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La traque au monstre
Du Comité de vigilance des puritains du Kil'sin
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 14 Julantir 815 à 13h28
 
Il est très près de Jade. L'une de ses mains est posée sur son épaule et il penche le buste en avant pour observer en détail le gros calibre.

« Oh, oui... Elle est vraiment très grosse. Moi aussi j'en ai une de cette taille, chez moi.

Je ne savais pas que les coordinateurs avaient aussi comme fonction de partir à la chasse au... Naurg.
 »

Il prend un air réellement sincère.

« Ça doit être très dangereux, n'est-ce pas ? Sont-ils aussi sournois que les Lanyshta et que les Lanyshto ? »


alias Djet Tamère
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 14 Julantir 815 à 15h25
 
Jade se retourne lentement, le fusil le long du corps, de telle sorte que lorsqu'elle se retrouve face à Malthogan, le canon de l'arme se trouve plus ou moins en position de lui tirer à travers la mâchoire.

Le contact d'une main sur son épaule n'est pas un problème en soit -c'est juste une pression molle assez semblable au poids de son arme répartit sur la largeur de la sangle quand elle est à l'épaule- mais l'idée que pourrait représenter cette main est plus désagréable.
Le dernier mâle à avoir eut ainsi un contact à caractère possessif avec elle y a perdu une lèvre, mais mieux vaudrait éviter qu'une telle chose se reproduise.

"Les coordinateurs". Bon, c'était à prévoir. On ne pouvait pas tenter d'accroître son influence de façon à la fois efficace et rapide sans faire de sa personne un point de convergence. Société secrète organisée, oui, c'était efficace et discret. Rumeur, mouvement de foule, oui, c'était rapide et potentiellement anonyme. Mais pour les deux en même temps, il fallait se mettre en avant, et être connue de son réseau impliquait de l'être également par d'autres personnes.

Qu'elle soit connue de Malthogan sans que elle-même, malgré sa propension à récolter les informations, n'ai grand chose à propos de lui, rangeait son propre réseau dans la catégorie efficace et à croissance lente.

En tout cas, inutile de nier quelque chose qui était connu.


La chasse au Knorg n'est pas un impératif de la fonction.

Et heureusement. Déjà qu'on était limite en nombre de postes, la chasse aurait provoqué une rude pénurie.

Le fusil est un choix personnel logique. Mieux vaut la meilleure arme de sa catégorie, même s'il faut aller la chercher à pied au Kil'dara.

"A pied au Kil'dara". Alors qu'il y avait les moyens de transport, et que même eux n'assuraient pas une sécurité absolue. Préciser cela, ce n'était pas tellement pour dire "mon arme est Kil'darienne", même si la fiabilité de leurs armes était réputée, la différence avec une arme Kil'sinite était généralement négligeable par rapport aux différences entre deux tireurs. Simplement, ceux capables d'entreprendre le trajet entre les deux Sharss à pied, sans être exceptionnellement rares, ne se trouvaient pas d'un claquement de doigts.
Façon simple de rappeler qu'on pouvait se montrer dangereuse.

Quant à la comparaison avec les Lanyshstos... C'était quoi, déjà, les Lanyshstos ? Ah oui, les transformés immatures.


J'ignore à quel point les Lanyshstas et les Lanyshstos peuvent se montrer sournois.

Ce qui était vrai. Ceci dit, entre les cachotteries de Klem, les manigances ayant conduit à l'exécution des deux Kil'dariens, l'ambivalence du Bouffon ou, plus simplement, ce dont elle-même se savait capable, la barre en matière de sournoiserie était sacrément haute.

Mais de ce que je sais des Knorgs, non, ils ne sont pas sournois. Pas même subtils. Ce sont juste de grosses masses de muscles et de dents de plusieurs tonnes qui broient tout sur leur passage. Si un adulte débarquait au bout de la rue, je parviendrais à percer son cuir. Mais pas à l'arrêter. Et si nous avions trois survivants après son passage, ce serait un bon score. Donc oui, un Knorg, c'est très dangereux. Mais pas sournois. Juste brutal.

Bon, par contre... Envoyer bouler, ou maintenir la conversation ?
Maintenant qu'il avait établi un contact de sa propre initiative, il n'y avait pas de risque de mise en avant à continuer à parler. Sans compter que le but était alors, entre autres, de conserver un anonymat, sauf que cette partie s'avérait inutile.

Le maintien de la conversation était donc la meilleure méthode de gain d'informations, avec un minimum de risques. D'autant plus que, isolés à deux, ils ne seraient pas gênés par autrui.
Quel sujet, alors ? Le choix des termes initiaux pouvait participer à une insinuation filée à connotation sexuelle. A confirmer. Tout sujet personnel risquerait de provoquer une excitation nuisible à la qualité de l'information recueillie, ou, si son interprétation était erronée, de créer une gêne limitant la quantité de la dite information.
La méthode du miroir, consistant ici à reposer une question sur la faune de l'extérieur, était une prise minimale, mais limitait grandement le développement de la conversation vers des thèmes plus prometteurs.
Aborder directement un sujet précis -l'organisation interne du Comité des Puritains par exemple- pouvait aboutir à des résultats satisfaisants, mais aussi une méfiance.

Restait donc la méthode de l'appât, laisser la domination à l'autre.
Les gens avaient toujours tendance à penser que ce qui comptait, c'était les réponses. Alors que les réponses étaient manipulables, et qu'on pouvait s'arranger pour ne livrer aucun élément -au pire en refusant de répondre en bloc.
Les questions, bien sûr, étaient tout aussi biaisables, mais pour la majorité des personnes, poser les questions, c'était avoir l'initiative. Ils en devenaient imprudents, et laissaient transpirer des informations essentielles, tel leurs centres d'intérêt ou leurs préoccupations immédiates.
Généralement, connaitre les questions d'une personne valait bien le sacrifice de quelques réponses.

