient donc d'autant plus en danger si les seconds vagues qui ont survécu se sont effectivement réfugiés à l'extérieur. Il faudra prévenir le Doc.

Après tout, il n'y a pas grand chose à faire à part... attendre... Le plan des lieux dessiné rapidement pourra être utile. Elle sait à peut près où se trouvent les différents accès à cet étage mais, ils sont loin des coins bien fréquenté du Pont de Glou.

Et, dès que le dernier client est sorti, aller vérifier l’accès à cette fameuse porte de derrière.... Si l'inconnu a bien fait son travail, il ne devrait y avoir personne.

 
À Carmïnn :


Qu'elle dit. Après nous avoir réuni sachant que cela allait créer un ... Quoi déjà ? Nexus ? Repérable de loin ? Génial.

Il faut positiver : La prochaine fois qu'elle croisera 3-4 de ses congénères, elle saura que tous les anciens des vagues précédentes sont au courant. Pas la peine d'envoyer de carton d'invitation. Peut-être que même les Dal'go du dehors sauront au courant.
Puis quitte à donner dans le réalisme désabusé, il fallait bien s'avouer que non seulement tous ceux de sa vague serait tôt ou tard capable de la même prouesse et surtout qu'il n'y ait pas de raison que les milices anti-lanystha n'y parvienne pas elle-même. Le CIEN et ses équivalent n'avait pas l'habitude d'être à la traîne. Eux aussi y parviendrai. Tôt ou tard.


Son attitude trahissait tout le contraire. Elle était nerveuse. Très.




Elle vit la p'tite puis Perle/Merle (le nom donné par Carmïnn avait plus de chance d'être le bon) sortir. Et leur souhaita à chacune bonne chance.

Puis elle ajouta, pour Jade et Yloyse : Pensée :
Elle vit alors Jade exhiber ses lames de poignet et lui adresser un clin d’œil.
A Jade : Pensée :

Le fait de parler forge l'aidait. Elle sautillait moins. Elle pouvait focaliser son attention sur quelque chose qu'elle maîtrisait. C'était plus utile que d'avoir plein de mouvement nerveux. Yiu n'aimait pas franchement les surprises. Surtout la catégorie des surprises potentiellement dangereuses. Les efforts d'une de ses fréquentations n'y avait rien changer. Mais cela lui elle avait appris un semblant de méthode.


Elle avait apporté ses lames courtes. Si combat il y avait, ce serait au corps à corps pour elle.

C'était la seule chose où elle n'était pas totalement ignare et dépourvue de ressources. Il fallait donc réduire la distance. Et être prête à passer à l'action au plus vite. Donc être proche et les lames déjà au clair. Ou pas loin.
Sans pour autant alarmer tous les krolannes au dehors - l’intérieur s'étant vidé, ce n'était plus un problème - et sans que cela n'apparaisse comme une déclaration de guerre. Ce n'est pas parce qu'elle se préparait au pire, qu'elle souhaitait le pire. Et le meilleur moyen de l'éviter, c'était de ne pas déclencher les hostilités. Juste montrer à l'autre qu'un tel choix de sa part aurait un cout. C'était tout ce qu'elle pouvait faire. Vendre chèrement sa peau. Ou essayer.


Si du fond de la salle, on voyait tout, la façade du bar n'avait que peu d'ouverture : la porte et une fenêtre. Cela laissait donc quelques angles morts dans la salle. Ou elle pouvait se positionner. Le tout étant d'en choisir un qui n'était pas trop loin - pour pouvoir agir vite - mais pas trop prêt - d'une part pour ne pas être trop ostensiblement agressive, d'autre part pour se laisser un temps de réaction en cas de mauvaise surprise.

C'est là, sur un mur à 5 bons mètres de l'entrée que Yiu alla s'adosser. Elle sortit une de ses lames courtes, qu'elle tenait de la main gauche. La plupart des personnes étant droitières, cela faisait moins peur. Même si en l'ocurrence ... Son poignet gauche lâche, la pointe de la lame reposait "négligemment" sur une table voisine, et le tranchant était orienté vers le mur. L'autre main restait sur la garde de sa seconde lame courte. Mais elle restait trop nerveuse et avait du mal à tenir sur place.

Ainsi elle était prête. Autant que possible. Elle n'allait pas bondir sur la première personne entrant dans la salle, mais elle pourrait se mettre en garde avant qu'on ne lui saute dessus. Et s'interposait entre l'entrée et le fond de la salle. Avec Ona, encore non éveillée et donc plus fragile. Pour Jade et Yloyse, elle se faisait moins de soucis.

Par pensée - afin de ne pas avoir à crier plus que par soucis de discrétion vis-à-vis des krolannes - elle s'adressa aux autres : Pensée :
Son ton - du moins ce qui en tenait lieu pour une pensée - était inégale.


Attendre que les choses se calment ou qu'une allumette mettent le feu aux poudres. D'ailleurs, en parlant de cela.
A Jade :Pensée :

A tous :
Pensée :
Elle tentait de paraître un tant soit peu sereine. Assez pour que l'on puisse compter avec elle et sur elle. De ne pas montrer à tous à quel point elle était stressée. L'attente n'allait pas aider. Sauf si elle arrivait à focaliser son attention sur autre chose et à remettre en place les rituels qu'elle avait en salle d'escrime tout comme les rares automatismes qu'elle avait pu acquérir en situation réelle.

Elle ajouta une pensée pour Yloyse et Jade :
Pensée :


Enfin, elle termine par une pensée, pour Yloyse uniquement :
Pensée :

 
Bon.
Onä était certes plutôt du genre à réfléchir avant d'agir. Une personne d'observation et de réflexion plutôt que d'action. Certes.
Mais quand même... Chacune de ses comparses était déjà en action que la taxidermiste n'avait toujours pas bougé...
Elle semblait donc avoir reçu le rôle de boulet du groupe, songea-t-elle avec amusement. Rien de très nouveau pour la boiteuse qu'elle était.
D'autant plus que Carmïnn venait de lui proposer de faire une expérience qu'elle n'était pas sûre de comprendre. Voire qu'elle était presque sûre de ne pas comprendre.
Elle était d'autant plus paumée que juste après cette proposition la mioche se levait et annonçait s'occuper du tenancier.
"S'occuper" dans le sens de ce que lui a proposé Carmïnn ? Après tout la fillette non plus n'avait pas vraiment l'air des plus dangereuses.
Ou bien "s'occuper" de payer les consommations ? C'est vrai quoi, la perspective d'une mort violente et imminente ne devait pas servir de prétexte pour ne pas payer.

Onä réalisa alors que le café demandé lui avait été servi sans qu'elle s'en aperçoive. Elle se demanda un instant si c'était approprié de le boire maintenant, alors que Merle venait de s'élancer seule vers le méchant, que d'autres fourbissaient leurs armes ou leur trousse de premiers secours.. ?
Pourquoi pas. Un café n'y changerait pas grand chose.

Et donc, alors que tout le monde était sur les dents, Onä but son café. Tiédasse, presque froid.
Elle l'aimait bien chaud, presque brûlant, et pourtant quand elle était plongée dans son travail, c'était toujours comme ça qu'elle se retrouvait à le boire... Et cette fois aussi. Décidément.

