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Étude de la griffe d'Obadia
Endroit discret pour expérience discrète.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 25 Jayar 815 à 13h13
 
Cette histoire ce déroule juste après la sortie du repère de Obadia, et aurait même du, hors perturbations, se dérouler directement au Kil'dara. Elle se situe notamment avant l'apprentissage du runique Lanyshsta, et même avant le retour de Jade dans ses appartements.

Il fallait faire vite.

En théorie, lorsqu'on désirait étudier quelque chose -et à plus forte raison dans le cas d'une étude potentiellement destructrice pour l'élément à observer- on se documentait un maximum avant, afin de ne rien louper de l'étude.
Dans le cas présent, il allait falloir procéder autrement, car l'échantillon était en train de se déteriorer, bien plus vite que ce qu'on aurait pu attendre d'un morceau de cadavre quelconque. Un phénomène autre était à l'oeuvre, et c'était celui-là qu'il allait falloir tenter de comprendre.

Bref, elle allait devoir tenter d'improviser sur l'étude, multiplier les expériences, et tout mémoriser. Avant de pouvoir tenter de récupérer des documents aptes à lui expliquer ce qu'elle avait observé.

Chez elle aurait sans doute été le meilleur endroit où agir, mais elle devait avant cela procéder à quelques vérifications de sécurité. Qui lui prendraient trop de temps.
Voilà pourquoi elle se retrouvait dans ce... Réduit, cette cave, ce local perdu au milieu de nulle part.

Difficile de dire qui était le propriétaire/locataire de cette zone, sans doute plusieurs Comités en avaient-ils une vague connaissance. Un espace de stockage temporaire, sur lequel on ne pouvait pas compter à long terme, vu les risques de vol et l'absence de sécurité, mais qui pouvait ponctuellement rendre service, les personnes s'y faisant rare vu que justement personne ne comptait trop dessus.
Localement, c'était un cul de sac souterrain, ce qui voulait dire qu'à moins de vouloir spécifiquement venir ici, personne ne tomberait sur elle.
Par contre l'éclairage était particulièrement médiocre, et en guise de table d'étude, elle n'avait qu'une caisse retournée recouverte d'un drap.

Pour les outils, il ne fallait pas compter sur des produits chimiques complexes, et mis à part sa propre loupe, elle avait du se rabattre sur une adhésion de principe au CDI local -Comité de Dissection des Insectes- afin d'emprunter quelques petits instruments.

Devant elle, coupée au niveau du coude, d'une des griffes de Obadia. Ou plutôt du premier Obadia.

***

***


Il allait falloir trouver la bonne méthode d'analyse, car, au moins pour la partie carnée, elle n'aurait pas de deuxième chance.
Protocole de dédoublement de pensée par opposition cognition/vocalisation.


Oh, chouette. Au menu du jour, viande à la broche incorporée.

Stop. Erreur. Les mots sortaient sur un ton froidement clinique, sans chaleur. Ils ne correspondaient pas à la "personnalité exubérante et loufoque" attendue.
Inversion : la vocalisation serait la partie raisonnable, la partie enjouée et instinctive se contenterait de l'interne.


Début de l'étude de la griffe d'Obadia : évolution de l'aspect extérieur depuis le prélèvement.

Oh chouette. On dirait un morceau de viande avec sa broche incorporée.


La perfection est amorale.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 25 Jayar 815 à 19h11
 
Oh, le pauvre, sa mort a du lui faire un choc : il fait une réaction allergique. Ou un rejet.

Un éclat metallique s'est séparé de la masse. Les zones de jonction chair-métal sont désormais marquées par une rougeur au niveau de la chair. On distingue des zones rouges en surface sans trace de métal proche. Hypothèse : présence de métal sous-cutané.

D'où coup de scalpel. C'était comme une chasse au trésor, sauf qu'on avait des drapeaux au dessus des endroits où creuser. Bingo : une incision d'une zone rouge tomba presque aussitôt sur du métal.

Il y avait donc une modification, une désolidarisation de l'ensemble. Mais qui n'avait eu lieu que depuis la mort, avant, le lien était parfait.
Quelle était la nature de ce lien ? Il était vraisemblablement lié à la formidable énergie générée à chaque attaque.
Mieux valait passer en vision magique.

