Onä écoutait d'une oreille un peu distraite la proposition de la créature, concentrée sur sa nouvelle expérience... Lorsque celle-ci se termina et qu'elle rouvrit les yeux, elle regretta un peu...
Luttant contre la nausée, essayant de reprendre son souffle et de calmer les sueurs froides qui lui dégoulinaient le long du dos... elle luttait surtout contre cette immense sensation de vide et de froid que la Voix avait laissé en se retirant.

Essayant de lutter contre l'envie irrépressible d'essayer à nouveau de s'ouvrir à la Voix de cendre, elle concentra tant bien que mal son attention sur ce qu'elle avait vu par Ses yeux...
Pièges... Pièges ?... PIÈGES ?!? BOUM !!

Une vague de panique faillit la submerger, mais Onä se maitrisa tant bien que mal.
Elle se repassa le discours de leur interlocuteur dans sa tête, tout en écoutant d'une oreille cette fois un peu plus attentive les réponses de celles qui s'exprimaient en retour. Respira un grand coup. Réfléchir, concentrer son attention, cela l'aidait à reprendre un peu ses esprit.
Enfin, elle envoya, par pensée, à ses copines de galère :



La pensée s'interrompit, puis elle ajouta, vaguement ironique.



N'ayant pas vraiment envie d'attirer sur elle l'attention de Bidule, qui s'avérait pour le moins pas vraiment sympathique, elle ne dit rien à voix haute, laissant les négociatrices en chef prendre en considération sa position.

Puis, jetant un regard vers Carmïnn, qui avait l'air encore encore plus pâlotte et mal fichue qu'elle-même, Onä se pencha doucement vers elle et chuchota en lui tapotant discrètement la main :

Carmïnn ? Ça va pas ?

 
Pensée :

La forgeronne avait du mal à garder son calme. Elle ne serait d'aucune utilité si elle se laissait aller. Elle se replia sur elle-même le temps de retrouver ces esprits. Elle essayait de fixer son attention sur sa lame, sur ces défauts et ces qualités, ce qu'elle ferait si elle devait la reforger... Au bout de quelques longues minutes, elle avait récupéré assez de contrôle sur elle-même pour pouvoir de nouveau s'exprimer. La situation puait, donc autant ne pas perdre toute son énergie dans une peur inutile. Cela serait pour plus tard. S'il y avait un après.





A ces consoeurs de la 3° vague :
Pensée :



Elle se rendit compte qu'une bavarde s'était tue.
Pensée :

 
La situation, bien que tendue, semblait aller vers une issue avec un nombre de victimes restreint.
La voix répondit rapidement, une fois les diverses protagonistes s'étant exprimées.

Parfait !
Nous sommes donc d'accord.
Nous comptons sur vous pour faire passer le message, et le moment venu nous vous ferons savoir lorsque nous aurons besoin d'un petit coup de pouce... ou d'un détournement de regard.

Répondant à Jade.

Pour la Voix de Cendre, nous avons coupé tout lien avec elle depuis longtemps.
C'est une voie sans issue, selon nous.
Un phantasme...

Pour la question, à vous de vous décider.
Une seule. Pour voute toutes.

S'adressant explicitement à Carmïnn.

Toi, ma chère... tu sais bien que tu n'es pas concernée par notre offre.
Tu es un souci que nous souhaitons voir réglé depuis longtemps.
Te tuer serait facile.
Te capturer est bien mieux...

Tu ne sortiras pas d'ici.
Les autres pourront partir une fois leur question posée.
Ensuite, tu nous suivras, de gré ou de force, à toi de voir...

Ne fais pas l'idiote, ou celles qui t'ont fait confiance le paieront très cher.

Carmïnn sert la main d'Onä.
Son calme n'est qu'apparence.
Elle est tendue comme jamais, ose à peine bouger.
Elle marmonne, à peine audible de la seule Onä, et ne se sert pas de la télépathie.

Piège à déclencheur.
Il peut l'activer.
J'agis et ça se déclenche...

Vortex de réalité. Piège pour capturer.
...

Fuyez dés que vous le pouvez. Je ne peux rien faire...

 
Une question collégiale ? Oh, il va nous falloir un peu de temps, effectivement. D'autant plus qu'on en a une dehors.

Il ne servait à rien de le cacher, et cela permettait de légitimer l'usage de la télépathie, ces longs moments à se regarder dans le blanc des yeux. Le ton se voulait jovial, décalé, mais n'avait été que très imparfaitement réalisé, bien que le Sourire 5-B : l'ironique adressé à Carmïnn soit tombé à point. Dommage que la perturbation visuelle induite par son sort en masque les détails, mieux aurait valu une altération sonore.
D'un point de vue extérieur, cela devait s'apparenter à un mix entre "j'ai bien conscience que nous n'avions pas le choix et j'ai un peu peur mais je sauvegarde les apparences" et "désolé ma vieille, mais ils offrent plus. Sans rancune".

Rapidement, elle envoya une pensée à tout le monde.

Pensée :

Mais là n'était pas le coeur du problème.
Oui, la question, c'était bien. Mais pendant un instant, que ce soit par hasard, chance, ou par une intervention directe de la Voix de Cendres, Jade avait retrouvé l'exaltation de travailler avec des spécialistes agissant en harmonie. Les informations avaient afflué, partagées, complémentaires, sans redondance. Une vision globale nette se mettait efficacement en place, là où chaque élément n'aurait peut-être rien apporté.
Le Lanyshsta était dehors. Dedans, ce n'était que de la magie, avec des issues piégées. Pas de sortie de secours. Autrement dit, le risque n'était même pas qu'ils ne puissent pas affronter le félin matérialisé, mais que celui-ci soit un déclencheur permettant de leur faire s'écrouler le bâtiment dessus à la moindre action le prenant pour cible.
Localiser les tables les plus solides à proximité, mais ça ne suffirait pas.

Non, le problème, c'était Carmïnn. Elle devait être en train de préparer quelque chose avec Onä, ayant réalisé sa situation, mais c'était trop loin pour elle. Télépathie surveillée ? Tant pis, il fallait prendre le risque.
Tenter de sauver l'Ancienne serait les condamner toutes. D'un autre côté, la laisser se faire capturer, faire plaisir à ceux qui seraient sans doute de futurs ennemis, était stupide.
Ne pas l'aider à s'enfuir sans la laisser se faire capturer... Si on ne voyait les choses que comme des situations absolues, il n'y avait pas de solution. Mais quand on ne pouvait pas laisser mourir quelqu'un de la gangrène, pas plus qu'on ne pouvait guérir son bras, il restait une solution.

