vide fam
 
 

Page : 1 2 3 4

Pataugeons ensemble
dans les égouts du Kil'sin (et un peu au-dessus)
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 20 Julantir 815 à 20h50
 
Le sous-fifre encore en vie à côté du commandant désigne du doigt Oromonde.

F : « Ah ! Monsieur Bourglot ! Ça parle ! »

B : « Qu'est-ce qu'elle a dit ? »

f : « Heu. Heu. Elle a des frères. C'est une menace. Je crois qu'elle nous laisse nous enfuir. »

Dans les bras d'Oromonde, l'aveugle s'est mis à pleurer.

E : « Ah... La laissez pas me tuer... M'abandonnez pas... Je vous en supplie ! »

Ses gémissements sont pathétiques, et c'est la seule chose qui empêche de s'installer un silence nerveusement intolérable.

Alors qu'il pleure et morve, Bourglot ne le regarde même pas. Il ne lâche pas des yeux Oromonde. Et son regard est terrible. Le regard d'un colosse décidé à la broyer. Pourtant il hésite. C'est un mur froid et déterminé qui hésite. Son dernier associé tremble à côté de lui. Il tremble aussi bien de peur que de haine... Bourglot se tourne vers lui.


B : « Va chercher des renforts. »

F : « Commandant ! »

B : « Cet ordre est absolument indiscutable ! Je refuse qu'un autre membre de mon équipe se fasse tuer. Si tu veux que nos compagnons blessés sortent d'ici en vie, sors ! Sors, et préviens Malthogan ! »


À cet instant on entend le frottement d'un corps contre la pierre, le frottement d'un corps qui se redresse péniblement et qui, à force d'efforts, parvient à s’asseoir face à ses détracteurs.

Tous les yeux se tournent vers le visage de Dassen.

Ce n'est pas comme s'il était lumineux. Il n'est pas non plus illuminé. Il est simplement visible. Malgré l'obscurité totale on perçoit parfaitement sa gueule cassée, définitivement défigurée par le coup de pioche ayant enfoncé les os de son visage. Et alors il y a comme une pulsion. Ses yeux vides défient les traqueurs de la mort qu'il vient de voir, et il y a une contraction. Un craquement. Ses os se remettent en place d'eux-même et de la chair réapparaît sur sa joue.


F : « Je... »

Les yeux du vigilant sont posés sur le visage de Dassen et ils se crispent d'horreur. Il n'arrive pas à dire un mot de plus ; simplement, d'instinct il recule, il fonce vers la porte et s'enfuit.



Il ne reste plus que Bourglot. Bourglot la montagne face aux deux Lanyshtas blessés. La pioche fermement tenue entre ses mains il recule un peu et bloque définitivement le passage vers la sortie. Dassen se relève lentement, il s'approche à moitié à quatre pattes de sa première victime et s’attelle à récupérer sa lance en la lui sortant par le dos. En voyant ça le commandant explose immédiatement de rage. Il bondit vers Dassen mais celui-ci attrape une cage et se jette derrière elle. La pioche le suit, s'accroche aux barreaux et l'emporte avec elle. Le temps que Bourglot dégage son arme Dassen glisse sous la pioche, arrache la lance et à son tour, sans se battre, il se jette vers la sortie.

Le commandant le regarde s'échapper, hagard. Il n'essaye pas de le poursuivre. À la place, il se tourne vers Oromonde.



alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 21 Julantir 815 à 11h33
 
Oromonde ne comprend rien à ce que se disent les hommes entre eux. Elle attend leur réaction le ventre serré et la gorge nouée, tâchant de dissimuler sa frayeur du mieux qu'elle peut. Elle manque d'ailleurs perdre le contrôle lorsqu'elle perçoit le regard froid et haineux des deux kilsinites. Ils vont la tuer. Ils vont la tuer, c'est certain, ça se lit dans leurs prunelles. Jamais elle n'aurait cru être un jour regardée avec une telle application furieuse. Pendant un instant, sa détermination vacille, elle aussi...puis reprend le dessus. Elle a fait son choix. Elle doit faire face aux conséquences de ses actes. Vivre, ce n'est que ça : faire face aux conséquences de sa naissance...

A sa surprise, Dassen se relève. Ça crie encore plus. L'un des deux hommes fuit. Mais ce qui l'étonne le plus, tout comme les krolannes, c'est la vitesse surnaturelle avec laquelle l'os se remet en place. Elle reconnaît bien ça, pour bénéficier elle-même de telles capacités de régénération et avoir vu d'autres en faire preuve. Un lanyshta ? Le petit est un lanyshta ? Elle en rigole, d'un rictus rauque et désagréable, désespérée qu'elle est. Quelle blague ! Quelle ironie ! Et vas-y qu'il file, le petit malin...

Quand le dernier homme se retourne vers elle, elle reste immobile, le défiant de son regard assombri par la douleur et la folie de la situation. Elle a vu les yeux froids de l'homme un peu plus tôt, sait que cela ne fera que le provoquer. Vise d'ailleurs à le faire. Ce n'est pas sans respect, d'ailleurs. Le krolanne fait le même choix qu'elle : ne pas abandonner ses hommes derrière lui. Ça mérite un peu de dignité. Contre elle, le type qu'elle est en train de torturer. Le corps flasque et secoué de soubresaut, c'est un miracle qu'il n'ait pas encore perdu conscience. A l'odeur, il s'est sans doute fait dessus, par contre.

Le commandant ne tarde pas à charger. Vu que Dassen lui a fait le coup de la cage, il sera sans doute plus attentif maintenant. Mais, dès qu'elle le voit courir, Oromonde articule le sortilège de décharge magique qu'elle préparait. De ses doigts arachnéens émergent des pulsions vibratoires qui viennent frapper le commandant. La magie, elle, est peu concernée par l'armure et la force.

Oromonde fait en sorte d'utiliser le pauvre homme qu'elle tient comme bouclier vivant et fonce contre Bourglot, accompagnée de son double illusoire. Au dernier moment, elle lance le corps flasque contre le guerrier pour le distraire et tâcher de passer sous sa garde, dans son dos.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 21 Julantir 815 à 22h58
 
Les ondes frappent le commandant et lacèrent sa tenue. Mais il ne vacille pas. Il est préparé aux artifices de la Lanyshta et l'attaque semble à peine avoir fait effet. Lorsque son adversaire commence également à le charger il s'arrête brusquement et prêt à s'adapter il plaque sa pioche contre lui. La Lanyshta pousse le vigilant. Il se contente de reculer d'un pas, il suit le mouvement de la silhouette enfumée, effectue un quart de tour et d'un coup sec il lui projette le plat de sa pioche dans le visage. La barre de métal heurte le front d'Oromonde et la projette en arrière. Elle glisse dans une flaque de sang et perd l'équilibre.

Au même instant le corps blessé du chasseur tombe mollement contre la jambe de Bourglot. Et il ne le soutient pas. Il regarde le sang couler des blessures d'Oromonde, et il observe son double inactif.

Puis il se jette dessus. Il brasse l'air de puissants coups de pioche et fauche l'imitation. Sans s'arrêter, ses coups redoublent. Il est en position de force. Il est rapide. Puissant. La Lanyshta ne tiendra pas longtemps.

Pourtant, sa position est mauvaise. Lorsque la Lanyshta a tentée de lui passer dans le dos elle s'est décalée du côté de la sortie. Bourglot ne lui barre plus la route.



alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 22 Julantir 815 à 11h23
 


Le combattant ne se laisse pas démonter par l'utilisation de ce sortilège primitif, mais assez impressionnant. Et c'est avec une réflexion et une maîtrise appuyée qu'il déduit rapidement qui est la vraie Oromonde de qui est la fausse. En fait, elle pourrait être assez admirative si sa situation était meilleure. Elle même avait parfois passé quelques minutes à discerner, parmi les multiples images d'alarmes krÿnans qui infectaient le Kil'Dé, laquelle était la vraie.

Il la frappe avec le plat du métal. Étonnant : c'est toujours mieux que la pointe, qui l'aurait scalpé sur le coup et sans doute tué. Elle crie, titube, tombe en arrière en dérapant. Le choc lui ouvre l'arcade et lui procurera quelques bosses fort peu charmantes au demeurant. Son visage pisse le sang, abondamment, et Oromonde a besoin de quelques secondes pour retrouver ses esprits. Après avoir été frappée tant de fois à la tête de manière répétée, elle est quasiment sûre de subir un traumatisme crânien. Ce qui pourrait expliquer pourquoi, autour d'elle, tout explose en petites étoiles rouges et vertes et qu'elle a drôlement envie de rendre.

Elle s'attend un peu à être morte quand sa conscience lui revient, mais non. L'individu s'en est pris à son double chimérique au lieu de poursuivre le travail. Ouf. Merde. La sortie. La sortie est derrière elle !

Un sentiment lui gonfle le cœur, et puis soudain, le doute.

