*** Pensée :

Elle dessina du bout du doigt un cheval et le nuage sembla épouser le trait dans les airs qu'elle venait de former.




"Avec de l'imagination le monde revêt une toute autre dimension ! Croyez moi Monsieur Danthos !"

Puis elle regarda l'horizon et lui dit un peu précipitamment :

" il va nous falloir rentrer, sinon la nuit va nous surprendre et nous coincer ici plus vite que prévu !"
***

*** S'étant perdu dans l'atmosphère onirique que répandait autour d'elle la Libraire, il en était venu, lui le Prospecteur-toujours-terre-à-terre-et-sérieux à en oublier les contraintes de ce monde. A croire qu'un instant lui aussi avait pu s'évader.
Les paroles de la la Lanyshta était sans doute vraie, avec leurs talents peut-être pourraient-ils s'affranchir des barrières physiques de ce monde. ***

*** Affichant un grand sourire, il se dirigea vers les échelles en tendant sa main vers son interlocutrice. Même s'il doutait qu'elle ait besoin ou ne veuille de son aide. Alors que l'inverse... ***

*** Mettant fin à ses propos, il commença à vérifier la fermeture de ses diverses poches. Histoire de ne blesser personne en bas. ***

*** "Et bien...c'est à dire que...."

Elle tritura une mèche et avoua :

"j'ai un peu peur du noir....voilà...il y a toujours des choses étranges dans les forêts la nuit."

Elle s'avança à son tour vers la sortie lorsqu'il eut l'audace de penser brûler un ou deux de ses livres !

Écarquillant les yeux, elle s'offusqua (un peu) :
"pardon !
p.a.r.d.o.n !!
mais c'est impensable !
on ne brûle pas les livres !
c'est interdit, c'est ...c'est ...impensable !"

Alors qu'elle expliquait à Danthos le sacrilège qu'il avait osé formuler, le vent au dehors s'était levé, de la légère brise,
il se mit à grossir fortement,
si bien que les branches de l'arbre vinrent claquer contre les volets.
Le vent s'engouffra à l'intérieur de la cabane.
D'une bourrasque violente il éteignit le feu.
Les volets claquèrent à nouveau.

Freya se recroquevilla au sol.

"je vous avais dit....il ne faut pas vouloir brûler les livres."



Elle mit les mains sur ses oreilles et rentrant la tête dans ses genoux.

Dehors,
le ciel était devenu gris foncé et des cordes de pluie se remirent à tomber. ***

*** Il semblerait que son humour soit vraiment désespérant, il aurait du écouter les conseils de ses proches.
Il était là, impuissant, assistant au déluge que ses mots avaient déchainés. Les quelques syllabes qu'il avait prononcé, articulées entre elles par un brin d'humour non partagé, avaient fait jaillir en Freya une averse de colère, un flot de terreur, qui désormais se fracassait contre la cabane toute entière.

Tentant de la rassurer, il se mit en tête que des paroles apaisantes et un contact doux la ramènerait dans la réalité.
La prenant donc entre ses bras vigoureux, il essaya de la raisonner. Comme si sa peur était en lien avec la violence de la tempête approchant vers eux.

Mais rien n'y faisait. Quand bien même il essayait de crier, c'est comme si nul son n'atteignait ses oreilles. Et qu'il la secoua de plus en plus fort n'eut guère de meilleur effet.
Il était désarçonné.
Note pour plus tard : les mots ont un poids. Chacun les calibrant à sa manière...

Au fur et à mesure que la tempête approchait, les coups de tonnerres se faisaient menaçant. Apeuré à l'idée que la cabane toute entière ne se transforme en cheminée géante, avec comme foyer une brochette de Lanyshta, il s'arrêta de tout mouvement.
Comme inanimé, figé. Contenant en son fort intérieur des images et sensations, attisant la curiosité et appelant à l'aventure.
Du livre, son corps en était la couverture, immuable malgré le temps se déchaînant sur ses coutures. Tandis que son âme était tel le flot de mots qui envoutait le moindre de ses lecteurs. Et en occurrence, sa lectrice.
Car tout son esprit tentait de percer dans celui tourmenté de la jeune Krolanne.

