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Aux frontières des Esprits
Quand l'éthique disparait
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 12 Julantir 816 à 23h27
 
*** Garder un souvenir en tête ? Il n'allait pas vraiment avoir le temps de se concentrer sur ça ET de s'occuper. Hochant la tête, le blondin va s'installer sur son pieu, croisant les jambes et regardant le plafond. Un souvenir. Quelque chose de représentatif. Et pourquoi pas... C'était cliché, mais c'était suffisamment "long" pour le tenir, frais dans sa mémoire, et marquant. Ca le représentait dans tout son être, et cet échec magistral avait laissé des traces dans l'esprit de l'adolescent qu'il était.

Son premier cambriolage. Enfin, effraction. Quatorze ans. Le jeune garçon avait toujours, d'une manière inexorable, était attiré par le danger. Destiné à reprendre le business de son paternel, il en avait décidé autrement. Et sur le conseil d'un ami, dès sa dixième année, avait commencé à chiper ici et là.

D'abord une pomme sur un étal. Le premier vol à son actif, un début modeste, et plutôt aisé. Le marchand leur tournait le dos, personne ne faisait attention à un môme aussi rachitique. Et jamais l'homme ne s'était rendu compte du larcin.

A ses douze ans, il avait acheté une petite dague de coupe-bourse, tranchante comme un rasoir, idéale pour trancher n'importe quel cordon réfractaire. Et il s'était révélé bon. Après plusieurs semaines d'entrainement sur des mannequins en toc, puis sur des amis cobayes, il s'était jeté dans la foule, dérobant ses deux premières pierres. Pierres qu'il avait laissé à un mendiant. Pas par bonté d'âme, mais parce qu'il n'avait pas besoin de s'encombrer. Le simple fait d'avoir réussi ce larcin le comblait amplement.

Arriva sa quinzième année, et le nouveau défi qu'il s'imposait. Un défi que d'aucun aurait qualifié de trop ambitieux, ce qui fut le cas de ses amis. Un cambriolage qui avait failli faire tourner cours sa courte carrière. A base de chiens, de veilleurs et de lampes qui s'allument dans la nuit.

Fermant les yeux, le jeune voleur commence doucement à se remémorer les évènements. A commencer par une préparation imparfaite. Une corde sans rechange, et aucun matériel de grimpe. Pas de nourriture droguée pour les chiens... Cette nuit allait être longue. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Vayang 22 Julantir 816 à 21h33
 
Avalanche de sensations.
Difficile de décrire autrement ce que ressent Elyas.
Une avalanche.
Inattendue. Soudaine. Avec ce petit craquement annonciateur qu'un cataclysme va se produire.
Qu'il va vous entrainer. Vous submerger. Vous étouffer...

L'immersion est soudaine. Violente.
Peut être un effet de la drogue, ou une simple conséquence des subtilités de l'esprit de Figgis.
Car au delà des apparences, tout esprit a d'intenses chemins de traverse.
Et Elyas comprend que cette plongée en eau trouble ne commence pas bien.

Il y a dans la méthodologie une violence non maitrisée.
La violence a ses caresses, elle aussi, peut-il se dire...

Il faut réagir.
Rapidement.
Réorienter le voyage vers de plus fines pratiques.
Plus douces. Car si l'opération se fait à la hache, il n'y a pas que Figgis que va souffrir.

Cal, de son côté, perçoit un bourdonnement.
Comme un moustique à l'oreille.
Gênant. Agaçant. C'est l'esprit d'Elyas qui s'accroche au sien.
Il va falloir résister, se concentrer pour ne pas donner un coup de main malheureux qui écraserait le sus nommé moustique.

Bref, le seul pour qui ça se passe bien pour le moment, c'est Figgis.
Il plane, carrément.
Et les têtes vertes, maintenant, Elyas les voit aussi...

 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 23 Julantir 816 à 16h19
 
Après ce qui ne m’apparut être qu’une poignée de secondes, je fus immédiatement saisi dans une sorte de tourbillon de sensations saisissantes, contraires.
Chaud.
Froid.
Collant.
Visqueux.
Venteux.
Mouillé.
Brûlé.
Un impact…et tout s’arrêta.

Je repris mon souffle, tentant d’analyser ce qui s’était produit. L’esprit de Figgis était toujours là, et moi ancré en son sein. Etait-ce ses mécanismes de défense qui étaient à l’œuvre? Je regardais autour. Il n’y avait ni dessus ni dessous. Ni sol ni ciel. Rien qui ne puisse permettre de se rattacher à un quelconque révérenciel connu. Ça pour le coup, c’était sacrément déroutant.
Personne n’était préparé à une expérience aussi intense et complète.
Puis le tourbillon repris.
Excité.
Fébrile.
Riant.
Somnolent.
Transpirant.
Exalté.
Affamé.
Relaxé.
Le tumulte cessa.

Si j’avais pu, j’aurais probablement dégueulé mon diner. Sauf que même ça, on me le refusait. Je sentais mes propres limites céder. Cal n’était qu’un petit point très éloigné à présent, une mouche à merde perdue dans le flot de souvenirs et de sentiments qui touchaient Figgis. Se psyché était une toile aux temporalités variées, complexes. En théorie, on aurait pu imaginer pouvoir en extraire certaines informations issues de sa vie, comme si l’on consultait des archives. Toutefois, ceci restait la théorie et c’est en se confrontant à la réalité que l’on comprenait où étaient ses limites.
Aucune information n’était accessible dans sa version la plus pure, la plus lisible. Ce n’était qu’une superposition de calques sans rapport, conséquences des associations que produisait la psyché du sujet. La comparaison avec une autre personne serait intéressante, c’était certain.
Nouvelle avalanche. Je serrais les dents.
Picoté.
Gelé.
Suffoqué.
Courbaturé.
Affaibli.
Révulsé.
Hilare.
Mon rire traversa le monde des Esprits pour résonner dans la garçonnière du voleur. Puis plus rien.

