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Difficile flânerie
Ouvert à tout promeneur
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 14 Otalir 814 à 23h53
 
Voilà un peu plus d'une semaine que Rhôz s'est réveillée, après une étrange et perturbante nuit de rêve, dans l'envers de la réalité qu'elle connaissait jusqu'alors. Depuis elle n'a cessé de sentir des présences, à commencer par ces voix dans sa tête, qu'elle a fini par dompter un peu. Après un jour ou deux de franc dérangement, elle s'est efforcée de reprendre le cours de sa vie normale : les cours à l'Institut comitaire, les balades en ville, un coup de main à l'auberge une fois de temps en temps. Avec en plus de tout cela tout un nouveau domaine à étudier.

Mais elle ne se sent toujours pas dans son assiette. Oh, bien sûr, elle a rattrapé le sommeil perdu dans les premiers jours et s'est plus ou moins faite à l'idée qu'elle ne serait plus jamais exactement la même qu'avant (ce qui, en général, arrive de toute façon plus d'une fois dans une vie), tout en prenant le soin d'écouter les voix et de sonder un peu cet espace intérieur (apparemment très vaste) où elles résonnent. Mais elle marche à côté de ses souliers, elle a l'impression d'avoir perdu son krolanne – très littéralement : elle a un mal de chien à suivre ses cours de langue, et même tous ses autres cours, elle a l'impression de raisonner au ralenti, de devoir se concentrer terriblement pour lire, calculer ou argumenter. Les quelques leçons qu'elle a données depuis ont été calamiteuses. Elle a pu prétexter d'une fatigue passagère, mais il ne faudrait pas que cet état s'éternise.

Et ce n'est pas tout : les présences qu'elle sent semblent s'être multipliées récemment. Une véritable cohue. Ou un tourbillon, comme elle a entendu certaines voix dire. Elle a ressenti le besoin d'un endroit calme et paisible. Alors elle s'est rendue au Parc aux oiseaux.


*** **** ***


Elle se tient debout, les mains dans les poches, adossée à un saule, renfrogné, comme une personne tardant à sortir de convalescence. Elle regarde un cygne bleu en train de fouiller du bec le bord de l'eau. Mais elle a du mal à profiter de la sérénité des lieux, car même si elle arrive maintenant à réduire la rumeur psychique au point de ne plus l'entendre, cela lui demande encore une sorte d'effort qui l'empêche d'oublier le tumulte derrière la porte psychiquement refermée.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 15 Otalir 814 à 11h41
 
Il y avait une foule d'endroits intéressants au Kil'sin.
En fait, l'intérêt étant une estimation dépendant d'un point de vue donné, la conclusion immédiate était que, dans l'absolu, tout était intéressant, mais du point de vue de Jade, il y avait une gradation certaine.

La place des heures vives était l'une des plus intéressante, évidemment. C'était l'endroit où les gens parlaient de ce qu'ils voulaient qu'on croit. Ecouter les discours de la place permettaient de sentir les modifications à moyen terme de l'ambiance du Kil.
Le district des Estaminets était dans une toute autre spécialité d'un attrait indéniable aussi. Car les gens s'y montraient tels qu'ils étaient, la plupart du temps du moins, ceux se contrôlant même là, lorsque tout le monde semblait oublier qu'ils n'étaient pas seuls au monde, faisant parti des meilleurs menteurs. Dans les Estaminets, on apprenait ce que les gens avaient envie de dire.
Le parc aux Oiseaux était, dans la catégorie des sources d'informations, son troisième choix.

Ici, on ne pouvait pas se contenter de recueillir l'information facilement, mais le parc attirait une catégorie bien précise de personnes.
Enfin non : trois catégories (quatre en comptant la catégorie dont elle était une des seules représentantes). Les amoureux venant profiter de la nature, les artistes venant s'inspirer de la nature, deux catégories aussi superficielles et insipides l'une que l'autre, et... les tourmentés. Ceux qui venaient ici pour se changer les idées, pour respirer, pour s'isoler.
Ceux qui avaient besoin de faire le point.
Ceux qui, de façon générale, avaient un secret à cacher, dans un Kil où tout ce qui était dissimulé était suspect.

