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Partenaire particulier cherche Partenaire particulier vol.3
Vous allez voler. Mais pas très haut.
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 30 Jayar 815 à 18h38
 
*** Tout était prêt. Ou presque. Il avait d’abord pris le parti de l’improvisation, une habitude chez le jeune homme. Mais ce soir, ce n’était pas possible. Parce que pour la première fois, il ne travaillait pas que par goût de l’art. L’Artificier avait réveillé une ambition nouvelle chez le blondinet, profondément enfoui et pourtant bien là. Et cette ambition, seul son mystérieux interlocuteur était placé pour la satisfaire. L’Artificier. La Main. La Main. L’Artificier. Qui tirait les ficelles de ce théâtre de Guignols ?

Le principal problème venait de la taille des objets. Il ne s’agissait pas d’un document ou d’objets précieux, mais de caisses volumineuses qu’il ne pouvait déplacer seul. De là à les faire disparaitre… Tout devait être parfait. Et un plan avait germé dans l’esprit du voleur. Pour faire disparaitre quelque chose, il fallait parfois faire du bruit à côté pour détourner l’attention. Un truc basique de magicien. Ou de pickpocket.

La veille, il avait recontacté l’artificier. Il aurait besoin de poudre. Pas beaucoup. Mais suffisamment pour… Bref. Un trajet lui avait été transmis. C’est fou ce qu’un employé d’entrepôt parlait quand il buvait. Le reste de sa mascarade, il aurait besoin de… ***


Karis : Des pierres, hein ?

*** Le blond obtempère. Le blond aux cheveux bruns, d’ailleurs, le visage fort noirci par la saleté caractérisant la plupart des ados des dessous. ***


Karis : Et pourquoi qu’tu veux en parler, marmot ?

*** Le voleur sourit timidement. Le voleur est un enfant. Si petit. Si frêle. ***


Cal : Vous m’voyez braquer votre maman, m’sieur ?

*** Les hommes autour de lui le jaugent. Et rient. Personne ne pourraient le voir, les armes à la main, attaquer un convoi, si petit fut-il. Karis ne rit pas, lui. Karis connait les dessous. Et il connait les hommes. Fusse-t-il jeune. ***


Karis : Et qu’est ce qui m’dit que tu nous la fous pas à l’envers ?

Cal : Calcul m’sieur. J’peux pas faire grand-chose de l’info, j’vous la vend. Ces abrutis, m’ont payé en oubliant le plan et…


*** Un couteau est sorti. Le voleur blanchit. Bien malin qui perçoit la blague de cette crainte imaginaire. Il n’avait pas choisi le coupe-bourse pour rien. Suffisamment dangereux pour faire mal. Pas assez pour réussir des coups même simples. Et surtout, trop avide pour se méfier longtemps. Ses hommes, une demi-douzaine, étaient du même acabit. ***


Karis : Et qu’est c’qui m’dit que t’es pas là pour m’entuber ? Qu’on t’envoie ptet pour ça, hein ?

Cal : Franchement… M’sieur je… Je… Bordel qui pourrait m’envoyer…


*** Regard du tire-larfeuille. Le « gosse » laisse une petite larme apparaitre. Sourire du gros. ***


Karis : T’es un bon gars.

*** Faisant claquer une bourse minuscule sur la table, il sourit. Le voleur l’attrape prestement. Semble hésiter. ***


Cal : C’pas bien gr…

Karis : Dégage minable !


*** Tombant de sa chaise sous les rires gras, le gringalet se retourne, courant à toute berzingue hors de la taverne. Une rue. Deuxième tournant. Il ralentit. Un coin d’ombre. Disparaît. Attends. Une minute passe. Deux. Personne. Bien. Ressortant… Il sourit. Quelques mètres plus loin, un mendiant voit arriver une bourse dans sa gamelle. Et un blondinet bruni sifflote. En espérant que l’Artificier founirait la poudre, et installerait les dispositifs à l’endroit prévu. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 3 Julantir 815 à 06h38
 
*** Appart-telier de l'Arlequin.
Veille de l'opération "Vol de galets".
Milieu d'après-midi. ***


Une journée, c'est le temps qu'il avait fallu à mon jeune voleur pour mettre au point un plan et me le transmettre. Enfin me le transmettre, c'était vite dit. Un peu plus tôt dans la matinée, Mi-mains était revenu avec un bout de papier plié en deux qui m'était adressé. En lui demandant quel en était le destinataire, il me répondit d'un haussement d'épaule qu'un bellâtre aux cheveux de paille lui avait filé une sucrerie pour ramener le message à Elyas. Forcément, il n'en avait pas fallu plus pour convaincre le gamin.
Le message tenait plus de la liste d'instructions qu'autre chose. Si le marmot de Merika avait un véritable plan, il s'était bien gardé de me le faire savoir. C'était bien joué de sa part. Moins l'on en sait, au mieux on se porte. Ses demandes n'étaient pas aussi exagérés que ce à quoi je m'étais attendu. Tant mieux. Je ne rechignais pas à être impliqué, ne serait-ce que pour garder un œil sur le blondin.

Exceptionnellement, Mi-mains et moi priment le déjeuner ensemble. Rien de bien fameux au menu : une tourte et quelques feuilles de salade, pas de quoi sauter au plafond. Le petit chef semblait toutefois ravi.


Mi-mains : J'savais bien qu'vous mijotiez un truc !

Je levais un sourcil puis le regardais d'un air dubitatif.

Mi-mains : Faites pas genre m'sieur ! On sait bien qu'vous vous êtes remis aux affaires, enfin un p'tit peu. Les gens parlent savez, surtout la Jacasse. Il leva les yeux au plafond. D'ailleurs, si y pouvait la fermer des fois...Ça nous ferait des vacances...

La Jacasse, c'était l'un des Escrocs-pieds de mon Mi-mains. Il ne s'en rendait pas encore compte mais avec celui-ci, il avait tiré le gros lot. Pour cause, la Jacasse était bavard, un grand bavard. Il avait cette extraordinaire capacité à vous résumer toutes les rumeurs du Kil en une histoire d'à peine cinq minutes. Puis, quand vous pensiez qu'il en avait fini, il se mettait à décortiquer chacune de ses anecdotes une par une dans de longs récits romancés. Autant dire que vous en aviez pour l’après-midi voir la soirée. C’est qu’il était bon dans la narration le bougre !
Mi-mains avait mis la main dessus, c'était le cas de le dire, lors d'une bagarre…ou plutôt d'un lynchage. Le petit chef avait entendu dire qu'un marmot, la Jacasse, avait cafté au sujet d'un vol perpétré par sa bande. Lorsque mon jeune Assistant l'apprit, il décida de se charger lui-même de corriger le bavard à grand coup de barre en fer. La délicatesse, c’était pas vraiment son truc à mon Mi-mains. Quant à la subtilité…j’en parle même pas.
Néanmoins, quelques jours plus tard, la Jacasse était revenu vers les Escrocs-pieds et leur avait proposé un marché : en échange de sa langue, ils lui assuraient une certaine protection. En somme, il était entré dans la bande.


La Jacasse parle de nous? Mmh.
Et les Répéteurs, il en fait parti non? Qu'en disent-ils?


Le gamin avala une grosse bouchée de tourte.

Mi-mains : Boaah... 'savez, les Répéteurs c'est comme un tas de mouche autour d'une merde. Faut qu'ça pue vraiment pour les voir s'activer dans un même sens. Y'en a bien un ou deux qui disent qu'vous avez un peu lâché l'métier, qu'l'Artificier est d'retour. M'enfin, ça sort pas vraiment des Dessous.