Combien d’assauts de ce genre pourrai-je encore encaisser?
J’avais désormais la certitude qu’en me connectant de cette manière à Figgis, tout ce qu’il subirait, j’en récolterais également le contrecoup. La graine déposée m’atteindrait t’elle moi aussi ? Si la manipulation entrainait des désagréments, serais-je sujet aux mêmes conséquences ?
J’hésitais à aller plus loin.
Devais-je me retirer et tenter l’expérience sur un esprit moins perché? Ou bien changer d’approche? Ou encore appuyer là où ça fait mal, au risque d’être destructeur? J’ignorais ce que le Doc’ avait choisi au moment de ses essais. Etait-il d’ailleurs allé aussi loin?

Je fus tiré de mes réflexions par une nouvelle sensation.
Curiosité.
Ce n’était pas une vague, juste un fort sentiment qui accompagnait l’apparition d’une dizaine de silhouettes lointaines. Elles gagnaient petit à petit en consistance. Des putains de petits hommes verts, ceux-là même dont avait parlé Figgis. Bien que n’ayant jamais partagé ce fantasme, il fallait avouer qu’ils étaient convaincants, très convaincants. Les silhouettes verdâtres avançaient comme des animaux sur la défensive. Ils étaient nus, dévoilant un corps frêle mais supposé enrichit par divers procédés. Peut-être étaient-ils eux aussi lanyshtas?


Copains ! Cousins ! Frères ! m’écriai-je une nouvelle fois tout haut.

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, j’avais conscience que cette drogue m’atteignait. Etait-ce là la découverte d’un bon moyen de faire des économies? Le shoot partagé, expérience pas chère pour lanyshtas. J’imaginais déjà les éveillés faire la queue dans les Rigoles à la recherche du plus camé des Kil’sinites.

Le temps passait dans le monde de Figgis, lentement, très lentement. Les petits hommes verts approchèrent. Ils étaient désormais à moins de dix mètres. Leurs grands yeux sombres m’observaient d’un air vicieux. Ils n’étaient pas amicaux. Moi qui les avait accueillis comme des frères. Saloperies de trucs verts. Ils paraissaient flotter dans le vide, s’approchant toujours un peu plus de moins. Je tournai soudainement la tête….ils étaient désormais des milliers qui m’encerclaient pour mieux m’étudier.
J’avais la sensation d’étouffer, comme si je m’apprêtai à me noyer. J’aurais voulu me débattre. C’était pourtant impossible. Je n’avais pas de corps, pas d’enveloppe physique dans ce monde de pensées, de souvenirs, de fantasmes et d’Esprits.
C’est alors que mon moi repris le dessus en appelant à mon instinct de survie. Il fallait que je sorte de là d’une manière ou d’une autre.
Sortir. Sortir.
S’échapper.
Vite.


Cal gifle moi ! hurlai-je d’un ton alerte qu’on ne me connaissait pas.

Le moi, ce cœur de ma personne qu’il fallait protéger. Plus que l’Arlequin, plus que l’Artificier, plus que tout ce que j’avais été ou serais un jour.
Je n’avais plus le choix.
Il fallait quitter l’esprit de Figgis…pour le moment.
Le plongeon complet était une méthode trop dangereuse. Etait-ce le contact physique? Si oui, il faudrait garder plus de distance avec le sujet.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 28 Julantir 816 à 14h17
 
*** Le jeune blondin, installé sur le lit, regarde le plafond, sans cesser de penser à cette première fois. Jusqu'au moment où... Portant l'index à l'oreille, le voleur tente de la déboucher d'un pop sonore, sans cesser néanmoins de repenser à... Ce bruit devient énervant. Entêtant même. Penchant la tête, Cal tapote contre son crâne dans le maigre espoir de faire ressortir le corps étranger responsable de...

Une minute...

Le voleur s'arrête. Ce n'est pas un insecte. C'est à l'intérieur de son crâne. Se retournant, blondin pose un oeil sur le potager et le maraîcher. Merde, se concentrer, se concentrer, ne pas briser le pont.

La fenêtre du premier était ouverte.

Se dirigeant vers Elyas, le jeune homme le regarde. Il semble agité, bien plus qu'il ne devrait l'être pour une communication mentale. D'abord des rires.

Faire passer la corde fut aisé, et il avait malgré les manques pris un grappin pour faciliter sa montée.

Puis il y eut les cris. Le voleur porta une main vers l'Arlequin, s'arrêtant à quelques centimètres de son visage. S'il l'interrompait maintenant, il ne savait pas les conséquences qu'il pourrait avoir sur l'explorateur. Le dilemme était atroce. Continuer à le regarder se débattre ou...

En fait, Elyas résolvait le question. Un nouveau cri. Et le voleur grogne. ***


Cal : Désolé vieux.


