Malthogan hurle de douleur et il hurle de rage. Il se rattrape, avachi contre le mur il lance la torche dans la direction du coup de feu et mitraille aussitôt la zone. Mais sa main tremble, il ne voit rien, ses balles rebondissent contre les murs et le sang coule à flot de sa jambe. Il glisse contre le sol, impuissant. Devant lui les masses d'ombres bougent et tuent. Ses hommes de main s'effondrent. Leur sang se répand jusqu'à lui. Il essaye de recharger son arme mais il tremble trop et sa vue doit se brouiller. Pourtant il ne panique pas. Teigneux, il ne lâche par les ombres des yeux. Il continue d'armer son pistolet et avant de se soucier de sa propre blessure, il utilise sa voix :

« LANYSHTA ! MONSTRE LANYSHTA !!! ALLUMEZ VOS TORCHES ! TUEZ-LA !! »

Tous ont entendus les coups de feu et tous se ruent vers la même direction. Si Jade traîne, elle sera prise à revers ; mais la dispersion des puritains joue contre eux. Ils n'attaqueront que par vagues. Le groupe le plus proche est celui qui suivait Malthogan. L'un des volontaires se jette sur lui et commence à le traîner hors de portée de Jade. Mais deux autres foncent aveuglément vers elle. La vue des corps et du sang les excite plus que ne les effraie. Malthogan est toujours en vie, et Bourglot... La course d'un individu massif se fait entendre. Il grogne, empoigne sa pioche et il charge aveuglément à travers la zone de lumière, fonçant vers le couloir où la Lanyshta est embusquée. Il passe devant les deux puritains, balaie les ombres devant lui et bouscule férocement tout ce qui pourrait l'entraver.

Une seule balle ne viendra pas à bout d'un colosse comme celui-ci, et il sera difficile de lui échapper. Il fait pourtant une cible facile, encombrant l'étroit tunnel comme deux hommes le feraient. Les puritains protégeant Malthogan le talonnent, et si Jade ne l'élimine pas rapidement les autres auront le temps de l'encercler.




Un peu plus loin dans les égouts, Oromonde quitte la boutique de Truandeur. Autour d'elle, rien ne semble la menacer, cette partie des Dessous est désormais déserte. Pourtant elle entend les fusillades se déclencher les unes après les autres, et le courant la mène droit vers elles. La Kil'déenne commence par suivre le même chemin que Jade et Malthogan. Le canal se rétrécit et se divise en une multitude de couloirs parfois secs. Elle parvient tout de même à suivre un courant d'eau de plus en plus faible. Il n'est bientôt plus qu'un réseau de ruisseaux peu profond dans lequel elle est obligée de patauger pour avancer. Soudain les coups de feu reprennent et elle entend les cris de Malthogan. À l'angle d'une intersection elle aperçoit trois puritains foncer vers l'origine des coups de feu. Ils ne sont plus qu'à quelques pas d'elle vers sa gauche, et ils laissent derrière eux deux blessés accroupis au milieu du couloir. Quant aux ruisseaux, ils l'entraînent plus à droite semblant, l'éloigner de Jade et des puritains. Mais même si Oromonde s'y engage, il ne s'agit pas pour les combattants d'une bataille rangée. Entre les tentatives d'encerclement et les manœuvres d'évitement, avancer lui fait prendre le risque, dans tous les cas, de tomber sur un groupe de puritains. Mais si Oromonde parvient à les éviter ou à les éliminer, le courant la mènera jusqu'à au grand canal dans lequel est en train de combattre Helhar'sen.

 
Ah. Flûte.
La participation de Bourglot au grand drame de la chute de Malthogan, la réutilisation du niais, est à oublier.
Si elle avait pu l'avoir entre quatre yeux, en trainant un Malthogan mort qu'elle se serait évertuée à qualifier de grièvement blessé, elle aurait sans doute pu y faire quelque chose, mais là... Là il n'y a pas moyen de discuter, car pour le krolanne à la pioche, même s'il peut avoir un doute sur l'identité du tourbillon ténébreux vers lequel il s'élance, il n'en a pas sur sa nature : une menace.
Du coup, pour Jade, trois solutions s'offrent à elle : la mort, la fuite, ou l'élimination.
La première est aussitôt écartée, contradiction avec les objectifs primaires.
La seconde est rapidement mise de côté. Idéale pour la survie, mais fuir, c'est laisser à Malthogan l'occasion de discuter plus calmement, d'organiser un regroupement.
Elle le préfère dans le rôle qu'il s'est lui-même assigné, l'appât. Une sirène beuglante qui va attirer jusqu'à elle les Puritains alentours. Parfait. Tout ceux qui restent éloignés seront incapables de comprendre ce qui se passe. Tout ceux qui s'approcheront trop prêts pour être susceptibles de devenir des témoins gênants seront à portée de reconversion de témoin gênant.
NOTE : Penser à éviter que l'accumulation des corps dans un unique chenal ne bouche celui-ci et ne provoque un débordement local. Toujours prendre soin de ses administrés.