C'est pourquoi Jade, au lieu de retourner à sa veille silencieuse, se contenta de quelques mots, sur le même ton calme.


Autre chose que vous désirez savoir ?


La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 14 Julantir 815 à 20h51
 
Lorsqu'elle pointe l'arme sur lui Malthogan écarte nerveusement le canon d'un revers de la main.

« Eh bien, vous êtes vraiment une dure à cuire. Si j'avais su ça plus tôt je n'aurais pas été aussi surpris lorsqu'on m'a appris que vous avez réussi à blesser l'un de mes vigilants lors de l'entraînement public. »

Il s'écarte d'un pas pour mieux s'accroupir à côté de Jade. Avec son masque bizarre, assis à l'abri des regards, il nous fait l'impression d'un enfant jouant avec sa meilleure amie à se raconter des secrets.

« Mais ne vous inquiétez pas, je ne vous en tiendrai pas rigueur... »

Il l'a dit d'une voix basse et malicieuse, armé d'un grand sourire.

« En tout cas je ne regrette pas de vous avoir assigné à l'arrière-garde. Je n'ai pas envie que quelqu'un comme vous se fasse bêtement blesser par l'un de ces dégénérés de Lanyshta. Et au moins nous pouvons discuter, ainsi cette nuit sera moins longue. Je suis curieux d'en savoir plus sur vous, Jade. Par exemple, ça m'a surpris que vous nous ayez rejoint avec autant de conviction. Ça m'a même agréablement surpris, et je ne manquerais pas de parler de notre alliance autour de moi. Mais entre nous... »

Soudain un bruit de course résonne dans les rues pourtant désertes. Un instant plus tard trois torches percent l'obscurité et on distingue un groupe de six personnes, dont deux portant les couleurs des puritains.

« Oh hé ! Des blessés ! Appelez les médecins ! »

Le groupe arrive en branle en milieu du campement. Le premier blessé est un vigilant inconscient, la tête couverte de bandages sanguinolents. Mais l'autre est un volontaire déchaîné à l'oeil crevé.

« Laissez-le moiii !!! Laissez-moi étriper ce salopard ! Je vais lui faire bouffer ses couilles à ce sale Lanyshta ! »

Le borgne colle son poing dans la figure aux deux volontaires qui le retiennent tant bien que mal. Il essaye d'étrangler le prisonnier emmené avec eux, un personnage loufoque, lui aussi blessé et couvert de bleus. Des membres de l'arrière-garde viennent rapidement les aider, et sans perdre de temps l'un des vigilants venant d'arriver appelle trois nouveaux volontaires.

Alors Malthogan se lève.


« Hey toi ! Prends les trois là-bas, au coin du feu. »

Il se retourne vers Jade.

« Quoi, vous vouliez y aller ? ... Ha ha ! Pas question, je tiens à assurer personnellement votre sécurité ! »


alias Djet Tamère
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 14 Julantir 815 à 22h03
 
Il était du genre disert. Tant mieux. Il suffisait de ne pas se contenter de réponses trop courtes, de partir sur une base de "conversation guidée par ses soins" plutôt que sur de brêves réponses à un interrogatoire en règle, et il devrait pouvoir se livrer en profondeur, via commentaires et autres écarts.

Bon, du coup, forcément, c'est lorsque les choses devenaient intéressantes qu'on était interrompu.

Un groupe de six. Vu qu'ils ne sont pas en train de fuir ou de se lamenter, la probabilité qu'il y ai quinze morts dans les égouts est restreinte : ils ont dépéché un quart du groupe pour amener leur première "prise".
Deux blessés. Soit ils sont tombés sur un groupe, soit ils ont voulu trop jouer les durs sans précaution, à se coller à une personne pour mieux montrer à quel point ils sont grands et forts.
Et forcément, quand on est collé à quelqu'un, on a du mal à voir le couteau qu'il fait glisser de sa manche, et à s'éloigner avant qu'il se soit mis à taillader comme il faut.

Trois volontaires ? Pourtant ils n'ont que deux blessés, outre le prisonnier.
Ah, non : sans doute que l'un des autres, un des calmes, va rester pour faire un compte-rendu.
Compte-rendu qu'il faudrait suivre un minimum, mais il est peu probable que cela soit captivant.
Un Lanyshsta peut très bien masquer ses pouvoirs s'il tente de conserver son anonymat. Mais entouré de personnes ne voyant en lui qu'un Lanyshsta, et particulièrement violentes, il n'a que très peu d'intérêt à réfréner ses pouvoirs. Et là, les blessures de part et d'autres ne semble pas avoir été causées par sorcellerie, ou en cours de guérison magique.
L'accusation est vraisemblablement sans fondement. Ou alors -coup de bol- ils sont tombés sur un jeune Lanyshsta aux pouvoirs non encore éveillés. Qui va bientôt pleurer sur les Entrelacs. Ou un ancien qui refuse d'user de ses pouvoirs pour telle ou telle raison. Ceux qui veulent vivre en krolanne n'ont qu'à mourir en krolanne.

Pour l'instant, en tout cas, il n'y a rien de vraiment intéressant avec le prisonnier -du moins dans la catégorie Lanyshsta, après, à interroger un membre des Dessous, on en apprend toujours un tas de choses- donc autant ne pas s'en faire.

