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Corvée de flânerie
Premier contact - ouvert à tous
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Luang 18 Manhur 815 à 23h04
 
Sur le chemin du tripot, Salimân semblait assez distrait. Cela n'avait rien à voir avec la demoiselle, mais ça, Elyas ne le savait pas.

A l'intérieur, les clients taquinaient l'Arlequin, mais, bizarrement, ne soutenaient pas le regard du Compteur quand il les toisait. Ils formaient quand même un drôle de couple, tous les deux. Du genre pas loquace, et même pas plus en pensée qu'en parole. Pourtant, Salimân commençait à réellement apprécier la compagnie de l'amuseur. C'était aussi dans ces silences partagés que l'on reconnaissait de l'affection, sinon un certain respect. Quand le silence ne formait plus comme un mur de gêne entre deux inconnus, mais le simple fait de tolérer de vivre en présence de l'autre.

La question d'Elyas le tira de sa rêverie.


Ah, cette trouvaille ! Elle a pas l'air cruche. Pas du tout, mais bon là-d'ssus t'en sais plus que moi non ?
Elle est belle comme un joyau plein de suie. Et j'me moque de la suie. Mais bon, j'la connais pas du tout, hein, et puis bon, c'est une ... collègue.


 
Kim'iya
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Matal 19 Manhur 815 à 10h48
 
*** Selon la légende, les femmes mettent un temps infini à se faire belles. Celle-ci n'en est donc pas une, toujours selon la légende : le temps que les deux hommes rejoignent le troquet au pas de promenade, s'installent, soient servis et échangent trois paroles, la porte se rouvre sur une créature qui n'a que quelques points communs avec l'ouvrière de tantôt. La très grande taille, la peau cuivrée, les yeux verts et la couleur des cheveux, pas davantage.

Les centimètres qu'elle a perdus en rassemblant sa crinière encore humide en épais chignon, elle les a regagnés en chaussant des bottines dont les talons aiguilles font mal rien qu'à les regarder. L'hétaïre n'en descend pas moins les deux marches menant à la salle avec une parfaite aisance ; elle se retourne pour refermer l'huis, dévoilant le spectaculaire dos-nu de sa robe noire, dont la dentelle et le satin semblaient au premier abord plutôt sages malgré la jupe relevée sur le devant jusqu'aux genoux.

Un silence interloqué se fait dans l'estaminet : certes, des courtisanes, on en a déjà vu, mais celle-là, jamais. On s'en souviendrait : elle fait au moins deux fois la taille de Lili-Balcon !


Eh la belle ! On te grimpe ou on t'escalade ? s'enquiert un gentleman, suscitant les rires de sa tablée.

C'est ce que tu ne sauras jamais, rétorque-t-elle suavement en passant devant lui pour rejoindre ses comparses. L'hilarité change de camp et la salle se désintéresse d'une béguineuse déjà pourvue de deux clients. Elle peut donc s'asseoir, fixer un de ses cigarillos sur un fume-cigarette de bakélite, l'allumer et décocher un sourire séraphique aux deux hommes.

Messieurs.

La même chose, s'il vous plaît
, ajoute-t-elle en réponse à la question muette que Guizar lui a adressée de derrière son bar. Une fois la chope de blonde posée devant elle et le tenancier gratifié d'un sourire éblouissant, elle entre dans le vif du sujet, le menton sur son poing et les yeux fixés sur le Compteur. ***

Pensée :
L'Arlequin me disait qu'on ne mourait plus. C'est vrai, ça ?


 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Matal 19 Manhur 815 à 11h29
 
A l'arrivée de la belle, le Compteur se tut.

Quand elle s'avança vers eux, et repoussa des avances prévisibles, le Compteur restait coi.

Quand elle s'assit devant eux, le Compteur restait coi.

Quand elle plongea son regard dans le sien, le Compteur restait coi. En parfait gentilhomme, et aussi parce qu'il savait regarder ailleurs que là où se posaient ses yeux, il n'avait pas quitté ces prunelles vertes. Et le Compteur restait coi.

