*** Le menton sur ma gorge je descend la grande artère. Il vient du Kil'Sin, il devrait arriver par là. Tôt, j'y serais. Le reconnaître m'intéresse pas. D'abord il faut voir. J'ai déjà vu le lieu, c'est pour ça qu'il me plait, je devrais le sentir, m'en souvenir. Mes yeux balaye les bords, vont et vient d'est en ouest. J'ai perdu la mesure. Ils vont vite, ils sont déréglés, ils sont repérés. Comment est-ce ? La douceur mêlée à des trompe-l’œil ? Oui, il faut toujours tromper ses semblables. Il n'y a pas d'exceptions pour les yeux, ils vont par paire, ce n'est pas évident. Je crois être arrivée. Je commence mon manège, pas de charme, pas de jeu, j'essaye de vendre trois bricoles, je me fais arnaquer chaque fois, c'est normal. L'inconnu n'a pas l'air de vouloir, étrange, charmant, il faut se méfier de la beauté, le montrer sans prévenir. Il est bon d'en profiter aussi, j'aimais, bon, je sais pas,je cherche un dur. Confiant aussi, j'en cherche un. Rapide, en retrait, hum, j'ai pas d'intuition, je continue à scruter en démarchant. Mes yeux ont toujours leur rythme fou, doucement doucement. ***

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Le chemin du Sin au Dara est truffé de créatures hostiles que le Doc' aurait bien pris le temps d'éloigner à coup de frouzeur... malheureusement, il n'a guère le temps de s'attarder, étant attendu. Poussé par la magie, il file et se faufile, rapide comme le vent et discret comme une ombre.
Plus ses pouvoirs grandissent, plus le trajet semble court. S'il lui fallait autrefois plusieurs jours pour le parcourir, aujourd'hui quelques heures suffisent amplement.

Ca fait toujours quelque chose de revenir au Kil'Dara. Malgré la chasse effrénée aux lanyshtas qui s'y livre, ça reste le foyer du Doc'...

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Avec la pratique de la magie et des arts psychiques, il n'y a pas que les temps de trajets qui changent, la capacité à percevoir les autres aussi... Si après son Eveil Helhar'sen n'avait absolument aucune idée de la façon de distinguer un lanyshta d'un krolanne lambda, deux ans plus tard les choses sont bien différentes. C'est comme si ses sens étaient à présent capable de sentir physiquement les effluves télépathiques, et - pour peu qu'il ait déjà été en contact mental avec un lanyhsta - il pourrait presque les décrire sans les avoir jamais rencontré.
C'est le "runique lanyshta" comme le nomment certains, le "verbe vrai" comment l'appellent d'autres...

Quand il passe à côté des étals des marchands ambulants postés à proximité des portes de la cité, l'aura que dégage Ubara-Tutu est particulièrement évidente au milieu de la foule. Les quelques échanges télépathique que le médecin a eu avec elle lui donnent l'assurance de ne pas se tromper quand il se dirige vers une marchande entre deux âges, cheveux courts, qui semble chercher quelqu'un du regard.

Un large sourire aux lèvres, le médecin vient se planter devant elle.
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Il accompagne ses paroles d'une brève pensée.
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*** Assez rapidement, et avant tout écoulement de mon stock, le semi-inconnu vient se montrer Il perd une part de son mystère, confirme d'un sourire une précédente impression. J'accueille la pensée sceptique. A priori pas d'erreur sur la personne, l'objet qui les réunit est relativement rare pour suffire comme certificat. Ses propos sont inquiétant, ils déstabilisent mes impressions de sécurité. Je n'ai pas côtoyé beaucoup de Lanyshtas, Népénthis était charmante, apparemment digne de confiance, elle n'est pas convaincu que ce soit courant, même si ce nouveau à l'air d'aller dans ce sens. D'ailleurs je suis l'exemple que ce n'est pas toujours le cas. Je dévoile mes dents, tirant sur mes lèvres. Instinctivement je tente des salutations, immédiatement déformées. J'espère qu'il n'a pas une trop bonne ouïe. ***

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Malheureusement pour Ubara-Tutu, Helhar'sen ne souffre pas encore de problèmes d'audition. Un petit froncement de sourcils marque brièvement un air intrigué sur son visage, mais il n'a pas l'air plus alerté que ça : ne serait-ce que par sa profession, il a vu suffisamment de cas étranges pour ne pas la traiter différemment d'une autre personne, quel que soit son souci. Et d'autant plus la sachant lanyshta...

