vide fam
 
 

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Devant l'arène
rp ouvert
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 11h43
 
Dans un pot entre ses jambes, il y a trois rats morts. Autour de lui, à distance de coup de poing, sont réparties trois petites tâches de sang et des bouts de museaux.

Il est en position de méditation devant des ruines aménagées, au milieu de la rue. Une rue dévastée.

Un verre est posé à côté de lui. Personne n'y a rien jeté, il est dans les Dessous. Ce n'est pas le bon endroit pour mendier.

Parfois il sort de sa méditation et jette un cailloux sur un animal, mais en général il a l'air de dormir.



Des jambes. Des jambes. Des jambes. Et des voix qui parlent. Il les écoute ou les envoie balader.

En fait, il n'y a pas grand monde et il fait froid.



Il doit souffrir le martyr. Des petits bouts de fils pendent de ses points de suture bâclés. Les plaies sont encore vives. Il saigne un peu. Il est défiguré. Cela lui laisse quelques jours pour mener son enquête avant que sa tête ne reprenne une forme reconnaissable... (Gaspariol est malin.)

Derrière Dassen l'arène est close. La porte dérobée au milieu des débris est verrouillée. On ne sait donc pas trop ce qu'il fait là ni ce qu'il attend.



alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 13h53
 
***
***


Oromonde n’est pas assez idiote pour se rendre *volontairement dans les Dessous.* Il suffit d’un coup d’œil périphérique pour constater qu’on aurait tout aussi bien pu y poser un panneau : « Attention, vous allez vous faire dépouiller, on vous démembrera et vous aurez de la chance si vous vous en sortez avec presque autant d’organes qu’à votre arrivée. » Non, elle n’y aurait pas mis les pieds de plein gré.

C’est le message rédigé dans un kildéen maladroit qui l’a obligé à venir ici. Le message est dans sa poche intérieure. Pas contre son cœur, c’est trop symbolique et idiot. Apparemment, Ulysse, son frère aîné, est venu dans ce bourg il y a quelques mois et y a contracté des dettes. L’homme ayant par la suite disparu, la dette est restée en suspens...et, d’une façon ou d’une autre, on avait retracé ses liens de parenté avec l’arrivante kildéenne. Ce n’était pas totalement absurde. Son nom officiel apparaissait sur beaucoup de formulaires. Le ton du message était bien sûr menaçant et la dette avait fait l’objet d’une vaste disproportion qui faisait conséquence au calcul des « intérêts. »

Ce n’était pas vraiment ça qui intéressait Oromonde. Plutôt l’idée que son aîné, disparu depuis un an !, ait fait un passage dans le coin, visiblement dans une arène miteuse de combats clandestins. La famille Shen avait un lourd historique de fréquentation et même de participation de ce type d’endroit au Kil’Dé. L’aîné, Conjurateur de son état, avait été une des meilleures pointures de son quartier. Cela faisait sens qu’il se soit intéressé à la vie locale. Cela en faisait beaucoup moins qu’il l’ait fait alors qu’il était porté disparu officiellement. Les Conjurateurs étaient des êtres spéciaux dans son quartier natal ; ils accomplissaient leurs devoirs énigmatiques à l’Extérieur, et visaient à…disons…donner un petit coup de pouce à droite et à gauche pour…disons…aider certains évènements à s’accomplir. Quelle qu’ait été la mission d’Ulysse qui l’ait entraîné à l’Extérieur sans laisser d’indices, Oromonde savait deux choses : tout d’abord, qu’il n’était pas mort ; et ensuite, qu’elle venait de récupérer sa piste au Sin. Et son Conjurateur de frère ne faisait pas les choses pour rien : c’est que cela lui avait été…soufflé.

Etrange.