Quand sa pensée fut heurtée par Kim'iya, il resta coi.

Sa pensée, cependant ... Sa pensée ... déglutit.

*Oh, si, on peut mourir parfois...*


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 20 Manhur 815 à 04h24
 
A racoler comme ça, la drôle de mineuse allait s'attirer les foudres de Koi'seh. Mais le plus intéressant dans tout ça restait la réaction du Compteur. Ah ça c'est sur, l'entrée de la petite avait fait son effet. Bien que, comme tout les autres, je m'étais rincé l’œil sur les jolies courbes mises en valeur par le tissu certes rare, mais bien cousu, je ne me laissais pas secouer par ce nouveau costume.

Alors qu'elle s'asseyait, je fixais Salimân et son air benêt.


Au moins, celle là elle sait jouer.

Il n'y eut aucune réponse
A dire vrai, excepté un filet de bave qui aurait pu lui couler sur les lèvres, je n’imaginais pas obtenir quoique ce soit d'autre de lui à ce moment là.
La bière fut servie plus vite qu'à l'accoutumée et par le patron en personne. Sacré Guizar, à peine sa femme avait-elle le dos tourné qu'il n'hésitait pas à charmer les gamines qui passaient par sa taverne. Enfin ça aussi c'était une part de la grande Comédie. Fallait pas être naïf.
Je levais légèrement mon propre rêve avant d'en déglutir une gorgée.

*Ne plus mourir? L'Arlequin n'a pas dit tout à fait ça grande demoiselle. Ce qu'il vous a dit, c'est que seul comptait l’existence, que la mort physique n'était à présent plus pour vous une réelle limite.*

Pause soutenue d'un sourire malicieux.

*Prenez vous une balle en pleine tronche et croyez nous ou non, mais vous mourrez. Pour être plus précis : votre corps disparaîtra. Vous, votre esprit, votre âme, appelez ça comme vous voulez, vous resterez en attendant un nouveau réceptacle. Ils ont appelé ça la re-matérialisation. C'est étrange, bizarre et d'après un certain comparse, pas forcément agréable.*



- Thème d'Elyas -
 
Kim'iya
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Julung 21 Manhur 815 à 21h01
 
*** Parce qu'il pourrait finir par sembler louche que le trio continue à se regarder sans échanger une parole, la jeune femme meuble le silence par un caquetage inepte, à base de cancans sur des connaissances communes qu'elle vient d'inventer. En contraste avec sa mine souriante et évaporée, sa pensée véhicule une certaine crainte respectueuse : ***

Pensée :
Un nouveau réceptacle ? Heu... Et on peut choisir ? J'aime bien celui que j'ai déjà, et je ne suis pas sûre d'aimer l'idée de me retrouver dans la peau d'un vieux monsieur un peu gras. Pas beaucoup plus que l'idée de prendre une balle dans le front, à vrai dire.


 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Julung 21 Manhur 815 à 23h01
 
Sortant de son mutisme, le Compteur se prit au jeu de la belle. Il répondit à ses cancans par des inepties. Du moins, il tentait de répondre avec cohérence ; pour une oreille qui traîne, une conversation qui n'a ni queue ni tête interpelle autant qu'une absence de conversation.

*Ne t'en fais pas, le réceptacle est le même que celui qu'tu viens de quitter, sauf qu'il est marqué par la destruction qu'il vient d'subir. Par contre, faut pas s'méprendre : c'est pas comme ça à chaque fois, des fois tu crèves pour de bon. Le gamin en est la preuve, n'est-ce pas, Clown ?

Enfin c'la dit, moi l'idée de pouvoir ne pas mourir, ça m'a pas rendu plus casse-cou. Mon but c'est toujours de pas y laisser ma peau, et être un mutant c'est bien plus qu'un genre de réincarnation, en vérité.

Mais dis-moi, on papote, on papote, mais tu m'as toujours pas dit ton p'tit nom.*


La barre qui fendait jusque là son visage se mua en une esquisse de sourire


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 22 Manhur 815 à 02h42
 
Je pris également part à la conversation de façade, une habitude désormais ancrée dans mon quotidien lorsque je partageais la compagnie de lanyshtas.