Elle adressa un petit sourire mi figue, mi raisin aux propos "rassurants" de Jade et Yloyse, puis après un coup d'oeil vers Lia, qui à priori ne semblait pas "concentrer son regard sur le patron", elle répondit à Carmïnn :

L'antithèse de la dangerosité...
Vous avez l'art de trouver les mots justes, décidément, ah ah !
Bon, j'ai un peu l'impression que vous me proposez d'être un parfait pantin pour cette Voix de cendre, ce qui n'est pas franchement très flatteur... Mais pourquoi pas. On ne sait jamais, contre toute attente je pourrais peut-être me rendre utile, qui sait..?!

Elle leva sa tasse de café comme pour trinquer, termina d'en boire le contenu, la reposa, et ferma les yeux.
Ce qui aussitôt lui sembla passablement ridicule, dans l'optique de "concentrer son regard".
Alors elle les rouvrit et regarda le tenancier.
Mais elle devait s'ouvrir à la Voix de cendre, avait dit l'Ancienne. Et tout ce qui se passait dans son champ de vision ne l'aidait vraiment pas à s'ouvrir à quoi que ce soit, hormis ébahissement ou panique.
Alors elle referma les yeux. Tant pis pour le ridicule et les stéréotypes.
Correspondre à l'appel de la Voix...
Ben voyons...
Onä se remémora ce moment, lors de son Eveil, où elle avait perçu cette présence. Elle se remémora sa peur, son impuissance, cette sensation fugace mais intense qu'elle avait ressentie avant d'ouvrir les yeux...

 

Le temps, taquin s'il en est, file à toute allure.

Carmïnn écoute, puis observe Lia et Perle Glennsapi qui se lèvent.
Lia cause au patron, qui semble complètement hébété.
Il ne réagit qu'à peine à ses paroles, se contentant de la regarder en dodelinant de la tête.
Il s'est néanmoins arrêté d'aller et venir, et semble attendre quelque chose...

Perle, de son côté, sort sans souci avec ses nouveaux et éphémères amis.
Ils semblent tout à fait "naturels", et se dirigent précisément non loin de l'endroit où l'Ancien devrait se trouver.
Perle les accompagne, et peut sans souci observer le recoin dans lequel il se trouve.
Car il est bien là.



Durant un bref instant, il ne fait pas attention à Perle, son attention étant tournée vers le bouge.
Puis, soudain, son regard accroche la jeune femme.
Quelques secondes de trop, une attention trop soutenue, une proximité trop grande ?
Peu importaient les raisons, mais il l'avait repérée.
Tandis que Perle doit se demander à quelle sauce elle va être dévorée, il disparait soudainement dans un diaphane nuage d'ombre.
Parti ou dissimulé, elle aura juste eu le temps de l'apercevoir.

Perle a le choix, partir sans demander son reste ou revenir dans le bouge.
Rester à l'extérieur est aussi une option, mais rester seule est-il vraiment une option ?...

Yloyse, elle, est partie rapidement vérifier la porte arrière durant ces brèves minutes.
Et le constat est embêtant.
Il n'y a pas de porte de sortie.
Par contre, il y a plein de fenêtres, qui mènent vers des boyaux d'accès à l'extérieur.
Casser ou ouvrir une fenêtre pour fuir ne semble pas difficile, loin de là...

Pendant ce temps, à l'intérieur, Carmïnn a le temps de répondre brièvement, avant que tout ne s'accélère.
Elle écoute Jade, visiblement interloquée et presque inquiète.

Hum...
Vous allez vite, jeune fille. Très vite. Trop vite, sans doute...

Je connais bel et bien d'autres types de magie.
Puissantes, et dangereuses.
Mais aucune qui permette ce que vous décrivez.

Et à toutes vos questions, je répondrai simplement que tout ce qui est imaginable est faisable.
Mais n'est pas forcément souhaitable...

État des lieux.

Perle sort.
Lia constate l'état du patron.
Carmïnn répond.
Yloyse cherche la porte de derrière.
Onä Ephrä ferme les yeux, concentrée...

La boiteuse, tout d'abord, ne ressent rien.
Juste une vague impression de ridicule.

Perle est dehors.
Elle marche, et aperçoit l'Ancien.
Il la voit. Disparait.
Le patron fait mine de se diriger vers la sortie.
Lia peut continuer de lui parler, ou sortir, ou faire autre chose, mais après quelques pas, le patron s'arrête et veut retourner en arrière, toujours autant perturbé et agité !
Yloyse constate l'absence de porte de derrière, mais que les fenêtres permettent de fuir.
Onä Ephrä ressent une chaleur qui l'envahit...

Une présence.
Bienveillante ? Non. Chaleureuse. Envahissante.
Onä ouvre son regard. Sans ouvrir les yeux.
Elle voit le patron, comme illuminé au milieu d'un monde gris.
Deux couleurs s'entremêlent autour de lui. Liées.
Une rouge. Une noire.
La rouge tente de s'extraire, mais la noire s'est superposée.
La présence sent le blocage, et Onä sent qu'elle défait le lien.
Doucement, puissamment. L'impossible se produit, et il ne reste plus qu'une couleur. De l'orange...

Onä sent la présence refluer. Elle ouvre les yeux. Son regard redevient le sien.

Fuite du temps.

Le patron reprend ses esprits.
Regarde Lia, semble plutôt calme. Il lui sourit, et se dirige vers la sortie.
Lia peut l'accompagner, ou rester. A elle de décider...

Une fois le patron sorti, une minute ou deux s'écoulent.
Perle peut décider de revenir, ou pas...

Puis tout s'enchaine, brutalement.
Une des ombres de la pièce, dans un recoin, semble prendre vie !
Grandir, s'étirer.
Un museau en sort. Mécanique et plein de crocs !
Une créature apparait, visiblement dangereuse, mais sans agressivité notable.



L'ombre se referme derrière elle, et elle s'assoit.
Aussitôt, plusieurs images de la même créature apparaissent, copies identiques.

Une voix, plutôt grave, sort de la gueule du monstre.

Salut les filles !
J'ai une offre à vous faire, et vous ne la refuserez pas...

 
Tout en attendant la réponse de Carmïnn, et en observant le départ des dernières personnes, Jade répond à ses différents interlocuteurs.

Aux remarques de Yloyse, elle répond, d'un ton qui semble à priori froid, quasi désintéressé, mais avec un léger hochement de tête appréciateur qui peut passer pour l'hommage d'une professionnelle à une autre.

Effectivement, les variétés d'héliotropes. L'infusion semble glisser sans parvenir à se fixer sur les mtorolites, tandis que dans les chrysoprases, elle se concentre au contraire de façon anarchique, altérant la structure interne de façon imprévisible. J'ai déjà brisé une pierre ainsi.
Et non, je ne modifie pas les pierres en profondeur, l'infusion permettant de compenser les problèmes de jonction, en formant une couche tampon, ce qui permet un grand choix de matériaux, sans réelle limite d'assemblage. Par contre je reste tributaire des capacités de base de ces matériaux, et chercher un diamant vert s'est jusqu'à maintenant avéré... problématique.