Inspiration, expiration. Inspiration, se focaliser. Expiration, accumuler l'énergie dans ses yeux. Inspiration, tenter d'aspirer la magie.

Rien.
La chose était désormais comme morte, ne dégageant pas plus de rayonnement magique que...
Hop hop hop. Tout doux ma belle.


Possibilité de trace. Limitation des éléments perturbateurs.

Bagues et fusil furent temporairement remisés dans un coin de la pièce, et bientôt, ce fût au tour de la lumière d'être éteinte. C'était le principe de l'unijambiste qui arrête de se plaindre chaque fois qu'il croise un cul-de-jatte.
Et oui, dans de telles conditions, il y avait quelque chose d'infime, une ombre de lumière. Il était alors possible d'amplifier encore la sensibilité de la vision magique, à un point tel que de regarder les effets d'un de ses sortilèges aurait pu lui abîmer la rétine. Mais là, dans le noir complet, se discernait quelque chose.
Une ligne.


La coupure est lumineuse. Énergie interne résiduelle.

Le scalpel fut repris, afin de trancher plus profondément, à côté.
Si la peau n'opposa pas de résistance particulière, le muscle était par contre particulièrement dur. Certaines parties des mâles étaient, paraît-il, d'une dureté extrême, certains parlant effectivement d'un troisième bras, mais dans le cas présent, elle était sûr de la nature de ce qu'elle entaillait, et aucune chair n'aurait du être aussi solide.


Dureté anormale de la chair. Perte d'élasticité complète au niveau de la plaie.

En effet, à la palpation, les lèvres restaient rigides, comme remodelées par la lame d'acier. Rigidité cadavérique ? Le terme était connu, mais elle aurait à vérifier l'ampleur, et la temporalité classique.
En tout cas, second essai, seconde réussite, c'était une bonne série.


Seconde coupure lumineuse. Plus fortement. Liée à la profondeur.

Peut-être quelque chose dans les os, un squelette qui s'habillait de chair ou de métal, mais le fond restait l'os.
Après tout, avec la technomancienne, ils n'avaient vu que des fluctuations de l’enrobage, sans savoir comment se comportait l'intérieur. Il y avait bien les oiseaux, mais s'il était inconcevable d'imaginer une personne en puzzle, cela était déjà plus crédible de la voir comme de la barbe à papa pourvue d'une tige en kit.


Approche pour extraction du couple cubitus-radius ou assimilé.

Oui, en prenant la griffe, en l'approchant de son visage, il était indéniable que la dernière trace d'énergie était en profondeur de la coupure. Si elle pouvait retirer les...

Sang !


Cela la frappa dans sa globalité. Comme si en une fraction de seconde, elle venait d'entendre, de sentir, de goûter, de voir, de ressentir, et d'être frappée par le symbolisme du mot.
Sang. Pourquoi sang ?
Il y en avait bien un peu qui lui coulait sur les mains, mais cela ne...
Hop hop hop.
Re-minute ma belle.
Comment ça, qui coulait ?
Y'avait pas une histoire de coagulation ou autre ?
Mais non -enfin si, mais on se comprend- il n'y avait pas de doute possible.
La main qui avait pris la griffe par l'extrémité tranchée était poisseuse.
Depuis le temps, en surface, le sang aurait du être séché. Et en interne, complétement coagulé. Là, on était très loin d'une circulation fluide, mais...


Sang anormalement liquide plusieurs heures après amputation. Traces visibles de magie dans celui-ci. Fort caractère évanescent.

En effet, la main perdait de son aura rien qu'en la regardant, redevenant une main normale couverte de sang normal.
Le fluide qui s'écoulait paresseusement de la plaie réouverte suivait le même processus de perte magique rapide.

La magie était liée au sang, que celui-ci serve de vecteur de propagation ou qu'il soit une manifestation de la magie.
Merde. On pouvait faire ça ? Ou pas ? Les Bestioles étaient une chose, mais imaginer qu'on puisse créer par magie un fluide qu'on injecterait, qui parasiterait quelqu'un, c'était... C'était...
Trop fort.
Horrible, abject, affreux et tout et tout, bien sûr, mais trop fort, surtout.
Enfin bon, on en était pas là. On en tant qu'elle, déjà, n'en était clairement pas là. Et même Obadia, ou le créateur d'Obadia, n'en était peut-être pas là.


