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Les filles veulent juste s'amuser
Où on fait le mur.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 14 Julantir 815 à 23h19
 
Dans les contes de fées, le prince charmant arrive toujours à arracher la princesse des griffes de ses ravisseurs. Le plus souvent, il escalade une tour pour la récupérer, ce qui est apparemment l’apogée du romantisme.

Oromonde réfléchit à tout ça en avisant pour une dernière fois les plans de l’hôtel du Verbe d’Or qu’elle a réussi à se procurer en usant de ses toutes nouvelles capacités de lanyshta fouineuse Prédicatrice-artisane-élève majordame. C’est fou ce que quelqu’un qui sait bien éplucher les patates et collectionne les titres à rallonge peut faire dans des cas d’urgence.
Bon. Thaïs n’est pas exactement une princesse de rêve. On a déjà vu mieux. Pour commencer, les princesses ne sont pas des androgynes mal dans leurs peaux. Elles ne maîtrisent pas tout le jargon d’insulte dont dispose un habitant normal des Fissures. Elles n’éviscèrent pas non plus ceux qui les ont regardés de travers.

Ceci dit, Oromonde n’est pas non plus un prince charmant idéal, pour des tas de raison plus ou moins évidentes. Mais elle a un sens développé de l’honneur et de l’amitié, ce qui est suffisant.
Le but de la mission : secourir Thaïs des griffes de son terrible chaperon, aka Harvain, aka « Si-je-vous-vois-encore-vous-curer-le-nez-mademoiselle-Oromonde-vous-serez-de-corvée-de-latrine-pendant-les-six-prochains-jours. » Certes, les entraînements répétés du majordome avaient réussi à transformer les trois gamines lanyshtas du Dé en créatures potentiellement dangereuses voire même dans des cas extrêmes, compétentes. Mais Oromonde ne va pas se coucher sans se rappeler encore des heures passées à courir bêtement à travers des fossés piégés de pieux et de pics avec une cuillère surmontée d’un œuf dans la bouche pour « affûter-vos-réflexes-et-votre-capacité-à-manier-le-plateau-mademoiselle-attention-vous-avez-renversé-un-oeuf. »

C’est donc avec la plus grande compassion que, dès qu’elle a appris l’arrivée de sa compatriote Thaïs ici, elle a entrepris la mission suicide. Pas question de laisser la pauvre d’Ascara subir ses leçons d’étiquette et de danse classique alors qu’on se trouve dans la capitale de la débauche, des bars ouverts jusqu’à pas d’heure, des gens bizarres et des comités clandestins d’amusement nocturne à vocation musicale ! Oh ! Ne faut-il pas que jeunesse se fasse ?

Ce soir-là le thé d’Harvain arriverait avec un surplus de camomille à la vertu dormitive particulièrement forte, petite astuce apprise du maître même qui leur avait déjà fait le coup. Thaïs se rendrait à la salle de bain comme d’habitude. Sauf que, là, une Oromonde entrée par les passages de service en livrant une cargaison de patates l’attendrait sur le toit avec l’échelle des travaux de peinture et les deux donzelles s’évaporeraient dans la nuit sauvage du Kil’Sin. C’était le plan, en tout cas. Tout à fait improbable en théorie, mais Oromonde a appris qu'au Kil'Sin, rien n'est jamais assez improbable.

En bref, et en beaucoup plus simple : *les deux filles font le mur.*

Oromonde a d’ailleurs hâte que Thaïs s’empresse de la rejoindre, parce qu’elle se sent un peu ridicule dans sa position actuelle et que les « déguisements » qu’elle avait amené avec elle commençaient à lui peser lourd sur l’épaule. Par « déguisements », il faut comprendre que la jeune kildéenne estime avoir passé assez de temps à détailler les styles vestimentaires des kilsinites pour avoir choisi des tenues qui correspondent à son idée du kilsinite moyen.
Les capacités de jugement esthétique d’Oromonde étant ce qu’elles sont, il est probable que le résultat final de ces maigres courses soit au mieux…exubérant.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Merakih 15 Julantir 815 à 17h55
 
Le dragon vient de la laisser, après avoir tourné longuement autour de sa proie, semblant désapprouver fortement le traitement qu’elle a accordé à sa longue chevelure noire. Il a claqué la porte, semblant épuisé par un breuvage trafiqué, et la Princesse souffle un grand coup. Pendant un instant, elle a craint que la bête résiste à la fatigue et insiste pour la torturer une nouvelle fois, inlassablement, sur l’apprentissage des différents saluts dus à son espèce. En cas d’arrivée d’un Prince, comprenez : s’il n’est pas occis de suite et survit aux différents dragons de la famille –dont le gardien de ce jour n’est que le dernier venu au service du grand écailleux Maternel-, il faut l’accueillir comme il se doit…
Oui, un dragon est en principe très à cheval sur le protocole. D’abord on se présente, après on grille l’intrus.

Bref : le dragon est parti, traînant sa carcasse reptilienne hors de la vue de la gracile, douce et délicate Princesse qui s’en va, de quelques pas légers, à la fenêtre contempler la nuit. Elle s’accoude sur le rebord, contemple les perles qui constellent la nuit. Soupire, ses épaules nues caressées par le froid. S’apprête à chanter…

Un bruit sur le toit. Un hululement de… de… de… LE SIGNAL ! Le Prince devait imiter la délicate chouette rouge femelle mais ça tient plus de l’agonisant sanglier obèse mâle. La Princesse n’est pas encore prête ! Vite, vite !
Thaïs se rue vers sa coiffeuse, se regarde dans la glace… Ca ne va pas du tout !!! Elle est encore maquillée comme une charrette volée. Elle s’asperge le visage d’une eau glacée, jure et s’arrache sa « longue et belle crinière noire » qu’elle a mis tant de temps à brosser quelques minutes auparavant. Au feu la perruque ! Elle enlève prestement sa chemise de nuit à dentelles, ses souliers de coucher à pompons, ses collants de satin, ses gants de velours 'de sommeil', ses bijoux de nuit –oui, une vraie mondaine ne dort pas sans Perles, Maman y tient-, sa triple gaine (un ventre plat en toute circonstance), ses sous-vêtements rembourrés (on ne sait jamais trop quand le grand amour peut débarquer) et, moyennant une impressionnante couche de tissus au sol, la Princesse s’est transformée en… euh en… en krolanne ! En androgyne bizarre, encore un peu peinturluré du front et des pommettes, en pantalon et chemise de lin très fins, nu pied. Une boucle d’oreille d’un blanc nacré magnifique orne encore l’un de ses lobes.
Plus de temps à perdre !