Aux inquiétudes de Yiu quant à son attitude, elle préfère ne pas répondre. La meilleure façon de ne pas paraître dangereuse est sans doute de rester naturelle, quitte à montrer qu'on se méfie. Qu'on dissimule ce fait, et soit on est très bon et tout se passe bien, soit on dissimule imparfaitement notre méfiance et l'autre sent le coup fourré.
Donc tant pis, signaler à quelqu'un qu'il a tout intérêt à avoir l'air naturel étant la meilleure façon de le faire surjouer, il faudra faire avec l'attitude actuelle.

Quand la forgeronne s'inquiète de son comportement dans un éventuel affrontement, elle ne peut par contre s'empêcher de lui donner un petit coup de pouce mental pour la rassurer.

Pensée :

Et pour illustrer son propos, elle projette une image. On y distingue nettement Yiu, telle qu'elle est actuellement habillée, mais bientôt, se distingue derrière elle une image, floue, car ses détails ne semblent qu'accessoires dans l'explication, d'une silhouette sombre. Un peu plus grande que Yiu, se tenant derrière-elle, un bras en travers de la gorge. La parfaite illustration du "bouclier de viande" du preneur d'otage.
Un point rouge, assez gros pour sans doute prendre en compte la dispersion possible, suit les endroits de la silhouette sombre qui restent visibles, comme pour souligner que dans un tel cas, un très bon tireur prendrait un risque pour n'affecter que des portions périphériques.
Puis le point se fixe sur Yiu, un peu en dessous de la clavicule gauche. Même s'il est caché par la silhouette de la forgeronne, on devine que le coeur de l'agresseur doit se trouver dans la zone derrière.

Puis, histoire de lui changer un peu les idées, elle reprend en communication privée sur la question posée sur ses lames de poignet.

Pensée :

Pour ce qui était du reste, il ne fallait pas trop compter sur elle pour protéger Onä.
Ou en tout cas, pas en se plaçant devant elle pour encaisser les coups : quand on base sa défense sur l'esquive, se mettre devant quelqu'un pour le protéger n'est pas la meilleure des initiatives. Mieux valait au contraire s'en éloigner un peu, au cas où l'ennemi- si ennemi il y avait- userait d'attaques à aire d'effet.
D'ailleurs, le problème n'était pas que venant de l'extérieur.
Elle précisa un point, à l'attention de Yiu et Yloyse.

Pensée :

Et pour cause, elle-même prenait un grand soin de la bonne tenue des Comités de Vigilance, sans avoir le moindre scrupule à les manipuler au maximum.
Non, le plus problématique était que, s'il était compatible d'être manipulatrice et alliée, ce n'était pas obligatoire.
Et que par conséquent, Carmïnn était autant à surveiller que le Lanyshsta de l'extérieur.
Selon la mentalité, et en cas d'opposition, il ciblerait sans doute prioritairement Onä -mentalité sadique visant à marquer les esprits en s'attaquant à la plus vulnérable- Lia -mentalité sadique également, mais preuve indirecte d'une incapacité à évaluer le potentiel des Lanyshstas avec la même aisance que Carmïnn- Merle -prise de risque minimale en éliminant les éléments isolés- ou Yiu - élimination du plus proche, par pragmatisme ou intimidation- ou encore Carmïnn -élimination de la menace majeure avant qu'ils ne puissent réagir, confiance en soi.
En cas de trahison de la part de la flamboyante, on pouvait ajouter Yloyse -élimination des capacités de renfort, choix stratégique pour combat s'annonçant difficile- ou elle-même -pour les mêmes raisons que Carmïnn serait visée en premier lieu.

Ce qui... Empêchait de prévoir la cible prioritaire. Mais pourrait en apprendre beaucoup en fonction de ce choix.

En tout cas, mieux valait rester près de Carmïnn, au cas où. Une trahison était à priori inenvisageable pour un membre de la troisième Vague, et elle avait dévoilé ses armes de contact dissimulées, abandonnant un de ses atouts. Ce qui faisait deux bonnes raisons pour que, au cas où l'Ancienne tenterait un coup fourré, elle soit susceptible de l'avoir sous-estimée. Ensuite, ce serait une question de réflexes.
Mais pour l'instant, c'était surtout question de discussion, et la lueur d'intérêt dans ses yeux à la réponse de Carmïnn n'était pas feinte.

Les connaissances sont des pièces de puzzle qu'on assemble. En les assemblant trop vite, on peut les placer au mauvais endroit, mais on peut réorganiser le tout. Et plus on a de pièces, meilleure est la vision d'ensemble.
Le seul danger, c'est l'ignorance.
D'autres types, donc ?

Et il n'était pas forcément utile d'en ajouter plus : son attrait -obsession ? - pour les connaissances transparaissait suffisamment dans les Entrelacs pour qu'une personne sachant qu'elle n'était pas appréciée soit parfaitement au courant de cela. En avouant devant Jade qu'elle connaissait d'autres magies, elle devait déjà entendre le "j'apprends vite" caché dans sa réponse, et se douter que la Vigilante allait fouiner et s'accrocher jusqu'à ce qu'elle en connaisse assez à son goût sur le sujet. A moins que ce ne soit une façon de s'assurer un amusement futur, une personne qui accepterait de jouer au chat et à la souris avec elle.

Puis ce fut une... Arrivée.
Mécanique ? Ce n'était pas forcément le plus intéressant.
L'ombre. Il y avait comme un portail éphémère qui s'était ouvert. Une création ? Ou un déplacement ?
Trop rapide pour qu'elle ait pu enclencher sa vision magique des choses.
Mécanique. Plusieurs. Trop parfaites, et sans portail d'ombre, pour être des autres créations. Une duplication visuelle -non, restée ouverte à toutes les potentialités : une duplication au moins visuelle- qui était possible venant d'un Lanyshsta.
Soit que le Lanyshsta avait abandonné son corps pour transférer son essence dans cette extension mécanique, soit qu'il était simplement capable d'utiliser la créature en guise de point d'origine de sa magie.
Une infusion spécifique ? Un fragment d'âme ? Si tel était le cas, on pouvait imaginer des choses intéressantes, comme des leurres à détection, ou une sécurité en cas de destruction.

En tout cas, même s'il n'y avait pas de partie biologique visible, la conjugaison mécanique+Lanyshsta lui rappelait de mauvais souvenirs. Ils étaient au Kil'dara, l'origine des attaques n'était pas loin, à vol d'oiseau -ou à galerie de taupe, plutôt.
Avaient-ils mis la main sur un élément lié à cela ? Que Carmïnn semble déstabilisée par ses révélations était une indication précieuse. Mais mieux valait ne pas se concentrer sur une unique voie. Ils pouvaient être deux éléments disjoints. Mieux valait se contenter d'observer, pour le moment.

Jade se leva sans mouvement brusque, commençant dans le même temps à se glisser dans les ombres. Si les choses devaient dégénérer, elle avait bien l'intention d'être prête.
Mais avant de commencer à devenir difficile à repérer -tandis que elle-même s'apprêtait à passer la salle au peigne fin de son analyse de la plus petite incohérence, la probabilité pour que le maître ne soit pas loin étant élevée- elle lâcha quelques mots, autant destinés à Carmïnn qu'au pseudo-félin mécanique.

