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Alea jacta est
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Vayang 12 Jayar 815 à 13h23
 


**Le Pèlerinage.**

***
Cavalier de coupe.
***


C’était comme ça qu’ils l’appelaient, à la Loge du Destin. Maï Phé et les autres les avait prévenu depuis le début : ils avaient beaucoup à rattraper, et beaucoup à apprendre. Même s’ils travaillaient déjà au titre de Prédicateur, cela ne signifiait nullement qu’ils étaient de bons Prédicateurs. Les noms les plus célèbres de la discipline, comme Orphéon, Archéonos Laï Jen, Syriade de Myr et j’en passe, ne s’étaient pas contentés de savoir lire un cadastre administratif et de réciter à l’envers le Cantatère en faisant le poirier. Oh, non : leur éducation et instruction dépassaient largement ces socles fondamentaux. Syriade de Myr, par exemple, avait parcouru longuement le Kil’Dara et avait vécu parmi les Sans-Destins de longues années. Elle en était revenue pleine d’usage et raison, et accessoirement dotée d’une maîtrise en architecture qui lui avait permis d’édifier le fameux Musée des Machines Antiques et d’établir la rénovation de nombreux aqueducs. Elle était d’ailleurs devenue une des plus célèbres Augures du Kil, rédactrice de plus de trois siècles de Prédictions ! Archéonos, lui, avait accompli son pèlerinage au Kil’Sin. Il y avait étudié les langues les plus variées, et établi des dictionnaires prestigieux de synonymes intra-patois. Archéonos s’était si bien mêlé à la population autochtone, dit-on, qu’il avait même rejoint un de ces trucs, là, les « comités. » En bref, il était devenu un gourou spirituel, proche de l’hérésie d’ailleurs de par ses théories sur la réincarnation des âmes et la cyclicité du temps. Puis Archéonos était revenu au Kil’Dé, plein d’usage et raison, et y avait rapporté les savoirs rhétoriques et langagiers les plus à la pointe de son époque. Il était resté Prédicateur (les hommes n’accédaient pas au rôle d’Augure) et avait, durant cinquante ans, supervisé la vie de milliers de citoyens sans jamais accomplir une seule erreur de prédiction. On le disait responsable aussi des premiers traités sur les Apostolats.

Face à ces mythes, qui n’étaient plus que cadavres depuis des siècles, il était facile de se sentir terriblement petit. Oromonde n’avait nullement le phrasé rythmé d’Archéonos, maître des anagrammes et des énigmes. Ni la discipline charismatique de Syriade de Myr. Ni…ben, ni rien du tout, en fait. Elle pouvait écorcher un cochon en quelques minutes et se balader avec un plateau à cocktail sur la tête. C’était moyen, comme dons, pour faire carrière dans les Augures. Néanmoins, le Pèlerinage était une tradition, et elle comprenait l’importance de ces dernières. Le Pèlerinage n’avait pas de durée limitée : un bon Prédicateur prenait tout le temps qui lui était nécessaire pour perfectionner son savoir et ramener à son Ordre un objet digne de ce nom. La plupart des initiés, aujourd’hui, n’avaient cependant plus rien de révolutionnaire à rapporter. Par conséquent, la tradition avait légèrement évolué au fil des siècles : on n’était plus contraint de ramener des œuvres d’art, des techniques littéraires, des savoirs architecturaux, et heureusement ! Maintenant, il s’agissait tout simplement de rédiger un mémoire imbuvable, purement académique, et que personne ne lirait, à part quelques obscurs fous obstinés parmi les Archivistes. Mais telle était la loi, et le Pèlerinage arrangeait bien notre donzelle qui de toute façon avait à faire au Sin. De plus, avec les affaires en cours au Kil’Dé, il lui paraissait intéressant d’éviter les enquêtes menées par la Défense et de se faire discrète pendant quelques temps.

Cal Keran et elle-même étaient partis tôt dans la matinée. Elle ne savait pas très bien comment le blondinet tenait encore debout après la somme de whiskys à cent graines qu’il avait avalé la veille. Elle soupçonnait Harvain d’avoir allégrement servi trop à boire à son invité, et ce dernier d’avoir peut-être un peu profité des largesses du domaine aristocratique des d’Ascara. Après avoir discuté brièvement avec le sinite, elle lui avait signifié vouloir rester seule quelques instants. Comme chaque matin, à l’aube, elle se devait de se livrer à ses exercices de méditation et avait donc ressassé la sagesse du Cantatèr, le sens de l’existence (42) ainsi que l’intrication des temporalités en tailleur sur le pont du vaisseau. L’exercice ne lui était pas particulièrement pénible. Oromonde avait toujours eu un esprit minutieux et qui s’ennuyait difficilement. Quelque chose en elle espérait toujours parvenir à la lévitation, mais il semblait que les « pouvoirs » lanyshtas n’avaient pas encore développé de telles mutations.

Ils arrivèrent au Sin bien plus vite qu’elle ne se l’était imaginée. Elle jeta un regard sans émotions aux contours visibles de la cité. La paysage était saisissant, certes, mais la Prédicatrice avait la sensibilité esthétique d’une huître desséchée, aussi se demanda-t-elle surtout pourquoi les routes n’étaient pas tracées en parallèle. Il était temps de partir chercher ses bagages, et Oromonde ne fût pas longue à réunir ses affaires. Il faut dire que Cal était censé porter l’autre moitié de ses bagages. La kildéenne n’avait en effet pas pu résister à l’envie d’empaqueter ses affaires d’artisane, du moins celles qui étaient transportables, ni ses équipements de défense et de voyage à l’extérieur : si elle devait suivre une quelconque sortie vers la zone du dehors, mieux fallait avoir prévu sa tente et son sac de couchage. Elle n’avait pas non plus résisté à la tentation d’amener toutes ses paires de chaussette et autres tenues affiliées. Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais elle craignait de manière irrationnelle que, sous prétexte qu’elle se rendait en territoire sans-destin, ces derniers ne portent pas de sous-vêtements. Après tout, les kildéens n’étaient pas réputés pour leur diplomatie ni leur relationnel facile avec les étrangers. C’était ce qui arrivait, quand on croyait vivre dans la plus ancienne capitale de Syfaria, possédait des sources d’eau et les monuments les plus anciens et historiques du coin, d’où un fort affluent de touristes, ainsi que le système culturel et politique le plus développé. Cela allait de soi. D’ailleurs, aucun kildéen ne savait parler en d’autres patois, à moins que sa fonction assignée par le Destin l’ait voulu. Pourquoi auraient-ils appris d’autres langues que la leur ? Les étrangers n’avaient qu’à parler le kildéen s’ils voulaient qu’on leur serve un café en terrasse. C’étaient des sauvag…pardon, d’honorables représentants d’autres cultures (inférieures.)

Bien entendu, Oromonde s’était faite à l’idée que la plupart des préjugés et rumeurs sur les Sans-Destins, considérés comme des êtres secondaires et puérils, étaient peut-être faussés. Mais alors qu’elle voyait s’approcher les portes du Sin, elle ne pouvait s’empêcher de se les rappeler. De tous les Sharss, le Sin était celui envers lequel on marquait le plus sa condescendance. Les sinites, si elle devait en croire les touristes qu’elle avait croisé, étaient malpolis, mal habillés, et possédaient une capacité presqu’infinie à parler de tout et de rien. Ils organisaient des débats démocratiques, concept tout à fait bizarre, pour déterminer s’ils allaient se laver ou non aujourd’hui. Il fallait aussi roter à la fin des repas, mais curieusement elle n’était pas trop sûre de cette dernière partie.


