Pensée :

Pensée :

- Je ne vais pas tarder à devoir vous laisser vous reposer pour aller m'occuper des patients qui ne devraient tarder à commencer à arriver. Je ne serai pas bien loin si vous avez besoin de quoi que ce soit, je serai à portée de voix s'il y a quoi que ce soit. Avez vous besoin de quelque chose avant que je retourne dans le cabinet?

 

 
Le Takorian déambulait dans les rues du quartier du Glou en direction de la fameuse officine du odcteur Lanyshsta, d'ordinaire, Lola aurait été de la partie, il aurait débarqué tout en finesse en dégommant la porte et en braquant le Lanyshsta et en lui demandant si il voulait tenter sa chance. Mais voilà, la situation n'avait rien d'ordinaire, c'était grâce au satané "Truc" qu'il avait appris la nature de ce bon docteur qui, comme si ça ne suffisait pas, se tenait à carreau. Non mais franchement un casier, même un tout petit, c'était trop demandé pour un Lanyshsta?!Peut être devrait-il fabriquer des preuves et...non, il y avait des limites qu'il ne franchissait pas tout fonceur qu'il fût.

Une question le hantait néanmoins, ce type allait-il sentir qu'il était Lanyshsta?Cette possibilité ne lui faisait pas vraiment peur mais ce serait là un fait intéressant. Si ils se ressentaient tous les deux, ça voudrait dire que l'influence de la volonté sur le "Trucs" n'est pas totale. Si l'autre le reconnaissait comme tel et pas lui serait sans doute la marque d'une plus grande maîtrise.

Revenant à la réalité, il se rendit compte qu'il était dans la rue de Myr, la porte du cabinet était en vue. Qu'allait il faire?Se présenter comme un pauvre Lanyshsta égaré?Sortir sa plaque et inspecter ou attendre et entrer par effraction?

Le Takorian fronça les sourcils, depuis que ce satané "Truc" l'avait touché, il était en proie à l'indécision et détestait cet état de fait. Le takorian avançait en ligne droite sans question ni hésitation, tout le monde savait ça!Enfin ceux qui le connaissaient bien entendu. Les compromis et les tours de passe passe c'était juste bon pour les politiciens!

Fort de cette nouvelle, ou devrait on dire ancienne, résolution il sonna à la porte en espérant que le fameux Helhar'sen serait là en ce début de soirée.

 

- Bonsoir monsieur... Je suis désolé, mais les consultations sont finies pour aujourd'hui. A moins qu'il s'agisse d'une urgence bien sûr, je vous invite à repasser demain à l'ouverture.

 
Le Takorian avait tout juste finit d'essuyer le doigt qui avait servi à actionner la sonnette que le fameux docteur lui ouvrit la porte et oui, un nettoyage bien fait prend du temps. Il ne s'essaya pas au sourire avenant, il cachait rarement ses intentions et puis mettre mal à l'aise ses interlocuteurs pouvait avoir un effet bénéfique.

Bonsoir monsieur Helhar'sen, c'est précisément parce que vous venez de fermer que je suis ici. Je ne voulais pas nuire au traitement de vos patients.

De sa main droite, il sortit sa plaque, rutilante, preuve d'un entretien qui frisait l'obsession.

Lieutenant détective Takorian, cellule d'investigation du C.I.E.N, puis-je entrer?

Le ton était doux mais laissait bien entendre que sa question n'était que pure courtoisie.

La messe était dite, il ne pouvait faire machine arrière, ses doutes et ses hésitations se firent tous petits et se rétractèrent provisoirement dans un coin reculé de sa caboche. Une ébauche de plan était même parvenu à germer durant ses quelques brefs instants, marcherait-il ça c'était une autre histoire...

 

- Le C.I.E.N.? répète Helhar'sen tandis que la moue souriante qu'il arborait disparait au profit d'un 'étonnement qui n'est pas feint. Heu... Et bien entrez, bien sûr, je vous en prie. continue-t-il avant de s'écarter de l'embrasure de la porte pour laisser entre le lieutenant détective.


