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Achèvement et commencement...
 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Dhiwara 7 Jayar 815 à 16h10
 
Terminée.
Achevée.

Onä se tenait debout au milieu de son atelier-boutique, contemplant le fruit de ces cinq dernières semaines de travail dans un mélange de satisfaction et de tristesse.
C'était toujours ainsi, lorsqu'elle terminait une oeuvre. A la plénitude engendrée par le sentiment d'un travail réussi, d'un objectif atteint, des obstacles surmontés... se mêlaient invariablement aussitôt un début de nostalgie et de mélancolie... Onä s'investissait entièrement dans chacune de ses réalisations, et la fin lui semblait toujours aussi brutale.
Soudainement, alors que l'instant d'avant il restant encore un détail à peaufiner, une griffe à poncer, une écaille à lustrer... soudain elle était terminée.
Achevée.

Elle n'avait plus besoin de sa créatrice.
Elle pouvait partir, "vivre" sa vie, de façon pour le moins paradoxale.
Car même si à la base elle travaillait sur des êtres sans vie, des cadavres... au fil des jours, sous les doigts de la taxidermiste, un nouveau souffle, muet et immobile, semblait finalement les animer de nouveau.

Alors Onä se tenait là, immobile et silencieuse elle aussi, à toiser comme pour la première fois la créature qu'elle venait de faire renaître.



Et pour la première fois de sa carrière, se mêlait un nouveau sentiment.
L'angoisse.

Son oeuvre achevée, son esprit libéré, Onä ne pouvait plus repousser l'échéance.
Elle allait devoir se pencher sur la question, qu'elle s'était obstinément refusée de considérer ces dernières semaines... de sa transformation à elle.

Lanyshta...

 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Matal 9 Jayar 815 à 23h29
 
Clignement d'yeux.
Onä regarda sa montre et se rendit compte qu'elle venait de passer quasiment une demi-heure à... réfléchir ? Non. A ne pas réfléchir, justement.
A survoler, de loin, ces étranges pensées qui appartenaient à d'autres, des inconnus, et qu'elle percevait pourtant désormais quelque part au fond d'elle-même, discussions inconsistantes, étrangères, qui ne lui étaient pas destinées et qui semblaient pourtant l'envahir, lui sauter dessus dès qu'elle fermait les yeux, et ouvrait l'esprit.

Tout cela l'agressait presque, dès qu'elle laissait ses sens dériver vers ces entrelacs, et pourtant, de plus en plus, elle ne pouvait s'empêcher d'y retourner. Comme un bouton qui nous obsède, que l'on ne peut s'empêcher de toucher, de caresser, malgré la répugnance qu'il nous inspire...
Elle avait, aux portes de son esprit, tout un tas de furoncles, qui l'attiraient autant qu'ils la révulsaient...


Détournant son regard de la créature immobile, Onä rejoignit son bureau. Elle rédigea quelques phrases sur une feuille à l'entête de son atelier pour signifier à son client que sa commande était terminée.
Elle la glissa dans une enveloppe puis dans la poche de son veston, saisit son briquet, ses clés, sa canne, et sortit.

Prendre l'air lui ferait du bien, croyait-elle.

Avant de réaliser, une fois dans la rue, qu'elle ne pouvait s'empêcher de dévisager chaque passant qu'elle croisait en se demandant, pour la première fois :

Lanyshta...?


(Psssssst : Rp ouvert ! ;) )

 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 10 Jayar 815 à 09h54
 
Rhôz revient tranquillement d'une visite à l'un de ses papetiers préférés. C'est qu'elle a fait grande consommation de feuilles en tout genre ces derniers temps. À ses habituelles notes de recherche et impressions de manuels de krolanne s'est ajouté un début de travail cartographique qui lui consomme bien du papier, à recopier les cartes du Doc, celles de sa mère, à tenter d'en faire telle ou telle synthèse en un seul document... Beaucoup de brouillons et de ratés.

