La dernière pensée de la Grande Perche m'amusa. Elle ne se rendait pas compte ce dans quoi elle venait de mettre les pieds, c'était d'ailleurs tout naturel.
A peine avais-je quitté l'entrepôt que Salimân se réveillait. C'était pas trop tôt ! Je stoppais ma marche à l'entrée du bâtiment puis m'employais à lui projeter diverses images mentales du lieu.

*Vers les Comités d'extraction, nous avons trouvé quelque chose qui devrait vous intéresser, voir même deux choses...Hé hé..*

Adossé contre le mur, je portais ma pipe à ma bouche avant de me rendre compte qu'une fois de plus, je n'avais pas mon briquet.
La poisse.

 
Allons bon. Dans la Suie. Bah, au moins, ça changerait. Le Compteur ne pensa même pas à expliquer son retard. L'autre le verrait bien assez tôt.

Il s'engouffra dans les ruelles du Kil. Il connaissait le bon chemin pour couper directement à travers les Quartiers...

*C'est pas tout près, mais j'cours vite*

De fait, il courait très vite, maintenant.

 
Les vingts minutes qui suivirent furent d'un ennui mortel. Le vent frais venait agiter mes clochettes. Je me sentais comme une guirlande en pleine tempête, isolé au milieu d'une partie du quartier qui ne m'inspirait rien. Mon monde, c'était les Estaminets, avec ces fêtes et ces jongleurs. Les Dessous également, dans un style bien différent. Mais les mines, la saleté, la sueur, définitivement, ça n'était pas pour moi.

Finalement, j'aperçu la silhouette chapeauté du Compteur. D'un geste de la main, je l'invitais à me suivre à l'intérieur.

Vous en avez mit du temps. Encore coincé à la Lune Morte entre les cuisses d'une professionnelle? Sourire. Faites quand même gaffe où vous laissez traîner votre bidule, parole d'ancien.

J'entamais un rapide tour du propriétaire.
Visiblement, Kim'iya s'était éclipsée.

Une jeune éveillée nous a mené ici. Apparemment, on ne serait pas dérangé. Au pire, Moustache pourrait nous fournir une bonne raison de traîner nos miches dans un endroit pareil. Forcément, ça fait moins rêver que le Bureau actuel, mais avec le fouille merde de l'autre fois, mieux vaut rester prudent.

Silence.
J'inspirais profondément.

Dans l'idée, il faudrait que nous puissions disposer de deux ou trois lieux supplémentaires comme celui-ci, histoire de ne pas rendre nos rencontres systématiques. Concernant les nouveaux, nous pensons que le Bureau peut encore servir en l'état actuel. Quitte à rendre ça totalement officiel au sein des Entrelacs. La Jade semble suffisamment isolée pour ne pas pouvoir empoisonner l'esprit des neo-Cendrés.
Qu'en dites-vous?

Le Bureau constituerait alors une façade, une sorte de filtre qu'il serait possible d'effacer dés le moment où il serait corrompu. Les autres lieux, comme cet Entrepôt, pouvaient servir de zone de rassemblement, pour des réunions avec le Consensus ou concernant des projets communs.

 
*** La jeune femme faisait le tour du bâtiment pour rejoindre le réseau de ruelles quand un tintement de clochettes l'immobilise. Tiens ? Il est pas parti, le clown ?

Aidée par le vent qui s'est levé, elle parvient à ne pas faire crisser trop bruyamment ses lourdes bottes sur le gravier. Au prix d'un retour de migraine, elle parvient aussi à isoler son esprit... Tout en souhaitant ardemment qu'avec l'habitude, ça devienne moins épuisant.

Elle rejoint une échelle sur le côté du bâtiment, se hisse sur le toit, se glisse de nouveau à l'intérieur par un des vasistas entrouverts et s'installe à cheval sur une poutrelle, après avoir vérifié que son cigarillo s'est bien éteint.