Bien sûr, Jade n'avait pas les moyens de tirer les vers du nez de chacun de ces tourmentés, mais il était toujours bon de savoir, au cas où, qui avait des problèmes et était sur le point de craquer. C'est pourquoi elle passait régulièrement par ici.

Sauf que cette fois-ci...
Il y avait quelque chose de plus. Une sorte de picotement au niveau de la nuque, un souffle chaud dans le cerveau, une...
Une de ces fichues sensation nouvelle qu'on ressent à l'aide d'un nouveau sens, sans avoir aucun moyen adéquat de la décrire, pour cause d'utilisation d'une langue n'ayant jamais été confrontée à de tels phénomènes.
Il y avait quelqu'un, ici, qui sortait de l'ordinaire. Quelqu'un qui n'était pas à sa place, mais qui n'avait plus sa place nulle part.
Un autre Lanyshsta.
Qui, si elle l'avait repérée, devait l'avoir aussi repérée elle, à moins de ne pas encore être habitué à ces nouvelles sensations. Jade elle-même n'était pas encore prête à faire totalement confiance à cette perception d'autrui.
Quoiqu'il en soit, il y avait quelqu'un...


.

Oui, ça semblait être ça.
Une petite femme -ah, non, rectification, plutôt grande, en fait, au vue de la moyenne ambiante- en train de regarder le lac.
Pas de compagnon à côté, pas de chevalet non plus. Ni une amoureuse, ni une artiste. une tourmentée.
Le temps s'est rafraichi, mais Jade en est encore à portée sa tunique à manche courte, le cuir moulant teinté en vert lui faisant une seconde peau. Le vent a tendance à s'engouffrer dans la capuche de sa pelisse, elle la rabat donc, puis s'approche, l'air de rien, de la femme, comme si elle aussi trouvait fascinante la tentative de la forme de vie aviaire à engloutir une autre forme de vie moins évoluée.
Y aller en douceur, elle n'est pas totalement sûre... Laisser l'ouverture à une conversation si elle a eu raison, mais pouvoir y couper court si elle s'est trompée. Des salutations neutres.


Bonjour.


La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 15 Otalir 814 à 16h00
 
Parmi la nuée des présences psychiques – qu'elle s'efforçait de tenir à distance en portant toute son attention sur un palmipède – Rhôzëe n'a pas prêté attention à la grandissante proximité de l'une d'entre elles. Les salutations neutres ne sont pas loin de la faire sursauter, même si elle parvient à s'en retenir. Elle s'est laissée surprendre, ce qui est rare. Et c'est peut-être ce qui l'étonne le plus. Mais, comme on l'a déjà dit, elle n'est pas tout à fait dans son assiette.

La voilà en tout cas tirée de sa tentative de méditation solitaire et face à une personne inconnue, dotée d'une certaine
présence... Une grande silhouette élancée, toute en nuances de vert. Quelque chose de froid. Mais une voix qui lui semble familière bien qu'elle soit certaine de n'avoir jamais croisée cette personne auparavant. La conclusion semble évidente quant au fait que cet être fait partie de ses désormais semblables. Aucune menace à première vue, mais les intentions précises restent encore à discerner.

Bonjour...

Durant peut-être une demie seconde d'hésitation, sa parole reste suspendue. D'ordinaire, elle aime se faire oublier et apprendre des autres par observation, sans avoir à les questionner directement. Cette fois-ci elle ne pourra pas couper court à une discussion.

À qui ai-je l'honneur ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 15 Otalir 814 à 16h43
 
Oui, c'est bien cela. Les choses se sont comme stabilisé. Pas de doute possible, c'est bien une Lanyshsta.

Et même plus que cela, c'est une présence presque familière. Lorsqu'elle a parlé, c'est comme si on lui avait tiraillé doucement sur la colonne vertébrale.
La reconnaissance est automatique, instinctive, mais à l'expliquer... C'est comme si elle était en train de reconnaitre une couleur à son odeur, ou au bruit qu'elle fait. Des sens différents analysant la même chose.
La présence c'est déjà manifesté, elle s'est même présenté. A donné un nom, qui sonnait comme un goût sucré au fond de la rétine. Quelque chose comme...