Il fait beau ce jour-là, et maintenant qu'elle a son paquet de feuilles, qui ne fait pas un colis trop lourd, elle peut bien prendre le temps de flâner un peu dans les petites rues des Puces, celles où l'on croise moins de chalands et un peu plus d'artisans et de commis entre deux affaires. Allant d'un pas nonchalant, elle s'amuse à les regarder aller de leur pas pressé, tout comme elle regarde également les pigeons voleter d'un bout de toit à un autre, déposant ici et là une petite offrande blanchâtre.

Et puis voilà qu'elle croise cette femme qui marche en s'appuyant sur sa canne, tout en dévisageant les passants d'une drôle de façon. Nettement plus âgée qu'elle, sans être une vieillarde, elle n'a pas l'allure d'une mendiante ou d'une bonimenteuse à l'affût du gogo. Sa peau est légèrement bleutée et sa coiffure-tonsure soignée. Et elle a un petit quelque chose de plus, mais difficile à définir. Pourquoi attire-t-elle ainsi son attention ?

Rhôz se ressaisit. Elle n'était pas loin elle-même de la dévisager. Il y a des personnes qui se démarquent plus de la foule que les autres, c'est tout. Elle s'apprête à poursuivre sa promenade sans plus s'en soucier.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Vayang 12 Jayar 815 à 22h23
 
Onä continuait d'avancer de son pas irrégulier et claudiquant, quand elle prit soudain conscience que quelqu'un lui rendait son regard scrutateur.
Sans aménité cependant, et alors que les yeux de la taxidermiste revenait sur la jeune femme, celle-ci semblait déjà continuer son chemin.

Tandis qu'elle-même s'était carrément immobilisée, indécise. Perturbée.

Dans son esprit, les interrogations fusèrent subitement.
Et si ça se voyait ?!
Est-ce que cette jeune femme la dévisageait car elle avait compris qu'Onä était une Lanyshta ?!
Après tout, elle n'avait même pas songé à se regarder dans un miroir, depuis son Eveil. Elle s'était jetée à corps perdu dans le travail...
Est-ce que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure ?!!
Onä ne s'était jamais intéressé au sujet, avant... Elle n'avait en réalité aucune idée de ce que ce changement impliquait, en dehors de l'évident phénomène de télépathie...
Peut-être qu'elle n'aurait pas dû sortir !
Ou mettre une capuche ?!
Elle aurait dû se renseigner !!

Est-ce qu'elle allait être pointée du doigt, là, en pleine rue ? Dénoncée ? Arrêtée ?
Elle n'avait pas spécialement entendu parler d'arrestation musclée de Lanyshta, en Kil'sin, mais à vrai dire elle n'était pas le genre de personne à se tenir très au courant de l'actualité...

Peu à peu, un sentiment de panique commençait à l'envahir.
Elle s'apprêtait à faire demi-tour, pour rentrer au plus vite à son atelier, mais réalisa alors que ça pourrait paraître suspect, et s'interrompit net dans son mouvement, indécise. Affolée, presque.

Ce qui évidemment n'avait pas l'air franchement plus naturel...


 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 13 Jayar 815 à 10h49
 
Rhôz s'apprêtait à reprendre sa promenade sans plus s'en soucier mais – une curieuse ne se refait pas – elle ne peut s'empêcher de jeter un œil en arrière à l'intrigante passante. Ainsi la voit-elle qui tourne sur elle-même, et se retourne encore, manifestement en proie à une agitation intérieure ou une sorte de vertige. Elle ne serait maintenant plus étonnée de la voir s'affaler et perdre connaissance.

L'Étudiante rebrousse chemin, par conséquent, pour se porter au secours de la dame à la canne, si elle en a besoin. Son paquet de feuille toujours sous le bras, elle pose une main bienveillante sur son épaule.


Tout va bien ?

Il y a dans cette scène comme une réminiscence de sa rencontre avec Lohan...