Pour ma part, vous avez toute mon attention.

Hum, tension cutanée repérée sur le visage. Un effet secondaire de sort ?
Oh. Non. Un sourire. Elle s'était mise à sourire, sans réellement en prendre conscience en amont.
Marrant, ça.

 
En même temps un jeune homme se dirigeait vers le rafiot troué, apparemment cet endroit méritait bien son nom. L'emplacement des meubles, la disposition des chaises, tout était disposé comme si le gérant de ce rafiot les avait disposé à l'aveuglette. Ce n'était pas un rafiot troué, mais un rafiot pourri jusqu'à la moelle selon les rumeurs. Le jeune sentait que rien ne lui plairait dans cet endroit mais bon où pourrait-il boire histoire d'oublier cette affreuse journée ? Le jeune se consolait en pensant qu'il ne pouvait pas passer une soirée plus pourrie que sa matinée.

Il restait devant la porte du Rafiot, comme s'il se défendait d'entrer dans cet endroit, en fait l'idée qu’il se fait du Rafiot ne lui plait guère alors il pensa comme suit.

Pensée :

Le jeune homme s'exécuta et se mit à attendre !

 
Perle sortit du bouge à pas traînants.
A quelques pas d'elle, le couple de krolannes ivres grommelait des propos assez peu compréhensibles. Ils avaient entre eux une conversation comme seul deux personnes s'étant enfoncés profondément dans les territoires de l'ébriété étaient capable d'avoir. Les mots "foedien-garou", "encore soif" et "chopine à vapeur" revenaient étrangement souvent. La néo-lanyshsta cessa assez rapidement de tenter de donner un sens à ce qu'elle entendait. Elle gardait néanmoins une oreille distraite tendue vers eux. Dans l'éventualité d'une nouvelle manipulation mentale du mystérieux ancien sur ces deux-là elle espérait qu'un changement dans leur babillage alcoolisé la préviendrait.
Le duo eut l'involontaire amabilité de lui faire gagner du temps en titubant bon gré mal gré dans la bonne direction, Perle toujours "en remorque". Il ne fallut pas longtemps pour que le groupe approche de l'endroit indiqué par Carmïnn.

Enfin, elle l'aperçut.
Il était bel et bien là, dans un recoin entre un kiosque de recharge hydraulique pour moteurs à vapeur et ce qui devait être un entrepôt de pièces détachées.

Pendant quelques précieux instants, tout en continuant l'air de rien son chemin elle observa sans être remarquée et ce temps fut employé à graver dans la mémoire de la néo-lanyshsta le plus d'informations possible sur l'inconnu.

Et puis soudain, il la vit.
Il la repéra.
Il disparut !

Qu'est-ce qui avait bien pu mettre à mal sa couverture ? Elle n'en était pas certaine. Peut-être avait-il une meilleure perception que Carmïnn pour ce genre de chose ? Peut-être avait-il pu sentir la présence de la bague supposément magique que lui avait remise Yloyse plus tôt ? Peut-être que son départ du rafiot avait fait diminuer l'intensité du "nexus de puissance" mentionné plus tôt par Carmïnn, lui mettant ainsi la puce à l'oreille ? A moins qu'il n'ait juste un sens de l'observation particulièrement développé ou un bon instinct.
Il existait encore bon nombre d'explications possibles mais il était inutile de s'attarder dessus pour le moment.
Le fait était qu'elle avait été repérée...

Perle stoppa, laissant son "escorte" devenue inutile s'éloigner sans elle en titubant au loin et disparaître au détour des coursives. Elle-même sortit son carnet et se mit à écrire un court mot sur l'une des pages.

Elle arracha ensuite proprement la feuille et la plia en deux.

Cette "boîte aux lettres", elle l'avait prévue et préparée quelques jours plus tôt pour le cas où elle voudrait pouvoir échanger avec un lanyshsta des entrelacs sans avoir à le rencontrer en personne afin de conserver l'anonymat. Evidemment elle n'avait pas en tête un correspondant ancien à ce moment là...
Mais si elle avait écrit ce message ce n'était pas vraiment dans l'espoir -improbable bien que souhaité- que l'inconnu prenne ainsi contact avec elle. C'était surtout pour avoir une raison valable d'approcher de l'endroit où elle l'avait aperçu sans provoquer l'hostilité.

Le mot plié bien en évidence dans sa main droite, elle approcha lentement de l'endroit où l'homme s'était volatilisé.
Tout ses sens étaient en alerte, à la recherche de la moindre bizarrerie dans l'environnement qui pourrait indiquer la présence de quelque chose ou quelqu'un qu'elle ne voyait plus. Elle se focalisait en particulier sur l'odorat car elle avait bien noté le cigare au coin de la bouche de l'ancien : aux informations visuelles elle comptait bien ajouter les olfactives.
Sur place, elle glissa son petit mot entre un mur et une conduite de gouttière puis recula de quelques pas.

Maintenant qu'elle était de toute façon repérée, elle pouvait se permettre de tenter un peu de télépathie à destination de celles qui étaient restées à l'intérieur.
Pensée :

Quant à elle, avant de se retirer, il y avait une dernière chose qu'elle voulait essayer.
Qu'avait dit Carmïnn déjà ? Ah oui.
"Concentrer son regard, cela signifie s'ouvrir à la Voix de cendre. Voir par ses yeux."
Carmïnn avait jugée qu'Onä était particulièrement susceptible de réussir l'expérience mais peut-être qu'elle-même en était également capable ? Même si elle n'était pas un "vecteur aussi efficace" que la taxidermiste cela ne coûtait probablement rien de tenter le coup.
Elle ignorait ce que l'on pouvait percevoir en "concentrant son regard". Mais à priori puisque l'ancienne avait suggéré l'expérience pour comprendre ce qui arrivait au tavernier cela devait permettre de révéler d'une manière ou une autre l'influence d'un autre lanyshsta, permettre de voir des choses invisibles. Avec un peu de chance, la sorcellerie utilisée ici par l'ancien -ou l'ancien lui-même pour ce qu'elle en savait- pouvait laisser des traces qu'elle pourrait étudier au travers de la Voix de cendre.

Concentrer son regard donc...
Que savait-elle de la Voix de Cendre ? Pas grand chose. A peine plus que rien.
Elle semblait importante pour les lanyshstas. Elle était là lors de son Eveil. Elle lui avait parlé, conté une drôle d'histoire à laquelle elle ne parvenait pour l'instant pas à donner de sens. Il fallait revenir à ce moment, se le remémorer.
Elle se souvenait de ce "rêve" étrange -l'Eveil- durant lequel elle avait l'impression de se réveiller et d'ouvrir les yeux à plusieurs reprise, s'éloignant à chaque fois un peu plus de la voix pour redevenir elle même.

Pour s'en rapprocher, peut-être fallait-il tenter de refaire le chemin inverse ?

Elle ferma les yeux, se coupant du monde autour d'elle et battant le rappel de ses souvenirs sur cet instant qui avait changé son existence. Elle tenta de retrouver la sensation qu'elle avait ressenti lorsque ses yeux s'étaient "ouverts" encore et encore sans vraiment s'ouvrir. Tenter de s'en imprégner, de le revivre.
Puis l'inverser.
"Fermer" les yeux. Replonger dans cet instant. Fermer les yeux...