Rose ?

Hum.
Sous-optimisation de la recherche d'information. Un dialogue constructif se doit d'être établit sur des bases de présoption d'échange réciproque d'informations.
Autrement dit, on ne répond pas à une question par une autre question, surtout à la première question.


Jade.

Cela fait court. Sans compter que, d'un point de vue extérieur, ça ressemble à un échange de couleurs plus que de civilités. Si elle réponds "turquoise", ce sera une perte de temps pour dissiper le malentendu.
C'est une Lanyshsta, mais sa présence ici indique également qu'il s'agit vraisemblablement d'une tourmentée.
Protocole de mise en confiance.
Sourire 1-A, "sourire doux" enclenché.

*** Les commissures des lèvres de Jade se relèvent légèrement, presque timidement. ***

Poursuite de la procédure d'apaisement. Tendre la main.

Mes amis m'appellent Myrhissal.

Ou du moins elle autoriserait ses amis à l’appeler Myrhissal si elle avait dans ses connaissances des personnes répandant à la définition d'un ami. Il y a aussi un tas de personnes qui préfèrent l'appeler comme ça, pour diverses raisons, mais inutile de s'étendre là dessus, après tout...




La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 15 Otalir 814 à 22h25
 
Jade. Bien entendu. Ça saute pourtant aux yeux...Tout le reste lui revient. C'est effectivement une voix familière, et qu'on entend beaucoup dans la cacophonie générale des Petites-Voix.

Rhôz, elle, ne s'est exprimée par pensée que deux ou trois fois. Mais cela a suffi apparemment pour que son interlocutrice l'identifie sur-le-champ. Bon esprit de déduction. Mais il faut dire qu'elle a eu l'imprudence de donner son petit nom, ce qui était irréfléchi. (Où a-t-elle donc la tête en ce moment ? Un peu ailleurs – c'est bien le cœur du problème...)

Un petit sourire et une main qui se tend. Cordialité convenue, mais ce n'est pas un mauvais signe. Rhôz serre la main tendue.


Jade ? Enchantée.

C'est en tout cas une rencontre intéressante.

Myrhissal... Un petit nom dath'ogal ? Et qui veut dire... qui veut dire...

De dépit, elle ne peut empêcher d'échapper un soupir exaspéré. Et la voilà doublement prise en défaut – non seulement ne pas trouver la réponse, mais en plus se montrer ostensiblement prise au dépourvu.

Eh bien... Normalement je devrais le savoir, mais ça ne me revient plus.

C'est contrariant, surtout pour un premier contact.




Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 15 Otalir 814 à 23h06
 
S'il n'est rien d'aussi profitable qu'une personne maîtrisant parfaitement ses connaissances, celle capable de reconnaitre ses propres failles n'est qu'un pas derrière.
Infiniment devant ceux qui se mettent des oeillères, en tout cas.
Jade apprécie, mais ne prolonge pas le contact des deux mains plus que nécessaire. Les interactions sociales en général, et les contacts physiques en particulier, sont comme de la lumière dans les ténèbres : avec parcimonie, cela peut aider à distinguer la voie. Trop fort, cela aveugle tout.


Le mot est dath'ogal, la prononciation kilsinite. Ce qui brouille les pistes.
A l'origine, c'est tiré de Mhyr'rhissal, littéralement la Fille du Néant.


Extrapolation sur l'extrapolation potentielle : négative.
Comme de dire "bonjour, mon surnom c'est l'Eventreur. Vous pouvez m'avancer le couteau ?".
Besoin d’éclaircissements.


J'ai été trouvée proche de la matière noire, hors des Sharss. Les Veilleurs Noirs utilisent le terme de Srhagelle, l'Enfant du Noir. Ou, si on traduit vraiment les concepts utilisés un à la fois, "ce que la matière noire à recraché".