Il apprend quand même sacrément vite le krolanne. A moins qu'il ne soit pas krolanne, justement. Ramassant son esprit – ou ce qu'il en reste d'encore actif – elle tente de projeter sa force mentale dans l'esprit de l'autre, d'essayer de sentir ou de percevoir une similarité, une réponse peut-être, une faille sans doute.

Elle se redresse, sur ses genoux d'abord, manque s'écrouler en avant à nouveau. Elle se rend bien compte qu'elle a une chance inouïe d'avoir survécu jusque là. Jamais aucun Krÿnan ou Fröbekh ne lui avait opposé autant de résistance, et elle avait toujours été persuadée d'être tout de même supérieure à l'espèce krolanne. Comme quoi...

Dassen n'est plus là. Quoi qu'il arrive à Oromonde maintenant, ce sera son propre fait et personne d'autre n'aura à en pâtir...dans l'immédiat. 

Elle court vers la sortie, oui, bien sûr. Puis se plaque sur le côté de la porte, là où les ténèbres lui laissent une flaque de répit et d'ombre et où Bourglot, s'il la poursuit à la seconde, devra au moins faire l'effort de pivoter pour la frapper. Elle tient dans sa main une potion de soins qu'elle gobe aussitôt, puis fait de même avec un flacon de vitesse. Les deux drogues adoucissent la douleur et l'épuisement qui diminue son esprit, lui redonne un peu de force et de courage. Dans l'espèce de paix qui saisit son cerveau directement après l'ingestion, elle perçoit enfin les appels répétés de quelqu'un qui cherche à lui parler. Qui ? Yloyse ? Yloyse lui parle ? Par Scylla ! Elle n'est pas seule ! Mais elle n'a pas le temps. Pas le temps de répondre précisément, d'articuler des idées. Tout son corps est contracté de peur et d'adrénaline, c'est à peine si elle pense tout court. Si elle arrive à fuir...alors peut-être que...

Mais trêve d'espoir. Son instinct lui ordonne de courir comme une dératée dans les couloirs obscurs.

C'est d'ailleurs ce qu'elle fait aussitôt.

Quelque chose d'un peu plus rationnel lui dit sur le coup, mais elle a déjà entrepris de courser, qu'elle n'a aucune chance d'échapper à Bourglot. De un, elle ne sait pas où elle se trouve et ne connaît pas la cartographie des égouts. Alors, certes, elle peut courir dans tous les sens et envoyer des messages paniqués à ses connaissances pour qu'ils tentent de l'aider. Mais quelle perte de temps et d'énergie...De deux, le bruit. Le bruit résonne partout ici. Dès qu'elle se mettra à courir comme une dératée justement, elle aura Bourglot aux fesses, et peut-être des renforts par la suite. Elle doit se terrer, se cacher. Mais peut-elle le faire alors qu'elle a si peu d'avance sur son poursuiveur ? La potion qu'elle vient d'ingérer va lui permettre d'allonger le pas, c'est vrai. Mais enfin...pas longtemps. Elle est prévue pour des cas d'extérieur : là où il y a toujours un endroit où sauter,  où se cacher, où prendre l'avantage. De nuit, sans lumières, dans un labyrinthe d'égoûts qui résonne...Mais est-ce-que Bourglot s'amusera vraiment à la traquer ?

Elle maudit son frère de l'avoir amené jusqu'ici. Voilà le maigre plan qu'elle se forme : - courir, et prendre de l'avance ; - avec beaucoup de chance, peut-être qu'elle perdra Bourglot assez vite. Il est râblé, lourd, bien équipé. Mais il est aussi en pleine forme, lui, et n'a pas un besoin vital d'ingérer des additifs alchimiques pour s'en sortir. Elle vient d'ailleurs d'utiliser tout le stock "d'urgence sécuritaire" qu'elle se trimbalait sur ce voyage aux Dessous. Si ce n'est pas le cas, elle devra lui faire face et essayer de l'handicaper d'une façon ou d'une autre ; - si jamais elle se retrouve esseulée pendant quelques instants, passer à la marche très silencieuse et trouver un coin où se terrer et se faire discrète jusqu'à ce qu'elle trouve une meilleure idée.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 22 Julantir 815 à 21h27
 
L'esprit d'Oromonde se projette vers son adversaire. Mais elle n'entend rien. Ne perçoit rien. Aucun indice, aucun signe. Bourglot sait peut-être se protéger de la magie Lanyshta.. ou c'est un simple Krolanne.

La fumée amoindri la précision de ses coups et la Kil'déenne esquive de justesse ses attaques frénétiques. Elle s'échappe et le commandant lui court après, mais en quelques pas seulement la différence de vitesse est flagrante.

Bourglot est lent.

Oromonde se cache dans l'ombre, se drogue, et lorsqu'il déboule devant la boutique, il a à peine le temps de la repérer qu'elle détale à toute allure. Il n'y a même pas de combat. En quelques secondes, elle est déjà hors de portée.


« NOOON ! Ordure de Lanyshta ! Saloperie ! Débauchée ! Malpropre ! … Péquenaud ! »

Bourglot reprend son souffle et hurle à pleine puissance :

« COCHONNERIE ! »





Bientôt les échos des cris de Bourglot s'épuisent et Oromonde se retrouve seule dans les égouts du Kil'sin. Sans guide, sans lumière, pour se repérer dans le noir il ne lui reste que quelques reflets de lumière et le clapotis de l'eau sur les parois du canal.


alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 22 Julantir 815 à 23h43
 
Elle court. Plutôt vite, apparemment. Il ne lui faut pas des heures d'apprentissage du patois pour saisir que, derrière elle, s'éclipsant de plus en plus, c'est une flopée d'insultes qui la suit, puis disparaît, ravalée dans le silence angoissant des conduits d'eaux. Un homme disait un jour que le silence des espaces infinis l'effrayait. Qu'aurait-il dit de ces canaux labyrinthiques, puant la mort, et habités par des spectres et des monstres à qui elle venait tout juste d'échapper...

Oromonde court, et puis court encore un peu, manque rentrer dans un mur, rentre en fait dans un mur, arrête de courir. Le souffle court, elle s'écroule en avant, se rattrapant sur les genoux, rampe un peu, pour rien, comme ça. A tâtons, elle vérifie la présence du mur et s'y adosse, épuisée.

Autour d'elle, rien. Strictement rien. La nuit chthonienne est à peine frangée d'escarbilles abîmées dans les reflets d'eaux. Aucun bruit, pour le moment, si ce n'est celui de sa respiration très courte et hachée, du cuir de sa combinaison qui s'abîme et frotte au moindre de ses mouvements. Elle entend tout cela, à nouveau. La fiole de soins aura donc au moins remédié à sa surdité temporaire. Les soins...l'état des lieux. Il faut faire l'état des lieux. Par gestes saccadés, elle se tâte le front, le crâne. Ses cheveux courts sont trempés et noués dans de la matière tiède. Toute sa tête lui lance. Son visage...ah. Non. Ce n'était peut être pas une bonne idée de se toucher le visage alors qu'elle a des restes de globes oculaires sur les doigts. Elle écarte douloureusement un pan de son long manteau pour révéler sa cage thoracique. Défoncée. Dans le noir, elle glisse ses doigts prudemment contre le cuir de la combinaison pour tâter les dégâts. Le cuir a été déchiré, et là...sous la peau...non, pas sous la peau. Au-dessus de la peau. Oromonde ferme les yeux de répulsion et ôte brutalement sa main. Pas besoin de beaucoup d'imagination pour savoir ce qu'il en est. Sans cette potion de soins qui anesthésiait temporairement sa douleur, elle n'aurait jamais pu fuir ainsi. Un corps organique n'est pas censé avoir des trucs pointus et osseux qui sortent comme ça.

La scène lui revient en tête. Là, dans le calme souterrain où tout s'abîme et meurt, elle commence à réaliser ce qui vient de se passer. D'abord les chiens, puis Dassen...et ces hommes...des hurlements sauvages, primitifs...c'était elle. Elle observe ses mains ouvertes avec horreur. C'était elle qui avait fait ça.
Elle enfonce son poing dans sa bouche pour feutrer le sanglot hystérique qui la prend. Son cœur bat plus vite dans sa poitrine, elle respire difficilement, elle hyper-ventile, se cogne la tête dans le mur. Rien. Rien autour d'elle, que la nuit et le brouillard. Une solitude bien nue et toute métaphysique, celle des enfants qui se rendent compte de leur soudain abandon...Bon sang...Elle revoit le visage énucléé, oedipéen, les os ouverts et le mioche au sol. Cette tête arrachée au sol, ce thorax ouvert et fouaillée par les larves...bon sang... Le visage d'Iolain, d'un seul coup, lui revient. La version dont elle préférait se rappeler, celle d'avant le moment où Harvain avait jeté le corps de trois étages pour maquiller le meurtre et la couvrir. La version avec encore des os et de la peau dessus, presqu'un sourire. Était-ce là que ça avait commencé ? Est-ce-qu'elle était punie, désormais ?