Elle n’avait pas voulu faire de chichis : quand des gangs locaux entraient par effraction chez vous pour y laisser des messages menaçants et vous rappeler que vous leur deviez de l’argent, ce n’était pas le moment de faire le malin. Elle regrettait de ne pas avoir prêter plus attention aux mises en garde Cal Keran, qui l’avait pourtant incité à se montrer moins…voyante. Elle disposait de la somme nécessaire. Elle comptait la régler le plus vite possible, en savoir plus sur le passage d’Ulysse, et régler ce problème avant qu’il ne devienne une véritable épine dans son pied. Le problème, c’est qu’elle n’était pas ici chez elle. Elle ne connaissait rien de cet univers, de ses lois et codes. Pendant un moment, elle hésita même à contacter le peu de lanyshtas qu’elle connaissait du coin. Faire appel à Cal ou à Rhôz. Mais non : elle ne pouvait pas les mêler là-dedans, c’était une affaire qui concernait sa famille.

Voilà comment Oromonde se retrouve devant Dassen Dorn. Elle a troqué ses tenues traditionnelles pour un apparat plus sobre. Un long manteau gris à col long la recouvre et tombe à ses genoux. Il dissimule sa ceinture d’alchimiste et ses diverses potions et drogues de combat, ainsi que son équipement de protection. Au cas où. Son visage pâle est surmonté de deux billes sombres d’une concentration intense, d’autant plus qu’elles se sont posées sur la mise en scène pathétique de ce mendiant défiguré.

La scène est choquante, de son point de vue. Au Kil’Dé, la mendicité n’existe pas…officiellement. De toute façon, personne ne laisserait volontairement quelqu’un d’autre mourir de faim dans la rue. La solidarité du Un et du Tout était le principe social premier de sa société. Pour le moment, sa longue descente dans les Dessous, et le nombre de regards misérables et mal intentionnés qu’elle s’y ait attiré, l’ont surtout convaincu d’une chose : les kilsinites, malgré leurs propos idéalisés, sont peut être anarchistes, mais à la seule condition d’être individualistes et insensés avant tout. Ma liberté avant la tienne : une aberration idéologique. La constatation la fait grimacer de dégoût. Tout en ce spectacle misérable la révulse. Elle peine même à comprendre ce qui se passe, tant cela lui paraît impossible au vu de ses propres codes sociaux.

Il me faut juste régler cette dette, c’est tout, pense-t-elle.
Pas question de jeter quelques piécettes au mendiant. Elle ne doute pas que cela serait vu, enregistré et finirait mal. Ni de lui montrer une once de pitié : de toute évidence, les habitants locaux n’en possédaient pas. Sauf que, derrière le dos du garçonnet battu à mort, se trouve le lieu qu’elle recherche ; et cela ne prend pas deux minutes pour constater qu’il est clos. Le type doit sûrement être une sorte de gardien ou d’informateur lié à l’organisation derrière l’arène et cette histoire de dettes. Visiblement, pas un très haut placé non plus…Qu’est-ce-qu’elle est supposée faire, du coup ? En plus, elle ne parle pas le patois : autant dire que c’est du suicide. Une fois encore, elle hésite à faire appel à son peu de connaissances locales. Mais cette histoire, c’est entre Ulysse, elle, et…et qui que ce soit qui soit derrière tout ça.
Elle lève un pied au moment où un rongeur fuit en-dessous de sa semelle, et lui écrase la queue d’un geste vif. La bête, immobilisée, se retourne vers sa cheville pour tenter de se libérer. Elle a le temps de l’attraper entre ses mains gantées et de lui saisir la nuque entre ses doigts, l’empêchant de nuire. Elle s’approche vers le gamin, se plante à proximité.

« - J’ai toujours bien aimé les rats. Des créatures intelligentes…sauf quand ils sont acculés et affamés. »

Elle caresse du pouce la nuque de la bête, et la libère à quelques pas du mendiant. Le rat fait « kwik » et se prépare à filer.

« - J’ai besoin d’entrer à l’intérieur », rajoute-t-elle lentement en se redressant. Ses deux yeux sombres ne quittent pas le visage du gamin, et elle appuie sa demande d'un geste du pouce ganté vers la porte. Après tout, il n'est pas dit que ce malheureux résidu d'être krolanne parle autre chose que son patois.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 15h08
 

Le quatrième rat tombe au fond du bol. Dassen Dorn vient de lui écrabouiller la tête à la vitesse d'une grenouille gobant des mouches.