Elle débarqua avec les autres passagers, aisément identifiable par son accoutrement. Les Pèlerins représentant leur Ordre à l’extérieur, ils devaient affecter certaines cérémonies et, contre les conseils donnés la veille par Cal, elle portait des kimonos colorés, le visage poudré de blanc, et les lèvres pourpres. Elle avait repéré deux autres Pèlerins sur le trajet qui affectaient la même tenue. Ils n’avaient pas l’air très à l’aise. Pour cause, il y avait beaucoup de populace sur le quai et jusqu’à l’horizon. La première chose qui sautait aux yeux, pour un kildéen, était l’absence d’ordre dans ces déambulations qui paraissaient hasardeuses, ainsi que le manque total d’identification vestimentaire des fonctions et rôles de chacun. Mouais. A ses yeux, c’était surtout un manque total de goût et de dignité : pas de chemise, ni de smoking, ni de tailleur pincé à l’horizon, encore moins de yukata ou d’écussons, et certainement pas de boutons de manchette ! Elle pinça les lèvres. De toute évidence, les tailleurs n’existaient pas au Sin ou alors ils s’étaient tous crevé les yeux, c’était la seule explication possible. Par les culottes de Scylla, où étaient passées les bonnes manières de ces gens-là ? Il y en avait qui donnait des coups de coude là bas, et ça criait à tout va dans ce jargon chantant mais incompréhensible. Est-ce-que ce type était en train d’essayer de lui vendre du poisson en bâtonnet, là ? Et puis, pouah !, quelle odeur !

Zut, elle pensait encore comme Harvain. Son mentor avait vraiment déteint sur elle. Elle réprouva le désir de pincer les narines et d’accuser la jeunesse de s’être dévoyée. Est-ce-que c’était ça, la « démocratie kilsinite » ? Il fallait qu’elle pose la question à Cal. Il fallait combattre ces…préjugés. De toute façon, elle se rendit vite compte qu’elle allait avoir un besoin vital du féerique roublard si elle voulait parvenir à son hôtel privatif, apparemment situé au-dessus des locaux d’un comité identifié sous le titre du : « comité de commission d’enquête sur la période migratoire de la mouche de Dara. » Là, comme ça, elle n’avait aucune fichue idée d’où ça pouvait se trouver.

Sang et foutre…en parlant du loup…mais où était passé ce satané fripon ? Pendant quelques béatifiques minutes, absorbée par ses pensées, elle l’avait presqu’oubliée. Pourtant, elle aurait dû remarquer cette absence soudaine de bavardage et de mains baladeuses. Elle s’arrêta, bloquant le flux de passagers, et peina à se déplacer sur le côté en évitant le marchand de bâtonnets de poisson. Cal Keran ne se serait quand même pas fait la malle avec ses affaires d’alchimiste, hein ? Pendant quelques secondes, Oromonde éprouva quelque chose comme une petite pique d’angoisse. Mais qu’est-ce-qu’il foutait… ?


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Cal Keran
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Kil'sin  
Le Vayang 12 Jayar 815 à 14h40
 
*** Cal ne l'avait pas abandonné. Du moins, pas définitivement. Car un peu plus loin, le blondinet discutait avec deux jeunes hommes. Quelques pierres sont rapidement échangées. D'où venait ces pierres ? De généreux donateurs inconscients, justement inconscients de leur générosité, curieux hasard. Le voleur n'allait sûrement pas se fader tout le chemin jusqu'à l'hôtellerie que lui avait indiqué la jeune femme tout seul avec ses bagages. Autant payer quelques jeunes oisifs pour se charger du sale boulot. Et les payer suffisamment pour s'assurer que le jeu n'en vaudrait pas la chandelle s'ils se barraient avec les bagages.

Revenant vers les quais, il repère la jeune femme sans mal. Par les Kils, pourquoi cet accoutrement ? Remarquez, ça ne manquait pas de grâce, loin, très loin de là. Mais pour passer inaperçu, c'était raté. Si les Sinites n'avaient effectivement pas un goût aussi développé pour l'esthétique que les Des, il n'en restait pas moins qu'une telle tâche sur les quais ne pouvait qu'attirer l'oeil. Et déjà le blondinet avait repéré une bande de gosses de rue prête à prendre en chasse l'innocente touriste. Bande qui semble soupirer en choeur de désappointement lorsqu'il l'attend enfin.

Un large sourire. Par les Kils, il était bon de revenir chez soi. ***


Cal : On ne traîne pas sur les quais, ça bouche la circulation. Prends tes affaires et suis moi !

*** L'attrapant par le poignet, il commence à la guider, sans aucune pointe d'autoritarisme. Un véritable chien d'aveugle, maîtrisant la foule à la perfection. Enfin, il lui permet de déboucher sur une large rue. Toujours du monde, toujours. Mais on peut enfin respirer. Tournant le dos à la jeune femme, il prend une grande bouffée d'air. Et... ***


Cal : Bienvenue au Sin ! J'ai pris la liberté d'amener vos bagages directement à l'hôtellerie indiquée. C'était au comité de commission d’enquête sur la période migratoire de l'oiseau- mouche de Dara, c'est ça ? Drôle d'endroit pour une auberge, c'est situé près des comités de surveillance. Oh, et les oiseaux mouches, c'est un code entre nous.

*** OISEAU MOUCHE ! OISEAU MOUCHE, VOUS PIGEZ ? Ha ! Hahahaha ! Pardon. ***



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Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Vayang 12 Jayar 815 à 16h04
 
Oromonde suit aisément le jeune homme. Effectivement, elle a de la chance de l’avoir pour guide : d’elle-même, elle aurait probablement déjà été perdue, peut être écrasée vivante sous les pas de tous ces gens, et elle se serait sans doute déjà disputé avec quelques-uns. Elle trottine sans résistance derrière lui, se demandant tout de même qu’est-ce-qu’il a fait de ses affaires !

La réponse ne tarde pas à venir, puisque soudainement Cal s’interrompt pour parler de ses bagages et de l’hôtel. Oromonde regarde la nuque du garçon, interloquée. Il vient de la vouvoyer : aurait-il enfin pris un peu d’expérience en étiquette ? Et pourquoi parle-t-il donc d’oiseau-mouche ?...

Elle attend quelques secondes un éclaircissement ou un ajout de la part du voleur. Il lui faut un peu de temps pour se rendre compte que c’est au contraire lui qui attend une réponse de sa part. C’est embarrassant.

Elle le contourne pour voir ce qu’il se trouve devant eux, puisque Cal a l’air absorbé par le paysage, et ajoute :

« Hein ? »

Oui, bon, ce n’est pas le moment le plus éloquent de son histoire. Avec effort, elle essaie de comprendre ce qu’il vient de lui dire. Un code, il a parlé d’un code. Il lui parle en…message codé ? Oiseau-mouche…ah, parce que le comité étudie les mouches.

« - Ah. Aaaah. Oiseau-mouche, » répète-t-elle lentement. « OI-SEAU MOU-CHE. » Elle fait un clin d’œil appuyé et complice tout à fait terrifiant à son comparse, façon roman d’espionnage et de cape et d’épée.

