vide fam
 
 

Page : 1

Un nouveau départ
Le début d'une nouvelle vie
 
Jaelian Mendélévium
Libertaire
Kil'sin  
Le Vayang 25 Dasawar 815 à 18h22
 
Jaelian se faufile dans la nuit, les pans de sa large cape flottant au vent. Il jette un coup d’œil derrière lui pour voir si ses poursuivants sont toujours à ses trousses. La rue est déserte. Il soupire, tranquillisé, lorsque d’une minuscule ruelle sombre sortent trois silhouettes larges et pataudes. Le jeune Krolanne se remet à courir. Ses poursuivants, bien que lourdauds le rattrape petit à petit. Le fuyard se jette alors sur un mur et commence à l’escalader. Un des trois hommes prit une arbalète qui pendait à sa ceinture et mit Jaelian en joue. Il tira deux carreaux qui se fichèrent dans le mur, de part et d’autre du garçon. Celui-ci ne s’arrêta même pas et bondit sur le toit. Il se retourna alors et rabattit son capuchon. Il ne savait pas si les trois hommes de la milice avait vu son visage mais il ne devait prendre aucun risque. Ne laisser aucune trace était la première et la plus importante de toutes les règles des assassins. Il sortit trois poignards des pans de son manteau et les tira. Les lames se fichèrent en même temps dans chacun des trois corps qui s’effondrèrent sur le coup. Morts. Le jeune homme repartit, bondissant de toits en toits, aussi silencieux qu’un chat de gouttière.

Quelques minutes plus tard, il poussait la porte de chez lui, aux ‘’Douces Chaumières’’. Il monta quatre à quatre les marches grinçantes du vieil appartement rustique dans lequel il avait emménagé quelques mois auparavant. Il rentra dans son petit appartement, sous les combles et referma la petite porte à clé. Il posa sa cape sur le porte-manteau et passa directement dans sa chambre. Il ne prit pas la peine de déshabiller et tomba de sommeil dans son lit.

Cette nuit-là, il rêva de choses étranges. Mais une chose en particulier lui resta à l’esprit le lendemain, alors qu’il se levait comme à ses habitudes vers midi. Il se leva, prit une douche bien chaude et se dirigea vers son petit salon lorsqu’arrivèrent soudain deux choses qui le surprirent.
D’abord, l’étrange rêve avec une voix, une voix étrange lui revint à l’esprit. Et juste après, il entendit les voix. Elles étaient des dizaines, parlant dans tous les sens dans sa tête. Il tomba au sol, en hurlant de douleur, se prenant la tête entre les mains. Il se tint ainsi pendant cinq bonnes minutes mais finit par se calmer. Il n’avait jamais rien senti de pareille, d’aussi douloureux. Il reprit ses esprits alla s’assoir, espérant ne pas avoir ameuté tout le voisinage avec les bruits qu’il avait fait. Heureusement, l’ancien bâtiment qu’il avait acheté n’était habité que de lui et il n’occupait que le premier étage et les combles, laissant les trois autres paliers à l’abandon. Seul le rez-de-chaussée était utilisé par une vieille dame qui se faisait appeler Miss Clémence et qui vendait des onguents et se disait apothicaire.

Mais au moment de passer devant la porte du salon, il entendit des pas dans l’escalier. Il se rassura tout de suite en reconnaissant la démarche éclopée de Miss Clémence. Elle poussa la porte sans frapper, comme à son habitude. Elle jeta un coup d’œil suspicieux à Jaelian qui lui sourit pour toute réponse. La vieille femme était muette et ne parlait donc que par l’intermédiaire d’ardoise sur lesquelles elle écrivait ses ’’paroles’’. Mais elle n’en avait pas besoin avec le jeune Krolanne. Ils avaient tous deux une complicité presque enfantine et pouvait se comprendre sans prononcer un mot. Elle comprit donc rapidement qu’elle dérangeait un peu le trouble du jeune homme. Elle referma donc la porte et redescendit de son pas lourd et lent.