*Pour le gamin, on peut pas vraiment savoir. L'Enquêteur n'avait pas donné signe de vie avant trois ou quatre semaines après sa dématérialisation. Ce qu'il faut retenir, c'est que comme beaucoup de choses liés à notre état, on ne sait pas grand chose. Du coup, mieux vaut rester prudent.*

Je reportais mon attention sur le plateau de charcuterie qui avait été déposé quelques minutes pus tôt.



- Thème d'Elyas -
 
Kim'iya
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Matal 26 Manhur 815 à 08h15
 
*** Tout en continuant à pérorer sur les aventures d'une certaine Jilelle, aussi imaginaire que les dites aventures, elle conclut : ***

Pensée :
Compris. Il existe une chance de ressusciter, mais pas indemne : dans le doute, éviter de mourir.


*** Elle rend son sourire au Compteur, avec intérêts. ***

Pensée :
Tiens, je pensais que l'Arlequin te l'avait donné. C'est Kim'iya. Kim, pour toi.

Je vais être bonne joueuse, ça ne comptera pas comme une question... Tu en auras deux d'avance, car voici ma suivante :

Vous parliez tout à l'heure d'une certaine Jade. Est-ce que c'est la même qui essaie de recenser les Lanyshstas, et est-ce qu'on peut lui faire confiance ? Elle est du Kil'sin, non ? Vous l'avez rencontrée ?


*** Une moue d'excuse traverse son masque de linotte : ***

Pensée :
Oui, ça fait plusieurs questions.


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 26 Manhur 815 à 09h57
 
Que la Grande Perche et Salimân flirte ne me perturbais pas le moins du monde, c'était de leur âge, cette période vaguement définie propres aux expérimentations. Néanmoins, lorsque Kim'iya aborda le sujet de Jade, je fronçais les sourcils. J'éloignais le verre de vin de quelques centimètres, me redressais, jetais un bref coup d’œil au Compteur avant de me plonger dans les yeux de la semi-Éveillée.

*Jade.*

La pensée résonna comme un glas. Froide, presque désincarnée.
La Vigilante n'avait pas perdu son temps. Comme elle l'avait fait avec Lamka, et probablement avec d'autres, Kim'iya avait été répertorié. Prévoir les prochains mouvements de la Grande Verte devenait de moins en moins évident compte tenu de son silence et de son absence du Kil'sin. Néanmoins, une chose était certaine : ça ne présageait rien de bien bon.
La pensée qui suivit retrouvât sa saveur rieuse et chaleureuse habituelle.

*Nous l'avons rencontré, et à plusieurs reprises. Elle fait effectivement partie du Kil'sin bien qu'elle n'en ait, de notre humble avis, pas vraiment les caractéristiques. Par ailleurs, c'est une Vigilante, plutôt pas commode dans son genre. Enfin tout dépend comment vous la prenez, ou comment vous vous laissez prendrez hé hé.*

Pause.

*La confiance, quel drôle de concept.
Nous serions bien mal avisé de vous dire qui croire et ne pas croire. Nous sommes nous et vous êtes vous, ce choix vous appartient. Nous pouvons toutefois vous dire qu'après ce que nous avons vu d'elle, de nos propres yeux comprenez le, mais également entendu lors de ses grandes déclaration dans les Entrelacs, nous ne lui faisons définitivement pas confiance. Oh non-non-non.*


Malgré l'attitude détendue retrouvée, mon visage restait de marbre, avec ce sourire de façade figé. Toutefois, aucun des lanyshtas présents à la table n'était dupe.

*Vous êtes assez maline pour vous forger votre propre avis. Restez tout de même sur vos gardes. Brouillez les pistes, évitez de divulguer votre véritable nom. Bien entendu, ça ne vous protégera pas éternellement, mais ça pourrait bien vous faire gagner suffisamment de temps pour savoir comment réagir.
N'est-ce pas Compteur?*


Rire saccadé.
Le Chapeauté ayant divulgué sa propre identité quelques minutes plus tôt, une naïveté qui, je l’espérais, ne lui coûterait pas de mauvaises aventures.