Et y aller ? A la chasse au dahu ? Vu comment ça gueulait en bas, entre la méthode de gros bras et la réclame bruyante du borgne, on était pas au bout du spectacle. Que l'inconscient meure, et on aurait encore une gradation dans le drame.


Je ne vois pas ce qu'il y a d'étonnant. Vos comitaires semblent assez fragiles.

Ce n'était pas de la provocation, mais... Bon, ok, c'était de la provocation, mais lancé sur un ton de si froide analyse que cela ne semblait pas chercher à générer une quelconque réaction. Mais il convenait de recueillir de petits indices. "mes vigilants". "Je ne vous en tiendrai pas rigueur". Phénomène de transfert : le "grand vigilant" était à l'origine des Puritains, et en avait fait une extension de lui-même. Les toucher eux, c'était le toucher lui. Un transfert narcissique qui expliquait aussi la qualité des costumes : on prenait soin de soi, de son apparence, et vu que eux, c'était lui, il devait veiller à la tenue de ses marionnettes aussi scrupuleusement qu'à la sienne.
Ce qui réglait le problème du financement : sans avoir une idée précise de la puissance financière de Malthogan -on était au Kil'sin, donc aucune richesse excessive n'était vraiment tolérée, mais peu importait de n'avoir que cent graines, si on avait l'influence suffisante pour tout acheter au vingtième de son prix. La richesse ici ne se mesurait pas tant en graines qu'en influence- il semblait plausible que son Comité soit son "bébé" et que par conséquent tout ses fonds passent dedans.

Mais il valait mieux tester pour voir jusqu'à quel point ce transfert avait lieu. Est-ce qu'il se considéré comme fusionné à son Comité ? Ou que c'était sa création, lui-même se plaçant au dessus, en maître absolu ?

"Je ne vous en tiendrai pas rigueur", "je vous ai assigné", "je veux vous garder". Un tempérament dominateur, qui essayait de faire ressentir le poids de sa capacité à manipuler. Ne pas trop l'encourager, mais lui laisser une marge de manœuvre, notamment dans son attitude ouvertement protectrice.
Même si cela n'empêchait pas de le bousculer un peu.


En effet, il serait dommage de me laisser blesser par un unique Lanyshsta, quand on peut assurer ma sécurité en en entassant une demi-douzaine à proximité.

Ceci dit, même si c'était le cas, elle doutait de se faire blesser "bêtement" par un Lanyshsta. Blesser, oui. C'était possible. Vu les inimitiés en place, elle avait potentiellement plusieurs Lanyshstas en train de se préparer à l'affronter, tout comme elle fourbissait ses armes pour des frappes préventives. Mais si le risque de blessure était alors réel, ce ne serait aucunement "bêtement".

Il était intéressant de constater comment, d'un simple mot, il l'avait basculée d'un mode de pensée à un autre. De la pénible analyse ouverte d'une conversation insipide, elle était passée à l'analyse tactique d'une optimisation d'extraction d'informations depuis un adversaire. Bon, ça ne valait pas l'excitation que provoquait un Obadia, mais c'était au moins une amélioration notable.
Amélioration qui ne devait pas pour autant valoir le relâchement.

Qu'il sache certaines choses avait au moins l'avantage de lui permettre de jouer une partie de ses cartes sur table.


Par contre, rectifications : D'une, j'ai rejoins avec conviction une nouvelle source d'informations. Je préfère mes rapports à ceux de mes collègues -autre niveau d'exigence.
De deux, ne pas confondre alliance et circonstances. Mon réseau personnel d'informateurs est très performant sur certains domaines. Beaucoup moins sur d'autres. Vous semblez spécialisé dans un domaine, la traque des Lanyshstas. Et en savoir plus sur les Lanyshstas peut justifier une implication personnelle dans la recherche d'informations. Parler d'alliance en ces circonstances est aussi extrême et aussi malavisé que de m'accuser d'espionnage industriel sur les méthodes de traque.


Voilà. Ruer un peu dans les brancards. Affirmer son indépendance. Mais pas trop. Laisser l'occasion de reprendre l'avantage.

Mais vous souhaitez peut-être interroger le prisonnier ? Ou vous pensez que vos hommes peuvent s'en charger ?


La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 15 Julantir 815 à 22h37
 
Le ''grand vigilant'' sourit placidement aux piques de la Lanyshta. Il a l'air assez joyeux de l'écouter parler. Et cette joie se décuple lorsqu'elle fait comprendre les raisons de sa présence.

Avec un moment de décalage, comme s'il réfléchissait à ses paroles, Malthogan finit lentement par lui répondre.


« Je n'ai aucune raison d'interroger le prisonnier, tout se passe comme prévu. »

Puis il éclate de rire.

« Tout ça, c'est bien ce que je pensais. »

Il s'accroupit à nouveau près de la coordinatrice.

« Ah, ma chère Jade... ! Vous voulez en savoir plus sur les Lanyshtas ? Vous savez, nous avons recueillis beaucoup d'informations sur cette étrange... race. Saviez-vous que leur peau avait des propriétés magiques particulières ? … Non, je plaisante. Bref, faisons un échange ! Comme ça personne n'aura à vous accuser d'espionnage industriel, ni de porter un intérêt personnel déplacé envers les Lanyshtas, ni de tentative de meurtre envers les vigilants. J'imagine que ce serait dans l'intérêt de tout le monde, n'est-ce pas ? »

Un vigilant approche, il fait parti du groupe revenu des égouts.

« Grand Vigilant ! La mission se déroule à la perfection et dans deux heures nos objectifs devraient être remplis ! Les volontaires suivent le mouvement et nous avons abattus plusieurs monstres des Dessous, ainsi qu'empêchés la transformation de nombreux Lanyshtas. Il y aura d'autres blessés mais les vigilants se battent avec détermination.