- En quoi puis-je vous être utile, lieutenant détective Takorian? Y a-t-il un problème avec un de mes patients? A moins que vous veniez me parler de mon... prédécesseur à ce poste? demande-t-il en s'asseyant dans son fauteuil.

 
Le Takorian entra, le cabinet était propre et de ce qu'il en avait vu pour le moment ne comportait rien qui sorte de l'ordinaire à première vue. A quoi donc s'était-il attendu? A une banderole "Bienvenue chez le docteur lanyshsta!"?C'était un cabinet bien tenu par un honnête médecin qui se trouvait être Lanyshsta, voilà tout. A la surprise initiale, qui semblait non feinte, succèda la peine chez le doc lorsqu'il évoqua le sort de son tuteur. Mais était est ce qu'il s'en voulut de sa couardise pour ne pas s'être dénoncé à l'époque, une peine sincère ou bien le jeu d'un acteur particulièrement talentueux?

Le petit krolanne ne s'assit pas, une position surélevée pouvait lui donner un avantage psychologique et non biensûr parce qu'en ce cas le médecin lui aurait pris une bonne tête....

Ah oui, l'affaire Selkior....je n'ai rien à en dire si ce n'est que les coupables n'ont pas reçu le châtiment qu'ils méritaient pour avoir massacré un innocent. C'est à se demander comment ces gens en sont venus à comettre un tel acte, ont-ils été manipulé par un vrai lanyshsta que le docteur avait dépisté ou bien fût-ce par pure stupidité...

Le ton avait été volontairement badin, la réaction du "doc" l'éclairerait sur son état d'esprit, ou pas d'ailleurs. Il était crucial pour ce qu'il avait en tête de l'amener à une limite, ce bon citoyen ne se dévoilerait pas sans cela, la peur et la colère pouvaient vous faire dire ou faire n'importe quoi. Le tout était de trouver le bon levier et cela allait prendre du temps.

...Mais pardonnez moi, je digresse. Il s'agit d'une simple enquête de routine, un petit tour des lieux, quelques mots et nous en aurons fini. Les petits cabinets comme le votre attirent parfois certains...clients que nous autres avons à l'oeil.

Le ton se voulait rassurant tandis que ses yeux, qui hurlaient le contraire, ne lachaient pas les mains de ce bon docteur, le détective avait toujours été doué pour moduler sa voix, ses yeux, en revanche, c'était une tout autre histoire. Peut être cette histoire de fenêtre de l'âme était elle vraie.

Il aurait voulu attacher l'autre sur sa chaise et lui demander les noms de ceux qu'il connaissait mais il ne pouvait pas, la loi était la loi et il avait prêté serment.

 

- Hum... Des... heu... clients à vous? Je... bafouille-t-il avant de se reprendre. Quoi que... un krolanne est venu seul, dans un état grave avec deux blessures par balle au thorax, il y a environ deux semaines. Il m'a assuré que l'arme s'était accidentellement déchargée en tombant de ses mains... Tout est dans le dossier que j'ai transmis au C.B.E.K, mais j'ai ici une copie si vous voulez le consulter...?

 

 
Plus tard.... Un après midi.

De grands bruits résonnent sur la porte et un Hé ho! Y a quelqu'un ? sonore retentit.

Un adolescent d'une quinzaine d'année tambourine sur la porte. Il est vêtu sobrement, portant de solides chaussures de cuir et la tunique emblématique des PCV (Petits Coursiers à Vapeur) qui portent courrier et paquets à travers le Kil. Une casquette penchée sur le coté complète la tenue. Celui ci transporte une lourde sacoche au coté et visiblement cet arrêt ne constitue que l'une de ses nombreuses destinations de l’après-midi.

 

- Bonjour jeune homme. Un pli pour moi? demande le Doc quand son regard se pose sur l'uniforme de l'adolescent.