Bien... Bien-bien-bien.

Mi-mains : ...Eh ! Essayez pas d'm'avoir ! M'avez pas dit c'que vous alliez faire. C'est encore pour vos expériences? Les mômes du Klodas nous ont dit qu'vous achetiez plus aussi souvent qu'avant. C'est lié hein-hein? On a bon?

Nouveau froncement de sourcils.
C'est qu'il commençait à devenir observateur avec l'âge.


Ouai, c'est lié.

J'approchais mon visage de celui de mon assistant, réjouit d'arrivé d'avoir visé juste.

Ceci étant dit...tu sais que ça ne doit pas sortir d'ici pas vrai? Ou du moins pas en ces termes là mmh?

Mi-mains : Pas d'soucis ! Comme vous dites, celui qui sait rien il a rien à cacher.

Je lui adressais une légère tape sur l'épaule.

Ex-aaaa-ctement. Tu vois que tu retiens des choses parfois. Tu progresses. Bon. Puisqu'on en est là, tu vas faire un truc pour nous. Pas grand-chose, juste une petite rumeur à faire courir. Demain soir, fais passer le mot que le Comité de Répression du Crime Désorganisé Kil'sinite organise une descente autour de l'avenue des Extracteurs. Une bête affaire de trafic de drogue de synthèse. Reste vague. Dis en juste assez pour être sûr qu'on ne soit pas ennuyé.

Il inspira profondément.

Mi-mains : Ah ah ! C'est la Jacasse qui va être content ! Il grimaça, les lèvres pincées. Mais euh, j'y gagne quoi moi dans l'histoire ?

Sans prévenir, je tapais du poing sur la table tout sourire.

Serait-ce un début de rébellion Premier-Assistant Mi-mains? Oui? Non? Peut-être? Que oui ou que non?

Un silence s'installa durant une dizaine de secondes puis le gosse secoua la tête.

Mi-mains : Oh ça va...Ça m'coûtais rien d'essayer.

A la fin du repas, Mi-mains s'éclipsa.
Je me retrouvais seul face à un plan représentant une partie du quartier des mineurs et des Estaminets. J'identifiais le lieu où les charges explosives devaient être disposées. Il s'agissait de l’intersection entre l’avenue des Extracteurs, axe large et fréquenté pour l’échange de matériaux et de deux rues de moindre importance : la rue du dernier soupir puis la rue des senteurs. Ce territoire était réputé pour être contrôlés par les trafiquants d'herbe, de peaux et de joyaux. Les Comités se livraient une guerre pas franchement jolie pour s'accaparer le contrôle de l'avenue ainsi que la régulation de son marché noir. Autant dire que quelques coups de feu ne briseraient pas l'ambiance qui y régnait habituellement.

C'était l'une des raisons pour lesquelles je n'aimais pas cet endroit-là.
A la différence des Estaminets, les gangsters de l’avenue des Extracteurs étaient dénués de la moindre éducation. Pire, certains n'avaient rien de Kil'sinites. Là où il est commun de discutailler un brin avant de faire parler le plomb, ceux-là préféraient vous faire fermer votre clapet sans autre forme de procès. Grossier.

Après un bref inventaire, je décidais de former quatre petits sachets de poudre noire dans lesquels furent placés des micros billes translucides. Je les appelais les Assoiffées l'un de mes systèmes de détonation favori. Elles étaient discrètes, fiables et surtout, ne laissaient pas la moindre trace. En guise de cerise sur le gâteau ces billes détonantes réagissaient avec la plus vieille des boissons : l'alcool. Les applications étaient nombreuses. Dans ma jeunesse, j’avais su faire preuve de créativité. Par exemple, vous pouviez cuisiner une omelette garnie à base de micro-Assoiffées. Puis à un moment dans le repas, il vous suffisait de faire trinquer vos convives et là…pouf ! C’était peut-être l’une des seules fois où je m’étais impliqué dans une quelconque sorte de cuisine.

En fonction de la taille des billes, le temps de détonation variait de la simple seconde à l’heure. Tout était une question de dosage. Oh bien entendu, il y avait eu des ratés. Mais après plus de vingt ans de métier, je savais comme m'y prendre. Les petites Assoiffées avaient été calibrées pour réagir au bout de dix secondes. C'était peu, très peu. Juste assez pour se retourner et simuler la surprise face à la série de détonation.

Restait à trouver une raison valable de trainer à cette heure-ci dans cette partie du Kil. Je farfouillais dans mes tiroirs et en sorti une dizaine de petites bourses en cuir. Celles-là étaient issues de mon stock personnel, pour les grandes occasions. Les récoltes dorées de Bragg comme lui-même se plaisait à les surnommer. Il y avait de quoi s’envoyer planer à vingt mille lieux par-dessus les mers.
Mon plan n'avait rien de compliqué.
Se pointer sur l’avenue des Extracteurs en début de soirée, faire mine d'ausculter les lieux tout en posant les charges explosives à portée de crachat, attirer suffisamment l'attention des caïds du coin pour récolter quelques baffes puis activer les billes le moment venu. En ayant la gueule fracassée et l’attirail du mauvais dealer, me lier au vol commis par Cal était de l’ordre du fantasme. Pour finir, les détonations justifieraient dès lors ma fuite.
Ça, c'était pour la théorie. Si seulement tout pouvait se passer comme ça en pratique…

Le lendemain à la nuit tombée, je revêtis mon costume d'Arlequin dépravé. Celui tout miteux et par endroits déchiré. Avec mon maquillage dégoulinant, j’avais tout l’air d’une âme en peine. Ajoutez-y une démarche chancelante et vous teniez un genre de cadavre sur pattes shooté au persil magique.
Par sécurité, je me recouvrais de trois longs tissus grisâtres, ceux-ci masquant le Crach'feu, la gnôle et les multiples stupéfiants que j'emportais avec moi. Un vrai marchand de bonbons.


*** Avenue des Extracteurs.
Milieu de soirée. ***


Malgré les lampadaires, l'avenue n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de bien éclairée. Ponctuellement, un point de lumière tremblotant s'élevait au-dessus du sol. Au-delà, rien que des toitures sombres et enchevêtrées. L'avenue était coupée par plusieurs ruelles de moindre largeur, reliant généralement cette voie de grand passage aux Puces de Koi ou au Estaminets pour fournir les magasins et les tavernes en denrées directement issus des entrepôts en bordure extérieur du Kil.
Je traînais dans le coin depuis une bonne heure déjà, écumant la chaussée tête baissée. Lorsque je croisais un passant isolé, je m'approchais d'un pas gauche en lui marmonnant "T'en veux? Hein? T'en veux? C’est dix le gramme. Dix tout rond. Alors? Alors?...". Après quoi, la plupart tentaient de m'écarter de leur chemin d'un revers de la main, m'insultant plus ou moins joliment. Finalement, je m'établis au niveau du point d'interception qu'avait choisi le marmot de Merika. Entre deux gorgées de liqueur, je jetais négligemment les petits sachets de poudre autour de moi. Personne n'en tint vraiment compte.

Les minutes passèrent.
Je continuais ma comédie en allant ponctuellement aborder les passants, moins nombreux à cette heure-ci. Je pouvais à présent sentir quelques regards se poser sur moi. J’étais en territoire hostile. D'ici peu, une poignée de gros bras viendraient me le rappeler.
C'était exactement ce que j'attendais.
Ça et la suite du plan de Cal. Qu'avait-il prévu concernant ma cargaison?



