*** Népenthis avait fini sa journée de travail. A l'approche de la période hivernale, le travail était allégé, par la période de repos nécessaire pour beaucoup de plantes dont elle avait la charge.
Tant mieux pour certains côtés, moins bien pour d'autres.
Si elle pouvait ainsi passer des heures chez elle à s'exercer à contrôler la télépathie, le fait d'être moins occupée laissait aussi son esprit libre de se souvenir de Hal'Bin.

C'est pour se changer les idées qu'elle décide d'aller flâner du côté des Serres. S'intéresser à une essence, à une fleur, un arbre, se perdre dans les méandres de ses racines ou de ses nervures...

Parmi la foule des promeneurs, elle redevient une simple krolanne. Elle se dirige vers une serre, la plus petite.
Un petit parterre d'Oïdches bleues dans cette dernière est toujours un plaisir à regarder.
Elle entre dans la serre, suivant le petit chemin tracé parmi la végétation. Habituée du lieu, elle le suit, vers les coins moins fréquentés. Népenthis aperçoit enfin le banc sur lequel elle a l'habitude d'aller s'installer qui semble déjà occupé par un krolanne à la mine taciturne.

Qu'à cela ne tienne, elle s'en approche. De toute façon, elle n'a pas non plus une mine respirant la joie de vivre en ce moment.
Au pire, elle a son calepin qu'elle n'aura qu'à sortir pour dessiner si elle n'a pas envie de parler.
Etrange... une sensation bizarre en elle... pourquoi ? Un nouveau pouvoir dû à son état ? ***

*** Bon, au moins, elle ne sera pas embêtée par un bavardage incessant, le krolanne n'ayant pas l'air plus loquace qu'elle.
Et puis quoi ? Elle a un truc sur le nez ? Pourquoi a-t-il cette expression intriguée ???

Au moment où elle s'installe sur le banc, une pensée arrive... ah tiens, Nashoba ! Toujours un plaisir de communiquer avec lui.
Elle essaie de rester la plus naturelle possible alors qu'elle accepte la pensée dans son esprit.
Elle s'est entraînée chez elle devant un miroir à recevoir et envoyer des pensées sans rien laisser paraître à l'extérieur, même pas un froncement de sourcil.

Mais si la première partie de la pensée est intrigante, la deuxième partie la surprend : elle jette un regard en coin au krolanne assis à côté avant de sortir son calepin et un crayon.
Pendant qu'elle commence à tracer les premiers traits, elle lui répond ***

*** Plus aucun doute, à côté d'elle était assis Nashoba.
Népenthis continuait son dessin du parterre devant elle, tout en jetant de temps en temps, du coin de l’œil, quelques regards au krolanne assis à côté d'elle. ***

*** Elle se tut, son regard croisa un instant celui du krolanne avant de le reporter sur son dessin ***

*** Népenthis, toujours la tête penchée sur son croquis, esquisse un sourire gêné ***

*** Elle fait un discret signe de tête à la pensée qu'elle reçoit ensuite, en signe d'acquiescement, qu'elle masque en repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille ***

*** Il revient à la "nouvelle"... zut, il n'a pas la mémoire courte, celui-là.
Népenthis pose son crayon, croise son regard avant de porter le sien plus loin, comme pensive, ou cherchant l'inspiration pour continuer son dessin. Peut-être que son anecdote le fera relativiser et même sourire. ***

*** Népenthis interrompt sa pensée, préférant ne pas donner trop de détails, lui laissant le choix d'en savoir plus ou pas.
Elle reprend ***

*** Du coin de l’œil, elle lance un rapide regard au krolanne assis à côté d'elle. ***

*** Népenthis reste les yeux fixés au loin pendant qu'elle reçoit les premières pensées de son interlocuteur.
Pas de moquerie, pas de questions au sujet de son anecdote. Attitude polie. Népenthis apprécie cette élégance.
Elle comprend cependant qu'il a fait ce qu'elle n'a pas eu le cran de tenter : parler à l'autre de ce qu'il lui arrivait. ***

*** Elle stoppe sa pensée quelques instants avant de reprendre ***

*** Elle tressaille légèrement lorsque Khan s'adresse à elle de vive voix. Il n'a pas tort. Rester silencieux trop longtemps finirait par paraître suspect s'ils venaient à être surpris ou observés, bien que l'endroit soit isolé des chemins habituellement fréquentés.
Népenthis se tourne vers lui, lui répondant également, à mi-voix. ***

*** Népenthis quitte l'extrémité du banc où elle se trouve pour se rapprocher : elle déchire une page de son carnet qu'elle pose sur le livre de Khan et lui tend un crayon. Si on les voyait discuter avec feuille et crayon en mains, on pourrait en déduire qu'ils discutent techniques de dessins. A mi-voix également, elle lui répond ***

*** Elle tourne la tête vers lui pour poursuivre, toujours à voix basse ***

*** Un rapide regard vers des krolannes au loin pour revenir sur son interlocuteur, en faisant semblant, avec son stylo, de retoucher un trait sur le dessin imaginaire alors qu'une pensée part vers Khan ***

*** Népenthis observe le dessin naître sous les traits de Khan, écoutant avec attention sa description de son Kil natal.
Elle veille, dans sa réponse, à parler sous forme de généralités. Si leur conversation venait à être écoutée, il s'agirait simplement de deux krolannes parlant de ces "monstres" que sont les lanyshtas... comme beaucoup le font. ***

*** Elle fait mine de corriger un trait au dessin qu'il vient de faire, en rajoutant, en réponse à la dernière pensée de son interlocuteur ***

*** Népenthis retire sa main, laissant apparaître les quelques corrections apportées : une ligne de perspective un peu rectifiée, un rayon de soleil pénétrant dans une baie vitrée. ***

*** Elle le regarde sourire, interrogative, le temps de percevoir sa dernière pensée.
Elle répond à son interlocuteur par un sourire ironique, son regard bleu-gris le fixant. ***

*** Népenthis le regarda, cherchant à savoir s'il bluffait. Mais il avait l'air sincère. ***

*** Népenthis porte son regard au loin, à travers les verrières, pour dissimuler son expression à son interlocuteur avant de répondre à sa deuxième pensée ***

*** Elle esquissa un sourire ironique à la dernière remarque ***

*** Elle reposa son regard sur lui en ajoutant ***