Pensée :
Vous avez besoin d'aide ?

La pensée lui a échappé presque instinctivement. C'est pourtant ridicule – on ne croise pas de Lanyshta à tous les coins de rue, et toute personne en difficulté n'en est pas forcément un.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Sukra 13 Jayar 815 à 22h44
 
Onä Ephrä vit la jeune femme s'approcher d'elle sans réussir à réagir, tétanisée par la panique et la certitude que c'était pour l'accuser ou la confondre...
Ce fut du coup avec une immense surprise qu'elle l'entendit au contraire s’inquiéter pour elle lui demander si elle avait besoin d'aide.
Dans sa confusion, Onä ne remarqua d'ailleurs même pas que cette deuxième question n'avait pas été formulée à voix haute...
Ni que, inconsciemment, elle répondit elle-même à la fois à voix haute et, en stéréo, par télépathie :

N-N-Non, non, m-merci... Tout va bien. Je... dois partir.
Merci.
Au revoir.


Et dans un sourire un peu crispé, elle se dégagea doucement de la main de Rhôz, dans l'idée de rebrousser chemin, le ventre noué par l'angoisse.

 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Sukra 13 Jayar 815 à 23h35
 
Pensée :
SALE ORDURE !


Ça ne sort de nul part. C'est violent. C'est dur. Ça sonne comme une mauvaise cloche parvenue à leur pénétrer le cerveau.

Le corps d'un jeune homme sort d'une ruelle adjacente en volant. Il vole sur un mètre. Puis un autre. Il rentre en collision avec quelqu'un qui s'enfuit alors en courant, il se réceptionne en roulant sur lui-même au milieu de la rue mais sa roulade s'arrête mal, il perd le contrôle, continue à glisser, fauche les jambes d'un enfant et la canne d'une grand mère. L'enfant pleure et la grand-mère risque de tomber mais il se jette en avant et écrase violemment sa main sur le visage d'Ona pour l'empêcher de perdre l'équilibre.

Oui, Ona est plus jeune que ça. Nous pensons qu'il ne l'a pas compris.

Maintenant il reprend ses appuis et se met en garde face aux deux silhouettes masculines et hésitantes.

Elles ne bougent pas. Il ne bouge pas.


Quelques secondes passent.


Soudain un affreux gargouillement de ventre fait se retourner plusieurs autres passants vers Dassen.

Les silhouettes ont disparues.



Hey la vieille, vous auriez pas un truc à manger ?

Il parle sûrement à Ona mais ne la regarde pas. Ses yeux dévisagent les passants, montent aux fenêtres, cherchent les coins obscurs...


alias Djet Tamère
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 14 Jayar 815 à 08h52
 
Soudain, alors que la passante à la canne s'éloignait déjà de quelques pas après avoir prétendu que tout allait bien (alors que manifestement ce n'est pas tout à fait le cas), une sorte de cri psychique vrille les esprits télépathiques, suivi d'une espèce de tornade sur pattes qui percute et envoie voltiger un enfant, avant de bousculer violemment Onä. Un moment de flottement s'étire sur fond des pleurs de l'enfant, que des passants entreprennent de remettre sur pieds tout en fusillant l'escogriffe du regard, cependant que ce dernier se relève péniblement.

Rhôz sent sa température intérieure monter tandis qu'un affreux gargouillis s'extirpe des entrailles du vilain bonhomme. Et contre toute attente, sans le moindre petit mot d'excuse, pour ainsi dire comme si de rien n'était, le voilà qui demande à manger. La faim est certes un mal terrible, mais elle n'interdit pas de faire attention aux autres. Rhôz fait un effort pour maintenir son humeur à une température modérée avant de rétorquer, de ses deux pas en retrait du face à face principal entre Dassen et Onä :

Vous pourriez peut-être commencer par demander pardon ?