Donc, l'élimination. Adieu monsieur Bourglot.

Malthogan a eut la présence d'esprit de jeter la torche dans sa direction. Pas très loin, pas très gênant, mais elle aurait largement préféré qu'il la lance de l'autre côté.

Pas le temps de finasser, elle doit conserver le corps de Malthogan assez intact pour l'histoire qu'elle est en train de réécrire dans sa tête. Pas ceux des autres.
Le premier tire atteint le krolanne qui la charge en plein bassin, fracturant l'os. Une douleur du genre à vous faire tomber dans les pommes, mais surtout, à vous faire tomber tout court. Et il chute, justement, perturbant celui à ses côtés suffisamment pour qu'elle puisse tranquillement réajuster son tir.
NOTE : S'assûrer qu'il est bien mort.
La balle touche l'oeil, pénètre le cerveau, et projette de la matière cérébrale derrière lui.
NOTE : Elle avait visé le milieu du front. Les lames de poignet restées sorties altèrent la visée.

A chaque tir, elle s'est reculée d'un pas, mais elle stoppe, pour le troisième tir.
Non pas vers la masse de muscles en train de charger à toute vitesse, non... Mais vers la vraie menace à court terme, celui qui tente de tirer Malthogan à l'abri et s'éloigne lentement, quoique encore trop vite à son goût, de la zone de lumière. Le tir part, ses genoux semblent céder. Un souffle d'air au dessus de sa tête.
Elle se relève, assenant un puissant coup de crosse dans les reins de Bourglot qui vient de frapper latéralement.
Pas de quoi l'abattre, mais de quoi jeter un coup d'oeil vers Malthogan. Bien, la silhouette à ses côtés n'est plus visible, la balle destinée à la nuque du volontaire a fait son office.
Un coup de talon derrière le genou. Le but n'est pas tant de blesser Bourglot que de se ménager un peu de temps. Elle se revoit, contre Obadia, à devoir user de son arme au corps à corps. Bourglot est bien plus lent, mais l'espace est plus confiné, ses choix sont restreints pour le déplacement.
Éjecter le chargeur, le garder soigneusement en main, pour ne pas le faire tomber n'importe où. L'approcher de la ceinture qui à chargeurs.
Elle tate, tandis qu'un Bourglot désorienté plante son arme en plein milieu d'un amas d'ombres qui s'avère n'être que des ombres.
Un... Zut, deux encoches. Pas un bon chargeur. Suivant. Un... Et rien, parfait. Elle peut réinsérer soigneusement le chargeur.
Pas sur le côté.
Dans un roman, la pioche de Bourglot se serait profondément enfoncée dans le sol, et il aurait stupidement tiré dessus, mais là, entre sa force, sa rage et la mauvaise construction du tunnel, elle sent juste un éclat de pierre projeté sur ses bottes, et la lourde arme métallique se réarme déjà.
Un nouveau tir, à bout portant, mais pas vraiment visé : à cette distance, ne pas tabler sur le coup mortel. D'une part, on ne peut pas manœuvrer, d'autre part, on a tendance à se relâcher sitôt le coup mortel asséné, et c'est la meilleure façon pour se laisser surprendre par un coup réflexe.

Il est puissant, bien plus puissant qu'elle... Mais elle à l'impression de se retrouver dans la version mortelle de l'entrainement des Puritains. Tant qu'elle se concentre sur la défense, elle n'a pas de soucis à se faire. La question n'est pas de savoir si elle peut l'abattre, mais si elle va pouvoir le faire assez rapidement pour disposer de Mathogan avant que les renforts n'arrivent.

 
Les égouts locaux n'avaient sans doute pas vu de tels effets sons et lumières depuis un long moment. Oromonde presse le pas, s'avisant qu'elle est pour l'instant seule et relativement en sécurité. Pendant un instant, elle croit même déjà entrapercevoir la fin de cette très longue nuit. Rien ni personne là où elle se trouve. Le capharnaüm, par contre, ne cesse de se rapprocher...ou, plus exactement, son chemin l'y amène. Il faudra se montrer précautionneuse, histoire de ne pas se retrouver au détour d'un canal au milieu d'une troupe de Puritains affolés...

Au message de Jade – qui n'est pas sans soulager la lanyshta, pas très à l'aise à l'idée de retomber face à face avec Bourglot - , Or répond :

Citation :

 
Un coup direct aurait sans doute pu la jeter au sol. Mais toute la puissance de son adversaire ne servait à rien dans ses conditions. Contre les Valentins, elle avait du subir la multiplicité des coups secondaires, mais là, face à Bourglot, elle faisait moins attention à lui qu'à Malthogan, plus loin. Il devait avoir vidé son chargeur, et soit il se trainait pour s'éloigner, soit il peinait à recharger, à moins qu'il ne peine tout simplement à lutter contre l'inconscience, mais en tout cas, de coup d'oeil rapide en coup d'oeil rapide, il semblait incapable de lui retirer dedans dans l'immédiat.
Un nouveau coup, qu'elle aurait pu esquiver les yeux fermés. Dans les conduits étroits, avec la masse de Bourglot, chaque attaque produisait un déplacement d'air tel que sa tunique aurait pu l'aider à le localiser sans peine.