Tu délires, ma grande. C'est vrai. C'est tout le problème des émotions. Elles aiment leurs proies fragiles et esseulées, et elles ne sont jamais très utiles. Il faut que je me calme, s'intime Oromonde difficilement. Réfléchis, réfléchis !

Avec difficulté, elle parvient à réguler sa respiration hâtive. Se calmer. Voilà. Penser fonctionnellement. Rationnellement. Surtout, ne pas commencer à développer une conscience morale dans sa situation actuelle. Sinon, autant en finir tout de suite.

Penser fonctionnellement, d'accord, mais penser à quoi ? Il faut qu'elle sorte d'ici, mais la vérité c'est qu'elle ne sait pas comment. Puis elle se reprend. Le problème, ce n'est pas à quoi elle doit penser. La question, c'est plutôt à qui.

Elle se concentre sur la seule présence, infiniment précaire, qu'elle parvient à distinguer. Yloyse. Elle sait que c'est Yloyse qui l'appelle depuis tout à l'heure. Jamais elle n'a eu autant de mal à se focaliser sur sa maîtrise télépathique, à projeter quelque chose de sensé. Enfin elle parvient à « remettre » le contact, et le soulagement qui l'étreint sur le moment est tel qu'elle en étouffe un nouveau sanglot, mi pleurs mi rire.

Citation :
YLOYSE !

* La pensée brute est surgie de nulle part avec la force du désespoir et de l'agonie.*

Yloyse, je t'en prie, ne me laisse pas toute seule ici !
Il y a ces gens...ils savent que je suis lanyshta...je ne sais pas où je suis...sous-terre...et j'ai mal. J'ai mal partout. Je leur ai échappé mais je crois qu'ils vont finir par me retrouver...


La pensée qu'elle ramasse est étonnamment confuse et brute, très loin des articulations rigides dont elle a l'habitude. Malgré son état, Oromonde se rend compte de la faiblesse de ses propos et en éprouve une honte certaine. Penser...penser...ils savent que je suis lanyshta...Minute. Comment ont-ils su ? Qui l'a trahi ? Quelqu'un a dû forcément la vendre. L'embuscade n'aurait pas pu être aussi précise sinon. Thaïs ? Harvain ? Impossible. Un des kilsinites qu'elle a rencontré ? A cette seule idée, son cœur se serre pitoyablement. Non...non. Elle ne veut pas le croire. Quelqu'un d'autre, alors ? Une de ces ombres qui rôde sur les Entrelacs ?

Pas le temps pour ça, s'injure la jeune femme. Sortir, il faut sortir d'ici, avant d'être faite comme un rat. Le mioche. Le mioche est peut être un lanyshta, non ? Vu la vitesse à laquelle son visage s'était remis en place...Avec un peu plus de contrôle de soi (mais pas beaucoup plus), elle se rappelle son nom (Dassen Dorn) et lui envoie ce message :

Citation :
Gamin, tu m'entends ? Oh ! Tu m'entends ? Tu es lanyshta aussi ? Il FAUT que tu me fasses sortir d'ici. Comment on sort ?!


Oui, bon, pas très maîtrisé cet appel au final. Est-ce-qu'il va lui répondre ? Elle en doute. Appeler quelqu'un d'autre ? Qui ?

Tandis qu'elle défile le fil de ses pensées, la lanyshta se tasse un peu plus dans son coin, tâchant de recouvrer quelques forces et de quoi articuler d'autres sortilèges avant de reprendre sa fuite.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Yloyse
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Julung 23 Julantir 815 à 00h49
 
Putentraille !

C'est typiquement le genre de truc qui arrivent aux autres et qu'on pense forcement impossible de vous arriver à vous. Le genre d'histoire auquel on ne croit qu'à demi et qui ne peuvent de toute manière n'arriver qu'une fois. Pourtant depuis qu'elle est lanyshsta il faut bien avouer que la fréquence des "première fois" a drastiquement augmenté. Et que celle là en est une joli.

En fait... ce n'est pas elle qui a perçu la première la douleur brute dont irradie et pulse un coin du consensus. L'esprit en est souvent coupé... mais on lui a signalé d'aller y jeter une pensée. Et ce genre de chose n'est pas de ce qui vous laisse indifférent, spécialement quand ça concerne une copine. Surtout que quoi qu'il se soit passé, ça n'a pas l'air d'une égratignure ou d'une piqure de moustique.

Alors bon... s’inquiéter un coup, c'est normal.

Et la seule réponse qu'elle a eut mêlait émotions à fleur de peau et souffrance. Pas franchement le genre de nouvelles à rassurer ou à la convaincre que tout va bien, c'est juste une soirée spéciale cuir et moustache. D’abord, elle n'est pas sure que Oromonde soit tres cuir et moustache, et encore moins cravache. Ce n'était pas vraiment une réponse d'ailleurs, plutôt la saveur de l'esprit de la Rate Grise. Ce qui est encore plus stressant.

Mais la Bleue ne maîtrise pas le talent de deviner la position de quelqu'un magiquement. Alors elle ne peut que s’inquiéter plus encore et attendre soit un message la rassurant, soit... soit elle ne sait pas. Mais Oromonde sait au moins qu'il lui suffit de demander pour qu'Yloyse vienne. Où qu'elle soit.

Et ce n'est pas comme si elle était toute seule ou sans défense.

Et puis c'est Oromonde. Alors c'est spécial.

C'est bien pour ça que la réponse est immédiate quand Oromonde l'appelle. Et qu'elle ne contient pas une once d'hésitation. Non, elle ne laissera pas son amie gravement blessée et en danger.


Pensée :
Sous terre? Dans une cave ? Des égouts?

J'arrive ! Est ce que tu peux décrire l'endroit autour de toi? Où le dernier endroit dont tu te souviens? La zone? Nao me dit qu'elle connais surement ! On arrive. On vient te sortir de là, où que tu soit.

N'importe quel détail peut nous permettre de te localiser.


Et puis mettre en vitesse ses bottes. Et puis une cape discrète faite pour ce genre de truc et.... et oui, le pistolet risque d'être de sortie.

Mais c'est quand même bien d'avoir une professionnelle de ce genre de lieux avec soi.




Rien n’est mort que ce qui n’existe pas encore
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 23 Julantir 815 à 10h13
 
Les renforts avait fait vite !

Enfin... Vite compte tenu des circonstances.
C'est à dire que, contraint de suivre une personne blessée à la jambe, ils n'allaient pas spécialement vite, mais Malthogan semblait capable de les pousser à bout.
Dans le même temps, il y avait eu une réponse plus concernée que les autres. Jade n'avait pas mis longtemps avant de faire le rapprochement.

Mademoiselle Shen, Kil'déenne, spécialiste en encres. Pas le genre de personnes qu'on s'attendait à trouver dans les égouts du Kil'sin. Sauf si elle cherchait des encres un peu plus exotiques. Ou que sa présence soit liée à sa condition de Lanyshsta.
Peu importait de toutes façons, les égouts étaient vastes, et les risques de tomber sur les Puritains étaient des plus réduits.
Ceci dit, il y avait quand même matière à paniquer, au cas où...

Il faut dire que les égouts du Kil'sin étaient un véritable foutoir, ce qui était compréhensible quand on avait en tête l'architecture de la ville.
Sans qu'elle ait jamais eu le loisir de vérifier, certains historiens disaient que les égouts du Kil'dé étaient en fait d'anciennes voies, recouvertes au fur et à mesure que la ville se batissait en hauteur, et que par conséquent s'y aventurer revenait à faire une balade dans des rues à l'architecture vieillote, reconnaissable. Les seuls égouts historiques, qui se visitaient.

Au Kil'dara, c'était comme on pouvait s'y attendre une ode à l'efficacité, des trajets rectilignes, des indications claires qui permettaient au petit nouveau des conseils d'infrastructure de vite s'y retrouver.
Même dans les profondeurs antiques sous le Kil'dara on retrouvait cette même organisation limpide.

Au Kil'sin, par contre... La ville n'était pas seulement bâtie dans la hauteur comme ses soeurs, mais aussi sur des hauteurs, ce qui faisait que le sol se trouvait à différents niveaux. Les égouts, généralement juste sous les voies, faisaient de même, ce qui faisait que les égouts des quartiers hauts, quoique sous terre, se retrouvaient plus haut que les sommets des habitations des remparts.
Sous la surface, c'était une série de tubes -généralement construits par un Comité local qui se fichait pas mal de se raccorder à un réseau global tant que ça fonctionnait dans sa zone- qui s'interconnectaient n'importe comment, se déchargeant où ils le pouvaient, et entassant leurs immondices toujours plus bas.
Ce qui donnait cet aspect si riant au quartier dit des Rigoles, d'ailleurs.