Il reprend sa position, observe le corps d'Oromonde et la dévisage sans gêne.


«  Tu parles ma langue ? »

Il place le verre et le pot rempli de rats devant lui.

« Je te laisses choisir ce que tu préfères remplir. Ensuite je t'ouvrirai la porte. »


alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 18h22
 
Rapide, le petit gars. Un peu trop, peut-être, au vu de son état. Et ça parle le krolanne, en plus. Oromonde en prend note mentalement.
Elle rend son regard au garçon, impassible. Elle n’ignore pas qu’elle n’a physiquement rien d’extraordinaire ou de remarquable. Puis elle se penche, lui saisit vivement le poignet : dans sa main, le contact froid de quelques krysoprases. Le geste n’est pas agressif, mais préventif - Il n’est pas temps de débuter un combat de coqs et ce serait idiot de sous-estimer trop vite cette boule de muscles tuméfiés. Elle est déjà un peu trop près à son goût. Mais de toute façon, ce n’est pas lui qui l’intéresse.

« - On y va, ou on continue de taper le bonneteau, Sésame ? »



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 19h03
 
Dassen se relève péniblement et cache les Krysoparses quelque part dans ses vêtements. S'il pouvait sourire, peut-être qu'il sourirait.

« Merci. »

Il hésite un instant. Il à l'air de vouloir partir sans se préoccuper du marché qu'il vient de passer, puis il revient vers Oromonde. Sa démarche est raide, il grogne de douleur.

« C'est fermé. »

Il ne doit pas avoir envie d'ajouter autre chose. Mais nous pensons qu'il se force à prononcer quelques mots supplémentaires.

« Scylar est mort. C'est fermé et il y a personne.



Qu'est-ce que tu fiches ici ? »


Il n'a pas l'air armé, mais un gros cailloux et quelques outils domestiques pendent entre ses loques. Son regard un peu hagard prend des couleurs. Ses yeux gagnent en vivacité, en curiosité, mais aussi en violence.


alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 19h37
 
Si Oromonde remarque les lueurs qui dansent les prunelles du jeune garçon, elle n’en dit rien. Cependant, elle prend garde à ne pas lui tourner le dos par inadvertance, ce qui est assez révélateur en soi.
Scylar. Elle souffle. Bien sûr, le message n’avait pas dit explicitement à qui il fallait s’adresser…mais il était signé d’un « S. » Parle-t-on de la même personne ? Si c’est le cas, alors son problème de dette vient d’être magistralement effacé par la fortune.
Et toute trace sur les activités d’Ulysse aussi…

«- ‘Faites.’ On dit : ‘faites.’ C’est plus poli, » reprend-t-elle machinalement en fixant la porte close. Décidément, les gens passaient foutrement vite au tutoiement et au registre familier ici. Elle jette un regard critique à l’adolescent, sans lui répondre. Par Scylla, comment tient-il même debout avec toutes ces marques de coups ?

Faut-il suivre la piste de Scylar et son gang ? Mouais. Pas très convaincant. Il faudrait être sacrément bête pour se jeter volontairement dans la gueule du loup. Laisser tomber l’affaire ? Elle imagine que si le garçon dit vrai, ça veut dire que ce petit monde clandestin sera en ébullition pendant un moment et qu’elle sera oubliée. Oui, mais il est impossible de dire quand ça lui retombera dessus…et, sans contacts dans la pègre, autant dire que se mêler à cette histoire à l’aveugle risque de lui être périlleux. Aucune alternative n'est vraiment satisfaisante.

Elle dit froidement :

« - Allez faire vérifier vos blessures : elles suintent l’infection à plein nez. »

Elle donne l'air de vouloir partir.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 23h13
 
Le sauvage ne répond pas aux remarques de la jeune femme. Il pointe du doigt quelque chose derrière elle.

