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La dernière touche pour le Verse'Jus
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 19 Manhur 816 à 13h42
 
*** Taverne des Fins Gourmets, milieu de l'après-midi. ***


Je n'avais eu qu'un étage à descendre, faisant de fait honneur à la ponctualité qui me caractérisait. Mon art était précis et le timing était la clé pour la réussite d'un fabuleux Spectacle. Dans mes explosions comme dans la vie, j'avais ainsi appris à être à l'heure. En serait-il de même pour mon invité du jour?

Mi-mains avait tenu à m'accompagner. Il était inutile de tenter de l'en empêcher. Le simple fait de lui avoir précisé que je rejoignais un "Partenaire" avait éveillé en lui une grande curiosité. Le petit me savait solitaire. A qui faisais-je assez confiance, à part lui, pour aller traîner dans les Dessous? Plutôt que de le voir ramener sa troupe de marmots imprudents, j'avais opté pour adhérer à sa présence, histoire de garder un œil sur lui.
Il était donc assis au comptoir, sirotant une bière légère. Son tranquiliseur optimisé pendouillait à sa ceinture. Le gamin connaissait les règles, il ne ferait pas de vagues. Tout au plus en viendrait-il à ouvrir un peu trop sa gueule. Et encore. Avec moi dans les parages, il savait se tenir à carreaux.

De mon côté, j'avais opté pour mes vêtements de scène. L'aspect forain et les multiples caches permettaient d'échapper aux fouilles les plus strictes au contraire de mes habits "du métier", plus légers et pratiques dans leur usage. Avec ça, mon fidèle Crach'Feu, quelques chargeurs de feu liquide et diverses poudres explosives. Le minimum lorsque l'on s'apprête à négocier.
Je trempais mes lèvres dans un vin bon marché, me forçant à ne pas grimacer à chaque gorgée.


Gérant des Fins Gourmets : On te voit souvent traîner. Ce cinglé d'Artificier en revient à ses premiers amours?


Le patron eut un rire gras.
Les trois autres clients de la taverne, des gardes du corps probablement, n'en tinrent pas attention. Cela faisait en effet plusieurs mois que je repassais régulièrement par les Fins Gourmets pour entrer dans les Dessous...ou en sortir. J'étais passé du petit bourgeois que l'on voulait plumer au professionnel que l'on traitait avec un respect relatif au métier.
Un sifflement fusa entre mes dents.


C'est qu'il a la langue bien pendue. Et c'est nous que l'on traite de cinglé? Ta-ta-ta...

L'homme troqua son sourire contre une grimace de dégoût.
Il n'aimait pas se faire menacer, surtout pas dans son propre établissement.


Gérant des Fins Gourmets : Gaffe à ce que tu dis du-con.

Je le fixais droit dans les yeux, tout sourire.

Il en prend note et vous retourne la recommandation.

Il dévia du regard, empoignant son torchon pour essuyer quelques verres humides. Sans être des petites frappes, le gang des Fins Gourmets savait où se situait son marché : dans le passage. Ils n'aimaient pas traîner dans les affaires louches et faisaient en sorte de garder de bons rapports avec tout les partis. De ce point de vue, ils agissaient comme de parfaits commerçants, à la manière des Répéteurs, offrant un service contre de l'argent et se plaçant toujours du côté de celui qui offrait le plus.
Leur intérêt n'était pas dans la rivalité et ça, lui comme moi le savions pertinemment.


Mi-mains : Eh boss, il fout quoi votre copain?

Je jetais un coup d’œil à ma montre puis haussais des épaules.

Il ne devrait plus tarder.


- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Julung 19 Manhur 816 à 16h29
 
***
Helhar'sen a effectivement brièvement songé à se faire passer pour un local, comme suggéré par Elyas, mais l'idée ne semble pas si viable que ça quand on considère le fait qu'il ne parle pas un traître mot de kilsinien...
En revanche le Bariolé a évoqué le fait que le patois des Délaissés est comme une seconde langue dans le quartier : il y aurait toujours moyen de se faire comprendre.
Pas de chemise blanche au col amidonné pour ce rendez-vous. Le Doc' choisit un modèle en coton bas de gamme qu'il porte avec son pantalon de treillis noir aux poches multiples, et son par-dessus de cuir gris mi-long pouvant aisément cacher le double étui de poitrine contenant son frouzeur et son tranquiliseur : tant qu'à être grillé en tant qu'étranger par les racailles du coin, autant que ce soit dans la catégorie qui sait se défendre.

En arrivant aux abords de sa destination, Helhar'sen remarque sans peine le changement de "faune". Qu'il s'agisse du regard qu'il retourne sans sourciller aux quelques individus louches qui lorgnent son passage, ou le lance-flamme entrevu sous sa veste, toujours est-il que le trajet se déroule sans anicroche... La seule chose qui inquiète vraiment le kildarien tandis qu'il se dirige vers l'auberge des Fins Gourmets, vers les Dessous, c'est de croiser le krolanne qui a vu son visage lors de l'opération de sauvetage d'Oromonde dans les égouts. Celui-ci sait qui il est vraiment.

L'établissement que l'Arlequin a choisit comme lieu de rendez-vous a l'air typique du coupe-gorge dans lequel le médecin n'aurait jamais mis les pieds il y a encore quelques mois. Mais les choses ont bien changé... A présent, il ne lui faut qu'une poignée de secondes pour faire machinalement le tour de la pièce du regard afin de repérer les différentes issues visibles et estimer la présence de dangers potentiels.

En l’occurrence, l'endroit en plutôt vide - certainement en raison de l'heure encore précoce pour fréquenter ce genre de lieu certainement plus fréquenté par les noctambules - et le regard du tenancier au bar se fixe immédiatement sur lui au moment où il passe la porte. Trois individus à l'air patibulaire sont installés dans un coin, un gamin au bar, et Elyas juste à côté.
A voir l'allure générale, le Doc' comprend mieux pourquoi Elyas lui a suggérer de s'armer : chacun des individus présents porte plus ou moins ostentatoirement "de quoi se défendre"...

Après une courte pause à l'entrée des Fins Gourmets, Helhar'sen se dirige vers le comptoir où il fait claquer quelques krysoprases.
***

- Une cruche de vin et un verre.
Propre, le verre.
ajoute-il après un regard sur la vaisselle derrière le comptoir.

***
Le Doc' lance un sourire amusé à l'Arlequin.
***

- Alors mon vieux, où sont passées les clochettes et les fanfreluches? J'aurais pas droit à un p'tit numéro aujourd'hui?




(Agur 816)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 19 Manhur 816 à 17h14
 
Après cinq minutes d'attente à peine, qui vois-je débarquer? Mon Docteur adoré.
A le voir rouler des mécaniques de la sorte, je ne pu réprimer un sourire. Je savais à peu près de quoi le kil'darien était capable lorsqu'il sortait les griffes, c'était d'ailleurs l'unes des raisons pour lesquelles j'avais fait appel à lui.

Son patois était des plus respectables, Rhôz avait fait du bon boulot. Cependant, le Doc' avait encore quelques progrès à faire sur l'utilisation de ce langage très connoté au Sin. Et ça, le gérant et ses gorilles l'avaient bien noté.
Le patron fronça les sourcils alors qu'Helhar'sen approchait du comptoir. Il avait lâché son torchon pour passer une main dans un tiroir entre-ouvert.
Ouai définitivement, se pointer en pleine après-midi dans une porte vers les Dessous et user du patois, ça donnait une signification particulière à la "commande". Un règlement de compte sanglant.
La situation aurait pu déraper...

J'éclatais soudain d'un rire sonore devant un Mi-mains perplexe.


AH-AH-AH-AH ! Putain le con ! AH-AH-AH !