« - Parce qu’oiseau-mouche comme le nom de l’hôtel au-dessus du comité de la mouche. Bien sûr. C’est un code. Pour ne pas qu’on sache où on va vraiment. Puisqu’on va vraiment à l’hôtel de la période migratoire de la mouche de Dara, mais que mouche, ça ressemble à oiseau-mouche. J’ai compris. C’est intelligent. Ahaha. Bien vu », rajoute-t-elle, à la recherche de trucs à rajouter pour combler le silence gênant et embarrassant qui suivait le jeu de mot franchement un peu nul de Keran.

Pensant en avoir fini avec cette histoire de code – ça devait être une lubie du cru – Oromonde se remet à trottiner en avant. Cependant, quelque chose la chiffonne.

« - Pourquoi un code, au fait … ? »



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Cal Keran
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Kil'sin  
Le Sukra 20 Jayar 815 à 12h48
 
*** Le voleur reste silencieux un instant, tentant de faire le tri dans les informations de la jeune femme. Que... Ouoi ? Pourquoi se mettait-elle à... Comité de la mouche ? Oh. On allait avoir un souci. Un grand sourire. ***


Cal : Non non, le comité de l'oiseau mouche, ce n'est pas le comité de la Mouche, je... Je crois qu'on a un souci, du coup.

*** Une pause. ***


Cal : En fait, ce comité s'appelle l'Oiseau-Mouche en raison de la personnalité... Particulière et énervante de ceux qui en font partis, c'est ça le code, pas... Euh... Pas ce que tu as dit. Mais c'est imaginatif, hein, tu es faite pour le Sin, toi...

*** Se retournant et se grattant son crâne de blondinet, il soupire. Super. Il avait crû qu'elle était un peu folle, mais en fait, il s'agissait d'un bête quiproco. Il allait donc devoir subir le Comité pendant... Un certain temps. Non, il pouvait encore rattraper les coursiers !

Se jetant littéralement sur les bagages restantes d'Oromonde, il les embarque commençant à avancer à grand pas à la suite des deux zouaves, suivi de près par la pèlerine. ***


Cal : Dites moi, au Dara, vous aimez bien la bureaucratie ? Parce que si oui, vous allez adorer la bureaucratie du Sin, tout en finesse et en improvisation, un petit bonheur. En plus, personne ne va normalement faire déclarer ses affaires chez eux, comme ce n'est pas obligatoire, ils vont être aux anges, les saligauds. La prochaine fois, prononce "Mouche" plus clairement, MOUUUUCHE et précise même SANS PUTAIN D'OISEAU ! Oui, ça ce sera bien !

*** Tiens, l'aura particulière du comité commençait déjà à se faire sentir, et son énervement montait doucement. Un soupir. Une série de ruelles. Jusqu'à arriver devant un bâtiment... Particulier. Si dans le quartier régnait d'ordinaire un joyeux bordel coloré, celui-ci était... Terne. Carré. Cubique même. Un ennui qui rajoutait paradoxalement au manque de cohérence de l'environnement. Un soupir. Et un regard vers elle. ***


Cal : Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Laissez moi faire.

*** La porte s'ouvre. Et... ***


??? : Jeaaaaaaanne ! Elle est où Jeanne, j'en ai une bonne...

*** Le petit krolanne en uniforme les regarde, détournant sa quête de Jeanne. Et d'une voix nasillarde : ***


??? : Bonjour monsieur, bonjour madame, vous êtes là pour les bagegs je suppose ?

Cal : Exactement ! Que nous allons reprendre, il s'agit d'une erreur et...

??? : Commencez pas le B2 concernant la bonne réception de vos affaires. Le C-43-2 pour la notification de l'erreur, et, bien sûr, le C-C-34 pour le reçu de vos coursiers. On voulait les payer avec un bon, mais ils sont partis en courant, pas bien polis vos bonhommes hein ? Jeanne ? Oh, tout est en trois exemplaires, un pour vous, un pour nous, et un pour nos archives.


*** L'enfer commençait, et les larmes montaient déjà aux yeux du voleur paralysé devant le tas de paperasse. Et à Oromonde... ***


Cal : Tu as un sac de couchage ?


Gentleman Cambrioleur
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Oromonde
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Kil'dé  
Le Sukra 20 Jayar 815 à 20h18
 

- « Cal ! Mais qu’est-ce-que…Sang et foutre. Il s’en va, là, non ? Hey oh ! Par les culottes de Scylla ! »

Rien à faire : aucune injonction, ni injure murmurée entre ses dents, ne parvient à faire ralentir son pas de course à Keran. Ce dernier est déjà en train de se faire la malle avec ses malles, d’ailleurs, ce qu’Oromonde prend, malheureusement, fort mal. A-t-il seulement conscience de ce que c’est que de se déplacer avec cinq kimonos différent noués au torse ? Et avec ces sandales en bois ridicules ? Rien à voir avec la liberté de ses tuniques habituelles ou de son armure d’extérieur. La jeune femme galope (péniblement) derrière Cal, son visage blanc plissé de manière désagréable tandis qu’elle tient les multiples plans de son kimono pour favoriser sa marche. Elle était supposée rencontrer les dignitaires qui supervisaient son Pèlerinage aujourd’hui, et pas entamer un marathon au milieu du Sin !

Elle écoute les reproches soudain de Cal avec un air surpris. Quoi…oiseau-mouche…mouche…attends. Attends un peu. Oh. Elle vient de comprendre.

« - Mais…mais je n’ai rien à voir là-dedans ! C’est toi qui a compris « oiseau-mouche » ! C’était pourtant évident, non : le comité de commission d’enquête sur la période migratoire de la mouche de Dara » ! » proteste Oromonde, si scandalisée d’être accusée de cette faute indigne qu’elle en est passée temporairement au tutoiement.

La suite, Oromonde la laisse à Cal, les sourcils froncés sans commentaire. Son aisselle commence à la gratte. Ainsi que de nombreuses parties de son corps. Hmmm…peu de chance pour que ces barbares de kilsinites aient une vague connaissance des thermes ou des bains : l’eau devait être approvisionnée…autrement aussi loin de la Faille, non ?
Alors qu’elle s’absorbe dans ces considérations urbaines, le clerc sinite fait brusquement craquer sur le bureau une liasse de papiers indéchiffrables qui – non, elle n’est pas en train d’halluciner – provoquent un petit nuage de poussière tant ils paraissent ne pas avoir été consultés depuis des années.
Cela ne lui demande pas plus longtemps pour comprendre l’ampleur de la situation, et elle retient un grognement de frustration. Une gentledame, a fortiori une majordame, ne se livre pas à de telles manifestations émotionnelles. Néanmoins, elle tourne le dos quelques instants à la scène pour reprendre son calme.