« On dirait que tu as su te faire discrète. Ils ont l'air de te trouver jolie... »

De l'autre côté de la rue deux vauriens tenant chacun dans leur main un gros couteau de boucher observent Oromonde en se grattant le menton. Leur tenue est simple et débraillée. Ils portent tous les deux un gros sac à dos et on voit quelques cicatrices sur leurs bras nus et velus. De visage, ils se ressemblent. Père et fils ? Ils forment une paire soudée, complice, malicieuse. L'un est plus vieux que l'autre mais ils sont tous deux aussi bouffis et maladroits. Ils s'écartent de quelques pas l'un de l'autre et avancent prudemment de sorte à ce qu'Oromonde finisse plus ou moins encerclée par le trio des Dessous.

« Ha ha ha, il y a du nouveau dans le voisinage ! Oh hé, le gueux et l'étrangère ! On vend de la viande, ça vous dirait de nous en acheter un morceau ? On est venus ravitailler des copains, mais il y a du surplus. »

La voix est rauque, forte. Une voix de patriarche brutal essayant de se faire mielleuse.

« Ils te disent bonjour à la manière dont on dit bonjour aux femmes, ici... Tu ne ressembles pas tout à fait à quelqu'un des Dessous, ils se demandent ce que tu fais là. »

Dassen ramasse les rats et commence à les attacher à un bout de fil, sa ceinture.

« Ils répondent pas... Fiston, ils ont l'air bizarre tu trouves pas ? T'as vu la gueule du gars... Et l'autre, on sait pas ce qu'elle pense, tout de marbre comme ça. J'en ai marre moi, depuis que les Turiols crachent sur nous tout le monde nous prend pour des voleurs. Encore des crétins persuadés que notre viande est avariée avant d'y avoir jeté un oeil ! »

Il serre un peu plus fort son couteau. La tension monte d'elle-même. Les yeux du plus jeune s'illuminent. Il sort un bout de viande crue de son sac à dos et la brandit devant les Lanyshtas.

« Mais regardez ! Regardez comme elle est fraîche ! On est pas des voleurs ! Vous voyez des vers quelques part, vous ? Hein ?! Vous croyez qu'on fait mal notre travail ? »


Dassen Dorn ne leur répond pas. Il laisse la situation s'empirer.

« Ils bluffent sûrement... Ils disent que c'est du Krolanne. La viande.

Ils te trouvent trop propre et trop bien coiffée, ça les énerve et ils essayent de te faire peur. Ils hésitent à la manière de s'y prendre mais je crois qu'ils ont compris qu'il y a quelque chose d'intéressant caché sous ton manteau. Tu devrais leur donner ce qu'ils veulent avant de les laisser se servir. »


Les rats sont déjà attachés. Dassen se tient aux côtés de la jeune femme et commence à caresser la pierre cachée sous... l'une des parties trouées de ses vêtements. Au niveau du ventre.

« L'étrangère, je me battais dans l'arène avant. Celle où tu voulais entrer. Bonne nouvelle pour toi : je suis à vendre. Maintenant je suis un mercenaire, un guide des Dessous, et un traducteur. Tu trouves pas que ça tombe bien ? Pour quelques pierres de plus je te débarrasses d'eux. Ma présence devrait suffire. Ils prendront pas le risque d'en attaquer deux en même temps. Ensuite on verra, mais il va vite falloir te décider.

Tu veux peut-être que je réponde quelque chose à ces deux débiles ? »


Il secoue son gobelet de mendiant sous le nez de la jeune femme.


alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Luang 22 Jayar 815 à 09h36
 
Contre toute attente, Oromonde accueille la nouvelle avec un petit sourire franchement arrogant et énervant.

Résumons : deux gros bras, visiblement un peu bêtes, tentent de la racketter au milieu du quartier. Si elle n'est pas trop rouillée, ce n'est pas eux qui lui poseront problème mais plutôt ceux qui doivent les accompagner...quelque part. Devant cette situation, le gamin à moitié mort s'anime soudainement et tente de lui retirer aussi des sous. Pour un peu, on aurait envie d'applaudir devant cette orchestration qui tombe si à pic !