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Dhiwara 5 Julantir 815 à 12h24
 
*** Être déficitaire durant un braquage pouvait parfois s'avérer payant à plus long terme. Et l'achat du jeune blond allait en ce sens. Il avait payé cash. Pas de question, pas de papier. Commun dans le Sin. Mais bien pratique dans certains cas. La maison était... Large. Certes, pas la plus discrète des masures du coin, mais située dans un quartier suffisamment éloigné du futur feu, et surtout... La grange, dans la cour intérieure, serait parfaite. Il n'allait pas voler les caisses. Il allait voler la cargaison. Le chariot, quoi.

Il y avait une autre raison pour avoir contacté la bande de l'autre demeuré. Une vieille rancune le tenait contre le propriétaire de l'entrepôt d'où venaient les composants visés. Si le chariot disparaissait après son attaque, il y avait de fortes chances que les soupçons s'orientent vers lui, et qu'il ne tente même pas de nier, à la fois trop content d'avoir pu emmerder son rival, mais aussi trop fier pour admettre qu'il s'était fait tirer entre les pattes ce qu'il était sensé volé.

Ca, c'était la partie théorique. La partie plus pratique pouvait impliquer de se faire tailler la gueule par un marlou en colère après s'être fait couillonner ainsi. Mais si on en restait aux détails mineurs, aussi !

Si tout allait bien, l'Artificier aurait fait sa part du job en temps et en heure. Il n'avait aucun stress à ce niveau-là. Soit celui-ci ne faisait rien, et le voleur n'agirait pas. L'échec viendrait de son partnaire. Soit les charges placées explosaient au bon moment, et il n'aurait qu'à prendre la fille de l'air -et sa mère- en profitant du chaos ambiant. Or donc, c'est sur les toits que le voleur attendait en embuscade. Sa lame pendait à ses côtés, petit cadeau de Jade avant que l'histoire ne les sépare. Il n'allait pas s'en débarasser sous le prétexte fallacieux d'un... Différent. Du coin de l'oeil, il observait, le soir tombant, les gens présents. Des kilsinites sans histoire. Oh, à qui tentons nous de faire illusion ? Des repris de justice, des camés, des miséreux, tout la fange composant les couches inférieures d'une société soi-disant égalitaire. Un pauvre dealer, dans son coin, tentait de refiler sa came -si c'en était- au moindre passant. Il se ferait bientôt virer par... Oui. Il reconnaissait l'un des deux hommes s'avançant vers lui, il l'avait vu chez Karis. Au moins, ce point était bon. Karis était là, et sûrement pas pour cueillir des fraises. Tentant de le repérer du coin de l'oeil, il reste néanmoins... Attiré par le dealer et ses nouveaux potes. D'autres gros bras, ici et là, faisaient dégager le maximum de pégu. Technique classique. On vide une rue. Même pas l'intelligence de laisser la rue vivre. Heureusement que les gars en face n'étaient pas beaucoup plus intellgents non plus. Enfin, ilfallait l'espérer. ***


********************************

Jan : Tiens tiens tiens, regarde ça, Mark'.

Markus : J'vois bien, Jan, ça vient, ça vend sa came dans l'quartier, ça d'mande même pas pardon d'piquer les clients. C'est malpoli hein ?

Jan : Sur, Mark', sur. J'aime pas trop les mecs comme ça, moi, t'en penses quoi ?

Markus : J'en penses qu'on va lui laisser dix secondes d'avance. T'en penses quoi, branleur ?


*** Une petite matraque téléscopique est sorti. Bien manié, ce genre d'arme faisait mal, très mal, et Elyas le sentirait passer. ***


********************************

Tran : Tu sais que j'aime pas ce quartier.

Chou-Ci : Parce que tu crois que j'ai envie d'y passer mes vacances ? Tu vas faire quoi, appeler le comité des routes et lui demander de creuser un tunnel entre les entrepôts ?

Tran : Nan mais...

Chou-Ci : Nan mais alors tu la fermes. Et tu regarde la route...


*** Le fin sinite maugrée, serrant sa main sur le fusil, posé sur ses genoux. Qui attaquerait un convoi de matos alchimique ? C'est ridicule, aucune petite bande, qui pourrait en tirer un bénéfice valable, ne connaissait la valeur réelle de la chose. Et les gros gangs avaient mieux à faire que ce petit chargement sans importance. C'est donc ainsi que le chariot arrivait, bringuebalant sur les routes, chargé des précieuses caisses. Plus qu'une toute petite minute. Et on serait bon. ***


********************************

*** Déjà, au loin, le voleur l'avait aperçu. Souriant, il ajusta sa capuche, dissimulant son crâne et son visage. Certes, sa taille était reconnaissable. Mais tout se passerait tellement vite... Les gens ne sortirait pas leur ruban à mètre pour checker qui pouvait bien se carapater avec le chargement. Si ? ***



Gentleman Cambrioleur
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Elyas
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Kil'sin  
Le Dhiwara 5 Julantir 815 à 13h05
 
Deux gorilles s’avancèrent vers moi. Il fallait faire vite. Se repositionner.
Je jetais un coup d’œil discret par dessus mon épaule vers là d'où devait venir le convoi. Une forme plus imposante se dégageait. Il était déjà dix heures trente passé. Le timing semblait correspondre.


Y'a erreur messire...Pitié-pitié-pitié, de la bonté pour ce pauvre bougre... Pitié-pitié...

Je courbais l'échine, le visage pointé en direction du soleil, les bras auprès du corps. Jan et Mark' ne feraient pas dans la dentelle. Tel un rat tentant d'échapper à son prédateur je m'écartais d'un pas mal assuré vers l'endroit où j'avais, quelques minutes plus tôt, disposé mes sachets de poudre. Dix secondes d'avance, c'était bien assez pour me laisser le temps de faire ma part du boulot. Acculé contre le mur encombré de caisses en bois et autres barils vide, je localisais les sachets.
La matraque fut sortie. Les deux gaillards affichaient un sourire sadique.
D'une main tremblante, je sortis ma bouteille de gnôle.


Oh..non-non-non... Pas taper...Pas taper nous...

Ma voix tenait plus du miaulement pathétique qu'autre chose. En réponse, Markus et Jan rirent de plus belle.
J'eus un regard vers le bout de l'avenue des Extracteurs : le convoi était à présent à moins d'une dizaine de mètres. J’amplifiais le tremblotement de ma main sous l’œil amusé de mes futurs tortionnaires puis je laissais échapper la bouteille au dessus des sachets. En la voyant s'éclater au sol et laisser l'alcool imbiber les quelques charges déposées là, je ne pu réprimer, l'espace d'un instant, mon sourire.

Le plus costaud des deux leva le bras. Avant qu'il n'abatte la matraque sur ma pauvre carcasse, je sautais sur le bas côté à deux bons mètres des charges. J'étais à terre, la face plaquée contre les pavés froids. Un premier coup m'atteint à l'avant bras, pas assez pour le briser.
...Un...deux...trois...
L'autre me flanqua un puissant coup de pied dans les côtés au point de m'en fêler une ou deux.
...Quatre...cinq...six...
La matraque frappa à nouveau. Je protégeais mon crâne avec mes bras. La douleur m'envahit petit à petit. Je serrais les dents, m'accordant quelques hoquets de douleur, pour jouer le vrai.
...Sept...huit...neuf...
Je restais concentré. Encore un instant et l'explosion se produirait. Je savais exactement quoi faire, comment réagir. Je m'y attendais, eux non. Je ne devais pas répliquer. Il ne fallait pas éveiller les soupçons. Je devais rester le camé qui avait eut l'impudence de revendre sur leur territoire. Tout ce que j'avais à faire, c'était disparaître.
...Dix...

BANG !... BANG !.... BANG !

