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Pour examiner le couteau de près, Leyhraj pince doucement les bords du manche entre ses doigts. Elle le fait lentement basculer à la verticale dans sa main droite. La prise est naturelle. L'arme dévoile son fil tranchant sur le côté, sa pointe menaçante vers le haut.

Le cran d'arrêt se débloque d'une légère pression du pouce. La lame délivrée, Leyhraj la bascule d'un quart de tour d'une poussée délicate de l'index et du majeur de la main gauche. Elle la fait glisser plusieurs fois entre le pouce et l'index. Elle est séduite par la chaleureuse douceur de cet acier.

Elle replie les doigts de la main droite pour laisser libre le passage, puis du pouce rabat complètement la lame dans le manche. L'arme devient inoffensive et disparaît presque entièrement dans sa main refermée.

Elle lève instinctivement les deux poings devant elle...

... En un éclair, elle pince la lame entre le pouce et le majeur pour la déplier, assez pour achever vivement le geste du pouce. Le cran d'arrêt se referme sèchement sur une arme prête à blesser des adversaires, voire pire.

Dans cette position, poing verrouillé par le pouce sur le manche, seule la lame est visible. Les vagues du motif damassé évoquent les flaques d'huile irisées qui salissent le sol des ateliers. Ce sont ses souvenirs plus que ses pouvoirs qui lui inspirent le sentiment d'une souillure.

Elle pointe l'arme vers le mur et referme sa main gauche sur son poing droit, le pouce gauche verrouillé sur le poignet. Cette prise lui donne la sensation qu'elle peut percer n'importe quoi. La lame bien en évidence devant elle, l'adolescente essaie de transférer son énergie dans le couteau.

Elle se serait crue incapable de la faire il y a peu, lorsqu'elle refusait de se reconnaître différente. Accepter sa véritable nature l'avait rendue plus capable. Une minuscule goutte lumineuse perle sur la pointe de l'arme. Le Doc identifie une décharge magique d'une très faible intensité.

J'ai comme... envie de dormir.

La perle se dissipe très rapidement. Leyhraj se sent épuisée.

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Le Doc' tend sa main et vient effleurer du bout de l'index celle de l'adolescente qui tient le couteau. Un légère lueur verte nimbe le doigt du lanyshta pendant une seconde, et Leyhraj sent sa fatigue s'envoler. La phérémancie ne fait pas disparaître la fatigue, elle ne fait que la reporter de quelques heures, mais c'est suffisant pour ce que Helhar'sen veut lui faire faire.
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Il lui sourit pour l'encourager.
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Le Doc' prend le bocal contenant le criquet et le pose entre eux sur la table.
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Son regard tombe sur l'insecte, enfermé dans sa prison de verre.
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Elle remercie Helhar'sen pour le beau couteau damassé, dont elle aura toujours l'utilité. C'est une raison de plus d'être reconnaissante envers son bienfaiteur. Elle lui prête une attention totale lorsqu'il lui parle des différentes sphères de magie.

Elle n'a vu de criquets que dans les livres d'école. Prendra-t-il son envol lorsqu'il sera libre? Quand elle se sent prête, elle ouvre le bocal.

L'insecte agite frénétiquement ses antennes et ses mandibules. Leyhraj ferait la même chose si elle en avait. Tous deux s'analysent l'un l'autre, et à ce jeu, c'est le criquet qui l'emporte: l'adolescente ne ressent rien d'extraordinaire. Phérémancie: non.

Il fait vibrer ses longues ailes. Dans quelques secondes, il prendra effectivement son envol. Leyhraj se concentre avec l'intention de contrôler l'insecte. Rien ne se produit, les ailes vibrent de plus belle. Korthomancie: non.

Elle ne souhaite pas échouer. Elle préfère plutôt le voir mort que libre. Elle tente de décharger son énergie sur lui, sans succès. Sans le couteau pour matérialiser sa volonté, elle n'a aucune prise à laquelle s'accrocher. Noxamancie: non.