Avec vivacité, je me relevais puis pointais mon pisto-main vers le tenancier.

Ne prenez pas la mouche l'ami. Il n'est pas d'ici. Les coutumes du coin c'est pas son fort. Alors rangez votre pétard. L'Arlequin n'a pas envie de vous fumer la tronche, au sens propre.

Le gérant resta immobile quelques secondes puis finit pas s’exécuter.
Il avait entendu des tas d'histoires sur l'Artificer. Certaines rapportaient que le bonhomme n'avait pas froid aux yeux. De fait, la menace de faire sauter la cervelle d'un type en pleine après-midi était à prendre au sérieux.


Vouuualà ! Bien-bien-bien !
Notre copain à soif, servez lui un verre, propre, c'est notre tournée.


Je lançais quelques pièces sur le comptoir. La tension retomba d'un cran.

*Putain Doc', tu sais faire ton entrée.
Pour info, évites d'utiliser le patois d'en bas à la surface. Généralement, c'est assez mal vu et ça peut vite partir en sucette. Dans le cas présent, si on pouvait éviter les sucettes, ça nous arrangerait bien. On est là pour récupérer un colis, pas pour saigner ces connards.*


Je lui fis signe de s’asseoir à ma gauche.
Les yeux de Mi-mains se posèrent sur le Kil'darien. Le petit ne cherchait pas à masquer son intérêt pour celui que j'avais qualifié de "copain", ce qui n'était pas rien.


On va continuer en langage commun si ça vous va, fis-je à l'adresse du gérant et d'Helhar'sen, histoire d'éviter les malentendus. Santé !

Je levais mon verre à mi-hauteur puis bu une petite gorgée.
Il commençait à faire chaud. J'ôtais mon chapeau dont le style était, comme l'avait fait remarqué le médecin, moins exubérant que ceux portés habituellement.


T'auras le droit à un numéro, mais pas celui dont tu as l'habitude. On a rendez-vous avec un des gars de Scipio d'ici une petite demie-heure. C'est à deux caves d'ici. Il nous remet le colis, on vérifie la marchandise, on discute un peu puis voilà. Rien de bien sorcier. Généralement, le Klodas est réglo.

Soupir.

Oh tiens au fait, je te présente mon Premier Assistant, Mi-mains. Dis bonjour gamin, fis-je à l'adresse du concerné.

Mi-mains : Bonjour gamin !

Le petit ne pu empêcher un rire nerveux suite à sa provocation. C'était de bonne guerre.

Bien vu. Mais fais gaffe, le Doc' est plus retord qu'il n'en a l'air. A côté de lui, le Bariolé est un enfant de cœur. Oh oui-oui-oui !


- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Julung 19 Manhur 816 à 19h36
 
Pensée :
"Désolé pour le patois : je voulais faire couleur locale... en guise de couleur, voilà une belle tâche! C'est noté...
Je me contenterai d'utiliser simplement un registre plus familier et le tutoiement dans ce cas."

***
S'il se fie au virement du teint de barman au gris pâle et à la façon dont le sang revint ensuite à son visage une fois qu'Elyas a livré une explication à laquelle le Doc' n'a pas compris grand chose, la "sucette" a bel et bien été évitée de peu.
Après tout, ce n'est peut-être pas plus mal ainsi : apparaître comme dangereux - mais pas trop - est une carte de visite qui peut ouvrir certaines portes et rendre les gens enclins à plus de coopération...

Quand l'Arlequin évoque la récupération d'un colis, le Doc' hausse un sourcil. En général, quand on emmène un "copain" pour aller récupérer un colis, c'est qu'on n'est pas sûr que les affaires se passent comme prévu...
Helhar'sen n'apprécie pas spécialement d'être instrumentalisé, mais si la situation avait été inversée il aurait apprécié un soutien comme celui d'Elyas, alors il lève également son verre - comme pour trinquer à un accord tacite - et boit une gorgée de vin.

En voyant les doigts manquant de la main gauche du gamin, il n'est pas difficile de deviner d'où lui vient son surnom. Helhar'sen masque comme il peut sa surprise, n'imaginant pas qu'Elyas avait un assistant, ni même plusieurs si celui-ci est le premier.
***

- Retors, moi? demande-t-il en écho avec un air faussement offusqué.
Un bien beau compliment v'nant d'un tel sac à malices.

***
Le Doc' s'enfile une nouvelle gorgée de piquette avant de reposer son verre.
***

- L'Arlequin est autant enfant de choeur qu'moi j'suis fervent du Un.
J'crois qu'au final chacun est libre d'être qui il veut... même avec un flingue sur la tempe, on est toujours responsable des choix qu'on fait...


Pensée :
"Un krolanne? Vous n'avez pas peur qu'il vous trahisse?"





(Agur 816)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 19 Manhur 816 à 21h20
 
Mi-mains leva un sourcil.

Mi-mains : Un fervent du Un? C'est quoi le Un? Ça se mange?

Le gamin savait se montrer très niai. Néanmoins, pas de sourire en coin à l'horizon, pas de hoquet ni de gloussements. peut-être ignorait-il vraiment ce qu'était le Un. C'est vrai qu'à part à mes côtés, il n'était pas beaucoup sorti en dehors du Kil'Sin.
Finalement, le petite Chef recentra son attention sur son verre.


Mi-mains : Enfin... Moi j'dis qu'avec un flingue sur la tempe, vaut mieux se faire passer pour celui que celui qui a le flingue veut qu'on soit. Ça ou un bon coup dans les valseuses. Puis courir. Vite. Très vite. Pour pas s'en prendre une dans l'arrière train.

Le petit avait un esprit très pragmatique, fruit de la merveilleuse éducation que je lui prodiguais.
Plus il grandissait, plus il confirmait les espoirs que j'avais placé en lui. Un jour, il serait un meneur d'hommes accompli. Il dirigerait son empire avec sagesse et userait, lorsque la situation l'exigerait, des talents à sa disposition. Mi-mains avait d'ors et déjà prouvé qu'il savait bien s'entourer. Le petit avait de l'avenir.
C'était un bon investissement.

*Qu'il nous trahisse? Lui?
Non.*


Je bus une gorge de vin.
Ma mine se fit plus sérieuse.

*Tu ne sais pas pour où ce gosse est passé et ce que nous lui avons apporté. Peut-être se doute t'il déjà de ce que nous sommes et pourtant, il ne s'est jamais aventuré sur ce chemin. Il a beau avoir l'air d'un mioche, il n'est pas idiot.
Ce gamin a surmonté plus d'épreuve qu'une bonne partie des habitants de ce Quartier. Il en a retiré une chose : l'importance de la fidélité.*


Mi-mains était à mon image : un être qui fut livré à lui même, contraint de se rattacher aux peu de choses qui lui furent données. J'en avais fait un instrument d'une efficacité redoutable. Était-il devenu une faiblesse pour autant?
Non.
Il n'était qu'un outil. Un outil ne tue pas son créateur. Il le blesse, le contrarie. Lorsque l'outil devient menaçant, on le supprime, l’annihile. Mi-mains avait sûrement conscience de tout ça, lui qui avait déjà été témoin des plus infâmes atrocités perpétrés en ce monde.


Finissez vos verres, on doit être là bas d'ici dix minutes. Nous n'aimons pas être en retard.


- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Julung 19 Manhur 816 à 22h25
 
***
Le petit a la bonne tournure d'esprit, cherchant une troisième issue là où un choix dichotomique lui est proposé.
Helhar'sen lui même aurait pu proposer d'être capable de résister à une balle dans la tempe, mais aussi peu malin soit-il, Mi-Mains aurait certainement commencé à se poser des questions que le Doc' ne préfère pas aborder en public.
***

Pensée :
"La fidélité n'a de valeur dans la durée que si elle est partagée."