Certains passants s'empressent de quitter les lieux tandis qu'elles reprennent leur souffle, d'autres semblent hésiter encore à intervenir. Un artisan se montre déjà à la porte de son atelier un gourdin à la main. Si le jeune malotru était poursuivi, d'autres renforts pourraient arriver. Il semble évident que la violence peut éclater à tout moment. Rhôz se félicite de toujours porter ses gants à doublure armée pour aller en ville. Le choc de la bousculade a totalement éclipsé le fait qu'un cri psychique l'a précédée.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Luang 15 Jayar 815 à 22h23
 
A peine Onä commençait-elle à s'éloigner qu'une bousculade se produisit.
Un enfant tomba, elle-même manqua de se casser la figure mais réussit à se rattraper. Tout s'était enchaîné très vite, et la krolanne n'avait pas bien eu le temps de comprendre la scène.

D'autant que celle-ci semblait maintenant quelque peu surréaliste.
D'un regard bovin qui ne se fixait sur personne en particulier, l'individu qui venait de débouler avec tant de violence... quémandait à manger !
Et tandis que certains passants s'éclipsaient sans attendre, préférant satisfaire leur sécurité plutôt que leur curiosité, la jeune femme qui avait provoqué tant d'émoi chez Onä se mit au contraire à le sermonner.

Dans un autre contexte, Onä n'aurait pas manqué de suivre la scène avec amusement, mais à ce moment-là, elle y vit plutôt une bonne occasion de poursuivre un peu plus discrètement sa retraite.
Alors que tous les regards étaient tournés désormais vers l'adolescent, à son grand soulagement, elle recommença à nouveau à s'éloigner, sans un mot.


 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 15 Jayar 815 à 22h47
 
Dassen Dorn se tourne vers Rhôz. Il a l'air indigné.

Mais je ne l'ai pas blessée !

Une tomate lui vole à la figure. Il l'attrape d'une main, au dernier moment. La seconde tomate lui éclate au visage.

« Espèce de sale brute, tu aurais pu faire attention à mon enfant ! Avales ça et déguerpis avant de faire plus de mal que tu n'en as déjà fait ! »

Il enlève le fruit de son visage, s'essuie la face d'un revers de la manche et fourre les restes du projectile dans sa bouche.

Merchi.

Coup d'oeil amusé vers Rhôz.

Il n'ajoute rien, l'air aux aguets il se détourne des deux Lanyshtas et continue son chemin.



alias Djet Tamère
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 16 Jayar 815 à 01h19
 
===> Les Puces de Koi, Au Rat-liseur

Je quittais la librairie le pas léger, volontairement lent pour laisser le temps à Salimân de me rejoindre dans le cas où il n'aurait pas réussi à enguirlander Freya. Une grande majorité des passants gardaient la tête tournée vers un attroupement un peu plus conséquent, le visage teinté de gêne, de méprit.

...ah ces sales gosses...mériteraient une bonne correction..., pouvait-on entendre ici et là.

Le souillon aurait-il encore frappé? C'est qu'il avait l'air affamé le cochon.
Avec mon costume coloré, je rayonnais au sein de cette populace mal fagotée. Je restais là quelques temps, sans trop m'approcher du groupe qui d'ailleurs commençait à se disperser.
Clientèle potentielle !
Je regardais dans mes poches : par chance j'avais quelques pierres et deux jeux de dés. Tant qu'à faire être ici, autant en profiter. Je fis volte-face. S'incruster dans une agression, c'était jamais bon pour les affaires. Le meilleur endroit, c'était juste à côté, pour attraper le client lorsqu'il commence à oublier et qu'il souhaite remplacer le souvenir désagréable par une vive montée d'adrénaline. Je me postais dans un coin, jonglant d'une main avec trois dés.


Eh bien eh bien ! Voilà l'Arlequin ! Qui souhaite jouer à nos côtés? Pierres ou pitreries à gagner ! Profitez-profitez ! Nous n'allons pas rester toute l'éternité !