*** Une claque ? Pourquoi pas le secouer légèrement par l'épaule ? Se redressant, le voleur agit en deux temps. D'abord, attrapant l'Arlequin par le coltard, il le soulève de sa chaise, le plus vite possible. Puis vérifiant ses appuis, il remonte son genou directement dans les valseuses du peinturluré. Celle-ci eusse été des noix, un craquement se serait fait entendre. Au lieu de cela, l'os pointu traversa "délicatement" cette partie tendre et molle, ne rencontrant de réelle résistance qu'en bout de course. Deux facteurs : D'abord, Cal était bien plus fort que son physique ne le laissait paraitre. Un entrainement rigoureux et sa condition de lanyshta l'avait taillé pour des efforts importants et immédiats. Ensuite, Cal était un fils de pute. Et tout le monde sait qu'un bon fils de pute sait comment vous écraser l'entrejambe comme un pro. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 28 Julantir 816 à 15h09
 
Douleur intense.
…Quoique le mot douleur fut encore un euphémisme.
Tel un mourant aux portes des Enfers, je m’écroulai lourdement sur le parquet, le souffle coupé. Péniblement, je levai la tête en direction de Cal. Petit merdeux ! aurai-je voulu lui crier. Mais j’en fus incapable. Ma mâchoire tremblait tout comme le reste de mon corps. Le coup de genou du voleur n’y était certes pas pour rien. Néanmoins, le gros du traumatisme provenait de ce voyage dans l’esprit de Figgis.
Un contrecoup psychique qui s’avérait également physique.

Une bonne minute s’écoula avant que je ne parvienne à stabiliser ma respiration. Je déglutis péniblement, tâchant d’ignorer la sensation désagréable du paquet qui vous remonte à travers la gorge.
Soupir sec.
Je pris appui sur la chaise puis parvins à me redresser sur cette dernière. Je plantai mon regard dans celui du blondinet. Il n’y avait rien à dire, pas le moindre mot au sujet de ce qui venait de se produire. Le gamin avait profité de la situation pour assouvir l’un de ses petits plaisirs. Mes yeux exprimaient tout ce que je pensais de ce geste. Pourtant, aussi bizarre que cela puisse paraitre, j’éprouvai une certaine gratitude. Ce coup m’avais permis d’échapper à l’esprit de Figgis.
Une simple gifle n’aurait peut-être pas eu le même effet…


De…l’eau… articulai-je.

J’avais besoin de me souvenir de la réalité, des sensations qui y étaient attachées. L’appartement n’avait pas bougé d’un pouce. Toujours cette même odeur, ce même bois, ce même mobilier. J’ignorai combien de temps s’était écoulé ici. Peut-être une poignée de secondes ou une dizaine de minutes. Impossible de savoir. Pour moi, l’expérience avait semblé durer des heures tant elle avait été éprouvante.
Lorsqu’un verre d’eau me fut servi, j’en avalai le contenu d’une traite, appréciant le liquide frais qui s’écoulait dans mon corps. Mon corps. Ma personne. Oui. Ça me revenait.
D’un geste lent, je tirais d’une de mes poches un petit carnet et un crayon. Mon esprit retrouvait petit à petit sa clarté. Je m’assurai que Figgis était toujours plongé dans un état semi-comateux, non sans éprouver une certaine rancune à son égard.

*Bon… pensais-je à l’adresse de Cal, il est temps de tirer les premières observations de cette…expérience.*

Etrangement, la télépathie me paraissait plus agréable que la parole. Etais-je déjà en train de perdre ce contact au monde réel? Qu’importe, je ne m’arrêterai pas en si bon chemin. A mesure que les pensées filaient, ma main s’activait à tout noter sur le carnet.

*La première expérience sur le sujet Figgis n’a pas permis d’implanter de graine dans l’esprit de ce dernier. La méthode du contact physique doublé d’une projection psychique a été utilisée. Conséquence de quoi, l’esprit lanyshta s’est retrouvé profondément ancrée dans la psyché du sujet. Piégé dans un tourbillon d’émotions et de souvenirs, l’implantation d’une idée devint impossible. Le contact télépathique établi avec le second lanyshta s’est amoindrit dès les premiers instants du plongeon, isolant le premier Eveillé dans le tourbillon. Seule l’intervention physique, brutale, a permis de s’extirper du tourbillon psychique.*

Diverses sensations issues de l’expérience, reproduites de manière moins puissantes, parvinrent à Cal. Il se devait de comprendre ce qui s’était passé.

*La deuxième tentative s’effectuera sans contact physique avec le sujet. Le lanyshta plongeur devra s’efforcer de rester à l’extérieur du tourbillon. Il faudra trouver le bon moment et le bon endroit pour planter la graine, en espérant qu’elle ne soit pas noyée par le flot d’émotions et de souvenirs. En parallèle, un contact physique sera maintenu avec le second lanyshta. Une pression de la main répétée de manière cyclique, plus ou moins appuyée en fonction des instructions du lanyshta plongeur. Ce dernier doit pouvoir rester en état de semi-conscience de la réalité.*

Nouveau regard vers Cal.
Une once d’appréhension était décelable dans mes yeux. Le danger était réel, j’en étais pleinement conscient à présent.


Il faut…recommencer, dis-je d’une voix faible.

J’approchai ma chaise de Cal puis lui tendit ma main blanchâtre.

*Nous allons tenter autre chose. Applique-toi. Ne nous refait pas le même coup.*

J’expirai profondément.
Il était temps d’y retourner. Figgis mon petit, c’était entre toi et moi que ça se jouait !
Je fermai les yeux puis lançai mon esprit en direction de celui du jeune homme. Le trouver fut plus aisé, probablement du fait de la première expérience. Je pénétrai dans son monde avec discrétion, m’efforçant de camoufler mes propres émotions qui auraient pu attirer l’attention sur l’intrusion en cours et activer les mécanismes de défense. Une pensée fila vers Cal.


*Nous y sommes. La Cité est en Danger*

C’était la graine.
Je m’efforçai de laisser fuser cette idée.
Cité.
Danger.
Cité.
Danger.
Peut-être n’en percevrait-il qu’une moitié. Peut-être serait-ce la totalité ? Quoiqu’il en soit, ça ne coûtait rien d’essayer.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 29 Julantir 816 à 14h17
 
*** Laissant l'Arlequin se rassoir, le jeune voleur hoche la tête, tapotant doucement sur l'épaule de son comparse. Et là, il nous semble judicieux de préciser à quel point le jeune homme se retient de sourire. Non pas pour la satisfaction de voir son partenaire émerger mais... Bordel, depuis le temps qu'il rêvait de faire ça. Il venait sans doute d'accomplir le fantasme de la moitié des Dessous, et d'une bonne partie de ce qui restait du Kil. Il venait aussi de sauver le monde d'une possible descendance de l'Artificier, ce qui en soit revenait à l'avoir sauvé. Deux fois.