La salve télépathique lui tire un sourire. Pas pour sa forme, épurée jusqu'à en devenir minimaliste, mais pour son fond.
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Le Doc' ouvre sa sacoche et en tire le sujets de leur rendez-vous : deux gros os de glace, prélevés au cours de sa dernière entrevue avec des fuscusiens. Il les tend simplement à Ubara avec un hochement de tête.
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*** Je hoche la tête. Il est poli, c'est plaisant, je l'étais pour la plaisanterie ou la forme, je ne sais plus. Il présente l'objet de notre rencontre. Je tire retrousse mes lèvres de chaque coté, ça faisait un joli dessin. Je tends mes mains après les avoir frottée contre mes hanches. Je dois avoir les yeux qui brille, c'est joli. Je suis tendue aussi, très, l'impatience sûrement. J'ai vider une de mes sacoches pour les transporter, j'espère que ça tiendra dedans, qu'elle ne cassera pas non plus. Une fois dans mes mains je les écoute, sent, regarde, reçoit. ***

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La lanyshta répond par télépathie en prenant les trophées de chasse avec un soin tout particulier.
Helhar'sen décide de continuer de la même façon, l'histoire de ne pas avoir l'air d'être le seul des deux à parler... Il s'agit d'une habitude qu'il a rapidement pris après son Eveil : au Kil'Dara, on ne sait jamais qui vous regarde...
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Le sourire du médecin s'élargit à la vue de l'air éberlué de son interlocutrice.
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La saveur enjouée de la pensée s'assombrit un peu.
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Helhar'sen cherche le regard d'Ubara-Tutu pour jauger de sa réaction.
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*** Je grimace, soudainement, j'ai pas quitté ma atours de krolanne lambda, j'ai peur, je m'entraine dans un coin, mais je suis à des années à me sentir prête. Des années à m'y consacrer vraiment. Une fuite sans aucun doute, j'ai trouvé une occupation, c'est amusant, mais je reste peureuse, je me cache et je regarde rarement au dessus de ma fenêtre. Encore moins souvent par delà ma rue. ***

*** Je comprend ma sagesse de recluse, j'ai eu des intuition sur les échanges, c'est charmant et plus encore, tellement tentant que l'on se perd, que l'on se condamne. Peut-être est-ce mon appel. J'agite mes murs interne et la poussières récente danse. Je pourrais tout nettoyer, ce serait beau, confortable, un peu et surtout une perte de temps car il faut les faire tomber, les brûler. Qu'ils se fondent avec le reste, qu'ils se joignent à la patte, que je les travaille pour un joli et gris cookie. J'essaye de partager ma ignorance, pas trop non plus, je suis pas à mon avantage, ça fait un moment quand même. Et j’acquiesce légèrement. J'ai la gorge sèche, c'est précipité et irréfléchie. Le temps des changement. C'est spontané, c'est salle, ça pique et ce n'est pas mes restes de corde vocale qui l'on provoqué. De sentiment rongeur, d'une Voix qui se rencontre. Je vois le crochet se rapprocher. Et de mes mains je fais un rythme improvisé. ***

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Les pensées du médecin ont un goût métallique, le goût du sang qu'il est prêt à verser. Le sien.
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Helhar'sen secoue la tête, comme pour chasser ces sombres pensées, et offre un sourire triste à Ubara-Tutu
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*** Je suis ne suis pas embetée le moins du monda par le ton. C'est au contraire agréable, sérieux, un peu valorisant surement, dans un sens, je le cherche. Son attention est aussi agréable. Si j'avais un beau sourire je ne l'économiserais pas, dommage pour lui, je n'ai que des bouches tordues à lui proposer, au mieux. J'hésite et fini par en mettre une. ***

*** Je resterais bien deviser plus longtemps, on doit former un drôle de couple, sans parole, douteux. C'était un échange pas un salon de thé, où j'aurais pu l'observer du coin de l’œil en discutant de tous les sujets qu'il amènerait sur le tapis. Un tapis où je me vautrais de plein gré. Ce n'est pas le lieux. Je foulerais le sol, je l'embrasserait sûrement, j'y dormirais avec mes os froid, des souvenir tortueux et l'absence d'un jardin pour faire pousser mes vieux os. J'emet mon adieux le plus cordiale, puis repart en caressant doucement ma sacoche. ***