- Thème d'Elyas -
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Matal 26 Manhur 815 à 22h01
 
Un éclair malicieux traversa le regard du Compteur, puis il prononça une phrase qui tombait bien dans leur simili-conversation.

Moi aussi j'connais ton nom, maintenant ... Clown. Tu t'plais à voler mes réponses, on dirait.

De fait, cela l'arrangeait, pour plusieurs raisons. Il ne quitta pas Kim des yeux.

*Mon nom, de fait, m'est déjà plus à garder. Souviens-toi du môme, Clown. Il connaissait mon nom et savait qu' j'étais lié au Bureau, alors même que j'me mêle pas aux Entrelacs.*


Il observa la mutante. Belle, et très grande, elle aussi. Dans un sourire, il ajouta :

*Et moi, j'fais pas confiance non plus à Jade, mais pour une toute aut' raison. J'pense que la dame est frigide comme une plaque de verglas, et tout aussi dang'reuse. Y a rien de bon à s'y frotter.

Bon, c'est à mon tour, j'pense. L'Arlequin m'a dit que tes parents avaient fui le Kil. Ça s'est passé comment ?*


 
Kim'iya
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Julung 28 Manhur 815 à 08h10
 
*** La jeune femme délaisse la conversation de surface pour mieux écouter les pensées, meublant son silence par quelques bouffées de cigarillo, une gorgée de bière et du picorage dans la charcutaille. Elle esquisse un sourire. ***

Pensée :
Je n'ai pas donné mon nom dans les Entrelacs. Mais vous, l'Arlequin, vous le connaissez en entier. A moins, bien sûr, que je vous aie raconté des craques. Allez savoir...


*** Plus sérieuse, elle ajoute : ***

Pensée :
C'est facile à vérifier. Libertaire ou pas, notre Kil tient des registres.


*** Aux dernières pensées du Compteur, elle étouffe de justesse un rire qui n'aurait eu aucun sens dans le contexte audible. Pour la galerie, elle aura eu l'air de s'étrangler sur une lamelle de jambon. ***

Pensée :
Tu ne fais pas confiance à une femme parce qu'elle ne veut pas coucher avec toi ? Sâliman... Maintenant je comprends pourquoi tu portes ce chapeau. C'est pour empêcher ta tête d'enfler, c'est ça ?


*** D'une pichenette, elle tente de faire sauter le dit couvre-chef, accompagnant le geste d'un commentaire outrageusement vertueux : ***

Et d'abord, jeune homme, sachez qu'on se découvre devant les dames.

*** Notons qu'elle ne fait pas mine de houspiller le Clown pour avoir gardé son chapeau à grelots.

Son humeur primesautière fond comme neige au soleil à la dernière question ; le visage de marbre, elle fait tourner entre ses doigts son antique briquet aux initiales effacées. ***

Pensée :
Je ne sais pas grand-chose. J'avais six ans quand ils ont disparu, et les gens n'avaient pas très envie de répondre à mes questions par la suite.

Tout ce que je peux vous dire, c'est que ça s'est décidé assez brusquement, qu'ils ont empaqueté tout ce qui pouvait leur être utile pour une longue randonnée, et qu'ils se sont contentés de me laisser chez une voisine en prétendant qu'ils seraient occupés pour la journée. Je ne sais pas vers quelle Porte ils sont allés.


*** Elle relève la tête et scrute les deux hommes : ***

Pensée :
Il y a un rapport entre ça et ma mutation ?


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 28 Manhur 815 à 08h44
 
La grande Kim rentrait définitivement dans la case des choses intéressantes. Même mieux, dans la partie des choses qui, même après avoir gratté un peu le dessus, gardaient toujours une saveur rafraîchissante.
Elle ne serait jamais une alliée.
Sur ce point, je m'en doutais déjà, nous partagions le même point de vue. Solitaires et joueurs, des êtres que le monde n'avait pas épargné. Sans être une alliée, elle pourrait toutefois devenir tout autre chose...