« - Un sac de… » répète-t-elle, fermant les yeux quelques instants en espérant que cette dernière question soit une blague. Mais vu le visage de Cal, sans doute que non. « - Oui, j’en ai un. Dans mes bagages ! », rajoute-t-elle avec humeur.
La jeune femme pousse un soupir, se pince temporairement l’arrête du nez, et attire Cal un peu plus loin pour lui murmurer hâtivement :

« - Ce sont eux qui ont mes affaires ? Ecoutez, Cal, il est…il y a tous mes dossiers officiels pour mon Pèlerinage là-dedans. Et…plus ennuyeux…un certain nombre de composés chimiques hautement inflammables, évidemment dangereux pour un krolanne, que j'emploie en alchimie pour les dro-…potions qu'on me demande. Peut-être quelques acides de type oxoacides perchlorates…c'est-à-dire des liquides aux propriétés très instables, surtout exposés aux composants aériens…j’y ai sans doute empaqueté mon assemblage de scalpels dépiautant…et, oh, mes chaussettes de rechange. Et je déteste positivement ne pas avoir mes chaussettes de rechange. Si jamais quelqu’un fouille ce paquetage ou le brusque un peu trop… » Elle grimace et fait un geste rond des deux mains signifiant « boum. » « - J’ai peine à croire que je vais dire ça, mais…vous disiez que vous étiez doué pour…enfin, vous voyez…faire des tour de passe-passe avec les bourses des gens...vous ne pouvez pas faire en sorte d’accélérer les choses un petit peu ici ? » suggère-t-elle avec en jetant un œil derrière le comptoir. « Je les occuperai ici. C’est possible ?» poursuit-elle avec espoir.



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Cal Keran
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Kil'sin  
Le Luang 22 Jayar 815 à 09h36
 
*** Le voleur regarde droit dans les yeux la Dé. Et, à HAUTE voix : ***


Cal : Voler vos affaires, vos kilos d'affaires sur mon petit dos et partir discrètement ? Je fais des tours de passe-passe, je ne suis pas magicien. Tenez, vous voulez voir à quel point on va souffrir ? Dis, tu parles le krolanne commun hein ?

??? : Affirmatif monsieur !

Cal : Et tu viens de nous entendre parler de vol, pas vrai ?

??? : Affirmatif monsieur !

Cal : Mais ? Tu ne le dis pas à tes supérieurs ?

??? : Négatif ! L'agent Claarke est le seul habilité à parler krolanne. Je me dois de remplir le dossier 43-Z, ce que je ferai après votre départ, pour une autorisation à demander à parler à la direction. De là, le 23-B alternatif concernant la dispense aux règles linguistiques. Suivi d'un recours du comité afin de déterminer si l'autorisation peut effectivement garantir la protection du site.

Cal : Oulah, sacré taf, ça, dites, ça doit en prendre du temps !

??? : Entre 5 et 8 mois monsieur !


*** Lâche fièrement le comitaire. Et le blondinet la regarde, elle. ***


Cal : Disons que si vous trouvez un moyen de passer l'endroit pas le feu, peu de sinites seront réellement outrés de la chose et je suis sûr que vous pourrez vous en sortir sans même un comité pour vous juger. Mais en attendant...

*** Se penchant, il attrape une paire de stylos, ainsi que les formulaires. En tendant un à la jeune femme, il sourit. ***


Cal : Personne ne sait si ils les lisent. Alors ne vous faites pas chier sur les détails, mmmmh ?


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Oromonde
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Kil'dé  
Le Luang 22 Jayar 815 à 09h50
 

Et zut ! Les cambrioleurs ne sont plus ce qu'ils étaient. On leur demande gentiment, comme ça, la bouche en cœur, d'aller dérober vos affaires, et ils vous envoient balader sous prétexte qu'il préfère remplir des formulaires. Curieusement ça ne se passe jamais comme ça dans les romans de cape et d'épée à l'eau de rose qu'Oromonde a eu l'occasion de lire.

Enfin, il ne sert à rien d'aller plus loin, même si elle persiste à croire qu'ils auraient mieux fait de simplement prendre les bagages et s'en aller.

Elle prend un des formulaires, le stylo que lui tend Cal et commence à essayer de lire ce qu'il s'y trouve. Le document est écrit en sinite évidemment, mais possède une traduction en krolanne. C'est un comité de douane après tout.

Le document lui demande si elle prévoit de commettre un attentat sur le sol sinite.

« - Cal...ce papier-ci me demande si je compte tuer des gens dans votre quartier.
Il y a trois feuillets à remplir... »


Est-ce-que vous avez ramené des plantes toxiques, carnivores et dangereuses ? Non.
Avez-vous prévu d'installer un laboratoire secret et d'expérimenter sur des cobayes krolannes ? Non.
Prévoyez-vous d'entreprendre des expériences biologiques sur des œufs de reptiles géants depuis longtemps décédés pour les mettre dans le parc de l'Oisellerie ? Non.
Avez-vous été suivi dans votre trajet par un gorille géant kidnappeur de femmes ? Elle jette un bref coup d'oeil à Cal. Pas assez de poils. Non plus...
Disposez-vous d'une armée d'automates que vous comptez relâcher sur le Sin pour établir un règne de chaos et de mal ? Euh, elle n'y avait pas vraiment pensé, mais maintenant qu'on lui dit...
Allez-vous être hébergé dans un hôtel reconnu pour être hanté et pratiquer un rite d'invocation ? Invoquer quoi ? Les femmes de ménage ?
Révérez-vous des êtres dotés de tentacules et démoniaques ? Non, les calmars ça se mangeaient, on n'en faisait pas un culte.
Comptez-vous participer à des orgies cannibales et de boire le sang de jeunes vierges ?Quoi ? Mais qui faisait ça ? Non.
Non, non, et NON.

La liste d'insanités continuait sur encore deux pages,

« -Argh ! Tiens, remplis celui-là. On échange. »

Oromonde tend le reste du feuillet à Cal et s'empare de son propre formulaire, espérant avoir fait une meilleure pioche.


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Cal Keran
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Caïd

Kil'sin  
Le Luang 22 Jayar 815 à 10h35
 
*** Bon. jjetant un oeil sur le papier, il soupire. Le papier des coûts des coursiers. Ah. Ca va être simple, ça non ?

34 pierres ?

Quoi ?!

Mais pour bénéficier d'une réduction fiscale...

Ah !

Commencer par retrancher le tier-retourné payant.

Hein ?

Soit 3,14% à retrancher sur le tier, moins la taxe d'apprentissage à 2,72% relative à la "loi sur la chance pour tous" du comité du CRANE, Comité du Rassemblement des Arts Nouveaux Echancrés... De là, calculer le retranchement de... Bordel, des pourcentages à 3 chiffres ?! Et il doit faire comment, tailler les pierres pour couper ? Mais leur lâcher une pierre de plus ? Jamais !

L'étrange atmosphère des lieux capturaient les plus résistants. Saloperie de mystère kilsinite ! Comme si le lieu attirait tout l'ordre et la discipline du quartier, condensant cela en un bâtiment fait de la douleur et des larmes des pauvres victimes, contraignant le reste du quartier à la disette d'ordre...

Non, c'est stupide, comment cela pourrait-il se passer ainsi ?

Oromonde se tourne vers lui. Et il tend son papier, un grand sourire aux lèvres. ***


*** Cal : Tiens, je suis sur que tu préfèreras celui-là..." ***


*** Alors, voyons ça.

Avez vous un jour tué ou blessé un comitaire actif du Sin ? Non.
Avez vous eu un jour l'intention de tuer ou de blesser un comitaire actif du Sin ? Non.
Avez vous eu l'intention d'effectuer un acte pouvant entrainer indirectement et même involontairement une blessure ou la mort d'un comitaire actif du Sin ? Il lève les yeux... O... Non, putain, non ! Ce formulaire était lui aussi maudit.
Avez vous l'intention de concevoir des origamis élaborés potentiellement létaux dus à un papier particulièrement coupant ? Hein ?