Cependant, toujours pas de nouvelles du commandant Bourglot. Je vais partir personnellement à sa recherche.
 »

Ses yeux dévient brièvement vers Jade. Sans un mot de plus, sans attendre de réponse, il retourne avec les autres.

« Ho ho... Bourglot traîne, lourdaud traîne... Rien de plus normal. … Dites-moi, Jade. Vous et votre réseau... c'est quoi vos domaines de prédilection ? »


alias Djet Tamère
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 15 Julantir 815 à 23h14
 
Tiens donc. Le mythique commandant Bourglot brièvement descendu de son piédestal. Pas que le personnage semble receler des trésors cachés -même si on pouvait toujours se méfier- mais qu'il soit ainsi dénigré était un point intéressant.

Il était possible que la phase d'identification soit parvenue à un stade critique, que Malthogan, après avoir utilisé la figure rassurante du commandant pour étendre son influence, commence à y voir une concurrence, un frein à l'assouvissement de sa propre soif de reconnaissance. Ce qui pouvait engendrer des réactions spectaculaires.

Ou des manœuvres définitives. Les rôles eurent-ils été échangé, comment se serait-elle arrangée pour éliminer l'image de Bourglot sans rien perdre de son investissement ? En s'arrangeant pour qu'il ne ressorte pas vivant des égouts, en faisant un martyr pour la cause. Les morts ne se plaignaient que rarement des bénéfices qu'on tirait de leur trépas.
Restait à savoir si Malthogan était aussi sournois qu'un Lanyshsta.

D'ailleurs, le rapport flou tendait vers cela. Un membre d'un groupe, en déplacement aléatoire par rapport aux autres, et n'ayant donc à priori que les informations des groupes croisés, et celles des groupes croisés par les groupes croisés, plus celles des groupes croisés par les groupes croisés par les groupes croisés. Bref une perte d'information à chaque transfert, et une forte possibilité d'exagération, dans un sens ou dans l'autre.

Néanmoins, les termes "abattus plusieurs monstres" assurait de la répercussion de l'affaire si l'info sortait. Et elle sortirait, Jade y veillerait. Même si dans l'absolu ils avaient raison : abattre un krolanne était encore la meilleure façon d'éviter qu'il se transforme un jour en Lanyshsta.

Bon. Échange d'informations, hein ? Cela fonctionnerait tant que les deux partis avaient l'impression de récupérer plus que ce qu'ils donnaient. De son point de vue, exposer une vérité qui aurait pu être accessible par d'autres moyens à son interlocuteur -quoique pas forcément avec le même niveau de détail- était une bien faible concession.


Les affaires non résolubles.

Pas non résolues. Non résolubles. En apparence. Et, en mémoire de Michal, prématurément décédé -quel malheur, etc-, elle ajouta :

Et depuis plus récemment, régulation des nuisibles sur les zones de coexistence forcée.

Ce qui était exact, mais sans doute un peu obscur. Autant développer.

Autrement dit, lorsqu'il y a un peu trop de krynänns ou de frobekhs à roder à proximité des murs, il devient plus commun de faire participer les Comités de Vigilance. Lesquels préfèrent que ce soit les groupes ayant subit le rapport de perte le plus favorable les fois précédentes qui s'y colle.
Mais au sein du Kil'sin, j'ai commencé avant la création des Comités de Vigilance comme enquêtrice spécialisée. Sur les affaires dont tout le monde se fout, les "laisse pisser", les "ça sert à rien", les "il n'en sortira rien de bon". A aller dénicher la vérité quand les autres se contentent d'attendre qu'elle sorte toute seule.
Avec des informateurs, on récupère plus d'informations inutiles. Classables. Quantifiables. Mais quand on a assez d'informations inutiles, elles deviennent utiles, elles forment un tableau d'ensemble. Et l'irrésoluble devient accessible.


Théoriquement, elle devait désormais ouvrir grand la bouche pour s'abreuver à une source d'informations sur les Lanyshstas. Sauf qu'elle doutait qu'il y ait grand chose à récupérer, alors que des éléments permettant de justifier "La Vigilance enquête" étaient précieux. Et sans doute uniquement accessibles auprès de Malthogan, alors que les prétendues connaissances sur les Lanyshstas devaient être réparties parmi ses troupes.

Pourquoi avoir choisi Bourglot ?

Pas "que représente Bourglot précisément", non, ça, elle avait en partie compris, et il était bon qu'il comprenne qu'elle avait au moins en partie compris. Mais la justification -ou le refus, ou même l'incapacité de justifier- pouvait valoir le détour.


La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Sukra 18 Julantir 815 à 13h57
 
« Bourglot. Mais qu'est-ce que j'en ai à faire de cet attardé ? Ne pouvons-nous pas parler d'autre chose ? Franchement, ça saute aux yeux, non ? Ce type est une force de la nature, un homme de main qui fait le travail qu'on lui demande, et même, qui nous demande de lui demander du travail à faire. Parfait comme larbin, non ? Oui, oui, d'accord j'avoue : je ne l'aime pas beaucoup. Je dirais même que j'ai quelques difficultés à supporter sa présence, mais on a tous des inimités par-ci par-là. C'est parfaitement naturel. Et malgré tout sa dévotion m'est utile. Et si elle m'est utile, elle est aussi utile au Kil'sin. Donc en tant que Grand Vigilant je dois rester professionnel, mais c'est pas la peine de me titiller en abordant le sujet. »


On dirait qu'il en oublie de poser une question.