Trois coups retentirent dans le dos des loubards. Je relâchais subitement mes muscles, inspirait, expirait, puis retint mon souffle. Je visualisais très nettement les flux dans mon esprit. L'avenue n'était plus qu'un amas de fils qu'il me fallait tendre ou relâcher. Je m'empreignais mon esprit de chaque détails puis d'un coup, je relâchais ma Farce...
Plus rien.
Un voile magique me recouvrait. Là où dans la journée il était possible d'entrevoir une variation, d'esquisser une silhouette, dans la nuit noire j'étais invisible.

Je me relevais avec précaution, serrant les dents. Chaque mouvement était douloureux. Mon pas était félin. J'empruntais une ruelle et filait en direction de mon Appart-telier.
Cal m'y retrouverait.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 6 Julantir 815 à 13h28
 
*** La chariote continue de s'avancer doucement dans les venelles du Quartier. Mais trois hommes s'interposent. Grands. Musclés. Pas des petits calibres. Et le plus massif prend la parole. ***


Karis : Salut les copains. C'est sympa d'ramener un petit cadeau...

*** Les deux hommes à ses côtés dégainent promptement leurs armes, visant l'homme armé. Des allées environnantes, deux autres hommes sortent, aux airs aussi peu engageants que leurs comparses. Armés, eux aussi. Plus les deux malabars tabassant allègrement leur pauvre dealer. Et soudain.

Bang !

Le loufiat lève les yeux. Bordel de... Un coup claque. Il se retourne. D'où sortent les... Un de ses hommes pointent une habitation en hurlant. Les bandits lèvent leurs armes, et répliquent coups sur coups. Le cocher, quand à lui, porte les mains aux rênes, tentant de partir en trombe, mais les chevaux, paniqués, refusent d'obéir.

Dix secondes, pas une de plus. Le blondin, attrapant la corde à ses côtés, se jette au bas de l'immeuble, descendant prestement la façade dans un rappel approximatif.

Cinq secondes. Un pas rapide, calme et mesuré, il se rapproche du chariot. Déjà ses doigts s'agitent. Se souvenir de l'excitation provoquée par le premier choc. Des fourmillements dans ses muscles. De l'énergie. Le pouvoir. Un pouvoir mal maîtrisé, brut de décoffrage... Mais il ne voulait pas faire dans la finesse. Une seconde, ses yeux se plissent tandis qu'il retient douloureusement cette énergie du bout des doigts. Le garde, près du cocher, tourne les yeux vers lui. Lève son arme. Libération.

Un bruit assourdissant claque dans les airs, pulvérisant une fenêtre et déviant le canon de l'arme. Un coup part en l'air. Et des tympans saignent, au sens propre. Profitant d'un garde tentant de récupérer ses esprits, le voleur le chope par le col, se servant de son propre poids pour le faire basculer. Le cocher, tournant sa tête vers lui, lève un bras. Mais c'est une botte bien solide qui le réceptionne sous le menton. Un coup d'épaule, et le voila rejoignant son camarade. Karis tourne la tête, semblant prendre la mesure de la situation. Les tirs ont stoppé. Le voleur claque violemment la croupe des montures, les premières balles sifflant au dessus de son crâne, et le chariot démarre en trombe, des chevaux toujours aussi paniqués aux commandes plaquant le jeune homme contre le moyen de transport. Reprendre le contrôle ! ***


***********************

*** Le malabar attrape le cocher par le col, l'un de ses hommes écrasant sa botte sur le dos de son partenaire sourd. ***


Karis : C'était QUI ça ?!

Chou-Ci : Je... J'en sais rien ! Vous savez à qui vous vous en prenez, au moins ?!


*** Une lame sort, se calant sous la gorge du bonhomme. ***


Karis : Et toi, connard ?

*** Le cocher secoue la tête. Négativement. Avant de ramasser un front dégarni sur le nez, et de s'effondrer. Regard vers ses gars. ***


Karis : Le premier qui chope celui qui vient de s'barrer avec notre butin, double part !

***********************

*** Un miracle. Avoir pu calmer les chevaux tenait du miracle. C'était la seule constante qu'il n'avait pu calculer, et sur laquelle il comptait principalement sur la chance. Et il avait commencé à ralentir le pas, s'engageant dans des ruelles peu fréquentées. Libérant son visage, reprenant une apparente normalité et profitant de l'obscurité naissante dans ce quartier chaotique, il s'était doucement éloigné du feu.

Et quelques dizaines de minutes plus tard, sa... Propriété. Son chez-lui. Rapidement, le chariot est rentré. Et les chevaux font les chevaux. Drôle, on ne parle jamais des produits naturellement issus de leur auguste popotin dans les histoires. La nourriture, il l'avait prévu. Sortant un pied de biche de l'habitation, il ouvre les caisses. Une petite appréhension. Et un soupir de soulagement. Là. Tout y était. Enfin, en théorie. Ce serait à Elyas d'en décider. Se permettant une petite gorgée de sa flasque, le jeune homme sourit. Pas très fin, mais par les Kils, qu'est ce que c'était marrant ! Plus qu'à se changer, et à aller chez son commanditaire. Il l'accueillerait à bras ouverts ! Enfin, peut-être moins quand il lui dirait que pour l'instant, il ne pouvait pas aller apporter la marchandise, trop risqué. Mais les mômes qu'Elyas lui avaient recommandé... Bah. Il verrait. Et c'est revêtu de vêtements de ville discret que le jeune homme s'en alla, fermant avec précaution la cour et la grange.

Quelques détours, raccourcis, et pauses. Etre sur d'être seul. Pas de danger. Mais il n'y avait jamais de danger avant que quelque chose ne nous arrive au coin de la tronche. Et lorsque le jeune homme arrive...

Les Fins Gourmets, lieu interlope pour les connaisseurs. Un claquement. Trois coups à une petite porte, à l'étage. Et l'attente. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 6 Julantir 815 à 14h12
 
J'étais assis sur une chaise au bord de la table au centre du studio. J'avais ôté les longs morceaux de tissus et me retrouvait avec mes guêtres décolorées. Mon corps était encore douloureux. Malgré tout, je sentais mon corps se régénérer. Les os n'avaient pas flanchés. Ils avaient retrouvé leur jeunesse, leur solidité. Dans un ou deux jours, je ne porterais plus aucune trace visible de cet incident.
Pour l'heure, il me fallait consommer quelque chose pour stopper cette fichue douleur. Un à un, je déposais les sachets et flacons des drogues transportées sur la table, faisant l'inventaire de ce qui serait encore utilisable ou non après les coups des deux loubards. Soudain, on frappa à la porte.

Instinctivement, je mis la main sur mon Crach'Feu.
C'était stupide.
A cette distance, je risquais plus de faire brûler l'appart-telier que de griller le moindre indésirable. Je me levais avec silence et m'approchais de la porte. Mon souffle n'était plus à présent qu'un léger filet parfaitement contrôlé. Avec sang froid, j'actionnais doucement la poignée tout en me plaçant derrière la porte.
Une silhouette s'avança avec prudence. Elle ne fit qu'un pas puis s'arrêta. Il était seul.
Je me décalait d'une vingtaine de centimètres puis pointait le Crach'Feu en direction de son buste, le doigt sur la gâchette.


...Schhhhuuuuut...