Même après tout ce temps, cela lui parait étrange d'utiliser plusieurs noms pour qualifier une seule personne. Mais cela a un aspect pratique, parfois. On peut utiliser les noms comme on utilise un jeu de masques.
Jade observe plus attentivement son interlocutrice. Tenue, yeux, cheveux, négatif.
Joues, peut-être. Mais trop commun. Il y a une incohérence là dedans. Les incohérences tentent à l'agacer.


Rose... La prononciation est correcte ?


La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 15 Otalir 814 à 23h44
 
Myrhissal, Mhyr'rhissal... Bien sûr ! Un mot dath'ogal krolannisé façon kilsinienne. Elle aurait au moins dû voir cela. Son état du moment lui brouille décidément l'entendement.

Et elle a donc en face d'elle la Fille du Néant, recueillie à l'Extérieur sur les bords de la Matière noire. Voilà une origine digne des Contes du Dehors. Vraiment intéressant... Resterait tout de même à déterminer les proportions du double sens que peut contenir cette appellation.


On peut le prononcer avec différents accents... Mais ce n'est pas Rhôz comme une rose, en fait. C'est le diminutif de Rhôzëe, comme la rosée du matin.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 16 Otalir 814 à 00h04
 
Ah, oui.
De petites altérations de perceptions entre les pensées et la diction, visiblement, qui font qu'on ne saisit pas toutes les subtiles intonations.
Peut-être parce que par les pensées on entend ce que l'autre a voulu dire, tandis que les oreilles ne font qu'essayer d'entendre ce que l'autre est parvenu à dire. Ou quelque chose dans ce cas là.


Rhôzëe. D'accord.

Elles sont seules. Suffisamment seules pour discuter en paix en tout cas, Jade s'en est assurée avant de s'approcher.
Mais une deuxième vérification ne peut pas faire de mal, surtout quand elle sert à montrer que "hé, regarde, tout va bien, j'ai re-vérifié".
Personne aux alentours, il est temps de passer aux choses sérieuses.


Besoin de... Quelque chose ?

Une pause, infime, entre les deux parties de la phrase. Histoire de préciser que le "quelque chose" qu'on peut potentiellement apporter n'aura sans doute pas grand chose avec "une tasse de thé bien chaud".


La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Julung 16 Otalir 814 à 14h08
 
La question reste un moment en suspens dans la tête de Rhôz... De quoi peut-elle avoir besoin ? De retrouver tous ses esprits, avant tout. Mais ce n'est sûrement pas la meilleure réponse à donner. Non seulement l'étudiante a sa pudeur et répugne à exposer trop ouvertement ses sentiments, mais en plus il n'est pas forcément bon d'étaler toute sa faiblesse à une personne dont on vient à peine de faire la connaissance, surtout s'il s'agit de failles réelles.

Dans cette rencontre, Rhôz a déjà suffisamment fait la démonstration de sa vulnérabilité passagère, son interlocutrice ne peut avoir manqué de la noter si elle est observatrice – et Jade-Myrhissal l'est sûrement. Alors plutôt que d'étaler ou de vainement nier, euphémiser...


Je crois qu'il me faut le temps de me faire ma nouvelle peau.

Comme un crabe ou un lézard qui mue...

Comme elles sont seules – Jade l'a ostensiblement rappelé – , il est possible de parler sans craindre les oreilles indiscrètes.


Et puis rencontrer mes nouveaux semblables. Mieux comprendre ce que nous sommes. Je suis sûre qu'il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 16 Otalir 814 à 18h59
 
Sourire entendu.
Sourire entendu, sourire entendu...
Alerte ! Faille dans la conception des sourires. Aucune référence à quelque chose qui pourrait ressembler à un "sourire entendu".
Ajout d'une note mentale : compléter les sourires par une catégorie "entendue".
Dérivation vers une solution secondaire...

Bien.
Sourire n°5-B : L'ironique.
Prendre la reflexion comme étant drôle. Y répondre avec humour. Donc avec modification outrageuse de la vérité, soit exagération, soit minimisation.