***
La pensée est une simple constatation.
Ce que le Doc' ne dit pas, c'est que cette nouvelle donnée apporte un tout nouvel éclairage sur le personnage de l'Arlequin. Ou plutôt, cela confirme que le bonhomme est loin d'être seulement le comique à l'humeur et l'humour virevoltants, c'est un individu organisé, capable de bâtir une équipe stable.

Après, il y a plusieurs façons de s'assurer la fidélité de quelqu'un... mais c'est une autre question.
***

- C'est ça gamin, à la fin, on a toujours l'choix d'faire ce qu'on décide de faire, pas c'que les autres pensent avoir décidé pour nous.

***
Helhar'sen siffle sans plus attendre la fin de son godet et adresse un hochement de tête à Elyas.
***

- Quand tu veux, faisons pas attendre ton gars.

Pensée :
"Au fait, comment vont les choses avec les Puritains depuis cette fameuse nuit dans les égouts? Il y a eu d'autres tentatives de descente dans les Dessous ou bien ils ont compris la leçon la dernière fois?"





(Agur 816)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 21 Manhur 816 à 16h48
 
Mi-mains : Ah oui? Vous pensez vraiment? Il bu une gorgée de sa bière. Moi j'dis, c'est pas bien important d'être libre ou non d'ses choix. Les choix, c'est un truc qu'on t'agite devant la tronche comme l'illusion d'une liberté. C'qui compte, c'est juste d'être bien là où on est.

Le petit était visiblement satisfait de sa répartie.
Je reposais mon verre d'un mouvement sec, accompagnant le geste d'un regard lourd de sens en direction d'Helar'sen. S'il pensait pouvoir retourner l'esprit de mon Premier Assistant, il se foutait le doigt dans l’œil. Le gosse aurait tôt fait de le lui faire comprendre.

Je terminais mon vin d'une traite puis me levais.


Aller hop !

Mi-mains fit de même, non sans lâcher une énorme rôt après avoir enfilé le reste de sa boisson en quelques lourdes gorgées. Il quitta son tabouret puis se dirigea vers les toilettes.

Mi-mains : Pause pipi avant d'aller plus loin ! J'ai pas envie d'me faire gauler à vidanger dans une cave... Hé-hé-hé !

Le petit chef était un peu éméché. Il n'était pas encore habitué à boire aussi rapidement.
Je reniflais. Saloperie de rhume des foins.

*Pour ton histoire de Puritains, disons que l'affaire s'est réglée d'elle même. Une petite souris a dû glisser un mot à la bonne personne. Le recrutement des Puritains s'annonce plus délicat à présent.*

J'affichais un sourire un coin.
Ma pensée était teintée d'une malice colorée.

*Les Dessous ont quand même resserrés les boulons. Les Vigilants, bien qu'ils n'aient pas grand chose à voir dans cette affaire, sont tolérés mais pas plus. Ils ont plus qu'intérêt à rester en dehors des Affaires. Les comités des Dessous n'hésiteront pas à en chopper un pour l'exemple, encore une fois.*

Le blondinet revint visiblement allégé d'un poids certains. La mine radieuse, il s'avança vers la porte qui menait au réseau de caves.


Mi-mains : En route ! J'suis prêt !

Le gérant me jeta un coup d’œil interrogatif auquel je répondis d'un hochement de tête. Il vint passer une clé dans la serrure et ouvrit lentement la porte.
Je pris alors la suite de mon premier assistant.


Fais gaffe Doc', les escaliers sont plutôt raides.

*** Dans les chemins des Dessous. ***


La première cave, propriété des Fins Gourmets, s'étalait sur plus d'une centaines de mètres carrés. Caisses, fûts, bouteilles et sacs étaient entassés ici et là. Un endroit à l'écart était aménagé d'une table et de six chaises. Idéal pour les parties de cartes à l'abri des regards indiscrets. L'air était humide. L'odeur mêlait la charcuterie, l'alcool frelaté et la moisissure. Ce n'était pas aussi désagréable que ça pouvait en avoir l'air.

Mi-mains connaissait le chemin.
Il prit la première porte sur la gauche puis continua dans un couloir d'un petit mètre de large, faiblement éclairé, sur une bonne centaine de mètres.


Ces petites veines, comme nous nous plaisons à les surnommer, permettent de relier les cœurs que sont les caves. Tant que l'on reste à ce niveau, nous sommes encore aux Estaminets, directement reliés aux commerces d'en haut. Il n'y a pas trop de risques tant qu'on ne brandit pas son pétard à tout va. Les veines sont généralement faiblement étayées. Les gars doivent souvent consolider ou recreuser après un échange un peu animé. Rien de très sorcier.

En vérité, j'avais connu plusieurs types qui y avaient laissé leur peau.
Soit parce que ces imbéciles étaient incapables de configurer un détonateur correctement, l'erreur du débutant, soit parce qu'ils avaient vu trop gros, l'onde de choc provoquant un affaissement du sol et une fragilisation des fondations du Dessus. Dans tout les cas, le résultat n'était pas franchement joli.
Les Répéteurs avaient alors coutume de raconter que ces effondrement du sol étaient causés par des créatures mangeuses de bois ou qu'un conduit d'eau avait lâché. De belles conneries que le kil'sinite lambda se ravissait à gober.

Nous entrâmes dans une nouvelle cave, plus petite et surchargée de caisses en tout genre. Certaines étaient estampillées des noms de kil voisins et accompagné du nom du destinataire, voir du fournisseur. On pouvait trouver toutes sortes de choses là dedans, du mort comme du vivant.
Mi-mains, en bon éclaireur, prit cette fois ci à droite. La veine s'enfonçait désormais plus profondément.


Plus tu descends dans les Dessous, plus il faut faire gaffe.
Ici, c'est pas du dessus qu'il faut avoir peur mais plutôt de ceux que tu peux y croiser. Certaines veines s'élargissent pour former des artères. Celles-ci sont utilisés par les Dessous et les krynnans pour le commerce. On y voit toute sorte de choses arriver et repartir. Parfois, ça part aussi en couilles.


Rire saccadé.

Les égouts sont plus ou moins connectés aux artères. Faut connaitre les passages à éviter, surtout quand les mecs tirent la chasse. C'est jamais le top de se retrouver propulsé vers les Rigoles, ou pire, à l'Extérieur. Les bestioles se donnent souvent rendez-vous là-bas. Pour elles, c'est comme au resto : plus qu'à se servir !
Après, ça a ses avantages. Si tu veux te débarrasser de quoique ce soit, un corps par exemple, il te suffit de le balancer dans un conduit dont le courant est suffisant. Les trois quart du temps, le type ne sera jamais retrouvé.


Mi-mains releva la tête.

Mi-mains : Comme ce con de Jacynthe ! Ah-ah-ah ! Parait qu'il restait même pas un orteil !

En même temps, il l'avait cherché.

Mi-mains : C'est clair... Puis il s'est surtout fait gauler !

Règle numéro un : ne jamais se faire attraper.
Après cinq bonnes minutes à progresser dans la veine qui s'élargissait petit à petit, nous prîmes une nouvelle porte. Celle-ci donnait sur une pièce d'une trentaine de mètres carrés, vierge de tout mobilier, avec pour seule particularité trois lourdes portes métalliques.


C'est ici.

Il ne restait plus qu'à attendre que le marchand pointe le bout de son nez.
Peut-être était-il déjà là...



- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Sukra 21 Manhur 816 à 21h01
 
***
Quand Mi-Mains affirme que le plus important c'est d'être "bien là où on est", le Doc' ne peut s'empêcher de laisser échapper un petit soupir amusé, mais ne répond pas. L'heure n'est pas vraiment au débat philosophique, mais il est clair que le kildarien doute qu'une telle situation puisse vraiment exister pour des gens comme eux.