Prévenir tout le monde ? En un sens, cela aurait été préférable. Ne serait-ce que pour éviter les pénibles explications à postériori. Mais qu'une seule d'entre elles soit une mauvaise actrice, et elles y passaient toutes.
Autant minimiser les risques...
Aussi, la pensée suivante fut dirigée vers la seule Carmïnn.

Pensée :

Puis, comme si elle ne s'était que concentrée sur la question commune, elle reprit, tranquillement, la communication à destination des toutes les lanyshstas alentours -Carmïnn et Perle incluses, et peut-être même le deuxième vague, pour ce qu'ils en savaient. Après tout, si les Entrelacs avaient un fonctionnement visiblement imperméable, telle une boîte noire où on injecterait ses pensées, et que les communications directes devaient vraisemblablement ressembler à des tuyaux, les discussions posées avec un Lanyshsta hostile dans le coin n'avaient pas fait l'objet d'investigations particulières.
Pour ce qu'elle en savait, cela prenait peut-être la forme d'un épanchement psychique, qu'une oreille attentive à proximité pourrait capter. Il convenait donc de rester "neutre" dans ses propos, de même que la "présentation" sur les Entrelacs devrait ne pas être trop tranchée, l'éventualité d'une surveillance -ne serait-ce que par le biais d'un espion en herbe qui voudrait se faire mousser- restant possible, quand bien même l'accès direct leur serait coupé..

Pensée :

Si le ton enjoué du début méritait d'être classé, au mieux, dans la catégorie "médiocre", le désintérêt affiché pour le sort de Carmïnn, le cynisme avec lequel elle accueillait sa disparition, était de bien meilleure qualité. Sans doute parce qu'il était bien plus proche de la réalité : oui, elle était prête à prendre un risque pour sauver -même s'il était toujours délicat d'associer mort et sauvetage, sans compter que rien ne prouvait que la rematérialisation ne soit pas juste une conséquence de la "jeunesse" des Lanyshstas- Carmïnn, mais pas par amitié, par compassion, ou autre sentiment noble.
Mais cela permettait de supprimer une carte du jeu de l'adversaire, et ça, c'était toujours bien.

 
La pensée d'Ona complète un tableau déjà sombre et la jeune artisane retient un rire nerveux.

Les fenêtres sont piégées. Cette bestiole a un sens de l'humour encore plus foireux que le sien. Elle ne refuseront pas hein... une affirmation qui se révèle bien moins risquée et un peu plus argumentée qu'à première vue.
C'est que... se prendre le bâtiment dessus, merci mais... non... Et quand bien même ce ne serait qu'un mauvais moment à passer... soit ils survivaient et rencontraient ensuite les Esprits Nocifs qui seraient forcement attirés par ce genre de catastrophe quand bien même l'étage les rebuterais, soit ils n'y survivaient pas, et auraient peut-être une seconde chance. Ce qui n'était pas une expérience qu'elle recommandait. Le patron n'était plus là,... une chance, un krolanne n'aurait même pas pu espérer avoir cet espoir.

La pensée de Yiu manque tout de même de lui arracher un sourire. Parce que la forgeronne aura forcement droit à une déclaration grandiloquente sur les bienfaits des surprises.

La créature n'est donc pas issue de manipulation physiques. Cohérents.
Inquiétant également.

Carminn a prononcé deux mots alors qu'elles n'étaient que trois. Les sonorités concordent avec des noms de magies.
C'est probablement l'une des deux.

Et c'est carrément glauque.

Réfléchir... matérialisation de magie, attache à une entités physique, c'est dans ses cordes. Plus en tout cas que la mêlée. Des pièges. Reliés entre eux. Pieges physiques sur des objets et non pas sur des personnes. L'option personne est également valable, comme en témoigne le patron, et désamorçage.

Le contrôle d'autrui est susceptible d'être subjugué par une force supérieure. Il faudra voir plus tard les moyens de le délier... L'aide d'Ona sera précieuse, si elle accepte.
Le contrôle d'objet... Elle et Yiu vont devoir reprendre leurs recherches. Elles y avaient mis un veto tant qu'il ne s'agissait que de leur génération mais... Il leur faudra sans doute se défendre contre des plus vieux. Il faudra voir les limites de la Perce Magie. Malgré la répugnance.

Il faudra trouver les moyens de se défendre contre ça. Elle déteste avoir un couteau sous la gorge. Question de principe.

Et le chien de garde qui les surveille. Très jolie métaphore du gardien prêt à se faire bourreau. A moins que ce ne soit juste le manque d'imagination de leur interlocuteur. C'est possible aussi.

Réfléchir.

Carminn ne fait pas partie des bénéficiaires de la grâce.

Il cherche à leur montrer son pouvoir. Se servant d'elles comme d'otage pour forcer l'ancienne. A les suivre. Sans rechigner. Yloyse déteste cette idée là aussi.
Klem qui a disparu. Serait ce lié ?

Carminn attribuait sa disparition à un cinglé de la seconde vague. Celui là ressemble bien à cette description également.

Éliminer ceux de la première vague qui ont survécus. Les capturer pour les neutraliser. Les pensées qui viennent à l'esprit de la jeune femme ne sont pas forcément structurées ou construites. Elles seraient remises en forme plus tard lorsqu'elle en aurait le loisir.

Nous servons d'otage en gros...

Simple constat. Moue boudeuse mais la voix reste posée.

Quoi choisir... l’agressivité sans garantie que cela ne mène quelque part ? Carminn leur avait affirmé qu'elle ne pouvait pas les affronter de face seule, et c'était possible également pour leur adversaire masqué mais... justement il n'était pas de face, et il avait préparé le terrain. Elles pourraient peut etre s'en sortir mais probablement pas sans pertes. Et elles s'assureraient l'hostilité directe de ces Anciens là pour leur génération. Un bilan peu attirant. Mais Carminn s'en sortirait peut-être. Ou elles mourraient toutes. Bien plus probable qu'elles meurent toutes.

Mais reviendront elles ? Mourir libre ou vivre enfermée. C'est un choix qui peut paraître simple lorsqu'il ne concerne que vous, mais qu'en est il lorsqu'il vous faut choisir pour les autres. La petite bleue est contente que Lia soit partie.

Accepter ça... ? Bien sur, c'est ce que demanderait le bon sens... Accepter et tenter d'en tirer le meilleur parti. Il n’empêche que c'est sacrement amer comme goût, l'acceptation. Quelles étaient les implications. Bien sur, ils perdaient la présence et l'aide de Carminn. L'expédition que montait celle ci était impactée. Et ladite expédition devait se renseigner sur un membre de la seconde vague. Il y avait donc un double avantage pour leurs adversaires. Perdre Carminn apres Klem. Potentiellement via les même personnes. Sans compter qu'ils envoyaient ainsi un message à tous les autres Anciens. Avec ou contre nous..La carotte était un peu d'informations.