Pendant les vingt minutes suivantes, elle ne trouve rien d'autre à faire pour s'occuper que de balancer ses jambes. Elle s'entraînerait volontiers à écouter les Entrelacs, mais s'abstient, de peur que sa maladresse de débutante ne la dénonce au bateleur.

Elle allait quitter son poste d'observation quand sa patience est récompensée : revoilà l'histrion, avec un comparse. Et en plus, il parle à haute voix. Elle s'autorise un sourire satisfait, s'adosse au pilier de soutènement derrière elle et ouvre grand ses oreilles. ***

 
Avec l'arrivée de Salimân, une effluve de violette monta au nez de l'Arlequin.

T'es pas si loin du compte, mon ami. Mais ne t'en fais pas pour mon petit paquet, j'consomme que rarement. C'que j'aime moi, c'est faire mousser.

Il inspecta les lieux. S'il leva la tête, il ne vit pas l'invitée secrète.

Ma foi, c'est pas pire qu'ailleurs. Ça a même un certain style. J'suis assez d'accord avec toi : le Bureau peut toujours servir de point de ralliement pour les néos. En revanche, toutes les expéditions qu'on s'prépare, ça n'a plus grand'chose à voir avec c'qu'on a posé pour le Bureau, tu crois pas ?

Il s'alluma une cigarette qu'il avait roulée sur le chemin, puis tendit son briquet à l'Arlequin.

A c'propos, j'te cache pas que j'me suis pas senti à l'aise avec le gamin qu'est v'nu nous voir, là. J'me suis senti sale à faire le faux-derche comme ça.

Il haussa les épaules.

Bizzar'ment, j'm'étais imaginé que le Bureau s'rait toujours un endroit de franchise et de partage, un truc un peu lumineux, quoi. Enfin, à part que le Bureau c'est toi aussi, et que toi et la franchise, ça fait nombreux, mais bon à toi on t'pardonne tout !

Il sourit en clignant de l’œil, puis sembla se rappeler de quelque chose.

Et, au fait, ta seconde chose intéressante, c'est quoi ?

 
Mouai. Nous voyons encore mal comment le Bureau pourrait être aussi lumineux que vous le souhaitez. Les krolannes sont méfiants vis à vis des nôtres. Un pas de travers et paf, on se retrouve avec une Vindicte au cul. Après, l'objectif reste toujours d'accueillir le plus grand nombre, évidemment...

Silence.

...C'est un vrai casse tête. Est-il vraiment temps de prendre des risques? Seriez-vous prêt à en assumer les conséquences en vous montrant comme le visage du Bureau?

Regard intense.
Je pointais du doigt son veston en indiquant ma pipe. Le Chapeauté compris immédiatement et me fit passer une boite d'allumettes. Enfin, mon tabac s'embrasait.

Concernant la seconde chose ah... Il se pourrait bien que vous l'ayez raté. Une Cendré, toute nouvelle toute fraîche, pas loin des deux mètres de haut, teint cuivré, les cheveux en pétard, plutôt affûtée. Elle disait s'appeler Kim'iya, travaillant dans les mines. C'est elle qui nous a conduit ici.

 
*** Agaçant, ce chapeau : pas moyen de voir le visage dessous, encore moins dans cette quasi obscurité. Mais bon... Kim'iya pourra peut-être le reconnaître à la voix, plus tard. Un grand gabarit, aussi, de sa taille, à peu près : pas si courant. Et s'il ne quitte son couvre-chef que pour dormir, il doit être encore plus facile à repérer.

Pour l'instant, la conversation la laisse un peu sur sa faim : trop allusive. Un moustachu lié aux mines. Pas ça qui manque... Une Jade à laquelle l'Arlequin ne fait pas confiance. Un jeune fouineur qui est allé les trouver à ce fameux Bureau, ce qui leur a donné de brusques envies de déménagement.