Essayant par télépathie de la rassurer, il ne cessait de maintenir le contact avec son esprit troublé. ***

« Voyez...
Vibrez...
Vivez....
Ceci est Notre histoire! »

*** Elle n'aimait pas la nuit, la nuit depuis la disparition de ses parents était porteuse de cauchemars, de peurs cachées, de noir.
Et l'orage qui grondait au dehors remplissait la cabane par son roulement de tambour.
Il avait noyé le soleil, plongé l'astre dans l'obscurité.
La pièce de bois aussi était dans l'ombre.

Les bras de Danthos vinrent se poser autour d'elle,
elle en fut surprise,
mais la peur qui l'envahissait était plus forte.
Elle savait qu'elle y était pour quelque chose, comme le battement de l'aile du papillon....
à l'autre bout de la cité....et le vent qui apparaît au sommet de l'arbre.

Puis elle entendit ses pensées.
Il communiquait avec elle mentalement.
Elle en fut si étonnée qu'elle se calma un peu.

Puis elle saisit au vol une image, une image magnifique,
qui attira son esprit entre les pages d'un livre peuplé de légendes et d'histoires.

Elle releva la tête, plongea ses yeux dans ceux de Danthos intriguée.

Au dehors l'orage continua sa course folle et partit vers l'ouest;
laissant derrière lui une terre détrempée, et une nuit qui pointait le bout de son nez.

Alors elle lui murmura :

"les livres se sont les arbres,
si vous brûlez les livres,
vous brûlez les arbres !"

Puis maladroitement elle fit une boule d'énergie dans le creux de sa main,
qu'elle lança vers le foyer éteint.
Elle n'était pas très violente, mais l'étincelle fut suffisante pour ranimer un petit feu.

La lueur redonna vite à la cabane. ***

*** Le calme après la tempête.
L'expression aurait pu naitre en ce jour, mais apparemment d'autre en avez payé l'expérience.

Comme si son énergie s'était vidé, il se s'affala sur le bout de tissu le plus proche qui trainait.
Humidifié par la pluie battante quelques instants auparavant -à moins que ce ne soit de sa propre sueur?- il chercha du regard le thé. Celui-ci jonchait à l'endroit même où ils l'avaient laissé. Sans doute le côté sacrée de ses feuilles, du moins aux yeux de la libraire. ***

*** Sa tête encore remuée par les instants précédents, il n'aurait su dire s'il faisait allusion au chaos qui avait suivi la frayeur de la Lanyshta ou l'énergie qui sorti comme par enchantement de sa main.
L'effervescence de sa boîte crânienne dégageait une quantité improbable d'interrogations, à commençait par une première ***

*** Et de sa main il pointait les arbres, la désolation qui se rependait dorénavant vers l'ouest, ainsi que la cheminée qui de nouveau apaisait l'atmosphère tout autant qu'elle la réchauffait ***

*** Elle leva les mains en l'air et dit comme pour se défendre :

"Je n'y suis pour rien...enfin pour le dehors,
je...je ne contrôle pas ça."

Elle se frotta la main, embarrassée, car malgré la confusion,
il était évident que sa façon d'allumer le feu n'était pas passé inaperçu.

"Je...je commence à peine, j'ai encore un mal fou à le contrôler d'ailleurs....
c'est...délicat,
difficile,
compliqué,
ça se dégage de moi...
ça picote dans les doigts,
ça fait des fourmillements,
et puis après ça part...
le problème c'est que cela peut partir un peu n'importe où..."

Elle essaya de rire un peu :

"imaginez vous, Danthos, j'aurai très bien pu me tromper et vous faire flamber à la place de ce foyer !
mais j'avoue,
que je dois être plus douée pour allumer un petit feu...."



Elle passa la main dans ses longs cheveux blancs pour tenter de les réordonner un peu.
***

*** Le Prospecteur lâcha un grand rire. Du genre de ceux qui plus tonitruant qu'une tempête, mettrez l'expression "le calme après la tempête" en défaut.
Et pour l'occasion, il remplit toute la cabane de sa chaleur contagieuse. A moins que ce ne soit le feu provoqué par la mutante qui ne consume toute la cabane. Mais il remarqua aussi tôt que le deuxième sénario n'était pas en cause.