S'il était facile de se reconnaitre à la surface pour les natifs -pas besoin de noms ou de numéros de voies, l’atmosphère singulière de chaque endroit valant une carte- le manque d'inadéquation entre surface et égouts rendait le repérage des plus... Problématique. Raison pour laquelle Malthogan avait eu la sagesse d'adjoindre un membre des comités d'entretien des réseaux souterrains à chaque groupe.
Et encore, même ces spécialistes qui y passaient leur vie ne devaient chacun pas être capables de reconnaître plus d'un dixième du réseau.

Si mademoiselle Shen était coincée là dedans, elle risquait d'avoir des difficultés à pratiquer la plus simple des méthodes - ressortir par là où on était rentré - tant l'endroit virait au labyrinthe.
L'autre méthode -ressortir par une autre zone- était plus problématique, en ce sens que, si les sorties étaient multiples -rien que les sorties officielles, les sorties officieuses existaient aussi, certaines personnes ayant un intérêt à bénéficier d'un tout-à-l'égout à accès direct afin de se balader ou d'évacuer certains problèmes- la plupart étaient barrées de l'extérieur, afin d'éviter que les Frobekhs qui infestaient parfois l'endroit ne remontent en pleine rue.

Mais bon, ça lui apprendrait à regarder où elle mettait les pieds.

En attendant, la petite troupe de Malthogan était arrivée devant l'entrée béante de l'égout.
Vu l'allure d'arrivée et celle du trajet, cela devait faire une bonne demi-heure que la demande de renfort avait expédié Telmar jusqu'à eux.
Dans un sens comme dans l'autre, le combat de Bourglot avait de bonnes chances d'être terminé, désormais. Restait à savoir si on allait trouver un commandant victorieux, ou vidé de ses tripes.



La perfection est amorale.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 23 Julantir 815 à 10h43
 
Ignorante, bien sûr, des multiples événements qui s'entrecroisent, Oromonde ne s'occupe, pendant cette demi heure (bien que pour elle, de toute façon, dans le noir et blessée, le temps passe quoi qu'il arrive à la fois trop vite et trop lentement), que d'entretenir ses conversations télépathes. Elle espère bien sûr que quelqu'un aura l'ingénieuse idée de disposer d'une carte des sanitaires locaux sur soi, mais apparemment ce n'est pas un objet très commun dans les propriétés autochtones.

Des détails ? Des détails sur sa localisation ? Malheureusement, non, aucun. Pour elle, il ne s'agit que de canaux hantés par les rats et les déchets. Pas génial-génial.

Elle commence à expliquer ça à Yloyse, non sans gratitude pour le soutien même psychique que lui apporte sa camarade :

Citation :
Oh, par Scylla, merci Yloyse !

...Des égouts. Je suis entrée dans les Dessous, en allant chercher un certain...Cétéhidé ? Un Truandeur Vol-de-chiens ? Ça te dit quelque chose ?


Un rictus la défigure pendant quelques secondes. Yloyse est du Kil'Dara, pas du cru...c'est comme retrouver une aiguille dans une botte de foins.

Citation :
Attends. J'ai une idée. Je contacte Cal, écoute. Il a l'air de connaître le coin. Et moi, pendant ce temps...Je vais marcher. Essayer de trouver un signe ou un truc reconnaissable. Avec le nombre de malfrats qui font leurs marchés dans le coin, il doit nécessairement y avoir un truc, un code, un signe sur les parois ! Nao sait quelque chose là dessus ? Je t'en prie, fais attention à toi. Si on en croit l'alerte des Entrelacs, cet endroit va devenir un piège gigantesque à lanyshtas...

Elle commence à boitiller au hasard, à un rythme de croisière. En espérant ne pas tomber sur une autre patrouille sur le trajet...Ceci dit, ces quelques instants de repos lui ont fait du bien. Ses blessures s'estompent très légèrement, et elle ressent le mana à nouveau l'habiter. Discrètement, donc, et prudemment. Surtout, ne pas faire de bruit.

Citation :
Cal. C'est moi, Oromonde. Ecoute, j'ai de gros, gros ennuis...j'ai besoin d'un coup de main sur le coup. Tu t'y connais en égouts ? Le Cétéhidé ? Truandeur ? Ça te dit quelque chose ? Il y a des sorties officieuses dans ce réseau ? Des endroits que des contrebandiers utiliseraient en privé par exemple ? Des signes ? Quelque chose ?!




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 23 Julantir 815 à 15h38
 
Et m...

Forcément, c'était quand les choses semblaient pénibles qu'elles empiraient.

Certains avaient envisagé que l'évolution vers les Lanyshstas entrainait des pathologies mentales. D'autres qu'elle ne faisait que révéler des pathologies pré-existantes en s'attaquant principalement à des personnes ayant déjà une certaine tournure d'esprit. D'autres encore qu'elle n'était due qu'au hasard.

Jade, elle, envisageait de sérieusement soulever une hypothèse qui permettrait au moins d'expliquer ce qui, sans cela serait une aberration statistique.

Devenaient Lanyshstas les krolannes ayant avant tout une faculté extraordinaire à se mettre dans la merde.
Du genre à manquer d'être aspiré dans un gouffre de néant magique en allant aux toilettes, et d'y perdre leur montre par la même occasion.

Oromonde était là dessous, elle ne voulait même pas savoir pourquoi !
Hum.
Expression toute faite et mal adaptée. Bien sûr que si, elle voulait savoir pourquoi, mais disons que cela pouvait attendre.

Rapide prise de contact télépathique, aboutissant à une série de questions courtes et rapides, qui eurent le don de préciser un peu mieux la situation, et de relâcher la tension.

Bourglot était encore vivant, mais Oromonde s'était enfuie. Et son accompagnant n'était pas Cal -ce qui était presque étonnant, vu que dans la catégorie des auto-metteurs-dans-la-merde, il aurait pu gagner des médailles- n'étant peut-être même pas Lanyshsta.

En cas de nouvelle rencontre, elle avait conseillé à la Kil'déenne de tenter de le déstabiliser en personnalisant ses menaces -c'était une chose de s'entendre dire que les Lanyshstas étaient d'horribles monstres, une autre de réaliser que c'était d'horribles monstres sachant où on habitait et comment s’appelait ses filles- mais il faudrait plutôt éviter toute nouvelle rencontre.

Bon... Oromonde était à priori perdue, mais en sécurité pour l'instant.
Dans les couloirs exigus, luisants d'humidité, la lumière portait loin, mais avait tendance à éblouir : elle pourrait les voir arriver de plus loin que eux ne la verrait et les esquiver.
Jade devait pouvoir la renseigner sur le groupe principal, mais pas pour les autres. Éviter que ça ne vire à la battue, au grand filet tendu dans les égouts.

Dommage que le guide ne soit pas contactable. Même si à trois Lanyshstas cela aurait fait peu, pousser à l'éclatement des groupes pourrait permettre de se retrouver avec une cible accessible. Pour l'instant, il semblait que Malthogan s'apprête à passer la nuit.

Oh, et puis le corps, aussi...
Oui, il y avait ce problème, aussi, même s'il passait pour l'instant comme secondaire.
Pas un truc qu'un lanyshta ferait en vrai. Mais un truc qu'on pourrait croire qu'un lanyshta ferait en vrai. Sans compter que Ils sont venus directement dans cet endroit, ils devaient savoir où c'était. Jusqu'à maintenant, elle n'avait pas de raison de douter de la Kil'déenne, et cela se rapprochait du fameux itinéraire spécifique basé sur leurs propres recherches.

Conclusion temporaire ?

Malthogan devait trouver qu'il prenait de l'influence trop lentement. Alors il avait monté cette opération pour avoir un coup d'éclat à mettre à son crédit. Mais n'étant pas stupide, il avait compris qu'il risquait gros avec ce genre d'opération, et il s'était alors arrangé pour que son équipe d'élite trouve les preuves d'un monstre Lanyshsta, afin de justifier ses débordements.
Qu'il ait lui-même éliminé la personne ou qu'il ait commandité l'affaire importait peu : il était probablement responsable d'un meurtre.
Ce qui, selon le code législatif du Kil'sin, le rendait susceptible d'écoper de... Mourir de vieillesse en attendant de voir un tel code sortir de terre. A moins qu'il ne tombe par "accident" sur quelqu'un qui s'arrangerait pour qu'une telle maladresse ne se reproduise plus.

Une cassette, avec des lettres et des objets. Rangés là par Oromonde. A moins que Bourglot n'ai attendu les renforts en se transformant en enquêteur modèle, elle avait une chance de pouvoir récupérer les objets, quitte à jouer le rappel du "chacun sa spécialité" de sa discussion avec Malthogan.