*Nous ne sommes pas là pour vous ficher. D'ailleurs, peu nous importe votre nom. Il y a bien des manières de débusquer une personnes, nos méthodes sont beaucoup moins...administratives.*

La parenthèse sur Jade s'était fermée aussi vite quelle s'était ouverte.
Lorsque le sujet des parents fut brutalement mit sur le tapis, je restais tout ouïe. Cet abandon soudain avait laissé des marques, c'était évident. L'âge n'avait peut-être pas totalement fait son oeuvre. C'est que malgré son gabarit et son aplomb, j'en oubliais presque qu'elle n'était qu'une gamine.
Un serveur s'approchait.


Jo': Un petit quelque chose pour ces messieurs dame?

Je l'auscultais de haut en bas. Un nouveau celui-là. La vingtaine, un peu trop endimanché pour ce type d'établissement. Je lui livrais ma comédie habituelle, faite de grelots et de grimaces distrayantes.

Oh oui-oui-oui ! Vu l'état de cette bouteille, la petite sœur serait bienvenue. Pas la votre cher petit monsieur, mais celle de la bouteille. Non pas que votre sœur ne soit pas de compagnie, nous n'en doutons pas, simplement qu'à ce niveau là, nous voilà déjà bien lotis !

Au départ, il me lâcha un regard assassin. C'était confirmé : oui, il avait réellement une sœur. Puis peu après, il feignit un rire forcé. Finalement, il s'éclipsa la bouteille vide à la main.

*Non, il n'y a à priori pas de rapport entre l'Appel des Ists et notre Appel à nous autres Lanyshtas. Ça reste toutefois à confirmer ou infirmer. Avouez que la théorie est intéressante n'est-ce pas? Deux Appels mystérieux, loin du tumulte des Kil, loin de ces murs qui nous protègent tout autant qu'ils nous étouffent, nous aveuglent de la réalité de ce monde...*

Pause.
Je fixais la demoiselle.

*Vos parents, vous souvenez vous plus précisément de leur départ? Étaient-ils drogués? Paraissaient-ils différents de d'habitude? A six ans, on peut se souvenir de ce genre de chose, surtout compte tenu de l'aspect...brutal du changement.*

Il n'y avait aucun amusement dans ma pensée, seulement des questions précises, orientées, visant à nourrir notre projet.

*Comprenez Grande Perche, bien que vous l'ayez sûrement déjà remarqué, que ces Ists et ces Portes nous intriguent. Aidez-nous et il se peut bien que nous puissions vous aider à découvrir où vos parents se sont planqués.*

La gamine d'un couple de supposés Rebelles des Portes, si ça c'était pas une aubaine.



- Thème d'Elyas -
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Dhiwara 31 Manhur 815 à 23h49
 
Et le chapeau de tomber, d'un coup, sous la pichenette de la demoiselle. Salimân se baissa pour le ramasser, passa la main dans ses cheveux, puis répondit.

*A ton aise.*

Il sourit niaisement. Ce sourire qui marchait bien.

*C'est pas parce que j'ai pas pu grimper la montagne, que je fais pas confiance à la montagne. C'que je veux dire par là, c'est qu'elle est pleine de glace. Elle est trop mécanique, y a pas de prise pour l'homme. Elle est froide, rigide, et elle fait pas d'effort pour laisser un peu d'soleil fondre tout ça.*

A parler d'elle, un recoin de l'esprit du Compteur se mit à tinter. Il cessa de refouler les Entrelacs, et la Voix lui parvint enfin.

*Quoique... Elle est pleine de surprises, la grande. T'entends ça ?* Ajouta-t-il, à l'adresse de l'Arlequin.

Il prit quelques instants pour embrasser la pensée de la Vigilante. De toutes les manières, il n'avait pas grand chose à ajouter sur l'autre question. Non que celle-ci ne l'intéressait pas, bien au contraire : après tout, lui aussi était orphelin, et c'était lié à un départ de ses parents. C'est plutôt qu'il voyait bien la peine éprouvée par Kim. Aussi se contenta-t-il de plonger dans ses yeux un regard sincèrement bienveillant. Mais un peu séducteur aussi, toujours.

