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Bureau d'investigations privées
Ouvert à tous |
Éléa Dradecis
Passeurs de temps
Kil'sin
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Le Julung 12 Fambir 815 à 17h58 |
Adrien Dao ? Il faut pas long à la jeune fille pour faire le lien avec le nom gravé sur l’enseigne. Et comprendre du même coup qu’elle est dans un sacré pétrin. Elle jette un regard neuf sur le bureau : envisage le guano, aperçoit le fondement du nouveau venu et élude le foutoir. C’est qu’il n’est pas vraiment reluisant.
Dans le canapé, c’est petit, râblé, broussailleux et chenu. Et ça à l’air coincé.
Voilà, voilà…
Mais… Attendez voir… Adrien Dao ? Le nom de l’enseigne, oui… Mais il y a autre chose aussi… Un… écho.
Un long silence s’installe à peine distrait par de légers roucoulements.
Un ange passe.
À moins que ce ne soit une esperluette cendrée.
Finalement, le canapé gémit, sortant la jeune fille de la transe où elle s’était plongée.
Il y a urgence : sous l’échoué niche tout une famille de gallinettes poudreuses qui risque l’étouffement. C’est le moment de prendre les choses en main. Ce qui permettra de repousser un peu la confrontation avec le maître des lieux.
D’abord, les présentations. Rapides, parce que le temps presse.
Moi c‘est Éléa.
Grand geste du bras.
Et ça… (Il faut trouver le mot juste.) Ce sont… des… réfugiés. (Exactement.)
Dans une tentative (un peu vaine, il faut bien se l’avouer) de s’innocenter d’une partie du chaos, elle montre du doigt le postérieur qui pointe hors du canapé.
Mais je ne connais pas du tout ce monsieur.
Comme si ça suffisait pour expliquer tout l’absurde de la situation.
Elle se rapproche finalement de l’objet devenu mi-mobilier – mi-krolanne, s’empare des jambes qui en dépassent, calle ses pieds contre ceux du meuble et se met à tirer de toutes ses forces.
Si vous voulez m’aider, monsieur, c’est le moment de pousser.
Quant à savoir à qui elle s’adresse…
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- Ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle.
- Comment savez-vous que je suis folle ?
- Il faut croire que vous l'êtes sinon vous ne seriez pas venue ici. |
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Drop' Dee
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Matal 17 Fambir 815 à 14h36 |
Il fait noir.
Cela rappelle vaguement la fois où Drop’ Dee est resté coincé dans le terrier d’une famille de Kiwis Khoulis. Naturaliste de formation il enquêtait sur le mode d’éducation des oiseux fruits de la région. Une contorsion dans le boyau d’entrée du terrier et un éboulis plus tard, il allait passer deux semaines avec le couple d’oiseaux et leurs oisillons. Sa barbe datait de cette époque. Elle offrait une protection à son visage quand les petits jouaient avec son nez et elle servait de garde-manger lorsque les Kiwis Khoulis lui donnaient la becquée.
Se nourrir d’insectes et d’eau de pluie ça vous forge un homme.
Le noir n’est pas la seule chose qui lui rappelle le terrier obscure.
ça grouille.
ça piaille.
A dire vrai ça jabote sans vraiment piauler, mais en gardant le rythme saccadé d’un frisouli gazouilleur et ce petit picotement de bec, plus contondant que piquant :
Ce sont des gallinettes poudreuses.
Incroyable, que font ces oiseaux nicheurs limicoles ici ?
On lui attrape les jambes. Il espère que ce n’est pas un potamochère comme celui qui l’a tiré du terrier des Kiwis Khoulis mais Drop’ Dee est prêt à se défendre.
On l'entraîne en arrière et...
...lumière.
Drop’ Dee fait la culbute il se retrouve assis sur une gamine geignarde allongée par terre.
C’est certainement la fille de la femme en détresse.
Il soulève une gallinette restée accrochée à son pull et la met au chaud dans sa barbe le temps de retrouver le reste de la bande de piailleuses.
Citation :èp rïçè rïçcyn k’îpayd, kïqèpyçd, x’yèë cy kïkyqë ay âïçèèyd ?????!!
J'entrave pas une broc de ce que vous bavez les amis.
Causer moi krolanne.
Elle est où la bonne femme à sauver ? |
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Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur
Kil'sin
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Le Matal 17 Fambir 815 à 17h46 |
La petite dame broussailleuse s'ébroue et jacasse.
Il apprend son nom.
Éléa.
Le reste n'est que bla-bla-bla-piou-piou.
Elle parvient, plus par détermination que par foce brute, à extraire un être aussi broussailleux qu'elle du sofa. Ils doivent être de la même race. Lui est un mâle plus mûr. Très barbu mais moins chevelu, ce qui lui donne un coefficient de broussaille sensiblement équivalent. Le nouvel intrus se vautre donc de tout son fessier sur l'intruse de longue date (voire même l'intruse professionnelle, car c'est visiblement une pro de l'incrustation dîte totale).