Une projection sur le visage.

Ah oui, mince. A cette distance, elle pouvait bien esquiver chacun des coups, les effusions de sang étaient inévitables. Et Bourglot était à ce point tétu et massif qu'il n'avait pas eu la décence de tomber au premier coup. Du coup, il saignait comme un goret à l'abattoir, et un mouvement trop brusque, comme le pivotement vif qu'il venait d'accomplir alors qu'elle lui était repassé dans le dos, était susceptible de projeter un peu de liquide vital.

Bah, tant pis, de toutes façons, après s'être aventurée dans les égouts, elle se doutait bien qu'il allait falloir repasser par le nettoyage, alors un peu de sang en plus ne faisait que devoir modifier l'histoire.
Elle garderait sans doute l'élimination de Bourglot par ses propres mains en tant qu'élément de véracité. Elle ne pourrait se permettre trop d'éloignement avec la vérité.

Un dernier tir sur un Bourglot épuisé, et il s'effondre.
NOTE : Confirmer la mort.
Un coup d'oeil vers Malthogan, confirmer sa présence. Un rapide message aux autres afin de leur signaler les derniers rebondissements, ne pas perdre de vue l'objectif principal.

Pensée :

Malthogan et la torche. Localisation. Éteindre la première au passage, et la seconde à l'arrivée. Mais avant, question de style -un bien maigre tribu versé à Onyx pour le prêt qu'il vient de lui consentir sur cette expédition- lui chanter la dernière partie de la chanson.

 
Bourglot se convulse aux pieds de Jade. Sa face est une bouillie sanguinolente mais il respire encore.

« P... pourquoi vous nous faites ça... ? »

Il est fichu. Il mourra d'un moment à l'autre. Son sang éclabousse les pieds de Jade mais il ne panique pas. Il attend son tour.

Des bruits de course continuent de se faire entendre. L'élimination du commandant a été rapide, mais les autres équipes sont déjà sur elle et l'escarmouche a attiré une partie des renforts à l'Ouest d'ici. Pourtant lorsque les premiers d'entre eux s'approchent, quelque chose les arrête. La voix de Malthogan, sa voix basse, son murmure nerveux et épuisé. Avec l'arrêt des coups de feu on entend que lui.

« Qui es-tu ? Dépêches-toi de me sortir de là. Je vais y passer si on ne bouge pas. Traînes-moi hors d'ici, vite ! »

Quelqu'un avance tranquillement vers Malthogan. Celui-ci s'est traîné dans un coin, hors de portée de vue de la Lanyshta. Soudain sa voix monte d'un cran.

« Je te parles crétin ! Hey, bouges-moi de là ! … Mais bordel, bouges ton CUL ! »

Un coup de pied lui écrase la tête contre le sol et la pointe d'une lance vient se glisser contre son cou. Des puritains arrivent en courant. Ils ont entendus les ordres de Malthogan et ont réallumés leurs torches. Dressé au-dessus de Malthogan ils voient le jeune homme crasseux et sa vieille arme totalement encroûtée de sang séché. Une balafre encore fraîche raye la joue de son visage crispé, et un vulgaire bandage imbibé de sang couvre son épaule gauche. Une épaule raide.
Un fusil est pointé sur lui et les gourdins sont prêts à frapper. Les puritains l'encerclent, mais ils hésitent à agir. Leur chef est pris en otage. Le coup de pied l'a sonné et il marmonne des ordres incompréhensibles. Le jeune homme ne bouge pas. Il regarde simplement dans la direction des derniers coups de feu, dans la direction de Jade.

Pensée :

Malthogan se réveille dans un sursaut.

« Jade ! Ils sont avec Jade ! Tuez-l... ! »

La pointe de la lance se presse contre sa gorge et sa voix s'étrangle. Malthogan est blême, ses yeux commencent à tourner et son pistolet gît, hors de portée. Le sang continue de couler de son moignon à peine bandé.

Pensée :

 
Faire glisser du bout du pied la torche lancée par Malthogan jusqu'à la rivière de merde afin de regagner les ombres. De toutes façons, il y a de nouveau de la lumière plus loin.

Et des connards comme ça, aussi.

Cela, encore, n'était pas prévu. Et c'est un problème. Sans lui, ils auraient chargé.
Qu'il tue Malthogan, et ils auraient chargé. Sans que ce soit un mal, le tout étant qu'on ne retrouve pas trace d'un coup fatal provenant d'une de ses armes. Que ce soit celles d'un "monstre", d'un habitant des Dessous ou d'un Puritain importe peu.
Qu'il menace le Grand Vigilant, et on arrive à une impasse. Impasse pouvant mener à une concentration des forces ainsi qu'à un prolongement de la durée de discussion permise à Malthogan. Statu quo problématique.