Quelques curieux s'approchèrent.
J'entamais alors mes habituels tours de passe-passe, pour ferrer le poisson comme on disait dans le milieu.



- Thème d'Elyas -
 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Matal 16 Jayar 815 à 09h46
 
En s'éloignant, Onä croisa un homme à la tenue bigarrée comme un personnage de cirque, qui d'ailleurs commença à interpeller les passants pour les inviter à venir jouer.
Encore un autre centre d'attraction, songea-t-elle avec soulagement, et à cette pensée son pas ralentit même un peu.

La panique qui l'avait submergée quelques minutes plutôt commençait à s'atténuer, et, réalisant que mis à part Rhôz aucun autre passant n'avait manifesté le moindre intérêt à son encontre, elle se dit qu'elle n'avait somme toute peut-être pas à craindre d'être "démasquée" aussi simplement.

Soulagée, elle ralentit encore et s'arrêta même pour observer de loin le saltimbanque et ses tours de passe-passe.

Elle songeait que finalement, elle pourrait bien refaire demi-tour pour aller poster cette satanée lettre... poussée par une curiosité indéterminée, elle chercha du regard la jeune femme qui l'avait accostée pour voir si elle était toujours là.

 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 16 Jayar 815 à 21h59
 
La tension est retombée aussi vite qu'elle était montée. Profitant d'un décentrement de l'attention générale, la Krolanne à la canne s'est carapatée, tandis que le sauvageon faisait son numéro avant de s'en aller aussi – avec l'air le plus nonchalant qui soit. Et après tout... bon
vent ! C'est aussi bien que les choses n'aient pas tourné à la bagarre générale ou au lynchage. Et puisque tout le monde, y compris la foule amadouée par un jet de tomates, semble vouloir passer à autre chose, ce n'est pas Rhôz qui va jouer les justicières vindicatives.


Elle est sur le point de partir de son côté, elle aussi, quand elle s'avise qu'elle a tout de même entendu, en prélude à cette bousculade, et sans erreur possible, une vocifération psychique – le genre de cri à la cantonade ne pouvant venir que d'un Éveillé tout proche. Il y a décidément une odeur de Lanyshta qui flotte dans ce petit bout de rue... et le fait de repérer à un croisement tout proche un individu bariolé désormais familier n'est pas pour dissiper ce sentiment.

Pensée :
Tiens, tiens... Notre ami l'Arlequin !
Auriez-vous, par le plus grand des hasards, un quelconque lien avec ce grand cri télépathique que j'ai entendu il y a un instant, ou avec le tamponnage qui a eu lieu ?

Et voilà que la Dame-à-la-Canne est là, parmi les badauds regardant danser les dés. Et voilà qu'elle se tourne, et que son regard et celui se Rhôz se croisent et s'accrochent.

Pensée :
Connaîtriez-vous par hasard cette dame clopinante ou ce garçon percutant, Bariolé ?

La situation est décidément fort embrouillée.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 17 Jayar 815 à 09h45
 
La pensée de Rhôz me laissa de marbre...en apparence. La télépathie était devenue si naturelle, d'autant plus avec ceux qui avaient acceptés de former le Consensus, ses bases tout du moins. Le contact visuel n'était plus nécessaire. Un matin, vous pouviez vous lever, penser à la Courtoise par exemple et paf en un éclair, lui envoyer quelques raillerie à la face, traversant dans l'instantané les dizaines de kilomètres qui nous séparaient d'un bout à l'autre du Kil'Sin. C'était un pouvoir étonnant, sans limites.
Sur ce point, Jade avait vu juste. Son réseau de lanyshtas, l'Eclipse, avait en ce sens tout d'une effrayante machine à récolter, contrôler, manipuler puis rejeter l'information. La même balle qui avait servie à exploser la cervelle de la Bleue avait fini sa trajectoire dans le pied de la Grande Verte. Une sacré occasion dont je m'étais emparé pour appuyer les médisances à l'égard de la Vigilante.

