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Mauvais Peintre
Où l'on s'évertue à pratiquer un art dans lequel on est médiocre
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Matal 22 Saptawarar 815 à 15h57
 
Les Zartoulis à crêtes s'ébattaient joyeusement dans le bassin de l'Oisellerie.
Les Riftons rouges piaillaient dans les arbres du parc.
Les Gadoneaux vertueux se lançaient dans des envolées magistrales.
Tout cela était joli, charmant, bucolique, niais.

Sinope, assis sous une ombrelle au bord du petit lac, peignait.
Et il peignait mal. Vraiment mal.

Les couleurs s'accumulaient sur la toile, en pâtés maladroits et presque...agressifs.
Depuis quelques heures maintenant, il s'évertuait avec énergie à réaliser une croûte.
Pas sciemment, non. Il essayait d'être respectable dans l'approche picturale de son sujet.
Mais ça ne donnait rien. Et il en était conscient. Heureusement, d'ailleurs.
Enfin ça ne donnait rien. Si, ça donnait quelque chose.

C'était très abstrait et très...original.

On devinait l'eau, les arbres, la verrière, l'herbe. C'est tout.
On devinait. Et le reste ? Des tâches vindicatives sur ces gros étalements honteux.
Les Zartoulis, les Mascarpieux, les Riftons ou les Gadoneaux...
Bref, tous les oiseaux qu'il avait sous les yeux, n'étaient que des molles applications d'un pinceau malhabile sur une toile massacrée.
Et on ne parlera pas du reste. Des gens ou des fleurs, par exemple.

Sinope glissa sous son couvre-chef une regard noir aux de jeunes filles qui venaient de passer.
Il était peut-être mauvais peintre, mais son ouïe fine avait l'expérience des grands auditeurs du débat public.
Les gloussements, il pouvait les entendre à la ronde.
Et les regards dédaigneux, il les repérait dans la foule.

En l'occurrence, celui du peintre voisin n'était pas dédaigneux.
Plutôt compatissant. Ou apeuré. Une goutte de sueur froide coula le long de sa nuque.
Sinope replaça ses bretelles noirs sur chemise blanche. Respira un bon coup.
Trempa son pinceau dans l'eau. Et l'arrêta à quelques millimètres de la toile.

« Par toutes les putains du Chemin... »


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 23 Saptawarar 815 à 10h22
 
*** C'est parfois d'un petit rien qu'on créait les grandes histoires. Et ce petit rien était aujourd'hui une toile. Et un peintre. Et un voleur blond. Comment ça, ça n'a rien d'une grande histoire ? Du philanthrope, de l'artiste maudit et des pouvoirs mentaux latents, s'il vous en faut plus , je ne sais pas à qui vous pouvez vous adresser !

Cal aimait bien se promener dans ce parc, et plus encore, il aimait observer les individus composant la faune bigarrée des lieux. Plus que tout autre, la paix environnante favorisait la concentration. Plus difficile en ville, où l'agitation pouvait vous briser les noix ou la raison. Les deux parfois. Son regard fut attiré par un curieux personnage sur lequel toute la scène semblait converger. En effet, s'il s'était d'abord senti attiré par les jeunes nymphes courant ici et là, il n'avait pu s'empêcher de suivre leur regard. Un peintre. Son voisin semblait lui aussi avoir focalisé son attention sur lui, et deux jeunes sinites bêlant semblaient également parler, un sourire en coin et un oeil sur l'homme.

Silencieux, le jeune homme fait un détour, passant dans le dos du peintre, tout focalisé sur son travail. Ah, ces artistes ! Et, souriant à l'injonction putassière... ***


Cal : J'en ai connu qui n'avait pas meilleure gueule. Un portrait ressemblant, l'ami.

*** Et lorsque le patriarche se retourne, c'est un petit blond au sourire rayonnant qui l'accueille de sa dentition blanche. Une tête à claque, selon le point de vue. ***


Cal : Cal. Cal Keran, humble collectionneur d'arts et de curiosité. J'avoue hésiter concernant la catégorie de votre oeuvre.

*** Collectionneur. Tu parles. Voleur oui. Sûrement... ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Merakih 23 Saptawarar 815 à 15h11
 
Alors que Sinope s'apprête à reprendre son oeuvre, une voix suspend le trait maudit.
Pas loin d'être tout en nerfs et en humeurs, le patriarche se retourne et plisse les yeux.
Sarcasme, moquerie, blague ? Il renâcle comme un vieil ours.
Le jeune homme brille comme un bijou en toc.
La chevelure, les dents, les yeux, les mots.