Avez vous l'intention de participer à un sabbat démoniaque, d'encourager la prostitution des mineurs, de pratiquer le génocide, de manger un krolanne sans son consentement, blablablablabla, non ! Non non et non ! Un regard vers la De ? ***


Cal : Ca avance pour toi ?


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Oromonde
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Kil'dé  
Le Luang 22 Jayar 815 à 12h47
 
Au bout de quinze minutes de profonde réflexion, Oromonde trouve enfin quel pourcentage exact (calculé à partir des multiples opérations proposées par les diverses réformes s'additionnant et se soustrayant mutuellement) sert de base de calcul pour réduire le prix des coursiers. Sauf que le nombre indiqué ne fait aucun sens.

« - Je ne comprends pas. J'ai dû me tromper quelque part. J'ai calculé que le total faisait 2,71828 % de retranchement...sauf que c'est un nombre irrationnel qui sert à établir des logarithmes, pas un véritable pourcentage. »

Oromonde refait ses calculs, grince des dents, tapote du pied. Puis, une épiphanie :
«  Ah ! Il y a une note de bas de page ! »

Citation :
Note 923-X-0.14 : après révision et conformément à la circulaire concernant la taxe douanière 815, toute réduction fiscale est annulée à moins que le fonctionnaire puisse faire état de dons réguliers à des associations. La réduction fiscale sera alors calculée à l'aune du rapport du don à la mensualisation pour...blablablabla...Liste des associations conformes selon la circulaire : Comité d'étude la mouche (Comité des Douanes.)


L'endroit où ils se trouvaient. Donc, il fallait leur faire des dons...pour bénéficier d'une réduction fiscale...sur la taxe qu'ils imposaient arbitrairement sur les coursiers...pour récupérer ses bagages qui n'auraient jamais dû se trouver là en premier lieu ?

Mais c'est complètement débile et autoritaire !

Soudainement inquiétée, Oromonde interroge le clerc :

« - Monsieur...vous nous avez juste dit qu'il vous faudrait plus de cinq mois pour que vous soyez doté de l'habilitation nécessaire pour rendre compte de propos tenus en krolanne dans votre bureau, n'est-ce pas ? 
- Tout à fait, Madame !
- Combien de temps faudra-t-il, une fois ces formulaires remplis, pour que je récupère mes affaires ?
- Oh, une fois que vous aurez terminé de remplir les doublons, et listé vos pièces jointes, ainsi que l'identité de vos garants, je n'aurais plus qu'à signer un reçu de votre dossier de demande que j'enverrais au bureau des Réclamations. Le personnel là-bas se chargera de vérifier que vos dossiers sont complets, puis devra remplir des archives administratives liées aux cadastres, puis....
- La version courte, s'il vous plaît. 
- Je vous assure que ce ne sera pas très long »
, fait le clerc d'un ton cryptique. « - Vous avez une assurance-bagage, de toute façon, non ?
-Euh...
-Quoi ? Vous n'en avez pas ? Mais il fallait le dire ! Ça rajoute des clauses à remplir... »


D'un air ravi et monomaniaque, le fonctionnaire fait magiquement apparaître une nouvelle liasse de documents liés à l'assurance inexistante cette fois.

Dans un souffle, Oromonde dit à Cal : « - Laisse-moi deviner. A chaque fois qu'on leur pose une question ou interroge leurs compétences bureaucratiques, ils rajoutent encore plus de formulaires ? » Elle commence à grimacer, jette un coup d'oeil à son bout de papier, gribouille quelque chose. Elle a l'impression que quelqu'un est en train d'essayer de lui arracher son âme.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 23 Jayar 815 à 18h48
 
*** Un blanc passe. Un long blanc, lorsque le "fonctionnaire" -au sens kilsinite, sort de nouveaux papiers. Et dans les yeux de Cal, une haine sans nom. Une haine teintée d'un ennui profond, silencieux, insidieux, douloureux.

Et soudain, un long sourire se dessine le long des lèvres du voleur. ***


Cal : Tu as raison. Ils en rajoutent. Donne les papiers.

*** Attrapant sans ménagement la paperasse, il la parcourt des yeux. En tire deux feuilles, sur lesquelles sont notés le nom "Oromonde". Et, brusquement, déchire les autres. Le visage du factionnaire pâlit. Non, blanchit, lorsque le voleur laisse doucement le papier tomber au sol. Celui se rapproche calmement. ***


Cal : Dis moi... Si je prenais ces affaires sans ta permission, ça m'apporterait plein d'ennuis hein ?

???? : Ou... Oui ! Vous allez en avoir ! Pollution , destruction de biens, destruction de don...

Cal : Quels ennuis ?

??? : Beaucoup ! Mais je dois voir avec les formulaires à remplir et sous une semaine....

Cal : PRECISEMENT !


*** Roulant doucement les derniers papiers, preuves de leur passage ici et des personnes concernées, il les porte... A sa bouche. Engloutissant les feuillets, il mâche, sous les yeux ébahis au moins du clampin si pas de la touriste. Un long temps passe. Et il déglutit, avalant chaque petit centimètre carré de papier. Grimace. ***


Cal : Ma chère, tes bagages te sont rendus.

*** Passant derrière le bureau, il note à peine les deux krolannes sortis des bureaux, armés de... Stylos, commençant à gratter sur leurs feuilles de papier à la vitesse d'un éclair. Allant prendre sobrement les bagages, sobrement posées au bout de la salle d'accueil, et revient doucement vers l'entrée d'un pas... Sentencieux. ***


??? : Monsieur !

Cal : Oui ?

??? : Votre nom ! Pour le procès-verbal ?


*** Et du blondinet sortant d'un pas décidé du bâtiment, l'homme ne voit rapidement plus qu'un vaillant doigt d'honneur, hommage brutale et allégorie de la victoire du brut sur le... Qu'est ce que je raconte ? C'est juste un foutu doigt d'honneur !

Regardant la touriste, son sourire malsain toujours coller sur les lèvres : ***


Cal : Un verre, ça vous dit ? Le goût de l'encre me reste dans la bouche...


Gentleman Cambrioleur
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Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 24 Jayar 815 à 09h30
 
Oh le con. Il l'a fait !
Quel imbécile !
Quel héros !
C'était génial !
Elle n'a rien vu d'aussi divertissant depuis...depuis...bon, d'accord, Oromonde n'a jamais versé dans le divertissement. Pas très drôle, comme personne, quoi.

Ils sortent dans le soleil couchant (si, si : on n'est jamais assez kitsch), la lumière rouge du crépuscule se reflétant sur eux. Ah, comme ils sont beaux, en cet instant ! Comme elle les regarde avec amour et affection !
On parle bien évidemment des bagages miraculeusement sauvés, qui reflueraient presque un sentiment de liberté sauvage, cavalière, tandis que leurs petites roues coincent sur les pavés en grinçant à multiples reprises.

Magnifique.

Oromonde, ne se retenant plus, finit par pouffer de rire, ce qu'elle cherche à dissimuler avec embarras, détournant son regard de Cal. Ce dernier a encore des...des morceaux de papier entre les dents. Et sa tête lui confère un air vaguement constipé. Ahahaha ! Trop tard, c'est reparti...sa mâchoire se convulse de manière incontrôlable et désagréablement et la kildéenne a donc un banal fou rire. Rendu spectaculaire, néanmoins, par le vague bruit un peu ridicule que ça fait et le teint rouge qui perce à travers son maquillage blanchâtre.