Le Compteur remplit les verres de chacun. Quelques tablées plus loin, un bandolim entama une bourrée. Il la reconnut au premier accord.



 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 03h35
 
La lourde pensée de Jade m'avait également frappé.
Un compte rendu précis, comme à son habitude, ponctué par une discours pseudo-moralisateur à l'égard de ceux dont elle s'était d'elle même éloignée. Regrettait-elle?
Pas sûr. Toutefois, le paradoxe était saisissant, renversant.
La situation était comique mais compte tenu du sujet, l'heure n'était pas vraiment à la rigolade. Nous avions anticipé ce moment par la mise en route d'un Consensus autour du thème des Portes. Il restait cependant un point à définir, le Bureau. La message télépathique qui suivit fut uniquement dirigé vers Salimân.

*Avec cette annonce, peut-être qu'il est grand temps d'ouvrir les portes du Bureau aux Entrelacs. Dans cette éventualité, il nous faudra être vigilant. Nous pourrions enfin assumer le but initial de cette entreprise tout en enquêtant sur ceux qui nous parviennent. Trouver le fruit pourri, s'il y en a un, avant qu'il ne nous empoisonne.*

Pause.
Aux yeux de Kim'iya, rien n'a vraiment changé, sauf peut-être mon regard qui, jusqu'ici rivé sur elle, s'aventurait par instant vers le Compteur sans chapeau.

*Le chemin parcouru depuis cette réunion à notre table de jeu est plus long qu'il n'y parait. Avant d’accueillir les esseulés ou les curieux bras grand ouverts, il nous faudrait convenir d'une organisation, ne serait-ce que matérielle, un roulement. L'ancien Comité des Coquillages comme filtre, l'entrepôt comme espace d'entrainement, un autre lieu, variable, en cas de crise.
Et puis...une voix, un visage, un porte parole.*


Le verre de vin fut porté à mes lèvres.
J'en oubliais les saveurs, mon esprit filait déjà vers les Autres, ceux qui connaissaient le Bureau.



- Thème d'Elyas -
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 04h21
 
Un clignement de paupières.

*Incroyable comme nos esprits s'rencontrent souvent, Clown. S'rais-tu mon âme-sœur ?

Bien, et pour y mettre une Voix, qui s'y colle ?*


Jusque là, le Bureau marchait grâce au tandem. Ce qu'Elyas gagnait en vue d'ensemble de la question lanyshta et en intuition des intrigues, il le perdait en sociabilité et en patience. Là où Salimân était accueillant et attentionné, il n'était en revanche que peu réfléchi ni vraiment attentif. Pour que le Bureau puisse s'établir tels qu'ils en posaient les fondations, le choix était clair.

La pensée a cet avantage d'être instantanée. Le Compteur continuait d'observer Kim. Il s'étonna d'être capable de penser aux entrelacs, à deux conversations, tout en tenant en même temps un vrai simulacre de conversation. Quel chemin parcouru depuis l’Éveil !


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 04h35
 
J'avais entendu ce mouvement de la part de la Verte depuis quelques temps déjà. Une sorte de perte de consistance. Elle avait, en quelque sorte, rendu les armes. Elle était à présent forcée d'en appeler à une union, même partielle.
Mon visage restait de marbre, mon regard lointain.
La pensée suivante fut dirigée vers plusieurs lanyshtas, mais pas Kim'iya, pas encore.

*A vous tous qui avez eut connaissance du Bureau des Lanyshtas,
Jusqu'ici, nous en étions aux balbutiement de notre entreprise commune, à savoir la création d'un lieu physique destiné à l'accueil des lanyshtas d'où qu'ils viennent.
[...]
C'est à peu près tout.
La suite est entre vos mains, entre nos mains.*


Une chose de faite.
Je tâchais de me re-concentrer vers la Grande Perche, toujours aux aguets quand à sa réponse.
La simultanéité ne tarderait pas à me fatiguer. Pourtant, je savais que quelque chose était en train de se jouer. Il ne fallait pas rater le coche.