Mais un peu d'information était toujours bonne à prendre. Jade avait a priori choisit cette option. Celle du bon sens. Mais a quel prix. Avaient elles un autre choix ? Quelque soit leur choix, il serait instrumentalisé sur les entrelacs par tous leurs détraqueurs. Excellent moyen de diviser en se faisant une certaine publicité. A ce titre il était heureux qu'elles fussent plusieurs. Ca limiterait l'accusation de guerres de clans.

Quitte à devoir céder sur certains points, autant limiter la casse. Que tout ne soit pas perdu. La pensée fut globale pour ses compagnes. Elle doutait que les autres soient beaucoup plus satisfaites qu'elle à l'idée de ce qui risquait de se passait. Elle commençait à comprendre comment fonctionnait Yiu, Ona semblait sensible et fiable également. Quand à Jade... elle protégeait à sa manière leur vague. Et si Perle semblait très curieuse, cela valait pourtant l'enjeu.

Pensée :

Un battement de cils. Elle ne quitte pas le chien du regard, comme l'évaluant, surveillant ses mouvements.

Pensée :

Ne pas relever la mise à mort définitive... Ou la mettre dans l'optique seconde génération. Oui, c'est ça. Optique seconde génération.

 
Petit à petit, réplique après réplique, Perle reconstituait le puzzle de la scène qu'elle avait manqué pendant qu'elle enquêtait sur le lanyshsta au cigare. Telle réponse impliquait qu'on ait posé à peu près telle question et telle réaction devait avoir été engendrée par tel type d'action. Et ainsi de suite... C'était incomplet mais suffisant pour se faire une idée de ce qu'il se passait et ce qui s'était dit. Il serait toujours temps de demander des précisions ultérieurement.

Des pièges donc d'après Onä... Des "trucs noirs". Cela correspondait à priori à ce qu'elle avait elle-même outrevu dans la coursive. Cette couleur pouvait être la "signature magique" du lanyshsta comme cela pouvait être celle d'un type de sorcellerie employé. Mais il était aussi possible que toute sorcellerie apparaisse noire à l'outrevision pour ce qu'elle en savait.
L'idée de retenter une session d'outrevision pour observer par elle-même les pièges l'effleura mais elle la repoussa rapidement. Il lui avait fallu une sérieuse dose de concentration et deux bonnes minutes la dernière fois pour obtenir un résultat. La situation présente ne lui offrait pas le luxe de se renfermer sur elle même autant de temps. D'autant que le résultat n'était pas garanti et avait peu de chance de révéler davantage que ce qu'Onä avait déjà découvert.

Pensée :

Elle déposa doucement au sol l'engrenage rouillé qu'elle tenait toujours. Si les fenêtre étaient piégées il était probable que leur destruction déclencherait le mécanisme magique.
Autant éviter...
L'espace d'un instant elle envisagea toutefois la possibilité de déclencher volontairement le piège afin de "sauver" Carmïnn. Si le piège tuait tout les occupants ils se rematérialiseraient en théorie par la suite.
Mais le piège était surnaturel et inconnu. Le lanyshsta anonyme était de plus parfaitement au courant des capacités lanyshstas et avait donc selon toute probabilité envisagé ce cas de figure. Il n'était pas déraisonnable d'envisager l'idée que ce piège soit capable de tuer définitivement même un lanyshsta.
Et puis agir ainsi serait aussi s'interdire une possibilité d'interaction avec un groupe à priori bien renseigné et disposant de moyens conséquents à en juger par les prouesses de son émissaire.

L'idée que Carmïnn finisse entre les griffes du groupe inconnu ne lui plaisait pas beaucoup. D'abord parce que cela les priverait d'une source d'informations de premier choix. Perle avait escompté échanger son éventuelle participation aux projets de Carmïnn contre des réponses à bon nombre de questions. Plus de Carmïnn, plus de réponses.
Ensuite parce que ce groupe inconnu semblait d'une fiabilité toute relative. Du genre à négocier à la manière "faites ce que l'on vous dit ou sinon...". Elle n'aimait pas vraiment qu'une faction potentiellement hostile à l'avenir se renforce à leur dépens...
Et puis sans la compter comme une amie, Perle ne souhaitait aucun mal à l'ancienne. Hors le sort qui semblait lui être réservé n'avait pas l'air très enviable.

Sans savoir que Jade avait de son côté contacté l'ancienne dans un objectif semblable, Perle adressa elle aussi à Carmïnn un message télépathique :

Pensée :

Yloyse demanda ensuite à l'ancienne à peu près ce qu'elle même s'apprêtait à demander au sujet de Klem, Jykos et les dath'ogals. Elle se contenta donc d'abonder dans ce sens en s'adressant cette fois également au reste de ses alliées de circonstances.

Pensée :

La question donc... Sans avoir assistée au début de la conversation, il apparaissait que l'émissaire avait offert de répondre à une question. Sans doute en échange de leur coopération.
Elle avait tellement de questions qu'elle désirait poser qu'en choisir une était pour le moins délicat. Avant tout il fallait prioriser les questions dont il serait délicat d'obtenir la réponse par une autre source. Ensuite, en choisir une dont on serait à peu près sûr que l'émissaire possèderait la réponse complète sous peine de se retrouver avec un fragment de réponse peu ou pas utilisable.
Ses comparses semblaient vouloir obtenir les clés d'une nouvelle magie. C'était indubitablement tentant certes. Mais ce savoir, n'importe quel "ancien" serait sans doute à même de pouvoir leur fournir. En imaginant que l'on parvienne à remettre la main sur Klem ou Carmïnn ou même -pourquoi pas- Jykos par exemple, il serait envisageable d'obtenir d'eux cette information.
La question "quelle est la nature de l'ennemi ?" la tentait un peu plus. Mais si le groupe de l'émissaire cherchait des alliés contre eux, ils seraient de toute façon amenés à les renseigner à ce sujet à un moment ou un autre. L'intérêt d'obtenir une réponse qui viendrait probablement par elle même par la suite était discutable.
Jade avait également soulevé la possibilité de se renseigner sur les "techniques de mise à mort définitive". C'était une option valable. L'émissaire avait affirmé qu'il lui serait facile de tuer Carmïnn et à voir le comportement de cette dernière il semblait évident qu'il avait les moyens de mettre ses menaces à exécution. Donc il savait comment tuer un lanyshsta et serait en mesure de répondre à la question de façon certaine. Une réponse à cette question mettrait non seulement cette arme à leur portée mais permettrait également d'envisager de rechercher des contremesures. Enfin, il serait possible de mesurer la fiabilité de leur interlocuteur et de sa bonne volonté en fonction de la quantité d'informations qu'il consentirait à leur fournir sur un sujet qu'il semblait maîtriser.
Autre sujet que semblait également maîtriser l'inconnu -et à un niveau supérieur même à celui de Carmïnn- et qui intéressait particulièrement Perle : la manipulation mentale. Se renseigner à se sujet présentait les mêmes avantages que la question sur la mort définitive. Mais ouvrait -à ses yeux du moins- un champ de possibilités supérieur.