Qui lui a demandé son avis à celui-là ? se demande-t-il.
Puis il se rappelle dans quel quartier il vit. La maladie du Kil'Sin.
Tout le monde croit bon de donner son point de vue.
Et pour cause, c'est le nerf de la société.

Comme si il l'avait à peine vu, à peine considéré, Sinope retourne à la contemplation de sa toile.
Peut-être que si je ne dis rien, il va s'en aller ? Mmmm... Non, tactique trop usée.
Et ce freluquet-là n'avait pas une tête à s'en aller comme ça.
Au bout d'un silence qui s'éternise, Sinope répond finalement.

Mais comme répondent les gens qui n'aiment pas les autres gens : avec des cailloux dans la bouche.


"Humble collectionneur d'arts et de curiosités", hein ?
Si votre curiosité est satisfaite vous pouvez déguerpir Cal Keran.
Cette toile n'est à l'acquisition de personne. Et personne n'en voudrait de toute manière. (Pas même moi, soyons honnête)
Mais ça, je suis sûr que votre oeil d'"humble collectionneur" en a déjà circonscrit les limites.


Espérant que les propos et le ton ait dissuadé l'inopportun spectateur de poursuivre la discussion, Sinope trempouille la tête fatiguée de son pinceau dans l'eau, puis dans le violet. Et s'engage sur de nouvelles lignes.
En grommelant, bien sûr.


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 23 Saptawarar 815 à 16h05
 
Cal : Ooooh, un misanthrope ! Chic !

*** Là, normalement, c'est le genre de choses que les gens pensent. Avant de partir. C'est le genre de choses que Cal dit. Avant de rester. Examinant la peinture d'un oeil, le paysage visé de l'autre, prouesse dont on admirera sans peine la réalisation, le jeune homme laisse son sourire se fader un brin. ***


Cal : Humble collectionneur, philanthrope universel, mécène à mes heures perdues, la vie est courte mais j'ai du temps à revendre. Et si personne n'en veut, il suffirait que j'achète vos prochaines toiles hors de prix, que je convainc un ou deux comitaires de votre génie, et je suis persuadé que votre côte monterait en flèche. Ca ne ferait pas avancer le schmilblick mais ce serait marrant de voir des ignares s'arracher pour un prix fou vos toiles que vous considérez vous-mêmes comme pathétiques. Allez ! Ne me dites pas que ça ne vous ferait pas rire, l'ami !

*** Sortant de sa veste une petite fiole, il en avale une lampée avant de la tendre devant lui. ***


Cal : Vous foutre de la tronche de ceux qui rit autour de vous, ça ne vous a jamais frôlé l'esprit, le Misanthrope ?

*** Dissuader le voleur de discuter. C'te blague. Et toujours... C'te sourire. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Merakih 23 Saptawarar 815 à 18h18
 
Bon, ça commencait à l'escagasser un chouille.
Sa patience, en l'état, n'est pas remarquable. Quelques secondes suffisent.
Il ignore la fiole. Boire à la même bouteille c'est comme serrer la main.
C'est sceller un pacte. Et le pacte que lui propose ce Cal Koran ne lui inspire pas grand chose.
Et pour le moment ce Cal Koran ne lui inspire pas grand chose tout court.
Un joueur, un malin, un filou. Un aigrefin.

Rien contre deux qui savent vivre de la bêtise des autres.
Ou qui savent, au moins, s'en amuser.
Jouer, parfois, est un de ses plaisirs. Tourner les choses en derision, les épicer de panache...
Filouter, même, ça lui est arrivé. On filoute souvent, quand on ouvre les bronches.
Là, faut pas exagérer non plus. Et puis l'humeur n'est pas là.


Ce qui me frôle l'esprit, Cal Koran, là présentement ?
C'est de faire découvrir à vos michons de foutriquet la taille de mes arpions !


Et ses arpions, grands et larges, étaient en l'occurrence logés dans des grosses chaussures de cuir.

Allez chercher un oiseau qui peint pour la farce.
Moi, Je peins pour...pour autre chose ! Ouste !


Sa main, grande et large aussi, s'agite en l'air dans un mouvement qui rappelle la chasse à la mouche.