Alors que je soulevais un petit chiffon sobrement décoré, révélant le résultat des dés à mon opposant, ma pensée vola tranquillement vers la linguiste.

*Pas entendu de cri télépathique. Quand au reste, pour cette fois tout du moins on y est pour rien.*

En voyant l'épaisse carcasse de Rhôz s'approcher, je compris qu'elle souhaitait jouir de notre présence. Pour une fois que je bossais !
Je ne levais aucun regard vers l'étudiante ni ne cherchait à identifier celle qu'elle qualifiait de clopinante. Mes yeux restèrent rivés sur les dés. Ma langue s'animait à la manière d'une machine bien rodée, ressortant des blagues usagées. Malgré ça, mes clients d'un jour ne s'en lassaient pas. Ils riaient tout en acceptant tout sourire de se faire dépouiller.

*Dame à canne? Collectionnez-vous les Estropiés chère Rose? Rire sarcastique. Votre gamin percutant...peut-être voulez-vous parler d'un genre de sac à merde sur pattes non? Car oui-oui-oui, celui qu'on a vu il en avait l'odeur. Puis une sacré tronche de vainqueur, fini au marteau et au chalumeau ! De l'art abstrait si vous voulez notre avis, le genre de bouses qu'on peut revendre bien cher avec le bon emballage et les mots justes ah ah !*

Ça c'était un sacré filon... L'esclavagisme sous couvert d'un commerce artistique... Fallait que j'explore la question.



- Thème d'Elyas -
 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Luang 22 Jayar 815 à 22h56
 
Onä croisa le regard de la jeune femme, mais celle-ci ne semblait plus désormais s'intéresser à elle, plongée dans ses pensées.
La taxidermiste en éprouva un certain soulagement, même si la panique d'être démasquée l'avait désormais totalement quittée.

Après un dernier regard vers le saltimbanque et l'attroupement qui se formait autour de lui, elle ralluma sa cigarette et reparti, de son pas inégal, pour enfin aller poster sa fameuse lettre.

 
Tymius Glak
Libertaire
Kil'dara  
Le Julung 25 Jayar 815 à 16h34
 
Tymius était passé de nombreuses fois devant l'atelier de la taxidermiste, sans jamais oser y entrer.
Toujours à vouloir rester discret, et arrivé depuis à peine quelques mois au Kil'sin, il avait simplement exploré ce quartier, là où il habitait dans un conapt insignifiant.
Et cet atelier l'intriguait, sans qu'il puisse vraiment identifier le pourquoi du comment.

Ce jour là, sans avoir aucune conscience des évènements précédents, il va vers la porte, décidé à entrer.
Trois semaines d'hésitation, ça suffisait bien pour s'assurer de sa sécurité.
Le panneau "Fermé-je reviens bientôt" le fit soupirer.
Le destin. Toujours ce foutu destin.

Il décida, courageusement, d'attendre un peu.
Pas longtemps, parce que forcément c'était louche d'attendre comme un niais devant une boutique fermée.
Mais sa curiosité l'emportait, pour cette fois.

 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Vayang 3 Julantir 815 à 23h46
 
Onä revenait de sa... balade.
Sa lettre avait été dûment postée sans qu'aucun autre incident ne vienne compromettre cette première sortie en tant que Lanyshta, et elle revenait donc à son atelier, l'esprit plus tranquille, apaisé.
Même si, pour une raison qu'elle ne parvenait pas à s'expliquer, la jeune femme qui l'avait abordée ne quittait pas complètement son esprit.

C'était donc tout de même encore un peu perdue dans ses réflexions que la taxidermiste revenait à sa boutique, et elle faillit ne pas voir l'homme qui attendait devant celle-ci.
Pour un peu, elle aurait presque pu lui rentrer dedans, si elle ne s'était pas arrêtée pour chercher ses clés dans sa sacoche.