Elle reprit la "parole" télépathique à l'adresse de ses "compagnes" afin de leur livrer une synthèse du fruit de ses réflexions.

Pensée :

Et dire que c'était la première fois qu'elle rencontrait d'autres lanyshstas... Il fallait espérer que toutes les réunions de ce genre ne soient pas systématiquement aussi mouvementées.
Le côté positif était qu'au moins, elle ne serait certainement pas venue pour rien.

 
Onä était complétement perdue. Déjà elle ne comprenait pas la moitié des discussions, qui portaient sur des sujets dont une demi-heure plus tôt elle ne soupçonnait même pas l'existence.
Et en plus, son regard désolé fixé sur Carmïnn, elle bloquait un peu sur le sort qui semblait inéluctablement attendre cette dernière. Comme elle était larguée par les autres sujets, en voilà un dont elle pouvait tangiblement se préoccuper, sans parler de la proximité physique dudit sujet.
Mais bon, elle s'en préoccupait sans toutefois trouver la moindre solution, celle consistant à zigouiller Carmïnn avant que Bidule ne la capture ne l'avait pas même effleurée un instant.

Mais... Et vous ??? Répondit-elle toujours aussi bas à la rouquine... On ne va quand même pas fuir et vous laisser aux pattes de ce malade !! Vous êtes sûre qu'il n'y a pas un truc à faire ? Enfin, nous, je veux dire, quoi... si nous on agit, ça ne se déclenche pas, c'est ça ? Il n'y a pas un truc qu'on puisse faire alors ?
C'est quoi votre histoire avec ce gars, pourquoi il vous en veux comme ça ? Et puis qu'est-ce qu'il vous veux aussi, vous savez ??!

Puis, expliquant mentalement à l'attention des autres :

 


Puis à l'intention de l’émissaire.


Elle se tourne vers ses consœurs de la troisième vague.
Pensée :
Un court silence.
Pensée :

Les choses allait s’accélérer. Allait évoluer. Dans un sens ou dans l'autre. Yiu tachait d'être prête. Au cas où. Elle faisait le vide en elle et se concentrer. Comme elle avait du le faire à son éveil pour évacuer les voies bruyantes et tonitruantes qui ne la quittait pas. Mais cette fois-ci pour pouvoir agir les plus efficacement possible sans se laisser piéger par la peur.

 
Carmïnn ne répond à aucune question télépathique.
Elle se tourne vers Onä, qui lui a parlé.
Elle semble réfléchir, comme si elle avait eu une idée...

Effectivement, soit c'est moi qui le déclenche en agissant, soit c'est lui à distance.
Il doit être possible que j'inverse les choses.
Que je fasse croire au "piège" que vous êtes moi, lier mon empreinte à la votre.
Ainsi, je pourrai agir.
Lui faire croire que nous sommes encore là, alors que nous fuyons.
Une fois à l'extérieur, les autres pourrons le repérer et "discuter" de visu.
Moi, je lui ferai comprendre que je lui ai échappé, et je tenterai de ne pas le provoquer s'il n'agresse pas vos comparses.

Le souci, c'est qu'il faut que vous restiez pour donner le change.
Je dis "vous" car vous me semblez trop fragile pour qu'il souhaite vous capturer ou même se venger.
Mais ça peut être une autre, bien sur.

Proposez le à vos congénères.
Nous devons agir vite, si nous voulons nous en sortir en lui prouvant au moins que nous ne sommes pas de simples poulettes à abattre...

Je ne peux pas communiquer par télépathie, cela est trop risqué...

 
Ah.
Oui, bon.
Onä sentait venir le plan où elle allait se retrouver en tête à tête avec Bidule à la place de Carmïnn... Il en ferait une drôle de tête, le méchant, d'avoir pêché dans ses filets une estropiée à peine Lanyshta complètement inutile !
Contre toute attente, la perspective du chaos qui allait sans doute suivre, dans un sens ou un autre, la laissait étrangement calme.

D'accord, on tente ça. Dit-elle à Carmïnn en hochant imperceptiblement la tête.
Je reste, et je suis vos consignes.

De toute façon, c'était elle la mieux placée, physiquement parlant, pour jouer la doublure sans avoir à bouger et éveiller les soupçons. Et si en plus elle était aussi la mieux placée pour avoir une chance de ne pas faire office de chaire à pâtée, que demander de plus ?



Puis elle essaya de se donner l'air le plus rouquin possible, prête à jouer son rôle. Elle avait une furieuse envie de rallumer le mégot qu'elle avait de coincé au coin des lèvres, mais s'abstint de bouger. Tout pareil que Carmïnn.

 
Des "vortex de réalité" hein ? Elle avait donc définitivement bien fait de ne pas toucher à la fenêtre qu'Yloyse avait déverrouillée pour elle... Elle regrettait vraiment de ne pas avoir le temps d'une outrevision pour observer cela.

Yiu apportait son propre avis quant à "la question". Et cet avis allait à l'encontre de ce que Perle pensait.
Il convenait donc de contre-argumenter. Elle émit une pensée à l'adresse de ses comparses.

Pensée :

Long discours vu les circonstances. En même temps elle n'avait pas beaucoup d'autres possibilités qu'observer, réfléchir et parler vu sa position et ses moyens. A choisir elle aurait toutefois préféré rester un peu plus sur la réserve pour une première rencontre. Parler c'est toujours se révéler en partie. Elle aurait préféré avoir l'occasion de mieux cerner ses interlocutrices avant de trop se dévoiler elle même. Mais voilà, les enjeux étaient trop importants pour jouer la timide ici.

Puis Onä leur communiqua le "plan de sauvetage".

Il fallait reconnaître quelque chose : la néo-lanyshsta ne manquait pas de cran. Perle n'était pas certaine que dans les même circonstances elle aurait elle-même accepté de s'exposer à de tels risques pour les beaux yeux d'une inconnue.
A moins qu'Onä n'ait négocié en privé avec Carmïnn quelque chose en échange de sa participation au plan ? C'est ce qu'elle-même aurait sans doute fait en tout cas. Avoir une ancienne qui vous soit redevable, c'était quelque chose qui pouvait justifier une telle prise de risque...

Quoi qu'il en soit, cela changeait la donne.

Pensée :

 
Ah, tiens. Une possibilité de fuite, et une Carmïnn ayant potentiellement bloqué ses facultés de réception.
Quand on ne pouvait pas influer sur quelque chose, inutile de perdre son temps à se plaindre.