alias Djet Tamère
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Sukra 18 Julantir 815 à 21h36
 
Ainsi, Bourglot n'était pas plus que ce qu'il semblait être ?
Rectification.
Bourglot était présenté comme n'étant pas plus que ce qu'il semblait être ?
Pas impossible, mais les Puritains ne lui avait pas semblé être des acteurs consommés, pas plus qu'ils ne semblaient tous être des abrutis finis (quoique, sur ce dernier point, cela dépendait de l'échelle de référence).
Autrement dit, si on pouvait compter sur un noyau de cyniques capable de feindre le respect, et un autre de sourds incapables de ressentir l'irrespect, il devait y avoir toute une bande de Puritains faisant le tampon entre ces deux extrêmes, ayant un certain respect pour la figure de proue Bourglot, mais ayant connaissance d'au moins une partie des sentiments du grand Vigilant pour l'homme Bourglot.
Une position désagréable, illustrée par la célèbre disposition psychologique d'incertitude nommée, en terme technique, le cas du "cul entre deux chaises".
Sans doute pas de quoi bouleverser l'ordre des choses, mais un endroit idéal pour appuyer en cas de nécessité.

Une scission pourrait, selon les cas, s'avérer merveilleuse ou désastreuse. D'un côté, une bande de bas-de-plafond qui attendait les ordres, c'était toujours utile tant qu'on ne les laissait pas s'ennuyer.
De l'autre, des extrémistes idéalistes, qui avaient une propension naturelle au coup d'éclat. Problématique à gérer au jour le jour, mais en victime sacrificielle dans un scénario adéquat, le gain pouvait être substantiel.
A conserver en mémoire, en l'absence d'objectif précis, laisser les choses en l'état serait le mieux.

Dans l'immédiat, la personnalité de Malthogan se précisait, et pas pour le mieux. Il fallait se méfier des personnes affirmant agir pour le bien du Kil. Surtout dans cette relation de causalité faisant découler le bien du Kil du bien de la personne.
Si cela lui calmait les nerfs de tuer quelqu'un, cela était bon pour lui, donc pour le Kil ?
Non, inutile de le "titiller" ainsi. Pour l'instant. Qu'il semble tenter de se convaincre qu'il devait rester professionnel montrait à quel point la limite devait être proche. Même chose pour le vocabulaire ayant décrut d'un niveau à partir d'une attitude qu'il tentait sans doute de faire paraître agréable : elle ne tentait pas un numéro public ou pouvoir prédire à la seconde près la rupture des barrières de l'adversaire consistait un atout indéniable.
Savoir la position approximative de ces limites serait bien suffisante.

Et puisqu'il avait demandé à parler d'autre chose, autant l'aider à se calmer en abordant un sujet qui devait le passionner : lui-même. Il reviendrait bien à ses propres questions quand il le souhaiterait.
Changer de méthode, ne pas s'enferrer dans une technique. Après la question assez vague, partir sur un point de détail, qu'il aurait loisir de développer dans le sens qu'il voulait.


Je me demandais, aussi, puisque nous parlions précédemment des armes... Il y a une uniformité des aspects. Et pas de trace évidente de patine différente de ce que j'ai pu voir durant l'entrainement. C'est une commande spéciale ? Ou vous vous attachez les services d'un fournisseur en exclusivité ? Dans les deux cas, ça doit être cher, non ?


La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 19 Julantir 815 à 13h54
 
« Bien vu. Votre question est légitime, j'imagine qu'au Kil'sin il est surprenant de voir des vigilants aussi bien équipés que nous. Nos armes, et généralement nos finances, sont d'ailleurs un sujet délicat lors des discussions de notre comité. Mais n'allez pas croire que nous sommes des escamoteurs ou des conspirateurs illusionnistes ! La majorité de nos revenus vient des donations. »

Son excitation monte d'un cran et ses yeux pétillent.

« Oui. Le peuple du Kil'in nous soutient. S'attaquer à nous, c'est s'attaquer à la confiance de milliers de Krolannes. Tout ces gens souffrent de la criminalité des Dessous, mais ils n'ont ni le courage ni les compétences nécessaires pour résoudre ce problème. Alors ils s'en remettent à nous. Ils placent leur confiance en nous, vous comprenez ? Et j'ai un rôle dans cette histoire. Je suis celui qui donne corps à cette volonté de changement. C'est grâce à moi que le Kil'sin redeviendra un endroit prospère. Car le Kil'sin est pris dans un cercle vicieux d'habitude à l'hyper-tolérance passive ne pouvant mener qu'à l'avortement de tout projet de réforme. Si nous laissons les choses ainsi notre Sharss régressera alors qu'au contraire, nous devons évoluer ! Le changement ne peut venir que par des groupes aux idéaux forts et droits, sachant faire fi de valeurs temporelles pour faire ce qui est nécessaire à l'avenir du Kil'sin. Je ne peux donc pas me défiler. Je ne peux pas fuir ou hésiter. Le peuple du Kil'sin a besoin des puritains et grâce à moi, la ville est en train de se débarrasser de la part la plus monstrueuse d'elle-même. »

Il reprend son souffle et ajoute d'un air anodin.

« Évidemment les puritains du Kil'sin sont les premiers à investir leurs propres économies dans des tenues raffinées et du matériel de qualité. Nous tenons tous à nous distinguer de nos confrères apathiques et amateurs en montrant que nous sommes un comité parfaitement organisé et idéologiquement mâture.