 
Une chose était sûre l'ancien non identifié savait réussir ces entrées.

Mais ces émissaires montraient un peu trop les crocs à son gout. Suffisamment pour que Yiu cesse de s'appuyer au mûr, se redresse et fasse un grand pas en avant. Elle prend bien garde de laisser la pointe de sa lame vers le sol.


Elle ajoute tout en sortant sa seconde lame du bout des doigts, dans une posture plutôt relâchée et bien loin d'une garde de combat :

Elle reste de debout, à un mètres du mur, les lames orientées vers le sol, tenues négligemment. Elle n'est nullement en position de combat et reste à une certaine distance de la bestiole. Par contre, elle est prête à se mettre dans une telle position le plus rapidement possible. Mais si la chose était très véloce, elle savait que cela ne suffirai pas.

Son ton n'était pas fière.



Avec ces yeux, elle tente de reconnaître la couleur du métal pour l'identifier. Elle cherche à en percevoir le grain pour connaître les composant de cet alliage et la façon dont il a été crée ou travaillé.
Son ouïe est focalisé sur le moindre bruit que pourrait faire la bête en bougeant pour reconnaître la sonorité propre à chaque alliage.
Elle focalise aussi ces sens lanystha. La base de l'infusion, comme elle et de nombre lanystha la pratique, consiste à lire la structure des objets à infuser. Elle tente de reproduire cette lecture dans le métal constituant la bête. Elle se focalise sur sa queue, plus particulièrement sur les sortes de poignards à son extrémité. Autant commencé par quelque chose qui ne lui est pas trop étranger.

Cette question (quel alliage, comment a-t-il était modelé) focalise toute son attention et sa curiosité. La forgeronne passionnée prend le dessus sur la jeune femme stressée et renfermée.
Et si en plus elle pouvait en comprendre un tant soit peu, cela ne pourrait que les aider. Les aider à comprendre ce qui leur fait face, mais aussi à identifier qui les a créés, car chacun laisse sa marque dans le métal.

 
Wahouu !!
Onä rouvre les yeux, complètement estomaquée par l'expérience qu'elle venait de vivre.
Entendre des voix dans sa tête après son Eveil, c'était déjà pas rien.
Mais là, dans le domaine des sensations étranges, elle venait de monter d'un cran.
Une expérience à la fois intéressante, intrigante, et... complètement flippante.
Et surtout la taxidermiste n'etait pas sûre d'avoir bien tout compris à ce qu'elle venait de "voir"...

Elle était en pleine réflexion sur tout ça, plongée dans ses perplexes et foisonnantes pensées, lorsque soudain un gros toutou de métal surgit de nulle part et se multiplia, à l'allure vraiment pas rassurante...
La taxidermiste avait certes l'habitude de voir toutes sortes de créatures étranges et dangereuses, de par son métier, mais rarement dans ce genre-là (qui n'avait guère besoin d'empaillage en vue d'une bonne conservation dans le temps, manifestement)... et surtout elle était rarement confrontée à ces choses de leur vivant !
Un détail qui changeait beaucoup de choses...

La boiteuse se tassa un peu sur sa chaise, et comme certaines de leur assemblée semblaient vouloir prendre la direction des échanges verbaux, elle ne se fit pas prier pour leur laisser cette tâche et s'occuper, elle, à se faire le plus toute petite possible.
Sauf que... sa récente et troublante expérience vis-à-vis du barman encore chaude dans son esprit, Onä se surprit à songer retenter l'expérience... Serait-ce seulement possible ?!
De nouveau, elle ferma les yeux, fixant cette fois son attention sur le premier bestiau qui était apparu et leur causait, essayant de laisser encore son être s'ouvrir à la Voix de cendre...

 
Carmïnn se fige.
Elle semble blême, et ne bouge pas d'un iota.
Les réactions de ses comparses s'enchainent tandis qu'elle... ne fait rien.
Elle attend, tendue et visiblement prête à tout.

Peu après "l'arrivée", Franz Hänzel tape à la porte.
Inquiet de sa nouvelle condition, il ne s'est pas aperçu que l'endroit s'était vidé peu à peu.
Lorsqu'il frappe, peut être instinctivement attiré par l'afflux de Lanyshstas présents, la créature tourne vivement la tête vers la porte, se relève et se fige.
Sa posture a changé.
Quelques secondes s'écoulent...

Perle Glennsapi, pendant ce temps et même avant, s'approche de l'endroit où l'Ancien a disparu.
Elle se sent mal à l'aise. Comme une sensation troublante de néant qui pourrait l'absorber.
Pourtant, il n'y a plus rien.
La vague odeur de cigare est toujours là, ainsi qu'une senteur tenace.
Comme une odeur de renfermé...

Elle ferme ensuite les yeux.
Espérant un contact avec la Voix.
Sans savoir pourquoi, c'est après deux bonnes minutes, alors qu'elle s'apprête à abandonner, qu'elle ressent une chaleur.
Faible, mais réelle.
Elle ouvre son regard, sans ouvrir les yeux.
A la place où se tenait l'Ancien, une sorte de résidu noir flotte dans les airs. Une bulle. Qui se résorbe...
Rien d'autre, et la chaleur reflue.

Lorsque Yiu s'exprime, la créature cesse d'observer la porte.
Se rassoit et semble se calmer.
Une voix répond, plutôt amicale...

Ne vous sous-estimez pas, fillette.
Vous n'êtes pas seule, et vous même avez certainement des capacités cachées.
Et puis, si je ne viens pas en personne, c'est bien que je ne souhaite pas vous combattre directement, non ?

Bon, je viens en émissaire.
Moi, et quelques autres, travaillons à un monde meilleur.
Un monde où nous autres Lanyshtas serions la norme, et non plus des parias.

Pour se faire, nous avons des alliés.
Nos buts concordent sur certains points, mais pas sur tous...

Nous cherchons d'autres alliances.
Afin de nous prémunir contre d'éventuels velléités de trahison de certains de nos "amis" actuels.
Nous pouvons vous renseigner, vous aider dans certains cas.
Et nous demandons en retour à ce que vous nous teniez au courant de vos découvertes sur les créatures bio-mécaniques. Nous les nommons des Thirdhoks.
Nous pourrions même vous indiquer certains de leurs plans, afin de les ralentir le temps que nous puissions mettre notre propre objectif à exécution.

Jusqu'à présent, nous nous sommes opposés à vous, de diverses manières.
Mais cela est idiot, et nous avons tout à gagner à travailler ensemble.
Même si je suis persuadé que pour la plupart, vous vous opposerez à nous au final...

Mais le final, il est pour dans longtemps.
Alors, dans l'attente, nous devrions nous entendre.

Comme je suis de bonne volonté, je peux tenter de vous donner un premier renseignement sur quelque chose qui vous tient à coeur.
Gratuitement...

Alors, qu'en pensez vous, Mesdames ?
Si vous êtes d'accord, je compterai sur vous pour être nos émissaires auprès de vos compagnons, car nous n'avons pas accès à votre Entrelac, comme vous vous en doutez sans doute...