Aider les inconnus, quitte à prendre des risques, c'est une chose.
Aider des inconnus qui viennent foutre le merdier en augmentant les risques personnels, s'en est une autre.

Jade, à nouveau dans une pénombre suffisante pour que son sortilège la rende indétectable, profite de la proximité d'avec Bourglot pour l'achever d'un coup de lame dans la gorge. Pas question d'avoir un agonisant à côté quand elle vise.

La pensée suivante est dirigée vers le jeune Lanyshsta, froide, sans émotion.

Pensée :

Ce que pouvait faire un Lanyshsta ? Pas grand chose de plus qu'un krolanne. Ce n'était pas tant une question de pouvoirs que de détermination. Mieux valait que le Lanyshsta se décide pour un des deux choix, cela lui ferait une cible de moins.
Dans le cas contraire, en temps que variable la plus imprévisible, il serait le premier à y passer, fusse temporairement.

Pensée :

 
Pas très loin du chaos engendré par Jade, Oromonde profite du démembrement progressif des Puritains pour se faufiler entre les mailles du filet.
Elle finit bientôt par apercevoir, au loin, un groupe. Deux hommes, une femme, le visage zébré par les flammèches de leur torche qui a trahi de loin leur présence. Ils sont éloignés et ne semblent pas prendre sa direction. Ils ont l'air effrayés, agités, mais pas abattus pour autant. L'un d'entre eux serre nerveusement un fusil entre ses doigts. Le trio se dirige probablement vers Jade.

Oromonde se coule dans les ombres. Oh, certes, ça fait très cliché, comme phrase, mais c'est presqu'exactement ce qu'il se passe. Il faut dire qu'il n'est pas très difficile pour cette fille toute sèche et roide, habillée de nuit, de faire la planche immobile dans un coin pour ne pas se faire remarquer.

Les diversions provoquées par les deux autres lanyshtas fonctionnent à merveille. C'est sans soucis qu'Oromonde parvient à contourner et dépasser quelques équipes de Puritains ; un peu de bon sens, de retenue et une pincée de magie suffisent pour le moment à les éviter, d'autant plus que ces derniers sont mobilisés sur les cris et échos qu'ils entendent et qui les déconcentrent.

Au point, d'ailleurs, qu'elle n'est pas loin de rejoindre la position du Doc. Elle le reconnaît aux nouveaux bruits de combats féroces et aux pas de course adoptés par ceux qu'elle voit galoper au loin. Elle informe le lanyshta-médecin de sa position, et du nombre de troupes qu'elle a croisé. Faut-il lui proposer son aide ? Prendre un groupe à revers ? Helhar'sen lui signifie que non.

Oromonde fait la moue. Néanmoins, il a sans doute raison. Contrairement à ses « sauveteurs », elle n'est pas arrivée dans ces égouts préparée ou équipée pour un assaut continu. Sortir, donc. Elle observe le sens du courant. Est-elle encore loin de la fameuse sortie indiquée par Dassen ?

 
Il laisse s'écouler une seconde. Ses yeux tremblent de colère et il doit être terrifié. Les puritains le cernent, la Lanyshta est prête à l'abattre. A t-il eut le temps de réfléchir ? Il raffermit sa prise sur sa lance et d'un coup sec il tranche la gorge de Malthogan. Une détonation suit immédiatement son geste. La force de l'impact le fait chuter. Tous se ruent sur lui. Il se redresse et détale à toute vitesse dans l'obscurité. Des gouttes de sang tombent à chacun de ses pas, les puritains le suivront sans difficulté. Il passe à quelques pas de Jade et s'enfuit dans un couloir parallèle à celui dans lequel gît Monsieur Bourglot.
Quant à Jade, aidée par la magie, personne ne la voit. Elle n'a plus qu'à aligner le troupeau qui défile devant elle, ou les laisser s'éloigner en poursuivant leur nouvelle proie.


Oromonde arrive dans l'un des grands canaux des égouts, là où se bat actuellement Helhar'sen. Elle perçoit distinctement les coups de feu en contrebas, l'agitation provoquée par le combat du Lanyshta et la dizaine d'adversaires encore autour de lui, tous pressés contre l'une des rives. Entre sa propre position et le lieu du combat, un second groupe de puritain est pratiquement arrivé sur Helhar'sen. Il est difficile d'estimer leur nombre, mais éclairés par leurs propres torches, seul six puritains sont parfaitement visibles. La seconde rive, côté Ouest, semble donc libre, mais l'eau se déverse des quelques canaux qui y sont reliés pour rejoindre l'artère principale. À l'Est au contraire, au moins deux canaux semblent récupérer l'eau des égouts pour continuer leur chemin en s'éloignant de la zone du combat. Suivre le courant revient donc à les suivre, ou à longer indéfiniment le grand canal. Le seul problème avec ces solutions est que actuellement dans tous les cas, Helhar'sen et les puritains sont en plein sur le chemin.