De temps en temps nous piochons dans la caisse collective pour passer des commandes particulières à notre horloger, comme cet automate de génie que vous avez vu avant-hier. Ou encore pour des gadgets expérimentaux, souvent aussi discrets et élégants que mortels. En effet nous menons beaucoup de recherches pour trouver comment se débarrasser au mieux des Lanyshtas et des éléments néfastes de ce genre. Certains voudraient même faire venir des experts Kil'dariens, ils seraient soit-disant plus avancés que nous dans ce domaine. Mais entre nous, je n'ai pas envie d'avoir à faire à ces expérimentateurs immatures alors que nous avons les moyens de nous débrouiller tout seul... avec plus de panache qu'ils n'en auront jamais.



Nom d'un Dath'ogal, qu'est-ce que je parle ! À vous Jade. Je veux tout savoir sur vous. Êtes vous célibataire ? Quel âge avez-vous ? Mais aussi, êtes-vous du côté des monstres des Dessous qui détruisent notre Sharss ? Comptez-vous vous opposer à mon comité de vigilance et si oui, comment ?
 »

Il approche un peu de Jade avec ses yeux de vieil enfant dévoré par la curiosité.


alias Djet Tamère
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 19 Julantir 815 à 14h44
 
Oh oui il parlait. Et c'était tant mieux.
"Sujet délicat". Des tensions internes, que cachait bien le joli discours sur les idéaux "forts et droits"
"Donations". De gens qui s'en "remettent" à eux.
Le pire, c'était que c'était peut-être réellement le cas. Mais à l'énoncé, rien ne pouvait distinguer les Puritains d'une bande de crapules qui motiverait la populace à leur offrir leur argent contre protection.
D'ailleurs les deux n'étaient pas incompatibles. C'était même sans doute fusionné.

Hypothèse probable, quoique non certaine : Malthogan était un exalté. Il suivait une vision, en étant convaincu du bien-fondé de celle-ci, et de fait était totalement dans un cadre proverbial où la fin justifiait les moyens.
Convaincu qu'il avait une destinée pour le Kil'sin -il aurait été intéressant qu'il naisse au Kil'dé, tiens- il était prêt à tout pour l'accomplir.
Les Lanyshstas fantasmés, semblant tout droit issus d'un cerveau délirant, étaient peut-être bien cela : des divagations d'un cerveau malade, mais non pas fantaisistes comme pouvaient l'être des rêves pris pour la réalité. Non, plutôt comme des affabulations constantes et ordonnées de quelqu'un désirant voir en les Lanyshstas un épouvantail idéal, le marche-pied parfait pour son ascension sociale.
Sans doute n'avait-il jamais vu de véritable Lanyshsta, ni cotoyé quiconque en ayant réellement cotoyé. Ce qui laissait à Jade une marge de manoeuvre plus importante que prévue.

Sa vision du Kil était par bien des côtés en accord avec celle de la Vigilante, mais l'état final visé sembler diverger. Malgré son discours laissant penser qu'il pouvait se sacrifier pour sa cause, Malthogan désirait faire émerger du système chaotique du Kil un pinacle rigide au sommet duquel il tronerait.
Jade ne voulait pas du sommet, le centre était bien plus profitable pour être au plus proche de la toile. Et mieux que l'ordre et la rigidité, introduire des harmoniques dans le chaos, un ordre caché au milieu du désordre, lui paraissait bien plus efficace.
Plus long. Plus difficile. Mais plus efficace.

Ceci dit, Malthogan n'était pas à négliger : autant Bourglot devait pouvoir être gérable -au pire des cas, des missions d'assainissement des environs, répétitives, routinières, pourraient lui suffire- autant Malthogan était de ces esprits torturés qui furetaient toujours vers un unique but.
Si elle trouvait un moyen de l'utiliser à moyen terme... Mieux vaudrait s'arranger pour qu'il n'y survive pas, afin d'éviter tout débordement futur.

En tout cas il avait repris ses questions. Un éventail mêlant concupiscence et égocentrisme. Autant y répondre de façon conjointe, afin de voir quel développement l'intéresserait le plus.


Je suis arrivée, adulte, au Kil'sin, il y a de cela dix-sept ans. Mis à part le fait que cela me donne le même âge que mon jumeau, les détails rentrent dans le cadre d'une vie parfaitement définie par son adjectif : privée.

De toutes façons, elle ne pouvait sur son âge qu'atteindre le même degré de certitude que sur son espèce : une probabilité assez élevée.
Mais quitte à montrer une petite résistance sur ce domaine, autant équilibrer.


Les deux dernières questions sont sans intérêt, car la seule réponse logique est non.
Soit les faits me font tendre vers le non, et mentir m'amènerait à une perte de soutien dans une lutte, d'où un double non de vérité.
Soit ils me font tendre vers un ou deux oui et nous aurions donc un point de conflit. Avouer la vérité sur un tel point vous permettrait de vous préparer, alors qu'un double non me laisserait une opportunité de prendre l'avantage via une trahison.
On peut bien sûr se dire que le fait de vous expliquer que si je devais répondre oui je répondrais non est une preuve de mon inclinaison vers un double-non - il n'y aurait aucun avantage à prévenir d'une possible trahison si tel était mon objectif- mais dans ce cas, on ne peut négliger le fait que vous permettre de prendre conscience de la profondeur de l'interrogation ainsi soulevée soit une manœuvre destinée à vous déstabiliser afin d'asséner un coup fatal rendu invisible par vos propres interrogations.

Donc non.
Et non.



La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 21 Julantir 815 à 20h50
 
Malthogan se redresse et éclate de rire.

« Ha ha ha ! Je dois vous remercier Jade. Cette nuit, vous m'avez beaucoup appris sur vous-même. »

Il se lève tranquillement, l'air satisfait.