Pensée :

Quels étaient les détails du plan ? Elle n'en savait rien, Carmïnn ayant peut-être eu la même analyse qu'elle, à savoir que trop de personnes au courant, c'était trop de risques pris. Donc inutile de chercher à en savoir plus, dans le cas présent, sa propre compréhension risquant de faire capoter l'ensemble.
Une tentative de fuite, donc...
Carmïnn serait-elle prête à les sacrifier pour survivre ? Certainement. Mais, tout comme son interlocuteur, elle avait un intérêt à garder, dans l'immédiat, les Lanyshstas de la troisième vague en un seul morceau.
Donc pas de raison de s'opposer à sa tentative, et pas de moyen de l'aider.

Qu'en était-il des résultats possibles ?
Globalement, réussite ou échec. Sur cela, il fallait faire confiance à Carmïnn.
Non pas parce que "elle est gentille et inspire la sympathie", non, simplement parce qu'en tant que membre de la première vague, c'était une survivante, une Lanyshstas capable de s'adapter correctement au danger. Sinon, elle ne serait pas là. Les chances de survie de Carmïnn devaient donc être considérées comme supérieures à la moyenne - même si, dans une telle situation, l'échec étant à priori la pire des situations, toute tentative, même quasi vouée à l'échec, serait tentée.

Pensée :

Pas un excès d'optimisme ou autre, juste une base de travail.

Pensée :

Ce qui n'empêchait pas de gagner du temps. Surtout quand ça ne permettait pas de gagner QUE du temps.

Au fait, ce qui va suivre n'est pas notre question. Pas même une question. Mais une remarque.
A moins de n'envisager qu'une prise de contact unique, vous devrez être en contact avec nous. Un "nous saurons vous trouver en cas de besoin" serait à la fois peu diplomatique, et peu efficient en cas de nécessité de contact dans l'autre sens.
A moins que les Entrelacs n'agisse comme territoire transitoire de la pensée, et que votre expulsion vous prive de la capacité de communiquer avec d'autres Lanyshstas que ceux de votre groupe, une divulgation de votre trace mentale, afin de pouvoir établir un contact télépathique, est la plus simple et la plus efficace des méthodes.
Dans le cas contraire, adresse, feux d'alertes, message codé, il vaut mieux que nous ayons un moyen de vous contacter directement.

Il ne fallait pas rêver : n'étant pas stupides, ils comprendraient que laisser une telle information, c'était laisser une trace qu'ils tenteraient tôt ou tard de remonter. C'était une faille. Mais aussi une demande raisonnable.
De fait, ce n'était pas tant la réponse que la façon de l'amener, qui intéressait Jade.

 
La pensée de Perle se joint au leurs. Jade n'est donc pas la seule à s’intéresser à ce point précis. Elle veut savoir. Avoir des réponses. Oui, elle est bien Kildarienne. Pas de doutes. Mais les formes manquent. Arième. La kéième la démange.

Les explications d'Ona ajoutent des éléments importants. Un vortex de réalité... Un piège pour capturer. Oui. Car, contrairement aux autres, la bleue n'a pas l'impression que leur « invité » ai véritablement les moyens d'éliminer quelqu'un définitivement.
Te capturer sera bien mieux. Car la mort permet de revenir. Carminn était Kildéenne. Alors quoiqu'elle soit devenue, elle devait avoir grandi dans leurs croyance. Elle l'avait dit elle même. Le Cantatère. Ainsi que la destinée. Elle mourrait au Kildé des mains d'un Apostat.

Alors non, elle n'avait pas peur de mourir ici. Pas si elle avait la même foi que Thais et Oromonde. Et ce n'était pas une menace de mort définitive. Juste un inconvénient passage. La véritable menace était l'enfermement. Enfermer un lanyshta. Dans un lieu où il serait sans doute incapable de se donner la mort et d'interagir avec l'extérieur.

Klem avait disparu. Il n'était pas aberrant de penser qu'il était tombé dans ce même type de piège.

La jeune éprouva un élan d'affection pour Yiu lorsque celle ci reprit la parole. Même si elle n'apportait rien de nouveau, elle leur rappelait tout de même un certain bon sens. Sagesse pratique mais sagesse tout de même, bien que teintée d'innocence.

Pensée :

On sent aisément de la réticence dans la pensée.
Pensée :

Un regard interrogatif tourné vers Yiu tandis qu'une pensée fuse vers elle seule.

Pensée :

Carminn et Ona continuent à chuchoter. Impossible de savoir ce qu'elles disent, mais c'est aussi bien car si elles mêmes ne le savent pas, les créatures non plus.

Un... échange...

Bordel. C'est qu'elle risque d'y passer la ptiote. L'anneau ne suffira pas si l'autre décide de s'en prendre à elle. Oui la ptiote, la nouvelle, la vielle aussi vu l'age. C'est que c'est quand même une sacrée viellote. Une certaine inquiétude.

Pensée :

Carminn était une survivante. Rodée. Ayant survécu à plusieurs années de trac et de conflits internes à leur espèce et externe. Ona... c'était moins sur... . Et si sa réponse inclut chacune des membres de la troisième vague, Carminn n'y est pas.


Pensée :
Même si une part d'elle même se demandait si on parlait de vote Kildarien ou Kisinite. Sinite sans doute au vu de l'emploi de « votes à valeur égalitaires ».

 
La créature, et donc leur interlocuteur "derrière" elle, patiente.
Les discussions télépathiques fusent, et en dehors des chuchotis de Carmïnn et Onä, le reste de l'assemblée est relativement immobile.
Il règne un climat bizarre, à la fois intensément actif et en parallèle passablement statique.
Le temps, pour autant, s'écoule, et la créature montre quelques signes de nervosité peu avant que Jade ne s'exprime à voix haute.

La voix répond, d'un ton un peu moqueur.

Une trace mentale - comme vous l'appelez - est le meilleur moyen de vous faire repérer.
Détecter. Traquer. Tuer ou capturer...
Vous ne souhaitez pas que j'ai la votre, et... vous ne souhaitez pas non plus avoir la mienne, soyez en sûre...

Pour d'autres moyens de nous contacter, je n'en vois pas l'intérêt.
Notre marché est à sens unique.
Nous vous contactons, nous payons votre aide ou votre absence d'intervention.
Vous n'êtes pas en position de négocier ce point là...

Allez, finissons en.
Votre question, et quittons nous là.
Je n'aimerai pas trainer trop longtemps dans le coin...