 


Le premier coup de feu ne part pas tout de suite. Du moins pas de la part de Jade. Ce n'est pas une hésitation, juste une optimisation. Maintenant que leur leader est mort, il faut faire attention à leur moral, susceptible de céder.
En théorie, lorsqu'une troupe se rue dans votre direction, on commence par éliminer le plus proche pour briser l'élan.
Jade, elle, se décale, ouvrant légèrement son angle, afin d'avoir une vue des derniers. Couper la retraite. Et après, le premier, pour briser l'élan. Le Lanyshsta est passé, et est instable : éviter qu'il ne revienne derrière elle sur un coup de folie.

Mais en attendant, cela s'apparente à un massacre, tir sur l'arrière du groupe, tir sur l'avant. Une balle, un krolanne qui s'écroule. Le chargeur complet y passe.
Le groupe complet y passe.
Comme à la parade.

Tandis qu'elle souffle une vie après l'autre, Jade finit enfin sa chanson, pour un public télépathique.

Pensée :

Cassette. Vérification des morts. Maquillage du massacre. A voir si le dernier groupe de l'arrière-garde rappliquerait aussi ou s'il prendrait sa chance de survivre. Puis voir si le Doc avait besoin de soutien, aussi. Oh, et le gamin, tant qu'à faire... Maintenant qu'elle avait senti son contact, elle pouvait au moins le faire servir à quelque chose.

Pensée :

 
Les puritains comme leurs volontaires, sont morts. Les nombreux coups de feu ont forcément attirés l'attention, mais pour l'instant, cette partie des égouts a été purgée de toute menace pour les Lanyshtas.

Un dernier groupe de renforts traîne quelque part dans les Dessous, se dirigeant normalement vers la boutique de Truandeur. Mais il faudra un certain temps avant qu'ils ne retrouvent les corps de leurs confrères. En attendant, Jade est libre de s'enfuir.

Dassen Dorn lui, continue de détaler. Ses poursuivants ont été éliminés par Jade mais il répond à peine à sa proposition.

Pensée :

Aucune raison de vous aider.

Je connais la sortie.

Il laisse sur son chemin de nombreuses traces de sang.

 
Bon, au moins, les choses étaient claires : si le jeune Lanyshsta ne rentrait pas de plain-pied dans la catégorie "Lanyshsta nocif, à éliminer", il venait de quitter celle de "Lanyshsta inconnu, potentiel à protéger" pour accéder à celle de "Lanyshsta inutile", autrement dit, son existence avait à peu près autant de valeur que celle d'un krolanne.

Jade ne s'enfuit pas, pas plus qu'elle ne traque Dassen. Elle a des choses à faire, ici.

Première étape : déplacer les torches. Là où elles sont tombées, elle livrent un éclairage trop cru sur la scène, et elle ne pourra pas s'en occuper correctement. Alors que disposées de part et d'autre, elles seront tels des fanaux attirant les personnes, tout en lui dispensant assez de lumière pour voir ce qu'elle fait, sans pour autant l'empêcher de se fondre dans les ombres.
C'est alors qu'elle repart vers le lieu du carnage qu'un coup de feu retentit.
Celui-là, elle ne l'a pas vu arriver, encore trop dans la lumière pour passer inaperçue.
Heureusement, la cape ample et le reste de sortilège brouille ses contours, le coup sensé la perforer de part en part ne faisant que lui labourer le flanc.
Jade s'écroule, moins par douleur que pour se mettre à l'abri derrière un cadavre. Voilà qui ne va pas arranger sa tenue.
Les pas : on accoure vers elle, un autre groupe, sans torche. Le dernier plus lent, car tentant de se ménager une ouverture.
Elle est plus rapide. Le tireur tombe, suivit des deux autres. Encore des coups de feu, cela risque encore d'attirer encore du monde...
Bon, niveau cartouches, elle est encore large, mais pour les têtes plates, celles qu'elle a attribué aux "vilains des Dessous", elle n'en garde qu'une douzaine. Ensuite, il faudra soit se battre en tant que Jade, soit ne pas tirer.

Une fois sa scène placée, elle peut entreprendre de l'adapter à ses besoins. Parmi tout les cadavres, elle choisit une arme classique, sans prétention, une de ces armes passe-partout qui ont l'avantage de faire des blessures passe-partout.
Première étape, et tant pis pour le terrain glissant, égorger tout le monde, correctement, à l'exception de Bourglot et Malthogan, dont la mort est juste vérifiée.
Elle n'a pas besoin d'un survivant venant raconter ce qui s'est passé...
Elle travaille sans hâte, sans bruit, s'interrompant régulièrement pour écouter si d'autres s'approchent. Les suivants, elle les évitera par magie, ne faisant rien s'ils s'enfuient, attendant qu'ils s'approchent sinon pour les exécuter au contact.
Bourglot, par contre, à droit à un traitement de faveur. Il est effectivement impressionnant, et les tirs l'ont eu à l'usure. Mais entre sa solidité réelle et sa puissance supposée, difficile de dire s'il en serait mort. Vu le sang qui doit l'imprégner, elle ne pourra pas annoncer qu'elle a juste évité tout combat. Arriver sur le lieu d'un massacre. Un Bourglot mortellement blessé, mais à moitié fou qui l'attaque. Une défense obligée, qui l'achève. Elle qui glisse, lui qui s'écroule à moitié sur elle. Plein de sang. Oui, ce n'est peut-être pas la meilleure histoire, mais ça se tient. Perforation des poumons via aisselles, les mêmes coups qu'à l'entrainement public. Puis le faire glisser dans le canal central. Elle assumera sa mort, mais autant rendre le cadavre difficile à récupérer.