Au fur et à mesure des tentatives de Leyhraj, Helhar'sen se rend compte qu'elle est parfaitement hermétique à la magie. Elle n'a de possibilité de progression dans aucune des trois sphères. Deux cycles à nier sa nature de lanyshsta sont-ils la cause de cette incapacité?

Après avoir concentré son énergie à la pointe de son couteau, Leyhraj croyait qu'elle avait libéré son potentiel. Elle est certaine qu'elle peut lancer les mêmes sorts qu'Helhar'sen avec de la pratique. Lui sait désormais que ce sera impossible, ou bien extrêmement difficile.

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Le Doc' est habitué à utiliser la vision magique sur les autres lanyhstas, simple précaution qui ne l'a pas quitté depuis que certains d'entre eux ont commencé à s'entretuer... Malgré toute l'affection et l'amitié qu'il a pour ses pairs, il n'oublie pas que certains d'entre eux sont de véritables monstres et qu'il vaut mieux voir la magie avant qu'elle ne vous tombe dessus.

Et ce que sa vision lui montre en Leyhraj, il ne l'a vu qu'une seule fois. Un peu comme une image en négatif... Ca l'avait tellement surpris qu'il avait cru, à l'époque, que le vieux Majordome kildéen lui jouait un tour en masquant totalement ses pouvoirs, prétendant n'avoir aucun don magique. Oh, bien sûr, à la façon dont les aveugles développent largement leurs autres sens pour compenser, Harvain avait développé bien d'autres dons, comme si ses pouvoirs ne se manifestaient que de façon physique et non psychique. Il avait bien fallu se rendre à l'évidence : certains lanyshtas semblent être naturellement des "répulsifs" à magie, et il se pourrait que l'adolescente en fasse partie.

Un éclair de tristesse traverse le regard du médecin lorsqu'il repense au Majordome qu'il a dû abandonner à la frontière des Entrelacs de la troisième vague, pris au piège, coincé dans une bulle temporelle lors de leur expédition mystique, mais il se reprend bien vite.
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D'un geste vif, le lanyshta plonge la main dans le bocal et saisit le criquet entre le pouce et l'index. Il se lève, va ouvrir la fenêtre, et pose l'insecte sur le rebord. Celui-ci ne se fait pas prier pour déguerpir d'un bond.
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Helhar'sen s'empare du troisième objet, la bougie, qu'il pose verticalement devant Leyhraj. Il sort un briquet de sa poche de pantalon et en allume la mèche.
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Le Doc se place dans le dos de la jeune lanyshta, à un pas derrière sa chaise.
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Usant de toute son habilité à se mouvoir sans bruit, le lanyshta ne se décale ni d'un côté ni de l'autre, mais s'éloigne jusqu'au fond de la pièce, à environ quatre mètres derrière Leyhraj...
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Elle capte parfaitement la pensée d'Helhar'sen.

La saveur de sa pensée est un mot qu'elle s'efforce de mémoriser: "àyçàtc'syk". Hey ça tsik, les consonnes frappent un rythme qui lui plaît. Un deux trois, l'exercice est simple. L'esprit qui hante la flamme s'est absenté, elle est inerte. Il décide de revenir, elle s'agite comme un vêtement qu'on enfile. Son rire a des accents sadiques.

"çuvçsc'euz"

La saveur est identique: c'est la compréhension de Leyhraj qui s'altère. Le rythme qu'elle tenait fermement dans sa main lui échappe comme du sable. Sa langue devient pâteuse quand elle prononce le mot. Son méfait commis, la flamme de la bougie redevient inerte.

"àëïàjv'tëi"

Elle se rapproche. Il manque un son fondamental dont elle ne se souvient plus. A quoi pensait-elle la dernière fois qu'elle l'a prononcé? A la flamme candide, qui consume le tissage de sa mémoire. Cöicdq'uöâ, Cöicdq'uöâ, Cöicdq'uöâ, Cöicdq'uöâ... Noyée, elle libère une pensée au hasard, une bulle d'air qui remonte précipitamment à la surface.

Pensée :

Je n'sais pas de quel côté. J'vous ai perdu.