Dévoilant son sourire encore plus blancs que les cheveux qui depuis tout à l'heure l'avait hypnotisé, il lança d'une voie aux éclats ***

*** S’essuyant les larmes qui tentaient de s'échapper de ses orbites, il tourna ses yeux dorénavant secs vers l'âtre flamboyant.
Puis automatiquement il regarda ses mains.
Puis à nouveau ce feu qui rayonnait dans l'idyllique repère si haut perché. ***

*** S'arrêtant, le regard fuyant à travers la fenêtre, il scruta la paume de ses mains comme à la recherche de quelque chose qui visiblement n'était pas là ***

*** Elle dût bien rigoler aussi, car depuis leur rencontre plus tôt dans l'après midi, il était vrai, vu sous cet angle qu'elle avait, bien malgré elle, attenté par deux fois à la vie de Danthos.

"Monsieur Danthos !
arrêtez de croire que je suis une assassine !
vous savez pertinemment que la chute du livre était fortuite...
mais si maintenant vous me provoquer !!"

Elle fit mine de se mettre en colère et déclara d'une grosse voix :
"je vais vous calciner sur place!!!"

Avant d'éclater de rire à nouveau, laissant le son de sa voix ricocher dans les murs de la cabane.

Puis reprenant son sérieux :

"vous n'êtes pas au bout de vos peines,
Danthos,
et vous êtes bien loin je le crains de pouvoir caresser l'ensemble de cette vérité....

Contrairement aux échos que j'ai pu entendre des autres....
je n'ai pas eu de migraine à proprement parlé.
Des petits maux de tête, superflus.
Mais le plus déroutant je vous dirai,
c'est cet apprentissage que nous devons faire plus ou moins seuls,
puisqu'il n'y a pas de Maître pour nous guider....
pas d'anciens connus j'entends...enfin moi je n'en connais pas
et je me doute que les gens restent discrets.

Mais je ne pense pas que cela soi une fatalité en soi !
J'aime bien cet état, même si je ne le maîtrise pas vraiment encore,
il faut cultiver les différences,
elles ouvrent tant de possibilités variées !"

Elle lui sourit.

Pensée : ***

*** Danthos acquiesca avec le discours de l'autre Lanyshta présente.
Lui aussi se souvient à quel point il s'était finalement senti seul après cette transformation.
Malgré la présence d'une sphère de pensées connectant tout les mutants désirant d'échanger entre eux, la solitude primait dans son ressenti.
Découvrir dans quels buts, par quels moyens, et surtout pourquoi lui et un tas de loufoques personnages...
Il était clair que ce n'était pas pour bâtir un groupe d'élites, loin de là.
Et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il se rendait souvent dans le Bureau et planifiait déjà une excursion à l'Extérieur.

Puis lorsque la pensée étrangère pénétra dans son esprit sans qu'il puisse ne rien y faire, il détourna la tête ***

*** Grand soupir, comme pour laisser échapper en lui ce complexe source de frustration ***

*** Sentant l'atmosphère se refroidissant suite aux quelques apitoiements qu'il s'était permis sur son statut de mutant-sans-pouvoirs-de-mutants, il reprit avec un large sourire ***

*** Cette fois ci elle rigola de bon coeur :

"et bien Monsieur Danthos,
si,
je cuisine fort bien,
mais pour une seule personne du coup je suis limitée
et je me mets plus devant les fourneaux.
Et même si vous le croyez, je ne brûle pas mes plats !"

Elle agitait l'index en l'air tout en parlant.

"Après mes talents....je n'irai pas jusque là, j'ai...enfin j'ai un mal fou à maîtriser ces nouveaux dons.
Et je...enfin...vous avez vu dehors.
Je ne fais rien...enfin je crois...rien vraiment...
C'est pour cela que je ne veux pas sortir de ma librairie,
avec les livres je ne fais de mal à personne."

Elle croisa les bras et s'allongea sur le sol, les mettant ainsi derrière sa tête; elle continua :

"je crois que le vent...le vent est apparu à la mort de mes parents...
mais je n'ai jamais vraiment compris comment cela se produisait..."