De deux choses l'une : premièrement, elle sait très bien que le bout de viande avarié qu'on lui tend n'est pas du krolanne. Outre que n'importe quel estomac, aussi démuni soit-il, développerait aussitôt une dysentérie mortelle vu l'apparence du bout de lard qui ne sent pas franchement la rose, Oromonde a un peu plus d'expérience dans le cadavre krolanne et animal que ses agresseurs, plus précisément dans la manipulation - et le prélèvement systématique - de l'épiderme. Deuxièmement, elle sait que se débarrasser de ces gros bras ne lui posera pas problème. Son esprit calcule déjà comment elle peut renfoncer le cartilage nasal du premier dans l'axe cérébral, lui éclater les jointures au sol, et comment tordre le bras de son comparse avant de l'étrangler. Néanmoins, ce ne serait qu'une solution extrême : son orgueil lui imposerait cette solution de facilité, mais elle doute que ce soit bien pris par la bande à laquelle doivent être raffiliés les deux truands. Le mieux serait donc de briser au sol la fiole fumigène qu'elle a préparé, d'en profiter pour user de korthomancie, et de disparaître purement et simplement aux yeux de tous. Seulement, voilà : le gaçon vient d'offrir son service.

Ce n'est pas très chevaleresque, comme proposition, vu qu'il se sert principalement d'un moment où il la croit vulnérable pour lui extorquer une somme de krysoprases. Et ce ne serait pas très généreux de sa propre part d'accepter : l'adolescent est réellement dans un sale état. Certes. Mais si on parle de son intérêt, alors elle a tout à gagner à laisser le gamin...faire ses trucs. Il a dit : guide du dessous, et il a dit connaître les propriétaires de l'arène. Si elle doit en apprendre plus, ce sera nécessairement par cet intermédiaire. De plus, le refuser, c'est risquer qu'il se mêle à ce conflit. Il a l'air un peu plus vivace que le duo en face, et surtout il sera dans son dos si elle doit entreprendre quelque chose.

Et...mais qu'est-ce-qu'il fait ? Il est en train de se caresser le bas-ventre en même temps qu'il lui parle ? Non mais...QUOI?

« - Eww... » fait Oromonde, sincèrement surprise et dégoûtée par ce constat, puis reprend hâtivement – la situation ne prêtant pas à temporiser : « Montrez-moi d'abord de quoi vous êtes capable. Et ensuite on discutera de vos services et de vos paiements. Vous ne pensez pas que je vais vous croire sur parole simplement parce que vous avez une belle gueule ? »

C'est clairement une raillerie, vue la tête bleutée du gamin.
Oromonde se tend en attendant sa décision, prête à se défendre et à disparaître au besoin.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 22 Jayar 815 à 23h28
 
Dassen ne secoue plus le gobelet. Probablement déçu, il le laisse un instant maintenu en l'air devant Oromonde. Il doit hésiter, réfléchir, quelque chose comme ça.



Soudain le verre tombe au sol. Il a décidé de s'occuper des bouchers. Dassen s' en rapproche et leur parle leur langage.


« Elle est à moi. »

« Oh hé, petit ! Il faut savoir partager. Si la dame elle vient de l'étranger, elle doit avoir des sous. Et ça c'est bon pour nous. »

« Ta carcasse sens pas assez bon pour elle. Va falloir faire des efforts et baisser les prix. Je vais pas laisser passer des niaiseries pareilles. Vous me la laissez ou j'irais reporter ça. »

« Tu vas pas commencer à jouer les président de comité, toi ! Tu sais comment ça se passe ici. Achètes nous un morceau et tu feras des heureux. »


Le plus jeune ajoute, hargneux :

« Si t'en achètes pas tu pourris notre réputation ! T'es avec les Turiols, toi ? Hein ?! »

Subitement Dassen sort la pierre et l'écrase sur la tête du plus jeune.

« J'ai une gueule de Turiol ?! Rien à faire de votre commerce ! Vous cherchez quoi ? Plus d'ennemis ? On veut rien. Allez voir ailleurs ou je m'en souviendrais ! »

Le plus vieux s'est approché en douce. Soudain son couteau pique vers le ventre de Dassen, Dassen percute du poignet et dévie le bras de l'agresseur. D'un coup sec sa main remonte et claque le nez du boucher. Aussitôt le duo recule, surpris. Dassen n'a pas bougé d'un pas. Raide et sanguinolent, il n'a pas l'air de faire le poids, pourtant son corps reste calme et son regard est celui d'une bête conditionnée pour le combat.
Les deux autres hésitent. Mais sûrement à cause des paroles de Dassen. Ils ne sont pas très agressifs et ne prennent pas leur adversaire au sérieux. Leur attaque ressemblait à un accès de colère plus qu'à une agression décidée.