En attendant, essayer d'éviter que Oromonde se se fasse prendre par l'un des groupes, ce serait déjà un gros plus.
Pas tant pour la Kil'déenne que pour éviter que Malthogan ne mette la main sur un véritable Lanyshsta, autant éviter qu'il en apprenne de trop. Comme elle avait transmis télépathiquement à la jeune fille, dans l'hypothèse que le guide était juste un guide : Bon... Deux Lanyshstas et une petite centaine de Puritains et volontaires ? On va essayer de les regrouper alors, ce sera plus simple de la jouer en mode évitement.

Ceci étant dit, rien n'empêcher de distribuer quelques cartes supplémentaires, tant qu'on ne saurait pas quel type de partie on jouait.

C'est pour cela que, à peine entrée dans les égouts, Jade s'arrangea pour se rapprocher de Malthogan, suffisamment du moins pour que celui-ci l'entende se marmonner à elle-même :


Etrange... Cela me rappelle quelque chose.


La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Julung 23 Julantir 815 à 23h04
 
Oromonde est immobile dans le noir, et rien dans ces égouts ne vient la déranger.

Lorsqu'elle tente d'appeler Dassen, elle ne rencontre tout d'abord que du vide. Son esprit ne touche rien, elle ne ressent aucune présence. Pourtant son appel se déploie dans les Dessous et sans qu'elle le sache, son écho finit par atteindre quelque chose de réceptif. Cette chose met beaucoup de temps à réagir. Ou à être en état de réagir. A moins qu'il n'ait simplement pris son temps.

Quinze minutes plus tard une pensée exténuée touche l'esprit d'Oromonde.


Pensée :
Oromonde.

Suis le courant. Jusqu'au carrefour où se rejoignent six canaux.



Oromonde peut s'approcher du canal pour vérifier le sens du courant. Un courant très faible. Presque inaudible. Pour l'instant c'est un vague mouvement qui revient en arrière, vers les chiens, vers Bourglot, vers les litres de sang qui inondent la boutique de Truandeur.




Plus loin dans les égouts, Malthogan organise rapidement son équipe. Trois fusils, un pistolet, cinq torches. Quatre groupes de cinq et il tiendra la dernière source de lumière. Ils ne marchent jamais à plus de 10 mètres d'écart, et ils se répartissent en deux groupes par rive. L'eau puante stagne à côté d'eux, et la plupart attachent un foulard devant leur visage. Finalement, personne ne parle. Ou personne ne parle très longtemps, car les vigilants sont là pour faire régner la discipline et à part les quelques éméchés du groupe, tout le monde essaye de respirer le moins possible. Lorsqu'ils commencent à se déployer dans les égouts Malthogan fait donc un signe en réponse au marmonnement de Jade. Un simple signe de se taire. Leur silence est pourtant relatif. Ils suivent tous le même canal et leurs pas y résonnent bruyamment. Ils disent que cela suffira à s'approcher des Lanyshtas, mais une oreille attentive pourra les entendre venir de loin. Pour les repérer, ce sera plus difficile. De nombreux tunnels se croisent et l'écho se répercute anarchiquement sur les murs tordus des Dessous..

Pour aller plus vite ils ont fait avaler à l'acolyte de Bourglot le contenu de fioles alchimiques aux effets incertains. Celui-ci ne sent plus la douleur, et la progression du groupe est optimale. En une quinzaine de minutes ils parviennent à trouver la boutique de Truandeur Vol-de-Chien. Trois sous-équipes se répartissent autour de l'entrée, et Malthogan approche lentement de la porte.


« Commandant Bourglot ! Le Grand Vigilant a répondu à votre appel ! Je suis venu avec des renforts. »

Lorsque Malthogan parle de lui à la troisième personne, l'un des traqueurs regarde Jade en roulant des yeux.

« Quel que soit la personne à l'intérieur, signalez-vous maintenant ou nous entrerons et nous ouvrirons le feu ! »

Pas de réponse.

Malthogan se tourne vers Jade.


« Vous y allez, ou vous tenez à nous faire un grand discours sur vos réminiscences ? »


alias Djet Tamère
MJ
 
Maître de Jeu
 
Le Vayang 24 Julantir 815 à 06h57
 
*** Dans les égouts - Autour de 2 heures du matin. ***

Tout ce qu’on pouvait dire c’est que les Puritains n’étaient pas du genre subtil. Pénétrer comme ça dans les égouts, territoire contrôlé par les puissants comités des Dessous Kil’sinites traduisait clairement un manque de discernement.
Des hommes armés avaient déboulés au beau milieu de la nuit. Ils n’avaient pas hésités à tabasser les sentinelles postés chargés de la surveillance des égouts. Il y eu des effusions de sang.
L’eau s’était teintée de rouge.

C’était la panique, mais une panique étrangement organisée.
Entre les cris et les bruits de foules on pouvait discerner des sifflements comme autant de codes d’alertes qui résonnaient dans les étroits souterrains du Kil’sin. Très vite, les caches et autres entrepôts secrets furent vidés, en apparence... Ces gens-là avaient l’habitude des descentes. Toutefois cette nuit-là, c’était différent. Rares étaient ceux qui osaient s’aventurer dans les territoires des comités illégaux, et pour cause : les conséquences étaient bien souvent désastreuses.


*** A la surface. ***

L’information remonta aux chefs. Il n’y allait pas avoir de guerre. En effet, pour qu’il y ait une guerre, encore faudrait-il qu’il y ait un affrontement.
Au beau milieu de la nuit, des ordres furent donnés. Chacun y allait de sa propre méthode mais globalement, les chefs des différents comités pointaient dans la même direction. Les Répéteurs furent informés qu’un ou plusieurs Comité de Vigilance menait une rafle d’envergure dans les égouts. Les choses étaient encore trop floues pour en savoir plus.
Néanmoins, dès le lendemain matin, la population serait au courant.


*** Dans les égouts. ***

De lourds bruits de métaux s’entrechoquant se firent entendre, comme si activait un mécanisme. Petit à petit, le rythme de l'eau se modifia.
Au milieu du chaos quasi généralisé, les Dessous, eux, s’éveillaient…


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Vayang 24 Julantir 815 à 17h25
 
Oromonde continue d'errer jusqu'à l'appel de Dassen. C'est non sans surprise qu'elle le reçoit, d'ailleurs ; elle a réellement douté que le môme soit lanyshta.
Pourtant, et depuis qu'elle est Prédicatrice, elle sait bien que bien peu de choses sont laissées au Hasard...

Lui faire confiance ? Elle hésite. Après tout, pour ce qu'elle en sait, c'est peut être lui qui l'a mise dans ce pétrin en premier lieu. Mais en même temps, et sans réponses de ses camarades...quelles sont ses autres voies de sorties ? Aucune, on est d'accord. Elle observe le courant. Le canal doit bien faire deux à quatre mètres de profondeur. Pendant un instant, elle caresse l'idée de se réfugier sous l'eau et de se laisser porter. Ce serait probablement l'équivalent d'attraper une septicémie instantanée et des virus à vie. Néanmoins, si elle devait tomber sur une escouade et sans nulle part où aller, elle pourrait toujours essayer. En espérant que jamais personne ne l'apprenne.

Découragée, elle emprunte le conduit à la recherche de ce carrefour. Elle espère que l'ironie ne la refera pas tomber sur Bourglot lui-même...

Le bruit du mécanisme qui s'enclenche n'est pas sans alerter Oromonde. Ils ne vont quand même pas l'inonder, non ? Parce que, bon, Scylla et le Cantatère, c'est bien sympa, mais là c'est carrément de l'acharnement. Entre mourir brûlée vive, traquée par des dizaines d'hommes, déchiquetée par balles ou noyée dans la merde, au bout d'un moment, il faut reconnaître que le Destin abuse un peu !

Au moins, cela donne un coup de fouet à la kildéenne qui espère très fort que Dassen ne lui aura pas fait faux bond.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Vayang 24 Julantir 815 à 20h16
 
Les groupes se protègent contre les odeurs. Majoritairement.

Jade, elle, s'en passe : oui, les égouts puent. Le Kil'sin pue. Les krolannes puent.
C'était d'ailleurs la première réflexion qui s'était imposée à elle la première fois où elle avait croisé un krolanne.la première fois où elle avait croisé un krolanne, même si cela s'appliquait alors à autre chose.
Elle étouffait depuis des années dans ce qui s'approchait de la saturation sensorielle, et avait depuis longtemps renoncé aux jugements de valeur sur de tels stimuli. Tout était information, et l'entrave à l'information était une aberration.