Thaïs se précipite dans le couloir, gambade habillement autour des meubles, se prend les pieds et s’étale lourdement sur le tapis, se relève d’un bond félin, imite le rossignol gris des Failles –ce qui donne un croassement rauque peu convaincant- pour prévenir de son arrivée et file vers une échelle de service qui l’amène directement sur le toit.

Sa silhouette se découpe dans la nuit. Elle est libre, inspire longuement. Aperçoit Oromonde. Va imiter le Tritchopeur des Jardins suspendus bleu lorsqu’elle se souvient qu’elle est –aussi- télépathe. Interpelle sa compagne, son sauveur, son Prince. Lui fait de grands signes de la main, euphorique.
Glisse sur une tuile.
Dévale la pente.
Se rattrape à la gouttière in-extremis.
Remonte en rigolant, totalement blême et tremblante.

On y va ??

Elle attrape la main de son Prince, l'emporte dans une folle course. Les yeux de la Princesse brillent de joie, d'amour et d'un soupçon de gaillardise -cette délicate étincelle, aux fonds des yeux, propres... aux traînées lorsque les marins reviennent au port.

Un étage plus bas, sur le tapis du couloir, près de l’échelle du toit, une boucle d’oreille d’un blanc nacré magnifique, repose sur le tapis…



 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 16 Julantir 815 à 11h32
 
Oromonde manque avoir une crise cardiaque lorsqu’elle voit sa folle d’amie dévaler le toit à toute allure et finir raccrochée d’un doigt à la gouttière.

« -Fais attention bon sang !! »

Elle se précipite pour aider Thaïs à se relever, sourit de l’apparence sauvage de l’adolescente. Thaïs est enfin libérééééée, délivrééééée….enfin bon, vous connaissez la chanson.
La Prédicatrice (qui n’honore guère son rang à l’heure actuelle) saisit fermement la main de la lanyshta, consciente que dans son état d’euphorie, cette dernière est bel et bien capable de finir cent mètres plus bas à force de gambader et de sautiller partout. Elle guide cette dernière rapidement vers une lucarne arrondie laissée entrouverte, et les deux kildéennes atterrissent dans une petite chambre de bonne inoccupée pour l’instant. De là, Oromonde entraîne Thaïs jusqu’à l’ascenseur de service qu’elles prennent en restant accroupies sous les linges sales de la maisonnée. Puis elles atterrissent dans le sous-sol, près des laveries, et de là s’enfuient à nouveau à travers une sortie de service et finissent dans la rue. Il est temps de pouffer de satisfaction et de soulagement, après avoir entrepris une telle aventure simplement pour sortir d’un hôtel.
La nuit commence à tomber et elle s’annonce brillante.

« -Viens ! Il faut qu’on se déguise. Qu’on fasse « locales. » Comme ça, aucune chance qu’on nous repère ! »

Oromonde entraîne Thaïs dans un cul-de-sac attenant et fais coulisser le sac en bandoulière qu’elle porte, qu’elle ouvre prestement.

« -Et abracadabra…. »

Du sac émergent diverses tenues clinquantes et pailletées dans des tons pastels très vifs. Oromonde a l’air particulièrement fière d’elle.

« - Ressemblant n’est-ce pas ? J’ai vu des tas de filles porter ça dans les rues adjacentes à mon hôtel. »



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Vayang 17 Julantir 815 à 10h10
 
Thaïs se laisse guider par Oromonde. La tête lui tourne un peu, grisée par l’euphorie du moment et de ce sentiment de liberté intense. Libre dans un Quartier qu’elle ne connaît pas, un monde inconnu rempli de mille et un dangers. Ca la change de l’univers ouaté de Kil’dé où tout est réglé au centième de seconde avec Majordome en permanence…

La d’Ascara manque une ou deux autres fois de s’étaler mais sa compagne la tient fermement et l’empêche de chuter. La Noxamancienne semble particulièrement maladroite dans ces moments d’intense bonheur, parfois plus concentrée sur le ciel étoilé ou la nuque d’Oromonde que par ses pieds et les obstacles…

Lorsqu’Oromonde déballe les habits qu’elle a sélectionnés, les yeux de l’adolescente s’agrandissent. Elle murmure, admirative :


Mais c’est ma-gni-fi-que !

Thaïs plonge les mains dans la montagne de tissu et sort une sorte de chemise très courte en mailles très larges laissant probablement apparaître tout ce qu’il y a dessous. De grosses perles dorées en ornent la ceinture comme autant de clochettes stériles.


Ce doit être un atour de grande dame ! J'en ai aussi vu une habillée comme ça au bras d'un riche Monsieur cette après-midi. Ce devait être sa fille car il était très vieux et elle très jeune...

N’importe quelle autre femme aurait bien vu qu’il s’agit de fripes dignes des prostituées les plus vulgaires. Mais Thaïs est quelque peu déconnectée des notions de mode, et la vue de ces habits si… libres, par rapport aux corsets et couches de satins dont elle est parée d’habitude, lui donne des impressions d’infinies richesses.

Elle continue de fouiller quelques minutes avant de sortir du tas un petit haut vert pomme qui lui laissera inexorablement le nombril à l’air ainsi qu’un pantalon très rose qu’elle constate fendu largement sur les deux côtés –il en sera quitte pour une bonne partie de ses jambes, à l’air elles aussi. Elle termine en se nouant une écharpe jaune dans ses cheveux courts, turban improvisé qui lui donne l’impression de faire plus « locale » (là où, certes, elle n’a encore jamais vu personne en Kil’Sin portant un turban…). Le résultat est aussi bigarré que surprenant : la peau miel de l’adolescente fait d’autant plus ressortir les couleurs criardes et son physique androgyne n’arrange pas le tableau. Ses hanches étroites en partie découvertes et ses jambes finement fuselées lui donnent toutefois une féminité nouvelle –c’est peut-être la solution pour ne plus être confondu avec un garçon : se balader à moitié à poil.
A méditer.

Thaïs attend qu’Oromonde se change également. Si l’adolescente s’est déshabillée sans aucune gêne aucune pour se parer de ces « couleurs locales », elle ne manque pas de jeter un regard en biais à sa compagne au moment où celle-ci doit se débarrasser de ses vêtements actuels.

Une fois l’opération terminé, Thaïs regarde à droite, puis à gauche, et demande, triomphale :


On commence par quoi ? Le troquet le plus mal famé ? La rue la plus dangereuse ? Ou alors…


Dans un murmure surexcité :

… il paraît qu’il y a des catacombes… Avec des combats de krolanne et d’animaux…




 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 19 Julantir 815 à 15h13
 

Contre toute attente sensée, Oromonde hoche la tête avec satisfaction en découvrant l’accoutrement de Thaïs.