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 23 Saptawarar 815 à 18h48
 
*** Réaction prévisible, mais pas de quoi destabiliser le voleur. Si Cal était connu pour disparaitre quand le vent se lève, ce serait une feuille morte. Or, ce n'est... Pas... Pas... Métaphore ratée. Passons à la suite. ***


Cal : Et je me ferai un plaisir de vous déchausser une molaire, l'ami, mais heureusement qu'entre gens de bonne compagnie, nous ne faisons pas cela en dehors d'un ring assermenté, pas vrai ?

*** S'il ne payait pas de mine, le voleur était suffisamment rapide pour ne pas craindre les épaules larges et les pieds lourds. De plus, son Eveil avait eu une influence... Positive. Reculant d'un pas, distance de sécurité... ***


Cal : Keran. Avec un e. Pas Koran, ça fait barbare. Alors allons-y, le Misanthrope. Pourquoi peigniez vous ? Ne me dites pas que c'est un secret, je ne vous croirai pas ! Donc ! Vous détestez les autres, ce n'est pas l'exposition. L'argent n'a pas l'air de vous passionner outre mesure ou en tout cas, à scient, vous ne comptez pas sur la peinture pour devenir riche. Bon non-choix de carrière mon vieux vous avez un siècle d'avance. Donc ! Reste l'expression, le souvenir ou regret, explorer votre inconscient, ou passer le temps, mais bon, jetez des cailloux dans la mare serait plus reposant, si vous voulez mon avis. Donc sans un fond de respectabilité...

*** Une petite moue. ***


Cal : J'me tâte, comme qui dirait. Je chauffe ?

*** Grand sourire à nouveau. Donc manifestement, à moins de lui casser les dents, il est collant. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Merakih 23 Saptawarar 815 à 22h04
 
Bon sang, ce loustic était un chat.
Un bout de fil, rien qu'un bout, et il sautait dessus pour évider toute la pelote.
Sautillant sans doute avec joie, qui plus est.

Sinope se fend d'un long, lourd et bruyant soupir.
Il se retourne lentement, regarde Cal, puis se détourne à nouveau.
Sur sa toile, le regard oblique d'un passant qu'il a peint avec tant de virtuosité lui renvoie du vide.

De toute évidence, en plus d'être un aigrefin, ce type est un chieur.
Probablement un emmerdeur de haute voltige, peut-être même un professionnel.
Laisser les gens seuls quand ils veulent le rester ne doit pas être dans ses prérogatives, pense le "peintre".
Sa voix profonde et rocailleuse articule, une pointe d'exaspération dans les détours.


Monsieur Keran. Cal Keran. Il ne vous vient pas à l'idée que vous chauffiez, refroidissiez ou, même, que vous fassiez des claquettes en jonglant ne m'intéresse pas le moins du monde ? Vous avez bien dû vous en rendre compte, maintenant que les désespérantes secondes de cet échange sont en train de se muer en une douloureuse minute ?

Bien.


Sinope prend une pause, puis quitte définitivement la contemplation de sa croute pour se tourner sur son tabouret, tout entier à l'adresse de son interlocuteur.
Il pointe un index vers Cal.


Comme j'ai encore à votre égard un soupçon d'indifférence, mais qui pourrait fort bien se transformer en mépris si vous poursuivez votre délictueuse entreprise de sabotage de cette belle journée ensoleillée, je vais vous répondre.

Le patriarche barbu sourit, d'un sourire égal, comme sourient les morts. C'est-à-dire très froidement.
Et range son index tendu avec ses autres doigts.


Non. Rien de tout cela. Je peins parce que j'en ai tout simplement envie.
Voilà. Si vous voulez pousser la réflexion - et je suis certain qu'un jeune homme brillant de votre envergure n'est pas opposé à l'initiative d'analyser un tel désir malgré le bien piètre résultat de son application - j'y travaille avec acharnement parce que, précisément, je suis mauvais. Et j'ai donc la volonté de devenir un homme meilleur en perfectionnant un art qui, de toute évidence, n'est pas dans mes attributions les plus éclatantes.


Les yeux gris sous les sourcils noirs observent intensément Cal.
Attendant une réponse, un signe, quelque chose pour clore la conversation.
Et, délivrance, le départ du coquin.


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 23 Saptawarar 815 à 22h25
 
*** Ne dit-on pas que les chats symbolisent les voleurs ? Voilà ! Voilà, merci monsieur, ça, ça c'est une image qui colle ! Je t'en foutrai des feuilles mortes ! Son sourire s'élargit encore, au-delà du raisonnable... Bien au-dessus des capacités physiques de la moyenne krolanne. ***


Cal : Mais ne vous est-il pas venu à l'esprit que l'intérêt ne vient pas de mon accomplissement mais de notre interaction ? Le chaos, monsieur... Monsieur ? Enfin, le chaos, le mouvement, la chaleur, l'interaction, la vie, merde ! Les minutes que je vous prends sont peut-être le déclencheur d'une inspiration que des années de travail n'auraient pu vous apporter !