Donc les égouts puent, mais Jade reste là, nez à l'air, sans que cela paraisse la gêner. Au contraire, elle tente de trier les différentes informations des bouquets d'odeur. Le plus fort, bien sûr, vient des excréments. Mais de ce conduit perpendiculaire venait surtout de l'urine. Où pissait-on sans chier ? Oh, odeur d'ammoniac, aussi. Tannerie.
De même, quelques minutes plus tard, une odeur de pourriture matinée de choux signifiait qu'on passait sous les réfectoires communs du quartier : des moyens simples et peu couteux de nourrir les malheureux, à base d'ingrédients peu chers et bien avancés, qu'on ne voulait pas prendre la peine de remettre le lendemain.
Teinture, encore un peu plus loin...
Et partout, la moisissure qui recouvrait les murs, gonflée de l'humidité putride de l'endroit.

Oui, les égouts puaient. Mais si on mettait de côté le subjectif aspect désagréable, on dressait -aux écoulements près, de toutes façons elle ne connaissait pas assez cette partie du Kil pour avoir une correspondance plus que grossière avec la surface- la carte des commerces au dessus...

Mais les égouts vivaient, aussi, et les cris des rats différaient assez des sifflements des krolannes pour qu'on ne s'y méprenne pas.
Une offensive ? A moins d'investir par mégarde la cache au trésor d'un pacha local, c'était des plus improbables, les Puritains étant bien trop nombreux et armés pour qu'une coalition des Dessous voit le jour efficacement au point de s'opposer à eux. Sans compter qu'il n'y avait pas d'intérêt à lutter pour défendre un tuyau souterrain.
Mais qu'un groupe se sépare, que quelques membres se perdent, et Jade doutait fortement de leur capacité à remonter à la surface, après que la faune locale leur ait "expliqué" leur façon de penser à propos des intrusions.

En parlant de bruit... Quelque chose s'enclenchait. Quelque chose de lourd, pas juste quelqu'un tentant de défoncer une porte avec un bélier.
Une légère vaguelette qui vint parcourir le réseau.
Bon, ça venait de... Hum. Globalement de la droite. En suivant les canaux, l'onde avait pu tourner, et elle pouvait facilement se tromper d'un quart de tour.
Hypothèse 1 : Le mouvement n'avait rien à voir avec eux. Possible, mais inintéressant.
Hypothèse 2 : Ouverture depuis un des réseaux d'amont. Le risque réel était minime : pour qu'ils courent un risque d'inondation complète, il faudrait contrôler l'ouverture de tout les réseaux en amont, et surtout fermer tout ceux en bas. Et idéalement prier pour une bonne pluie, histoire de gonfler les débits. Et même dans ce cas là, la montée serait lente, prévisible, et esquivable. Théoriquement du moins. S'ils avaient affaire à un professeur foldingue apte à dérouter un Aqueduc et à le saboter en faisant affluer l'eau pure directement dans les égouts... Bon, on verrait pour le fou. De toutes façons cela ressortirait dans les rues plus basses et ce serait un problème pour plusieurs dizaines de milliers de personnes en plus d'eux.
Par contre, si l'idée était de faire augmenter le niveau suffisamment pour qu'ils aient les pieds dans la merde, cela risquait de réussir, et assez vite.
Hypothèse 3 : Ouverture depuis un des réseaux d'aval. Là, le niveau baisserait, ce qui à priori ne les dérangerait pas. Sauf que... Sauf que si les bouches d'égouts étaient régulièrement barrées, et que les égoutiers passaient pour des durs, c'est qu'il y avait régulièrement des frobekhs -et parfois quelques krynänns- qui s'y baladaient. Ils n'y naissaient pas, ils se contentaient de s'infiltrer par l'évacuation extérieure et de remonter, sas après sas.

Jade n'avait pas d'idée précise du réseau des égouts, mais ils étaient assurément plus proches du bas que du haut.
Combien jusqu'à l'extérieur ?
Peu. Peut-être trop peu.
Habituellement, les vannes étaient ouvertes quand le niveau était assez haut pour maintenir un débit apte à empêcher la plupart des intrusions. Qu'ils ouvrent avec un niveau bas, ou qu'ils laissent ouvert trop longtemps... Et ils risquaient de se retrouver avec des Frobekhs qui cavalaient un peu partout.
Pour des Kil'sinites n'en ayant peut-être jamais vu, ce serait une merveilleuse occasion de chasser du "lanyshsta affreux et mutant couvert de poils".

Le trajet jusqu'à l'emplacement théorique de Bourglot s'était à part cela fait dans un calme relatif, Jade en profitant pour continuer à communiquer sur les Entrelacs.
Les armes à feu étaient séparées, ce qui leur permettait de réagir à une arrivée de n'importe quel côté mais, vu la disposition des lieux, risquait d'empêcher de concentrer le feu efficacement.
Tant mieux : elle avait pris soin de rester en bordure de groupement, ne laissant qu'à Malthogan le privilège de lui barrer la route vers un champ dégagé. En cas de conflit, elle préférait compter sur elle-même.
Elle parvenait de temps à autre à scruter les visages de ceux chargés, sans doute, de la surveiller -elle ignorait leur nom. Identifiants temporaires : Valentin, Valenteux Valentrois- sans y percevoir de message clair. Sans doute n'en avaient-ils pas conscience au moment ou leur Grand Vigilant leur en avait donné l'instruction, mais ce rapport privilégié risquait fort de réduire leur espérance de vie.

Enfin ils arrivèrent. En position. Prêts à entrer en groupe d'assaut dans un local. "Vous y allez" ?Où ? Dans le local inconnu plongé dans le noir que vous avez proposé de saturer de plomb ? Mais bien sûr...
Ceci dit, le sarcasme risquait de mal passer. La recrue volontaire. La recrue volontaire, chieuse, efficace, et logique. Qui allait montrer un début de semblant de trouille, cela servirait à ce qu'ils la sous-estime, le cas échéant.
Et vu qu'on lui avait proposé de faire un discours...


Y aller ? Négatif.
Incohérence 1 : les instructions immédiates sont d'entrer en groupe et ouvrir le feu. "On" n'est jamais seul.
Incohérence 2 : Un volontaire dans la troupe fait de la masse. Un volontaire à l'avant fait l'appât.
Incohérence 3 : Armement adapté aux longues distances
elle remontre son fusil, effectivement pour le tir de précision à longue portée, pas au combat en intérieur. Même si elle a achevé le second Obadia d'un tir à bout touchant. Autant qu'ils la pense incapable de se défendre au contact.
Incohérence 4 : Je ne suis pas nyctalope. Vu le niveau intellectuel, elle se doute qu'au moins deux ou trois dans le dos doivent se dire "mais personne l'a pas traitée de salope !". Nécessité de source lumineuse.
Conclusion : premier à entrer doit être un membre officiel des Puritains, disposant d'une source de lumière et de capacité à faire feu à très courte distance
. Le tout le regard fixe, sans regarder directement Malthogan. Les autres n'ont de toutes façons pas besoin de cela pour constater qu'il est le seul à remplir tout les critères.

*** Langue se passant lentement sur les lèvres. ***

Hum. Ratage. La nervosité n'est pas mimée ainsi.
*** Langue repassant rapidement sur les lèvres. ***


Et je ne suis pas sûre, mais... Je crois que c'est lié à une ancienne affaire. Une impression étrange.


La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 26 Julantir 815 à 11h50
 
Au bout de quelques minutes de marche en suivant le courant, Oromonde entend déjà le son du déplacement d'un attroupement, pas très loin dans les égouts. Ce son finit par disparaître. À la place un bourdonnement vocal résonne mal dans les tunnels, un bourdonnement vague et très faible dont les tonalités employées laissent peu de doute sur la nature : il s'agit de voix humaines.

En suivant le courant Oromonde commencera à voir la lumière de leurs torches, elle pourra reconnaître les murs abîmés desquels filtre un peu de lumière naturelle, et la boutique de Truandeur gardée par une vingtaine d'hommes et de femmes armés, bloquant tout passage sur les bords du canal. Pourtant ce n'est pas le seul chemin possible. Contrairement aux instructions de Dassen, Oromonde a toujours le choix d'emprunter l'un des canaux plus étroits qui se déversent dans celui près duquel elle se tient. Avec une chance incroyable, l'un d'eux sera peut-être un raccourci vers la sortie !



Devant la boutique de Truandeur, tout le monde se tourne effectivement vers Malthogan, mais ''Valenteux'' prend sa défense.

« On ne peut pas risquer la vie de notre chef pour... une bataille d'ego, ou je ne sais quoi de caché derrière vos paroles raisonnables. Si un Lanyshta est là dedans on aura besoin de Malthogan pour coordonner nos actions. »

Il désigne cinq puritains autour de lui, en évitant soigneusement les trois autres ''Valentins'' que Jade a identifiés.

« Je vais prendre la torche et on va entrer en premier. Couvrez-nous, Jade. »

Mais soudain Malthogan intervient.

« Un instant mes amis. Laissons ce potentiel Lanyshta transpirer de peur en nous sachant prêt à entrer dans cet enfer. D'après nos informations il n'y a aucune autre sortie possible pour lui, alors prenons notre temps. »

Il regarde la coordinatrice, à la fois anxieux et intrigué par ce qu'elle a à dire.