« - ça te va très bien », commente-t-elle avec sérieux. « - Tu vas faire fureur. »

Prions pour que ça ne finisse pas dans le feu, les larmes et le sang, songe Oromonde.
Elle-même a commencé à farfouiller dans les fripes à six sous qu’elle a récupéré plus tôt. Après quelques secondes de contemplation et d’intense réflexion, elle en fait émerger un pantalon en cuir noir criant et une sorte de haut, par manque d’autres termes, évoquant vaguement de la résille rouge frangée. Le tout est complété par d’impensables chaussures à la pointe en aiguille. Ainsi vêtue, la kildéenne fait bien un mètre quatre vingt de cuir, de casquette et de fausse moustache…ah non, pardon, mauvais script. Pas de moustache apparente. La casquette grossière est toutefois présente.
Une fois changée – évidemment en tournant le dos à Thaïs et dans un coin de la ruelle – elle dissimule le dit sac dans un pavé disjoint, contre un mur, pour leur pensable retour.

« - Des catacombes ? Où est-ce-que tu as entendu ça ? Tu as l’adresse ?
Et moi qui pensais simplement te traîner dans un de ces comités « souterrains » où on écoute de la musique très fort, boit beaucoup et consomme moults substances illicites…

Il paraît qu’on peut y trouver l’âme sœur. En cherchant bien. Au fond des toilettes, peut-être.
Qu’est-ce-que tu préfères ? »




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 20 Julantir 815 à 21h56
 
Thaïs rougit légèrement au compliment d'Oromonde. Il est peu commun que l'adolescente soit flattée sur son accoutrement et il est vrai que si l'ensemble est particulièrement vulgaire, il dispose d'une certaine harmonie.
Là où la d'Ascara n'a aucun talent pour assortir des habits coûteux, il semble qu'elle dispose du "don" de se vêtir comme une parfaite prostituée...

La jeune femme retourne le compliment à Oromonde, elle aussi très sincère -les yeux verts pétillants d'étranges lueurs :


Ils vont tous tomber pour toi ! On dirait une Kil'Sinite pure souche !

Thaïs se dit qu'il faudra peut-être défendre son amie d'assauts de mâles mal intentionnés. Elle en frissonne d'avance. D'excitation.
Elle prie même pour que ça se finisse dans le feu, le sang et les larmes...

La d'Ascara répond à son amie, en faisant une moue un peu déçue :


Je n'ai fait qu'entendre parler des catacombes. Dans les livres, et puis les rumeurs... Je n'ai aucune idée de comment on y va...

Une idée semble germer et le visage s'éclaire de nouveau.


Mais des locaux pourront sans doute nous y amener. Commençons par un Comité "Souterrain", je suis sûre que nous saurons y trouver un guide de confiance si nous souhaitons explorer plus en avant !

Thaïs est parfaitement sérieuse en évoquant l'idée. Puis elle repense à un détail, sans faire de lien et toute contente :

Tu as dit... des substances illicites ? Olalaaaa


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 21 Julantir 815 à 10h57
 
Oromonde n'est pas sans remarquer la réaction de Thaïs à son compliment, ce qui lui plaisir. Elle a l'habitude de voir son amie étriquée dans divers engins de torture imposés par sa famille aristocratique, et de ne la voir s'épanouir que lorsqu'elle a la permission d'utiliser ses déviances lanyshtas. Ce en quoi, d'ailleurs, les deux kildéennes ne sont pas si différentes ; Oromonde passe le plus clair de son temps à s'épuiser dans des travaux sans fins à accomplir des ordres plus ou moins abscons, et ne se sent réellement entière qu'en virée extérieure, dans sa vieille armure de cuir, en train de guetter qui sera sa prochaine cible. C'est probablement la raison pour laquelle elles sont si proches, bien que le Destin tend à séparer les familles de milieux trop disparates. Si sa foi dans le Un n'était pas si pure, Oromonde pourrait d'ailleurs s'interroger sur les raisons qui poussent le Un à créer de telles castes sociologiques, mais l'heure n'est pas à cela pour le moment.

Elle-même fait une petite parade circulaire pour amuser sa compagne, mimant l'atour kilsinite fantasmé à partir de ses diverses observations.

« - Ahahaha, merci ! Mais n'oublie pas que c'est toi, la future mariée, ici... »

Evidemment, quand Thaïs parle avec excitation des substances illicites, c'est le moment où le spectateur innocent peut se rendre compte d'à quel point les deux jeunes femmes ont de la chance d'être normalement surveillées par le majordome Harvain. Car c'est aussi totalement déconnectée de la réalité qu'Oromonde répond :

« - Oui, j'ai lu ça dans des livres d'alchimie. Il paraît qu'il y en a plusieurs : celles qu'on fume, qu'on respire, qu'on ingère...mais, contrairement aux potions qui sont des drogues améliorant tes capacités physiques ou mentales, celles-ci sont...ben...diminutives j'imagine. Faites pour se divertir. En particulier il est fait mention d'une poudre blanche que je n'ai jamais réussi à synthétiser avec mon matériel...et de cristaux bleutés. Ça a l'air g-é-n-i-a-l, non ? »

Suivant l'idée de Thaïs, Oromonde entreprend de les guider vers le fameux comité souterrain dont elle a entendu parler. Une fois dans la rue, le duo n'est pas sans s'attirer moult regards et commentaires.

« - Qu'est-ce qu'ils disent ? » demande Oromonde à son amie, perplexe.

Elle n'a curieusement pas trop de mal à se déplacer en talons aiguilles et petit à petit les atours du quartier changent distinctement On passe du loisible quartier de l'hôtel du Verbe d'Or à un endroit un peu plus surmené, déjà. Des gens sont montés sur des boîtes pour faire des discours sur une énorme agora, d'autres jouent de la musique, des enfants braillent...pour la kildéenne, c'est déjà un signe qu'on s'approche des lieux de débauche tant promis, alors que sans doute la scène paraîtrait tout à fait banale et familière pour un habitant du coin.

« - J'ai une adresse...ça s'appelle « Le club as à seins. » Il paraît que c'est dans les rues chaudes... mais je ne sais plus comment on fait pour y aller. Tu demandes ?»




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Matal 21 Julantir 815 à 16h37
 
Thaïs grimace un peu à l’évocation de son statut de femme mariée en devenir. Mais elle sourit de bon cœur par la suite, amusée et d’excellente humeur.

Elle tape dans ses mains comme une enfant, en sautillant d’un pied sur l’autre, à l’évocation des différentes drogues. Elle complète même :


J’ai lu dans un livre qu’une des drogues était un tout petit cachet à diluer dans un verre et à boire : ça provoque une euphorie totale et une désinhibition énorme. Et puis le lendemain tu ne te souviens d’absolument rien ! J’ai hâte, hâte, hâte !!!