Il est toujours intéressant d'apprendre quelque chose. Même lorsqu'il s'agit du mode de reproduction des escargots.

Fin du sourire.

Mais dans un premier temps, l'intérêt des choses à apprendre est secondaire. C'est surtout vital. Les... infime pause, le temps de réactualiser la gestion de l'environnement : oui, elles sont toujours suffisamment isolées aptitudes latentes à altérer la réalité seront intéressantes à étudier une fois contrôlées. Mais savoir réfréner la manifestation de ces aptitudes est une priorité.

Possibilité que l'interlocutrice ne soit pas au courant, élevée.
Nécessité de tempérer toute exclamation.
Sourire n°1-B : Le bienveillant.


Si ça ne s'est pas encore produit, ça risque de bientôt le faire. Le tout est de ne pas paniquer, et de rester discret et réactif. De se concentrer sur les événements amenant à ces manifestations, afin de pouvoir les reproduire, ou les éviter.


La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Julung 16 Otalir 814 à 21h46
 
Des aptitudes latentes ?
D'autres que la télépathie et une certaine capacité à sentir et identifier des présences ?


Elle aurait dû s'en douter, se préoccuper de la question beaucoup plus tôt, avec tous les prodiges plus ou moins crédibles que la rumeur populaire attribue aux Lanyshtas. Mais, à vrai dire, Rhôz a été tellement prise dans l'immédiat de sa nouvelle situation, du surgissement des voix dans sa tête et de la nécessité de contrôler le phénomène, qu'elle a négligé la prise en considération des autres implications de sa transformation.

C'est une chose que je m'efforce généralement d'éviter, la panique. Ça ne fait qu'empirer les problèmes.

Elle le dit avec le plus grand sérieux, comme si elle avait toujours une totale maîtrise d'elle-même. C'est présomptueux de sa part mais sincère. Elle se leurre sans doute un peu sur elle-même.

L'occasion se présente en tout cas de s'introduire à une matière nouvelle, et certainement riche. Une lueur d'intérêt aiguise son regard alors qu'elle poursuit :

De quel genre de manifestations parlons-nous ? Des choses plus visibles que la télépathie, comme des phénomènes lumineux ou sonores ? Ce serait effectivement fâcheux d'attirer l'attention comme ça.

Pour limiter les risques, le mieux est sûrement d'en savoir autant que possible au plus tôt...

Et j'ai l'impression que Myrhissal connait déjà bien la question, non ?

Le visage de Rhôz affichait le fameux air entendu.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 16 Otalir 814 à 23h02
 
Définissez "bien".

La réponse a claqué, sèche.
Automatisme.
Pas forcément la meilleure des choses, d'ailleurs, alors que l'autre commençait à peine à se détendre.
Bon... Bien que les imprécisions soient désagréables, il n'y a pas vraiment le choix. Retenir l'information, c'est prendre le risque que l'information manque dans un cas de demande vitale. C'est courir le risque d'un sacrifice d'un membre qui pourrait s'avérer utile.
C'est de la sous-optimisation, et la sous-optimisation est inacceptable.


Potentiellement moins que plusieurs autres personnes. Statistiquement plus que la plupart de ceux ayant récemment pris conscience de leur état.

Et après ? Jade n'a pas tellement l'intention de se lancer dans un grand cours sur la magie en milieu du parc. D'un autre côté, une base d'information est nécessaire à transmettre. Même si ses propres bases sont incomplètes, ce sera sans doute mieux que rien.
Expurger les propos afin d'en éliminer les risques d'erreurs.


Plus visible, oui. Phénomènes lumineux, sonores ou calorifiques, notamment, sans que cette liste soit nécessairement exhaustive. Semblant directement reliés à notre conception instinctive des choses, de l'ordre des réflexes. Sous forme d'accroissement du potentiel initial des krolannes. Notamment par création d'énergie destructive, et capacité régénérative accrue, sans que cette liste soit nécessairement exhaustive.


Voilà. C'est vague, mais au moins, rigoureusement exact. Doit-elle parler de... L'autre ?
Elle ignore combien de temps cela prendra à se développer chez les autres Lanyshstas. Mieux vaut ne pas prendre de risques. Même si ses données sont dans ce cas bien moins précises.