Puis, le temps reprenant son vol, Carmïnn observe Onä d'un air un peu contrite. Interrogative.
Son "D'accord, on tente ça." est-il le signe qu'elle doit déclencher les hostilités prévisibles ?
Ou attend-elle qu'elles aient posé leur question.
Pas que ça tracasse Carmïnn, cette histoire de question à la noix, mais bon, si elle doivent sortir les fesses serrées de là, autant qu'il n'y en ait pas une qui fasse foirer sa manipulation du piège.

Parce que boum, ce n'est pas une option qui plait à Carmïnn...

 
La cohésion, la sensation d'avoir un groupe agissant de concert, se concertant pour tirer le meilleur...
C'était trop beau pour durer.

Initialement, elle avait rejeté l'idée de poser une question sur la mort définitive, préférant quelque chose de plus utile à la majorité des Lanyshstas.
Puis la situation avait évolué, et plusieurs voix s'étaient élevées pour, tandis que l'idée devenait plus plaisante pour elle-même.
Mais voilà qu'on repartait en arguties, en perte de temps dans une situation où il n'y avait pas un instant à gâcher.
Pensée :

La pensée était froide, non pas comme la fraicheur qu'on place intentionnellement pour montrer son déplaisir, mais comme le froid d'une lame de métal laissée dans une pièce peu chauffée. Toute trace d'empathie avait disparu, de même que tout ces petits mots qui permettraient de lier les choses : plus que des pensées, c'était des concepts qui étaient échangés, lancés.
Puis, aussi soudainement, un peu de chaleur revint, pour une pensée certes un tantinet acerbe, mais, par bien des côtés, plus rassurante.

Pensée :

Pour ne pas dire "démerdez-vous". Prendre une voie, et foncer. Si la voie était mauvaise, on pouvait toujours rectifier.
Mais là, à tourner autour du pot, elles risquaient de tout perdre...
On ne raisonnait pas de la même façon autour d'un table ou face à une bouche de fusil. Normalement. Mais là, son erreur avait peut-être été de laisser de l'autonomie à ses autres compagnes, à éviter le "marche ou crève" qui consistait à imposer son avis et à tenter après coup de convaincre les autres du bien-fondé de la situation. Malheureusement, les Kil'dariennes semblaient du genre, alors qu'on leur demandait de fuir parce qu'un bâtiment était en feu, à s'installer pour discuter de savoir quelles étaient les causes de l'incendie...

Tant pis, autant hypothéquer son influence sur le choix de la question -en espérant qu'elles ne feraient pas l'erreur d'en poser une double du genre "si vous ne savez pas répondre à ci, alors plutôt ça- après tout cela lui en apprendrait un peu plus sur la troisième vague, à défaut de la deuxième.
Pour la deuxième, elle allait devoir s'en sortir elle-même.

Et vous, soyez sûr que vous ignorez tout de ce que je souhaite.

La phrase, associée à un énervement perceptible -et sans doute majoritairement surjoué, quoiqu'une base de sincérité y perce- avait tout de la provocation gratuite qu'on trouve dans les mauvaises pièces de théâtre, la bravade de l'acculé.
Mais au moins introduisit-elle un peu de mouvement dans l'ensemble, tandis que Jade se détournait de ses acolytes pour mieux se tourner vers la créature, amorçant un mouvement tournant, d'un pas lent.

Par contre je m'inquiète de l'évolution des termes de notre accord.

Avec là encore ce soupçon de menace, qui signifiait "et si je m'inquiète, ça devrait vous inquiéter aussi".

Il y a quelques instants, vous cherchiez des alliés. Maintenant des mercenaires, qu'on paye et dont on exige.
Vous vouliez être tenu au courant de nos découvertes. Mais nous ne devons pas pouvoir vous contacter pour vous en faire part.
Vous pouviez nous informer, si nos actions qui en découleraient pouvaient servir vos plans. Faut-il voir ces renseignements comme un paiement de votre part ? Ou comme une demande engendrant un paiement ?

Nous devions travailler ensemble, nous en sommes à travailler pour vous.

Quoique tournant, le mouvement tenait plus de la spirale que du cercle, Jade se rapprochant de la créature -et d'une fenêtre !- petit à petit. Encore une fois, quoique éculée, l'image du prédateur approchant la proie était claire.

Je n'ai rien contre le fait d'être manipulée. C'est un jeu auquel tout le monde à accès, et où les règles, dans leur flou artistique, sont les mêmes pour tous. Tomber sur meilleur que soi fait partie du jeu, tomber sur un mélange de miel et de fer est une technique de base.
Tout cela, je l'accepte.
Ce que j'ai personnellement plus de mal à supporter, c'est de tomber sur un putain d'amateur.

Alors si vous comptez juste vous payer un garçon de course, tant mieux, vous en avez trouvé une poignée ici, fin de la manche, gagne-petit.
Mais si vous voulez plus, que vos messages soit plus qu'un transfert accompagné de quelques commentaires, mais qu'ils soient imprégnés d'un tantinet de... foi en eux, de cette imperceptible qualité qui transforme une information en discours mobilisateur, selon certains besoins, il va falloir être plus clair.
Et plus convaincant.

Toujours dans le même registre de la menace provocante, Jade en profitait, sans se presser outre mesure, pour sortir son arme de son étui.
Les gens qui menaçaient ostensiblement leur interlocuteur étaient généralement des crétins finis. Il était bien plus efficace d'attaquer sans avoir menacé... Et parfois de menacer sans avoir l'intention d'attaquer.
Et il n'y avait pas de mal à être sous-estimée.

 
Elles étaient en désaccord. Tel que c'était parti, la question rêvée de chacune serai différente pour chacune d'entre elles. Après tout, elles étaient toute différentes. Alors puisqu'il ne pouvait y avoir d'accord parfait, autant limité le désaccord. Autant éviter le pire.

Pensée :

Pensée :


Une autre pensée :
Pensée :

Ce tournant vers l'émissaire dont la dernière réplique hautaine commençait à l'agacer :

 
"Thirdhok".
Les termes initiaux de la proposition.
De nouvelles pièces venant trouver leur place dans le puzzle de la scène manquée. Elle se précisait et était presque complètement reconstituée désormais.
Elle se demanda brièvement d'où venait le nom "Thirdhok" et sur quelle base il avait été attribué. Mais faute d'éléments supplémentaires impossible d'en tirer quoi que ce soit pour le moment.
La "diversion" de Jade avait eu l'avantage secondaire de lui offrir un récapitulatif bienvenu, lui apportant une nouvelle lumière sur la tournure de la conversation.

Tandis qu'elle observait dans son miroir le petit jeu de Jade avec l'émissaire, elle appréciait l'acte. Elle n'aurait sans doute pas mieux fait elle même. Non. En fait pour être juste elle aurait assurément fait moins bien car elle n'aurait pas pu montrer les dents de façon convaincante faute de crocs à arborer... La verte avait un jeu plus fourni que le sien. Perle aurait à sa place dû jouer sur un autre registre.
Mais c'était là des réflexions futiles : l'émissaire était dedans et elle était dehors. Même "la question" devrait en définitive être posée par une autre : elle se voyait mal toquer à la fenêtre pour hurler la question...
Il fallait revenir à la seule chose qu'il lui était possible de faire : cogiter en coulisse et soumettre une partie des conclusions aux actrices sur la scène.