Une fois tous morts, le saccage ne s'arrête pas là : elle assumera la mort de Bourglot. Pas les autres. C'est pourquoi les cadavres des Valentins, les premiers à être tombés, voient chacune de leur blessure confirmée par le viol de leur dépouille par une lame courte, épaisse, déchirant la chair plus que la tranchant, éradiquant toute trace d'un coup subtil. Elle se remémore chaque étape du combat, entrecoupées de pauses, afin de n'en oublier aucune. Et puisqu'il pourrait sembler étrange qu'ils aient subi tant de coups précis, elle donne quelques autres coups post-mortem, massacrant littéralement les cadavres. Une autopsie complète pourrait sans doute montrer que ces coups ont été donnés à des cadavres, mais rien n'empêche les Dessous de se venger...

Les autres cadavres ont aussi droit, quoique dans de bien moindre proportions, à du cadavre estropié. Elle emprunte leurs armes afin que certains aient visiblement servies, avant de les leur replacer en main, ou à proximité, en profitant pour que les tirs ne soient pas la seule source de blessure fatale visible.

Cela lui prend un certain temps, temps que Helhar'sen met à profit. Comme elle lui a signalé, En attendant, si vous êtes capable d'achever l'objectif primaire, je m'attelle aux objectifs secondaires., et en l'absence de cri d'alarme mental, elle peut estimer que chaque seconde rapproche Oromonde de sa liberté.

Une dernière pause, après avoir glissé quelques cadavres, laissant de sanglantes trainées sur le sol. Rien à l'horizon sonore. Elle s'empare de la cassette de Malthogan après y avoir jeté un oeil -après tout, à la base, c'est pour récupérer ceci que Oromonde était descendue- et s'éloigne dans le noir, laissant derrière elle ce qui semble être le triste résultat d'une embuscade mortelle, le groupe de Malthogan ayant succombé à l'assaut massif de troupes armées de fusils et d'armes diverses.
Retour vers la boutique du Truandeur, et le dernier groupe des puritains de l'arrière-garde. Si elle peut limiter le nombre de personnes ayant entendu parler des Furies, tant mieux.

Ensuite, il sera toujours temps de laisser les sortilèges s'évanouir et de tenter, pauvre petite malheureuse survivante et choquée, de rejoindre un des groupes de Puritains pour sortir officiellement de ce massacre...

 


Dans les boyaux souterrains du Kil'sin, deux voix s'élèvent dans le dialecte local.
Impossible de définir précisément d'où elles viennent. Seule certitude, elles sont encore relativement lointaines.

- Putain quel bordel...
- Tu l'as dit, une vraie boucherie.
- Ce coup ci, il va falloir tirer la chasse.
- Ouai... Il parait que les boss se sont mit d'accord là dessus.
- Pour une fois....

L'un d'eux renifle bruyamment.
Ils ne sont pas inquiétés par les présence des Puritains. A dire vrai, il y a peu de choses qui pourraient angoisser ces deux gaillards au sein des égouts. Dans le milieu, ils font office de Nettoyeurs. Typiquement le genre de personne que l'on envoie pour s'assurer qu'il ne reste aucune traces après leur passage. Physiquement, ils ne sont pas bien impressionnants. Tout de noir vêtu, ils se fondent avec facilité dans la pénombre des égouts. A la ceinture, un pistolet chacun, plusieurs fumigènes et des fioles au contenu indéterminé. Le tout est accompagné d'une impressionnante panoplie de lames.

- Les autres caches ont été verrouillées?
- Apparemment ouai. Il ne reste plus que celle-ci.

Un nouveau bruit métallique ne tarde pas à suivre.
Puis vint le bruit d'un lourd mécanisme.

- Tout est bon de mon côté.
- Ok. On retourne voir le patron. Il faut que tout sois propre avant l'aube. Enfin, façon de parler.

Les deux hommes s'éloignent du lieu du massacre.
Le compte à rebours à commencé.

 
Il est des choses qui se font dans la douleur, d'autres, avec une facilité routinière.
Et cela dépend souvent du point de vue.

Ainsi en fut-il pour la sortie de Jade des égouts.