Les nouvelles des conséquences de l'opération contre les Puritains sont bonnes, et le médecin répond par télépathie avant d'emboiter le pas des deux kilsiniens.
***

Pensée :
"C'est une bonne chose que ce mouvement ait pu être contré : les Lanyshtas sont déjà activement pourchassés dans un Kil, ça m'aurait fait mal que la pratique se répande ici..."

***
Helhar'sen semble un instant dans le vague, pensif quant aux nombreuses vies que Jade et lui ont dû ôter cette fameuse nuit dans les égouts. Mais au moins la leçon parait avoir porté ses fruits.

Le Doc' se laisse ensuite guider par les explications de l'Arlequin, avec tout de même un léger air soucieux quand il aborde les histoires d'effondrements... les lanyshtas sont capables de résister à bien des choses, mais probablement pas à un ensevelissement sous des tonnes de gravats!
En revanche, il se déride quand Elyas disserte des dangers qu'il faut craindre dans le coin, et fait bizarrement écho en lâchant également un bref éclat de rire. Difficile de dire s'il tente de jouer son rôle de roublard pour donner le change vis à vis de Mi-Mains ou s'il trouve qu'il y a également quelque chose de drôle dans ce que le kilsinien vient de dire.

En vérité, à présent que le médecin commence à maîtriser certaines transformations corporelles, il serait bien curieux de voir qui, de eux ou des malheureux qui tenteraient de les agresser, aurait le plus peur...
***

- Un endroit des plus sympathiques ma foi!

***
Cette dernière réplique est par contre clairement là uniquement pour faire comme s'il est parfaitement à l'aise dans cet environnement. N'importe qui connaissant un tant soit peu le Doc' sait qu'il n'appartient pas du tout à cet univers, aux "Affaires"... Mais aussi à l'aise qu'il souhaite paraître, Helhar'sen reste néanmoins clairement sur ses gardes, scrutant les alentours obscurs sur leur passage. Il lui semble bien deviner à une ou deux occasions une silhouette cachée dans les ombres des caves qu'ils traversent, mais personne ne les suit.

En arrivant dans la dernière pièce, le kildarien lâche un petit sifflement admiratif en apercevant les trois portes métalliques, le genre qu'on s'attend plutôt à trouver dans bâtiment très sécurisé comme une banque ou une prison. Il y a donc fort à parier que ceux derrière ces portes aient également moyen d'observer leurs visiteurs. Helhar'sen s'immobilise un peu en retrait de l'Arlequin et de son premier-assistant, gardant une position de simple observateur.
***

Pensée :
"Tes amis ont l'air d'être du genre prudent en tout cas..."





(Agur 816)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 22 Manhur 816 à 13h14
 
*Le Sin répond à d'autres règles que le Dara. La chasse aux lanyshtas, ce n'est pas pour sitôt. Les Sinites auront plus tendance à traiter le problème au cas par cas qu'en généralisant la menace. Au final, les Puritains ne sont qu'une poignée d'illuminés à l'impact négligeable. Crois-nous sur ce point.*

*** Domaine de Scipio, quelques minutes plus tard.
Dans un cave "porte d'entrées". ***


*Prudent ouai. Il faut l'être dans le métier. T'imagines pas le genre de crasses qu'un honnête marchand peu subir au cours d'une même transaction.*

Le mot "honnête" était peut-être de trop.
Je me tenais avec Mi-mains en son centre, le par-dessus légèrement relevé pour laisser deviner la Crach'Feu qui pendouillait dans son étui. Un Arlequin sans son pétard, ce n'était résolument pas crédible.
Finalement, au bout d'une dizaine de minutes d'attente, soit cinq de retard par rapport au rendez-vous initial, la porte de droite s'anima dans un bruit sourd. Deux hommes et une femme en sortirent.

Je reconnu immédiatement deux d'entre eux : Bulle, la femme sans âge à la silhouette squelettique. Une proche de Scipio dont la réputation ne cessait de grandir. La rachitique bonne femme excellait dans la manipulation des poisons. Si elle vous offrait à boire, mieux valait-il refuser ou, dans le cas où ce ne serait pas possible, prévoir une bonne dose d'anti-poison. Elle aimait aussi, occasionnellement, taillader les mauvais payeurs à grand coups de rasoirs.
A ses côtés, Jaspert, mon contact récurent lorsqu'il s'agissait de me fournir dans les Dessous auprès du gang de Scipio Klodas. L'homme était légèrement rondouillard et paraissait serein en toute circonstances. Seul son regard, perçant et noir, vous indiquait qu'il valait mieux ne pas essayer de l'entuber.
Enfin le dernier, plus jeune que les deux autres, paraissait un brin nerveux. Il gardait la main sur sa ceinture, probablement à portée d'un couteau ou d'un pistolet.
J'affichais un large sourire.


Aahhhh ! C'est pas trop tôt !

J'adressais à chacun une légère courbette en signe de salut. Le Doc' se laisserait-il prendre au jeu?

Vous êtes venus bien entouré cher Jaspert, un bleu pour le côté renouveau et la petite Bulle pour s'assurer que tout se passe comme prévu? Ah-la-la-la ! Nous comprenons, c'est de bonne guerre ! Nous avons nous même choisis de ne pas venir seul cette fois ci. Notre commande nécessite des bras pour être transportés, des petits comme des plus gros ah-ah-ah !

Je jetais un coup d’œil vers Helhar'sen puis vers le Gamin.

Laissez nous vous introduire... le petit là c'est...

Bulle : Mi-mains, ton protégé, chef d'une petite bande de gosses des rues, coupa la femme.
Mi-mains : ...Des Escrorcs-Pieds ! repris le gosse

Bulle haussa les épaules. Elle était visiblement bien renseignée. Rien de surprenant vu l'accroissement d'activité dont faisait preuve la bande à Mi-mains.

Quand à ce beau monsieur, tout droit venu d'ailleurs, c'est le Doc'. L'un de nos partenaire privilégié si l'on puis dire.

Ce statut ainsi proclamé accorderait au kil'darien suffisamment de crédit pour le reste de l'échange. Un partenaire ou collaborateur était considéré avec le même sérieux que celui auquel il était rattaché. Parfois ça avait du bon, d'autres fois pas vraiment...
Jaspert considéra un instant le Doc', l'auscultant de la tête aux pieds.


Jaspert : Ok, ça me va.

L'atmosphère sembla se détendre.
Le jeune homme lâcha un soupir, quasi inaudible, ce qui ne manqua pas de faire réagir Bulle dont la mine traduisait l'exaspération.


Bulle : Bon, on ne va pas pioncer ici.
Jaspert : Oui, effectivement. Marco, enlèves tes pattes de ton flingue et va chercher le matériel. T'es là pour ça après tout, et non pas pour rouler des mécaniques.

Le jeunot s’exécuta sans un mot. Il actionna un curieux mécanisme puis ouvrit la porte de droite.
Pendant ce temps, le marchand ouvrit sa boite à tabac et commença à rouler une cigarette.


Jaspert : Tout à l'air de bien rouler pour toi Elyas. Du pognon, un petit gang en pleine croissance, quelques bricoles par ci par la... Oui, fais pas l'étonné, on sait tous que t'as repris du service. Le gosse du Vif a gardé sa signature, les plus anciens s'en souviennent encore.

Sans perdre mon sourire de façade, je secouais la tête de gauche à droite.

Il faut bien s'occuper. Avec l'âge, vous savez ce que c'est hé-hé-hé.