Même si la réflexion d'Yloyse sur les croyances de Carmïnn quant à sa mort ne manquait pas d'intérêt -elle se morigéna intérieurement de ne pas avoir pensé à intégrer cet élément à ses réflexions- le raisonnement qui en avait découlé lui paraissait bancal à plusieurs niveaux. Yloyse semblait présumer un peu trop de ce que Carmïnn pouvait ou ne pouvait pas craindre -l'imminence d'une mort certaine pouvant ébranler même les croyances les plus ancrées- et de ce que l'émissaire pouvait ou ne pouvait pas faire. Préférer la capture plutôt que la mort n'impliquait en rien l'impossibilité de tuer. La première possibilité offrait tout simplement plus d'avantages.
D'ailleurs Jade abondait dans ce sens en apportant quelques éléments supplémentaires liés à Klem.


Avec l'apport de Yiu et l'abstention d'Onä, le débat sur "la question" tournait plutôt en sa faveur avec désormais trois voix pour la manipulation mentale. La majorité donc.
Même si elle se réjouissait de l'issue, elle ne pouvait s'empêcher de s'offusquer des raisons pour lesquelles le mystère de la "mort définitive" avait été écarté.
La crainte. La peur des conséquences. Possiblement un peu de morale mal placée également.
Elle n'avait pas particulièrement la fibre patriotique (ou sharrique) mais elle éprouvait un brin d'agacement au fait que ce soit deux kil'dariennes qui s'appuient sur de tels arguments pour s'opposer à l'acquisition d'un certain type de connaissance. Depuis quand la quête du savoir devait-elle s'encombrer de telles préoccupations au kil'dara ? Depuis quand décidait-on de censurer tel ou tel type de savoir ? Depuis quand posait-on des taboos au kil'dara ?
Les lois fondamentales dariennes elles-même ne mentionnaient-elles pas que tout devait être dirigé vers les avancées scientifiques et que nulle loi ou pratique ne devait entraver l'Outrescience ?

Quand à cette peur de la division et la méfiance que pourrait provoquer un tel savoir...
Si elles s'inquiétaient au sujet de la mort ultime et pas au sujet de la manipulation mentale c'est qu'elles manquaient cruellement d'imagination ! C'était oublier que les lanyshstas n'étaient pas immunisés à elle : la preuve en avait été faite avec Klem qui en avait été victime alors qu'il était un première vague !
Potentiellement, si l'on réfléchissait de manière objective, la manipulation mentale avait un bien plus grand potentiel pour instiller un sentiment de paranoïa au sein des lanyshstas.
Après tout, avant de devenir lanyshstas, ils avaient tous vécus en "mortels" aux côtés de voisins krolannes ayant dans l'absolu les moyens de les tuer. Et c'était normal. On grandissait en sachant cela. C'était l'immortalité qui était "anormale". Apporter les techniques de "mort ultime" aux lanyshstas ne ferait dans le fond que rétablir partiellement la situation originelle.
L'esprit par contre... L'esprit était censé rester dans une certaine mesure un sanctuaire difficilement violable. Que cette règle change pouvait bouleverser les perspectives et les assurances de beaucoup. On pourrait soupçonner n'importe qui d'être manipulé par un autre.
Cela pourrait faire beaucoup de bruit et de dégâts.
Bien plus que la peur de la mort.

Enfin...
Ce n'était certes pas elle qui irait soulever ces points maintenant. Pas alors que "sa" question avait le vent en poupe.

Elle émit une pensée à toute :

Pensée :

Ensuite si tout se passait normalement Onä se retrouverait seule. Et en mauvaise posture.
Il était temps de tenter d'anticiper un minimum les scénarios catastrophes pour essayer de minimiser la casse.

A nouveau elle s'adressa à toutes :

Pensée :

Cela laissait tout de même une impression bizarre que de parler d'abattre quelqu'un pour lui rendre service...

 
Amusant.

Amusant de voir combien les raisonnements des uns, ne sont pas ceux des autres et combien chacun avait tendance à attribuer des peur ou des motifs à autrui, sans même s'imaginer qu'il pu en être autrement.

Yiu avait peur. Non sans raisons. Et refusait totalement cet axe de réflexion... sans doute parce qu'elle avait vu les conséquences sur ceux de leur vagues. Elle était à bien des égard la personne dans cette pièce la plus représentative des lanyshtas de leur génération. La plus indicative aussi, quand aux réactions qu'ils auraient.

Perle était impatiente.. Il ne fallait pas oublier une chose. Les lanysthas n'étaient pas tous fins ou délicats. La plupart sautaient sur la première ficelle qu'on leur présentait sans jamais aller en chercher des plus élaborées. L'art d'agir avec autrui n'était pas toujours droit et rectiligne. Non, il fallait s'adapter. Comprendre. Quelque soit la boite de Pandore qu'on offrirait, quelque chose qui n'avait que des aspects offensifs en braquerait de nombreux. Tous n'étaient pas kildariens... Et, les bienfaits potentiels compenseraient les risques accrus. L'imagination nécessaire pour nuire via la manipulation était loin d'être aussi partagée que le désir de tuer. Fut il passager. D'autant plus qu'il leur faudrait savoir si ces techniques étaient utilisables sur des lanyshtas. Ou s'ils en étaient protégés.

Non... il n'y avait pas vraiment de morale derrière ce choix.

Plutôt une double conviction que si le savoir était présent (ce qui n'était pas certain) les conséquences seraient plus nuisibles dans un cas que dans l'autre et le devoir de recherche n’empêchait pas d'avoir ses préférences sur le sujet sur lequel se pencher.

D'autant plus qu'en ce qui concernait l'expérimentation, Yloyse préférait de loin expérimenter une voie que l'autre. Elle était seule,excepté Carminn, parmi les présentes a avoir eu le douteux honneur de tester la rematerialisation. Et elle craignait d'être un cobaye tout désigné pour un test plus définitif.

Et il était plus intéressant encore de voir qu'aucune des deux n'avaient réagit à la mention de recherches sur l'anti magie. Elle doutait cependant que ce fut oublié.

Les concepts de Jade sont pertinents. L'information qu'elle apporte sur Klem, inconnue de la plupart aussi. Il y a sans doute des pistes mais elles n'ont pas le temps. Pas le temps.

Le coté acerbe est en effet, bien plus rassurant.