C'est en relevant la tête, clés en main, qu'elle remarqua finalement l'individu, juste devant elle, comme surgit de nulle part.
Comme il n'y avait pas de doute possible sur le fait que c'était bien devant sa vitrine qu'il attendait, elle le salua d'un bref mouvement de tête :

Bonjour.
Je peux vous renseigner ?




 
Tymius Glak
Libertaire
Kil'dara  
Le Luang 6 Julantir 815 à 17h05
 
Aie.
Évidemment, elle lui parlait en patois kil'sinite.
Tymius grogna intérieurement, se disant qu'il aurait du s'y attendre et ne pas venir.
Il allait être ridicule, et en plus qu'est-ce qu'il voulait bien lui demander ?
Perdu dans ses pensées, il dévisagea la taxidermiste durant quelques secondes.

Puis, s'apercevant qu'il passait soit pour un idiot, soit pour un psychopathe, il se décida à lui parler.
Il avait failli fuir, mais c'était une journée courageuse.
Il toussota, regardant les clefs dans sa main, et causa d'une voix qui lui parut trop haut perchée, dans un krolanne approximatif.

Bonjour.
Je ne comprends pas votre langue.


Allez, ça commençait bien.
Il allait lui demander de l'emmener à son chef, maintenant ?


Je suis de Kil'dara.
Et je mène une étude sur la mort et ses effets.


Ha oui ?
Alors là, on allez atteindre des sommets.


Votre travail m'intéresse, à plus d'un titre.
J'aimerai vous commander une oeuvre, afin de compléter mon rapport, avant de retourner chez moi.


Formidable. Payer une oeuvre ? Avec quoi ?
Son maigre pécule s'était épuisé au cours de ses mois d'inactivité au Kil'sin.
Il avait juste de quoi se payer son conapt et de quoi manger.
Il s'enfonçait, sentant la pente glissante s'accentuer.

Vous avez le temps pour une balade ?

Hein ?
Finalement, l'option psychopathe avait été choisie ?


Tymius, interdit, réussit à se taire.
Voilà qu'il perdait toute contenance, toute discrétion, toute sécurité.
Écouter les pensées des entrelacs lui perturbait l'esprit ?

Depuis des mois, il écoutait en silence, n'avait jamais communiqué, ni développé la moindre capacité.
Il était un Lanyshsta, et chez lui au Kil'dara, c'était une maladie mortelle.
Pourtant, les entrelacs vrombissaient de pensées de gens qui semblaient confiants.
Cette confiance avait peut être fini par déteindre sur lui.

Il se rassura : il ne risquait rien.
Cette femme était infirme, fluette, artiste et statistiquement une krolanne pure.
C'était sur : il ne risquait rien.

 
Onä Ephrä
Passeurs de temps
Kil'sin  
Le Merakih 15 Julantir 815 à 11h24
 
Onä ne s'étonna pas lorsque le personnage lui avoua en krolanne qu'il n'était pas de kil'sin et ne parlait pas le patois local.
A vrai dire elle avait l'habitude de voir venir des clients d'autres shars, entre le fait que sa profession n'était pas des plus répandues et qu'en plus au fil des années sa notoriété dans ce petit milieu s'était pas mal étendue.

Elle fut par contre beaucoup plus surprise lorsque, au lieu de vouloir visiter son atelier et regarder son travail, il lui proposa une marche... ça, c'était bien moins habituel !
C'était d'autant moins commun que, au vu de son handicap, les gens avaient plutôt tendance à vouloir la "ménager"... pour une fois que ce n'était pas le cas, ce n'était pas pour lui déplaire.

Et bien, on peut dire que vous ne manquez pas d'air, vous ! Répondit-elle d'un air amusé.
Pourquoi pas, mais je vous préviens, je ne marche pas très vite !

Lui emboîtant donc aussitôt le pas, elle demanda :

Alors, je vous écoute, en quoi mon travail pourrait servir à votre étude ?

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