Rapportant rapidement le verre d'eau demandé, le jeune homme secoue la tête. ***


Cal : Tu ferais mieux de commencer par te reposer une minute. Bêtement foncer ne ferait que te mettre en danger, mettre en danger le... Champ de navets, et risquer de compromettre ce que tu veux réaliser.

*** Le laissant néanmoins "parler", le jeune homme réfléchit. ***


Cal : Donc, si je comprends bien, le lien psychique entre nous devient quasiment inexistant. Idée idiote, mais n'y aurait-il pas d'intéret à faire l'expérience à trois ? Un des lanyshtas restant physiquement un garde fou, tenant un second lanyshta te suivant "à l'intérieur" mais restant en retrait, et servant de balise au lanyshta qui s'enfonce plus profondément ? Comme une cordée d'escalade, en somme.

*** L'Arlequin confirme néanmoins le besoin de rester "conscient". Hochant la tête, le blondin sourit. ***


Cal : Ne t'inquiète pas. S'il faut te réveiller à nouveau, je tente le coup de boule la prochaine fois.

*** Mais décelant une appréhension qui n'avait rien de familière dans les yeux de son aîné, il pose une main ferme dans sa nuque, attrapant sa main. ***


Cal : Si tu sens que ça commence à partir en sucette, dis le directement. Sans signe de ta part toutes les... toutes les minutes, on arrête tout. Et on reprendra avec un sujet plus sain, moins drogué, et dans une meilleure conditon physique. On a tout notre temps, mais pas le luxe de te perdre quelque part entre deux neurones.

*** Attentif aux réactions de l'explorateur mental, le voleur accroche l'idée envoyé par l'Arlequin. Un bon choix. La Cité en Danger était le leitmotiv, la motivation du voleur. Et pour capter son esprit, il n'y avait décidément que bien peu d'autres choix. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Merakih 3 Agur 816 à 22h54
 
Plongée.
Deuxième.

C'est à la fois plus simple, et plus difficile.
Lorsqu'on a failli se noyer une fois, il faut un certain courage ou une folie certaine pour replonger...

Mais la méthode est plus douce.
Moins intrusive. Plus enjôleuse ? Non.
Elyas reste à l'écart du tourbillon de pensées.
Il perçoit, sans subir.

Puis il plante sa graine, infime idée.
Infâme procédé.
Il le ressent. C'est une violation de l'être mental de Figgis.
Un viol mental.
Les pensées s'enchainent, perturbées.
Figgis hurle, incohérent !

Elyas ne ressent rien de particulier.
Ça fonctionne...
Le souci, comprend il, c'est l'état mental supposé de Figgis à son réveil.
Impossible de savoir, en l'état.
Mais il se passe autre chose, de plus pernicieux.
Un effet retour.

Dangereux ! Très dangereux !
Une idée de Figgis tente de prendre refuge dans l'esprit d'Elyas !
Les têtes vertes !
Non !!!
Implanter une idée est une chose, mais Elyas comprend qu'un esprit se protège.
Instinctivement.
Et là, il subit lui aussi une attaque. Un viol... par des têtes vertes...

 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 4 Agur 816 à 12h29
 
Bien que la sollicitude de Cal ait quelque chose d’attendrissant, il ne saisissait pas pleinement les difficultés auxquelles j’étais confronté durant un plongeon.
Le problème n’était pas tellement de parvenir à rentrer au sein du monde réel. Le contact physique d’un être extérieur semblait produire l’effet souhaité sans rencontrer de quelconques complications. Peut-être même qu’avec le temps, et surtout de la pratique, je parviendrai à m’extirper seul d’un esprit.
Non-non. Le plus ardu restait de se préserver.
Les assauts psychiques comme le tourbillon, même s’ils n’étaient pas totalement dirigés vers mon esprit, pouvaient avoir des conséquences désastreuses. J’en étais persuadé. Les autres avaient appris par la Grognasse rouquine que certains s’étaient même perdus.
Etait-il possible pour un lanyshta d’oublier sa propre nature?
Le cas échéant, comment procédaient ceux qui parvenaient à la protéger?
Agissaient-ils de manière chirurgicale?
En implantant l’idée puis en s’extirpant quasi immédiatement?
Dans ce cas, comment être sûr que la graine allait bel et bien germer?
Ou bien fallait-il avoir recours à cette fameuse création de vie, ces bestioles pour stabiliser le plongeon et ne pas subir le changement de paradigme?
Les hypothèses s’entremêlaient alors que j’implantai l’idée à la surface de l’esprit du sujet.



Tout à coup, mes questions furent balayées.
La graine s’était enfoncée dans la psyché de Figgis. Etrangement, j’en étais intimement persuadé. Un sentiment d’allégresse extrême m’envahit. J’avais envie de crier ma réussite, de danser devant le succès apparent de l’opération. Pourtant, je restai là, forme immatérielle, flottant en périphérie de l’Esprit de Figgis, admirant mon œuvre, jouissant de ma toute puissance.
Implanter une idée étrangère, ce n’était quand même pas rien.