Tentative enchantement du sang.

On avait pas fini de se marrer.
Même si dans l'expression "plaisir solitaire", les gens devaient rarement s'imaginer qu'on puisse prendre du plaisir enfermée seule dans le noir avec comme seule compagnie un membre tranché.
Ou alors ils avaient l'esprit mal tourné.



La perfection est amorale.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 25 Jayar 815 à 20h14
 
Oui, voilà. C'était par cela qu'il fallait commencer. On pouvait enchanter de l'inerte. On pouvait ensorceler du vivant. La principale différence était dans le caractère éphémère de la seconde pratique.
Mais si on envisageait le sang -un simple liquide, après tout, qui n'était que le jouet du coeur, qui n'avait aucune part de processus conscient lié à lui- comme un objet inerte, était-il possible de l'enchanter ?

Léger retour en arrière, pour trouver à tâtons la babiole prismatique parmi ses objets remisés au fond. Maintenant qu'elle savait où était ce qu'elle cherchait, elle pouvait se permettre un retour de quelques perturbations. La lumière, par contre, ne servirait à rien dans ce qui suivrait.

Jade s'assit en tailleur, posant l'avant-bras sur ses genoux, les deux mains à plat contre celui-ci. Une sur le métal, une sur la chair.
Tout d'abord, la projection. Laisser une étincelle de pouvoir emplir l'objet à infuser, afin de s'en faire une représentation mentale, afin d'en palper l'intérieur.


Interpénétration d'ensembles aux caractéristiques fluctuantes. A préciser par examen physique.

C'était particulièrement... Déconcertant. A l'oeil nu, il y avait la chair, morte, et le métal, inerte.
A l'oeil mental, si l'on pouvait parler ainsi, il y avait bel et bien deux choses, mais d'une part, la séparation était bien moins nette, d'autre part, les choses continuaient à évoluer.
Oh, lentement, hein -on était plus proche d'un déplacement tectonique que d'un souffle de vent- mais c'était perceptible dans l'observation des détails. Que la chair se nécrose, c'était envisageable, mais ce dont elle était sûre, c'est que ce foutu métal n'était plus sensé bouger comme ça !
Bon, du calme. Cela rendait la tâche plus difficile, mais pas impossible.
En fait, le sang était visible, dans sa représentation mentale : tel un arbre au tronc noir, il répandait ses branches partout dans le bras, même dans le... Ben merde. Oui, mais jusqu'au coeur du métal, qui disposait de minuscules canaux pour y laisser circuler le sang. En tout cas il était là, clairement visible.


Cible identifiée, début du processus d'infusion.

Fin du processus d'infusion.

Peu importait qu'elle ait tenté d'en altérer la couleur ou autre chose, c'était dès le début voué à l'échec.
Infuser un objet pouvait s'assimiler à y injecter une "eau magique", laquelle pénétrait les creux.
Un objet déjà infusé était déjà gorgé d'eau, et il fallait trouver de nouveaux espaces pour cette eau nouvelle.
Là... Là elle tentait d'injecter de l'eau dans un élément déjà chargé d'huile.
L'huile, ça flottait au dessus, sa propre eau s'écoulait en dessous.
L'huile s'était glissée partout, et se retrouvait en nette supériorité numérique face au petit détachement d'eau.
Puis surtout, merde, même les gamins savaient cela, l'eau et l'huile, ça ne se mélange pas.


Infusion impossible.
Infusion préalable, ou procédé similaire, probable.
Tension d'infusion de niveau très élevé.
Infusions non miscibles.


C'était à la fois intéressant et problématique. Intéressant car elle avait découvert non seulement qu'il était théoriquement possible d'infuser le vivant, mais aussi que leur adversaire utilisait bien des processus similaires à eux, assimilables aux Lanyshstas.
Cerise sur le gâteau, il s'agissait à priori d'un type de magie inconnue -ce qui expliquait qu'il maîtrise visiblement certains pouvoirs sans comprendre les leurs, les différentes voies de différenciation -agression, manipulation, augmentation- étant différentes, l'une d'elle, au moins, étant liée au sang.

Ce qui promettait de jolis développements pour les rencontres futures.