« Notre heureuse et impitoyable discussion s'arrête ici. J'attends des nouvelles des différentes équipes, je dois rester concentré. Si vous souhaitez m'enfoncer un poignard dans le dos ne vous inquiétez pas, je ne serais pas loin. »

Il salue la coordinatrice d'une courbette ridicule et exagérée. Mais subitement il se redresse. À nouveau des bruits de pas résonnent dans les rues du Kil'sin. Un homme court à toute allure en criant « Alerte ! Au secours ! Alerte ! »

Aussitôt les tireurs de l'avant-garde prennent appui contre les barricades. Ils pointent leur arme vers l'origine du bruit et traquent les mouvements dans l'obscurité. Certains ont les joues rouges et sentent l'alcool, mais leur regard, leur corps et leur souffle, reflète leur tension intérieure.

Des ombres apparaissent sur les murs de l'une des maisons, la voix se rapproche, et soudain une forme tordue sort de l'obscurité.


« FEU ! »

Quelqu'un a donné l'ordre. Cinq détonation éclatent les unes après les autres. La cible saute au sol en hurlant et des éclats de pierres fusent autour d'elle.

« Ah ! Il bouge encore ! On l'a pas eu, rechargez ! »

Les volontaires sortent leur poudre à canon et commencent à recharger leurs armes. Mais là-bas la forme se relève. C'est humain et ça avance vers l'arrière-garde en criant :

« Attendez ! C'est pas moi le Lanyshta ! »

Les tireurs se regardent, moroses. Ils hésitent.

« C'est du bluff, il essaye de se faire passer pour un Krolanne. »

Les autres grognent d'approbation et continuent de charger leur arme. Alors la silhouette s'agite et crie à nouveau.

« Malthogaaan ! Le commandant a besoin d'aide ! Des... Lanyshtas ! La fille... la fille, elle s'est dédoublée. Elle a utilisée de la sorcellerie, de la fumée est sortie de sa peau, elle a arraché à mains nues les yeux de Vako. Et l'autre... le garçon ! Il y avait un garçon avec elle ! Le commandant Bourglot l'a touché avec sa pioche. Sa tête était... et ça... ça s'est reconstruit tout seul. C'était l'enfer. Et tout ce sang, tout ces cadavres de chiens ! Bourglot est resté tout seul là-bas, il lui faut de l'aide ! »

Malthogan a rejoint les barricades et son visage est grave. Le fuyard claudique jusqu'à eux, une balle dans le genou. Mais désormais on le reconnaît. Il porte cette tenue si caractéristique de l'équipe du commandant Bourglot...

Autour de Malthogan l'arrière-garde est muette et pétrifiée. Mais la haine monte progressivement. D'autres vigilants s'approchent un à un. Leurs yeux sont durs. Leur visage est crispé. Ils ont sortis leurs armes. Certains murmurent. Certains hésitent. Mais le groupe se fait de plus en plus nombreux autour du leader et finalement, des volontaires commencent à le rejoindre.


Alors, il avance au milieu de la rue.

Il se tourne vers eux, une torche dans la main, et il enlève son masque.








« ON VA LES MASSACRER !!! »



alias Djet Tamère
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 21 Julantir 815 à 22h03
 
Tiens, intéressant. Malthogan en action, au secours de sa marionnette.

C'est bien la peine de faire des groupes pour s'amuser à les séparer aussi sec à la moindre anicroche.

Bon. Elle se retrouve avec un tas de cas bifurquant, du coup.

1) Les "Lanyshstas". Peu probable qu'il s'agisse de cela, mais quitte à tomber sur un, autant tomber sur plusieurs. Après tout, tant qu'ils sont tout seuls, ils ont tendance à rester discrets, mais qu'ils se rassemblent, et aussitôt, c'est à qui a la plus grosse paire de talents. Donc
a) Ce sont bien des Lanyshstas. Pour une fois qu'on a une description plus en phase avec ce qu'elle connait, et pas d'histoire de crocs et d'ailes...
b) Un couple surpris en pleines affaires. Une du genre mix entre le Bouffon et elle, entre bombe à fumée et lames de poignet, et au autre doté d'un masque. Un masque ça s'accroche, ça se déchire, et dans le noir on se dit "il est foutu", puis ça s'enlève et on se dit "il est guérit".

2) L'arrière-garde. En charge des blessés, notamment. Malthogan semblait prêt à partir bille en tête, quitte à les laisser là...
a) Il pouvait n'user que d'un petit groupe, pour aller renforcer ce que son "élite" affrontait à grand peine. Il serait alors vulnérable.
b) Il pouvait emmener tout le reste des valides, laissant le campement totalement délaissé.

3) Mode de déplacement jusqu'au point. Ils avaient un guide, mais aussi un "itinéraire spécifique basé sur leurs propres recherches". Rien que l'intitulé vendait du rêve...
a) Ils suivaient le blessé, avec un genoux dans le rata, jusqu'au point prévu. En cas de 1-a il serait facile de les devancer. Inutile sinon.
b) Ils se précipitaient vers un point de l'itinéraire. C'est eux qui connaissaient l'itinéraire. Inutile de chercher à les doubler.

4) Ses propres déplacements. Qui dépendaient grandement des réponses aux points précédents.
a) Rester là. Ce qui avait l'avantage de pouvoir récupérer les informations des autres groupes qui reviendraient, quitte à court-circuiter plus ou moins aisément les personnes "en charge" qui resterait.
b) Aller dans les égouts, avec la troupe. Ou du moins, au même endroit que la troupe.