Néanmoins très vite, presque immédiatement d’ailleurs, je fus saisi par un arrière-goût amer. Il s’agissait de Figgis. Ses pensées s’activèrent, comme des troupes désorganisées, effrayés sur lesquelles on aurait déchainé les enfers. L’esprit du jeune homme hurla. Un hurlement effroyable, presque agonisant. Un sentiment atypique de pitié émergea de mon être. De la pitié. Etrange. Je pensais m’en être détaché il y a déjà fort longtemps. Pourtant, devant un tel spectacle, comment pouvais-je rester stoïque?
Dans quel état émotionnel et physique le sujet se réveillerait-il?
Serait-il encore lui-même?
Aurait-il conscience de ce qui venait de se passer?
Serait-il apte à retourner dans la nature?
L’observation post-plongeon promettait d’être passionnante.

Les lamentations de Figgis envahirent bientôt toute sa sphère mentale, parvenant jusqu’à moi malgré l’éloignement.
Il me fallut plusieurs secondes pour comprendre : la psyché de Figgis organisait la contre-offensive. Et elle serait violente, très violente !
Ce désespoir était armé jusqu’aux dents. Des visions de tout part m’assaillirent, têtes vertes en première ligne. Elles filaient en tous sens : dessus, dessous, à droite, à gauche. Elles cherchaient à me transpercer, à modifier ma nature, mon propre paradigme.
Salopes !

Mes réflexes psychiques étaient aiguisés à force d’entrainement. Je décidai d’user de la même stratégie que pour la dissimulation auprès des autres lanyshtas : le chaos. En m’efforçant de ne pas céder à la panique, je projetai à mon tour de puissantes visions, abstraites et absurdes, à la rencontre des armées de Figgis. Le choc n’était pas violent. Il s’apparentait plus à la collision entre une goutte d’huile et une goutte d’eau. Les souvenirs, visions et sentiments s’évitaient, se repoussaient. J’organisai ma défense de sorte à éloigner les soldats du clochard de mon moi. Néanmoins, l’attention requise m’empêchai de faire parvenir mon appel à Cal.
Aurait-il la présence d’esprit de me tirer de là?
Depuis combien de temps avais-je plongé?
Il fallait tenir suffisamment longtemps. Dans ce nouveau tourbillon dont j’étais le centre, je prenais conscience de la dangerosité d’un plongeon plus profond. Lors de la précédente tentative, j’avais été bien avisé de ne pas tenter de planter la graine.
Le cas échéant, je ne m’en serais pas tiré.
Oui. J’avais eu sacrément chaud.

C’est alors qu’une brèche s’ouvrit dans mes lignes défensives : les petites têtes vertes fonçaient dans ma direction.
Non… Non-non-non !
Elles me transpercèrent.
Je manquai de perdre prise.
Elles étaient réelles. Elles faisaient partie de moi.
Provenaient-elles de Figgis ou de mon propre esprit? Les limites étaient brouillées. A présent, elle se mêlaient à mes autres pensées dans la bataille pour préserver mon intégrité. Elles me parlaient. Des sons étranges, lointains.
L’une s’approcha puis m’attrapa délicatement le bras. Elle souriait, dévoilant une rangée de dents courtes sur cette bouche difforme.

*Qui êtes-vous? D’où venez-vous ?*

Pas de réponse.
Juste ce sourire.
Sortir.
Sortir.
Sortir. Vite !
Je sentais la panique monter à mesure que les têtes vertes s’agglutinaient autour de moi. J’allais étouffer. D’ici moins d’une minute, ou ce qui semblait être une minute, le reste de mes défenses cèderait. Il fallait se rendre à l’évidence : je n’étais pas préparé à répondre aux assauts psychiques de Figgis. Cette violence sauvage…l’animal agonisant usant de ses dernières forces pour assurer sa survie.
Non. C’était trop.

Me retirer d’une manière violente pourrait avoir des effets désastreux sur le jeune homme…voir sur moi-même. Pourtant, c’était l’une des seules solutions restantes à ma disposition. J’étais comme aspiré dans une bataille que je ne pouvais pas remporter.
Merde aux conséquences !

Je parvins à réunir ce qui me restait de forces pour provoquer un retour à la Réalité dans un appel à la fois psychique et physique. Un simple mouvement de jambes, violent, un coup de pied dans la table. Quelque chose.
Et un cri.


Sors nous de là !

Les têtes vertes, elles, semblaient s’amuser de la situation.
Allez tous brûler chez vos mères.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 4 Agur 816 à 13h23
 
*** Comme la première fois, il avait fallu moins d'une minute pour que l'Arlequin ne se retrouve submergé par l'esprit qu'il essayait lui-même de pénétrer. Et comme la première fois, Cal aurait pu la jouer simple. Attaquer la seconde bourse et retrouver le plaisir simple d'écraser la seconde bourse à coup de 42 fillette. Mais ce qui suivit fut le résultat de plusieurs facteurs. D'abord, la curiosité. Si Cal avait beaucoup changé depuis sa récente "prise de pouvoir", il n'en restait pas moins Cal, et l'Artificier une fois reparti, il avait eu le temps -bon, d'accord, quelques secondes- pour gamberger. Un gambergeage parvenu à une conclusion simple : Il devait voir ça de lui-même.

Le second facteur était un constat : Cal maîtrisait mal l'art des lanyshtas, et ce lien très particulier qu'ils entretenaient avec l'esprit. Il avait certes travaillé depuis son retour au Sin, s'efforçant notamment de visualiser et de retranscrire des formes, des images, son principal problème portant sur la concentration nécessaiEt attere pour l'exercice, mais rien ne valait un réel coup d'essai.