Pour l'aspect problématique, il y avait... Et bien...
Il y avait que Jade se savait être l'une des meilleures -peut-être la meilleure tout court, mais prendre un peu de marge ne faisait pas de mal- infuseuses de la troisième Vague.
Et là, en y allant à fond, face à quelque chose en pleine débâcle, elle était tout simplement incapable de rivaliser.
Comme un gamin élu meilleur bâtisseur de châteaux de sables qui se retrouverait confronté à l'architecture d'une Porte délabrée : il y avait un monde de différence.

C'était... Intéressant. Dense. Mais pour l'instant inexploitable. Et cela le resterait sans doute encore quelque temps, dans la mesure où elle avait décidé de mettre le holà sur la libre distribution des informations, et qu'elle doutait de trouver des livres sur la magie Lanyshsta. Surtout sur de la magie inconnue de la troisième Vague. Faculté développée plus tard ? Ou voie d'évolution autre ?

Par contre, il restait pas mal de choses à voir, sur lesquelles elle pourrait trouver des livres.
A tester avant que le tout ne se détériore complétement.

Mais pour ça, il va falloir de la lumière.



La perfection est amorale.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 25 Jayar 815 à 22h53
 
C'était peut-être du à l'écoulement du sang, qui conservait une part de magie, mais alors que quelques minutes s'étaient passées, l'aspect du bras avait évolué durant la période "noir". Les jonctions semblaient plus marquées encore, l'interface entre chair et métal ne se résumant plus à ce rouge d'irritation sur quelques millimètres, mais étant désormais soulignées, à l'endroit même du contact, d'un fin trait noir de tissus nécrosés.
Une prise d'odeur rapide ne pu confirmer cette impression, mais le local n'était pas vraiment ce qu'on pouvait appeler olfactivement neutre. Donc soit ça n'avait aucune odeur, soit... Elle était juste moins forte que le carton mouillé.


Prélèvement d'un faisceau de muscles.

Autant oeuvrer sur l'incision profonde déjà pratiquée. Pas tant que Jade craignait de se fatiguer -même si elle n'aurait pas tenu des heures de cet exercice- mais elle ne connaissait pas le degré de fiabilité des outils empruntés, et compte tenu de l'extrême résistance de la chair, autant ne pas multiplier les efforts inutiles.

Une seconde incision, parallèle à la première, fut donc pratiquée, l'ouverture restant obstinément égale à une largeur de scalpel. On avait plus l'impression de modeler de la glaise que de trancher un tissu vivant.
Mais lors des coupures perpendiculaires, la lame glissa, continuant sur la peau pour aller entamer un morceau de la prothèse.


Estimation résistance.

Car oui, autant elle était presque sûre que la rigidité cadavérique ne pouvait atteindre de telles altération, autant elle était absolument certaine que seuls les métaux les plus mous pouvaient se marquer à ce point.

A l'aspect, c'était de l'acier, allié à de l'ackash doré. On pouvait le fêler, mais pas l'entamer ainsi.
Or, là, c'était le cas...


Peau élément stable. A négliger.

Dans la catégorie "mettre à nu son partenaire", on pouvait envisager plusieurs choses, habituellement, mais assez rarement d'en faire un écorché.
Pourtant ce fut à cela que s'occupa Jade les quelques minutes qui suivirent : la peau se comportait comme de la peau, et en l'absence du tatouage sur le biceps à récupérer -il aurait fallu couper plus haut, et ainsi se balader avec plus de viande morte- elle ne servait pas à grand chose dans l'observation présente. Les lésions de jonction étaient présentes dans les muscles -il n'y avait pas la moindre trace de graisse- et ce qu'elle désirait étudier, c'était la chair et le métal.

Lorsque l'écorché fut suffisamment largement réalisé, la peau pendant de la partie inférieure tel un chiffon étrange, elle pu avoir accès à une assez longue enfilade chair/prothèse pour l'expérience suivante. Elle avait pris une longue règle de métal, idéale pour mesurer précisément les plus grand spécimens de papillons. Mais qui pour le coup était surtout utile pour son bord fin et son caractère rectiligne.
Posant la griffe à terre, se protégeant les mains d'un chiffon -un vrai, pas la peau retirée- Jade pressa la règle sur le membre de tout son poids, veillant bien à exercer une pression équivalente tant sur le métal que sur les muscles.


Comparaison des marques laissées.