Jaspert : Ouai, pas faux. Toujours pas décider à bosser pour Scipio? On aurait plus à s'emmerder avec toutes ces conneries de rendez-vous et de paiement. Y'en a pas mal qui aimeraient te voir à l'oeuvre de près. A commencer par Bulle, même si elle ne l'avouera jamais.

La femme grimaça.

Malheureusement cher-bon Jaspert, nos présentes activités ne nous permettent pas de revenir pleinement dans les Dessous. Les choses changent vous savez.

Il haussa les épaules.

Jaspert : ...Mouai. J'aurais essayé au moins. Il se tourna vers Helhar'sen. Et vous Doc', qu'est-ce que vous faites de beau? Quelle est votre spécialité? Vous devez être sacrément doué pour que celui-là vous ai choisi comme partenaire.

Le marchand ne détacha pas son regard du kil'darien. Il le tenait entre ses griffes et ne le lâcherait pas avant d'avoir des réponses. Jaspert était un être redoutable, cela ne faisait aucun doutes.


- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Dhiwara 22 Manhur 816 à 15h13
 
***
Pas besoin d'être devin pour sentir que ces trois là sont habitués à véhiculer une autorité certaine dans les Dessous. Fort heureusement ils semblent être plus intéressés et intrigués que méfiants, mais il n'y a qu'à voir la façon dont l'Arlequin se prive des habituelles petites piques qu'il délivre habituellement avec générosité pour comprendre qu'il vaudrait mieux ne pas froisser les sbires du fameux Scipio.

Le plus jeune des trois krolannes, bien qu'étant clairement le plus nerveux, est certainement le moins dangereux des trois. Par contre, les deux autres ont une assurance et ce regard qui vous transperce comme une lame, qui signent un danger potentiel bien plus grand.

Resté poliment en retrait pendant les premiers échanges, se contentant d'une légère inclinaison du buste en guise de salut à l'arrivée des "honnêtes marchands", Helhar'sen finit tout de même par attirer l'attention... Après tout, amener un inconnu à ce genre d'échange attiserait forcément la curiosité de l'autre partie, surtout quand la partie en question est constituée de gens qui ont l'air d'être plus que bien informés.
L'Arlequin devait bien se douter que la présence du Doc' soulèverait quelques questions...

Le kildarien lance un bref regard à Elyas, le genre qui n'a pas besoin de message télépathique pour dire "ça, tu me le revaudras!", avant de s'avancer d'un pas vers Jaspert en affichant un air tout aussi serein que son interlocuteur.
L'artificier l'ayant présenté comme "le Doc", il convient de trouver une explication adéquate.
***

- Pour c'qui est d'être doué, c'est pas à moi d'le dire, mais aucun d'mes patients n's'est jamais plaint. dit-il avec un sourire poli, laissant volontairement planer un court instant de silence avant de continuer. Comme vous pouvez vous en douter, j'suis plutôt dans le médical à la base, mais mes activités se sont pas mal diversifiées depuis que j'connais notr'ami commun.

***
Voilà déjà de quoi planter le décor et volontairement laisser le champs libre à certaines interprétations...
***

- Y plein d'façon de soigner, des fois faut traiter des blessures physiques, et des fois il s'agit de résoudre d'autres problèmes. Pour faire simple, disons qu'l'Arlequin m'aide à résoudre mes problèmes d'ordre pyrotechniques, et j'l'aide pour les siens, vu qu'à son âge vaut mieux être bien suivi niveau médical... un léger sourire en coin... si c'est pas la définition même d'un partenariat, hein?

***
Ce n'est pas si loin que ça de la vérité d'ailleurs, puisque Helhars'en est venu pour voir la nouvelle arme d'Elyas, et Elyas a besoin d'un peu de "muscle" pour s'assurer une transaction pacifique.
Et au passage, une petite pique pour appuyer sur l'âge d'Elyas.
***





(Agur 816)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 22 Manhur 816 à 16h38
 
Au loin, depuis la partie droite de la cave, un bruit de métal et de bois qui s’entrechoquaient émanait de derrière la porte.
Ceci ne perturba pas nos interlocuteurs, ni moi d'ailleurs. Seul Mi-mains semblait impatient de savoir ce que contenait cette "commande spéciale".


Jaspert : Mhhm. En gros, t'es son assurance santé, celui qui va le rabibocher lorsqu'il se fait trouer. Tu ne dois pas être très occupé. A moins que tu n'agisse aussi comme nettoyeur. Un médecin nettoyeur, tu t'en souviens Bulle?

La femme hocha de la tête. Elle n'était pas très loquace.

Jaspert : Il suffisait de le contacter avec une adresse et le poids de la cargaison à faire disparaître. Après quoi, le mec s'occupait de tout. Il gérait une morgue je crois. Il venait avec son matos, vous découpait le tout puis dispatchait les morceaux aux quatre coins du Kil. parait même que certains bouchers s'approvisionnaient chez lui. Un génie.

L'idée était en effet pleine de bon sens. J'applaudissais d'un air empli de respect.
Soudain, la porte de droite s'anima à nouveau. Péniblement, le jeune homme en sorti, tirant derrière lui un chariot chargé de quatre petits caisses en bois fermement harnachées.
J'ouvris grand les yeux.


Oh chic-chic-chic ! Nos précieux ! Vous avez pu tout trouver ! FA-BU-LEUX ! Jaspert, vous êtes un magicien !

Oubliant toute retenue, je filais en direction de la cargaison, provoquant chez le bleu un léger mouvement de recul. Il avait à nouveau posé la main sur son pistolet. Bon sang, étais-je si impressionnant?
Sans en tenir compte, je caressais les caisses, y collait mon oreille et embrassais chaque centimètres carré de bois. Bulle et Jaspert affichèrent un sourire en coin.
Restait encore à contrôler la marchandise.


Ouvrez ça, dis-je d'un ton autoritaire au jeune homme qui se retourna vers les deux autres.

Bulle : Fais ce qu'il te dis.

La réponse était sans appel.
Le manœuvre détacha les caisses et, aidé par un petit bout de métal jusqu'ici planqué dans sa veste, s'employa à ouvrir les caisses une à une.


Jaspert : Tout y est comme convenu : quatre bûches de pasengrier non traité, un kilo de poudre d'émonite, l'habituelle quantité d'huile de sançenbon et, le plus important, vingt centilitres d'huile de la ruche.

Le marchand était visiblement fier de ses produits, surtout du dernier.
Je m'approchais de la caisse contenant une fiole d'huile de ruche sur-protégée par un amas de tissus.


Doc', viens voir. Ça à l'air de correspondre n'est-ce pas?

Jaspert paru un brin décontenancé.

Jaspert : Bien sûr que ça correspond, les gars se sont cassés le cul pour récupérer un truc pareil. C'est putain de rare tu sais. Pas moins de vingt types pour aller chercher cette quantité là. Ils ont même du aller se fourrer dans un nid de Frobekhs. Le genre de trucs dont tu ne ressors pas en un seul morceau.

Je relevais la tête dans sa direction, un sourire malicieux plaqué sur les lèvres.

Ah oui, vraiment?

Je vis les muscles de Bulle se tendre par dessus ses os.
Le marchand n'aimait pas que l'on mette en doute ses produits. Pourtant, je prenais régulièrement un malin plaisir à me jouer de lui.


Jaspert : Peuh, tu ne sais pas de quoi tu parle. T'es bon dans ce que tu fais Elyas, mais tu reste un citadin. Je ne te donne pas deux jours dans l'enfer du Dehors. Respecte le boulot et arrêtes de pinailler.

Sans le quitter du regard, je haussais des épaules.
Soupir.


