En tant que forgeronne, sa curiosité était piquée à vif. Dans ce Kil, il y a forcément de nouvelles techniques à apprendre. Sur la forge, les métaux. Mais aussi sur l'art de manier l'épée, la hache et toutes ces armes qu'elle forge. Ces créations qu'elle ne pourra sublimer que si elle en comprend pleinement l'usage.

Aussi, elle avait échangé quelques pensées avec le poussin. Il allait discrètement lui montrer quelques échoppes et la salles d'armes. Lui ne serait pas discret, mais elle en resta à ces côtés pourrait l'être. On n'accorde que peu d'attention à un assistant. Et l'assistant d'un commerçant peu être un étranger qui lui sert à son commerce dans d'autres Kil. De toute façon, elle ne prévoyait pas d'être bavarde. Ecouter cela suffirait. Surtout pour cette courte découverte.

Pensée :

 


Pensée :



Tod: -Nogarde, je m'attendais pas à te voir aussi tôt.

-Je ne suis pas là pour te voir pour l'instant, je te présente mon apprentie, Ys.



Tod: Enchanté de vous rencontrée. Appelez-moi Tod.



Pensée :

 



Pensée :

 
Tod: -Je ne savais pas que Nogarde se diversifiait et cherchait des employés dans d'autres kils. D'où venez-vous donc très chère?



Pensée :



Pensée :

 
La jeune femme émit un sourire mental. Elle se souvenait de quelques discussions qu'elle avait pu avoir avec d'autres Lanystha. Original était le mot. La façon dont pouvait se mêler et s'alterner paroles orales et pensées était très vaste et donner des résultats surprenant.

Mais ici, devant témoin, il fallait prendre garde à donner le change. Et comme la jeune femme ne savait jamais si elle n'avait pas encore un très léger accent et que l'emploi du commun prouvait bien qu'elle venait d'un autre Sharr, elle répondit :


Pensée :

 


-Veuillez m'excuser Tod, mais je me dois d'aider mon apprentie, nous vous rejoindrons certainement après.



Pensée :



Pensée :



Pensée :



Pensée :

 
Yiu suit son guide alors qu'ils poursuivent leur chemin à travers les puces. Elle garde les yeux grands ouverts et essaye de mémoriser un maximum de chose.

Pensée :

Il y a toujours à apprendre de la façon dont les autres procèdent. A la fois de ce qui est différent (ce qui implique qu'il s'agit donc d'élément modifiable) et de ce qui ne l'ait pas (et qui donc est potentiellement plus dur à modifier et/ou plus essentiel). A moins qu'il ne s'agisse de quelque chose qui n'ai pas encore venu à l'idée de quelqu'un... pense-t-elle pour elle-même.

Pensée :

Je vous suit dit-elle en entrant à sa suite dans la salle.

 


Pensée :



Pensée :



-Bien le bonjour kil'siniens, kil'siniennes!

 
Pensée :
Alors qu'elle le suit dans la salle, elle ajoute :
Pensée :
Une fois à l'intérieur, elle émet une dernière pensée.
Pensée :

Elle se mit alors à observer, d'abord les bretteurs les plus proches puis les échanges au centre de la salle, généralement ceux mêlant les plus fines lames ou du moins les plus réputés des maîtres d'armes.
Des similitudes avec ceux qu'elle avait pu voir à Kil'Dara lui apparurent rapidement. Plus progressivement, elle se mit à percevoir les différences. Certaines était évidentes, d'autres plus subtiles. Quant à certains points ... c'était là le plus déroutant. Certaines choses étaient à la fois différentes et semblables : l'esprit était le même mais la forme avait évoluée ou à l'inverse, la pratique était identique mais le sens semblait différent.

 


Pensée :



Krolanne X:-Sachez que je ne supporte pas qu'on interrompe le moindre de mes apprentis.

-Il s'agit donc de vos apprentis?



-Pensez-vous que ma comparse puisse s’entraîner avec l'un des vôtre?