Elle a toujours détesté ça, les fous rires. Ça vous donne des airs de pintade décérébrées et les gens ne vous prennent pas au sérieux après ça. Par conséquent, elle n'a pas ri depuis qu'elle est devenue lanyshta. Véridique. On peut comprendre le choc psychologique que ça représente.

Cal peut faire ou dire ce qu'il veut pendant les cinq prochaines minutes, Oromonde ne réagit pas puisqu'elle est occupée à se bidonner lamentablement dans un coin. Au bout d'un assez long moment, la jeune femme finit par se calmer, les yeux piquetés à force de se marrer.

« - Je n'arrive pas à croire que vous... » Rictus ondulant. « Enfin, vous voyez. Et, euh....vous avez encore...des trucs, là, entre les dents. » Ahahahaha ! Oh, non, trop tard...

Quand le second fou rire se termine (enfin), Oromonde reprend un peu de contenance, se racle la gorge et se redresse avec un peu plus de dignité, dissimulant la crampe abdominale qu'elle vient de contracter.

« - Ahem. Pardon. Un verre. C'était de ça qu'on parlait.Oh, et bien, après tout, pourquoi pas. En deux jours, vous avez été éviscéré vivant et vous êtes ressorti d'un comité douanier délirant : je veux bien croire que vous ayez comme une petite soif.

Evitons juste les plaisanteries jusqu'à ce que nous soyons arriver, voulez-vous ? »



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Cal Keran
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Caïd

Kil'sin  
Le Dhiwara 28 Jayar 815 à 12h22
 
Cal : Et pourtant, j'ai. Enfin tu vois. Bordel, on n'allait pas y passer la journée, si ?

*** Un regard vers la De hilare. Loin de le vexer, cette réaction semble lui tirer un large sourire. Et il rit. Ou plutôt, retient un rire, conscient du papier retenu entre ses dents. Un léger geste du poignet et un surin apparait entre ses doigts, pas beaucoup plus large qu'une aiguille. D'un geste expert, il commence à gratouiller la matière perdue entre ses gencives, une technique manifestement pratiquée de longue date. ***


Cal : Pourquoi éviter les plaisanteries ? Tu es tellement plus jolie quand tu ris, on en oublieraiit presque le maquillage.

*** Passant une main devant son visage. ***


Cal : Si tu veux passer inaperçu, lave toi le visage, porte quelque chose de plus.... Discret. L'ostentation te fait rentrer dans la catégorie fille de joie, dans ton cas, fille de joie exotique. Si ça augmentera tes tarifs, je doute que tu y tiennes. Et n'y vois pas une insulte ! Juste un conseil rapport vestimentaire et surtout cosmétique. Si tu veux je pourrai te donner une bonne adresse, un comité réputé pour tout ce qui est beauté, détente, blablabla.

*** Il sourit à nouveau. Souvenir souvenir. ***


Cal : Je n'y étais pas passé comme client, mais j'étais reparti en très bon terme avec la patronne. Enfin bref ! Endroit super ! Confortable. Pour les clientes ! Je suppose ! Auberge d'abord, verre ensuite !

*** Stop ! Stopstopstop !

Rangeant le surin, il continue d'avancer, guidant la jeune femme jusqu'au comité de la Mouche. Oui, le bon, cette fois. Poser les bagages semblaient un impératif avant de passer à la suite. Et devant Oromonde se dressait, peu ou prou, ça. ***




*** Regard vers elle. Pour un peu, on entendrait des corbeaux croasser dans les ruelles. Et le nombre de passants avaient... Diminué. ***


Cal : Ta patronne aurait pu te payer la gamme au dessus, tu sais ? Pourquoi ici ?


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Oromonde
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Kil'dé  
Le Luang 29 Jayar 815 à 14h43
 
Même si les intentions déclarées de Cal ne sont pas de l'insulter, on sent que sa comparaison audacieuse avec le travail de catin assèche brusquement Oromonde, dont le rire fluet se tarit presqu'instantanément.

"- Ah bon", commente-t-elle simplement, tâchant de ne pas faire montrer de sa déception et soudaine vexation. Puis elle hausse les épaules. "Je ne peux faire autrement pour le moment. C'est traditionnel." Elle essaie de ne pas prendre mal cette remarque, ainsi que les conseils beauté et cosmétique que lui donne le voleur, mais force est d'avouer qu'ils ne sont guère à son goût et que son esprit peu habitué à ce genre de jeu ne saisit pas trop si Cal est en train de se moquer ouvertement d'elle ou juste de la recaler au rang de minaudière. Echec de ce coté-là, donc.

Dissimulant son trouble, Oromonde suit en commentant parfois brièvement et sans grand intérêt tel ou tel évènement mondain. Enfin, les voilà arrivé à son hôtel. Oromonde en éprouve du soulagement et de la satisfaction : ses bagages, ses outils alchimiques et ses chaussettes vont enfin pouvoir trouver juste place !
....ou presque, en tout cas.

Oromonde observe le bâtiment avec surprise, cherche quelque chose dans sa poche, le découvre - c'est une sorte de dépliant contenant les indications à son adresse - et compare plusieurs fois de suite un petit dessin illustré avec le bâtiment qu'ils ont en face d'eux. Quand a eu lieu la dernière rénovation ? L'endroit tombe en ruines !
Oromonde soupire, soudainement affligée. Entre le transport, leur détour chez les douaniers, les propos mystiques et cruels de Cal, la voilà en pleine pension hantée. Génial.

"- Je n'en sais rien", répond-t-elle. " Probablement parce que ce doit être un des rares bouges à vouloir se lier à la Loge. La plupart des gens ne nous aime pas beaucoup. Bon, ne restons pas plantés là. Il doit y avoir un réceptionniste à l'intérieur."

Oromonde prend les devants et s'avance jusqu'à la porte de la pension. Un lourd battant de cuivre, taillé en forme de chauve-souris, retombe sur la porte noire. La jeune femme fronce les sourcils devant tant de mauvais goût, puis frappe deux fois de suite la porte avec le battant. Celle-ci s'ouvre quasiment instantanément (en grinçant !) sur un être haut de deux mètres et à la peau blanchâtre. L'individu porte un costume passé de mode et un noeud papillon, ainsi qu'une des pires coupes de cheveux de l'histoire de Syfaria.
***
***


"- Vous avez sonné ?" reprend l'individu d'une voix traînante et en un krolanne étonnant.
- Euh...oui. Je suis Oromonde Shen, du Kil'Dé. Je dois avoir une réserva...
- Attendez ici."

La porte se referme, toujours en grinçant, au nez de la lanyshta et du formulaire qu'elle était en train de déplier. Cette dernière pousse un soupir.

"- Si vous voulez y aller, Cal...je ne sais pas combien de temps ça va prendre ici."


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Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 2 Julantir 815 à 14h11
 
*** Ah oui. Le portier n'avait pas l'air des plus commodes, effectivement, et n'aurait pas dépareillé à la convention annuelle du Comité de Retourneurs de Terre et Autres Professions Mortuaires, principal syndicat regroupant les... A-t-on besoin d'expliquer ? Mais en plus, ses vêtements d'un autre âge n'avait rien à faire à ce siècle. Et la mode dans tout ça !?