« De quoi parlez-vous Jade ? Vous connaissez cet endroit ? »


alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 26 Julantir 815 à 12h43
 
Oromonde s’immobilise en apercevant le groupe devant elle. Pour le moment, les « Puritains » - puisque c’est là leur nom – ont l’air d’être engagés dans une quelconque conversation. Elle peine à croire que Dassen ait eu le culot de la renvoyer jusqu’ici. Elle ne voit d’ailleurs pas du tout où il voulait en venir. Suivre le courant jusqu’au carrefour de six canaux…c’est assez cryptique, maintenant qu’elle y pense. Avec humeur, elle songe que ça rendra très bien en épitaphe. « Oromonde, partie à la recherche du carrefour des six canaux. Merde alors.»

Leur passer sous le nez ? Suicidaire. Adopter un autre chemin ? Faisable…mais dans l’idée, elle ne sait pas trop où ça va déboucher et si elle sera en vue du groupe ou pas. Sans compter qu'elle éprouve un sentiment de peur irrationnelle à l'idée de retomber par hasard sur Bourglot et sa pioche meurtrière.

Pour le moment, Oromonde se rabat, vérifiant qu’elle a bien une possible sortie de secours derrière elle au cas où. A priori, s’ils sont une vingtaine ici, le groupe doit être au complet et ils n’ont pas nécessairement de rabatteurs ou d’éclaireurs dans le coin. A priori…
La kildéenne n’a jamais aperçu Jade auparavant, mais les divers surnoms dont est accablée la donzelle sur les Entrelacs ne laissent que peu de choses à l’imagination et à la déduction. De tous, elle n’a retenu que « truc vert. » La raison de ce surnom lui importait peu à l’époque ; mais maintenant, il lui semble effectivement discerner une femme assez grande et du côté verdoyant de l’épiderme et des goûts vestimentaires. Elle tente une communication mentale -on n'y perd rien, si ce n'est quelques secondes :
Citation :

Jade ? C’est vous, la femme, grande, à la porte de la boutique ?
Parce que si c’est bien vous, je ne me trouve pas loin de votre position.
Le petit m’a confirmé qu’il était lanyshta. Apparemment, il y aurait une sortie qui se trouverait dans le sens du courant, chemin que j’essaye de suivre et au milieu duquel se trouve votre groupe.
Y-a-t-il moyen de faire diversion ? De les faire pénétrer dans la boutique ? Toujours pas de traces de Bourglot ? Il y a des allées parallèles ici qui devraient me permettre de contourner le gros des troupes, mais je préfère m’assurer que personne ne tournera la tête au mauvais moment.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 26 Julantir 815 à 17h48
 
Mentalement du moins, un sourcil se dresse. "Bataille d'égo".
Pas que cela ne puisse pas sembler être le cas -et vis à vis de Malthogan, c'est sans doute ainsi que l'énoncé est perçu- mais cela n'a rien à faire dans une supposition entre un Grand Vigilant et une humble volontaire.
Au moins, si les directives ne sont pas forcément claires, il semblerait que les propos de Malthogan aux Valentins aient à minima transmis l'information de son poste aux Comités de Vigilance.
Ni bon ni mauvais, mais toujours bon à savoir.

L'autre point à retenir, c'est le "d'après nos informations" et "aucune sortie possible". Bon, effectivement, elle n'ira pas dans cette souricière sans une solide protection.
Mais surtout, Oromonde devait avoir raison : ils s'étaient pointé spécifiquement ici, ils connaissaient l'endroit et y avait un objectif.
Que ce soit d'eux -enfin de Malthogan- ou qu'ils aient été dirigés, il y avait quelque chose là dedans dont la proclamation de la découverte intéressait quelqu'un.

Mais tandis que la discussion pour savoir qui entrera se poursuit, un autre style de contact à lieu.

Vraiment penser à travailler cette loi d'emmerdement maximal commun aux Lanyshstas. Il lui ait déjà arrivé de tenir deux discussions en parallèle, l'une réelle et l'autre télépathique, mais pas en deux langues, avec un sentiment d'attente, et plusieurs personnes à l'observer.
La télépathie est indiscernable pour les krolannes... Mais elle n'a pas envie d'en tester les limites maintenant. C'est pourquoi le message à Oromonde est particulièrement sec.


Pensée :
Oui. Minute. pas bouger.


Choix des mots visant l'efficacité maximale en un temps minimal. Que cela puisse faire penser qu'elle s'adresse à un chien ne lui traverse pas l'esprit.

*** Langue repassant nerveusement sur les lèvres. Cette fois l'imitation est de bonne facture. ***


Pas directement. Mais oui.

Bon, on est parti pour la foire au mensonge. Points à ne pas oublier :
- Rester cohérent avec leurs croyances.
- Garder une incertitude.
- Limiter les vérifications.
- Inciter à la séparation.

On va commencer par les points du milieu.


Je ne suis pas venue directement. Pas assez endurcie d'après ma mère. Coup d'oeil vers Malthogan. Qu'il la connaisse pouvait laissé penser qu'il la connaissait aussi comme fille adoptive de l'une des co-fondatrices des Comités de Vigilance. Dans ce cas, il pourrait aisément la contraindre à griller sa simili-couverture, mais cela renforcerait d'autant la crédibilité de l'ensemble. C'était un risque qui valait le coup. Mais on me l'a décrit. Pas la peine de rentrer dans les détails. Emplacement des échelles, odeurs aux intersections, type de revêtements... Elle ne doutait pas de pouvoir improviser sur des détails afin de donner l'impression que "oui, c'est bien le même endroit" si nécessaire. C'était une année ou deux avant la création des Comités de Vigilance. Ce qui éliminait les trop jeunes Puritains de l'affaire. Et devait sacrément limiter Malthogan. On en a pas spécialement parlé...
***
Léger froncement de sourcils, bouche serrée, regard dans le vague : application de l'aspect "air sombre".
Accélération du débit.
***

Des incidents qui avaient eu lieu. Des disparitions. Des phénomènes lumineux inexpliqués. Officiellement, c'est sorti comme "l'affaire des batteries défectueuses du Kil'dara". Il y avait bien eu une telle affaire à l'époque, dans le quartier - c'est d'ailleurs bien pour cela qu'elle avait choisi ce nom là. Quelques cellules énergétiques qui avaient explosées. Sans aucun lien avec les égouts, une histoire assez banale, inintéressante même, une dizaine de personnes blessées à peine, mais s'ils en avait entendu parler, ça ne ferait pas de mal. Mais c'était jusqu'à ce qu'on ait des gars qui descendent dans les égouts...

Respirer plus vite, en accord avec le débit. Se mordiller la lèvre inférieure lors des pauses. Parler un peu plus fort, un peu plus aigu.

Les Furies. Ça a été un carnage. On ne savait pas ce qu'il en retournait, à l'époque.

Rebaisser le son, comme pour un "murmure pensif", sans permettre qu'un seul des présents le loupe, pour autant.

En fait c'était un peu comme des ancêtres de Lanyshstas...

Secouer brusquement la tête, se redresser. Le sourire approprié. Sourire 7-B : le fragile. S'appliquer sur le tremblement des lèvres.

Mais je vous embête avec de vieilles histoires. Normalement, elles sont toutes mortes, hein ? Pas de raison, hein ?

Bon, là, elle devait avoir l'aspect typique de "celle qui sait quelque chose et en meurt de trouille, mais préfère nier plutôt que de réaliser qu'elle est vraiment dans la merde".
En attendant de voir si ça passait ou ça cassait, autant mettre Oromonde dans le bain.


Pensée :
C'est moi. Bourglot non localisé, méfiance, maraude possible. Seulement cinq devraient entrer dans la boutique, pas assez pour sureté ici.
Conduits parallèles : trois groupes convergent vers ici, risqué.
Je leur raconte une histoire de fantômes pour une diversion de grande ampleur.
Mais il me faudrait un peu plus qu'un appât pour l'instant...
Des compétences particulières ? Dans la catégorie lumière étrange -préciser la couleur- ou hurlement de rire grinçant et stressant ? Car ça pourrait être utile de le faire quand je le demanderais. Si capable de vite se carapater dans un tunnel perpendiculaire préalablement repéré comme vide, sinon, trop dangereux.



La perfection est amorale.
 
Dassen Dorn
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 27 Julantir 815 à 21h39
 
« Ah ! J'ai entendu parler de cette affaire ! Je ne savais pas qu'il y avait eu autant de morts. Est-ce qu'on a vraiment une chance contre ces créatures ? Est-ce qu'on est assez nombreux ? »

Tous les vigilants le fusillent du regard. Le volontaire rougit et se tait, pourtant ses compères ne semblent pas beaucoup plus rassurés.

Quant à Malthogan il regarde Jade, agacé.