Pensée :

 


Pensée :

 


Pensée :



Pensée :

 
Pensée :

S’adressant au krolanne :


Puis revenant à Nogarge :
Pensée :

 


Krolanne X:-Un sabre en bois? N'êtes-vous pas prête à vous échauffer et échanger quelques passes? Enfin, c'est ce pourquoi votre ami à payer...



-Les clients ne sont-ils pas roi?



Pensée :

 

Pensée :




Pensée :

 


Pensée :

 
Depuis sa première sortie, la jeune forgeronne a pu confirmer ce qu'elle savait déjà : ses capacités défensives étaient au ras des pâquerettes. Et elle avait aussi pris le temps de commencer à y remédier. D'un mouvement d'épaule minimaliste et d'un léger mouvement de son pieds d'appuis, elle esquive le coût de taille vertical du bretteur adverse. Son attaque visait à la tester et elle se contente du minimum pour l'éviter. Autant en révéler le minimum à l'adversaire. Pour contre-attaquer, elle attendra un piège moins évident dans la danse du kilsinnite.

Elle prend une petite seconde pour répondre à la pensée de Nogarde, le temps que son adversaire prépare son attaque suivant :
La première chose que j'ai apprise lorsque j'ai découvert mon nouvel état, c'est à me couper du flot. Espérons que vous n'aurez pas de message sérieux à me faire parvenir, car désormais je ne vous entendrai plus.

 
Une journée déjà au Kil'sin et tu n'avais pas encore mis les pieds dehors, prenant le temps de récupérer et profiter e cette pause.

Profiter.
Maitre mot dans ta vie.

Le fait que l'on t'ait amené te reposer dans un établissement de joie, et à ton insu, ne peut être que plaisant.
Utiliser et abuser du statut de convalescent tout autant, entre des petites mains douces et empressées. En réalité, la magie a bien fait son œuvre et du terme convalescent tu n'en gardes qu'une légère fatigue et une pâleur de ton teint peut être plus prononcée que d'habitude. La forme est revenue et certaines seraient là pour en témoigner avec quelques gloussements, tout comme le parquet inondé de ta chambre après tes bains.

Seulement voilà, après ces 24 premières heures bien plaisantes, il y avait sans doute moyen de passer à la vitesse supérieure et sortir un peu.

Le Kil'sin n'est pas étranger pour toi. A vrai dire, tu connais peu le quartier mais tu y as déjà fait quelques incursions et passages, notamment dans le cadre de ta formation et de consensus médicaux. Tu connais donc quelque peu ses tréfonds et ses quartiers d'amusements et de joyeux déséquilibre qui ne se cachent même pas dans ce quartier de logique rhétorique et faux équilibre.

Quelques adresses te viennent en tête, vagues souvenirs embrumés de soirées et rencontres, d'expérimentations et découvertes.
Il te faut sortir.
D'autant plus qu'un autre appel se fait pressant. Tu regardes légèrement désolé le pommeau fracassé posé près de la table de chevet. Seul souvenir sauvé de ta lame après ce dernier affrontement qui t'avait envoyé dans l'inconscience et indirectement dans ce lupanar.

Or un gentilhomme sans canne ni épée perd beaucoup de son image de marque et prestance. Et tu avais choisi la lame au côté plutôt que la canne pour partir du kil'dara. Il allait donc falloir réparer ce tort.

Tu secoues gentiment la minette à la chevelure rousse qui somnole la tête posée sur ton ventre. Elle s'ébroue paresseusement prenant plaisir à étirer son corps et ses formes. A ta demande, elle sort du lit et vous vous rhabillez.
Ton hôte ne te privera certainement pas d'une guide.

*** **** ***

Habillé de manière sobre mais élégante -chemise blanche à col, pantalon noir et manteau assorti te descendant jusqu'à mi-mollets- les cheveux brossés et réunies en queue de cheval derrière, tu déambules dans les rues, une petite minette rousse aux bras, élégamment 'prêtée' par la maitresse du logis de ton abri temporaire.
Un physique agréable, un sourire mutin, des lèvres un peu trop épaisses, de grands yeux clairs encadrés de taches de rousseurs, et un insupportable petit air candide, ta jeune maitresse temporaire t'aide à te repérer dans les dédales d'un quartier ou tes souvenirs sont trop évanescents pour être utiles.