*** Mais, écoutant enfin et cessant de parler, il semble un court moment boire les mots de son interlocuteur. Être source de mépris ne semble guère le toucher.

Et intérieurement, il s'en satisfait même. L'indifférence, la seule chose qu'un krolanne doit craindre. La seule. Le Vide. Le Blanc. Oublier. Secouant la tête et raccrochant sa pensée au fil de paroles, il acquiesce. ***


Cal : S'améliorer, quel noble but ! Mais permettez moi après un tel compliment de vous rendre la pareille.

*** S'approchant du tableau, il l'examine un temps, pointant son doigt sur la toile, songeur. Lève une main. Signe de non de la tête. Lève à nouveau la main. Actorat ? Réalité excentrique. ***


Cal : Ah. Ah. Moi je ne vois pas la médiocrité. Moi je vois... Le mouvement. L'art d'avoir abstrait votre envie et d'avoir projeté non pas l'imitation de la réalité, mais votre vision de celle-ci, sur une toile. C'est neuf. C'est moche, mais c'est neuf. Alors je ne le vois pas comme quelque chose à améliorer, le Misanthrope, mais à explorer.

*** Un sourire. ***


Cal : Mais je suis moi-même artiste, je comprends parfaitement ce que vous visez. Vous avez d'autres travaux ?


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 24 Saptawarar 815 à 05h19
 
A mesure que Cal égaye sa réponse, Sinope fronce les sourcils.
Puis il y en a même un, pourtant broussailleux et sombre, qui se hausse de curiosité.
Difficile de dire ce qui est sincère, ce qui ne l'est pas, chez ce "collectionneur-philanthrope-mécène".
Mais sa réflexion interroge le patriarche. Une partie en tout cas...
Pertinent, intéressant. Qui a du sens.

Peut-être a-t-il trop vite jugé le jeune homme ?
Pour dire vrai, il n'a même pas pris le temps de le juger.
A peine jauger, vite considéré.
Mais il y a, semble-t-il, une caboche derrière le sourire.

Ponctué d'une moue qui agite sa grande moustache noire, Sinope garde le silence.
Il sort sa pipe et tasse du tabac. Non, il n'avait pas envisagé les choses sous cet angle.
Un autre regard, un regard neuf. Et un regard aigu.
Il se pourrait bien que cette caboche soit même relativement bien faite.
Ce qui est rare.

Oui, il y a, peut-être et en effet, une piste à explorer. Là.
Il allume sa pipe, se lève, et porte son regard sur l'oisellerie qui étend ses charmes.


Des travaux ? Comme ça ? Non. Je brûle mes toiles après coup, en général.
Une ou deux, peut-être, ont eu à mes yeux valeur suffisante à éviter les flammes.


Il tire quelques bouffées âcres.


Artiste, hein ? Et quel art pratiquez-vous, Cal Keran ?
A part l'alchimie du chaos qui vient perturber les solitudes intimes, j'entends...


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 24 Saptawarar 815 à 12h43
 
*** Le sourire du voleur s'affaisse. Il... Il... ***


Cal : Vous les brulez ? Vous. Les brulez. Mais ça n'a aucun sens ! Je veux dire, je ne suis pas un parangon du sens de l'action mais... Comment comptez vous vous améliorer... Si vous brulez tout ce qui peut vous servir de près ou de loin de comparatif ? Vous comptez sur l'apparition d'une divinité pour vous susurrer à l'oreille que vous avez, cette fois, fais du bon boulot ? On ne passe pas de la case "mauvais" à la case "génie créatif" en une peinture ! A moins d'être un génie, s'entend, alors, là, comment savez vous que cette peinture est meilleure, ou plus mauvaise, que les autres ? Vous vous en souvenez, euh... Parfaitement ? Un truc du genre mémoire parfaite ?

*** Le moulin à paroles est reparti. Mais bon, il chasse ces considérations d'une main avant de sourire à nouveau. Et de répondre aux interrogations du bonhomme brousailleux. ***


Cal : Acteur, acrobate, écrivain et producteur ! Lorsque j'ai un peu bu, je chante même, mais je la garde à l'oeil celle-là. Mon art est celui qui me permet d'utiliser les différentes facettes de ma palette de talents, et dans le domaine, je me targue d'être le meilleur ! A voix basse, bien sûr, les jaloux sont légions !