« T'es pas un Turiol, hein ? »

Dassen répond.

« Je déteste les Turiols... »

« Bon... alors ça devrait aller pour cette fois. »


Le père essuie son nez duquel perle une goutte de sang et range son couteau. L'autre frotte nerveusement son oreille écorchée.



Dassen jette un coup d'oeil à Oromonde.


« C'est réglé. »


En haussant les épaules, les bouchers reprennent simplement leur route.


alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 23 Jayar 815 à 09h44
 
Pendant que l'adolescent s'occupe des deux gros bras, Oromonde s'est penchée pour ramasser délicatement le verre que Dassen a laissé tomber au sol. Celui-ci s'est bien sûr brisé, mais la base du verre est encore assez large pour servir de contenant.

Elle observe sans donner signe d'émotions la brève lutte verbale et physique qui s'ensuit. Elle ne comprend rien à ce qui se dit, mais la scène n'est pas sans lui rappeler autre chose.

Quand elle était enfant, dans les Fissures du Kil'Dé, elle appartenait avec sa fratrie à des bandes diverses et variées – ça, elle l'avait déjà mentionné. Mais parmi tout ce qu'une jeune adolescente garçon manqué peut voir, il y avait tout de même un spectacle qui la fascinait particulièrement : le combat, à mort, de chiens. Les créatures efflanquées, étriquées dans leurs cages, subissaient divers mauvais traitements et étaient lancés, aveuglés de douleur et de rage, contre d'autres clébards tout aussi mal traités. Le résultat était violent, sanglant, mais rapportait énormément d'argent aux organisateurs.

En cet instant précis, c'est à ça que lui fait penser Dassen.

« - Bien », répond-elle, la gorge sèche.

Elle cligne des yeux, se ressaisit et tend le gobelet brisé. S'y trouvent une vingtaine de krysoprases – un salaire de presque un mois dans ces rues là, ce qui est assez généreux au vu du service donné.

Un instant, elle hésite à faire une remarque compatissante, du genre : 'tu ne devrais pas avoir besoin de ça', 'trouve-toi un autre taff, enfin !'. Mais entre le compatissant et le condescendant, les limites sont fines, aussi laisse-t-elle tomber pour le moment.

« - Je vais avoir besoin de trois choses pour commencer.

Tout d'abord, que vous m'expliquiez ce qui s'est produit ici, qui sont les chefs, si le réseau est encore en activité. J'ai...une dette à régler avec eux. Je voudrais m'assurer qu'elle ne me retombe pas dessus plus tard. »
Cela lui déplaît d'entrer dans les détails, car on ne peut s'assurer de la loyauté de ceux qu'on rencontre dans la rue. Mais si elle ne fait pas le premier pas, sa courte investigation risque de tourner en rond. On n'a rien sans risque.

« - Deuxièmement, je cherche des informations sur un homme qui est passé dans cette arène il y a quelques mois. Un étranger, comme moi. C'est lui qui s'est attiré des problèmes avec votre...chef.

Et pour terminer, il me faudra votre nom. »



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 23 Jayar 815 à 19h07
 
Les pièces d'Oromonde disparaissent rapidement.

Cela doit le soulager. S'il arrive à ne pas les perdre, sa vie devrait s'améliorer pendant quelques temps.


« On sait pas ce qui s'est passé. Il paraît qu'un monstre Lanyshta a tué Scylus. Une bête sauvage que certains ont vus dans les environs.

Tout est désorganisé maintenant. Plus qu'avant, même si tout est normalement désorganisé par nature. L'arène était le cœur de cette partie des Dessous et pour l'instant personne ne l'a reprise.

Il y a une enquête.