Il est encore trop tôt pour tenter d'écumer les lieux de savoir-vivre, ainsi l'hédoniste sommeille encore en toi. Pour l'instant, tu te focalises sur une autre recherche, celle d'une adresse ou l'on pourrait te conseiller pour remplacer ta lame.
Vous avez déjà visité deux salles d'entraînement et l'on t'a aidé à repérer celle que tu recherches et devant laquelle vous arrivez enfin. Sur le fronton, et reproduit sur la porte, un insigne bien connu des bretteurs : deux fleurets entrecroisés entouré de trois étoiles.

Le propriétaire et maitre d'armes des lieux présente le physique tant particulier des gens de sa condition. Mince et agile, dynamique, à ressorts dirait on même, malgré son âge ou sa pilosité commence à blanchir. Une impressionnante moustache lui barre presque le visage.

La mention du nom de ton maître d'armes personnel t'a valu une courbette et l'amabilité immédiate de l'homme. Ancien partenaire de Maître Sylve, ils ont fréquenté les mêmes écoles et souvent croisé le fer ensemble. La réputation de ton mentor n'est plus à faire, et son nom te rejaillit en quelque sorte dessus. Le fait reconnu que Maître Sylve n'apprend qu'aux plus méritants -et souvent fortunés, ne nous mentons pas, l'escrime, la vraie et fine danse des lames, reste l'apanage de certains- n'y est sans doute pas pour rien.

Abandonnant un instant ses élèves, le sémillant vieil homme t'a entraîne à l'écart vers les murs de la salle. Entreposés là, dans des râteliers, coffrets, ou exposées au mur, une assez vaste collection de tout ce qui se fait de tranchant, piquant à des degrés divers d'élégance et raffinement.

Fleuret simple et souple, rapière fine mais rigide, sabre à lame rectangulaire et solide. Une collection diverses de dagues, aux lames plus ou moins larges, à garde crochue ou avec quillons. D'autres lames plus atypiques qui dépareillent presque dans ce lieu, à savoir d'impressionnantes claymores, des espadons, autant d'armes à deux mains que l'on imagine mal être maniées en ce lieu sans causer un quelconque carnage. Des reliques en quelque sorte, mais toujours usitées selon le maître d'armes.

''Des armes moins élégantes bien sûr que nos bonnes lames, mais appréciées par certains qui en font usage a l'extérieur de nos murs.'''

Les Veilleurs Noirs crois-tu comprendre. Il te faut reconnaitre que tu as toi-même plusieurs fois expérimenté l'usage inadaptée des armes 'citadines' face aux dangers extérieurs.
Il continue de te faire un exposé de chacune des lames présentes. Il y a de quoi là passer une petite heure de contemplation.
A un moment, une exclamation un peu trop péremptoire et le silence qui envahit quelques secondes la salle d'armes -silence ô combien désagréable- semble faire frémir d'indignation la moustache du brave bonhomme. Le fracas et cliquettis des armes reprend heureusement rapidement pour qu'il puisse se calmer, tout hésitant il semble être, partagé entre l'envie d'aller sermonner l'étrange individu et l'impolitesse de te laisser seul.
Personnellement tu n'y as pas prêté attention, ton attention focalisé sur les lames. Tu te sens bien en ce dojo, dans ton élément, même si il diffère un peu de celui privé de Maître Sylve. La clientèle y est peut être un peu plus raffinée là-bas, et les 'hôtesses' délicieuses.
Tu fais le tri machinalement. Les fleurets, sabres et rapières t'intéressent assez peu, tu en possèdes déjà plusieurs lames. Ce qu'il te faudrait serait une assez solide pour affronter des adversaires autrement plus menaçants que des escrimeurs krolannes.
Espadon ou claymore seraient disproportionnées et inadaptées à ton habitude de combat.
Il te faudrait quelque chose d'intermédiaire.