Loin de nous l'idée de vouloir remettre en question vos services. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous faisons appel à vous. Non-non-non. Disons simplement qu'il est étonnant de vous voir capable de ramener une telle quantité d'huile de la ruche en si peu de temps, surtout lorsque l'on sait combien il est délicat d'en récupérer. Pas vrai Doc'?
Après tout, il faut nettoyer le menu fretin avant de s'enfoncer dans le Nid, se débarrasser des Ailés pour finalement atteindre le cœur de la Ruche. Ce n'est pas évident effectivement. Que vous y soyez arrivés, sans vouloir mettre en doute les capacités de vos troupes, c'est surtout ça qui nous interpelle.


Le marchand blêmi. Le jeune homme recula de quelques mètres. Bulle serrait les dents.
Quelque chose ne tournait pas rond.
Mi-mains restait calme. Il avait confiance. Il savait que je ne jouais pas sans avoir l'assurance de remporter la manche.


Jaspert : Qu'est-ce que tu veux dire par là? Que Scipio essaie de t'entuber? Après tout ce temps?

Un rire nerveux m'échappa.

Oh-la-la... Non-non-non, nous n'avançons rien de ce genre. Disons simplement que compte tenu du prix et de la rareté du produit, une petite vérification s'impose. Histoire d'éviter tout malentendu.

D'un geste lent, je sortis de mon veston l'huile de ruche récupérée lors de l'expédition. Je m'étais contenté d'en emmener quelques gouttes pour ce rendez-vous. Je tendis l'éprouvette vers Helhar'sen.

Verdict Doc'? Avons-nous affaire oui ou non à de la véritable huile de ruche?

La réponse du kil'darien déterminerait la suite de cet échange.


- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Dhiwara 22 Manhur 816 à 19h57
 
***
Le Doc' lève un sourcil dubitatif en s'entendant comparé à un "nettoyeur".
La vérité, c'est que le kildarien n'a tout simplement pas froid aux yeux, et qu'il n'a aucune objection à être placé en première ligne pour un rôle frontal afin qu'Elyas puisse jouer son rôle préféré en utilisant un angle d'attaque détourné. Le reste est relativement circonstanciel.

Le médecin de contente d'un haussement d'épaules : si être classé dans cette catégorie peut faire qu'ils arrêtent de lui poser des questions, alors il s'en satisfait.

L'attention revient ensuite sur l'ouverture des marchandises, et la discussion s'oriente sur l'obtention de l'huile de Ruche... Il n'est pas difficile de lire une moue amusée sur le visage du Doc' devant le petit jeu qu'Elyas mène avec les trois "honnêtes marchands". Néanmoins la tension qui devient palpable chez Jaspert et Bulle le ramène bien vite à son sérieux.
***

- Voilà pourquoi faut toujours emmener un méd'cin quand on va faire coucou à ces bestioles! Mais bon, l'vrai problème avec les nids de frobekhs, c'est cette espèce de glaire gluante dégueulasse qu'ils tartinent partout. C'est la galère pour récupérer les fringues après, acquiesce-t-il en opinant du chef quand l'Arlequin en appelle à lui. Et puis v'là l'odeur quoi : pour ce genre de taf c'est sûr qu'i'faut avoir l'coeur bien accroché, ça pue la mort là d'dans!

Aller, voyons voir c'qu'on a là.


***
Comme si entrer et sortir d'un nid de frobekh ne présentait pas de plus grand inconvénient que les notes de pressing...

A ce stade, leurs interlocuteurs doivent être en train de se demander s'il ne se sont pas complètement planté dans leur évaluation de la situation. Mais comment le leur reprocher? Ca n'est pas comme s'il avait la moindre chance de deviner que leur nature lanyshta leur a permis de "visiter" un nid de frobekh sans encombre.
Le kildarien écarte sans geste brusque un pan de sa veste pour aller chercher sa boite d'allumettes dans sa poche de poitrine, laissant voir au passage le petit arsenal qu'il transporte lui aussi. Normal.

Le Doc' trempe une première allumette dans la fiole que lui tend Elyas, prélevant simplement une gouttelette au bout de l'extrémité non-souffrée, avant de s'avancer vers la bouteille livrée par les sbires de Scipio.
***

- Permettez? demande-t-il avant de répéter l'opération de prélèvement avec une seconde allumette. On s'ra vite fixés.

***
Les deux allumettes-tests dans la main gauche, Helhar'sen s'éloigne de trois pas de la bouteille d'huile de Ruche, avant de frotter une troisième allumette sur le mur, juste l'histoire d'éviter que le moindre bout de souffre ait le risque d'atterrir dedans...
Puis, levant les deux allumettes devant ses yeux, il en approche lentement la flamme de la troisième allumette, de façon à ce que les trois soient équidistantes, à environ un centimètre d'écart.

Les observateurs qui se sont approchés pour voir de plus près peuvent constater que l'huile ne s'enflamme pas immédiatement. Sous l'effet de la chaleur mais sans contact avec la flamme, l'huile commence par faire de petites bulles. D'aspect initialement plutôt sirupeux, le carburant se liquéfie et imprègne rapidement le bois au bout d'une poignée de secondes avant que les deux allumettes s'enflamment finalement avec une vive gerbe de feu orange, à peu près simultanément.

Souffler sur de l'huile de Ruche en train de brûler est une très mauvaise idée, sauf si on veut en projeter un peu partout... Le Doc' jette donc les allumettes pour qu'elles finissent de brûler dans un coin vide de la cave en affichant un air satisfait et hoche la tête en direction du Bariolé.
***

- Tout a l'air en ordre.




(Agur 816)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 23 Manhur 816 à 12h00
 
Pendant que le Doc' comparait les deux huiles, je restais immobile, fixant simplement Jaspert d'un regard sans émotions. S'il le fallait, j'étais prêt à les éliminer tout les trois. Certes les conséquences eurent été désastreuses pour ma relation commerciale avec Scipio. Cependant, dans le cas où il essaierait de me rouler, le vieux briscard comprendrait.
C'eut été de bonne guerre.

Toutefois, rien de tout ceci ne se passa.
La réponse d'Helhar'sen résonna comme un soulagement pour tous. Je restais muet quelques secondes supplémentaires puis éclatais d'un rire dément.


Eh bien voilà ! Pas la peine de serrer les fesses ! Allons-allons cher Jaspert, avez-vous si peu confiance en vos produits pour vous tendre ainsi dés lors que l'on en vérifie la nature? Mhh?

Le marchand croisa les bras d'un air boudeur.
D'un geste de la main, j'indiquais au jeune homme qu'il pouvait remballer.


Faites gaffe à la cargaison.

Jaspert : Même endroit et même méthode de paiement je suppose?

Je sortis de mon veston une bourse remplie de pierres.

Exact. Un tiers dés maintenant, le reste à récupérer à l'endroit habituel. L'argent sera disponible une demie-heure après que nous soyons sortis des caves.

Jaspert afficha un sourire satisfait. Bulle, elle, restait toujours aussi tendue. Ce léger différent n'avait pourtant rien de très exceptionnel.
Mi-mains se dirigeait d'ors et déjà vers la porte d'où nous venions.


Devant l'envie pressante de notre Premier-Assistant de prendre congé, nous vous souhaitons une bonne fin de journée. Nous vous contacterons en cas de nouvelle commande.

J'adressais une nouvelle révérence aux trois sbires de Scipio puis tournais les talons.
Une fois la porte close, j'attendais quelques mètres puis vérifiais que le Doc' avait suivi.


Mi-mains : Ça s'est plutôt bien passé non?

Plutôt ouai. On a eu ce que l'on voulait, eux aussi. C'est la clé pour mener de bonnes affaires. Pause. Doc', le rôle t'allait à merveille ah-ah-ah ! Avec ça, nous allons pouvoir finir la mise au point de notre Verse-Jus. C'est un vrai bijou !