Jaelian s’appuya en soupirant contre le battant de la porte, fit cliqueter la clé argentée dans la serrure et mit les trois loquets de précautions. Il alla se mettre à table et prit un copieux déjeuner. Il se dirigea ensuite vers son bureau minuscule, avec vue sur la rue par une minuscule lucarne. Il s’assit à la table posée branlante posée contre un mur et réfléchit. Tout d’abord, il pensa à la commande qu’il avait effectuée la nuit dernière et la poursuite dans les rue du Kil. Le client ne devait d’ailleurs plus tarder. Il le vit arriver par une ruelle parallèle. Sans attendre, il se leva et sortit de chez lui pour descendre au premier étage. Il s’occupa de ses affaires avec son client.

Lorsque l’entretient fut terminé, il se posa tranquillement dans la pièce spacieuse où il accueillait sa clientèle. Il reprit alors son tête à tête avec lui-même. Il repassa dans son esprit les évènements du rêve. Il était maintenant un Lanyshsta. Il passa en revu les problèmes que cela lui poserait et les bons points qui lui seraient apportés. Si jamais son tout nouveau secret venait à être découvert, il perdrait sans doute son seul travail. Mais avec cette nouvelle nature qui s’éveillait en lui, il avait d’autres dons qui apparaissaient. Il pouvait utiliser ses nouveaux pouvoirs pour son travail, ce qui lui serait bien utile.

Puis il repensa à la réaction qu’il avait eue en se levant, la douleur de sentir d’un coup toutes ces voix dans sa tête et la difficulté de dissocier telle et telle discussion. Il fallait qu’il apprenne. Alors, il apprendrait. Il décida d’envoyer un premier message à cette nouvelle communauté dont il faisait partit maintenant. Ce serait la toute première étape de sa vie et de son apprentissage de néo-Lanyshsta.



Ombre Blanche
Un assassin, à la signature unique.
Une flamme blanche sur une dague d'onyx.
 
Jaelian Mendélévium
Libertaire
Kil'sin  
Le Luang 1 Fambir 816 à 16h16
 
La lame passa à quelques centimètres de la gorge de Jaelian.

‘’Encore loupé’’ , lança la voix rieuse sous le capuchon.

Le jeune assassin fit apparaître dans sa main gantée son habituelle dague noire qu’il lança en direction de sa dernière cible. Mais au tout dernier instant, le Lanishsta tomba en avant et se prit la tête entre ses mains. Sa victime regarda, figée, la lame qui lui avait arrachée quelques mèches de cheveux. Puis sans demander son reste, elle prit la fuite.

Les voix étaient revenues dans la tête du jeune Mendélévium. Il avait déjà écouté, il avait tourné son attention vers ces multiples consciences. Et même s’il n’avait pas encore «parlé», il s’était concentré à faire passer toutes ces voix au fond de son esprit, mais encore une fois, elles étaient revenues à la charge. Mais c’était la première fois qu’elles le surprenaient en plein travail. Il fallait qu’il apprenne comment faire abstraction au maximum de ces voix, même si il se doutait qu’il ne pourrait jamais les faire disparaître.

Il prit une profonde respiration et se lança à la poursuite de sa victime. Il ne devait sous aucun prétexte laisser de trace et vu le prix payé par son employeur, il ne pouvait pas se permettre de ne pas terminer le boulot.

Sa cible s’était réfugiée dans une pièce adjacente, cachée sous une table. Il eut un fin sourire sous sa capuche. Il s’accroupit et souffla une poudre soporifique sur l’homme recroquevillé et tremblant sous la table.

‘’Bonne nuit’’

Et le Krolanne s’endormit sur le champ. Jaelian s’avança près du corps et termina sa tâche.


Quelques heures plus tard, le jeune homme était de retour chez lui. Il se décida à prendre contact avec ses confrères. Il ferma les yeux et lança dans le vide de son esprit :

‘’Eh, il y a quelqu’un ? Il y a quelqu’un ? Est-ce que quelqu’un du Kil'sin m’entend ?‘’

Puis il relança son appel dans la langue Krolanne :

‘’Est-ce que quelqu’un peut m’entendre ? Y a-t-il quelqu’un, quelque part ?’’