Et ainsi, au lieu de se concentrer sur l'espace physique, le jeune voleur ferme les yeux, refermant fermement son emprise sur l'épaule d'Elyas. Prenant la dague à sa ceinture d'une main, il pose le genou à terre, et plante la lame au sol, tenant fermement le manche. Peut-être que ce lien physique, bien que métaphorique, pourrait jouer en sa faveur. Au pire, si on trouvait le lendemain leurs corps lobotomisés, ça donnerait à parler dans la presse, et des gens se demanderaient la symbolique du bouzin. Bref, au mieux la sortie, au pire une grosse rigolade.

Se projeter. Difficile à dire. Comment avait fait l'Arlequin... Qu'avait-il dit à son retour ? Se jeter ? Se projeter ? Merde. Bon, faute de mode d'emploi... Le jeune homme ouvre son esprit. Plutôt que de foncer tête baissée en foutant le boxon, le jeune homme préfère laisser l'esprit de l'Arlequin et de "l'hôte" filtrer doucement. Il ressent. De loin, des échos. Des cris ? Se dépêcher. Se concentrer.

Voir l'ouverture, et se laisser glisser. Alors le jeune homme expérimente ce que son aîné avait déjà eu le droit de supporter. Des sensations en cascade. Une attaque en règle de ses sens. La confusion. Le jeune homme resserre sa main sur le manche de la dague. Dur et froid. Réel. Se laisser glisser.

Et atterrir. Un choc, tant physique que mental, tandis que le voleur se "glisse" dans l'ouverture et fini par... Voir et entendre ? Quasiment physiquement mais... Sensation étrange, irréelle. Il regarde aux alentours... Mais du bruit. Elyas. Pas le temps pour du tourisme. L'Artificier est là, entouré de... Bordel, c'est quoi ce truc ?

Penser vite. Lui aussi est un intrus. Elyas a été pris après son premier mouvement, en toute logique. L'esprit repère, et se défend. Alors le voleur cesse de bouger. Penser penser penser, qu'est ce qui peut bien personnifier l'esprit de Figgis ? Enfin ce qu'ils en connaissent ? Les rigoles. L'endroit où ils l'avaient chopé. Un lieu familier. Figgis le connait parfaitement. Parcourir ses rues, ses artères... C'est une pensée que le clodo aurait pu avoir. Oui, il peut être Figgis. Il peut être ce clodo un peu paumé, cet ancien étudiant ayant subi la vindicte. Ressentir la détresse de celui qui perd tout et qui devient du rien.

Un pas en avant.

Le premier truc de l'illusioniste, c'est de détourner l'attention. Il savait faire. Mais il n'avait pas envie de se retrouver à la place de l'Arlequin.

Un nouveau pas.

Les sortilèges. Issus de leur esprit. Pas besoin de grand chose. Quelque chose d'anormal, de suffisamment intrusif pour que les têtes partent. Levant la main, il se concentre. Une petite boule de lumière s'élève, tandis qu'il sent dans ses veines un maigre courant s'insinuer dans ses doigts. Ca , c'est bon. Projeter... Le sortilège sonore. Une projection. Projeter cette image. Pas besoin de force, besoin de courant. Maintenir les Rigoles. Je suis Figgis, je suis une projection de Figgis, je souffre, j'ai faim, faim, tellement faim... Projeter.

Un petit courant d'énergie. Et la boule scintillante part. Innocent passe-passe inoffensif. Inoffensif. Figgis. Un nouveau pas. Mes parents, je ne les vois plus. Plus plus plus. Ma famille ? Non, seul. Oui, seul, qui peut vivre ainsi avec une famille. Tout mon esprit... ça brille, c'est étrange. Pas à moi. Cette lumière, ce n'est pas moi.

Sa main se resserre sur la garde. Son petit doigt se soulève. Prêt à descendre le long du manche, droit sur la lame. Chéri, ça va couper. ***



Gentleman Cambrioleur
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 4 Agur 816 à 14h46
 
Le coup de pied dans la table avait eut lieu.
Je le savais.
Une certitude.
La douleur de mes orteils fila le long de mon système nerveux. J'étais encore vivant, là-bas, dans cette garçonnière.

Le tumulte autour de moi s'intensifiait.
Cette expérience était un mal nécessaire.
Peut-être n'avais-je certes pas été très honnête auprès du voleur. Pour changer diraient certains. Cependant, je restais persuadé du bien fondé de ma recherche. Je savais, de part ce dont m'avais parlé le Doc', qu'il était possible d'altérer en douceur l'esprit d'un krolanne. Les conséquences étaient minimes, presque indécelables. Toutefois, Hel'harsen ne s'était pas risqué à une approche plus brutale, plus radicale. La nouvelle corde que je souhaitais ajouter à mon arc sous couvert de comprendre les mécanismes qui régissaient l'intrusion mentale.

J'avais désormais la sensation de me noyer. Qu'est-ce que foutait Gueule d'Ange? Qu'attendait-il pour me tirer de là? Le coup de pied n'avait-il pas été un signal suffisamment clair?
Mes forces s'épuisaient. Je me savais encore capable d'une ultime tentative, un genre de bond dans l'autre sens, la fuite de du prédateur prit à son propre jeu.
C'était risqué. Mais qu'est-ce qui ne l'était pas rendu à ce stade?
Et voilà que les têtes vertes se remettaient à leur "pouic-pouic" disgracieux.

*Moquez vous tant que vous le pouvez encore.*

Je finirais bien par vous mater vous aussi, comme pour les autres.
Soudain, surprise.
Un élément perturbateur fit son entrée. Une saveur familière. Elle est lointaine, différente et pourtant si reconnaissable. Une odeur que j'avais sondé des centaines de fois au point de pouvoir la retrouver à plusieurs milliers de kilomètres à la ronde.
Un Esprit qui n'était pas krolanne. Un Esprit qui était prudent. Hésitant.