La porte était entrebâillée. Impossible à fermer pour le moment.
J'indiquais d'un léger mouvement d'arme la table au centre de l'appartement. L'après délit. Ce moment où tout criminel se trouvait être vulnérable.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 6 Julantir 815 à 14h27
 
*** La voix. Le jeune homme regarde l'arme, une légère appréhension d'abord. Mais il s'agit bien de l'artificier. Prudent. Plus que lui sans doute. Compréhensible. Il allait bientôt pouvoir... "Admirer" le visage de son bienfaiteur. Doucment, il lève les mains. Inutile de le provoquer. En théorie. En pratique, c'est amusé que le voleur parle. ***


Cal : Si c'est pour me brûler la cervelle après notre première collaboration, ça aura été dommage de prendre autant de temps pour me contacter, vous ne trouvez pas ?

*** Doucement, il avance. Tirant la chaise du pied, il se laisse tomber sur le bout de bois, poussant un léger soupir de soulagement. ***


Cal : Pouvez baisser l'arme ? Vous me rendez nerveux...


Gentleman Cambrioleur
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 6 Julantir 815 à 14h41
 
Le gosse s’exécuta.
Sur mes lèvres il n'y avait pas l'ombre d'un sourire. C'était un visage sans masque, dur. Mon regard n'était teinté d'aucun amusement. Baisser sa garde dans ces moments là c'était le meilleur moyen de se faire attraper. Le gamin n'en savait rien. Il apprendrait.

Sans bouger l'arme, je dis un pas un avant, jetais un bref regard vers l'escalier. Personne. Les clients du Fins Gourmet n'avaient probablement rien remarqués. La porte se referma.
J'abaissais alors le Crach'Feu et le reposais à ma ceinture.


L'enfant est nerveux? Pourquoi donc?

Je fis quelques pénibles pas en direction de la table.
Dos à lui, j'inspirais profondément. En guise de fond sonore, la rumeur de la rue et de la taverne au rez-de-chaussée filtrait au travers des murs de l'appartement.
Je fis volte-face puis piochais dans l'un des sachets d'herbe laissés sur la table. J'en pris un morceau puis me mis à la mâchouiller.


Où se trouve notre cargaison?

Petit à petit, le masque faisait son retour.
Tout d'abord, ce sourire, Ô combien hypocrite. Puis la gestuelle, plus légère. Enfin, le regard...non. Lui n'avait pas changé.
Cal se trouvait face à l'Artificier, Elyas, calculateur au sang-froid.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
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Caïd

Kil'sin  
Le Luang 6 Julantir 815 à 14h52
 
*** Effectivement, sans le masque, l'homme en imposait. Le ton était là. La gestuelle, le sourire, cette voix légère et plus ou moins enjouée. Mais pas ses yeux. Les yeux définissaient un homme. Et c'était l'une des choses les plus dures à faire mentir. Il abaisse ses mains. ***


Cal : Parce qu'un canon tourné vers moi, ça n'augure généralement rien de bon. A moins que vous n'ayez inventé un pistolet à bonbons ! Ca, ce serait sympa, mais sinon, c'est pas bon.

*** Enfant. Il voulait un enfant, il avait un gosse. Passant une jambe, la gauche, sur l'autre, la droite, le gosse sourit à l'Artificier. ***


Cal : Quelque part. En sécurité. Exactement comme convenu. Et prête à être livrée, mais je n'allais pas prendre le risque de me ramener avec ici, pas vrai ? Pas juste après le coup.

*** Et je n'allais pas prendre le risque qu'une fois la marchandise entre les mains, tu me refroidisses. Pas vrai ? ***



Gentleman Cambrioleur
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 6 Julantir 815 à 15h07
 
Mmh.

Je fixais le jeune homme débordant de confiance. Était-ce ce dont Merika avait parlé lors de notre entrevue? L'éduquer? Je levais les yeux au ciel.
La drogue commençait à faire son effet. Les muscles de mon corps meurtri par endroit devinrent plus supportables. C'était la limite avant l'envol.
Je me retournais à nouveau en direction de la paillasse puis crachais l'espèce de pâte à mâcher. Enfin, je pris place sur la chaise en face du voleur.


Quand pensez-vous pouvoir nous livrer nos colis?

Je haussais les sourcils.

Par ailleurs...vous avez été gourmand monsieur Cal Keran. Trop peut-être.

Dans ma retraite, j'avais pu noter le bordel qui suivit les détonations. Je n'avais pas le moindre doute sur le fait que le gamin ait pu récupérer la cargaison. Toutefois, n'avait-il pas été trop gourmand? Deux caisses qui disparaissent, ça n'éveille pas les soupçons. Tout un chargement, ça pose des questions...
Dans le cas où l'affaire tournerais à la vendetta, il me faudrait trouver un alibi.


Peut-être était-ce d'ailleurs là la raison de ce canon qu'en dites-vous?


- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 6 Julantir 815 à 15h19
 
*** Il hausse les épaules. ***


Cal : Une fois assuré que les termes de notre accord sont possiblement réalisables, le tout sera livré. J'apprécierai d'ailleurs que vos petites mains viennent le prendre, ça m'éviterait de me retrimballer avec le reste de la cargaison. Je vais déjà devoir trouver un moyen de m'en débarrasser, alors prendre le risque de la faire sortir, pensez...

*** Sortant sa flasque, une lampée. Et un sourire, à nouveau. ***


Cal : Gourmand à escient. Mieux que pas de coupable, je leur en ai offert un. Et ce n'est ni vous, ni moi, mais un abruti qui va en faire les frais. Spécialement sélectionné pour son contentieux déjà existant avec notre victime, une histoire de territoire, les deux se tirent dans les pattes fréquemment, les risques d'empirer cette petite guéguerre sont minces. A côté de ça, nous avons la cargaison, et personne pour venir nous chier dans les bottes avec en prime un petit bonus que je n'ai pas encore trop eu le temps d'examiner, mais voyons ça comme une pochette surprise. J'aurai laissé un kopeck sur ce chariot, et cette version s'effondrait, ça ne correspondait pas au bonhomme. Trop gourmand ?

*** La question reste en suspend. ***



Gentleman Cambrioleur
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Elyas
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Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 7 Julantir 815 à 02h03
 
J'éclatais de rire.
Il était malin mais n'avait pas vu plus loin que son bout de nez. Qu'allait-il faire avec le reste de la cargaison sans contacts pour l'écouler? J'aurais aisément pu le laisser dans la panade. Toutefois, s'ils remontaient jusqu'à Cal, ils pourraient potentiellement m'atteindre. Ce n'était qu'un gosse après tout. Je n'avais pas l'assurance qu'il soit apte à rester muet comme une tombe lorsqu'ils commenceraient à le travailler façon flamme de forgeron.


Vous aviez donc tout prévu...sauf l'écoulement de votre stock. Les rumeurs peuvent aller vite dans le coin. Un chariot qui file dans la nuit, des langues qui se délient un poil trop rapidement après s'être rendues compte de la supercherie...Mmh.

Pause.

Il vous faut effacer vos traces.

J'aurais pu impliquer Merika. Néanmoins, j'avais ma petite fierté, d'autant plus qu'il me fallait penser à l'avenir. Rendre service à ce môme, c'était m'assurer son appuis lors d'une prochaine confrontation avec sa génitrice.
J'avais bien quelques contacts qui auraient pu être intéressés pour récupérer le gros lot. Seul hic, en étant pas impliqué depuis le départ, impossible de savoir quel était leurs liens avec ceux que nous avions dépouillés. Il fallait envisager une autre approche. Kim'iya et Danthos. Mais avant ça...


Il nous faut reconditionner votre butin. Utiliser des sacs, bourrez les de paille, de sable ou quoique ce soit d'autre et planquez les matériaux à l'intérieur. Ensuite, brûlez les caisses. Nous insistons sur le fait de brûler. Ne laissez aucun indice derrière vous.