Par ailleurs, Yiu regarde la créature, et sa conclusion est rapidement sans appel.
Cette chose n'est pas mécanique.
Pas de bruit correct, pas de jointure efficace, des mouvements trop fluides.
Tout ceci est purement "magique"...

Alors que la créature finit de parler, Onä Ephrä ferme de nouveau les yeux.
Le contact se fait plus difficilement, comme si la Voix rechignait à venir s'exprimer.
Pourtant, son regard change.
Elle voit la créature, faite de filaments d'énergie pure.
Elle voit plusieurs bulles noires dans les recoins d'ombre de la pièce.
Près des fenêtres aussi.
Elle voit des filaments qui relient l'ensemble.

Instinctivement, elle pense immédiatement à "piège", "bombe", "boum" !

Ses yeux se rouvrent, et elle se sent épuisée.
En sueur, et emplie de nausée.
Le deuxième contact a été bien plus difficile, le retrait de la Voix devient de suite comme un manque absolu !

 
Réévaluation de la situation.
C'est une constante, dans toutes les situations : réévaluer, en permanence, les situations.
Ne pas hésiter à suivre une conclusion, à la suivre à fond, tant qu'elle apparait comme cohérente, car l'immobilisme est le plus beau des cadeaux fait à un adversaire. Mais même en allant à fond, toujours être prêt à tout stopper, voire à faire demi-tour, lorsque de nouveaux éléments surgissent.

La première chose qu'on est en droit de se demander, dans de tels cas, c'est "mon interlocuteur est-il fiable". Ce qui est malheureusement des plus contre-productifs.
Car si on part du principe qu'il ment, à une vérité, on peut opposer cent mensonges, et on ne peut alors avancer sur aucune base fiable.
Si on ne veut s'engager que lorsqu'on sera sûr de sa fiabilité, on aura que trop peu d'éléments, et l'autre tentera alors de nous embobiner correctement, prenant tout son temps de se présenter sous son meilleur jour.
Non, le mieux à faire était sans doute de partir d'un postulat simple : il dit totalement la vérité.
Tout en sachant qu'il était presque systématiquement faux.
Mais d'une part, en avançant, en collaborant, on augmentait le débit de l'échange d'informations, et un débit important était difficile à contrôler : il serait plus facile de trouver les mensonges lors d'un vaste échange que de les localiser dans un discours minimaliste et bien préparé.
D'autre part, à accepter pour argent comptant les paroles d'autrui, on passait aisément pour naïf, ce qui tendait à être sous-estimée. Ce qui pouvait s'avérer très utile si une réévaluation future -genre suite à la découverte de mensonges- impliquait une opposition brutale.

Bref : prendre les informations comme vraies, pour l'instant. Qu'en tirer ?

- Discours sur la volonté de ne pas combattre. Ah. Premier élément, première exception. Si elle devait combattre quelqu'un, et qu'elle avait l'occasion de lancer un leurre -ou même un piège, bien explosif et sacrifiable- plutôt que d'y aller elle-même, elle n'hésiterait pas, cela permettant d'en apprendre bien plus que ce qu'on en apprenait à l'autre.
Mais vu que c'était une forme de sagesse tactique d'agir ainsi, et qu'il n'était pas diplomatique de le dire, c'était un mensonge probable, mais acceptable.

- Lanyshstas en norme, pas en parias. Qu'ils ne soient pas en parias, c'était un objectif commun, elle-même ayant envisagé des opérations de "réhabilitation des Lanyshstas", quoique difficilement réalisables.
Qu'ils deviennent la norme... C'était soit une erreur de sémantique, soit ils avaient une méthode pour forcer la transformation. Soit ils projetaient d'éliminer les non-Lanyshstas. Point à éclaircir au plus vite, pour une éventuelle collaboration à long terme.

- Ont des alliés, mais en point de désaccord. En attente.
- Crainte de trahison de certains alliés. Soit ils ont au moins deux groupes d'alliés distincts, soit ces groupes sont hétérogènes. Exclusion de la possibilité qu'ils soient uniquement liés aux Obadias, qui, par leur mode de pensée, semblent être particulièrement poussés vers l'homogénéité.

- Les Thirdhoks. Pourquoi ce nom ? Ils veulent être au courant des découvertes, mais offrent de les ralentir, en livrant leurs plans. Ils en connaissent donc déjà un morceau dessus. D'ailleurs ils ne demandent pas tant des infos qu'à se tenir au courant des informations glanées.

- Se sont opposés à nous. Aux Lanyshstas. De la troisième Vague ? Ou tous ? A moins d'y voir l'incitation des Sharss à chasser les Lanyshstas, les seules "attaques" étaient les incidents liés aux Oba... Aux Thirdhoks. Liés à cela ? C'était clairement un piège, mais était-ce un piège dans le piège ? Qu'ils soient Lanyshstas, et les Thirdhoks tentant de régler ce "problème", et cela posait un problème de livrer sciemment des informations à nos bourreaux. Sauf s'ils avaient les moyens de se prémunir des applications de ces découvertes.

- Opposition prévisible au final. Ils se préparaient donc au final, déjà. En tentant logiquement d'endormir en préconisant une vision à court terme. Nécessité absolue : tout traiter sur le point de vue du long terme, car c'était exactement ce que eux faisaient.

- Pas d'accès aux Entrelacs. Donc en partant du principe, là aussi, que Carmïnn disait la vérité -et l'évaluation précédente de la personnalité de l'Ancienne penchait pour cela- ils ne voulaient donc pas de bien à la Troisième Vague, ou même à l'ensemble des Lanyshstas. Ils étaient une menace.

- Conclusion intermédiaire : Ils étaient actuellement en alliance, à court terme, avec les...Thirdhoks. Mais savaient être en désaccord sur le long terme. D'où la nécessité d'empêcher une victoire complète de ceux-ci.
Comment ? En s'alliant à la troisième vague.
Même si chaque pièce du puzzle était entourée d'ombres, rendant l'assemblage incertain, elles s'emboitaient toutes dans une vision tripartite du problème. Un problème de T.E.R. qui fonçait droit dans le mur comme s'il était déjà sur des rails.
A) Les Thirdhoks. Objectif grossier : destruction de tout ce qui n'était pas eux.
B) Les Entrelacés. Les Lanyshstas des Entrelacs, désireux de protéger les ex amis/voisins, la Cité, et eux.
C) Les Rejetés. Les Lanyshstas exclus par leurs pairs, et ne voulant ni l'un ni l'autre, préférant se débarrasser de la gêne de la Cité actuelle sans que les Lanyshstas soient lésés. Une minorité devant jouer finement pour que les deux autres camps se détruisent mutuellement.

