*** L'alcool semblait avoir fait son effet, mais quand ses yeux s'ouvrirent, il pensait être mort. Une mort douce et fragile, il se voyait renaitre. Il faisait noir, on y voyait rien. Soudain une lumière, lointaine, mais elle était présente dans de fins filaments.
Le lanyshsta se mit à marcher dans sa direction, des eaux lui arrivaient jusqu'au genoux et l'odeur était infecte. Que lui était-il arrivé? Combien de temps avait-il dormis et qu'avait-il bu pour ne rien se souvenir du tout?

Il marcha, son esprit revint. Les voix dans sa tête furent précises, mais complètement inconnues pour la plupart. Après de longues minutes, il arriva à ce qui semblait être une bouche d'égout et cette dernière filtrait la lumière. Il pensa un instant revenir à la surface, mais oublia très vite cette idée.
Sortir ainsi, empli de déjections, il ne pouvait se faire remarquer plus que nécessaire. La seule idée qui lui vint fut d'appeler à l'aide auprès de ses semblables. ***

*** Il semblait être tombé sur un esprit généreux. On voulait l'aider et au moment où le jeune lanyshsta voulut remonter par la bouche d'égout, il reçut une pique au niveau de son coup. Nogarde soufra atrocement. Il prit le temps de se retourner que déjà deux autres bandits tentèrent de l'assommer.

Le premier réflexe fut de courir. Courir de toute ses forces malgré la blessure s'infectant. Une nouvelle bouche d'égout apparue et ni une, ni deux, il la monta avant de se rendre compte de son erreur.

Il venait de remonter juste à côté de la taverne de la lune morte. Il était blessé et ne sentait en rien la rose. Il allait d'office se faire remarquer.

Qui plus est, quelque chose clochait, son dernier souvenir se déroulait en été et là, en regardant les toits, la neige commençait à fondre... ***

*** Il en avait réchappé, il n'était pas mort, sans pour autant savoir s'il était bien vivant. Il empestait, certes, mais la sensation d'avoir perdu une partie de sa vie se fit ressentir. Il prit une cape dans un étalage quand un commerçant eu le dos tourné et tenta de couvrir les excréments et une partie de l'odeur.
Il entra dans la lune morte et s'avança au devant du patron. ***

*** Le patron l'observa un long moment avant de se pincer le nez. ***

*** Dit-il en jetant les clés au jeunot. Nogarde hésita à partir sans payer, mais il serait alors connu et qui sait ce qui pourrait lui arriver si on savait pour sa maladie d'être Lanyshsta. Il ouvrit donc sa bourse et fût étonné de voir cette dernière si remplie. Lui qui était quasi sans un sou, se trimbalait avec une véritable fortune.
Quelques graines furent déposées sur le comptoir avant qu'une pensée forte ne s'adresse à lui, et à lui seul! Cette pensée lui était inconnu, où peut-être l'avait-il déjà ressentie au par avant. Dans les deux cas, il ne connaissait pas cette personne.
Il lui répondit, et il se surprit à être aussi honnête avec cette personne. ***

*** Les entrelacs ont de pratique de pouvoir faire deux choses en même temps. Un sourire apparut au souvenir d'une expression de son père critiquant sa mère :" Les hommes ne font qu'une chose à la fois, mais au moins, ils le font bien." Il ricana pendant quelques minutes avant que la tristesse ne puisse se lire sur son visage.
Ses parents, tout comme ses frères et sœurs, n'étaient plus et son père le dénoncerait sans crier gare.
Aujourd'hui, il pensait pouvoir discuter avec d'autres Lanyshtas sans être pris pour un vaurien, voir pire, un traitre. Seule une pensée le rassurait, celle du dame, mais qui était-elle?
Il espérait ne pas tarder à le savoir.
Dans tout les cas, il finit sa lessive avant de se rendre compte, que la cape "empreintée" plutôt était celle du commerçant. Le commerce? Il avait observé les autres, tous, ou la plupart, se montraient en public sans qu'on n'y prête la moindre attention.
Il serait aujourd'hui marchand, le destin l'avait décidé ainsi. La fougue de la jeunesse l'aiderait et ses moindres mensonges deviendraient réalité.
Nogarde serait une nouvelle personne, aimer de tous, certainement pas, mais les autres, ne pourront se passer de lui. Désormais, la concentration était de mise, il ne pouvait laisser filtrer une seule pensée. ***