« C'est quoi cette histoire à dormir debout ? Furie ou Lanyshta, on est justement là pour s'occuper de ces monstres. »

Les vigilants acquiescent. Certains s'impatientent, d'autres sont simplement excités à l'idée d'affronter un ennemi plus féroce que prévu.

« C'est quoi cette trouillarde. Elle se fout de nous ou quoi ? On a un travail à faire, entrons là-dedans ! »

« C'est nombreux des furies ? Dépêchons-nous de se débarrasser d'elles avant qu'elles ne blessent d'autres citoyens. »

« Ouais ! Mort aux furies ! »


alias Djet Tamère
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 28 Julantir 815 à 11h29
 
Elle ne sait pas trop ce que Jade raconte à la troupe, mais ça a l'air de les fasciner ou en tout cas de provoquer des réactions. Elle s'étonne qu'une telle escouade de gens censément entraînés tout exprès à la chasse aux lanyshtas aient la saugrenue idée de tailler la bavette au milieu des égoûts, mais bon, c'est plutôt avantageux pour elle.

Bourglot n'est toujours pas là ? Il aurait pu se lancer à sa poursuite, mais elle en doute. Ahanant et costaud comme il est, elle l'aurait remarqué. A celle de Dassen, alors ? Dur à dire...l'adolescent avait disparu très vite. Elle se rappelle la sensation de malaise profond qui l'avait cueilli dans la chambre de Truandeur, le pressentiment inexplicable d'être épiée par une créature démoniaque. Bourglot ne serait quand même pas mort ? Là-dedans ? Par...quoi ou qui exactement ?

Elle s'adosse en contemplant ces possibilités tandis que les effets cumulés des potions finissent par se dissiper. Au moins, cette promenade lui aura permis de reprendre quelques forces, mais soyons honnêtes : il lui faudrait plus de temps pour récupérer réellement de ses blessures. Elle écoute attentivement les pensées qui vont et qui viennent. Yloyse. Jade. Les Entrelacs. Ça suinte de partout, lui colle dans la boîte crânienne. Thaïs qui propose d'enflammer tout ça. Elle sourit malgré elle. Comment le corps fluet et nubile de sa camarade pouvait-il contenir tant de rage ? Thaïs n'est d'ailleurs pas la seule à s'illustrer dans ses propos. D'autres formes passent. Bizarre...

Enfin, Jade lui fait un retour. Oromonde l'écoute, pèse ses mots, réfléchit. Lumière étrange ? Hurlement de rire ? L'aurait-elle confondue avec le triste bouffon des entrelacs ? Non, Oromonde ne verse pas dans le cirque ou dans les clowneries. Elle vise plutôt le discret et l'efficace. Le « pas vu, pas pris. » Qui plus est, elle déteste se mettre en scène (abomination!), et, même si elle le faisait, elle a déjà pu constaté maintes fois que ses talents d'actrice étaient limités. Très limités,  même.

Citation :
Impossible. Je donne dans le « pas vu, pas pris », pas dans les feux d'artifice. Et pour le moment, mes capacités physiques ne tournent pas à plein régime... Je réfléchis...


Le plus risqué dans sa situation, avec les infos que lui communique Jade, c'est de se retrouver bloquée ici ou dans les canaux de secours lorsque les trois dits trois groupes opéreront leur convergence. Certes, on devrait les voir arriver de loin, mais bon...

Parallèlement elle reçoit les questions d'Yloyse. Jade et Yloyse n'ont jamais eu l'air de bien s'entendre mais pour l'instant, la diplomatie, Oromonde s'en contrecarre un peu. Aussi prend-t-elle soin de mettre dans la boucle de sa réponse mentale à la fois Yloyse et Jade, en espérant que ça ne virera pas au drame. Si elles sont plusieurs à opérer ici, autant essayer de coordonner leurs efforts...

Citation :
Yloyse, je ne peux rien te dire de plus sur l'endroit où je suis, si ce n'est que c'est proche de la boutique d'un certain Truandeur...déso-


Attends. Attends, attends. Bien sûr qu'elle peut dire quelque chose de plus. Les murs, ici, sont endommagés : la preuve étant qu'une sorte de lumière nocturne naturelle perce à travers le plafond. Pas dans la boutique, qui est elle est plongée dans le noir. Mais ici, dans les canaux, elle se rappelle bien l'avoir remarqué. Il pleuvait, même. Et ça pue l'urine, oui. Ils doivent, en fait, ne pas être très loin de la surface. Si seulement elle était noxamancienne ou artificière, elle pourrait même sans doute faire sauter le mortier des murs les plus fragiles. S'invectivant pour avoir oublié ce détail, elle transmet rapidement ces informations à Yloyse.
Citation :

Non, en fait, les murs ici sont endommagés à de multiples endroits. On voit la lumière de la lune. Ça sent l'urine, principalement...mais j'imagine qu'on n'est pas enterrés très loin de la surface. Présence de matière végétale sur le mur : humidité, pluie, écoulement local. Un quartier dont les égoûts ne sont pas bien entretenus. Peut être même qu'avec l'équipement suffisant, on pourrait desceller certaines parties... (*) Ce n'est pas dans les Rigoles ou les Dessous, c'est certain, on doit être vers les quartiers surélevés du Sin.


Aussitôt après avoir fait part de cette observation à Yloyse, Naoko et Jade, elle s'empresse de revenir mentalement vers Jade :

Citation :
Je vais être nulle en improvisation sonore et visuelle, sans compter que niveau fuite rapide, on repassera tant que ma cage thoracique reste dans cet état.
Par contre, je sais que ce qui se trouve dans cette pièce va sans doute occuper vos krolannes, leur retourner l'estomac et j'en passe.
Dans la pièce du fond, il y a une tête posée sur un meuble.
Si vous la ramenez jusqu'à la porte – je me rapprocherai discrètement pour être à portée de mon sort – je peux l'employer comme une...sorte de marionnette, si vous voulez. Ça ne va pas se mettre à hurler ou à parler, mais je peux animer temporairement sa chair. Normalement ça me permet surtout de gêner des attaquants...peu de chances que feu Mr.Truandeur en souffre. Si c'est l'effet de style qu'on recherche, ça devrait néanmoins provoquer quelque panique dans la troupe. Surtout si vous êtes là pour l'exacerber. Si on se débrouille bien, c'est peut être leurs gorges qu'on peut employer comme concerto" hurlement grinçants de terreur " plutôt que la mienne.

Pendant ce temps, je file à kildarienne en profitant du fait que tout le monde soit distrait. 
Possible ?


L'effort lui demandera de dépenser la réserve de mana qu'elle vient de se constituer de nouveau, ce qui est dommage. Tout prochain sort devra nécessairement creuser violemment dans sa condition physique, qui n'est pas très bonne. Mais si ça lui permet de sortir plus vite d'ici...

HRP : (*) -> me prévenir si l'interprétation des lieux est mauvaise, je la dois à une relecture rapide du premier post de ce topic.
Edit : la description est validée, j'ai ajouté une info supplémentaire, apparemment on serait plutôt "en haut" des Égouts, pour plus d'informations demander à Dassen :p



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Julung 30 Julantir 815 à 09h29
 
Pensée :
Difficile : ils auraient peur, mais sans cible désignée. Je veux provoquer une dispersion, pas un regroupement apeuré.


Bon, ça n'irait pas... En demander plus à Oromonde ? Risqué.
Forcer le trait avec les Puritains ? Pas assez de matière.

Mais d'autres contacts pouvaient jouer un rôle.


Ouais, ce sont des monstres aussi, mais si on ne les chasse pas de la bonne manière, ça devient sacrément dangereux...

Plus lancé comme un grommellement vexé que comme une introduction sur les méthodes de chasse. Leur laisser cette idée à l'esprit, pour pouvoir la réexploiter rapidement plus tard. Pour l'instant, l'attitude "ouais, ouais, je vous couvre, entrez les gars" est plus sage. Avec donc une tête au fond à prévoir. Peut-être de quoi retourner le "trouillarde".

Pour le moment, elle a au moins deux nouveaux noms à ajouter à la liste des contacts dans les égouts.
Deux dont elle se serait bien passé, mais puisqu'ils sont là, autant en profiter pour l'opération commune.

En plus, cela explicitera les choses : soit les Lanyshstas savent mettre de côté leurs rancunes communes pour se focaliser sur une tâche bénéficiant à tous... Soit il n'y a aucun délai à poser pour entamer la purge.

Cette fois, elle ouvre un peu plus son esprit, pour englober les quatre Lanyshstas qui doivent se trouver dans les égouts.


Pensée :
Regroupement en cours de la part des Puritains. Evitez tout contact pour l'instant, dangereux. Essayez de rester en ordre dispersé...



La perfection est amorale.

Page : 1 2 3 4

Vous pouvez juste lire ce sujet...
Nombre de joueurs actifs :0(Inscrits : 191)
Infos légales Mot de passe perdu ?