Claquement de langue.
Je penchais légèrement la tête sur la gauche. Mes cheveux grisonnants et mal coiffés suivirent le mouvement comme s'il avait s'agit d'un couvre chef.


Il nous faudra écouler le stock par petits bout, réintroduire le tout dans un circuit légal sans éveiller les soupçons.
En cela, nous pouvons peut-être vous aider.


J'envoyais une pensée à l'adresse des deux lanyshta. Cal pu observer un bref instant d'absence.

Pour ce qui est de notre lot, vous agirez d'une manière semblable.

J'indiquais de l'index les différences feu d'artifices entassés sur l'établi.

Demain, nous viendrons jusqu'à votre planque avec des sacs remplis de ces jolis jouets. Nous vous en céderons une partie et placerons les matières premières dans les sacs. Après quoi, nous irons réclamer votre dû après de ceux qui nous ont fait vous engager. Ainsi, nous serons quitte.


- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 7 Julantir 815 à 18h56
 
*** Le voleur bloque. Alors certes, faire disparaitre les caisses, livrer la marchandise, les contacts... D'accord, jusque là, il suit, la paille pour cacher ce qui se trouvera à l'intérieur. Mais... Des jouets ? Et surtout : ***


Cal : Quel dû ? Il me semble que je travaille pour vous, et même si je félicite ceux qui m'ont mis entre vos pattes de l'avoir fait, il me semble qu'ils ne me doivent aucun salaire. Au contraire de... Vous.

*** Une nouvelle gorgée. ***


Cal : Je travaille pour l'amour du sport, l'estime, la renommée, certes, mais dans ce milieu, la récompense est le symbole de tout cela, pas vrai ? Donc, bien que vous m'ayez prévenu du fait que ma récompense soit à récupérer à la Main... Pourquoi ? Ca me titille, vraiment, vous ne pouvez me parler de ce mystérieux agent X, et vous voulez néanmoins me mettre dans ses pattes pour ne pas rompre votre contrat. Vous ne pensez pas qu'il y aurait plus simple ?

*** Pas d'humour, le pauvre semble un peu perdu... ***



Gentleman Cambrioleur
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 8 Julantir 815 à 01h51
 
Le gosse avait le sens de l'humour...ou la mémoire courte.

Alors il vous semble mal monsieur Cal Keran. Nous nous sommes adressés à la Main d'Argent et c'est à eux que nous rendrons des comptes. Vous n'êtes que l'heureux intermédiaire comme vous le dites si bien.

D'un côté, l'engagement envers Merika et de l'autre cette irrésistible envie de confronter malgré tout la mère et le fils.

Nous craignons qu'il n'y ai pas plus simple, en effet. Ne nous demandez pas pourquoi elle a insisté pour ne pas que nous mentionnions son identité, nous n'en savons rien. Nous pensions que vous comprendriez. Ce n'est visiblement pas le cas.

Sourire en coin.
Il y avait du vrai, un peu, mais surtout beaucoup de faux.


De toute manière, c'est là notre seule échappatoire à tout les deux. Vous pour lever le voile sur ceux qui vous ont fait suivre toutes ses années et percevoir votre dû; nous pour récupérer notre colis et cessé d'être en affaires avec la Main d'Argent.

Je me levais.
Il me fallait profiter du temps où la drogue faisait encore son effet pour trouver un peu de sommeil.


Sur ce, nous nous retrouverons demain en fin de matinée à la taverne du même nom. Ce n'est pas bien loin d'ici. Vous comprendrez qu'après de telles péripéties et vu notre âge, nous n'aspirions désormais qu'à nous reposer. Vous devriez faire de même au lieu de vous noyer l'esprit dans la gnôle....à moins que vous n'ayez en tête d'autres aventures plus épicées hé hé hé...jeunesse-jeunesse...

Mon corps ne flancherait pas. Pas ce soir. Mais il y avait eut assez d’événements pour justifier un sommeil prématuré.
Une légère tension s'était installée. Il fallait y couper court, les choses seraient différentes demain.
Je fis quelques pas en direction de la porte puis l'entrouvrit.


A moins que vous ne souhaitiez dormir ici... Sourire malicieux....Pensez à fermer en partant.

Je tournais les talons puis me dirigeais vers l’alcôve qui tenait plus de la cabine qu'autre chose. Je m'assis sur le lit puis jetais un dernier regard au jeune homme. Un regard transperçant et profond. Un mélange d'espoir et de,méfiance réprimée. J'ajoutais à demi mots :

...Nous vous faisons confiance, partenaire...

Ou pas.
Du moins pas encore comme en témoignait l'accueil qu'avait pu recevoir Cal en arrivant à l'appart-telier. La Comédie reprenait de plus belle, mais jusqu'à quand? Le test arrivait bientôt à son terme, plus rapidement encore que je ne l'avais imaginé. Je voyais tant de possibilités. Pourtant, je ne pouvais être sûr de rien, pas encore du moins. La confrontation entre la mère et le fils me permettrait d'y voir plus clair.
Sans me déshabiller, toujours armé, je me couchais sur le matelas. Je fermais les yeux. En apparence, j'avais l'air paisible. En vérité, mes sens restaient en alerte.
L'Arlequin ne dormait jamais que d'un œil.


Le voleur s'en était allé immédiatement après que je me sois couché. Il avait fermé la porte, comme demandé. C'était sans compter sur Mi-mains qui avait déboulé une trentaine de minutes plus tard et s'était jeté sur le lit comme un félin sur un morceau de viande. Il me raconta sa soirée sans évoquer le vol commis sur l'avenue des Extracteurs. La nouvelle n'était pas encore parvenue aux Répéteurs, s'était une bonne chose. Il ne m'avait pas interrogé sur mes blessures. Au fond, il savait.

*** Lendemain matin.
Taverne de la Main d'Argent. ***


Après m'être paré de mes plus belles couleurs, coiffé d'un joli chapeau à clochettes assorti et nettoyé mon Crach'Feu, je pris le chemin de la Main d'Argent.
Nous n'avions pas convenu d'heure précise, juste "en fin de matinée", comprendre par là un peu avant le déjeuner. Je me pointais en sautillant à la taverne. Le krolanne derrière comptoir me jeta un regard mauvais. Aucune importance. Je m'assis face à lui, tout sourire.


Vous savez ce que nous voulons n'est-ce pas?


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Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 8 Julantir 815 à 10h00
 
*** Et il fit ce que l'Artificier lui avait demandé. Le conditionnement lui avait pris la moitié de la nuit. Et il n'avait pas encore brûlé les caisses, pour ne pas s'imprégner de l'odeur avant le lendemain. Oui, il était parti silencieusement. Il savait qu'il n'y avait rien d'autre à dire, ou à faire, chez l'homme. Il jouait. Bien sûr qu'il jouait. Et il lui était parfaitement impossible de le stopper sans freiner des quatre fers. Mais sa curiosité. Sa foutue curiosité l'emportait sur le moindre soupçon de bon sens qui aurait pu l'habiter.

Et le lendemain matin, il se présentait à la taverne. Un peu après l'Artificier. ***


*******************

*** Le barman regarda l'homme. Un grognement. Il ne l'aimait pas. Qui aurait pu l'aimer ? Il venait, et la matronne devenait soudain... Obsédée. Où qu'il aille, quoiqu'il fasse, elle voulait le savoir. Certes, elle faisait déjà ça avec le mome, mais lui ça faisait des années. Ils s'y étaient tous habitués, à cette surveillance passive. L'homme en face de lui, c'était différent. Malsain, oui, malsain était un mot qui collait bien à l'individu. ***


Markus : Pas la moindre idée. Si t'es venu pour des énigmes tu tombes mal, Doigts-d'Argent est occupée. Compta' du mois, ça la fout en rogne. Donc si tu compte pas te presser, ça risque de la foutre encore plu en rogne.

