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C'était un jour ordinaire bien loin de mes occupations de lanystha. Ce jour là comme tant d'autres j'avais travaillé la journée à escorter diverses caravanes pour le CHTIE. Un boulot quelconque, mais ce coup ci il avais fallu se battre plus que d'habitude... et je devais bien me rendre à l'évidence, si je continuais ce travail, la progression rapide de mes compétences de combat risque de finir par attirer une attention malvenue sur moi.
C'est un travail que j'aime bien, mais entre le fait qu'il soit mal payé et le fait qu'il risque d'attirer l'attention sur mes capacités hors norme, il fallait que j'en change et vite.

Heureusement j'ai d'autres capacités, et j'avais une idée de métier qui me plairais et qui devrais moins attirer l'attention. Certes il faut se battre autant voir plus, mais on est seul sans personne pour trouver qu'on se bat trop bien pour ce que l'on est. Je me dirigeais donc vers le bâtiment du conseil d'extraction de la flore pour y déposer ma candidature. Je pense avoir des connaissances suffisantes sur les arbres pour pouvoir y travailler et être reconnu comme un membre efficace.

Je me présente au concierge et m'annonce.
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La collection de plantes d'intérieur du CEF est une curiosité du Kil'dara. Les plus gros spécimens trônent dans le hall : ce sont d'authentiques arbres en pot qui vous accueillent paisiblement. Les étudiants sont aux petits soins pour eux, arrosoirs à la main.

Barak Hastus paraît insensible à cette gloire végétale. Cela ne passe pas inaperçu. Il se dirige tout droit vers l'accueil, où il s'adresse non pas à un concierge, mais à l'un des secrétaires.

Lunettes rondes en métal gris, chauve, nez busqué, yeux clairs, quelques rides, traits taillés à la serpe -- comme beaucoup de membres des Conseils, bizarrement. Son uniforme gris-bleu est impeccable, le col noir de sa chemise est fermé jusqu'au dernier bouton.

Son regard trahit un soupçon de dépit. Il répond de manière très professionnelle à Barak Hastus:

Nous ne donnons pas de rendez-vous particulier. Vous devez vous inscrire à l'un des concours ouverts aux candidats libres. Tenez, les dates, les formalités administratives et les pré-requis des examens sont détaillés dans ce fascicule.

Je peux vous fournir un formulaire d'inscription au prochain concours, si vous le souhaitez. Il a lieu dans un mois. Cela vous laissera le temps de... réviser.

Je ne peux rien faire de plus pour vous. Bonne journée.

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Répondis-je sans me laisser démonter par le fait de devoir passer un concours. Je me savais être plus que capable pour le titre d'aspirant, mais comprenais qu'il me fallait d'abord faire mes preuves. Si il fallait rapporter du bois de divers types vendus par le camelot, cela ne me posera pas de soucis, mais je souhaitais rejoindre rapidement le conseil avant d'être surpris à être plus puissant que je ne devrais.
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Le secrétaire détourne brièvement le regard sur un des étudiants, qui est en équilibre sur un escabeau. Puis il revient à Barak Hastus. Il ajuste calmement ses lunettes:

La grande bibliothèque du CEF est en libre accès. Il y a tout ce qu'il faut savoir pour passer les examens. Seuls les emprunts nécessitent une inscription.

En fonction de votre niveau, vous passez l'examen du niveau 1, ou du niveau 2, etc. Cela valide vos acquis par l'expérience. Après ça, vous pouvez rejoindre un cours adapté, ou un apprentissage.

Un pétillement inattendu jaillit de ses yeux clairs. Il pose ses coudes sur le bureau, plaque ses mains l'une contre l'autre. Derrière lui, les étudiants retournent la terre d'un des pots.

Si vous êtes un peu curieux, allez questionner un étudiant. Sur le bouturage, ou autre chose...

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Lorsque vous vous approchez de l'étudiant, vous constatez qu'il examine anxieusement un pommier d'ornement, qui est en train de donner quelques fruits jaunes et menus.

Il y a un chariot à roulettes au pied de l'escabeau, probablement rempli d'outils de jardinage. L'étudiant porte le même uniforme gris-bleu que le secrétaire, mais une chemise grise. Cela vous paraît étrange car ce n'est certainement pas adapté pour travailler. Son vaporisateur souffle une vapeur brûlante.