Elle ferma les yeux et soupira :

"bon et ben va falloir rester ici, mais je suis navrée pour vous,
je crois qu'en guise de repas,
je ne pourrai vous proposer que de la soupe." ***

*** Il regarda la rêveuse à la blanche chevelure avec un de ces airs gênés, celui que l'on sort à l'annonce de la perte d'un être qui nous est cher.
Seulement là, c'était pour un tarif de groupes avec réduction pour le statut parental.
Il rebondit néanmoins sur les dernières paroles qu'elle émit avant de creuser le vrai sujet abordé ***

*** Devant l'air incrédule de la Lanyshta il reprit ***

*** Fouinant le fond de son sac, il tenta de retirer la lame enfoncé dans la chair meurtrie de son interlocutrice ***

*** Mais sortant victorieusement le reste de nourriture acheté la veille sur les estaminets, il arbora de nouveau son velu sourire en jetant à l'attention de la Libraire le bout de pain ***

*** Elle attrapa la miche avec une dextérité surprenante,
et elle même parût étonnée.

"bon et bien, je vais nous préparer quelque chose alors,
mais je vous prierai d'être tolérant, car cela restera des plus modestes."

Elle partit vers l'unique placard et chercha de quoi réaliser
un souper....correct.
Des aromates, coriandre, gingembre, des nouilles, une fiole de sauce soja.

Elle fit chauffer de l'eau et mélangea le tout,
ajoutant les nouilles une fois que l'eau frémissait.



Une odeur faisant penser à un soir d'été en plein bord de mer de chine s'échappait de la marmite.
Elle plongea une cuillère en bois dedans
et mélangea avant de remettre le couvercle.

"Je vous laisse trouver deux bols là-bas " dit elle en pointa du doigt l'étagère surélevée.

"Cela va être prêt sous peu."

Elle le regarda partir chercher les bols et continua :

"Le vent....vous voulez savoir pour le vent....j'ai l'impression qu'il me suit....pour ne pas dire me poursuit....suivant les moments... mais je n'ai pas encore pu....savoir ce qu'il voulait."
***

*** Se dirigeant dans la direction indiquée, il mit quelques instants à prendre deux bols de terre cuite.
S'arrêtant un instant, les paroles de Freya firent écho dans sa tête. C'était le genre de question que chacun se pose. Le sorte d'interrogations qui pour certains prend la forme du vent, pour d'autres une envie d'évasion.

Tendant les gamelles, il attendit qu'elle les remplisse du délicieux bouillon.
L'eau à la bouche, il croisa son regard ***

*** Reniflant les douces odeurs des épices se mélangeant avec le doux parfum de la mutante, il ponctua son questionnement ***

*** Elle fit le service et tendit à Danthos la gamelle.

"Comment le faire parler ?"

Elle plongea son regard dans le bouillon qu'elle tenait.

"C'est une question en effet qui mérite réflexion.
Le vent et moi...oui nous sommes liés.
D'une certaine manière, depuis la mort de mes parents.

Il m'a tenu compagnie, chaque jour.
Mais je n'y avais pas prêté attention.

Cela s'est accentué je pense depuis mon nouvel...état ?
Si je puis dire ainsi.
Et ce qui me parait ....effrayant c'est que j'ai l'impression qui agit en fonction de mes sentiments.
Voyez les dégâts du dehors....
Et c'est de plus en plus imprévisible,
cela m'angoisse je dois vous l'avouer."




Elle porta le bouillon à ses lèvres et en but une petite gorgée.
Chassant du regard des images qui lui venaient en tête. ***

*** Portant le bol à ses lèvres, il laissa le chaud mélange infuser dans son corps en même temps que le récit de la libraire pénétrait son âme.
Il était marrant de voir comment les êtres arrivent à se focaliser sur les détails infimes, pour les rattacher à des significations plus importantes. En l’occurrence, la blanche Lanyshta avait-elle un lien avec les éléments? Le vent avait-il une quelconque signification? A moins que ce ne soit l’œuvre de l'esprit...

Mais quelque soit la réponse, ce n'était pas elle qui comptait.
Du deuil de son père et des autres qu'il avait affronté, Danthos se souvient des questions qui le tourmentaient sans arrêts. Et il se souvint que d'y trouver des solutions était futile.
Tout d'abord parce que c'était presque impossible. Mais aussi parce que le but de cette introspection était de permettre à l'esprit, tourmenté et endeuillé, de faire son cheminement vers la félicité. ***

*** Rire tonitruant, rappelant le tonnerre qui à peine l'instant d'avant retentissait dans la vallée ***

*** L'oreille tendue à l'explication de Danthos,
elle poursuivait la dégustation de son breuvage.
Elle le finit et posa son bol de terre cuite vide près du feu.