*******************

*** La porte s'ouvre. Et le blondinet entre. Vêtu d'une tunique de roublard, parfaitement conçue pour dissimuler la plupart de ses lames, à l'exception de l'épée -toujours bon d'en montrer juste un peu-, il regarde les lieux, le parcourant des yeux, mais sans se stopper. Pas un regard vers l'Artificier. Il se pose au bar, tapotant du doigt le bois du comptoir sous le regard du barman, incrédule. ***


Cal : Une bière, vous avez je suppose ?

Markus : T'vois pas que j'parle gamin !


*** Chopant l'Artificier au col et le ramenant vers lui, il chuchote. ***


Markus : Bordel de Kil, il fait quoi là lui ?

*** Le jeune homme, lui, sourit, regardant en coin les serveuses du crû exercer professionnellement leur métier dan un endroit bondé. ***



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Elyas
Passeurs de temps,
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Kil'sin  
Le Merakih 8 Julantir 815 à 10h18
 
Les grognements de Markus m'arrachèrent un petit rire, un de ceux qui énervent encore plus vos interlocuteurs.

Oh-oh-oh...compta' hein? Très bien. Nous attendrons.

Je savais que je n'aurais pas beaucoup à patienter. Mon atout serait bientôt là, fier comme un gland flottant à l'air libre.
La porte s'ouvrit à nouveau. J'eu un regard furtif vers l'entrée : quand on parle du loup, le voilà qui arrive.
Je sifflotais d'un air insouciant. Agacer les laquais, c'était l'une de mes spécialités. J'en raffolais. Rien ne me faisais plus plaisir que de voir un être perdre son calme et se livrer à une colère sans logique. Enragés, ces faibles d'esprits semaient des mots, parfois des coups qui sonnaient comme autant d'erreurs qui ne devaient être commises.

Ça n'avait pas loupé.
Le barman charpenté, quoique pas bien haut, me chopa le chemiser et m'attira face à lui.
Je grimaçais.


Peut-être vient-il vous apporter de quoi rincer cette mauvaise haleine.
Ou bien...Ah... Oui... Peut-être veut-il être payé?


Sans opposer la moindre force au bras droit de Merika, je continuais de le fixer d'un air moqueur.

En somme, rien qui n'aille à l'encontre du contrat fixé avec votre patronne.

Lentement, je tournais la tête vers Cal.

Cher monsieur Cal, vous voilà. Étrange situation n'est-ce pas? Il semblerait que ce mâle là soit plus enclin à venir me lécher le visage qu'à vous servir votre bière. Vous comprenez maintenant combien il est peu aisé d'être un superbe Arlequin avec de tels affamés?

A nouveau, mon regard croisa celui de Markus. En guise d'ultime provocation, je passais ma langue sur mes lèvres.

Eh bien...On va chercher la reine mère maintenant?


- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 8 Julantir 815 à 10h48
 
*** Le barman soutient le regard de l'Arlequin, la machoire serrée. Le blondinet se retourne vers lui à l'injonction du plus vieux. ***


Cal : Je vois ça. C'est drôle, c'est une tradition de l'établissement ? Si ça ne vous dérange pas, on peut passer outre pour moi, et directement passer soit au verre, soit au paiement, qu'on en finisse.

*** Le barman laisse l'Arlequin tranquille, se dirigeant vers le blondinet. ***


Markus : Pis quoi encore, te payer pour q...

Cal : Tututututu. Au vu de la réaction précédente, je pense que jouer au con est un peu tardif. Elyas, vous êtes d'accord très cher ?


*** Le barman serre les poings. Et maugréant, il se dirige vers une trappe, dans laquelle il disparait. Certains hommes autour ont lâché leur verre, le regard focalisé sur les deux intrus. Le blond jette un oeil sur l'Arlequin. Si celui-ci lui avait tendu un piège, il y avait fort à parier qu'il terminerait une nouvelle fois au Purgatoire. Dans le meilleur des cas.

Remontant par l'escalier, le loufiat semble... Anxieux. ***


Markus : Dégage de là p'tit. T'as rien à faire ici.

Cal : Et les gars qui suivent mes faits et gestes ? Avouez que c'est pas jobard de se rendre compte qu'on est suivi depuis un certain temps. Explication, départ.

Markus : Y'aura pas d'explication. Mais y'aura un départ, de gré. Ou de force.


*** Les hommes, autour d'eux, se lèvent, une demi-douzaine. Les serveuses, à l'exception d'une au fond, semblent disparaitre. Et les clients du lieu, pour les plus prudents, désertent. Le voleur sourit. ***


Cal : Arrête moi si je me trompe mais... Elle ne me ferait pas de mal pas vrai ?

*** Le barman semble hésiter. ***


Cal : En fait, je suis même presque sûr qu'elle t'a spécifiquement demandé de ne pas toucher un seul cheveu de ma tête.

*** Il avait touché juste. Bordel, si ça avait été du bluff, ça se révélait payant. Et ça confirmait pas mal de choses. Pas trente-six personnes pour le faire suivre comme ça. Les hommes regardent leur lieutenant. Qui passe une angue sur ses lèvres sèches. Regard vers l'Arlequin. Fils de... ***


ML : Chienne de vie pas vrai ? Elyas, tu te fous de ma gueule ?

*** Le blond sourit. Des années. Des années sans la voir. Et le premier mot est pour... Lui ? Regardant le barman. ***


Cal : J'aurai bien besoin d'un verre...

ML : D'eau.


*** Sa machoire blanchit. Et ça. ***



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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 8 Julantir 815 à 11h20
 

Devant cette scène, je restais silencieux, me délectant de la moindre mimique nerveuse de Markus. Cal s'en était mêlé, curieux et effronté. Le rideau allait être levé.
Le petit costaud s'éclipsa par la trappe pour en revenir peu de temps après. D'un simple regard, la salle fut évacuée. Ne restaient que les hommes de mains de Merika. Six gaillards qui n'avaient qu'une envie : nous ruer de coups jusqu'à ce que nos membres se disloquent.
Puis elle fit son entrée : celle qu'on surnommait les Doigts d'Argents.
Toujours assis sur mon tabouret, je pivotais dans sa direction, ouvrant grand les bras vers elle.


Ah ! La voilà ! Finalement nous parvenons à t'arracher à ta comptabilité !

Je joignis mes doigts ganté puis tapotais dans mes mains. Mes clochettes s'animèrent.

Nous foutre de ta gueule? Oh non-non-non ! Point du tout ! Quelle drôle d'idée !

La dizaine de paire d'yeux était rivée sur moi tandis que Cal prit une mine constipé. Peut-être était-ce dû à l'effet de touchantes retrouvailles? Soit !
Je laissais le silence faire son oeuvre, cinq ou six secondes, pas plus. Dans une partition, le vide tenait autant d'importance que le plein.


Alors, peut-être veux-tu quelques explications...

Pause.
L'audimat était sous tension. Un peu trop.


Sache que le gamin a très bien fait son boulot. Bon ce n'est pas tout à fait terminé mais c'est qu'il est têtu le bougre, autant que toi ah ah ! Il a insisté pour être payé avant de nous remettre notre colis ! On sait d'où il sort au moins, il ne perd pas le nord. Quoique...

Je me tournais vers le voleur moins fringuant qu'à son habitude.

...Tout va bien monsieur Cal? Vous savez où est le nord n'est-ce pas?

Soupir tout en faisant à nouveau face à Merika. Je gloussais.