*** Une vingtaine de minutes plus tard, aux Fins Gourmets. ***


De retour à la surface, je fis signe à Mi-mains d'aller transférer l'argent là où il devait se trouver. Scipio s'était servi, avec mon accord, du gang des Escrocs-Pieds pour intégrer ses propres jeunes pousses à la Surface. De fait, il était aisé pour Mi-mains de les retrouver et de les utiliser comme intermédiaire lors de nos transaction avec le comité hors-la-loi du Klodas.
Seul avec Helhar'sen, je montrais du doigt l'escalier près de l'entrée de la taverne.

*Si l'envie t'en dis, nous pouvons monter jeter un coup d’œil au prototype de Verse-Jus. Celui-là est bientôt terminé, ne me manquais que l'assurance de disposer de tous les matériaux dont il est constituer pour produire de manière plus systématique.*

Sans attendre la réponse, je pris l'escalier puis montais en jusqu'à mon domaine.



- Thème d'Elyas -
 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 23 Manhur 816 à 23h01
 
*** Un soir de pluie et de brouillard que rien ne semblait pouvoir percer.
Rien si ce n'est la fameuse comptine des Dessous, mélodie locale composée de quelques jurons, deux trois rires étouffés ou de menaçants tintements.
Se joignant à la douce musique, quelques pas se faisaient entendre. Une flaque d'eau par ci, un caillou traînant par là... sans compter quelques excréments qui forçaient le promeneur à changer le rythme de sa valse.
Comme quoi peu importe l'objectif, la route est toujours semée d'embûches. Même si cette fois ce n'était que les bottes du Prospecteur qui auraient à en pâtir.

Le voilà marchant dans les Dessous qui en cet instant revêtait une allure fantomatique, la météo aidant beaucoup. Rien à avoir avec ses précédentes venues plus sanguines.
A croire que le quartier était animé, et se faisait un malin plaisir à se travestir.
L'idée lui donna des frissons. A moins que ce ne soit la pluie qui tentait de caresser son dos jusqu'alors sec.

Bordel, qu'est-ce que je fous là
Encore une question sans réponse... y'avait-il seulement une raison?
Probablement oui.
A y réfléchir, c'était sans doute la faute à l'appel.
Sans lui il ne serait pas là à se peler les miches. Ni à slalomer entre des rivières improvisées chargées de déchets qui devaient être quelques heures auparavant de banales rigoles asséchées.
Sans lui il n'aurait pas fait la rencontre de ce trafiquant d'arme hautement dangereux dont les troubles mentaux sont possiblement contagieux.
Sans lui il ne serait pas là à errer vers l'attelier d'Elyas, histoire de conclure une transaction et surtout d'assouvir sa malsaine curiosité.
Car les pétards, ce qui fait BOOM et en mets pleins sont le pendant masculin de la haute-couture. Un vice. ***


*** En espérant que vos grelots tinteront à l'heure prévue.
Ne me déplaise me promener dans votre ravissant quartier, mais l'idée d'être au sec m'est des plus réjouissantes.
***


*** Contactant le déluré fabriquant, il omis de préciser que la compagnie du Bariolé lui avait manqué. D'autant plus qu'il ramenait un autre passionné avec lui. ***


 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Matal 24 Manhur 816 à 23h55
 
***
Le Doc' se fend d'un hochement de tête à l'adresse des "honnêtes marchands", avec un sourire à mi-chemin entre l'amusement devant leur air déconfit et la reconnaissance pour avoir bel et bien apporté de la véritable huile de Ruche et ainsi évité un bain de sang.
***

- S'fût un plaisir.

***
Et d'emboiter le pas à Elyas sans un regard en arrière.
Le retour aux Fins Gourmets se fait dans le silence, le groupe avance perdu dans ses réflexions. En ce qui concerne le Doc', il est principalement préoccupé par le fait que les kilsiniens puissent avoir envie de faire des recherches sur lui...
***

Pensée :
"Ces... marchands semblent t'apprécier sincèrement, mais ils sont du genre à vendre père et mère pour une poignée de graines : le jour où tu marches sur leurs platebandes, la donne pourrait basculer radicalement.
Je conçois que ce jeu puisse t'amuser, mais ça reste un jeu dangereux...

Le jour où tu auras besoin de leur faire peur, fais-moi signe."

***
Plus que ravi de découvrir l'antre d'Elyas, le médecin ne se fait pas prier pour le suivre.
***

Pensée :
"Un nouveau jouet qui fait des flammes? Et comment que je veux voir ça!"





(Agur 816)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 25 Manhur 816 à 12h51
 
*Oh non-non-non, ils ne nous apprécient pas. Ils respectent simplement notre talent. Cela suffit à écarter le danger.
Nous pouvons t'assurer que s'ils avaient l'assurance de ne pas en subir les conséquences, la plupart des comités mafieux du Sin n'hésiteraient pas à éliminer leurs partenaires pour ensuite s'octroyer leur marché.
Pourtant tout n'est pas aussi simple.*


Pause.

*Pour survivre, il faut savoir s'entourer.
L'amitié ou toutes les autres conneries du même genre n'ont rien à voir là dedans. Chacun trouve dans l'autre quelque chose qui lui sert directement. Prenons l'exemple du gang du gang de Scipio Klodas et de ses marchands, dont Jaspert et Bulle font partis. Ils nous approvisionnent en matériaux rares. L'argent n'est pas ce qui les intéresse, loin de là. Non leur truc à eux, c'est de pouvoir bénéficier, via nos relations, d'une porte d'entrée vers le Dessus. C'est un échange de services qui nous renforcent mutuellement. ls ont besoin de nous comme nous avons besoin d'eux, pour le moment tout du moins.*


Je jetais au Doc' un regard complice alors que nous nous apprêtions à monter les marches.

*Puis...dans le cas où nous ayons à régler des comptes, saches que nous ne sommes pas de ceux qui font peur, le terrorisme façon Grande Verte, très peu pour nous. Non-non-non. Nous nous allons droit au but. Si différent il doit y avoir, il suffira d'annihiler le gang de Scipio Klodas. Ne laisser aucune trace, si ce n'est dans le terrible souvenirs que ses partenaires auront gardé.
La méthode a fait ses preuves. Oh oui.*


*** Estaminet, à l'Appart-telier de l'Arlequin.
Fin d'après-midi, il s'est mit à pleuvoir. ***


Le médecin et moi avions passé une bonne partie de l'après-midi devant le prototype de Verse-Jus. Mi-mains nous avait rejoins en milieu d'après midi avant de repartir, de sorte à préparer sa petite troupe pour leur programme nocturne.
L'arme était un dérivé du Crach'Feu.
Légèrement plus grand et plus lourd, la décharge énergétique propulsant le feu liquide, dont la formule était légèrement réadaptée, était aussi plus puissante, provoquant un effet d'étourdissement à la cible. Le recul lié à l'arme n'en était pourtant pas plus grand. Sa seule faiblesse restait encore sa portée, trop réduite pour convenir à toutes les situations. A l'avenir, il faudrait que je me penche sur un dispositif à longue distance.

Alors que j'expliquais à Helhar'sen comment mes chargeurs permettaient au feu liquide de conserver sa stabilité, une pensée percuta mon esprit. Danthos.


Moustache ne va pas tarder à nous rejoindre, il est en chemin.

Coup d’œil vers l'uns des Crach'Feu posé sur l'établi.

Il semblait tout aussi intrigué que toi à l'idée de voir l'envers du décors...mais aussi impatient de récupérer l'un de nos petits bijou.

Je me levais puis me dirigeais vers un placard près de la cuisinière. J'en sortis une bouteille au contenu verdâtre ainsi qu'une pipe et un sachet d'herbe. Trois verres furent posés sur la table.