En effet, l’attention constante d’Harvain semble trouver de plus en plus de justifications au fur et à mesure que les jeunes femmes sont livrées à elles-mêmes et font voler en éclat, une à une, les règles les plus élémentaires de prudence et de retenue.

Thaïs emboîte le pas à Oromonde. Elle ne fait guère attention aux regards interloqués et aux murmures qui les accompagnent à la seconde où elles mettent le pied dans une rue plus passante. Lorsqu’Oromonde lui demande, Thaïs hoche les épaules et se contente de traduire, d’une manière totalement détachée –pas elle instant elle ne semble songer qu’on parle d’elles :


Il semble que deux filles se baladent à poil et qu’il vaudrait les faire coffrer.

Un soupir, comme pour dire qu’il n’y a plus de jeunesse et que les valeurs se perdent.

J’espère que nous ne croiserons pas ces délinquantes !

Peu à peu, les badauds changent et les réflexions se font de moins en moins choquées pour tourner de plus en plus grivoises aux passages des deux filles. Thaïs n’y prête pas plus d’attention que ça, alors que les sourires en coin et les regards lubriques se multiplient. Lorsqu’Oromonde émet l’idée de demander leur route, Thaïs n’hésite pas une seconde et s’approche d’un jeune et grand gaillard adossé à un mur qui les lorgnait jusque-là sans vergogne. Elle lui sourit en demandant poliment :

Bonjour mon brave, je cherche un endroit appelé « Le Club As A Sein », sauriez-vous me renseigner ?

Le mâle répond en gloussant et Thaïs se retourne vers Oromonde en traduisant quasi simultanément :

Il dit qu’il peut nous montrer un endroit beaucoup plus convivial qui s’occupera aussi bien de nos seins et de nos fes… EH !

Semblant soudainement s’apercevoir de la grossièreté de la réponse, Thaïs assène immédiatement une énorme claque au malotru.

PORC ! OSER DIRE CELA A UNE DAME !

Le tout suivi d’un coup de pied bien senti dans l’entrejambe du malheureux, qui se plie immédiatement en deux et commence à baver sur le pavé. Il est manifeste que la d’Ascara ne retient nullement la force de ses coups, qu’elle assène sans hésitation aucune –sous ses airs d’enfant fragile se cache bien une sauvageonne violente.

Sans chercher son reste, Thaïs tourne les talons et file vers un autre mâle –plus vieux-, un peu plus loin, qui semble interloqué par le traitement brutal infligé à son compère. Elle répète, avec un brin moins de politesse et un brin plus d’agressivité :


Bonjour mon brave, je cherche un endroit appelé « Le Club As A Sein », sauriez-vous me renseigner ?

Le krolanne explique de façon rapide et un peu hachée un chemin. Thaïs le remercie un peu vertement –appuyant le tout d’un regard suspicieux, tant d’empressement étant louche. Elle fait signe à Oromonde de la suivre et s’engouffre dans un labyrinthe de ruelles étroites et passablement sombres. Echauffée, les yeux de l’adolescente fusillent tout ce qui se trouve à portée et les quelques ripoux qui trainassent ici et là laissent passer les donzelles sans faire trop d’histoire.

Enfin, Oromonde et Thaïs arrivent devant une porte rouge sang surmontée du panneau du club (un carré d’as coincé dans une opulente poitrine). Un krolanne immense à la carrure imposante en garde l’accès. Il toise les deux femelles et s’écarte pesamment, laissant l’accès libre et invitant les deux jeunes colombes à pénétrer dans le lieu de débauche. Pas un mot n’est prononcé.
Thaïs lance un regard un peu hésitant à Oromonde…



 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Matal 21 Julantir 815 à 22h30
 
Deux heures venaient de passer en l'espace d'un clignement d'oeil. Apprendre l'étiquette à mademoiselle Thaïs est toujours aussi compliqué. Surtout quand il s'agit d'étiquette comparée, comprenez ici de la transcodification des bonnes manières et du protocole entre les différents quartiers. Un incontournable quand on travaille à la loge des sans-destins, un classique toutefois un peu désuet dans la haute société, montrant ainsi la maîtrise des bonnes manières en tout lieu, en toute circonstance et avec n'importe qui. C'est une discipline plutôt difficile, force est de le constater, il m'a fallut plusieurs années pour acquérir un socle de connaissance plutôt correct. J'estime mademoiselle Thaïs plus intelligente que moi, je lui donne quelques semaines. A un rythme semblable à celui d'un commando des bonnes manières.

Je regardais l'heure, il était 21h15, nous avions quinze minutes de retard sur notre tasse de thé ce qui n'était pas normal. Où avais-je la tête nom d'une béchamel moisie ?


Cela ira pour ce soir mademoiselle Thaïs, veuillez ranger vos manuels, je vais vous préparer votre thé du soir et ensuite, vous pourrez vous coucher. Demain, nous devons présenter nos respects à des amis de maître Pujado, je crois qu'il sera question d'une session de doctrine législative à propos de la territorialité du verbe kil'sinite. Un sujet résolument passionnant n'est-ce pas ?

Je m'éloigne de la console pour préparer le thé. Le directeur de l'établissement a spontanément installé une petite bouilloire à thé et tout le nécessaire pour servir correctement. J'apprécie particulièrement le modèle de tasse "Vertuo" utilisé par l'hôtel, un classique indémodable du siècle dernier. Cependant, si l'orthodoxie du thé prévoit un thé nocturne d'être entre dix et vingt degrés en dessous d'une température habituelle afin de ne pas déranger l'organisme avant le sommeil, je fait jurisprudence en préparant un thé glacé. L'eau filtrée refroidie à l'intérieur d'un bac à glaçons est fraîche comme il faut. Une petite tranche de citron pour relever le goût et ça me semble bien. Vu la température actuelle, je pense que mon initiative doit plaire à mademoiselle Thaïs.

Je reviens avec mon plateau et je sers ma jeune maîtresse.

Au moment où je m’apprêtais à me servir une petite tasse, on frappe à la porte. Ah le service d'étage ! Parfait, le linge qui doit être lavé. Pendant les quelques instants où je relâche mon attention, trop absorbé par mon occupation, je suis bien loin de me douter du stratagème narcoleptique. Je reviens puis emporte mon thé pendant que mademoiselle Thaïs va se changer.

Dans l'antichambre de la suite, je m'accorde quelques instants de repos en dégustant mon thé glacé. Lentement, mon esprit divague, mon corps se relâche, la fatigue accumulée de plusieurs années se présente avec la facture. Je me dis que j'ai quelques minutes devant moi, je peux souffler un peu.





 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 23 Julantir 815 à 00h04
 


Génial ! Totalement dément ! Des drogues qui te font dormir et oublier qui tu es au réveil ! Mais qui a inventé ça ? C'était super !