Il recommença à lancer un appel dans son patois, lorsqu’il entendit la cloche de l’entrée de sa maison sonner. Ce devait être son client. Il coupa à nouveau les appels avec les Lanishstas et descendit dans son bureau. Quand son employeur entra, il jouait tranquillement avec une de ses dagues noires. C’était un vieil homme courbé, qui se déplaçait avec une canne de bois noueux. Il était encadré par deux monstres de chairs et de muscles. Jaelian lui fit signe de s’assoir, ce qu’il s’empressa de faire. Il prit la parole d’une voix sifflante et aigre.

‘’Je vois que vous avez encore réussi. Je pense que vous méritez cet or’’, dit-il en désignant un large sac que tenait l’un de ses gorilles.

‘’Merci, monsieur. Moi, je vois que vous me payez toujours aussi bien. Même si, je dois le dire, le comité décisionnel d’évidage des poissons n’était pas très difficile à faire disparaître. Et cela ne fais qu’accroître le monopole sur la viande de votre propre comité, celui de la surveillance de vente de la viande. Maintenant, si vous n’avez plus de tâches à me donner, je vais vous raccompagner à la sortie.’’

‘’Et bien, c’est que j’aurais encore une demande à vous faire. Si vous pouviez vous débarrassez des jeunes héritiers du comité de…’’

‘’Des enfants, monsieur ?’’
questionna l’assassin.

‘’Euh, eh bien oui, en effet. Ce sont bien deux jeunes enfants’’

‘’Vous savez pertinemment que je refuse de tuer les enfants. Alors pourquoi me demandez-vous une telle tâche ?’’

‘’Ce sera la dernière, je vous assure,
concéda le vieux Krolanne.Si vous les tuez, vous deviendrez riche, très riche même.’’

‘’Je ne veux pas de votre argent si c’est pour tuer des enfants, monsieur. Maintenant, veuillez sortir de mon bureau et ne plus jamais remettre les pieds ici !’’


Le visage du vieux porte-parole se durcit. Son ton devint grave et menaçant.

‘’Vous ne voulez pas de mon offre, monsieur Mendélévium ? Vous allez le regrettez. Maintenant, vous ne me servez plus à rien, et vous pourriez faire remonter la brigade de Vigilance jusqu’à nous. Je vais donc me débarrassez de vous.’’

Il fit signe à ses deux gardes du corps qui avancèrent en direction de l’assassin. Celui-ci réagit au quart de seconde. Il attrapa le bras du vieil homme, l’attira contre lui et posa son couteau sur sa gorge. Les deux montagnes de muscles n’étaient peut-être pas très malignes, cependant elles savaient reconnaître une situation de danger quand elles en voyaient une. Elles s’arrêtèrent donc immédiatement.

’’Bonne initiative, les gars. Retournez d’où vous venez avec votre fumier de patron et votre sale or et ne vous avisez plus jamais de revenir chez moi.’’

Les deux gorilles ne se firent pas prier et déguerpirent avec l’or, leur patron clopinant derrière eux. Jaelian attendit qu’ils soient sorti, puis il posa sa tête sur ses mains. Des images confuses de souvenirs lui vinrent à l’esprit comme une véritable avalanche. Lui et ses deux sœurs jouant. Le corps de son père, désarticulé et démembré, sa sœur maculée de sang, celui de sa mère se balançant au bout d’une corde. Sa maison transformée en brasier, pendant que son autre sœur hurlait à l’intérieur. D’autres images funestes revinrent aussi dans son esprit, celle de chacune de ses victimes. Et le jeune homme tomba dans les vappes.



Ombre Blanche
Un assassin, à la signature unique.
Une flamme blanche sur une dague d'onyx.

Page : 1

Vous pouvez juste lire ce sujet...
Nombre de joueurs actifs :0(Inscrits : 191)
Infos légales Mot de passe perdu ?