Ici. C'est bien à ce croisement de ruelles que les deux artisanes c'était données rendez-vous. Comme la dernière fois, Yiu avait pris de la marge. C'est important ça, de ne jamais arriver en retard. Même dans un Kil étranger. Encore plus : elle connaissait mal les lieux et avait plus de chance de perdre du temps en route.

Donc la voici, sur carrefour où Yloyse va la rejoindre. Elle est toute excitée et ne tiens plus en place. Cela fait plusieurs jours que l'expédition est bloquée au Kil'Sin et le départ n'est pas pour demain. Aussi Yiu s'ennuie à mourir. Alors quand sa consœur lui avait proposé de forger une lame, elle n'avait pas hésité. Forger ! Enfin ! Elle était en manque.

Elle allait pouvoir combler ce vide en elle. Et en plus découvrir une forge du Kil'Sin. Ce qui ne pouvait n'être qu'instructif. C'est ainsi que de fil en aiguille, elles s'étaient données rendez-vous. Son amie allait la conduire à la forge ou l'attendait les métaux et l'âtre nécessaire à son prochain enfantement.

 
C'est bien à ce croisement qu'elle devrait retrouver la forgeronne.

La kildarienne n'est d'ailleurs pas plus en avance que la dernière fois... Il faut dire que cette fois, si elle n'a pas eut à prendre un TKV bondé et forcement poussif, mais bon... il était parfois difficile de quitter son établis quand une petite voix vous soufflait que vous aviez encore le temps de travailler ce mécanisme quelque minutes, et oh, de donner un petit coup de rabot supplémentaire à la crosse, ou encore, de vérifier le jeu du percuteur... Et à force... Donc lorsqu'Yloyse avait relevé le nez, elle s'était rendue compte qu'elle aurait du être partie voila une bonne dizaine de minute.

Elle avait sacrément forcé l'allure sur le chemin pour rattraper son retard, sans oublier de faire quelques uns des détours que sa logeuse semblait considérer comme primordiaux lors des déplacements.

La silhouette aux cheveux auburn ne tarda pas à être aperçue et elle la rejoignis sans peine.

Yiu ! Désolée, je ne t'ai pas trop faite attendre ? J'était complètement absorbée par mon travail et je n'ai pas vu passer le temps.

Elle l'invita du geste à la suivre. Autant discuter en marchant que debout au milieu du carrefour.

Merci d'avoir accepté mon offre. Alors d'ailleurs, ces premiers impressions sur le Sin?

 
Polie.


Un peu jalouse.


Puis enjouée.

Aussitôt, plus familière, elle s'approche pour l'attraper par le bras et se mettre en route.

Pensée :

 
Ouf ! Elle ne connaît pas encore assez la forgeronne pour savoir si oui ou non la ponctualité fait parti des traits qu'elle attends chez ses interlocuteurs mais, en tout cas, elle ne semble pas trop lui en vouloir.

Ouep. La ptiote m'a réclamé une arme et tu sais bien comment sont les néophytes quand il s'agit de savoir ce qu'ils veulent. Leur unique réponse tourne autour de « quelque chose d'efficace » ou de « quelque chose qui fait mal ». Il a fallu pas mal discuter pour se mettre d'accord sur quelque chose.

Prise par le bras, elle entraîne Yiu à travers un dédale de rue, rejoignant finalement une zone plus calme.

On est finalement restés sur un grand classique, le fusil à pompe, mais adapté à sa taille bien sur, et quelques amélioration au niveau du canon... Donc.. pas le temps pour m'occuper tout de suite de Jahel. Lui en tout cas il savait ce qu'il voulait. Et comme tu as dit savoir les réaliser... Il y a suffisamment de commandes en cours pour pouvoir partager.

D'autant plus qu'elle estimait que Yiu était bien plus douée qu'elle dans l'art de la forge. Il y avait là toute la différence entre un simple expert et un maître artisan. La kildarienne lui était sympathique et... au vu de la tendance des lanyshsta, Yloyse doutait un peu qu'elle ai eut des commandes de la part desdits lanyshsta. Pour un artisan, se constituer une clientèle nécessitait d'être un mesure de pouvoir lui fournir ce dont elle aurait besoin. Mais pour lui fournir ce dont elle aurait besoin, il fallait avoir l'occasion de travailler. Un paradoxe intéressant où Yloyse et Naoko avaient réussit à trouver un équilibre. Çà n'était pas le cas, pour ce qu'elle en savait, de Yiu. Autant lui donner ce petit coup de main.

Et puis, je suis curieuse de voir comment tu travaille. Il y a toujours tellement à apprendre des autres. Ils ont une abondance de minéraux d'ailleurs ! Et d'une pureté ! Ça coûterait un bras chez nous.

Un rire résonne tandis qu’après quelques détours, elle arrivent en vue d'une maison, d'apparence classique.