Dans le coin il y a pas de chefs. Il y a des groupes qui s'assemblent, se séparent... il y a un réseau. Tout le monde se connaît ici. À peu près. Et par ici surtout. Je sais pas qui t'as réclamé la dette. Soit c'est de la famille de Scylus, soit c'est des gens comme moi. »


Dassen soupire, et observe la rue autour de lui.

« Faudrait avancer...

Si le type que tu veux est un étranger, il a dû se faire remarquer. S'il s'est battu dans l'arène, je dois le connaître. Il a un nom j'imagine ? »


Sèchement, il donne le sien.

« Moi c'est Dassen. Gardes ça pour toi où je t'aiderais pas longtemps. »

Il sort trois Krysoparses et les tend à Oromonde.

« Et toi ? »


alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 24 Jayar 815 à 09h43
 

« - Je...vois. »

C'est faux, elle ne voit pas grand-chose là tout de suite. Un monstre lanyshta, hein ? Elle se demande si c'est du ragot superstitieux ou si un membre de cette grande communauté heureuse que sont les Entrelacs est parti en vrille. Pas très important, de toute façon, pour le moment.

Oromonde commence à avancer, un peu à l'aveugle. Il est vrai qu'elle aurait bien du mal à repérer une sortie dans ce labyrinthique bordel. Comment se fait-il que les rues ne soient pas parallèles ici ? Elle avance assez lentement pour laisser Dassen prendre les devants s'il sait où se rendre.

« - Oromonde », dit-elle en acceptant les trois krysoprases. Le geste de payer pour connaître un nom la surprend un peu, car elle n'imagine pas qu'un nom puisse avoir une valeur, encore moins monétaire ; mais soit. Ça lui permettra d'acheter du pain en rentrant.

« - Le type s'appelle Ulysse. Grand, plutôt baraqué, le nez cassé, me ressemble un peu. La trentaine bien avancée. Entraîné. C'est pas un bleu. »

Le duo poursuit sa route, discutant (si on peut appeler ça une discussion) à voix basse.

« - Je suis venue ici pour m'assurer que ces menaces et extractions monétaires ne se reproduisent plus et que je n'apparaisse sur aucun dossier, vous comprenez ? Quelqu'un gère...l'archivage, ici ? »

Elle retient une grimace. Elle déteste avoir à poser la question : cela ne fait que souligner son ignorance du fonctionnement local, ce qui est une assez importante vulnérabilité dont à peu près tout le monde, à commencer par Dassen, pourrait profiter.

Ayant cependant cru comprendre quelque chose de ce dit fonctionnement, elle retend les trois kyroprases à Dassen après avoir posé sa question.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Julung 25 Jayar 815 à 22h16
 
Il récupère les pièces, l'air un peu surpris.

« On note pas tout ici. Il y a pas toujours du papier.

Je t'amènes au Président du Comité des Dettes et des Transactions Irrégulières des Dessous. Ici on dit le P du Cédéhitédé.

En Kilsin on dit :
''Le P du Cédéhitédé.'' »


Le duo ne marche pas très longtemps dans les rues abandonnées des Dessous. Dassen leur fait prendre quelques détours et éviter des gens ou des choses qu'on ne voit pas très bien. Il se met à pleuvoir très légèrement et la lumière prend des tours étranges entre les nuages et les formes du paysage douteux d'ici ou là dans l'horizon...


De temps en temps Dassen pose des questions.


« Tu viens du Kil'dé ? » « Il se battait comment Ulysse ? « Pourquoi tu fais cette tête ? »

et

« J'ai faim. » « Ton nez est sophistiqué, j'en ai jamais vu un comme ça avant. »


Mais maintenant Dassen a entraîné Oromonde à l'intérieur d'un trou à rat géant.

Il fait sombre. Les parois sont humides. On dirait que tout s'est déjà effrondré de nombreuses fois et que des petites mains ont poussé et tassé la terre et les débris pour libérer l'ouverture tout en preservant son instabilité.


C'est tout très maladroit.


Au fond de ce tunnel dans lequel il ne faut pas parler il y a une porte noire et trouée derrière laquelle ne filtre pas de lumière.