A la mention des jeunes filles délinquantes dénudées, Oromonde secoue tristement la tête pour appuyer les dires de son amie.

« - C'est honteux, d'en arriver là pour attirer l'attention. »


Or observe patiemment et sans manifester d'inquiétude Thaïs partir à la recherche d'informations, aidée dans sa quête par sa capacité hors norme à écraser les testicules de la moité des habitants du coin. Les jeunes filles reprennent leur quête aventureuse jusqu'à la taverne du cru.

Oromonde a l'air totalement indifférente à l'incongruité insalubre du local et pénètre de ce pas à l'intérieur du vieux rad. Une femme, blonde, âgée d'une quarantaine année et accrochée à une cigarette mourante, tient ce qui semble être un vestiaire miteux. Elle leur jette un regard bovin tandis que les deux jeunes filles font leur chemin.

Des beuglements et du bruit semblent provenir d'en-dessous les lattes du parquet mal ciré. Un type, arrivé curieusement tôt, est en train de vomir dans un coin.

« - Indécent », soupire la kildéenne en secouant la tête.

Le duo emprunte un escalier pour descendre à la cave. Là, tout de suite, l'ambiance se pose un peu plus. Il y a déjà du monde, c'est vrai, mais il n'y pas foule encore (il est encore trop tôt dans la nuit pour ça.) A l'intérieur, ça pue l'odeur de pieds fermentés, de sueur krolanne, de sexe, de merguez (pourquoi ? Aucune idée), de vomi rance et autres joyeusetés imaginables. Il y a quelques tables. Avec des barres. Et des grandes cages vers le fond tamisé du rade. Plusieurs comptoirs à boissons sont ouverts, tous gardés jalousement par des serveurs dont la masse musculaire est pour le moins conséquente et qui gardent des fusils sous leurs comptoirs. Ce qu'on pourrait qualifier de client se trouve être une masse disparate et hétéroclite de kilsinites et d'étrangers en tout genre venus s'encanailler un peu durement dans le coin. Globalement, c'est le plus souvent barbu, costaud, pas très habillé et tatoué, si vous me permettez l'abondance de clichés et de stéréotypes. Là-dessus flotte une fumée opiacée âcre, des groupes de jeunes gens affalés dans des coins, et une scène musicale où quelques musiciens locaux agencent leur matériel. Ça parle beaucoup, ça chantonne, ça jase et semble faire des blagues et chercher la bagarre. Tout ça, évidemment, dans une ambiance syfarienne très respectable.

« - C'est marrant ces cages, pourtant je n'ai pas vu de poulailler dans le coin », commente la lanyshta avec l'innocence de son âge.

Pour le moment, l'heure est principalement à la boisson et aux grivoiseries, si on juge le spectacle, mais il ne fait pas de doute que l'ambiance va être très animée d'ici une heure ou deux...

« - Viens, je te paie un verre. J'espère que la musique sera... chouette. » Oui, Oromonde fait partie de ces gens qui osent encore prononcer le mot « chouette. » « - ça te plaît ? »



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 23 Julantir 815 à 15h23
 
Thaïs suit son amie à l’intérieur sans broncher. Elle passe devant le pseudo vestiaire en se demandant ce qu’elle pourrait laisser –vu le peu de vêtements, il n’y a pas grand-chose de superflu à se délester. Elle emboîte le pas à Oromonde au sous-sol et ses yeux s’allument instantanément.
Sa bouche s’entrouvre.
Un sourire béat nait.

Thaïs est ravie, plus que ravie, et cela se voit. Ses yeux pétillent comme une enfant visitant la première fois un zoo. Ses pupilles vertes vont d’un soulot à un colosse balafré et sa petite bouche forme des « oh », des « ah » des plus expressifs. Celui-là ressemble à un meurtrier en série : « waaah ». On dirait que tout le Quartier est passé sur cette vieille prostituée décatie : « ooooooh ». Ce vieux loup de mer torse nu a trois tétons et un seul bras : « ça alooooors ».

Il faut dire que la d’Ascara a l’habitude du luxe et des ambiances guindées et c’est la première fois qu’elle met réellement les pieds dans un « lieu qui craint ». C’est beaucoup mieux qu’un magasin de jouets pour elle : elle s’émerveille de la décoration calamiteuse, se régale de la puanteur étouffante, se vautre dans tout ce sordide. Elle n’a qu’une envie, dictée par un instinct quasi irrépressible : attraper l’une des barres et danser, danser, danser.
Mais se retient.
Pour l’instant.

Thaïs se rend au bar sur la proposition de son amie. Elle hoche vigoureusement la tête quand Oromonde lui demande si ça lui plaît : ça va au-delà de toutes ses espérances. Surtout depuis qu’elle a vu ce type tricher aux cartes, dans un coin, et qu’elle pressent venir une baston en règle. Secrètement, elle espère même attraper des maladies. Genre un bon virus typique des pauvres...

Se tournant vers le barman patibulaire, la jeune fille s’apprête à commander, s’aperçoit qu’elle n’a aucune idée des alcools qu’ils peuvent servir –probablement pas les crus qu’Harvain lui sélectionne habituellement-, regarde Oromonde dubitativement et finit par réclamer :


Ce que vous avez de plus fort !

Deux chopes sales sont rapidement remplies d’un alcool crémeux et épais particulièrement chargé. Les regards se tournent alors qu’Oromonde règle –aimantés par l’argent, les mécréants n’ont pas encore repéré l’énorme bourse qui pend à la ceinture de Thaïs (qui a amené de quoi passer une bonne soirée… et de quoi racheter l’auberge entière, accessoirement, au-delà de toute notion de la différence entre acheter une bouteille d’alcool dans un tripot et ramener de quoi financer la rue entière). Thaïs trempe ses lèvres et tousse : il n’en faudra pas beaucoup pour atteindre l’ivresse…

Quelques notes disparates commencent à monter. Thaïs repère une table de libre –en plein milieu et avec une grosse barre au centre-, tire Oromonde par la manche. Les deux filles zigzaguent entre les chaises, prennent la place centrale et s’asseyent. A leur droite un groupe de molosses borgnes et couturés. A leur gauche une confrérie en cape et capuche en train de murmurer…

Une cage, non loin, semble particulièrement graisseuse et la Noxamancienne se demande bien l'intérêt d'enfermer de la volaille dans un lieu si confiné...

Thaïs lève sa chopine et dit un peu fort vers Oromonde, pour trinquer à leur nuit de liberté, dans sa langue natale :


SANTE !