Chose rare, le ton de Jade se fait moins strict, plus... Hésitant.


Et puis il y a... D'autres phénomènes. Qui se passent à un niveau supérieur au renforcement instinctif. Quelque chose qui, sans atteindre le stade de la conscience, semblent faire partie d'un processus cognitif de degré plus élevé.
Quelque chose de plus complexe, plus proche de la mentalité que du corps. Plus difficile à manipuler, mais au potentiel plus fort. Des altérations mieux contrôlées et plus pérennes. Semblant s'adapter à nos désirs plus qu'à nos besoins immédiats.

Et puis, plus que la simple altération de réalité, il y a...


Doit-elle en parler ? Cela lui procure une sensation étrange.
Même si, de toutes façons, toute chose lui procurant des sensations a tendance à être étrange.
Mais à repenser au petit oeuf blanchâtre, pulsant, elle sent à la fois le besoin de se taire, afin de préserver son intimité, et celui de crier sa joie.
Le pragmatisme l'emporte : la redistribution de l'information est aussi importante que sa collecte.


... la création.


La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 17 Otalir 814 à 14h37
 
La première réponse cingle comme une fouet. Rhôz n'est pas loin de sursauter, elle qui commençait à baisser sa garde.

Sans attendre qu'elle ne précise ce qu'elle entendait par « bien connaître » (c'est-à-dire « mieux que Rhôzëe »), l'exposé commence à se dérouler, un résumé évoquant la table des matières d'un livre qu'il faudrait prendre le temps de détailler chapitre après chapitre. L'étudiante prend mentalement note de tout ce qui est dit. La discussion lui réveille un peu le cerveau, quelque peu engourdi les derniers jours.


Au sommaire : une masse de Lanyshtas qui savent sûrement moins bien, une poignée qui savent probablement mieux qu'elle (qui pourtant, dans l'entrelacs des pensées, paraît plutôt une sorte de doyenne) ; phénomènes visuels, sonores, thermiques, divers ; prédispositions instinctuelles et développement de potentiel ; capacité destructive, capacité régénérative ; altérations de la réalité et...

La création ?

La liste des points à éclaircir est déjà longue, et il vaut généralement mieux étudier les choses en commençant par le début plutôt que les chapitres les plus avancés... mais la légère hésitation de Jade aiguillonne l'insatiable curiosité de Rhôz.

Quel genre de création ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 17 Otalir 814 à 15h07
 
La vie.

C'est exact. Rigoureusement exact. Mais tellement synthétique que ça ressemble plus à un délire mystique qu'autre chose.
Précisions nécessaires.


J'ai parlé de pouvoirs instinctifs. Et de pouvoirs inconscients, d'un niveau supérieur. Celui-ci semble agir à un niveau encore plus simple. Pas "facile", mais simple au sens de "pur". Comme si les deux autres étaient une manipulation d'énergie, et que là, on touchait à l'énergie brute.
Il est possible de créer, à partir de rien, de la matière. De la matière organisée. Qui est susceptible d'atteindre une forme de conscience.
Par définition, de la vie.


C'était mieux. Mais cela semblait encore un peu trop théorique. Si un petit dessin valait parfois mieux qu'un long discours, un phénomène concret valait sans doute mieux qu'un long dessin.

Jade passa les mains dans ses cheveux, agrippant la fine chainette de bronze verdi qu'elle portait autour du cou, seul chose se rapprochant d'un bijou sur sa personne. En tirant dessus, elle fit émerger, d'entre ses seins, ce qui paru tout d'abord une énorme pierre précieuse.
Mais lorsqu'elle le pris en main, la petite sphère s’affaissa légèrement, preuve qu'elle n'était pas aussi rigide que ce qu'elle semblait être.


Rhôz, je te présente Nocodron. Il ne respire pas à proprement parler, ne se nourrit pas non plus, mais il vit. Il écoute. Il réfléchit.
Il parle, aussi. Mais je doute que tu l'entendes, il est...