*** Tu parles... ***


Cal : Le Chaos n'est pas réellement de l'alchimie, il est aléatoire. Si Père laissait l'aléatoire régler son travail, je serai orphelin depuis longtemps. Dites moi l'ami, je ne connais toujours pas votre nom, c'est malpoli vous ne trouvez pas ?


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 24 Saptawarar 815 à 20h02
 
Toujours à tirer sur sa pipe, Sinope observe Keran avec attention.
Aucune expression sur le visage derrière la dense barbe noire.
Il plisse à peine les yeux.


Mmm... C'est vrai. Avec tout ça, je ne vous ai pas rendu la pareille.
Je suis Sinope. Philosophe, écrivain. Orateur à une époque.
Ornithologue parfois.
Peintre à mes heures perdues.


Du bout de son index, il pousse son chapeau haut de forme.
Une salutation comme une autre.


Un, non, ma mémoire n'est pas eidétique mais relativement excellente.
Deux, je ne vais pas accumuler des mochetés sans raison.
J'estime que mon sens critique me permet d'évaluer si il y a, ou non, des améliorations dans mon travail sans avoir en permanence à me reporter à mes oeuvres antérieures.
En tout cas, c'est ainsi que je voyais les choses avant que vous pointiez du doigt une contradiction intéressante.
Trois, quand quelque chose m'énerve ou m'indispose, j'essaie de l'ôter de ma vue aussi vite que possible.

Mmm ?


Sinope termine une ou deux bouffées puis éteint sa pipe en la tapotant sur le rebord du chevalet.
Il la range dans sa poche et se met, méthodiquement, à remplir sa valise noire des ustensiles de peinture.


Acteur, acrobate ? Et où vous produisez-vous ? Que j'aille à l'occasion contempler votre art...
Producteur, de surcroît. Que produisez-vous alors ? Vos propres spectacles ?


Cela fait des mois que le patriarche n'a pas fréquenté les établissements de divertissement.
Théâtres, estaminets, opéras, même les rues de saltimbanques... Il les a tous soigneusement évité.
Comme il a évité le contact avec d'autres krolannes et, bien sûr, d'autres lanyshtas.

Cal Keran, ça ne lui dit rien. Mais encore une fois, il n'est plus dans la vague.
Et des acteurs, il y en a grand nombre au Kil'Sin. Mais il demandera, à l'occasion.
Si il a la force et la volonté de renouer contact avec certains de ses amis du monde du spectacle.
Le problème, ce sont leurs bavardages incessants, leur hystérie sous-jacente et leurs névroses excentriques.
Mais de bonne compagnie, cela est vrai.


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 25 Saptawarar 815 à 09h57
 
Cal : Oh, un orateur ! Le misanthrope orateur, quel nom pour une pièce ce serait ! Une comédie, de toute évidence, mais avouez que rien que le titre envoie du pâté. Hein ? Non ?

*** Sourire, encore et toujours, tandis qu'il réunit ses deux mains dans une vaine prière... Avant de les séparer à nouveau. ***


Cal : J'en viens donc à considérer que j'ai encore un bout d'intérêt pour votre personne, si vous n'avez pas décidé de m'éloigner encore. Tant mieux ! Un Misanthrope Orateur est une curiosité que j'ai rarement eu l'occasion de rencontrer, et comme chacun le sait, la découverte est ce qui dirige le pas du krolanne, n'est ce pas ?

*** Se retournant, il lève un doigt impérieux. ***


Cal : Et sachez, monsieur, que je ne me produis pas n'importe où. Je suis le meilleur artiste des Dessous, le maître de la cambriole et de l'art des rues ! Les rares ayant eu affaire à moi ont eu cette chance grâce au hasard ! Le Hasard, le Chaos, deux éléments rendant la prestation d'autant plus unique !

*** Cambriole ? Ou cabriole ? Dur à dire tant le voleur parle vite. Il semble hésiter. Se retourne. ***


Cal : Et je produis... Hé bien, mes propres mises en scène. Je ne désespère pas de trouver troupe un jour, mais pour l'instant, je me suffis à moi-même, ce qui est, convenez en, déjà sympathique. Et en attendant...