Enfin, l'essentiel y est : leurs intentions. Qui ont l'air bonnes. Accueillir les néo-Cendrés, dans la joie, la bonne humeur, la franchise, le partage et la lumière. Mais sans se faire choper par les krolannes non plus. Mouais. A moins qu'ils ne disposent, en plus anciens qu'elle, de moyens de savoir qu'elle est là, et que cette conversation ne vise qu'à l'embrouiller. Très possible.

Par conséquent, elle reste tapie sur sa poutrelle et continue d'écouter, sans se rendre compte qu'à force de se concentrer sur ce qu'elle entend, elle a oublié de veiller à verrouiller son esprit... ***

 
Ha, le visage du Bureau, quelle drôle d'idée !

Surement pas, coquin, sur'ment...

Il s'interrompit soudainement, et fronça les sourcils en levant le doigt.

Dis-donc, y a de l'écho ici ou quoi ?

 
Je haussais les épaules.
De l'écho? Il était encore ivre ou quoi? Néanmoins, mené par le doigt du Chapeauté, je levais la tête vers le toit.

Tiens tiens...

Une silhouette plutôt élancée était perchée sur l'une des poutres.

Eh, vous là haut ! Vous préférez descendre seul ou faut qu'on vous descende? Faut pas être timide, on ne va pas vous bouffer savez !

Sourire.

 
Pensée :

*** Elle songe un moment à demander aux deux hommes de venir la chercher - ça pourrait être drôle de les voir s'escrimer à escalader des piliers pratiquement lisses - puis se dit qu'elle n'a plus huit ans. Sans compter que, pour autant qu'elle sache, ils pourraient très bien lui envoyer une boule de feu ou un éclair pour la déloger...

Elle se met debout sur la poutre, fait quelques pas, les bras en balancier, et lance : ***

C'est quoi ici ? L'amicale des chapeaux rigolos ?

*** Elle parvient au-dessus du plus haut des tas de charbon, s'y laisse tomber au prix d'une petite avalanche de houille et dévale la pente de profil, au prix d'une seconde avalanche de poussier.

Tout en rejoignant les hommes, elle tape sur son caban pour le débarrasser de la suie et affiche un grand sourire niais. ***

J'ai pas de chapeau, mais j'ai mes cheveux. Ça compte ?

*** Puis, sans doute pour être raccord avec les deux fumeurs, elle rallume son bout de cigarillo. ***

 
Salimân détaille l'impromptue de bas en haut, en observant simplement. Puis, le rauque de la voix le fait sourire, et c'est en plongeant son regard dans ces yeux verts qu'il répond.

Ça compte, ouh là oui, ça compte bien.

L'expression était fort bien choisie. Il susurra à l'adresse de l'Arlequin.

C'est elle, ta dernière trouvaille ?

 
Sans porter le moindre signe d'attention à l'acrobate, un sourire plaqué sur mes lèvres.

Ouai. C'est elle. Notre nouvelle petite curiosité.

Je me fichais pas mal qu'elle puisse m'entendre. Au contraire, tout poussait à croire que c'était intentionnel.

Sacré morceau pas vrai? Fraîchement Éveillée, quoique pas encore totalement d'après nous, elle travaille comme mineuse, ses parents se sont barrés pour les Portes. Intéressant pas vrai?
Alors, vous lui faites votre numéro? Nous savons que vous aimez bien ça, secrètement ahah !

Cette fois ci, je m'avançais d'un pas vers Kim'iya.

Qui aurait cru que vous seriez restée? C'est pas joli-joli d'épier d'honnêtes kil'sinites. Enfin qu'importe. Le type là, c'est le Compteur. Et nous pensons qu'il a tout un tas de trucs à vous raconter. C'est un sacré bonhomme.

 
*** Les traits impassibles, elle considère un moment le Compteur. Maladresse feinte ou réelle ? Sa pensée s'échappe, perceptible uniquement par le plus grand des chapeautés. ***

Pensée :

*** Elle se tourne alors vers l'histrion, et une fossette narquoise se creuse dans sa joue : ***

D'honnêtes kil'sinites ? Où ça ?

... C'est à cause de votre chapeau à grelots.