- Thème d'Elyas -
 
Kim'iya
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 08h58
 
*** Lorsque le Clown évoque ses méthodes peu orthodoxes, la Grande Perche esquisse un sourire entendu. ***

Pensée :
Je n'en doute pas.


*** L'arrivée du serveur, le numéro du Bateleur, la nécessité de refuser du geste qu'on lui apporte autre chose ou qu'on la resserve - sa bière est à peine entamée - apporte une diversion bienvenue aux questions ; le message, qui résonne avec la convivialité d'un signal d'alarme dans les Entrelacs, amène une diversion encore plus énorme, mais moins bienvenue.

Les deux hommes, rompus à l'exercice, n'en donnent pas moins des signes de distraction. Kim, tout à fait novice, finit par carrément renoncer à la conversation de surface après avoir grimacé sous la puissance du message. Posant à nouveau le menton sur son poing, elle choisit de fixer le Compteur : au cas plutôt improbable où ils seraient observés, elle aura l'air de lui faire du gringue, ce qui ne changera pas beaucoup des moments précédents.

Isoler le fil et tirer dessus pour l'"entendre" depuis le début, le dévider à son rythme entre ses doigts mentaux : un coup à prendre. Remplir les blancs du vocabulaire inconnu, passer outre l'accent inhabituel : un coup à prendre. Ne laisser paraître sur son visage qu'un air séducteur, même quand l'image de la chose bio-mécanique se surimpose à celle du Compteur : un coup qu'elle a déjà pris depuis longtemps.

Elle tambourine des doigts sur la table puis rallume lentement son cigarillo, le temps d'assimiler - et de laisser s'atténuer le mal de crâne. Quand la fumée de la première bouffée se dissipe, elle constate avec surprise que l'Arlequin attend toujours sa réponse. On ne peut vraiment plus compter sur les menaces de guerre totale pour éviter les conversations déplaisantes... Elle lâche donc l'équivalent mental d'un soupir exaspéré avant de rétorquer : ***

Pensée :
Croyez-moi, si j'avais su que c'était la dernière fois que je les voyais, j'aurais été plus attentive. Evidemment, je suis souvent revenue sur ces dernières heures avec eux, ensuite. Mais à force d'y revenir, je me demande si je n'ai pas reconstruit ou brodé. En tout cas, il me semble qu'ils étaient différents. Un peu comme nous en ce moment : distraits par quelque chose dans leur tête, trop fort pour fixer leur attention sur autre chose.


Elle décoche à l'histrion un sourire carnassier.

Pensée :
Qui vous dit que je souhaite les retrouver ? Hmmm, à la réflexion... Rien que pour le plaisir de leur casser la gueule, ça pourrait valoir la peine.


Les yeux pâles reviennent sur Sâliman, qu'elle avait déjà beaucoup regardé, mais pas encore vraiment vu.

Eh bien, ce chapeau ne cachait pas une calvitie précoce... Tu m'en vois grandement soulagée.

 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 09h43
 
Les messages afflueraient d'ici quelques minutes, voir secondes.
Je profitais de la trêve pour croquer dans une tartine. J'adorais les tartines.
La pensée qui suivit fut cette fois-ci envoyée à Salimân tout comme à Kim'iya.

*Hmmm...Nous voyons. Quelque chose dans leur tête...*

Il y eut une nouvelle pause. Un court instant d'absence, à nouveau.

*Excepté par le poing que vous leur mettriez dans la face, pensez-vous que vos parents vous reconnaîtraient si vous les recroiseriez?*

La question était stupide. C'était là plus un cheminement, une manière de conduire la demoiselle directement là où je souhaitais en venir : l'expédition.

*Si la possibilité de les revoir vous était donnée, une possibilité, pas une assurance, seriez-vous prête à la saisir?*

La question pu paraître brutale, surtout pour Salimân.
Ainsi, je m'adressais à lui, lui expliquant mon résonnement simpliste.