Froidement analytique. Peu intéressé par le partage de l'information. Détaché de toute contingence sociale. Autrement dit, puisqu'il a du analyser de notre conversation que tu ne lui apporterais rien de tangible, il ne prendra pas la peine de t'adresser la parole.
Il est moi, avant que je ne m'habitue à vivre parmi les Multicolores.


... Timide.


La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 17 Otalir 814 à 17h01
 
L'étonnement soulève les sourcils de Rhôz. C'est tout bonnement fascinant.

Eh bien... Cette chose me semble surpasser toutes les curiosités de l'histoire naturelle.

La petit forme ovoïde a une couleur pâle et mal définie, c'est une sorte de pierre qui évoque aussi un jeune bourgeon ou un petit être palpitant, qui donne une impression de fragilité. Rhôz se penche légèrement pour mieux l'observer, se gardant bien de chercher à le toucher.

De la matière organisée, donc. Et animée...

Inutile d'avouer qu'elle est épatée, ça crève sûrement les yeux.

Et ça peut parler ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 17 Otalir 814 à 17h19
 
Lorsque Rhôz s'approche, le premier réflexe est un mouvement de recul. Mais il est instantanément réprimé, au nom d'un principe sacré : c'est la tête qui dirige, pas le corps. Visiblement, seule la curiosité est en cause.

Oui. Il peut parler.

Légère accentuation du pronom.

Ou du moins, cela dépend de la définition de parler. S'il s'agit d'agiter les lèvres pour produire des sons, non, il ne parle pas, il n'a pas de lèvres. S'il s'agit de produire des sons intelligibles et cohérents, aptes à mener une conversation raisonnée, il parle. Il discute, même.

Bon, forcément, en étant habitué à ce qui se fait dans la nature, un ovoïde iridescent s'éloigne de la conception habituel d'un interlocuteur.

Il le fait par vibration. Comme s'il était lui-même une corde vocale et un tympan, simultanément. Il fait vibrer certaines parties de son être de façon indépendante, et cela forme des sons. Sa diction est un peu hachée, et il communique moins bien quand il est sur un support non rigide, mais posé sur une table en pierre, aucun problème.

Jade commence à lentement relever sa Bestiole, prête à laisser un instant d'observation supplémentaire s'il est demandé, mais préférant visiblement ne pas la laisser exposée plus que nécessaire.

Mais je doute que ce soit un mode de communication systématique. C'est comme si cette énergie pure essayait de prendre forme, et qu'elle puisait en moi les spécifications à tenir. Je pense qu'une autre personne devrait pouvoir obtenir une création totalement différente, dépendant de sa propre mentalité.


La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 17 Otalir 814 à 22h02
 
Il ne fait aucun doute que la chose, le petit être est très précieux à Jade... C'est un acte fort estimable d'avoir daigné le montrer. Une marque de confiance peut-être.

Il s'exprime donc. D'une manière ou d'une autre. Il a l'air fragile aussi...

Est-ce qu'il s'est formé un peu tout seul, à ton insu, ou est-ce que ça t'as demandé un effort particulier ?



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 17 Otalir 814 à 23h46
 
Pas de question spécifique sur Nicodron. Il regagne donc le giron de sa "mère" avant que Jade ne poursuive.

Oui, il est assez fragile.

Et il y a un lien. Elle le sent. Un risque. Pourtant, elle ressent que ce n'était pas une erreur. Inutile d'en parler pour l'instant, elle n'a pas les notions nécessaires pour expliquer le phénomène, et lorsque Rhôz éveillera cette faculté... Elle saura. Et pourra faire son choix seul.

Et la notion d'effort est relative. Il s'est formé sous mon plein contrôle pour ce qui est de la matérialisation, il n'a pas grossi par lui-même. Pour la forme, il l'a en quelque sorte puisé en moi, mais ne l'a pas adopté de façon autonome.
Et l'effort demandé tient de la respiration profonde : il nécessite une volonté de le faire, une modification consciente de sa façon de faire. Mais pour autant, cela reste un mouvement naturel, ne perturbant en rien le reste.