Ce qui expliquait alors le piège tendu aux Néos Lanyshstas par l'entremise de Klem : trop de Lanyshstas, c'était dangereux pour eux. Klem, avec son tempérament protecteur-bougon, était problématique. Mais que les Thirdhoks puissent trop se développer, trop vite, et ils perdraient le contrôle. Les Rejetés expliquaient la sensation de ressenti de Lanyshsta sous le Kil'dara. Ainsi que la facilité d'avoir accès aux installations, aux cartes, malgré un aspect/une mentalité qui aurait interpellé le krolanne moyen : ils pouvaient servir d'interface avec la Cité. Ils expliquaient les connaissances que les Thirdhoks avaient sur les Lanyshstas, mais aussi leurs lacunes : parce que les Thirdhoks n'avaient pas de Lanyshstas à eux. Leur magie avait été reconnue sur l'oeil, quand bien même la construction était sans doute d'origine Thirdhok.
Mais ils devaient être trop peu nombreux, et naviguer en aveugle. Ils allaient se faire déborder. D'où une alliance qui leur permettrait tant d'en apprendre sur leurs alliés que sur les... Nouveaux alliés qui les avaient rejeté précédemment. Avec une unique alliance nouvelle, ils pouvaient évaluer les deux camps, pouvant continuer à jouer les variables d'ajustement dans le conflit, de façon précise et subtile.
Et c'était d'autant plus nécessaire qu'entre les facultés d'adaptation des Thirdhoks et les capacités d'évolution des Lanyshstas, les deux groupes avaient un potentiel de progression énorme.

Dans tout les cas, il y avait quelque chose à gagner, ici. Des informations précieuses à échanger.
Ce qui comptait, généralement, ce n'était pas de savoir garder ses secrets, c'était de savoir mieux exploiter les informations que les autres. En cela, Jade était prête à relever le défi.
Le tout était de savoir à quel point l'échange se ferait. Ils tenteraient sans doute de se donner une crédibilité par des dons valables d'informations, mais, prévoyant une opposition finale, ils éviteraient les plus vitales.
Pour aller jusqu'au coeur des choses, il faudrait donc les convaincre -par sincérité ou mensonge, à voir- qu'on adhérait pleinement à leurs principes.
Soit.

A titre de curiosité, deux petites questions...

Si elle était capable de littéralement se fondre dans les ombres, cela ne pouvait se faire qu'en gardant le silence, et en restant prudente sur son emplacement.
Là, Jade se détacha du mur, silhouette pénible à regarder, mais néanmoins localisable, et parlant d'une voix assez forte pour que chacun puisse l'entendre, en signe de bonne volonté.

Vous connaissez un moyen de forcer un appel de la Voix de Cendre sur quelqu'un ?
Et pour le renseignement "gratuit", c'est vous qui décidez de ce qui nous tient à coeur ?
A noter que, quelles que soit les réponses, la proposition m'apparait, à titre strictement personnel, comme recevable. Néanmoins l'accord pour vous servir d'émissaires ne pourra être validée que de façon collégiale.

En disant cela, elle tourna ostensiblement la tête vers les autres Lanyshstas présentes, espérant qu'elles comprenaient également cela.
Ce n'était pas une timidité. Ce n'était pas le désir de rentrer dans le rang, de faire un front uni. C'était juste du pragmatisme. Il convenait de ne pas offrir trop d'informations sur la troisième Vague à ceux exclus des Entrelacs. Mais qu'elle seule -ou à l'inverse, qu'Yloyse seule- annonce cela, et ce serait vu comme une n-ième "manoeuvre de clan". A deux ? "Tambouille bizarre et explosive". Carmïnn ? "Manipulation d'Ancienne". Onä ou Perle ? "Naïveté de nouvelle". Yiu pouvant se placer dans un groupe ou l'autre. Non, même s'il n'était pas forcément indispensable de réunir tout le monde sur le coup, juste un ou deux ne suffirait pas, il fallait espérer pouvoir réunir la majorité des personnes sur un avis unique, afin que le reste des Entrelacs aient la moindre chance de bouger.

Pensée :

 
Cela avait marché !
Elle avait réussi à "concentrer son regard" selon l'expression employée par Carmïnn. Le résultat n'était pas extraordinaire et elle n'était pas tout à fait certaine de ce qui déclenchait ou mettait fin à cette "vision" mais l'expérience avait été enrichissante.
Déjà, preuve était faite que néo-lanyshsta ou pas elle pouvait accéder à cette capacité. Peut-être que la pratique rendrait la technique plus facile comme cela avait été le cas pour la télépathie mais ce n'était pas certain non plus. Le fait qu'une entité tierce mal connue -la Voix de cendre- intervienne dans le processus ajoutait une variable indépendante de la volonté ou de l'entraînement de l'utilisateur de la technique. D'ailleurs Carmïnn avait laissé entendre qu'elle et les autres anciens avaient plus de mal à "intéresser" la Voix désormais. Preuve que la pratique ne pourrait en tout cas pas tout faire.
Cette nouvelle faculté donc semblait -à priori- permettre de visualiser les énergies magiques ou les traces de l'emploi de sortilèges. Un outil des plus précieux.
Elle soupçonnait qu'il y avait plus derrière cela car l'ancienne avait parlé du fait d'être un "vecteur" de la Voix de cendre, ce qui laissait supposer la possibilité d'une action de cette dernière par le biais de celui l'invoquant. Il faudrait réinterroger "l'aînée" à ce sujet.
Se renseigner également sur cette sensation de chaleur. Elle ne savait pas si il fallait la classer dans la catégorie "information obtenue par la technique" au même titre que la visualisation ou si elle relevait de la catégorie "effet secondaire".
Un croisement avec les données probablement recueillies par Onä qui avait dû faire l'expérience de son côté permettrait sûrement d'affiner les conclusions.

N'en déplaise à Carmïnn, elle allait se permettre de renommer cette technique l'Outrevision. Nettement plus parlant que la "Concentration de regard". Plus pratique à employer dans une conversation également.

La rapide disparition de toute trace de cette "noirceur" qu'elle avait outrevu lui laissait penser que le mystérieux lanyshsta n'était plus sur place. Qu'il se soit téléporté ou qu'il se soit camouflé avant de s'éloigner de manière plus conventionnelle, le fait était que l'outrevision ne révélait plus rien. Si il était resté sur place invisible, il était probable qu'elle aurait pu outrevoir la magie le camouflant puisqu'elle avait pu outrevoir l'espèce de bulle noirâtre avant qu'elle ne se résorbe.

L'inconnu reviendrait-il prendre son message plus tard ? Avait-il seulement vu la néo-lanyshsta le déposer ?
Elle nota mentalement de repasser le lendemain vérifier si il était toujours caché là où elle l'avait glissé. Son absence ne signifierait pas forcément qu'il aurait été récupéré par la bonne personne mais si il était toujours là elle saurait qu'il n'aurait pas atteint son destinataire.


Comme il n'y avait plus rien d'autre à faire sur place, il était temps de retourner au rafiot troué se renseigner sur ce qu'il était advenu du tenancier et ce qu'avait donné l'expérience d'outrevision d'Onä.
Le fait que son message télépathique n'ait pas reçu de réponse l'inquiétait un peu. Mais elle débutait en transmission de pensées aussi était-il tout à fait envisageable que son message se soit perdu en route.
Par acquis de conscience elle le répéta tandis qu'elle revenait sur ses pas.

Le plan initial prévoyait qu'elle revienne par une autre issue en faisant le tour. Mais le plan initial prévoyait aussi qu'elle ne se fasse pas repérer.
Raté.
Revenir en catimini ne présentait donc plus aucun intérêt aussi se dirigeait-elle vers l'entrée principale.

Sauf que...