Un décompte. Tout était affaire de décompte précis.
Malthogan. Les trois Valentins. La triplette les ayant accompagné. Bourglot. Puis deux autres triplets. En manquait trois sur le groupe de l'arrière-garde, restés en arrière.
Un groupe furtif s'approchant sans torche, ayant visiblement eut quelques ennuis avant qu'ils ne parviennent à tomber sur Jade. Présence proche d'un groupe plus important.

Elle avait rapidement retrouvé les trois manquants du groupe de l'arrière-garde, un groupe ayant rallumé sa torche et adoptant l'allure incertaine de ceux qui doivent se dépécher d'aller vers les coups de feu, sans pour autant être pressés d'aller au combat, surtout pour tomber sur un Malthogan leur ayant demandé d'éteindre leur torche, et ne l'ayant pas entendu crier de les rallumer.
Il aurait sans doute été plus simple de les éliminer en tirant, ou encore de s'en occuper directement à l'aide de la lame courte qu'elle avait conservé, mais elle n'était pas assez à l'aise avec ces armes pour se permettre une telle fantaisie.
Pas de bruit. Le risque qu'ils aient rencontré un autre groupe était très faible, ils se seraient sans doute amalgammé sinon. Ou elle aurait vu une autre lumière.
Elle eut juste à se mettre dans un coin, attendre qu'ils passent, et attaquer, en silence, perçant les reins du deuxième alors qu'il n'avait pas encore compris que le troisième était mort. Celui à la torche pour finir, afin d'éviter qu'en mourrant le premier il ne lâche la seule source de lumière et provoque une course paniquée d'un des autres. Avec de la chance, l'un aurait pu lui échapper. Alors que là, elle attendit qu'il se retourne au bruit, ouvre la bouche sur un Qu... interrogatif, et se fasse perforer palais et lobe temporal d'un unique coup oblique ascendant.
Extinction des feux, maquillage. Il fallait donner un peu plus de vie à cette scène de mort.
Aussi, après avoir comme auparavant confirmé les blessures des deux premiers et les avoir égorgé, elle éventra à demi le porteur de torche, et le tourna sur le ventre, avant de le trainer sur quelques mètres. Doigts frottés au sol afin d'en élimer le bout et casser quelques ongles, et seulement alors, l'égorger lui aussi. Un malheureux s'étant trainé avant de se faire rattraper.

Parfait. L'histoire des Furies venait de mourir avec le dernier de l'arrière-garde. Vingtième mort de la soirée, pour un sauvetage.

Oromonde valait-elle vingt victimes -sans compter celles du Doc, vu les bruits, il n'avait pas du chomer non plus-, alors qu'elle était seule et n'avait pas prouvé son utilité de façon particulièrement marquante ?
Pas mal diraient que c'était un massacre injustifié.
D'un autre point de vue, Oromonde était une Lanyshsta parmi un nombre qui se comptait, au mieux, en centaines.
Les Puritains étaient des krolannes parmi plusieurs millions. Dans ces conditions, quelques centaines, ou même milliers de victimes pour éviter qu'un Lanyshsta ne perde une partie de son utilité était un calcul justifiable.
Sans compter que les Puritains étaient gênants, et que, pour des raisons purement politiques de gestion des Comités de Vigilance, elle aurait du tôt ou tard s'en occuper.
Certainement pas comme cela - heureusement qu'il y avait les Dessous pour éponger l'ensemble, car même si les enquêtes pour meurtre étaient loin d'être la norme, un cadavre posait plus de questions que pas mal de vivants- et pas aussi vite, ni de façon aussi tranchée -avec la mort de Bourglot, il fallait faire une croix sur la récupération de l'ensemble des Puritains en un entité unique, au mieux obtiendrait-elle un dispatchage des divers éléments- mais cela avait été l'occasion de faire d'une pierre deux coups.

Un message sur les Entrelacs permis de mettre en place l'ultime phase, un affrontement qui serait sans doute plus intéressant que ceux dans les égouts. Car trois forces allaient s'affronter :
- Les Dessous, qui allaient s'arranger pour qu'un tel empiétement ne se reproduise plus.
- Les Puritains, qui allaient justifier leurs actes.
- Les Lanyshstas, ou du moins Jade, qui allait essayer d'en tirer parti. Car s'il était impensable de pouvoir s'opposer à la force de persuasion de multiples professionnels, il fallait éviter que les Comités de Vigilance n'en sortent amoindris, et bien différencier la Vigilance des Puritains. A priori assez facile à vérifier, elle n'aurait rien à inventer sur le sujet -ou si peu- mais mieux valait ne pas l'oublier. S'opposer aux Puritains serait plus problématique. Cela avait tout de l'opération de communication rondement menée, et Malthogan devait avoir prévu les répercussions. Pas sa propre mort, bien sûr, mais il avait du semer des "preuves" avant cela, et même avec la disparition de leurs chefs, mieux valait éviter de laisser trop d'ampleur à ces accusations. Une chasse au Lanyshsta n'était pas envisageable, d'un autre côté, elle ne pourrait pas non plus les défendre trop ouvertement. D'où une accusation des Dessous, laquelle ne devrait pas être trop virulente afin d'éviter de se les mettre à dos. Plutôt prévoir une "réplique prévisible et méritée", puis ce serait du donnant-donnant : tu ne m'emmerdes pas, je ne t'emmerde pas.