Pensée :
Bordel. Pourvu qu'il n'y ai pas une balle cette fois.


Ona ne répondra pas. Ne pensera pas. Elle garde son rôle de Carminn qui est silencieuse télépathiquement. C'est donc à elle de la prendre... Genial... Ou pas... Etre précise, sans l'être trop, car une question trop concise risquait de provoquer une répondre toute aussi concise, sans aucun contexte pour être utilisable. Continuer d'attirer l'attention sur quelqu'un d'autre que la boiteuse. Elle soupire ostensiblement.

Pfffiou. Vous êtes stressés. Pour un peu je croirais que vous aussi, vous n'êtes pas sur votre territoire et vous craignez d'affronter le mécontentement du vrai proprio... Enfin... les gagnes petits, partenaires, pions, appelez nous comme vous voulez se demandent donc une chose... On a constaté que certains d'être vous pouvaient influer mentalement sur les autres, les manipuler mentalement, comme vous l'avez fait sur le barman, ou pour faire sortir les gens de l'auberge.... Ça fonctionne comment la manipulation mentale?

Et si vous voulez qu'on vous considère comme des... partenaires de travail valable, soyez exhaustif. Donnant, donnant vous vous souvenez...

Il y en a certains qui jouent les menaces. D'autres qui sont plus doué dans le coté insolent.

Une derniere pensée part vers Yiu.

Pensée :

Suivant la réponse de celle ci, les jeunes (et moins jeunes) femmes de la troisième vague recevraient ou non une adresse, assortie d'une image, pour s'y retrouver ensuite.

Jade le connaissait déjà. Les lanyshtas passant commande au kildara étaient aussi amenés à le connaître, tôt ou tard... Ce n'était pas la troisième vague qui posait problème. Mais leurs interlocuteurs. Avec bien sur le risque que quelqu'un les suive. Possible. Très possible. Mais à priori Perle était moins détectable qu'elles. Et Jade savait se camoufler et ne serait pas du genre à amener involontairement des suiveurs.... Restait elle même et Yiu... Deux natives. Elles ne rentreraient pas directement. Ou du moins, si Yiu le faisait, c'était son choix. Risque à prendre. A voir suivant l'état d'Ona.

Et Yloyse n'avait absolument pas confiance dans une auberge, ou n'importe quel lui public. Plus encore si elles ne s'en tiraient pas indemnes. Quelqu'un de blessé risquerait d'attirer l'attention.

 
Jade avait bien été tentée de préciser un "non, pas d'accord", mais la remarque avait été annulée immédiatement.
Elle venait de laisser le libre choix de la question, se contentant de redonner ses arguments, et si cela ne les convainquait pas, ce ne serait pas trois minutes de débat télépathique supplémentaires qui changerait la donne.

La remarque de Yiu, par contre, eu le don de déclencher une réponse réflexe.

Pensée :

Hum, non. Yloyse venait d'entrer dans la diversion.
Pas forcément en adéquation avec son objectif initial, à savoir se placer dans un alignement bête-groupe pour l'obliger à tourner le dos à Carmïnn et Onä dans le cas d'une perception directionnelle, mais dans l'hypothèse -tout aussi probable- d'une perception globale, la saturation d'informations était plus à même de le perturber.
Il avait juste eu à les observer, immobiles, tandis qu'elles communiquaient.
Maintenant, elles s'adressaient directement à lui : plus délicat, mais encore faisable.
Ne restait plus qu'à augmenter les stimuli perceptibles pour qu'il ait soudainement plus de mal à surveiller le tout, et lâche un peu les deux plus discrètes du lot.
Le bon vieux crêpage de chignons.

Mesdames.

Une voix forte, portant dans toute la salle. Perle pouvait peut-être l'entendre, mais pas sûr.

Vous me parlez de "me faire confiance" ou encore de "me suivre sur ce coup là".

Pas de colère dans la voix. La colère était une altération des processus de pensées, et donc une sous-optimisation. Elle ne pouvait pour le moment pas en émuler une de qualité. Le mépris, par contre, était plus aisément accessible.

Je n'ai, à la base, pas besoin de vos interventions ou accords. Vos réactions et leurs caractères indépendants, ne poursuivant pas les mêmes objectifs que les miens, sont prises en compte.

Voilà. Autant montrer clairement que la troisième Vague n'était pas unie. Pas pour dévoiler une faiblesse -même si c'en était une- mais bien pour lui signifier qu'il ne pouvait espérer un accord global et devrait ménager tant la chèvre que le chou s'il souhaitait pouvoir les contrôler en majorité.

Que vous décidiez de suivre mes décisions, c'est votre choix. Mais vu que tout plan s'inscrit dans la globalité et dans la continuité... Me rappeler que vous suivrez mes recommandations à la lettre juste après avoir expressément montré une opposition sur un choix tactique m'apparait comme... Incohérent. Et je n'apprécie pas les incohérences.

Lever son arme ? Non. Inutile de faire dans la surenchère. Cela pourrait provoquer une réaction de la part de ceux qui la connaissait le moins, et celles qui la connaissait un peu mieux n'avaient pas besoin de cela pour réaliser les implications d'un tel déplaisir.

Faire confiance à quelqu'un pour nous épargner la douleur, ce n'est pas suivre ses conseils pour vous rouler à terre afin d'éteindre les flammes qui vous dévorent. Cela commence par obéir quand il conseille de ne pas mettre sa main dans le feu !

Là, on pouvait la sentir, la pointe de colère. Tout le secret était de ne pas créer quelque chose ex nihilo, mais de toujours se baser sur une base existante, aussi ténue soit-elle.
En comparaison, la pensée qui suivit, -clairement adressée à Yloyse et Yiu, même si les autres furent également les destinataires- calme, pondérée, avec juste une pointe de curiosité pour toute trace de sentiment de krolannité, avait quelque chose de rassurant.

Pensée :

Quelque chose de rassurant.
Ou pas.

 
Vers Jade, sur un ton froid mais qui se veut ne fermer aucune porte :
Pensée :

Puis à l'oral sur un ton qui pourrait paraître plus agacée (mais qui s'avère surtout agacé de voir les choses trainer en longueur, même si c'est parfois utile, pour une interversion par exemple) :


Pensée :

Alors qu'elle parlait (criait serait plus juste), Yiu appuyait son discours de gestes rapides. Et elle avait, elle, toujours ses armes à la main. Ses gestes pouvaient paraître menaçant, mais d'une part elle restait à une certaine distance de la verte ancienne, d'autre part, un observateur averti se serait aperçu qu'elle bougeait ses bras comme si de rien était et que si telle était son souhait elle aurait pu paraître plus menaçante en gesticulant moins.



Pensée :
Une seconde pensée, plus apaisée, à destination des autres membres de la troisième vague :
Pensée :