Sauf qu'un individu inconnu, masqué et aux cheveux violets se tenait désormais devant la porte. Qui était-ce ? Un krolanne manipulé mentalement par le lanyshsta mystère pour servir de vigie/garde ? Un autre lanyshsta ? Et dans quel "camp" était-il ?
Difficile de le déterminer. Il n'avait pas l'air menaçant mais elle savait fort bien que les apparences pouvaient être trompeuses, surtout dans le monde des lanyshstas.
Dans le doute, elle décida de revenir au plan initial et d'éviter l'entrée principale pour revenir.

Elle reçut alors au passage le message télépathique de Jade.

Elle continua son chemin l'air de rien tout en détaillant discrètement l'inconnu et en en inscrivant le souvenir dans sa mémoire. Elle emprunta ensuite une série de coursives latérales pour contourner le bâtiment et tout en progressant elle tenta une nouvelle communication télépathique :

Pensée :
Interruption.
Elle venait d'avoir un aperçu de l'intérieur du bouge par l'une des fenêtres.
Aussitôt, elle se plaqua contre le mur à côté de la fenêtre. Là tout en tendant l'oreille pour tenter d'entendre ce qu'il se passait et se disait elle ressortit son poudrier. Une fois convenablement orienté, son miroir lui permit d'observer l'intérieur sans se faire voir en retour.

Pensée :

Vu l'allure du félin d'acier, elle ne donnait pas chère de son espérance vie si celui-ci décidait de lui chercher des crosses. Il était peut-être préférable de rester à l'extérieur et se contenter d'observer par la fenêtre.
Certes, l'heure ne semblait pour l'instant pas à la violence mais rien ne garantissait que cela allait perdurer. D'autant qu'un coup d'oeil à Carmïnn ne faisait rien pour la rassurer : si une 1ère vague comme elle était aussi effrayée qu'elle semblait l'être par la situation, c'est probablement qu'il y avait de quoi trembler.

Pensée :

Elle ramassa un vieil engrenage rouillé d'un certain poids qui traînait dans la coursive non loin de ses pieds. Comme arme de défense il faudrait repasser. Mais pour briser une vitre cela ferait l'affaire.

 
Elle s'est levé comme prévu pour aller vérifier l’arrière du bouge... histoire de vérifier les issues. A adresser un demi sourire un tantinet fataliste à Yiu, répondant à la forgeronne comme à Jade.

Pensée :

Après une légère hésitation, elle ajoute

Pensée :

La porte de derrière est cherchée. Recherchée....

Il n'y en a pas.

La lanyshsta fronce les sourcils, regarde de nouveau... Non, rien....

C'est gênant. Voir même foutrement casse pied. Comment faire pour éviter la sortie principale si besoin. Pas de trappe cachée. Ou du moins elle ne la voit pas. Une seule solution.

Des fenêtres. Faire le mur par la fenêtre rappellera de vieux souvenirs. Mais la situation là est autrement plus gênante. Alors, au cas où, et pour ne pas avoir à le faire plus tard, elle releve le loquet des fenêtres. Une simple pression suffira à ouvrir. Si besoin.
Bien sur, d'autres peuvent entrer mais elle songe que suivant les invités, une fenetre ouverte ne changera pas grand chose. Tandis que pour elles, cela peut etre de precieuses secondes. Tant qu'à faire....

Un léger sort est murmuré et quelques étincelles dorées tourbillonnent vers son regard. Autant vérifier qu'il n'y a rien de particulier... Voir, au dela du simple monde physique, se concentrer sur ce qui est imperceptibles aux sens krolannes. Et prévenir les autres demoiselles.

Pensée :
Yloyse rejoignit rapidement la salle. Il ne lui a pas fallut plus de quelques minutes. Lia n'est plus là.

Un des recoins s'anime. Elle écarquille les yeux. Mais qu'est ce que c'est que cette... chose ?!? Et de quel métal peut il être bien fait ? L'artisane en quelques instants se représente un schéma grossier mais... mais non, c'est trop effilé... et aucune mécanique visible... et ….

Et puis soyons sérieux, aux dernières nouvelles la technologie ne permettait pas encore de sortir d'un.. coin. Sortir de l'ombre. Y était elle depuis le début ? Depuis un moment seulement et leur attention détournée ? Ou bien avait elle ouvert un portail pour passer ? Ou encore n'était ce qu'une illusion ? Le dédoublement. L'illusion et l'influence sur les sens. Mais a partir de quel moment une illusion devenait elle réelle. Une blessure de la part d'une illusion serait elle impactante sur le corps ou bien interpretée directement par l'esprit comme illusoire et donc à négliger.
Songer qu'une chose n'était pas vrai et en convaincre notre corps étaient deux choses différentes.

Présenté comme ça.... je vous écoute.

Une touche d'ironie. C'est que face à un argument aussi brut, il était difficile de réagir autrement.
Position assise sur le banc. Quadrupède, probablement plus rapide qu'elles. Plus de dents aussi.

Carmin...

On tape à la porte. Les yeux pivotent entre la créature et l'entrée. Visiblement un effet inattendu. Et les réactions en cas de panique sont... toujours à prendre avec des pincettes.

Perle ? Elle n'aurait pas frappé non ?

Pensée :

S'il faut réagir... Protéger d’abord Ona. Yiu et Jade ensuite...

Le visage reste fermé en écoutant.

Un monde où les lanyshsta seraient la norme. La norme... la majorité?... Songent ils à forcer la transformation ou... à faire drastiquement baisser la population krolanne. Elle bat des cils, repoussant l'image du massacre auquel cela mènerait.
Ceux de la seconde vague sont les pires. C'est ce qu'à dit Carminn. Mais qu'est ce que cela implique.

L'absence de réponse ne laisse que des vide à remplir.

Pour la plupart ils s'opposeront à eux. Si l'objectif est un renversement des proportions des populations... oui... mais ils comptent donc les utiliser jusque là. Les... rentabiliser. Ca semble devenir une activité commune aux Ainés.

Ils se sont opposés à eux. Comment? A quelle occasion? Oui, souvent il y a eut de l'opposition mais derrière laquelle ou lesquelles étaient leurs bras?

Ces créatures bio-mécaniques. Ils en savent beaucoup. Et semblent considérer qu'une fois leur plan arrivé à son final, elles ne seront soit plus un problème à gérer... soit ils seront au delà de leur portée.

Elle n'aime pas ça. Doux euphémisme.

Un rire intérieur. C'est typiquement pour ce genre de situation qu'elle estime que la Vigilante est précieuse. La pensée qui suit est adressée à elle seule. Bizarrement … sérieuse.

Pensée :
Ça faisait bizarre.... Et à coup sur, la verte allait penser à une manœuvre de manipulation plus ou moins habile mais... tant pis. De toute manière il faudrait bien que cette histoire se regle un jour ou l'autre, de préférence sans effusion de sangs.

La proposition semble relativement « honnête ». Y compris sur des divergences probables sur le long terme... Mais si vous avez également mon accord à titre personnel, il est conditionné par celui de mes compagnes. .

Vote à la majorité absolue. Sur 4 présentes... il en faudrait trois. Minimum. L'unanimité serait bien plus acceptable...