 
Jahel Tyrell
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Sukra 1 Agur 815 à 10h48
 
*** Ca crie, ca glousse, ca jure, ca sue, ca empeste.
Le Dandy kil'darien semblerait détonner dans cet environnement glauque et misérable, mais l'hédoniste en 'congés exceptionnels' y est à son aise. Simplement vêtu d'un costume noir aux coupes 'sobres' mais qui reste peut-être 'trop bien' pour l'endroit et d'une chemise d'un blanc trop propre pour l'endroit, une demoiselle à la rousse crinière assise sur ses genoux, il semble jouer avec une étrange petite pipe rebondie de laquelle il tire de temps à autre une bouffée, un sourire venant éclairer son visage. ***


Un merveilleux petit cloaque dans lequel t'as conduit ta demoiselle de compagnie attitrée. Cette petite rousse qui te sert de guide depuis que tu es hébergé en secret et pour convalescence au Kil'sin, t'a conduit ici après que tu aies formulé le souhait de sortir ce soir. A priori, c'est l'idée qu'elle a d'un endroit où passer la soirée, et pour le moment, la chose te sied. Il existe des rendez-vous plus huppés et ouverts à un cercle plus restreint, mais l'horloge n'est pas encore avancée pour cela.
Et ce qui te conforte dans ce choix étant que même dans ce vilain bouge, on puisse trouver certaines substances illicites en vente sous quelque manteau discret.
Tu souffles la fumée avec plaisir.

Adorable ramassis de fripouilles, petites vertus et canailles.
Tu ne prêtes guère d'attention focalisée sur aucun d'entre eux, en essayant de rester attentif à ton environnement proche. Un accident est si vite arrivé dans ces lieux.
C'est ce qui les rend si excitant, à tout moment, cela peut éclater.

Maëlann - tu penses que c'est bien son prénom sauf erreur de ta part- tangue quelque peu sur ses genoux. Elle ne se prive pas de se faire offrir des boissons et son sens de l'équilibre en pâtit. elle en profite pour se lover un peu plus contre toi.
Quelques regards jaloux vous fixent. Toi en particulier. Il faut avouer que la jeune donzelle possède un joli minois et un physique fort agréable à la vue.

Deux nouveaux oiseaux de nuits viennent s'ajouter à la foule, fendant la salle et se cognant quelque peu à votre tablée. Tu observais les réactions des alentours, mais quelque chose attire alors ton regard et tu suis les nouvelles silhouettes.

Par la Vapeur, quel agréable désordre vestimentaire....

Nouvel hurlement, nouvelle altercation. Deux molosses se redressent face à face, entre eux, sur la table le probable motif de cette invective , un jeu de cartes.

Les discussions s'atténuent un instant, les regards convergent vers les protagonistes....
Serait-ce l'étincelle de cette soirée?



Médecin Légiste~Gentleman Libertin~Lanyshsta
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 9 Agur 815 à 11h33
 

Thaïs a l’air ravie de s’aventurer dans ce haut-lieu du bas prolétariat. Sans doute un truc d’aristocrate : c’est fou le nombre d’individus un peu friqués qui viennent s’encanailler auprès de la basse-cour. Tenez, ce type, là, par exemple, avec cette rouquine endiablée sur les genoux, qui se laisse allégrement vider sa bourse pendant que se rapprochent des sirènes nocturnes pas trop bêtes qui ont calculé qu’elles pouvaient y gagner gros.

Or n’est pas plus habituée à cet endroit que ne l’est Thaïs, mais elle a une expérience un peu plus poussée des gueules cassées. Ceci dit, la dite expérience est de suite compensée par sa tendance à rougir, bafouiller et avoir l’air embarrassée à la moindre occasion. La dite occasion se présentant deux minutes et trente seconde après être entrée ce haut lieu de perdition, en la présence d’une main aux fesses qui fait sursauter la jeune femme sous les rires des protagonistes. Oromonde ravale son sens de la dignité, de toute évidence déplacé ici, et poursuit sa route jusqu’au bar.
La Prédicatrice, créature bibliophile totalement improbable dans cet endroit, articule un sourire sincère à l’égard de son amie.
« Santé ! »

Les deux jeunes filles trinquent goulûment. Oromonde rigole un peu en faisant claquer sa chope sur la table en une parodie de ce qu’elle croit s’imagine être « des façons cavalières. »

« On a quand même bien mené Harvain en bateau… »


Il se passe quelques instants avant qu’un jeune type, petit, la trentaine, nerveux et le visage agité de tics divers, vienne les accoster. Sa démarche diagonale et le papillonnement de ses mains lui confère un air de « petit sournois fureteur » qu’il ne tarde pas à confirmer en leur sifflant tout bas :

« Psst ! »

Il leur parle dans un krolanne approximatif, mais qui prouve que le dialecte kildéen des deux jeunes filles a bien été remarqué.
Ses yeux louches parcourent alternativement Thaïs et Oromonde.
« Venir s’amuser ? Passer un bon moment ? » Le type se coule contre la table. « Moi de quoi vous aider. Oh, oui. Passer très bon moment. » Il fait un geste de main au niveau de sa tête et opine vigoureusement. « Tout ce que vous voulez être. Donnez-moi nom, et je fais être ! » Il roucoule en direction de Thaïs, la plus jeune du duo mais aussi la plus charismatique. « Toi vouloir sensation ? Moi donner ! Donner pouvoir ! Toi vouloir être forte ? Moi donner ! Etre désirable pour homme ? Moi donner aussi ! Qu’est-ce-que tu veux ? »

Il écarte les pans de son manteau et révèle plusieurs petits tubes enserrés dans des lanières de cuir. Il va visiblement pour continuer son baratin quand leurs voisins, deux costauds affalés autour d’une partie de carte, se lèvent brusquement en repoussant chaises et meubles.
Aussitôt le malandrin venu les accoster disparaît comme par enchantement derrière le dos de Thaïs, visiblement pour se protéger au cas où un coup malheureux commettrait des dommages collatéraux.
La bagarre commence, comme on s’y attendait. Une première chaise vole à travers la salle. Il y a du remue ménage au fond de la pièce.
Oromonde parvient tout juste à esquiver un pied de table qui lui passe à deux centimètres du front. Elle recule précipitamment et s’étale sur la table voisine peu glorieusement.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 13 Agur 815 à 11h06
 
Les yeux de Thaïs scrutent les présents avec une acuité accrue. Quelle clientèle hétéroclite ! Un instant, les deux prunelles vertes s’arrêtent en direction de de Jahel et Thaïs lance malencontreusement un sourire de… de femme. Charmant, charmeur, gouailleur, aguicheur. Echappé et mal contrôlé. Jahel le prendra probablement pour lui alors qu’il a en fait filtré devant la beauté rousse qui ondule sur ses genoux, qui se donne en spectacle en roucoulant, ravie de l'homme bien comme il faut qu'elle a ramené et qu'elle cherche probablement à dépouiller savamment.