Mais avec son large sourire, il gratifie la jeune femme d'un hochement de tête négatif. ***


Cal : "Et boire cette bière de résurrection sans toi ? Et puis quoi encore ?"

*** Et le voilà qui frappe à ton tour à la porte. Petits coups rapides. Et se stoppe. Etrange auberge. Prenant le prospectus des mains d'Oromonde... ***


Cal : Laissez moi voir ça.

*** "Dans un cadre ydillique, venez profiter de la riante cité... Blablabla... Service de masseurs... Blablabla... Sans taxe... Blablabla...

..............................
..............................
..............................

Et n'oubliez pas ! Venez fêter avec nous l'anniversaire de notre fondateur Augustin Petit-Pieds, 10% de réduction jusqu'au... ***


Cal : 10 Jayar 784. Ouais. Je crois que je commence à comprendre le problème.

*** La porte se rouvre, et le colosse leur fait signe d'entrer. A l'intérieur... Une odeur de poussière, de vieux, une atmosphère lourde, et un bruit de porte qui grince. Jeudi, c'est parodie ! Regardant le colosse... ***


Cal : Dites mon brave, on voudrait pas vous déranger, vous avez l'air un peu trop chargé, ce que je vous propose, vous nous conseillez une gargotte pas trop loin, je vous paie la chambre et je libère la place avec la dame, non ? Ca ne vous dit pas qu'on fasse comme ça ?

*** Il n'allait quand même pas la laisser ainsi ! ***



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Oromonde
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Kil'dé  
Le Matal 7 Julantir 815 à 20h14
 


Le duo n’a même pas mis les pieds dans le vestibule d’entrée qu’il est déjà occupé à négocier une remise. Des gargouilles antiques pendent au plafond, au-dessus de la tête de l’inquiétant majordome. Celui-ci détaille Cal de ses yeux pâles, sans bouger. Personne, ni derrière, ni près de lui.

« - Comme vous voulez», répond-t-il d’une voix très grave et tonnante. « Igor ! Amenez le Livre des Réservations. »
Des ténèbres émerge une petite silhouette bossue et pliée en deux, qui boîte en crabe, et avec une certaine célérité, vers le duo.
« - Ah ! Ah ! Monsieur, Madame, quel plaisir de vous accueillir dans mon humble établissement ! » s’épanouit aussitôt le dit Igor. « Un hôtel de qualité pour une demoiselle comme vous, chère kildéenne, » rajoute-t-il. L’enthousiasme optimiste du petit bonhomme est presqu’aussi terrifiant, sinon plus, que la façade sinistre du majordome qui est toujours rangé derrière la porte.

« -Je crois comprendre que vous avez un problème avec votre réservation, est-ce cela, mademoiselle… ?
- Shen. Oromonde Shen.
- Puis-je vois votre réservation ? »


Oromonde tend sans mot dire le papier froissé aux mains fourmillantes du vautour, qui s’en empare aussitôt avec un rictus.
« - La chambre 666, bien sûr…et vous désirez opérer un retour ? » Sa voix est pleine de désapprobation. Il galope en claudicant vers un bureau de marbre sombre aux veines pourpres. Sans doute le summum du bon goût dans ce lieu. Un énorme livre poussiéreux trône sur le bureau. Sur une étagère, derrière la tête d’Igor, se trouvent une série de clés loufoques représentant de petites poupées vaudous du plus grand macabre.

« - Faust sera très déçu… » commente tristement Igor. Il parcourt le livre à l’aide de la réservation et semble trouver la ligne correspondante.
« - Bien entendu, si le problème est lié au fait que la chambre n’était prévue que pour une personne, c’est un problème qui peut s’arranger. » Igor prend une voix de conspirateur et jette un clin d’œil complice et appuyé à Cal, ce qui mobilise tant de muscles improbables sur son visage qu’on a l’impression d’assister à une acrobatie faciale. « Nous pouvons vous proposer de superbes suites duo du plus bon goût dans nos donjons », chuchote-t-il avec un air entendu.

« -Je suis là, vous savez », fait remarquer Oromonde temporairement mise de côté dans l’affaire.
« - Nos soirées animations reçoivent de très bons commentaires dans le guide urbain « Help » ! » poursuit aveuglément Igor, peu décidé à lâcher l’affaire. « Faust donne de merveilleux cours de salsa. Vous devriez vous y inscrire !»
Oromonde jette un regard désespéré à Cal, ajoutant mentalement :

Citation :
Est-ce-que tout le Kil’Sin est comme ça ?



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Cal Keran
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Kil'sin  
Le Julung 9 Julantir 815 à 19h23
 
*** Par les Kils qu’il était laid. Croisement improbable entre un bull-terrier et un krolanne bercé trop près du mur, le… Igor put tirer de Cal, pourtant habitué aux excentricités Sinites, de grands yeux écarquillés. Et lorsque le Igor chuchote, le Cal déglutit, jetant un regard à la jeune femme et offrant du doigt force dénégation. ***


Cal : Du tout du tout, je viens du cru, mais…

*** Vite, une pirouette… ***


Cal : Vivant au Sin et apprenant que ma partenaire rendait visite à notre charmant quartier, j’ai tout de suite proposé de l’héberger, elle m’a alors dit avoir déjà réservé dans votre… Votre…

*** Kryyyyyyyeeeeeeeeeek ! ***


Cal : Charmant donjon, et pour un certain temps, je me suis donc proposé de l’accompagner ici pour… Pour vous le signaler, par politesse, bien sûr ! Cependant, n’hésitez pas à me garder une place pour les cours de salsa, et nous repasserons, monsieur… Euh… Igor. Au fait, dites moi…

*** Non, tais toi ! ***


Cal : Qui est Faust ?

*** Mortelle curiosité. Rien n’aurait pu convaincre le blondinet de ne pas demander, appaté par la présence d’un individu mystérieux, facteur inconnu d’une équation déjà sordide. Pensée de la belle touriste, et un vague sourire silencieux. ***


Citation :
Cal : Tu voies le pire et le meilleur des Kilsinites ? Hé bien il existe autant de nuance entre les deux que d’habitants au Kil, et tous ont le droit d’élire qui occupera ces deux extrêmes. Réponse courte : pas un seul kilsinite ne leur ressemble, et il y a pire.



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Oromonde
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Kil'dé  
Le Vayang 10 Julantir 815 à 20h23
 

« Ah, mais je vais vous inscrire de ce pas, Monsieur ! » s’exclame Igor au moment où Cal parle d’accepter le cours de salsa. Sa figure enthousiaste et couturée disparaît momentanément derrière le comptoir pour en ressortir avec un nouveau livre tout aussi poussiéreux et mystérieux. Oromonde a le temps de répondre à la remarque de Blondie :

Citation :
Le problème, Cal, c’est que pour le moment, je ne vois pas « le meilleur » dont vous parlez.


Igor reprend, volubile :

« Nous proposons des cours deux fois par semaine, le mayar et le jayar, de vingt heures à vingt et une heure trente…Pour le mois entier, nous proposons des abonnements modiques pour vingt krysoprases. A quelle session souhaiteriez-vous vous inscrire, Monsieur ? Et permettez-moi…»

Igor appuie à plusieurs reprises sur un carillon d’un or encroûté. Un son strident en réchappe, une sorte de hululement condensé des pires sonneries de réception jamais créées.