Un détail titille l'oreille de l'enquêteur. C'est que c'est un fin limier cet Adrien.
Le barbu s'exclame en patois du kil'dara avant d'utiliser le krolane commun. Cela ne fait aucun doute. Et le fait qu'il vient de passer des semaines dans ce kil ne diminue en rien le mérite qu'il se donne d'avoir noté ce fait. (il doit bien l'admettre, après une si longue absence, il reprend du service à reculon. Une petite victoire à la fois.)
Toujours à son bureau, visage impassible mais sur le bord de la crise de nerfs, Adrien cherche en vain un calepin sur le bureau puis en sort un de sa poche de veston de laquelle il extirpe aussi un petit crayon.
Commençons par le début si vous le voulez bien. Depuis combien de temps avez-vous quitté le kil'dara, que faîtes-vous au kil'sin et qui est cette dame dont vous parlez ?
En attente d'une réponse, Dao tapote les pages blanches de son nouveau carnet tout neuf.
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Drop' Dee
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Julung 19 Fambir 815 à 10h54 |
Allons bon ! Il y a aussi un type avec la gamine qui lui sert de coussin.
Avec de la chance c'est le mari où l'amant et il va s'en prendre à Drop' Dee.
Un rapide coup d’œil le renseigne sur les lieux : une volière d'espionnage.
Ici on utilise les Androïdaes et les oiseaux pour espionner les honnêtes gens.
Il imagine très bien les pipitrouilles menues fairent le guet dans un jardin public, pendant que les aras pesteurs enregistrent les conversations secrètes de leur cible, dans leur tête de piaf.
Tout ce beau monde revient alors ici, faire leur rapport à l'Androïdae chargé de compulser les données et de rédiger un rapport.
Voilà donc comment ils savent pour Drop' Dee ! Ce n'est pas les égouts de la ville qu'il aurait du surveiller mais les corniches et les toits du Kil. A dire vrai Drop' Dee se souvient maintenant d'un étourneau à l'air torve qui le regardait par en dessous en venant ici...
Je suis mandaté par le muséum d'histoire naturelle de Kil'dara pour une mission naturaliste de plusieurs mois en milieu urbain.
Je recense les nids de gargouillons, les colonies d'insectes phytophages aux abords des habitations, l'évolution des rats...
*** Regard appuyé. ***
Quant à la dame qui vient de pousser un cri de détresse, finalement j'imagine que vous avez les choses bien en mains ?
Dans un recoin de la tête du petit homme.
« Le Rat : “On peut savoir pourquoi tu déballes toute ta vie à cet inconnu ?” »
« Il a un CARNET ! »
*** Sourire forcé. ***
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Éléa Dradecis
Passeurs de temps
Kil'sin
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Le Vayang 20 Fambir 815 à 16h56 |
Voilà que le broussailleux prend ses aises. Ça commence à peser sur l’estomac de la jeune fille. Pas que le bonhomme soit un poids plomb, remarquez. Mais il faut bien se l’avouer : elle a comme une lourdeur au niveau de l’abdomen. À moins que ce ne soit les petits pains qui ont constitué son petit déjeuner. Faut dire, vu la tronche du vendeur, c’est pas étonnant que ça lui remue l’intérieur.
Grüüüü, fait l’Estomac.
Et que ça continue à tailler la bavette à califourchon sur ses entrailles. C’est bien la première fois qu’on la prend pour un divan.
Ça va, je ne vous dérange pas trop ?
Aigre, le thon. Sûrement un rapport avec l’état avancé des petits pains fourrés.
Parce que c’est vrai qu’on est pas mal, là, à discuter, peinard, décontracté du banc.
Acide, un peu, aussi. C’est la faute à la sauce : poisseuse, couleur charbon… À croire qu’on lui a servi de la matière noire en guise de garniture.
Non, mais vraiment, faites comme chez vous, je m’en voudrais que vous vous sentiez mal à l’aise.
Caustique, surtout. Le genre corrosif qui ne laisse pas indifférent. Pas que ce soit mauvais, voyez-vous. Non. C’était dégueulasse. Pour preuve : les gypaètes ont fait un festin du reste de petit pain.
Vous allez bouger, oui ? Parce que là c’est pas un cri de détresse qui va vous agresser, Monsieur le mandaté. Alors vous allez virer vos miches de ma brioche... TOUT DE SUITE !
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- Ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle.
- Comment savez-vous que je suis folle ?
- Il faut croire que vous l'êtes sinon vous ne seriez pas venue ici. |
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Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur
Kil'sin
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Le Vayang 20 Fambir 815 à 17h32 |
Adrien, toujours à son bureau, note.