Bon... Théoriquement, 16 possibilités, même si beaucoup n'étaient pas viables/utiles.
Déjà, lancer un questionnement sur les entrelacs pendant qu'ils s'excitaient en bas. Cela pourrait, ou non, renseigner le point 1).
Pour les 2) et 3), il suffisait d'observer. Cela lui permettrait de se décider pour le point 4).

Car Bourglot en difficulté, Malthogan vulnérable dans un endroit hostile... Cela pouvait osciller selon les cas entre la virée inintéressante à éviter, l'opération de sauvetage in-extremis, en passant par le malheureux mais néanmoins mortel accident de la figure charismatique, tombé dans un malencontreux échange de balles, qui lui permettrait d'enterrer l'affaire tout en récupérant Bourglot.


Pensée :
Une opération est en cours dans les égouts. Elle est menée par...


Tandis qu'elle envoyait son message télépathique, Jade se préparait à une possible virée, vérifiant l'emplacement de ses différents chargeurs. Quitte à ce que Malthogan ait un accident, autant s'arranger pour que ce ne soit pas avec les mêmes balles qu'elle utilisait...


La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 22 Julantir 815 à 20h08
 
Précis, clairs, les ordres du Grand Vigilant fusent.

« Vous ! Choisissez un partenaire et descendez dans les égouts. Trouvez-moi les équipes 7, 8 et 9. Dites leur que le Commandant Bourglot a besoin de renfort. Les Lanyshtas ont peut-être eu le temps de lui échapper. Qu'ils bouclent le secteur et ne laissent rien passer.

Vous ! Allez me chercher les autres équipes. Qu'ils remontent à la surface et surveillent les sorties des égouts. À tous les autres ! On abandonne l'arrière-garde. Que ceux qui sont capables de se battre viennent avec moi ! Les autres, dispersez-vous, ou réfugiez-vous au bureau du comité.
 »

Soudain Malthogan se tourne vers une poignée de vigilants et leur murmure quelque chose. Ils lancent furtivement des regards vers Jade. Puis il appelle le survivant.

« Telmar ! Venez ici. Qui d'autre a survécu ? »

« Bourglot et moi étions les derniers encore debout. Vako était encore en vie mais la Lanyshta était en train de... elle le torturait sous nos yeux ! »

À ces mots la tension du groupe monte d'un cran.

« Avez vous réussi à blesser les Lanyshtas ? »

« On.. a plusieurs fois touché la fille, mais je ne sais pas si nos attaques l'ont réellement blessée. »

« Est-ce qu'elle saignait ? Telmar ! Est-ce qu'elle saignait ? »

« … oui. »

« Concentrez-vous. Combien de fois a t-elle utilisée la magie noire? »

« Le dédoublement... La fumée.. Au moins deux fois. Il y a aussi a tête du garçon. »

« Ce sont-ils transformés ? »

« Pas quand je suis parti. »

« Bien ! Nous avons encore toutes nos chances de parvenir à les abattre. Bandez votre jambe, vous partez avec nous. »

Le vigilant le regarde, horrifié.

« Malthogan, je peux pas, je... »

Sa respiration est forte. Son regard se perd dans la foule. Ses mains tremblent. Mais Malthogan le dévisage. Alors peu à peu son souffle ralenti, son regard se pose, et de la peur, toujours présente, émerge le courage.

« Ce sont des meurtriers. Le commandant est là-bas... Je vais vous guider Malthogan. Il faut que je vous guide. »

Le meneur acquiesce.

La moindre seconde compte.


« En avant ! »


alias Djet Tamère
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 22 Julantir 815 à 23h05
 
On tendait donc vers du triple b, avec des petits b à chaque fois.

Mis à part quelques commentaires interrogatifs, l'annonce de la purge sur les Entrelacs n'avait pas soulevé de remarque quelconque, la piste Lanyshsta était donc peu probable, celle "contact exploitable" étant de toutes façons hors norme.

Ils allaient suivre le blessé. Ou non. l'emmener avec eux. Possible qu'en cas de nécessité ils accélèrent et le laissent sur place.
Mais surtout, l'arrière-garde n'était pas tant abandonnée que dissoute.

Ils ne laisseraient personne sur place, et iraient même en amont des groupes pour le leur annoncer, rester sur place n'apporterait donc rien.

De plus, il semblerait que Malthogan avait quelques projets à son propos. Qu'elle n'ait pas renvoyé leurs regards à ceux l'ayant honoré de leur attention ne l'avait pas empêché de constater le manège.
Cas probable : ils étaient chargés de la surveiller, Malthogan ayant compris le message sur la non-alliance et l'observation.
Cas possible : ils étaient chargés de le protéger d'elle, celui-ci ayant réalisé que la Vigilante pouvait le trouver trop gênant. Soit.
Cas improbable mais sans négligeable : ils étaient chargés de disposer d'elle dans les égouts, Mathogan ayant vu en elle une menace.

Les regards auraient sans doute été plus lourds, les instructions plus longues - et le groupe plus fourni, s'il avait une idée de ce qui était arrivé au dernier groupe de krynänns ayant essayé de l'attraper lors d'un de ses tests de limites, alors qu'elle venait d'obtenir son nouveau fusil-, mais mieux valait ne pas commettre d'imprudence.

Il était plus facile de défausser des cartes non utilisées face à un adversaire sur-évalué que de tenter de piocher quand on avait mésestimé dans l'autre sens. Si les choses tournaient mal, ils risqueraient de se mordre les doigts d'avoir déniché une vraie Lanyshsta.

Dans les autres cas... Elle serait une brave petite recrue volontaire qui suivait le mouvement avec le reste des valides comme l'avait demandé le grand chef.

Mais elle allait quand même laisser infuser un peu d'Onyx.



La perfection est amorale.

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