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Le Doc' revient vers sa jeune protégée. Il a l'air un peu indécis.
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Il reprend place face à elle et mouche la bougie.
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Le médecin parait songeur.
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Non, c'est une découverte pour elle. Elle est d'accord pour essayer. S'ils visitent une cache, Vunkisht doit définitivement mourir -- un concept singulier. Leyhraj prendra le relais avec une nouvelle apparence, une histoire inventée de toutes pièces, des attitudes retravaillées. Il est temps d'achever la transformation.

Elle partage ses idées avec Helhar'sen.

Il le sait déjà, elle souhaite avoir les cheveux blonds et courts, les yeux verts. Plus délicat, elle propose témérairement de se faire passer pour sa propre fille retrouvée, qu'il aurait eu dans sa jeunesse lors d'une brève aventure. Quant à son attitude, elle est pour le moment toujours une foutue tête brûlée.

Vaudrait-il mieux qu'elle soit une fillette adorée par son papa? Ou bien une rebelle qui le rejettera? L'adolescente attend patiemment la réponse, visiblement inconsciente d'avoir peut-être dépassé les limites.

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Helhar'sen est quelque peu abasourdi pour la proposition de Leyhraj. Pas besoin de télépathie pour le savoir, ses yeux écarquillés et sa mâchoire qui pend parlent pour lui. Après quelques secondes, il essaye de formuler une réponse.
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Il l'observe attentivement, se demandant si quelqu'un pourrait trouver un air de ressemblance entre eux.
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Le Doc' se gratte la tête, ébouriffant ses cheveux grisonnants.
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Il hausse les épaules après un moment d'hésitation.
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Le Doc referme les blessures et déguise les cadavres. Il traite les problèmes avec assurance. Pour le coup, l'adolescente vient de déposer son petit grain de sable dans les engrenages d'habitude si bien huilés. A regret, elle oublie l'idée de papa Helhar'sen.

Elle comptait sur lui pour inventer une histoire. Les détails, il les aurait habilement assemblés. Il aurait sollicité des contacts illégaux pour les faux papiers. Tout aurait été parfait. Elle n'était pas préparée à ce qu'il hésite autant, ni à ce qu'il lui demande des détails.

Est-ce qu'elle y a réfléchi?

Non...

Elle repense aux parents de Vunkisht. La mère entretenue secrètement par un père absent, à qui elle pardonnait tous les torts. Il était ingénieur, riche, populaire, avec pour seul défaut d'être déjà marié et d'avoir plusieurs enfants.

Les rares fois où la jeune fille croisait son regard, le dandy exprimait pour elle un profond désintérêt. Sa mère acceptait ce jugement. Elle en concluait que sa fille n'avait effectivement aucune qualité digne d'intérêt.

Oubliez, Doc. Vous avez raison, ça risque d'être difficile.

Elle continue sans faire de sentiments. Elle veut tirer un trait sur son passé minable. Le Doc est généreux avec elle, c'est déjà plus que tout ce que les parents de Vunkisht ont fait.

De qui j'peux être la fille? D'un autre lanyshsta? Ou née sous X, dans un orphelinat? Abandonnée par ses parents? Si j'veux vivre dans l'coin, j'dois quand même avoir une existence légale?

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Un hochement de tête répond à l'adolescente.
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Helhar'sen sort une blague à tabac en cuir et une pipe. Avec soin, il commence à bourrer cette dernière avec des feuilles séchées à l'odeur douceâtre et acidulée.
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Dans les salons guindés du Kil'Dara, le Kil'Sin passe pour la banlieue mal famée de la cité. Il est risqué d'y être un étranger de passage. Les préjugés ont la vie dure, mais Leyhraj sait que ça ne peut pas être pire que les bas-fonds où elle a vécu. Elle prend une grande inspiration puis croise les bras: elle est née au Kil'Sin.

D'accord Doc. J'peux apprendre le patois d'là-bas?

Elle sent déjà que ça ne va pas lui plaire. Pourtant elle est pressée d'en finir avec Vunkisht. Elle a besoin de rentrer confortablement dans la peau de Leyhraj et de s'y sentir comme chez elle. Elle suivra le Doc chez Khyrra et fera tout ce qu'on lui demandera de faire.