 
L'adolescent se redresse promptement et, bombant le torse, adresse un salut rapide au docteur.

Bonjour m'sieur. Non, pas d'plis cette fois. Z'avez un colis par PVC et -

il hésita un instant et loucha vers sa sacoche avant de l'entrouvrir et de visiblement y chercher quelque chose...

Scusez', un instant msieur... ouais non, ça c'est pour la rue des moineaux, ça c'est les biscuits du pont enroué, ca c'est.. Ah!

Et d'en tirer un petit paquet avec une étiquette dessus... ainsi qu'un papier un peu froissé d'avoir été glissé dans la sacoche.

Z'etes bien le docteur Helhar'sen? Faudrait qu'vous signez ici. Z'inquietez pas pour l'prix, c'petit sigle là ça indique que ça a été réglé au bureau, y a plus rien à vot' charge.

Le jeune garçon tendis un crayon et le papier où on pouvait voir différents noms et adresses associés. Quelques uns avaient déjà une signature à coté desdits noms. Il en restait une dizaine de vierges.

 
- C'est bien moi...


- Vous avez les coordonnées de l'expéditeur? demande-t-il en rendant le crayon et la feuille au livreur.

 
Merci m'sieur.

L'adolescent rempoche le crayon et le feuillet de livraison, jetant au passage un coup d’œil au nom et à l'adresse suivante, comme pour préparer la suite de son trajet et décider par quelles traverses il allait bien passer pour arriver jusqu'à sa prochaine destination.

Et voila vot' colis.

A la question du docteur il regarda brièvement l’étiquette avant de secouer la tête.

Aucune idée m'sieur. La personne ne l'a pas marqué sur l'papier. Vous aurez p't'être un mot à l'intérieur ou sinon faudra qu'vous passiez à l'agence où ça a p't'être été noté dans la pap'rasse au moment du dépôt. J'dépends de celle de la place Faria.

A moins qu'vous n'ayez d'autres question m'sieur, j'vais reprendre ma tournée. Bonne journée m'sieur.


Rajustant son couvre chef, l'adolescent s'éloigna rapidement. Il avait encore du chemin a faire avant de rentre à l'agence.



Dans le paquet, le Doc' pourra découvrir une bourse contenant quelques piécettes ainsi qu'une attelle en tissus, pliée et soigneusement nettoyée. Il n'y a pas de mots.

 

 
Les jours qui suivent ne voient rien d'important se produire, jusqu'à ce que celui qu'Helhar'sen surnomme "le Bariolé" - en raison de la façon dont il perçoit la pensée du kilsinite - le contacte avec l'idée de se renseigner auprès des rebelles des Portes.

Le Doc n'est pas un aventurier de nature, mais sa rencontre avec Klem lui a donné à réfléchir...
Sa détermination à entreprendre tout ce qui serait nécessaire pour défaire le sac de noeuds qui les étreint, sa capacité à s'adapter aux situations inconnues... l'aura du personnage tout autant que son court discours sur ce qu'implique la nature de lanyshta ont laissé une impression prégnante au médecin, comme si la résolution à survivre coûte-que-coûte du roublard avait déteint sur lui.

Voilà quelques temps déjà qu'il ne se leurre plus dans l'idée qu'il pourrait continuer à exercer tranquillement dans son cabinet médical jusqu'au bout, et qu'il viendrait un temps où il lui faudrait également avoir le courage de prendre des risques réels.
Si l'hypothèse du Bariolé est la bonne, ces risques sont largement justifiés.

 
Ce n'était pas la première fois qu'elle se baladait dans un Kil inconnu. En revanche c'était bien l'une des première fois qu'elle le faisait avec une guide. En règle générale elle était plus du genre a flâner et observer pour découvrir au fil des rencontres. A la rigueur suivre des conseils notés sur un bout de papier... Au final, au vu de la nature du « guide » ça ne changeait pas grand chose. Mais tout de même. Disons que ça... accélérait la visite. Étant donné que son voyage n'avait aucune vocation touristique c'était là une bien bonne chose.