Enfin elle verrait bien le moment venu.

Le retour vers la surface fut rapide, efficace, sanglant, quelques Puritains encore trop excités et paniqués pour qu'elle puisse espérer les utiliser.
Tant pis pour eux, en sortant de la catégorie "témoins manipulables", ils passaient dans celle des "témoins gênants", et sans certitude que le Doc n'ait pas utilisé ses pouvoirs, mieux valait éviter qu'il puisse être reconnu, lui aussi.

En fait, même s'il n'y avait plus d'impératif absolu à ces morts, le simple nombre jouaient en sa faveur.
Plus de Puritains morts, c'était moins de personnes pour répandre les rumeurs du "repère de Lanyshstas".
Plus de Puritains morts, c'était un message d'autant plus clair de la part des Dessous, "ne venez pas chez nous".
Plus de Puritains morts, c'était aussi un message plus clair pour les Dessous, "non, vous ne contrôlez pas tout ce qui se passe chez vous", même s'il y avait autant de positif que de négatif dans ce message.
Plus de Puritains morts, c'était, paradoxalement, moins de risque de voir accusés les Lanyshstas. Pas tant à cause du maquillage soigneux que du simple constat : qui serait capable d'un tel massacre, si ce n'est une troupe plus nombreuse ?

La sortie était là.
Un bon nettoyage allait être nécessaire. Pas mal de sang séché, même si elle avait fait relativement attention, ses bottes et ses avant-bras en étaient couverts. Vider les derniers chargeurs de têtes plates, pour les mettre avec les autres, préalablement vidés, dans sa petite sacoche, comme autant de "preuves" récupérées. En souiller quelques uns de sang, comme ceux qu'on aurait ramassé. Réenclencher un chargeur de têtes fines, ses munitions officielles de la soirée, avoir les chargeurs pleins en évidence à sa ceinture.
Vérifier la température du canon.
Voilà.
La pauvre victime s'extirpant de l'enfer des égouts, choquée, marquée, couverte du sang d'autrui, ayant assisté à la folie des hommes et à ses conséquences. Écarquiller légèrement les yeux, entrouvrir la bouche, tenir la cassette à deux mains.
Avoir la démarche un peu raide, aussi.

Elle doutait de croiser grand monde à cette heure-ci, mais quitte à tomber de façon impromptue sur quelques témoins, autant qu'ils puissent confirmer sa version plutôt que l'infirmer, c'est qu'elle aurait un Répéteur à rencontrer.

Mais pour l'instant, la sortie était là.

 


D'ici une heure tout au plus, le soleil posera ses premiers rayons sur le Kil.
La grande majorité des Puritains ont déserté les souterrains putrides du Kil'sin. Seuls restent les corps inanimés, sans vie ou sévèrement blessés, jonchant la banquette ou flottant dans a cuvette.
L'eau crasseuse est sanglante.

C'est alors qu'un lourd son métallique résonne dans les égouts. Un mécanisme s'active.
L'eau s'agite.
Au loin, un bruit sourd gagne en intensité.
Le niveau de l'eau augmente de secondes en secondes.
Parmi les survivants krolannes, certains relèvent péniblement la tête. Ils murmurent quelques mots. Le râle ultime implorant la pitié des eaux. Toutefois, leur sort est d'ors et déjà scellé.

Un instant plus tard, une puissante vague de près d'un mètre cinquante de haut balaie tout sur son passage. L'eau est boueuse, chargée de débris parfois tranchants. Aidé par la pente, les corps sont emportés sans la moindre difficulté en direction des Rigoles et de l'Extérieur.

En moins de cinq minutes, le niveau de l'eau est redescendu.
A présent, la seule preuve encore visible des événements ayant eut lieu cette nuit là sont les traces de l'eau sur les murs courbes des boyaux.



La réaction des Dessous face à l'opinion public ne s'est pas faite attendre.
Dés l'aube, les différents comités Répéteurs ont été mit au courant de l'affaire.
Chacun y va de sa version.

Ainsi, on peut entendre ici et là qu'un Comité de Vigilance aurait mené une expédition punitive injustifiée à l'encontre d'honnêtes comitaires travaillant de nuit à l'entretien des égouts.
Chez d'autres, il est dit qu'un groupuscule se serait aventuré dans les souterrains du Kil et se serait retrouvé face à de mystérieux individus lourdement équipés comme en témoignent les corps calcinés et criblés de balles de ces têtes-brûlées.
Enfin, parmi cet amas de rumeurs et d'histoires, l'une d'elle décrit le glorieux sacrifice des Puritains face à la menace lanyshta. Peu sont ceux qui acceptent toutefois d'écouter ce récit qui pourtant s'approche peut-être le plus de la vérité...