C'était édifiant. Et on avait beau s'en douter au point de créer une expérience permettant de vérifier le tout, cela faisait un choc.
Chair et métal avaient étés marqués. La chair plus profondément, mais ceci de façon infime, perceptible seulement à l'aide de la loupe. Comme si la...


Étude évolution.

Le membre se retrouva quasiment collé à la lampe centrale, afin de bénéficier d'une lumière à la fois forte et rasante. La loupe rivée à l'oeil, Jade observait le mouvement quasi imperceptible de la chair qui reprenait lentement sa place, de même que les lèvres des plaies se refermaient lentement, tout compte fait.
Mais plus impressionnant encore, quoi que plus lent encore -tandis que le pouls de Jade s'accélérait au contraire- c'était que le métal aussi reprenait sa position.
Oh, on était loin, bien loin du phénomène observé en combat, mais cela apportait un éclairage nouveau sur le tout.


Partage de propriétés.

La chair était dure comme le métal, le métal se mouvait comme la chair. Lors des combats contre les différentes entités, ils avaient vu un processus semblant mêler guérison et réparation en parfaite adéquation. Jade avait elle-même envisagé l'hypothèse que le métal puisse être le possesseur, un parasite spécial et habité.
Mais ce n'était pas une symbiose : c'était une fusion.
Ce qu'ils voyaient n'était pas une prothèse élaborée en remplacement, mais un ajout, un élément de recette.

L'emplacement de la prothèse n'importait pas forcément, en fait, c'était plus une question de proportion, d'équilibre. Incorporer assez de métal pour rendre la chair si dure qu'il avait fallu un nombre effrayant de balles pour endommager une personne protégée par la peau nue.
Conserver assez de chair pour que le métal puisse bénéficier de sa sensibilité, de son adaptabilité, et éventuellement se faire soigner de façon assez similaire l'utilisation de leurs pouvoirs Lanyshstas.
Avec une fusion parfaite, il devenait inutile de maîtriser la cohabitation de deux systèmes différents : ce qui fonctionnait pour l'un fonctionnait pour l'autre. On pouvait estimer que l'essentiel des capacités sensitives restaient essentiellement organiques, leurs homologues mécaniques étant généralement de piètre niveau.
A l'inverse, les extrémités -les morceaux avec lesquels ont avait tendance à cogner, étriper, éventrer, charcler, massacrer, bousiller, taper, broyer et interagir de façon ludique avec l'extérieur- bénéficiaient tout naturellement d'un aspect déjà pré-adapté à leur tâche. Genre des griffes.


Actualisation des hypothèses sur les sentinelles mécaniques.

En partant du principe que celles-ci étaient bâties sur le même modèle, on pouvait prendre un petit chien de garde et l'incorporer dans un grand corps de métal : on aurait alors une fusion penchant en grande partie vers le métal. Mais encore capable d'une légère autonomie, et de quelques capacités corporelles -comme le sens du toucher, de la communication- sans que des besoins pénibles tels celui de pisser contre tout les poteaux qu'on croise -ou même manger, boire, dormir et remuer la queue- aient à être assouvis.

Toute une échelle de créature adaptées à leur fonction, simplement en réglant la proportion de métal avec laquelle on la faisait fusionner.

Pour maintenant, la chair et le métal semblaient donc se redifférencier, récupérant leurs particularités premières exclusives. D'où les marques sur la chair, et un métal qui était désormais plus résistant que le muscle.

Bon, il allait falloir creuser encore un peu cela -au sens propre du terme, entre autre.



La perfection est amorale.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 26 Jayar 815 à 11h29
 
Les structures avaient échangé leurs propriétés, gardant le meilleur de leurs deux origines. Mais elles se redifférenciaient.
Restait un point explorable, avec le peu d'outils à disposition : était-ce un échange de particules encore inconnues de la science, qui généraient les particularités, ou une altération mimétique entre deux choses en contact ?
Cela n'aiderait pas tellement pour un éventuel nouveau combat, mais pour ce qui était de la compréhension de la physique du monde, c'était un pas de géant, dans le cas de la première hypothèse.

Et dans le cas présent, c'était assez simple à vérifier : il suffisait de séparer les parties carnées des parties métalliques, afin de stopper tout échange.
Du moins, avec une prothèse classique, aurait-il suffit de séparer les deux parties.
Là, il fallait... Disons s'atteler à tenter de les séparer.