Aujourd'hui, de surcroît, elle avait une livraison a faire. Et plutôt l'une de celle qu'elle appréhendait qu'une de celles qu'elle abordait avec le sourire. Elles auraient parfaitement pu se contenter d'un garçon de course. Elle aurait même pu décider de jouer elle-même au livreur... Mais non. Après tout le plus gros de la décision ne lui revenait pas. Le risque n'était pas négligeable... Mais pour elle il restait globalement maîtrisé. Même si l'émotive de service avait causé encore plus de dégâts que prévu... L'analyse qu'elle avait pu faire du doc' en faisait quelqu'un de... Gérable.

Restait bien entendu a vérifier que sa rigueur était autre chose qu'un vulgaire vernis.

Arrivée a destination elle observa quelques instants l’écriteau... Un voyage prévu ? « Sauf rendez-vous »... On pouvait presque imaginer qu'il n'allait plus prendre que des Lanysthas en consultation. Un risque inconsidéré. A moins bien sur que ça soit pour une durée courte pendant laquelle il voulait se concentrer sur autre chose. Évoquer la possibilité d'un rendez-vous permettait de recevoir des invités sans problèmes.

Elle frappa a la porte a l'instant même ou elle formulait une pensée a l'attention du docteur :

Pensée :

 

Pensée :

- Bonjour mademoiselle. Entrez, je vous en prie.

 
C'était bien la première fois qu'elle faisait visiter le kil à une personne issue d'un autre shar et, autant l'avouer, si on lui avait demandé voila quelques mois où elle conduirait un éventuel invité, elle n'aurait pas spontanément cité le ras du sol. Mais après tout.... elle n'aurait pas non plus envisagé sa situation actuelle.

Les plaques métalliques succèdent aux pavés tandis que les deux femmes montent vers le Grand Pont. Elle en profite pour glisser un mot sur la machinerie formidable du pont élévateur. Ainsi que avec une touche d'amusement sur la pagaille non moins exceptionnelle qui avait succédé à sa dernière panne durant quelques heures, voilà plusieurs années.

Yloyse connaissait le chemin et guida sans mal son hôte à travers les ruelles. Oui, c'était bien qu'elle était venue, voilà quelques mois... à la fois curieuse et hésitante à l'idée de rencontrer pour la première fois l'un de ses semblables. De la vapeur avait chauffé depuis lors et l'aborder de nouveau ou non avait été un long débat.

Lui en voulait elle ? C'était la première question qu'elle s'était posée, allongée sur le dos sur le vieux matelas lorsqu'elle avait eut la confirmation de la commande. Peut-être encore un peu. Mais plus vraiment. C'avait été vrai à son retour et elle s'en était voulue de lui avoir fait confiance. Mais maintenant... là encore, du temps était passé. Et puisqu'elle avait fait un choix, autant être cohérente avec elle même. Avancer. Et savoir.

L'occasion lui était offerte. Peut-être le regretterait elle ensuite... mais elle songea que le risque méritait d'être pris.

Et la lanyshta attendait maintenant, adossée au mur à coté de Naoko.

La porte s'ouvrit, elle distingua une main qui se tendait pour serrer celle de sa collègue. Il ne l'avait pas remarquée.

Et bien docteur, vous saluez seulement une partie de vos visiteurs ?

La voix lui est connue.

 

- Quel soulagement de vous revoir, mademoiselle Jauneson, dit-il en posant une main amicale sur l'épaule de la kildarienne. Quand monsieur Syl s'est... enfin... est revenu ici sans vous, j'ai bien cru que vous ne reviendriez pas...
Mais ne restez pas dehors, ajoute-t-il après un court silence, invitant d'un geste les deux lanyshtas à entrer dans le bâtiment, soyez les bienvenues.


- Installez vous, dit-il en observant tour à tour Naoko et Yloyse, s'interrogeant sur la façon dont ces deux là se sont rencontrées. Je peux vous servir quelque chose à boire?