C'est que ça fait partie du métier, noter.
Et puis il a tout ce qu'il faut entre les mains, à quoi bon se priver ?
Il se met donc à l'oeuvre.
Mandat - Musée d'histoire naturelle - Kil'dara - Mission Naturiste - Plusieurs Mois - Milieu urbain. (vérifier le tout avec le Doc)
Recensement de:
nids de GARGOUILLONS (à vérifier),
des insectes phytophages près des habitations,
des rats (milieu urbain).
NOM: ? (à vérifier)
Lien de parenté avec la petite ? De parentalité ? Broussaille héréditaire ou fruit du hasard ?
Éléa : petite, sale, aime les oiseaux, malpropre, insalubre, parle très bien le krolane, langage coloré.
"virer vos miches de ma brioche" - très bon, se souvenir.
Impassible, il relève le regard vers les deux intrus puis s'attarde au barbu.
Auriez-vous l'aimabilité de vous remetrre sur pied avant que la petite n'explose ? Elle a déjà bien assez sali l'endroit comme ça.
Vous avez un nom monsieur ... ?
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Drop' Dee
Travailleur de Cellule
Kil'dara
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Le Luang 23 Fambir 815 à 10h53 |
Drop’ Dee se relève. Il sera alors plus aisé de partir en courant s’il est en position verticale. Il s’époussette, en prenant soin d'éviter ses cheveux où sont encore blottis les gallinettes poudreuses. Il repère la porte encore bâillante et se place dans un parfait alignement avec cette dernière. Il prend une grande inspiration et...
Je m’appelle Drop’ Dee, mais c’est pas moi. Je veux dire j’ai rien fait, enfin c’est pas ma faute. Je sais rien.
*** Une goutte de sueur pointe son nez à la naissance du cuir chevelu. ***
Moi, je venais en rapport aux rats vous voyez. J’ai reçu un message d’une grande dame. Genre de la haute et plutôt bien fichue, enfin je crois...
*** La goutte tire et pousse, mais elle est encore accrochée à une mèche. ***
Désolé pour la petite. C’est votre fille ? Elle est bien mignonne. Elle vous ressemble… voila...voila...
Dans un recoin de la tête du petit homme.
« Le Rat : “Je croyais que ce type était un androïdae ? La petite est aussi un automate ?” »
« Cuillère en sucre et touillette merdeuse ! C’est vrai qu’il est bien imité le gaillard. »
Complètement plongé dans son monde intérieur, dans lequel il répond à un rat fantomatique dont il nie d’ordinaire l’existence, Drop’ Dee quitte lentement le couloir de sécurité qui le mène à la sortie pour se rapprocher de l’enquêteur. Il se penche au dessus du bureau et tend un doigt vers le visage incrédule. Il appuie sur le nez.
Incroyable ! On jurerait de la vraie peau ! Les yeux aussi ont l’air...
*** La goutte se libère enfin. Elle passe les trois rides qui lui barrent le chemin, se jette le long de l’arête du nez et reste suspendue, la tête à l’envers, comme une limace de verre. Le reste de la horde de limaces de verre tente alors une sortie en nombre. ***
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Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur
Kil'sin
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Le Merakih 11 Marigar 815 à 15h02 |
Adrien, plutôt apathique depuis le début, se lève d'un coup en laissant choir son carnet de notes sur son bureau. Sa chaise tombe à la renverse contre le mur alors que par réflexe sa main cherche son flingue à sa ceinture.
Peine perdue. Voilà belle lurette qu'il l'a perdu au Kil'dara. Et c'est une chance pour le barbu aux mains baladeuses.
L'enquêteur encaisse le choc.
Son local n'est plus que détritus et fientes, son sofa est une perte totale... Le plancher, le plâtre, le lustre, les fenêtres. Tout ce mal qu'il s'est donné. Et puis il y a une fille qui défend sa volaille et un barbu du Kil'dara qui fait le mariole. Depuis tout à l'heure que sa cervelle tourne en rond à trouver des liens possibles entre ces éléments, à trouver un sens. Car c'est ce qu'il fait, l'Adrien. Il suit les fils des toiles d'araignées, il remonte aux sources et trouve.
Mais il n’y a pas de lien à trouver ici. Il n'y a qu'absurdité et entropie à l'œuvre.
Non mais ça va pas ? , hurle Adrien à l'adresse du soit disant naturaliste, Vous allez m'enlevez vos pattes de mon visage et m'expliquer ce que vous foutez ici, et en vitesse !
Puis, dirigeant tout son attention sur la jeune femme, il pointe un doigt menaçant vers elle et hurle de plus belle.
ET VOUS AUSSI ! ET QUE ÇA SAUTE !
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