Il s'agit plus d'un choix que d'un travail.



La perfection est amorale.
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 18 Otalir 814 à 09h52
 
Je vois...

En tout cas elle pense avoir saisi. C'est là une possibilité assez inattendue, bien loin des racontars habituels sur les Lanyshtas, qui généralement tournent autour de phénomène pyrotechniques ou de soupçons d'influences vampiriques.

Si ce genre de création est le fruit d'une action volontaire, c'est rassurant. Il y a donc peu de risques qu'un petit être de cette sorte se forme de façon incontrôlée à un moment embarrassant, comme par exemple la ponte d'un œuf au milieu d'une réunion de comité.


Y a-t-il des signes avant coureurs ?

Plus généralement, d'ailleurs, y a-t-il des choses qui peuvent indiquer l'émergence prochaine, voire l'imminence, de tel ou tel phénomène qu'il serait gênant de laisser se manifester en public ?



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 18 Otalir 814 à 10h52
 
Voilà le fond du problème. Une extrapolation à partir d'éléments inconnus peut mener, si on a une trop grande confiance en elle, a des situations potentiellement mortelles.
D'un autre côté, l'absence d'informations peu être aussi dangereuse -plus, même, si on part du principe que la connaissance de l'existence de ces informations, associée à la non connaissance de leur nature, peut engendrer un stress supplémentaire.


Je ne peux parler que de mon expérience personnelle.

Et c'était une limitation de taille. S'il existait autant de personnalités différentes que de fleurs dans la forêt, Jade avait parfois l'impression d'être un cactus égaré dans un marais. Ses indications pouvaient se retrouver particulièrement pertinentes... Comme totalement inutiles.

La création et la transformation complexe sont des phénomènes liés à un désir actif, il n'y a donc, à moins peut-être lors d'un rêve particulièrement prenant, aucune raison de manifestation spontanée.
Le risque vient des manifestations instinctives, et elles semblent être liées aux sensations.


Des exemples. Même principe que les dessins.

J'ai été prise au dépourvu à deux occasions. La première fois, une douleur a déclenché un processus de régénération accélérée de la chair. La seconde fois, ce fut un fort sentiment d'agacement qui produisit une force destructrice localisée.
Après avoir...


Quel pourrait être le mot employé ? Aucun ne correspondait parfaitement.

... "goûté" à la sensation de ces pouvoirs, il a été facile de comprendre leur fonctionnement, et de pouvoir les reproduire sans que l'état émotionnel soit une condition préalable à leur manifestation.
Plus important, même en retombant dans un état émotionnel donné, lors duquel ces pouvoirs tendent à se manifester, il est possible de les inhiber.
Il m'a suffit ensuite de quelques tests pour découvrir d'autres talents latents, notamment une sorte d'état de sensibilité accrue à l’environnement, à... L'énergie ambiante. Et je pense sous peut pouvoir assimiler cette énergie de façon générale -sans que je puisse encore en déterminer les effets.


Bon, ça c'était la bonne nouvelle. Maintenant la mauvaise.

Mais sans avoir expérimenté les deux premières manifestations, la première permettant d'acquérir la conscience des pouvoirs, la seconde permettant, par ses différences, de percevoir les caractères communs et les caractères divergents, éléments nécessaires à l'expérimentation contrôlée, je ne pense pas que j'aurais pu maitriser ces pouvoirs.
Et lorsqu'ils se sont manifestés la première fois, oui, il y a eu des signes avant-coureurs. Que je peux désormais repérer. Mais lorsque c'est arrivé, ce n'était pas le cas, j'ai été prise au dépourvu.


Et c'était bien là le problème, hein. Ces histoires de personne qui, d'un seul coup, mettait le feu à un étal, et se retrouvaient lynchées alors même qu'elles semblaient aussi surprises et effrayées que les krolannes alentours.

Je crains que la survie des Lanyshstas ne soit partiellement dépendant d'un facteur hasardeux, à savoir leur solitude lors de la première manifestation de leurs capacités latentes.


La perfection est amorale.

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