Tu fumes?


- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Merakih 25 Manhur 816 à 14h52
 
***
Helhar'sen préfère ne pas en ajouter plus sur le chapitre de la peur. La façon dont l'Arlequin interprète sa proposition démontre qu'il pense que le Doc' parle de terrorisme radical comme Jade a pu le pratiquer, expéditif, alors que le médecin songe en réalité à la véritable peur, celle qu'on ressent quand on est prisonnier d'un cauchemar sur lequel on n'a aucune emprise... Cette peur qui vous fait perdre le contrôle de vos sphincter et fuir sans se retourner aussi loin que votre endurance vous le permet.

Aussi endurci que Jaspert et Bulle puissent être, le kildarien n'a aucun doute qu'il pourrait les faire hurler de terreur avec les modifications morphologiques qu'il commence à maîtriser et une mise en scène correcte.
Si le Doc' n'est clairement pas un "nettoyeur" comme les kilsiniens l'avaient cru, il peut néanmoins sans problème endosser le rôle de croque-mitaine...
***

- Et comment! répond le kildarien en exhibant sa propre pipe.

***
Helhar'sen pose sa blague à tabac sur la table, et commence à bourrer la douille de sa pipe.
***

- Je vais le chercher directement aux usines de l'agrozone, sers toi si tu veux.
Moustache? Bien, on va commencer à monter un club des pyromanes amateurs... quoi que, j'imagine qu'un tel Comité existe déjà, non?





(Agur 816)
 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 25 Manhur 816 à 19h49
 
*** Une fois n'est pas coutume, le voilà qui s'était perdu.
Non pas que son sens de l'orientation soit mis à défaut, mais "probablement la fatigue" prétendra-t-il.
Quoiqu'il en soit, après avoir vagabondé dans le mauvais quartier et être passé une fois de plus pour un benêt, il se dirigeait à présent d'un pas plus rassuré vers les Estaminets.

Cette fois arrivée à la bon adresse, il croisa par hasard un homme rabougri en train de sortir des poubelles, chiffon sur l'épaule.
Au "bonjour" que lui adressa le Prospecteur, celui-ci ne retourna qu'un air craintif en voyant l'impressionnante carrure de l'étranger se diriger vers l'antre de l'Arlequin. Sans doute émit-il un juron, mais au même moment Danthos toqua à la porte -à défaut de pouvoir clocher.
Faisant soin de l'ignorer, il commençait à fantasmer sur les bizarreries que devait abriter ce haut-lieu de la Folie et de la Pyrotechnie.

Sans doute une décoration excentrique, du moins à l'image d'Elyas, attirerait-elle d'abord l'intérêt du Moustachu. Et ses impressions ne seraient que confortées par un rangement à l'image d'un mégalomane délirant.
A moins que les traits méticuleux et organisés du Pyromane au sang-froid qu'il était prennent le dessus sur son versant entropique.
Le tout parsemé d'échantillons d'armes diverses et variées, plus ou moins mortelles, aux durées d'agonies variées, alignées en face de poupées intrigantes faisant office de cibles.

Oui, c'était comme cela qu'il concevait l'antre du personnage.
Aussi, lorsqu'il lui ouvrit la porte il ne put s'empêcher d'exprimer sa joie ***


Ha! Cher Arlequin!
Merci de bien vouloir nous recevoir dans votre môdeste demeure!
Après avoir entendu les miracles plus ou moins tonitruants de vos créations, je n'ai pu réprimander mon désir infantile de jouer avec.


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 27 Manhur 816 à 12h40
 
Un sourire illumina mon visage lorsque le médecin sorti sa propre pipe. Mon herbe lui ferait de l'effet, assurément.
Je me levais pour ouvrir au dernier invité.


N'en mets pas trop, ce sont des petites pousses, l'effet est...hmmm...disons très rapide. Et très puissant. Certains préfèrent la couper.

Rire.
En ouvrant la porte, je fis face à tout l'enthousiasme du solide lanyshta à moustache. Il ne m'avais pas habitué à un tel débordement d'affection. Je m'écartais pour le laisser entrer, refermant quasi instantanément la porte derrière lui.
La pièce n'avait rien d'aussi exotique que le mineur avait pu l'imaginer. Elle ressemblait d'ailleurs plus à un local dans lequel on aurait ajouté de quoi dormir et manger. L'équipement était sommaire quoique savamment optimisé compte tenu de l'espace réduit. Ici et là, côtoyant une corbeille de fruits, des bouteilles de vins ou un chapeau coloré se trouvaient divers appareils aux fonctions mystérieuses. Des schémas étaient épinglés sur les poutres et les murs,traduisant toutes mes recherches et essais, bien souvent infructueux.


Nous discutions de notre dernière création, le Verse'Jus.

Je montrais du doigt l'objet posé au milieu de la table, dont deux ou trois pièces restaient encore à peaufiner, uniquement pour l'esthétique.



Il ne faut pas se fier à sa taille plutôt réduite. Ce machin est plus lourd que son prédécesseur. Nous avons renforcé le propulseur pour augmenter la quantité de liquide délivrée à chaque décharge énergétique. Il reste toutefois encore une marge de progression.

Les trois verres furent remplis au un tiers et ma pipe personnellement garnie de trois petites pousses de l'herbe très odorante de Bragg. Le Crach'Feu destiné à Danthos était posé sur l'établi, rangé dans son étui.

Donc t'es venu pour celui-là pas vrai? dis-je en indiquant le redoutable pistolet que je qualifiais déjà d'ancienne génération. Tu sais t'en servir?


- Thème d'Elyas -
 
Helhar'sen
Gestionnaire du Kil,
Le Doc

Kil'dara  
Le Vayang 27 Manhur 816 à 18h02
 
***
Le médecin ajoute une pincée de l'herbe du kilsinien à sa bourre de tabac, avant de l'allumer en crapotant rapidement pour faire chauffer le foyer, avant de tirer une longue bouffée. La saveur est légèrement fruitée, apportant une agréable touche fruitée et à peine acidulée à la fumée.
Pas désagréable du tout songe le Doc' en exhalant lentement un nuage de fumée parfumée.

L'antre de l'Arlequin est effectivement un atelier-chambre-salon relativement définissable... S'il reflète la personnalité de leur hôte, le Doc' gage que celui-ci a un modèle de pensée semblable à un gros chaudron dans lequel mille idées sont simultanément brassées, confrontées, transformées, et d'où jaillissent parfois des mets. Parfois.

En tout cas, son nouveau bébé pourrait devenir le jouet préféré d'Helhar'sen s'il tient ses promesses.
Helhar'sen se lève pour serrer la pince au Moustachu avant de reprendre sa place.
***

- Ca n'a rien de compliqué : tu braques le canon, tu appuies sur la détente, et le truc visé crame.
Contrairement à ce qu'on peut croire, la mort par le feu est souvent plus rapide et indolore que celle provoquée par des armes plus conventionnelles! A moins qu'une lame, une balle ou une flèche atteigne le cerveau ou le coeur du premier coup, les blessures non-mortelles causent de terribles souffrances et c'est souvent l'infection qui finit le travail. Le feu liquide, en revanche, colle a sa cible et s'infiltre partout : il détruit quasiment-instantanément la peau ce qui coupe la sensation de douleur très rapidement. Il a été démontré qu'en cas d'immolation, on entre en état de choc et le cerveau se déconnecte, en réalité on perd connaissance bien avant de suffoquer.


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Bon, le concept de cramer ses adversaires pour être sympa avec eux n'est pas forcément très compréhensible au premier abord... mais voilà!
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- Et puis rien de tel pour allumer un barbe-à-cul le weekend entre amis. rajoute-il avec un sourire.




(Agur 816)

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