"vous pensez sérieusement ce que vous dites ?"

Elle le regardait avec des mirettes bien arrondies.
Elle fit une nouvelle boule d'énergie au creux de sa main
et la fit rouler dans sa paume.

"vous savez ce que cela fait ?
la première fois,
je me suis vraiment demandée d'où cette forme d'énergie provenait.
J'ai pensé un temps que le collier pouvait en être la cause...
mais non...enfin pas directement je crois et
donc je me suis résignée sur le nouvel état que j'avais.
Ce qui ne veut pas dire que je le maîtrise
et cela me fait très ....peur."




Elle chassa la boule d'énergie en refermant la main dessus et
posa ses doigts sur le col de sa chemise pour caresser machinalement
son pendentif.

"j'ai des difficultés à maitriser ce don...
et suivant mes émotions cela...
dérape...
vous voyez bien ce que cela peut donner.
Alors avant de dire que c'est splendide....comprenez moi....
j'aurai même pu vous envoyer voler sur la cime des arbres ....."

Elle baissa les yeux vers le feu, véritablement embarrassée de ce qu'elle aurait pu déclencher.




***

*** Les yeux également rivés vers le brasier, le Prospecteur observait avec fascination le crépitement du bois jadis humide. Le tourbillon de flammes faisait virevolter à son élégante manière des braises encore incandescentes, sorte de danse du feu.
Il le regardait, et tandis qu'il se demandait avec quelle idée en tête les premiers hommes avaient réussis à s'en approprier aussi bien la chaleur vitale que le brasier mortel, il plongea ses iris dans ceux de son interlocutrice ***

*** S'approchant timidement du brasier et caressant de ses doigts le bois alentour déjà brulant, il ne laissa échapper aucune trace de souffrance ou même d'appréhension.
Et plongeant son regard en direction du foyer, ses mains firent de même avant de ressortir subitement. Indemnes. Et incandescentes elles aussi. ***

*** Elle observa son petit manège et fit une moue dubitative :


"vous êtes en train de me dire que vous résistez aux flammes ?
et que malgré mes efforts je n'aurai jamais pu vous brûler,
même si j'en avais eu envie !
et vous vous moquez de moi !"

Elle le charriait à son tour,
voyant bien que l'homme était aussi différent qu'elle, à sa manière.

"Soit, dans ce cas je vais m'entrainer sur vous
puisque vous ne risquez pas d'exploser ou de partir en fumée !
mais peut-être que j'arriverai au minimum
à réduire en cendre vos habits !
Vous feriez moins le malin après !"



Oui elle avait tourné ses paroles à la dérision car elle avait besoin de lâcher prise au vue de la peur qu'elle venait d'avoir.
Et puis tomber sur cet homme qui pouvait l'aider sans la juger....
devait elle se méfier ?
devait elle accepter ?

Elle pencha la tête de coté et le fixa droit dans les mirettes,
d'un air plus que sérieux elle le questionna :

"fort bien, s'entrainer,
soit, mais que voudriez vous en contre partie ?
hum ?"

Elle appuya son regard inquisiteur sur Danthos. ***

*** Le calme après la tempête? A moins que ce ne soit avant la prochaine à venir.
Toujours était-il qu'elle plongea son regard mi-énervé, mi-dépassé dans les yeux du Prospecteur, tiré par quelques rides que son sourire avait eu le temps d'imprégner définitivement sur son visage.
Non pas que la situation l'amusait, simplement l'exaspération à laquelle Freya faisait face. ***

*** S'entraîner...
C'est sans doute pour cela que votre inconscient vous a fait lâché sauvagement ce bouquin à deux centimètres de ma tête.

Il y a peu de Lanyshtas que j'ai eu l'occasion de rencontrer, et j'ai l'impression que malgré notre lien avec les autres, oppressant par sa quasi-permanence, nous sommes tous livrés à nous-même.

Et c'est comme si chaque Lanyshta se méfiait des autres, gardant pour soi son savoir et son habituelle empathie. ***

*** Mais face à des yeux comme ceux-ci, comment rester indifférent?! songea-t-il.
Errant machinalement, le main caressant le bois encore humide de l'improbable abri, il rebondit sur les dernières paroles de la Libraire ***