*La fille d'un couple d'Appelés... Les probabilités de tomber sur ses parents sont infimes. Toutefois, avec elle à nos côtés, nous disposerions d'une couverture supplémentaire - à savoir la gentille fi-fille qui part désespérément chercher ses géniteurs - ainsi que d'une potentiellement clé d'entrée auprès des Rebelles. Oh bien entendu, il faudrait être cocu pour ça. Mais ça peut s'arranger pas vrai? Êtes-vous marié cher Compteur? Ou peut-être avez-vous une petite amie qui vous attend sagement au lit après vos péripéties nocturnes?*



- Thème d'Elyas -
 
Salimân
Comitaire actif,
Compteur de Voix

Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 20h51
 
Il sourit.

Aucun d'mes atours n'est là pour cacher que'qu' chose. Le chapeau protège mon regard du soleil, et fait qu'on m'repère de loin. C't'un simple outil de travail qu'est presque une extension d'moi.

Pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable ? Une conversation badine était tout à fait appropriée, maintenant que les pensées prenaient plusieurs tournants.

Et toi, dis donc, avec la Belle et la Suie, as-tu d'autres atours à ton antre ?

Le ton badin, tout accordé aux paroles, n'a rien à voir avec la réserve qui teinte la pensée que le Compteur envoie en réponse à Elyas.

*Pourquoi cette question, dis-moi ? Tu veux provoquer la chance en m'faisant cocu ? J'suis marié à personne, non ; ou plutôt à tout l'monde. Et j'mets plus personne dans mon lit depuis qu'les pensées hantent mes nuits. Pis t'aurais du mal à faire de moi un cocu tant ces histoires d'exclusivité m'ennuient...

Tu sais, Clown, si tu veux jouer avec son histoire à la p'tite, enfin la Grande, qu'a l'air d'un peu la torturer, ça s'ra sans moi. J'pense pas qu'on ait b'soin de couvertures en plus, et enfin, elle vient juste de s'éveiller, quoi ! Laisse-la se développer si tu veux qu'elle survive au voyage !*


Dans sa fougue, le Compteur a oublié d'adresser sa pensée uniquement à l'Arlequin, ce qui fait que Kim'iya peut en avoir entendu tout ou partie.




 
Kim'iya
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Matal 2 Jayar 815 à 20h56
 
*** La jeune femme hausse les épaules. ***

Pensée :
Probablement. S'il reste quelque chose en eux de leur ancienne personnalité, de leurs souvenirs, ils me reconnaîtraient sans doute.


*** Elle ajoute avec un sourire éclatant : ***

Pensée :
Des comme moi, on n'en rencontre pas à tous les coins de rue.


*** Son air se fait légèrement dédaigneux ; elle sirote sa deuxième gorgée de bière, réfléchissant. ***

Pensée :
Je ne suis pas certaine que le plaisir de leur mettre mes phalanges dans les gencives vaille la peine de risquer ma peau hors du Kil... Pour peu qu'ils soient encore vivants et pour peu qu'on tombe sur la bonne Porte. Si ma compagnie vous intéresse pour une raison ou une autre, l'Arlequin, il va falloir en mettre un peu plus sur la table. Jade aime emporter de la chair à canon quand elle part en voyage : elle pourrait bien ne pas être la seule.


*** Elle regarde Sâliman avec un sourire de sphinx, tout en rajustant les manches bouffantes de sa robe. Façon de rappeler que les muscles de ses bras sont toujours là, même masqués par l'étoffe. ***

Va savoir.

*** Son sourire s'élargit alors qu'elle perçoit une partie de l'échange entre les deux hommes. A l'intention du Bateleur, elle émet pour les deux : ***

Pensée :
Vous voulez cocufier le Compteur pour forcer la chance ? Je peux vous arranger ça. Superstitieux, hein ? Comme tous les joueurs, j'imagine.


*** Puis, s'adressant à l'autre : ***

Pensée :
Vous vous inquiétez pour ma pauvre petite âme meurtrie ? C'est trop mignon, mais il ne faut pas. Elle va bien.


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