*Il te connait. Nous te connaissons.*

Une lumière.
Une diversion.
Un espoir.
Les armées de Figgis devinrent incertaines. Comment procéder face aux deux intrus? Les attaques perdirent quelque peu de leur consistance. Était-ce ma chance? Les vagues d'émotions, de saveurs et de souvenirs du sujet se dirigeaient déjà vers le nouvel intrus, me laissant l'opportunité de relâcher mes propres défenses.

"Pouiiiiic ! Pou-pou-pou-Pouiiiic !" s'écrièrent en cœur la foule d'admirateurs verdâtres. Un encouragement. Un signal.
Peut-être qu'ils n'étaient pas si néfastes après tout.
Voilà de l'un deux lève l'un de ses doigts fin et tentaculaire, le tout ponctué d'un clignement de paupière.

*Bordel, des têtes vertes qui me font des clins d’œil.*

Cet endroit était plus délirant qu'une soirée à sniffer de la blanche sur le cul d'une naine unijambiste.
Il n'était plus temps de s'éterniser.
J'inspirai profondément puis propulsai avec un dégoût profond le reste des armées de Figgis. Un chemin vers la Réalité. mes orteils.
Cette douleur.
La douleur était la clé.
Il ne restait plus qu'à pousser la porte.
Dans un ultime effort, je frappai à nouveau mon pied contre le pied de la table. Le son de la chaussure contre le bois me parvenait plus distinctement. Les émotions de Figgis se voilèrent jusqu'à...disparaître.

J'ouvris péniblement les yeux, comme tiré d'un mauvais rêve.
L'appartement était là. mes amis verts aussi. Ils frappaient dans leurs membres fins avec une joie non contenue. Figgis n'avait pas bougé, tout juste était-il secoué de quelques convulsions.
Quant à Cal...
Cal?!
Il était un genou à terre, une main sur mon épaule et l'autre serrée autour du tranchant de sa lame. Du sang s'écoulait le long du métal scintillant.
Un bourdonnement assaillit mon crâne au point de m'en faire perdre l'équilibre. Le contre-coup. J'étais vidé.
J'aurais voulu me laisser tomber contre le fauteuil, dormir un bon coup, pour de vrai.

Mais...Non.
Il ne fallait pas.
Le blondinet était toujours là bas, dans l'Esprit du clochard. Je devais le tirer de là, et vite. Sans quoi, il subirait lui aussi le tourbillon. Peut-être avait-il su se camoufler. Cependant, compte tenu du signal émit en guise de diversion, il serait bientôt repéré et encerclé.
Réfléchis.
Réfléchis.
Agis.
La dague. La douleur comme échappatoire. Cal avait du avoir la même idée.
Je sautai sur l'arme et la retirait non sans mal du sol, non sans trancher encore un peu plus la main du voleur. Enfin, sans la moindre hésitation, je replantai la lame dans la main déjà bien esquintée.

Schlack !

Une ultime pensée fut dirigée vers Cal avant de m'évanouir sur le parquet :

*Ne reste pas là bas !*



- Thème d'Elyas -
 
Narrateur
 
Le Vayang 19 Agur 816 à 16h26
 
Douleur.
Fulgurante.
Pour les trois protagonistes.
Peut être même au delà ?

Car si le choc est intense physiquement, il l'est immensément plus psychiquement.
Les Lanyshstas ont tenté à l'aveugle une expérience dont ils ne soupçonnent pas les implications.
Procédons par étapes...

Tout d'abord les bonnes nouvelles.
Chacun revient dans sa propre tête.
Pas forcément seul, mais conscient que son corps lui appartient.
Conscient tout court pour Cal et Elyas...

Du côté des mauvaises nouvelles, Figgis bave.
Il est "absent".
Pas uniquement shooté, mais bel et bien ailleurs.
Perdu dans les limbes de son propre esprit.
Sans nul doute en proie à une terreur sans nom, ses propres défenses s'étant retournées contre lui.
Il est perdu. Psychiquement perdu à l'intérieur de lui même...

Pour Elyas et Cal, les conséquences sont moindres.
Elles s'effaceront peut être avec le temps. Ou pas...
Mais ils sont certains d'une chose : ils ont été trop violents. Trop brutaux.
L'intrusion, la persuasion psychique est un art. Un art subtil.
Ils comprennent qu'ils y sont allés comme des brutes, et qu'il faudra trouver d'autres moyens.
Ou bien d'autres cobayes...

Enfin, l'expérience a des répercussions psychiques plus étendues.
Comme un cri mental dans l'espace interstitiel qui entourent les êtres conscients.
Leur expérience a alerté sur une vaste zone les êtres télépathes et les non télépathes.
Pour ces derniers, c'est juste un gros mal de crane. Une impression de vomir.
Pour les télépathes éventuellement à portée...

Il restait à espérer qu'ils n'aient pas dérangé des gens qui prendraient mal une telle expérience.

Ils respirent pesamment.
Sur la table, des petites têtes vertes dansent la farandole...

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 22 Agur 816 à 15h38
 
*** Les têtes se rapprochèrent. Si le voleur avait eu le nez fin sur la méthode d'entrée, sa "diversion" rendait toute possibilité de rester hors de portée caduque. Bordel. Et lorsque l'une d'elle se projette en avant, droit à la gorge, le voleur lève le bras. Une morsure. Glaciale. Et un cri...

Bien réel. Ses yeux s'écarquillent sur la lame traversant, littéralement sa main. Douleur intense ? Deux mots pour un euphémisme. L'Arlequin, en plantant ainsi la lame, avait joliment broyé quelques os aux passages, et tranché deux trois nerfs dans la foulée. Tentant de se relever, le blondin attrape son poignet dans un nouveau cri silencieux. Regardant l'Arlequin, il ne peut que noter l'état de celui-ci. Sans doute guère plus brillant, la dague en moins. Regardant sa main, pendante sur le sol, le voleur essuie de sa main -intacte- quelques larmes qui venaient à couler. Car oui, se faire péter des cartilages a cette tendance à transformer n'importe quel homme bien portant en gentil petit garçon un peu pleurnichard. Ca fait mal.