La d’Ascara, un peu grisée par l’alcool, déjà, applaudit carrément lorsqu’Oromonde parle d’Harvain.


Oh oui, il doit se retourner dans son lit parfaitement bordé !

Le gloussement qui s’en suit trahit l’ivresse prochaine. Lorsque le petit avorton s’approche et parle de fioles de pouvoir, les yeux de l’adolescente s’illuminent instantanément. Elle murmure, en reprise :

La force… Le pouvoir…

S’apprête à porter la main à sa bourse quand la bagarre éclate. La d’Ascara se lève prestement, juste avant qu’un énorme krolanne tombe et n’écrase sa chaise. Thaïs trépigne, semble ravie de l’animation. Fait signe à Oromonde pour qu’elles s’impliquent dans cette tradition locale probable. La confrérie en cape à leur gauche semble vouloir prendre la poudre d’escampette. Un molosse leur barre le passage, accusant l’un d’eux d’avoir tiré la bourse d’un de ses potes : sans un mot, les encapuchonnés tirent de longs couteaux ondulés –lames rituelles étranges. Une secte ?
Thaïs exulte de joie.

Le mâle qui avait mis la main aux fesses d’Oromonde se faufile, hilare, et file une claque sur le popotin de Thaïs –pas de jalouse, voilà pour toi, chacun sa part. Mauvaise pioche, cette fois. La Noxamancienne se retourne furieuse –mais ravie de l’opportunité, au fond- et lui saute au visage comme un chat hystérique. Souple et vive, décontenançant totalement le pervers par la rapidité de l’assaut, la d’Ascara le renverse et le roue de coups, tandis que tout autour d’elle le chaos se fait total.
Thaïs n’abandonne sa proie sonnée que pour se précipiter vers le petit receleur, l’attraper par la cape –lui qui semble chercher à sortir rapidement de ce merdier sans nom- et le secoue sans vergogne. Elle lui fourre plus d’argent qu’il n’en faut pour acheter l’ensemble de sa marchandise dans la main et lui demande, les yeux fous :


Pouvoir ! Force ! Je veux ! Je veux !

Le sourire adressé à Oromonde, genre « ne t’inquiète pas, je maîtrise, je prends le programme en main », n’annonce pas grand-chose de bon.


 
Jahel Tyrell
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Merakih 2 Saptawarar 815 à 18h53
 
Plus inconscient que toi

Comme l'étincelle dans une poudrière, l'altercation est le signal d'une véritable explosion dans la salle. De l'entrée au bar, des alcôves sombres aux coursives supérieures, on s'empoigne, on s'étripe, on s’assomme.

Jurons, provocations, cris de douleurs, de panique. C'est la foire d'empoigne.
Tu n'as que le temps de mettre ta compagne a couvert sous la table ou elle sanglote désormais que l'on te renverse pour s'emparer de ta chaise. Le dit meuble s'en vas s'encastrer sur le crâne d'un colosse qui s'effondre avec un grognement. Son agresseur n'a pas le temps de savourer sa victoire qu'une bouteille vient lui éclater sur le front, le faisant s'affaisser sur sa victime.

Assis au sol ou on l'a projeté, tu tâtonnes la table et retrouves ta bouteille. Encore remplie, c'est bien ce qu'il te semblait.
Tu en siffles tranquillement le contenu, profitant du couvert offert par la table. D'autres corps s'effondrent, certains plus ou moins amochés, le sang venant teinter les carreaux grossiers du sol. Dans un coin, tu remarques un groupe d'encapuchonnés rackettant impunément un groupe, sous la menace de leurs kriss.

Lorsqu'un soudard s'effondre devant toi et relève la tête, te dévisageant, tu le salues en souriant, ta bouteille désormais vide à la main. La vision lui semble être incongrue ou outrageuse, il se jette sur toi. Dans un fracas de verre, il retourne dormir au sol, et tu jettes les débris de ta compagne de soirée.

''Il serait peut-être préférable de bouger très chère?''

Maëlann qui n'était déjà plus en état de grand chose semble incapable de réagir et continue à sangloter, désemparée. Tu soupires avant que de lui tendre la main et de la relever.

La salle s'est déjà éclaircie avec les victimes et fuyards mais les affrontements ne sont pas terminés. A défaut de bouteille intacte, tu récupères une canne intact au sol. Moins élégantes que celles auxquelles tu es habitué, elle devrait faire l'affaire pour la situation.

Un krolanne malingre te remarque toi et ta compagne. Le regard fou, il se jette sur vous. Un mouvement de canne plus tard, le nez écrasé et saignant la rage, il se retrouve au sol gémissant et pleurant.
Un coup de feu retentit. La situation perd de suite une partie de son charme.

Distrait une seconde par la détonation, tu remarques trop tard le poing qui vient te cueillir sous le plexus.
Décollage.
Le souffle coupé, il te semble voler quelques secondes. Tu entends le cri paniqué de Maëlann.

Choc, bruit mou, atterrissage.

*** Thaïs, qui venait de sortir assez d'argent pour racheter l'ensemble des produits du receleur, ainsi peut être qu'une bonne partie du mobilier de l'établissement - le mobilier intact, c'est à dire avant le début de cette soirée- voit alors un boulet humain percuter sa cible et envoyer celle-ci s'écraser au sol.
L'argent, les fioles, tout s'éparpille, s'envole en l'air et retombe en pluie. Certaines fioles se brisent, d'autres roulent plus loin.
Le tintement joyeux des pièces au sol semble suspendre le temps et les bagarres autour d'eux. Tous se figent et regardent le nouvel épicentre de leur attention. ***


Tu mets quelques instants à retrouver tes esprits. Tu dévisages sans réelle attention le corps inanimé qui a amorti ta chute -reconnait le petit receleur qui t'a fourni plus tôt dans la soirée- puis considère les fioles éparpillés, la petite fortune qui tintinnabule encore tout autour, et enfin cet étrange visage aquilin qui te dévisage, une expression d'incrédulité figée sur son visage. Ou bien de la fureur?
A sa main une bourse, encore bien pleine.

Tu as trouvé peut-être plus inconscient que toi. Si elle se fait remarquer avec une telle fortune maintenant, elle est morte.
Une pensée fuse, inconsciemment


Pensée :
Toi, ma grande... tu as vite intérêt à cacher ça



Médecin Légiste~Gentleman Libertin~Lanyshsta
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 24 Saptawarar 815 à 10h16
 
Thaïs ouvre une bouche incrédule alors que le revendeur valdingue, fauché par un projectile humain, emportant dans sa course l’ensemble de la précieuse marchandise. Adieu le pouvoir. Adieu la force.

A la surprise succède très rapidement la colère –la priver de tant de possibilités, elle qui ne demandait rien qu’à faire marcher le commerce local ! La d’Ascara devient cramoisie et commence à serrer les poings d’une façon inquiétante.