Un personnage naît dans son esprit: une jeune fille qui tabasse la morosité à coup de sourires et de soirées arrosées. Elle se voit bien comme sportive Kil'sinite qui coache des ingénieurs au ventre bedonnant sur des airs endiablés, tout en étant largement rétribuée. Oui, cette petite revanche de la vie lui plairait.

Je ... reviens au Kil'dara comme entraîneuse sportive dans un gymnase, là où les élites vont entret'nir leur p'tite forme. J'suis une Kil'sinite qui a la pêche. J'les fais bouger tous les soir, et ils me payent pour ça.

Elle baisse un peu les yeux.

... Désolé Doc, j'pense que j'suis nulle en magie. J'bosserai, mais j'continuerai d'étudier l'soir... dit-elle sans grande conviction.

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Les journées sont souvent plus calme pendant la saison chaude, et celle-ci ne fait pas exception : seuls deux patients sont passés dans la matinée, un voisin âgé dont l'arthrite s'est réveillée avec la pluie d'été de la veille, et une mère amenant son fils qui s'est foulé une cheville en jouant avec ses petits camarades.
Rien de bien trépidant en somme, mais ce n'est pas plus mal, donnant le temps à Helhar'sen d'étudier la magie de Concentuation à laquelle il a récemment eu accès.

Quand on frappe à la porte, le Doc' ferme le cahier dans lequel il est en train d'écrire les notes conclusives de sa dernière expérience thaumaturgique, et le range dans le tiroir du bas de son bureau qu'il prend le temps de fermer à clef.
Il se serait attendu à ce que son visiteur entre de lui-même, comme le font habituellement les patients, mais il doit se résoudre à aller à la porte vu que personne n'entre.

Quand le battant s'ouvre, il découvre un jeune krolanne dégingandé à la chevelure sombre et dans le regard duquel brille un éclat de vivacité.
Le médecin étant un grand-maître du runique lanyshta, il ne lui faut qu'un instant pour reconnaître la saveur télépathique du nouvel arrivant qui s'est récemment signalé au sein des Entrelacs, et un instant de plus pour reconnaître son identité : Youl Liam.
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Préférant ne pas brusquer le lanyshta récemment éveillé, le Doc' l'aborde avec tact, lui laissant l'initiative de dévoiler sa nature télépathe ou pas.
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Pendant que le jeune krolanne explique me motif de sa venue, Helhar'sen mènecelui-ci au travers de la salle d'attente pour le faire pénétrer dans la salle de soin, dans laquelle il prend place à son bureau et lui indique un fauteuil face à lui.
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Non, Youl n'a pas rêvé : ces dernières phrases ont bien été prononcées d'un air pince-sans-rire, sans que le Doc' ne bouge les lèvres...
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Le médecin ne peut s'empêcher de laisser éclater un bref rire clair.
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Haussant les épaules, Helhar'sen se tourne pour ouvrir un petit placard derrière son siège, d'où il tire deux petits verres et une bouteille de verre contenant un liquide ambré.
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Lorsque le breuvage est versé dans les verres, Youl sent immédiatement une forte odeur de liqueur d'Ychtia, un alcool de baies de fabrication kildéenne.
Après un bref "à la vôtre", le Doc' vide son petit godet d'un trait, puis le repose : visiblement, le "remède" est autant pour lui que pour trinquer avec le jeune éveillé.
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Helhar'sen lève un index entre Youl et lui, au bout duquel se matérialise un petit vortex sombre entourée d'arcs lumineux verts, crépitant comme des étincelles en produisant un grésillement électrique.
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Le lanyshta fait disparaitre la boule d'énergie magique avec un claquement de doigts avant de continuer.
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Helhar'sen refait le plein d'alcool pour un second round.
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Le médecin prend un courte pause avant de continuer son explication.
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Helhar'sen boit une gorgée de liqueur avant de poursuivre.
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D'un geste, le Doc' expédie au fond de son gosier le reste du liquide contenu dans son verre.
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