L'une des extrémités était métallique, l'autre était de chair et d'os, clairement.
Mais à la découpe, il apparu que la zone de jonction était bien plus large qu'en apparence.
Ce n'était pas un moignon se terminant nettement sur lequel on avait accroché une prothèse, non.
Déjà, si à l'extérieur il y avait moins d'une paume de chair avant d'arriver à la zone métallique, le membre avait était taillé en biseau, et l'os, entouré de sa gangue de muscles et de tendons, s'avançait sur plus d'un pied.
Ensuite, la jonction à proprement parler s'étendait sur plus d'un pouce de largeur, chair et métal mêlés selon des formes complexes.
Après plus d'une demi-heure de ce qu'il fallait bien nommer un charcutage intensif, Jade était parvenue à sectionner la majorité des éléments. Mais les deux éléments tenaient encore, par des endroits inaccessibles. Ne restait plus que l'action brute.

Une main au niveau du poignet, une autre au niveau du coude -les doigts s'enfonçant dans les orifices spécialement creusés pour eux afin de faciliter la prise-, Jade écarta les deux parties l'une de l'autre.
Il y eu une résistance initiale assez forte, mais bientôt, la séparation eut lieu.
Un tiers un peu sensible aurait sans doute parlé de bruit écoeurant, tandis qu'un artiste aurait pu y voir une parodie d'enfantement, tandis que le membre de chair s'extrayait de sa chambre d'acier.
Objectivement, cela ressemblant à un sprotch.
Après les coupures, c'était des déchirures qui achevaient de libérer les deux éléments. Ils restaient difficiles à séparer, même après le décollement initial, et la cause apparu bientôt clairement : des tiges métalliques, telles des atelles non fixées, s'étendaient le long des os.
Soit elles avaient poussé là, soit la pose avait du être assez... Invasive.

Du bruit.
Il était temps de remballer le tout, et de partir discrètement.
Elle avait aussi choisi les Dessous pour la capacité à pouvoir éliminer discrétement et définitivement toute personne qui la surprendrait en train de découper un morceau de cadavre, si le besoin s'en faisait sentir, mais le plus simple était encore d'éviter de se faire prendre.
Si les projections avaient pour ainsi dire été nulles, elles gardait les mains couvertes de sang, et bien que la griffe puisse passer pour de l'art étrange, l'amas de chair maltraité risquait d'attirer l'attention si elle se baladait avec à la surface.

Il y avait encore plusieurs heures à patienter avant que toute sortie bénéficie du maximum de discrétion. Peu importait, les derniers tests requéraient un certain écoulement de temps, de toutes façon.


***
Dans les heures -et mêmes jours- qui suivirent, Jade repris possession de ses appartements et pu finaliser ses expériences. Le bout de chair fut placé dans un grand bocal de verre, tandis que l'intérieur de la partie métallique fut soigneusement cureté afin de stopper totalement les contacts entre les deux éléments.
Quelques livres furent empruntés, afin de permettre de mieux analyser les divers éléments, mais aucune révélation n'en sortit vraiment : la prothèse semblait bien être de métal classique, même si sa forme et sa conception n'avait rien d'habituel. La chair, ou plutôt les os, pouvaient parfaitement correspondre à un morceau de krolanne, sans qu'aucune certitude ne puisse être établie sur ce point.
Mais le plus étonnant fut que les deux éléments continuèrent leur lente mutation, récupérant des propriétés qu'ils avaient momentanément partagé avec l'autre.
C'était donc la magie qui leur avait octroyé une capacité de mimétisme, une faculté de copie des propriétés des éléments en contact. Une fois la magie disparue, la faculté s'élimait, et l'objet reprenait son statut banal.

La prothèse, désormais propre, était en deux jours devenue ou redevenue un simple morceau de métal, et trônait désormais dans l'appartement de Jade, telle une étrange œuvre d'art.

Quant à l'os, et son accompagnement sous forme de steack haché, il avait continué un processus naturel de pourrissement, ce qui lui valu bientôt un traitement de destruction de preuve, dans le jargon.

Dans la vie de tout les jours, on dirait simplement que les chiens de la rue eurent droit à un supplément de viande, et que les plus costauds se battirent pour avoir un bel os à ronger.
***



La perfection est amorale.

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