Il vous répond:

Ah, c'est qu'là, vous voyez, j'suis en travaux pratiques. Mais ça va, tout va bien, j'm'en sors. C'est un pommier avec déjà des fruits, il est bien là. Après il y a les larves, vous savez... J'essaie d'les avoir à la vapeur...

Vous connaissez?

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Je parle d'un ton plutôt détendu en apparence, mais au fond de moi je suis agacé par le secrétaire parce que je suis convaincu que les examens c'est pour ceux qui veulent être chercheur ici et que je souhaite être un homme de terrain qui rapporte les échantillons de base et non de ceux qui cherchent à reproduire les merveilles de la nature dans un environnement pollué.
Mais pour l'instant je dois maintenir les apparences afin de rencontrer la bonne personne pour savoir comment me faire engager.
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L'étudiant est incapable de vous répondre. Vous l'interrompez en plein milieu de ses travaux pratiques, cela le perturbe. Vous savez qu'il n'a qu'une envie: vous éconduire à coup de vapeur. Bien évidemment il ne le fera pas. Il n'en aurait même pas le temps, car depuis le fond de la salle, son professeur marche à pas nerveux. Un grand échalas en blouse blanche, les cheveux en pétard.

Vitulius, vous soignez cet arbre pire qu'un frobekh! A-t-on idée de torturer un pommier avec de la vapeur brûlante! Je l'ai dit mille fois en cours, il faut piéger les chenilles, pas les ébouillanter et l'arbre avec!

Bougre de frobekh!

Bien, bien, puisque vous êtes nul en pratique, je vous mets 0 et nous passons à la partie théorique. Avec notre merveilleux système de notation, vous allez même pouvoir réussir l'examen si vous ne faites aucune erreur! Alors, où pousse l'amborcie?

L'étudiant Vitulius hésite.

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*** Je chuchote discrètement à l'attention de l'étudiant : ***

*** à lui de comprendre exactement ce que ça signifie, je ne vais pas lui donner toute la solution non plus. (ambrocie surnommée ambrocie des marais et ça pousse dans les endroits humides)
Cela dit il ne m'a pas l'air très brillant comme étudiant et j'hésite à aller en voir un autre. D'un autre côté je me dit que si j'arrive à lui souffler toutes les bonnes réponses il m'en devra une contrairement à un bon étudiant. Et pour l'instant on ne m'a pas viré. ***

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Vous êtes qui, vous?

La blouse blanche se désintéresse totalement de l'étudiant pour s'en prendre à vous. Il a l'ouïe assez fine pour comprendre votre petit manège. ça ne prend pas!

Puisque vous y êtes, vous allez nous dire comment trouver du crychtiam?

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*** Je n'avais aucune honte d'avoir soufflé une réponse, et je ne reportais pas la faute d'avoir discuté avec l'étudiant sur le secrétaire. C'est de mon propre chef que je lui ai soufflé une réponse. ***

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A l'évocation du camelot, le membre du CEF s'emporte.

Qu'on ne me parle pas du camelot! Ces marchands ambulants! Il les font pousser en batterie! Qualité médiocre! Il nous les faut à l'état naturel, pour avoir les meilleurs spécimens!

Il prend un air désolé.

Mais la plante se raréfie, quelle tragédie! Nous avons de plus en plus de mal à en trouver aux alentours. Oooh camelots de malheur!

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*** Je hausse un sourcil surpris : ***

*** Le membre du CEF met les poings sur les hanches, se penche un peu pour bien regarder Barak, avec un haussement de sourcil vertigineux et un sourire ravi.

Ma ma ma... voilà ce qu'il nous faut! Si vous voulez travailler avec nous, vous venez nous voir et on vous embauche dans des missions de récolte.

Il donne à Barak sa carte professionnelle, où il est écrit: Mig Talen, docteur en botanique. Une chose est sûre, l'aventurier a su s'imposer face à des étudiants. Le CEF risque d'avoir besoin de ses services pour récolter de précieux spécimens, certains peut-être très rares.

Si l'aventurier est d'accord, Mig Talen l'inscrit dans le registre des collaborateurs du CEF. ***