Tout de même, quelle charmante réunion, oui-oui-oui !
"Tue l'enfant" qu'ils disaient tous, "tue l'enfant et deviens un homme" !
Large sourire. Voilà ce que nous foutons tendresse d'Argent, exactement comme tu nous l'avais demandé : nous faisons éclore l'homme chez ton charmant marmot. C'était notre part du marché et le tout sans révéler qui se cachait derrière la Main d'Argent. Si seulement tu étais restée à ta compta'...Ah la la la !

Je claquais des mains.

Bref ! Nous sommes quittes du coup ! ...Enfin, pas tout à fait. Reste encore à me faire livrer mes jolis cailloux pas vrai monsieur Cal?


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Cal Keran
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Caïd

Kil'sin  
Le Sukra 11 Julantir 815 à 14h49
 
*** La blonde semblait... Impassible. Mais si l'Arlequin désirait se pencher sur son cas, il verrait sans problème les jointures blanchies de ses machoires sur le point de lâcher de la fumée, tant la pression entre ses rangées de dents s'avérait puissante.

Ouvrant la bouche, elle rétorquerait bien quelque chose. Un mot, une phrase, une volée de plomb...Mais c'est le blond qui l'ouvre en premier. ***


Cal : On va laisser l'argent. Et repartir.

*** Merika jette un oeil sur son fils. Et le blond de continuer. Le voleur parlait d'une voix blanche. Atone, bien loin de son expression joyeuse habituelle. ***


Cal : Quand aux hommes qui me suivent depuis tout ce temps, tu les mets en vacances. Le premier que je chope à me suivre, le premier qui aurait le malheur de mettre le nez dans mes affaires, tu ne le reverras pas. Ce que tu verras arriver, par contre, ce seront les emmerdes.

*** Le cou de la blonde rougit. Mélange de fureur et... D'un sentiment indéfinissable. Ses hommes la regardent, attendant la réaction habituellement explosive de leur chef. ***


ML : Les emmerdes jeune homme ? Je t'ai mis au monde et JE peux t'en faire...

Cal : Non, tu ne peux pas.


*** Se mettant sur ses pieds, il se dirige vers sa mère, attrapant son poignet sans délicatesse aucune, profitant de sa paralysie temporaire. Et lui colle une lame entre les doigts. ***


Cal : Tu ne peux pas, et c'est tout ce que tu as. Je n'ai rien. Rien à moi, rien à faire avec toi, rien que tu puisses me prendre, sauf la vie. Donc, si tu ne veux pas le faire maintenant, et si tu ne veux pas me lâcher les basques par la suite, tu vas devoir t'attendre à un gros, gros paquet d'emmerdes.

*** Retour vers le comptoir. Deux des gars semblent sur le point de s'asphixier tant ils retiennent leur souffle. Il se pose à nouveau sur sa chaise, regarde l'Artificier. Une bière l'attend, et une gorgée descend. ***


Cal : Dernier point. Aujourd'hui, juste aujourd'hui Elyas... Ta gueule.

*** La blonde, la lame toujours en main, semble chercher un second souffle... ***


ML : Cal...

Cal : Dix ans. C'est long. Tu attendais quoi ?


*** Un ange passe. Et les regards se tournent vers la voleuSE. Sa machoire se serre à nouveau. ***


ML : Dehors. Tous.

*** Les hommes se regardent. Les plus prudents n'attendent pas. ***


ML : TOUS !

*** Un cri. Les derniers se carapattent. Markus lance un regard à sa boss. Et ce qu'il voit dans les yeux de la voleuse... Il suit. Trois pions dans une auberge soudainement silencieuse. Merika fait tourner la lame entre ses doigts. Et son regard se focalise sur l'Arlequin. ***


ML : Toi...

*** La lame part. Merika avait toujours été une lanceuse de talent. Et avant que le lanyshta ne puisse réagir, le stylet s'enfonce dans la chair de l'avant-bras. Elle dégaine la lourde lame à sa ceinture. Quelques pas vers l'Artificier. Mais se stoppe. La pointe d'une épée sur le torse. ***


Cal : Tu crois encore qu'une solution aussi simple va tout changer pour nous ?

ML : Non. Par contre, je pense que chier dans son cou va me faire un bien fou.


*** Grand sourire de la voleuse. Terrifiant. Grand sourire du voleur. Effronté. Tintement de métal. Lame contre lame. ***



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Kil'sin  
Le Sukra 11 Julantir 815 à 15h33
 
Ainsi donc, le gosse ne souhaitait pas s’embarrasser d'argent. Soit. Il y avait une certaine sagesse là dedans, un moyen de dire à Merika "tu m'est redevable". Peut-être n'en était-il pas totalement conscient. Je regardais la scène avec intérêt, amusé, jamais effrayé.
La réplique de Cal à mon égard mua mes lèvres en un sourire déstabilisant. J'avais touché là où ça fait mal : en plein cœur.

La matrone congédia ses sbires et tous obéirent sans piper le moindre mot.
Elle souhaitait laver son linge sale en famille, à l'écart des yeux du reste de sa bande. Avais-je quelque chose à craindre? Peut-être bien.
En effet, en une fraction de seconde, une lame fut projetée de la main de Merika jusqu'à mon biceps. Le métal vint se planter dans ma chaire, déchirant mon fabuleux costume. Il n'y eut aucun cri de douleur. Rien. C'était d'ailleurs là la chose la plus dérangeante : j'étais comme une statue de marbre, inamovible, insensible.
Et toujours ce rictus moqueur.

Je perçu nettement le mouvement de l'ancienne voleuse, plus lent qu'à l'accoutumée. Elle avait vieilli, moi non. Elle visait mon torse. Je n'esquissais pas le moindre geste, ni esquive ni parade. Mes yeux criaient "transperce moi si tu l'oses". Une chose étonnante se produisit alors : Cal. Il para l'attaque avec précision. Je ne lui jetais aucun regard. Mes yeux étaient rivés sur Merika, débordants de confiance, pétillants. J'étais calme, bien plus que mon assaillante.
J'eus un rire saccadé, narquois.


On perd son sang-froid. Deux fois en deux entrevue. Nous te faisons un tel effet Merika?

Lentement, je repoussais le tabouret. J'aurais pu la maîtriser et mettre un terme à tout ça. Un simple claquement de doigts aurait suffit. Ma Farce était devenu comme une seconde nature, son utilisation, aussi naturelle qu'une inspiration. Cependant, ce n'était pas juste. Le jeu se devait de comporter des règles communes aux deux partis. Les briser reviendrait à cesser cette Comédie.
Or, ce petit manège était des plus divertissant. Aucune raison d'arrêter là.


Qui aurait cru que la dame d'Argent en serait venue à agir de la sorte face à un contrat dûment rempli? Nous demander de suivre ton marmot pour finalement reporter sur notre pauvre petite caboche les conséquences de tes erreurs... C'est si bas... Ah la-la-la-la !

La mère et le fils se livraient un duel à l'épée. De vrais cascadeurs en devenir. Jouaient-ils le vrai où était-ce là un moyen d'illustrer leur talents respectif au spectateur que j'étais?
Je fis un pas vers le bar et la bière de Cal. Devant un tel spectacle, un rafraîchissement ne serait pas de trop. Je retirais la lame de mon bras. Un petit filet de sang s'échappa de la plaie. Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter : cette dernière avait d'ors et déjà commencée à se refermer.
Dos au comptoir, la chope à la main, j'en déglutis une gorgée.


Miam ! Sacré spectacle !

Et toujours se sourire, masque de railleries.


- Thème d'Elyas -

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