Bon, ça va pas être aussi confortable que ta forge mais... ça devrait aller.

Le sourire d'Yloyse s’agrandit. Yiu aurait elle pu deviner le rêve qui lui trottait dans l'esprit ? Elle en doutait. Mais peut-être que leur façon de voir n'étaient pas si éloignées.

Pensée :

 


Elle entend alors le rêve de son amie.

La jeune forgeronne semble désabusée. Bien plus qu'on ne pourrait l'attendre d'une femme de son âge. Sur un ton plus las, elle répond, par pensée :
Pensée :

 
Oui je sais... et je devrais y être habituée mais franchement... "un truc qui fait des gros trous" ça manque tellement de... de .. de panache voilà.

Elle eut l'air presque penaude d'avoir à admettre qu'elle avait eut droit à ça. L'artisane admit cependant avec réticence l'augure de Yiu.
Mouais... C'pas faux...

La jeune bleu haussa les épaules

Et débitrice? C'est idiot comme notion...T'es une copine et une collège. C'est normal. Si on commence à partir dans ce genre de considération, on n'est pas sorties de l'usine. Et prends tout ton temps. Une création bâclée n'a pas d'âme. Elle est vide. Ou boiteuse. Puisque nous en avons l'occasion, autant faire de notre mieux.


Sortant une clé, la kildarienne poussa une porte, et fit signe à Yiu de la suivre.
L'entrée donnait sur un petit couloir sombre avec un escalier. Elles se dirigèrent vers une autre porte qui visiblement donnait sur les caves.

C'est un peu glauque je te l'accorde mais bon... Nao a aménagé la cave. Il y a ce qu'il faut pour y travailler. Nous on loge au premier. Au rez de chaussé y a ses proprios, Et au dessus une vielle bique. On l'entends parfois qui déambule. Mais sinon c'est sympa. Un peu serré... mais ça change pas trop de chez nous. Il faut par contre éviter la cour de derrière. Les proprios y gardent les chiens qu'ils ... heu.... qu'ils encouragent à se nourrir sur d'éventuels voleurs.

La cave donnait en effet sur une porte qu'Yloyse désigna simplement comme "l’accès privé des résidents aux égouts. Le mieux c'est de ne pas poser de questions sur ce qui y transite' et un petite pièce où se trouvait une forge. La cheminé donnait dans la cour intérieure déjà citée. A coté de celle ci, une enclume et quelques outils avaient été déposés. En dessous d'un soupirail, un bureau supportait un amas de feuilles et de croquis. Un tube métallique, maintenant froid, reposait dans un tonneau d'huile.

Pensée :

 


La forgeronne sort deux carnets, un assez neuf et un plus âgé.

Dans le même temps, elle pose les carnets dans un coin puis elle sort dans le même temps un tablier en cuir et une paire de gant. Elle enfile le tablier puis ouvre le carnet le plus ancien et s'arrête sur une liste de métaux et de végétaux.



La jeune femme cherche un large creuset, le trouve et comme à y broyer ces plantes, dans des proportions précises.

Elle verse la grossière poudre obtenue dans un récipient qu'elle met de côté. Elle réalise un second mélange dans le creuset puis le repose.




Aussi tôt dit, aussi tôt fait la forgeronne allume la cheminée et s'active. Pendant que le charbon commence à prendre feu (après qu'elle se soit escrimée sur le soufflet), elle commence à doser ces minerai. Elle siffle alors admirative


Lentement mais sûrement la température de l'âtre monte. Elle peut alors y déposer que le creuset qu'elle a fermé. Elle règle ensuite le tirage pour que la température ne monte pas trop.


Pensée :

 
Ecrit par Yloyse :


La bleue sourit. Elle s'est clairement détendue une fois entrée dans la pièce et observe fascinée le travail de Yiu.






Assise pres de la table, elle constate la précision des gestes. Oui. Yiu est douée.

 


Pendant que l'alliage prenait, Yiu sortit un carnet assez récent et un crayon. Elle commença à tracer des esquisses de la lames tout en parlant avec Yloyse.



Je vois que nous avons connu des expériences fort différentes. C'est intéressant, nous devrions avoir des connaissances et des pratiques complémentaires. Il faudrait essayer, un jour, de forger une lame à quatre mains. C'est pas gagné, ce sera un boulot monstre, mais le résultat pourrait être intéressant. Très intéressant.


Une courte pause.


Petit à petit, la lame prenait forme sous son crayon. Les côtes commençaient à apparaître et elle commençait à déterminer la structure interne convenant à cette lame à venir. Le lamage de son âme, la forme de son fil… Un être se formait en ce moment.


Yiu se leva et se dirigea vers le four. Le métal était chaud, il fallait désormais laissé refroidir l'alliage. Elle sortit le creuset du four et le posa délicatement sur un plan de travail ne craignant pas la chaleur, puis elle alla éteindre le four.