La porte s'est bloquée et Dassen l'enfonce. Lorsqu'on l'observe dans ce noir il à l'air à l'aise, heureux, détendu dans sa douleur. Mais nous n'arrivons pas à en dire beaucoup plus. Il n'y a rien derrière la porte donc il saute dans le vide.


« Sautes l'étrangère ! … Sautes rapidement. »

Les yeux s'habituent dans cette obscurité. Une obscurité assez lumineuse. Il y a beaucoup de reflets, beaucoup de repères. Plein de bruits et le souffle du vent qui sort des murs.
Cela dépend, mais nous pourrions nous y sentir bien.



alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Sukra 27 Jayar 815 à 11h35
 
Etrange, cette atmosphère. Elle a l'impression diffuse que plus elle reste dans ce faubourg, plus le ciel lui-même s'obscurcit. Il bruine, pour commencer. Le sol rend sous ses pas une odeur particulièrement âcre qu'elle ne souhaite pas identifier.

Suivre Dassen n'est pas un problème. Suivre les propos de Dassen, par contre, tient du miracle. Morose, la kildéenne ne répond pas grand-chose, mais le passage sur son nez a au moins le mérite de la décontenancer un peu. Il est en train de se payer sa tête là, non ?

L'endroit étrange où l'amène Dassen a tout l'air d'un traquenard. Oromonde peine un peu à le suivre ; plusieurs fois, ses jambes heurtent des gravats dans le noir tamisé qu'elle n'a pas vu à temps. Arrivée à la porte, elle voit le corps noueux de l'adolescent disparaître. Il lui commande de sauter. Elle hésite. Sauter où ? Ses yeux peu accoutumés à la typographie des lieux peinent à discerner quelque chose, quelques reliefs où deviner un point d'atterrissage. Elle tâte du pied l'air en face du chambranle explosé ; rien. Un trou, alors ? Et sur quoi va-t-elle retomber ?

Oromonde finit par sauter, mais pas très rapidement…



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Sukra 27 Jayar 815 à 17h11
 
Le sol arrive sous les pieds d'Oromonde beaucoup plus tôt que prévu. Ce n'était pas si haut, peut-être deux mètres et quelques centimètres. Le sol est parfois dur ou mou. C'est un mélange hétéroclite qui est difficile à identifier.

« Ne paniques pas. On est juste à côté. »

Ils parcourent une centaine de mètres, ou un peu plus. (Le temps et l'espace ne se mesurent pas très bien dans le noir.)

C'est un univers assez étrange dans lequel Dassen s'oriente parfaitement. S'il n'était pas blessé il serait sans doute rapide, il bondirait de pierres en pierres ou d'appuis en appuis avec l'agilité d'un fauve. Mais là, devant nous, il ressemble plutôt à un singe à qui on aurait cassé une jambe. Il fait de petits bonds puissants et maladroits, il se rattrape trop tôt, et à la mauvaise prise, et il glisse et s'enfonce dans la boue. La progression est un peu pénible et il fait assez de bruit pour casser l'hypothétique charme de ce boyau.


Mais finalement, quelque chose se passe.

Nous voyons une forme tordue fichée dans l'une des parois. Un peu de lumière se reflète dessus. Ça doit être un morceau de bois.


« Rhaaa.... ! C'est encore enseveli ! »

Dassen est juste à côté en train de remarquer quelque chose dans l'ombre. Il saute d'un petit saut raté englouti par la marre dans laquelle il prenait appui et parvient tout de même à attraper la branche. Il la secoue rageusement dans tous les sens jusqu'à ce qu'un pan de boue mural s'écroule à ses pieds. On n'y voit rien mais l'éboulement a un bruit creux. Dassen agite le poing au hasard devant lui, ce qui fini par se transformer en un Dassen toquant à une porte.

« Ah ! … Allez, faut déblayer ça pour entrer. »

Les pierres, la terre et les racines, ça s'en va tout seul.

Dassen force un peu et la porte fini par s'ouvrir.




[hrp : Suite là-bas]
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alias Djet Tamère

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