*** Sur ces mots qui n'expliquent ni ne justifient rien, elle tire une bouffée de cigarillo et reporte son attention sur le nonchalant. ***

Ma bio par l'Arlequin est un peu rapide, mais exacte. Alors, ce numéro ?

 
Un tressaillement dans le sourire trahit la réception de la pensée. Une simple réponse.

Quelle Voix !

Il répondit aux paroles.

Y a maintenant tout l'temps du monde, pour la compléter, cette bio !

Mes numéros sont moins lumineux qu'ceux de l'Arlequin, à mon grand regret. Mais contrairement à lui, qu'est à la limite du handicap social niveau dialectique, j'pourrai tenter de répondre à certaines de tes interrogations dans la mesure de mes très humbles capacités.

Par contre, j'pose beaucoup de questions moi aussi.

Il écarta les bras en souriant, et ce faisant, on eut dit qu'il enveloppait la grande pièce d'une bienveillante quiétude.

T'es ici au Bureau, délicieuse acrobate ; c't'endroit est à toi, à personne et à tous. Et moi-même, Salimân, dit le Compteur, j'mettrai tout mon cœur à rendre la vie plus suave à la plus suave de ses créatures.

En finissant sa tirade, il avait ôté son chapeau et s'était incliné, sobrement, sans en faire des caisses non plus. Juste de quoi être sincère.

 
Lorsque Salimân prit la parole, je reculais d'un pas, retrouvant mon rôle confortable de spectateur. Oh bien entendu, par moments, il me fallait intervenir pour venir assaisonner les situations, mais pour le reste, ils se débrouilleraient très bien seuls.
Le Compteur avait cette particularité d'offrir une relative confiance en n'importe quel pecnot qui se disait lanyshta. Des gars comme ça, autant ça peut vous ruiner un commerce, autant ça peut également élargir le champ des possibles. Le Chapeauté faisait parti de la seconde catégorie.

Au Bureau? Non-non-non, celui-ci reste un entrepôt...pour le moment.
Grande perche, n'allez pas croire que le Bureau, celui qui permet l'accueil des gens comme vous, esseulés, parfois choqués, se résume à quatre murs, un toit et des tonnes de charbons à ne plus pouvoir les compter.

Je jetais un coup d’œil à droite, puis à gauche.

En parlant de confort, à supposer que vous comptiez poursuivre ce long et pertinent échange un poil plus longtemps, peut-être devrions-nous retourner vers les Estaminets. Tavernes, salons privés, théâtres et autres lieux divertissants nous rendraient sans doute moins...suspects?

 
*** Elle accorde un sourire indolent au Compteur. ***

Donnant-donnant, alors ? Si tu réponds, je réponds.

*** Oui, "tu". Comme ça.

Elle avait affiché une certaine surprise à la qualification de "Bureau" attribuée à l'entrepôt ; la rectification du bateleur est accueillie d'un hochement de tête. ***

Ah, je me disais aussi. Ça aurait été un peu rapide comme déménagement, même si le fouineur vous a flanqué la frousse...

*** De nouveau, un sourire narquois. ***

Des gens comme moi, esseulés et choqués ? Mais, absolument. Je me sens beaucoup plus seule depuis que ma tête est devenue un autre Hall des Infinies Palabres.

*** Elle secoue sa crinière comme pour disperser les Voix. ***

Je vous ai sorti de votre zone de confort, hein, l'Arlequin ? Bah, vous pouvez me laisser avec le Compteur. Je le mangerai pas.

*** Un sourire plein de dents, qui tend à suggérer le contraire, est adressé au dit Compteur. ***

Mais sinon, si on est partis pour faire la fête jusqu'à pas d'heure, il faudra que je passe chez moi avant. Pour me changer.

*** Une tape sur son caban expédie un petit nuage de suie dans l'air. ***

C'est que je ne suis pas très présentable pour accompagner des gentilshommes dans les lieux publics.

 
Répondons-nous donc.