« Faust ! C’est notre animateur ! Un ancien membre du Comité de la Mouche, vous savez, les douaniers. Depuis, il passe tout son temps à faire signer des contrats d’animation aux clients. Un homme engageant au sens propre. Vous verrez bientôt.
Souhaitez-vous vous restaurer ou boire quelque chose ?
Notre majordome s’occupera avec plaisir de vous.
Nous pouvons vous faire visiter notre salon de réception »
, ajoute-t-il avec extase. Il n’avait pas eu de clients depuis si longtemps…
Oromonde a l’air légèrement paniquée derrière l’épaule bossue d’Igor qui se déplace hâtivement vers Cal, probablement pour le faire visiter le dit salon.



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Cal Keran
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Kil'sin  
Le Dhiwara 12 Julantir 815 à 15h49
 
*** Bien sûr bien sûr, l'inscrire, bonne idée... Surtout une bonne idée pour pouvoir se barrer sans trop fâcher les gens du cru. Pour le reste, rien ne garantissait qu'il viendrait, et il n'allait surtout pas leur donner l'idée. Regard attristé mais discret vers la visiteuse. ***


Citation :
Cal : Tu cherches à me vexer ? C'est bien dommage. Moi qui te tire de tant de mauvais pas...


*** Regard vers Igor. ***


Cal : Oh, euh... La prochaine sera parfaite, je ne prendrai pas d'abonnement, je n'ai pas d'argent sur moi, mais par contre, je paierai en arrivant au cour, oui, c'est le mi... Iiiiieux...

*** Ses dents grincent en entendant le son du carillon. Mais quel artisan de l'Enfer a bien pu concocté un tel son ? C'est à se demander si l'obsolescence du lieu n'était pas purement programmée...

Que... Attendez une seconde, non, non non non ! Pas possible ! ***


Cal : Non non non, mon cher Igor ne vous dérangez pas pour si peu, réservez nous une table pour dans... Deux heures, le temps pour moi d'installer notre hôte chez moi, et de lui faire visiter un peu le quartier, d'accord ?

*** PAS. DE. COMITAIRE. DE LA MOUCHE ! Attrapant la main, pas le poignet, la main, de la dame, il lui sourit. ***


Cal : Suivez moi, très chère, ne dérangeons pas plus longtemps ces sympathiques travailleurs, nous reviendrons vite.

*** Retour vers la porte à pas rapides et... Blam. Celle-ci se referme. Ah. Forcément. ***


Cal : Igor, vous avez beaucoup de courants d'air ici ?


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Oromonde
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Kil'dé  
Le Dhiwara 12 Julantir 815 à 18h38
 

La jeune femme réprime un sourire amusé à la pensée de son voisin. Il faut dire que ce dernier devient vite attachiant (oui, le « i » est voulu.)

La suite de la scène, on la connaît. Cal Keran tente à nouveau une fuite extraordinaire en fonçant vers la porte, mais celle-ci se referme quasiment sur leurs nez. Une série de cliquetis mécaniques annonce que la serrure est bloquée.
Igor boitille quelques pas derrière eux, visiblement paniqué.

« - Mais ne partez pas si vite ! Nous n’avons pas pu signer votre abonnement ! » Couine-t-il plaintivement. Il pointe un doigt lourd vers la porte. « Nous avons installé il y a quelques années un système de sécurité pour éviter les cambriolages ici. La porte se referme automatiquement, à moins de disposer d’une des clés de nos chambres pour en désactiver le mécanisme.
- Ce ne serait pas une tentative commerciale tout de même ?
- Mais non, mademoiselle, bien sûr que non. Laissez-nous régler cela. Pendant ce temps, nous vous offrons un verre pour votre dérangement. Je vais envoyer la Chose au serrurier le plus proche et… »


Dans l’escalier en colimaçon qui se trouve dissimulé dans les ombres du bout de la salle, un bruit de semelles s’annonce. C’est un bruit classieux, pompeux : il annonce des chaussures de haute qualité, probablement portées par un être riche et doté d’un goût esthétique avisé.

La silhouette apparaît.
***
***


« - Ah, chers, très chers visiteurs…. » fait l’homme en souriant. « Je vous attendais. »

Il fait un geste du bras qui laisse voler sa capeline en velours noire.

« - Igor, cours donc prévenir le chef. La nuit tombe, et je ne m’en voudrais de laisser cette gente dame à la porte par une telle soirée. Il paraît qu'il y aura de l'orage. Demande-lui aussi de préparer l’Orgue.
Oh, à propos.
Je suis Faust, le grand animateur et ancien douanier.
Vous avez signé votre abonnement à mes cours et bien ordonné une réservation, n’est-ce pas ? J’aime les signatures.»


Igor donne un coup de coude appuyé à Cal, l’air ravi et extasié, genre "je vous l’avais bien dit." Il dégage la même impression d'admiration qu'une fillette de treize ans devant son premier rhapsode venu.

Oromonde a l’air fascinée par la brusque apparition et ne bouge plus.

« Incroyable, » commente-t-elle simplement. « Et…hmm… il n’y a pas d’autres moyens de sortir ? je crains qu’il n’y ait eu méprise…
- Madame, l’hôtel du Comité d’Etude de la Mouche ne commet jamais aucune méprise »
, s’indigne Faust, l’air sincèrement heurté. « Igor ! Que t’ai-je dit ?
- Oui, maîîîîîîître »
braye le réceptionniste en disparaissant mystérieusement dans l’ombre.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Cal Keran
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Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 17 Julantir 815 à 21h48
 
*** Ah. Donc "ça", c'était le maître des lieux. Une... Porte automatique ? Qui se ferme sauf si l'on possède une clé. Clé JUSTE SITUEE derrière le comptoir ! Au moment où le maitre demandait son orgue pour jouer une ôde à l'orage et... Et...

C'était génial. Mais tellement génial que Cal en fulminait. La star des soirées, c'était lui. Quand il avait décidé d'être visible, il l'était. Or "l'hôte" était plus visible qu'un hippopotame au milieu d'un couloir, tout en cape, serviteur, instrument clinquant et grande gueule aristo. Il fut boxeur, il aurait relevé une manche. Il était Cal il se contenta d'ouvrir les bras. ***


Cal : Messire Faust ! Je suis ravi que vous vous déplaciez en personne prendre soin de la situation, non pas que votre laquais n'agisse pas au mieux de vos intérêts, mais j'ai quelques doutes au sujet de son zèle envers l'établissement qui, s'il est salutaire et fort rare de nos jours... Euh... Nous dessert. J'hésitais donc à signer cet abonnement, en réalité, désirant avant tout installer...

*** Pause. ***


Cal : Ma compagne dans la maison familiale. Mon père désirant la rencontrer, vous en conviendrez que les convenances ne correspondent pas réellement à ce que nous attendons.

*** Le géant le regarde. N'avait-il pas nier être en couple... ? ***


Cal : En passant je trouve déplorable d'être forcé d'afficher ainsi ma relation au mépris de toute convenance. Nous sommes au Sin, elle vient du De, et vous me forcez pour partir à l'embarasser ainsi.

*** Voila, si elle s'étouffait, justification était faite. ***


Cal : Nous passerons sur le geste commercial si la faute est réparée rapidement. Je songerai alors seulement à revenir pour cet abonnement.


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