*** Il désigne la toile. ***


Cal : J'aimerai vous l'acheter. En l'état, sans modification aucune. J'insiste.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Vayang 25 Saptawarar 815 à 17h16
 
Sinope écoute la réponse de son interlocuteur alors qu'il finit de ranger son matériel.
Une réponse vague et emberlificotée. Ca le fait sourire doucement.
Un acteur, hein ? Un artiste, certainement.
Mais un artiste de l'écran de fumée, oui.
Un professionnel de shenanigans en tout genre, aucun doute.
Bref, un aigrefin. Le babillage du loustic ne fait que confirmer l'impression.

Sympathique, en fin de compte.

Alors qu'il s'apprête à replier son chevalet, il prend la toile entre ses mains.
Et la tend à Cal Keran.


Je vous la donne. En remerciement pour votre critique constructive, cela se fait rare aujourd'hui.
Vous avez même ma bénédiction pour en faire ce que vous voulez.
Jouer avec sur le marché de l'art, par exemple.
Vous me direz si votre entourloupe fonctionne, Cal Keran.


Une fois la peinture remise, Sinope termine ses rangements.
Et prend son chevalet sous le bras, sa valise à la main.
Il fait signe à Cal de l'accompagner vers la sortie de l'oisellerie.
Une dernière marche pour conclure cette rencontre.


Et dites-moi, Cal Keran, "artiste des Dessous, maître de la cabriole et de l'art des rues".
Si, par exemple, nous avions besoin de vos services...disons....pour une représentation privée.

Quels sont vos tarifs ?


Regard malicieux sous le couvre-chef.
Sourire en coin sous la moustache épaisse.


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 7 Otalir 815 à 18h27
 
*** Ouvrant les bras, le voleur se fend d'un large sourire, avant de prendre la toile. ***


Cal : Magnifique ! Je savais que nous pouvions sauver cette oeuvre des flammes, ensemble, quelle belle collaboration ! Oh non, pas avec celle-là, celle-ci sera le premier sauvetage, prenant de la valeur si votre nom explose ! Et pas question d'entourlouper qui que ce soit, je suis honnête homme à l'occasion, non, disons plutôt, utiliser les règles du marché.

*** La coinçant sous le bras, il sourit de nouveau à l'artiste, le suivant doucement. Contraste du grand et du petit, du sombre et du clair, du taciturne et du volubile. ***


Cal : Oh, la plupart du temps, je fais... De l'improvisation. Si mes spectateurs ne sont pas surpris, quel intérêt, le Misanthrope ? En revanche, si... Si je devais travailler pour... Disons impressionner quelques amis à toi, mes prix sont tout à fait négociable. Parfois, je me sers sur le tas. Les aimables dons des spectateurs... Pas de petit profit, pas vrai ?

*** Laissant flotter les mots, aussi malicieux que la moustache du peintre. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Sinope
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 8 Otalir 815 à 13h12
 
"Honnête homme à l'occasion". Concept intéressant.
Entourloupeur, mais pas à plein temps. Pourquoi pas.
Certains sont alcooliques, mais pas à plein temps non plus.
"Honnête homme à l'occasion", le genre de truc à mettre sur une carte de visite.

Les deux hommes marchent, traversant l'oisellerie et le parc.
Sinope écoute la réponse de Cal Keran.
Il n'est pas complètement certain que le bonhomme soit ce qu'il cherche.
Le vaurien a des allures de voleur à la tire, de joueur de quartier.
Malin, pas de doute. Mais pas assez professionnel.
Pas pour le travail qu'il a en tête, en tout cas.
Enfin...à voir.

Il répond, un peu pensif.


Non, pas de petit profit, Cal Keran. Cela est bien vrai.
Les gens sont toujours plus généreux quand ils ne savent pas qu'ils donnent.


Sinope s'arrête, non loin de la sortie du parc, sous les ombrées des derniers arbres.
Il estime que c'est un bon endroit pour se séparer, là-bas, les chemins rejoignent le tumulte.


Il se pourrait qu'à l'occasion, "honnête homme", j'ai besoin de vos services.
Pour des choses précises. Rémunérées, etc. Bien entendu.
Spectacle de haute volée, haute voltige. Tralalère.

Nous serons amenés à nous revoir.
Pour ça ou pour autre chose.


Il désigne du regard la croûte, désormais aux mains de l'aigrefin.

Je n'irais pas jusqu'à dire que c'était un réel plaisir. N'exagérons rien.
Mais c'était...intéressant. Pertinent, dans une certaine mesure.


Sinope sourit, discret sourire sous la barbe et la moustache.
Les yeux rient un peu, à peine. Et le peintre amateur se détourne.


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