Après lui avoir lancé un sourire carnassier, il se tourna vers l'Arlequin.

Et nous, Clown, accompagnons-donc la belle jusqu'où elle voudra, même si y a pas tant besoin qu'ça de changer d'atours, et qu'elle est déjà bien assez présentable pour les pas-très-gentilshommes que nous sommes.

On pourra continuer cette p'tite conversation en attendant.


HRP : connexion aléatoire pour ce grand weekend.

 
Qui de l'un mangera l'autre, nous serions bien sot de nous prononcer.

Cette petite voix là avait un je ne sais quoi de pertinent. Était-ce du au fait que ses parents avaient subis l'Appel des Ists? Il y avait de ça, indéniablement. Et puis autre chose, d'indescriptible.
La remarque sur notre "zone de confort", comme elle disait, m'arracha un sourire. Si elle savait...

Oh n'ayez crainte, là où nous pourrons aller, personne ne tiendra rigueur de votre accoutrement. J'indiquais l'uns des lavabos au fond de l'entrepôt. Suffit que vous vous débarbouillez un peu et vous serez parfaite.

Je lançais un regard complice à Salimân suivi d'un petit mouvement de la tête.

On peut aller faire un tour chez Guizar, au Bois sans Fin. Parait qu'il a enfin sorti sa nouvelle cuvée, ça et un poulet chacun, ça devrait nous permettre de penser plus posément non?

Le Bois sans Fin, c'était un peu l'endroit passe partout des Estaminets. Réputé neutre dans les luttes d'influences des comités clandestins, c'était un lieu où chacun se sentait le bienvenue. La nourriture y était de qualité, de même que la boisson sans forcément être excessivement cher.

 
*** Elle a un sourire étrange. ***

Le Bois sans Fin ? Je vois où c'est. On se retrouve là-bas, messieurs.

*** Elle fait quelques pas en arrière. ***

Vous n'arriverez pas à dissuader une femme d'aller se pomponner. Et c'est ce que je suis, aussi surprenant que ça puisse paraître.

*** Son air est si innocent qu'on ne lui donnerait surtout pas le bon dieu sans confession. ***

Ne vous pressez pas trop. Moi, je ferai au plus vite. Cherchez une grande perche...

*** Sur ces paroles sibyllines, elle passe la porte et s'éloigne à grands pas. ***

 


C'est accompagné par Salimân que je fis le chemin en direction des Estaminets. La discussion fut légère, entrecoupée de messages télépathiques parfois taquins. Rien de bien folichon en soi.
Arrivé au Bois sans Fin, Un signe à l'adresse de Guizar suffit à nous faire libérer une table , le tout accompagné de deux mousses fraîchement tirés par le propriétaire. Peu de temps après, un premier plateau de charcuterie, fromages et pains de différents types nous fut servit.
Je fis un clin d’œil au Compteur.

Y'a quand même pas à tortiller du fion, cet endroit, c'est quand même un semblant de paradis.

Outre mes rapports cordiaux avec le patron, je trouvais ici tout ce dont j'avais besoin. Certes, il y avait une ombre au tableau : les clients des tables voisins, me voyant débarquer, ne purent s'empêcher de faire gesticuler mes clochettes, me priant de les gratifier d'un petit numéro en échange de quelques pierres.
Les fous.
Comme à mon habitude, je les ignorais. D'ici peu, les insultes fuseraient. Puis ensuite, comme à chaque fois, ils se lasseraient et s'en retourneraient à leur petite routine misérable dont ils essayaient désespérément de se débarrasser en vidant leur godet.
J'en éprouvais une sorte de pitié. Pas de celle qui laisse entendre que vous allez leur tendre une main pour les tirer de là. Non. Une pitié cruelle, un plaisir malsain à voir des rats se débattre au fond d'un seau sans pouvoir en sortir. En moi au sommet, spectateur neutre.

Entre deux bouchées, je m'adressais à Salimân.

Alors, que pensez-vous de notre trouvaille?