C'est en te retournant pour interroger la Maitre des lieux que tu remarques au fond de la salle un attroupement formé autour d'une chevelure rousse, autre que celle de ta 'béquille'. Tiens tu l'as presque oubliée celle-ci et entre deux clignement d'œil à droite et gauche et un regard langoureux à ton encontre de temps à autre, elle semble s'ennuyer.

Tu t'approches, le maîtres d'arme trottinant derrière toi.
Tu connais cette chevelure.

 

Le poison des Krynnans lors de ton séjour à l'extérieur t'a appris à être plus prudente et tu as prix les jours de repos à profit pour améliorer ta garde et ta fluidité. Ton adversaire n'a pas encore réussi à te toucher.
Enfin ... Ce n'est pas passé loin plusieurs fois. Et des coups qui aurait pu être raide s'ils avaient touché. Mais un bon combattant sait aussi saisir sa chance.
De ton côté, tu as touché ton adversaire 2-3 fois, mais il s'agit de frappes légères, en fin de mouvement et qui n'ont touché que des points peu sensibles. Pas de quoi emporter un avantage net et définitif. Cela se jouera à la longue. Qui fera le premier une faute. La bonne nouvelle c'est que le sabre en bois et bien plus léger que les doubles lames auxquelles tu es habituée, tu pourras tenir longtemps. La mauvaise nouvelle, c'est que c'est une lame simple et que ta main droite et donc vide, contrairement à son habitude.

Tu n'aperçois pas le papillon qui s'approche, toute absorbée que tu es dans ton combat. Tu ne vois plus ceux qui t'entoure mais tu es focalisée sur le terrain d'escrime et sur ton adversaire. Si quelqu'un veut attirer ton attention, il faudra qu'il fasse un pas dedans. Ou qu'il attende la fin du combat.

Ton adversaire, probablement piqué au vif par le poussin qui a trouvé bon de provoqué tout le monde ne semble pas vouloir faire durer le duel. Aussi cela ne sera sans doute plus long : il redouble d'assauts, de plus en plus violent et commence à baisser sa garde. Au pas encore assez pour te laisser l'attaquer entre deux de ses attaques, mais il ne pourra tenir ce rythme longtemps. Soit tu arrives à éviter ces coups jusqu'à qu'il commette sa dernière erreur ou qu'il soit épuisé, soit il aura remporté l'affrontement.

 
La forgeronne tient face à un énergumène qui semble bien décidé à lui faire mordre la poussière. L'aspect de l'individu, son style de combat, et sa très probabe bravache qui l'a poussé à accepter un duel aussi promptement semble indiquer un probable dur à cuire mais au style d'escrime contestable. A tes côtes, le plissement réprobateur des lèvres et moustaches du Maître d'Arme semble prouver le mécontentement de celui-ci face à la pratique de l'escrime utilisé par le combattant. Il y a véritablement un manque total de finesse et un pari de plus en plus prononcé sur la brutalité des coups que sur la finesse de la feinte et la surprise de quelques bottes bien placées.

Coup de taille vertical, vertical, vertical, puis coup en biais par la dextre. Vertical, vertical, biais en dextre. Vertical, vertical, vertical, vertical, vertical, biais en dextre. Un enchainement rugueux et sans grande grâce mais puissant et devant lequel ta consœur kil'darienne semble plier petit à petit sans avoir l'occasion de riposter. Elle recule petit à petit, vers un des piliers de la salle.

Tu ne manifestes aucune émotion, juste un discret sourire en biais. Après tout, les lames ne sont que factices.

Le combattant continue méthodiquement son matraquage, assenant de grands coups en verticale ou toujours par la droite, et son adversaire ne manifeste plus aucune réelle difficulté à anticiper ses coups, presque trop prévisibles.
La feinte est grossière, épuiser son ennemi par une répétition de coups puissants et répétés, jusqu'à affaiblir sa vigilance, puis lancer un assaut rapide et se voulant décisif sur l'autre flanc, dans ce cas là le flanc senestre.

Voyons si la vigilance de la forgeronne a été étouffée...



Tu applaudis délicatement alors que Yiu se redresse face à son adversaire, son arme toujours en main