*** Après un ricanement étouffé à l'attention du Compteur et sa énième tentative d'attirer l'attention de la belle créature qui le captivait tout autant que les négociations en cours, Danthos se renfrogna lorsque Elyas prit la parole. Profitant ainsi du regard détourné du Maître des lieux, il échangea quelques pensées. ***

« Pardonnez mon interprétation un peu trop hâtive de vos dires.
Soit, ne pas avoir a nous débarrasser ad vitam aeternam d'un soldat expert en survie et l'escorte de groupe me soulage et semble plus envisageable.

Et pour ce qui est de piéger ou détourner un mercenaire friand de pierres en tout genre... Nous pourrons tâcher de trouver ce qui revêt une quelconque valeur à ses yeux en temps et en heure.

D'ici là laissons le temps à Scipio d'accepter votre offre mon cher Arlequin! »

*** Une pensée amusée reprit sur celle de Danthos : ***

*** La Lithophage s'empressa de suivre le Bouffon. ***

***
Le tas de chiffon récupère donc son matériel fort divers des mains du majordome. Ceintures, ceinturons, ustensiles divers nécessaires à la lithophilie.

Sans piper mot, la Catin s'équipe, et dans un cliquetis étouffé, ponctué de coups de son bâton sur le sol, elle s'extrait tranquillement de sa situation. ***

*** Dire que ce fut sous la forme d'n minuscule bout de papier mal déchiré que le fruit d'une soirée enfumée et sous tension parvint à la bande de Lanyshtas amusa Danthos. Il savait qu'il ne fallait s'attendre à rien de bien formel ici bas, mais pourtant, l'idée que le Cigare limoge l'assemblée d'un simple coup de crayon l'étonna.

Saluant d'un regard appuyé la foule réunit, il monta les escaliers à son tour après avoir contemplé la Sylvia de haut en bas. Saliman avait toujours d'aussi bonnes idées, dommage qu'elle ne plaisaient pas à toutes.

Grimpant les marches tel un ver rampant hors de sa galerie, le Prospecteur sentit avec plaisir l'air frais et humide parvenir à ses poumons et son plaisir fut encore plus intense lorsque la brise vint aérer ses sinus tout goudronnés. Puis sentant l'odeur du tabac froid s'agrippant farouchement à ses vêtements il se jura de renoncer à cette drogue. Mais pas aujourd’hui, le travail n'était pas fini. ***

*** Ignorant la réponse de son interlocuteur, il vint se placer à côté d'Elyas, un air satisfait sur ses lèvres. Restait plus qu'à voir le bout de papier ***

*** Lorgnant le misérable bout de papier gribouillé d'une écriture volontairement négligé, Danthos se savait aussi impatient qu'un bébé à qui on a promis son biberon.
Tâchant de visualiser dans quel parti du Sin vivait leur homme, il réalisa que c'était la deuxième parallèle à la rue hébergeant les offices de son Comité ***

*** Observant les autres avec un air interrogateur, il finit ***

*** Le tas de chiffon courbé sur son bâton ne pipe mot. Un bruit de machins remis en place tiennent lieu de réponse pour l'instant. D'une voix éraillée, la Lithophage glisse : ***

***
Un long silence. ***

*** A travers la petite fenêtre qui donnait sur son bureau Danthos nota l'obscurité qui s'abattait sur un Sin qui ne dormirait pas de sitôt. Attendant que son dernier collègue quitte le bureau, c'est après avoir rangé les dossiers éparpillés durant la journée qu'il s'empressa de prendre sa cape-manteau en claquant bien la porte derrière lui.

Après leur rendez-vous avez Scipio et ses acolytes la veille, il avait pris soin de repérer l'épicerie ce jour. Prétextant une course urgente auprès du nouveau-venu de son comité, il l'avait chargé d'une commission qui risquait peu de trouver satisfaction. Subterfuge qui aurait pu passer pour un bizutage, mais qui lui permit de prendre connaissance mine de rien de la clientèle. Et accessoirement de la tête du patron
Aussi, lorsqu'en ce début de soirée il y retourna, l'absence du gros bonhomme à l'haleine soit disant fétide le rassura.
"Pour l'instant le Klodas dit vrai. dit-il en poussant la porte.