La pensée la frappe de plein fouet et la stoppe dans un élan qui s’annonçait meurtrier. Un… Lanyshsta ? Ici ? Qui lui intime de cacher ça ? Ca quoi ? Ses attributs ?
Mufle !

Il ressemble à tout ces prétendants de la haute, en Kil’dé, qui ne cessent de la courtiser, avec sa peau blanche et sa haute stature.
Encore un pervers !

Thaïs grimace…

… et lui jette la bourse à la tête. Littéralement. Elle n’a que faire de l’argent, après tout, et ne s'imagine pas une seconde que ça peu attiser de violentes convoitises. Le petit sac bien rempli heurte le mâle à l’épaule et s’ouvre dans une pluie de pièces. La foule, jusque-là attentive du spectacle, reste un instant de plus interdite, puis sombre dans l’hystérie totale. C’est une véritable ruée sur les deux malheureux au sol, des dizaines de mains avides qui raclent les moindres recoins de parquet, de tissu et de meuble à la recherche d’une richesse providentielle. Jahel aura de la chance s'il réussit à rester habillé.

Thaïs est bousculée, bien sûr, se dégage avec mal, monte sur une table avec Oromonde et contemple le spectacle d’en haut, impériale. Ravie du petit effet imprévu que le pécule -modeste, pour elle- a provoqué.
Elle lance par la pensée, pleine de défi.


Je n’ai pas besoin de chaperon, mon grand.

Puis saute à terre et joue de l’épaule pour aller rejoindre la jolie rousse qui accompagnait Jahel, plus affolée que jamais sous sa table. Thaïs lui tend une main secourable et lui adresse un sourire charmeur :

Ne craignez rien, je vais vous sortir de là.

La Belle reste un instant stoïque, très sceptique devant cet androgyne très jeune qui lui parle avec un accent. Puis le déclic semble se faire dans sa jolie caboche, reliant l'aspect... original de cette femme aux traits d'homme au fait que son sauveur vient de balancer une fortune au sol sans plus de remords. Le sourire se fait aussitôt enjôleur et les manières travaillées, tandis qu’elle frissonne de plus belle et saisit la main providentielle.

Un second coup de feu retentit.



 
Jahel Tyrell
Gestionnaire du Kil
Kil'dara  
Le Sukra 24 Otalir 815 à 14h31
 
Tu ne pensais pas qu'un tel terme pouvait prêter à confusion.
Cacher. Dissimuler. Escamoter de la vue des autres.
Pas la répandre devant une foule assoiffée de brutalité.
Et encore moins te la JETER AU VISAGE!

Le projectile t'a envoyé au sol alors que tu as maladroitement tenté de l'esquiver, et sans succès, tellement le geste t'a surpris.

Puis ce fut la cohue.

Hurlement et grognements. Mêlée humaine. Pêle-mêle de corps hargneux, ivres de ces richesses éparpillées. Poings, dents et ongles, tout est bon pour défendre le pécule que chacun tente de s'approprier.
Des coups s'échangent, des chairs sont meurtries, des vêtements déchirés.

Tu es au sol, écrasé par cette masse hurlante.
Tu cherches ton souffle.
Reçois des coups.
Etouffe.
Besoin d'air pour...
...


*** C'est une véritable ruée. Une montagne humaine gesticulante, rageuse. Des cris, des bruits d'os qui s'entrechoquent et se brisent. Dans la cohue, les dents, les ongles, tout est utilisé. Les vêtements sont mis en pièces, le sang ruisselle.
Tout le monde tente de s'approprier le maximum des graines éparpillées. A peine l'un a-t-il le temps d'amasser son pécule qu'il se le voit contesté aussitôt.
Les plus prudents, et les plus malins sont restés extérieurs à la mêlée. Attendant d'en voir sortir une proie potentielle pour lui subtiliser son butin.

L'aristocrate Kil'déenne en a pour son argent.
Littéralement.
C'est sans succès qu'elle tente de reconnaître la silhouette de celui -pense-t-elle-qui l'a offensée.
Etouffé, peut-être même broyé par la masse.
En éprouve-t-elle un quelconque sentiment?

La mêlée commence à se dissiper. Les blessés tentent de s'en écarter prudemment, restent les plus solides et les corps inertes. C'est le moment qu'attendaient les requins tout autour pour commencer à s'approcher, tels des rapaces. Ils fouillent les corps, les retournent, se permettant quelque fois de les cogner un peu plus pour s'assurer de leur accord tacite, qui ne dit mot consent.

L'un des plus costauds écartent les blessés pour accéder plus rapidement au sol, épicentre initial de la convoitise et la curée. Il se penche.

Craquement ignoble de la mandibule qui se fissure.
Un poing vient de se dresser et cueillir le maraudeur sous le menton.
Un court instant, il semble s'envoler en l'air, la gueule brisée, avant de retomber lourdement. Et ne plus bouger.

Un corps se relève alors péniblement. ***


Respirant l'air salvateur, tu te redresses. Grimacant des multiples contusions qui t'élancent.
Tu sens l'Energie circuler en toi. Tu te sens Fort.
Tu as réussi à incanter avec tes dernières réserves d'air.
Tu sens tes muscles gonfler à bloc.

Tes vêtements déchirés, une lueur malsaine dans les yeux, tu regardes autour de toi.
Un acolyte, peut-être complice de ta victime, te fonce dessus en hurlant.

Tu sens tes muscles se contracter, tu sens leur Puissance.
Ton direct cueille l'homme en plein sternum, et son arrêt brutal fait céder celui-ci dans un bruit d'os brisé.
Il s'effondre à tes pieds, le regard incrédule.

On te regarde, perplexe et un peu horrifié.
Tu viens de mettre au sol deux krolannes qui devaient cumuler à eux deux trois à quatre fois ton poids.

Un troisième s'élance, une sorte de faucille à la main.
Tu cueilles le reste d'un tabouret au sol et lui projette à la face. Le projectile improvisé l'envoie voler contre un mur.

Tu t'étires le coup et fait craquer tes doigts.
Plus personne ne bouge.

Tu es le centre de l'attention.
Et cela pourrait être dangereux.
Surtout si d'aucuns ne réalisent ce que tu viens vraiment de faire.

Tu cherches du regard la Fautive.
Cette petite garce.
Elle est facilement repérable, la chevelure de Maelann à ses côtés étant aussi repérable qu'un phare.


Pensée :
A défaut d'un chaperon, milady, je vous conseillerai un précepteur, histoire de vous apprendre les bonnes manières...


*** La pensée finirait presque sur une étrange note enjouée ***



Médecin Légiste~Gentleman Libertin~Lanyshsta

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