Aussitôt fait, un petit mécanisme fit tinter une clochette, attirant l'attention du prépubère faisant office de vendeur sur le nouveau client.
Observant calmement la pièce d'un tour d'oeil affuté, rien de particulier n'attira son attention.
Peut-être la première épicerie bien rangée du Sin, soit je rêve soit c'est le bon endroit pensa amusé le Prospecteur ***

*** C'était le genre de moment où il ne savait pas s'il devait attendre un peu plus avant de lâcher tout ce qu'il avait à dire, ou au contraire de vider son sac.Attirer la méfiance ou au contraire se démasquer.

Faisant s'agiter une pierre entre ses doigts posés sur le comptoir, il avait pris sa décision ***

*** Amusé par la comédie prenant place sous ses yeux, le Lanyshta dévoila un maigre sourire. Et tandis que le jeunot finit son monologue d'une fluidité qui dut étonner tout les protagonistes réunis, Danthos était déjà sur le pallier. Délesté de quelques pièces en échange d'un petit pot de tabac et d'une bibliographie aussi riche que celle parlant du Passeur, le Prospecteur se remit en route.

Gardant en tête l'adresse de cette épicerie peu banale, il se dirigea cette fois vers la porte des Tanneurs. Si à vol d'oiseau le chemin aurait pu être rapide, ses talents ne lui avaient point accordé un tel don. Et se faufiler dans un Sin oscillant entre la fin d'une dure journée de labeur et une très animée vie nocturne n'était point de tout repos.
C'est donc cigarette en bec qu'il s'avança vers le quartier Nord de la ville.

Historiquement, c'était dans cette zone que les tanneurs avaient établi leurs étals. Il fallait dire que l'approvisionnement en bête se faisait plutôt par cette partie ci de la ville, compte tenu des vastes étendues bordant les prairies au delà des murailles.
Et du aux nombreuses épidémies ayant frappé le Sin suite à des histoires de viandes contaminés, il avait été décidé de regrouper les commerces et activités touchant aux produits d'animaux dans un endroit bien précis.
C'est donc tout naturellement que la porte fut assimilé aux nombreuses tanneries qui trouvèrent place contre la muraille.

A peine eut-il finit de se réciter la leçon, qu'il se trouvait sous l'impressionnante porte. Finissant de parcourir les quelques pas le séparant du poste des Gardes-Murailles, il réalisa qu'il cherchait un fantôme dont les seuls éléments qu'il connaissait de lui était son attrait pour la bière et sa taille.
Se dirigeant vers un groupe de jeune recrues visiblement de garde ce soir, il s'adressa au plus âgé. ***

*** Estomaqué. Comme si la simple vu du monolithe tout d'armure vêtu avait le même effet qu'un de ses poings s'enfonçant dans les molaires de ses rivaux. Pour le coup, valait mieux le laisser gruger aux cartes.
Heureusement, en ce jour Danthos n'était pas là pour l'écraser avec un full au roi sorti de derrière les fagots, ni pour lui barrer la route. Loin de là... Car si lui, les bourses remplies de pièces tintinnabulant de leur son envouteur se dressait face au tas de testostérone à l'armure plus bruyante que les puces sous le coup des deux heures, c'était en client.
Et comme tout client, il venait acheter marchandise. En l’occurrence, un corps rescapé de bon nombres de combats aux récits tous plus palpitants les uns que les autres.
***

*** S'interrompant momentanément, il reprit après s'être gratter la tête ***

*** Hésitation, cette fois plus brève que la précédente ***

*** Mais avant même de laisser aux deux mètres de muscles d'enchaîner, il reprit ***

*** Aussitôt dit, il s'empressa de fourrer la main du mercenaire avec un plan du local précédemment indiqué et e qu'il considérait comme une avance ***

*** Toisant le branqual avec le respect qu'un professionnel dans son genre méritait, Danthos comprit évidemment ses inquiétudes. Son geste avait peut-être était interprété comme de l'empressement ou une négligence, mais lui avait juste voulu s'assurer de l'écoute attentionné du colosse.
Et apparemment, il l'avait obtenu ***

*** Empoignant la main du géant, il essaya d'avoir la poigne la plus ferme possible. Pas trop pour ne pas jouer les prépubères complexés, mais assez pour communiquer à la façon du soldat. ***