Se relevant doucement, tentant de ne pas tourner de l'oeil ce faisant, il s'appuie sur la table, reprenant son souffle, bien ruiné par son envie de crier à nouveau. Posant la lame contre le bois de la table, il agrippe le manche. Une grande respiration. Et il appuie de sa main percée, tout en tirant de l'autre. Nouveau cri tandis que les centimètres sont traversés en sens inverse. ***


Cal : Putain de...

*** Enfin, la lame ressort. Du sang gicle sur la table. Pas de quoi paniquer. Peu de veines importantes dans la main. Le poignet aurait été une autre histoire. Tentant à nouveau de ne pas s'effondrer, le voleur lève les yeux. Juste assez longtemps pour les voir. Ces petites têtes gigotantes.

Et le voleur sourit. Un petit sourire au début. Léger. Doux. Qui s'élargit doucement. Un sourire qui se transforme en grognement. Et le voler balance sa lame vers elle. Pouf, font-elles. Disparues ? Peut-être. Peut-être pas.

Un pas vers la droite, il débouche la bouteille d'alcool des dents. Un rasade. Puis la vide copieusement sur la blessure, serrant les dents à nouveau. Effet égratignure, moins le bisou de maman, plus la blessure profonde. Reposant la bouteille, nonobstant un Figgis légumisé, il se dirige vers la salle de bain. En sortant quelques bandages, il arrête le saignement, pour un temps. Aller voir un docteur serait une bonne idée. Oui, je pelais des patates doc, parfaitement. Un kiné, aussi... Il ne sentait plus son majeur, malgré sa redoutable envie de lever un doigt rageur vers... Peu importe.

Se dirigeant vers Elyas, il s'accroupit, grimaçant à nouveau en oubliant de ne pas utiliser cette main comme main porteuse. ***


Cal : Elyas !

*** Tape sur l'épaule. Il espérait que l'Arlequin se réveillerait seul. Le porter dans son état... ***



Gentleman Cambrioleur
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Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 25 Agur 816 à 13h33
 
C'était comme se réveiller d'une sévère gueule de bois. Du genre de celle qui cumulent rhum, liqueurs à 70° bières et whiskey. Dans ces situations là, le mal de bide est accessoire tant l'impression que votre crâne va exploser est prégnante.
Parole d'expert.

J'ouvris péniblement les yeux.
Une voix lointaine m'appelait. Bordel. Chaque son était comme décuplé.


Ta...Ta...Ta gueule...

J'ignorais combien de temps j'étais resté inconscient. Peut-être une minute, peut-être dix.
Lentement, je reprenais conscience de mon corps. Le mal de tête s'estompait sans pour autant disparaître. La silhouette floue se transforma en une petite tête blonde familière. Il s'en était donc tiré.
Tout me revenait : Figgis, la tentative de destruction de son esprit, la fuite, le retour à la réalité, la dague plantée dans la main de Cal.
Prenant appui sur mes coudes, puis m'aidant de la chaise, je parvins à me relever.


Il est...encore là?

Par encore là, je voulais dire encore "conscient". Cette bataille psychique avait été pour moi comme tenter de broyer une noix à main nue. Au détail près que cette noix là vous rendait les coups. Peut-être étions-nous parvenus à infliger une fissure suffisamment profonde pour oblitérer une partie de la personnalité ou des souvenirs du sujet.
Après moults efforts, je me retrouvais le cul sur la chaise. J'avalai quelques gorgées d'eau. Les choses rentraient dans l'ordre...ou presque.


V...vous?! dis-je en direction des deux choses vertes qui se montaient dessus en plein milieu du salon Qu'est-ce que c'est que ce merdier? Elles étaient là bas, dans son esprit...Et maintenant ici?

Je me tournai vers Cal, la mine désemparée.

Tu les vois toi aussi?

Deux possibilités : soit nous étions parvenus à matérialiser ces créatures imaginées par Figgis, peu probable; soit l'esprit de Figgis avait atteint le mien et y avait laissé sa marque.

Dans tout les cas, c'est intéressant...instructif...Oh ça oui !
Carnet ! Carnet-carnet !


Je saisis l'objet de mon désir et, malgré ma main tremblante, y notais mes conclusions tout en les énonçant à mi-voix.

Approche brutale : fonctionne mais non sans contre-coup comparé à la méthode douce.
Détruire un souvenir ou une émotion est-il possible avec plus de pratique? Il faut savoir où frapper. Éventuellement possible en duo ou trio, pour éviter de grosses séquelles pour le ou les plongeurs.
La drogue ne semble pas avoir d'effet sur les défenses du sujet, mise à part les rendre moins cohérente avec la réalité que nous partageons.


Cal se sentirait peut-être trahis.
Sur le principe, je ne lui avais pas menti, juste caché un brin de vérité concernant mes réelles aspirations. Peut-être accepterait-il d'expérimenter la méthode douce, enrichie de ces nouvelles données, auprès d'un nouveau sujet?
Je m'approchais de Figgis.
Il bavait. Gros dégueulasse va.

Hé Gueule d'Ange, regarde ça, si ça continue il va te tremper le plancher ah-ah-ah !

Du bout de mon crayon, je touchais la joue du sujet.
Aucune réaction.
Ses yeux étaient ouverts, il respirait donc paraissait vivant. Pourtant, il n'était pas ici, pas dans cette pièce.


Il faut l'examiner, savoir où est parti notre bon ami Figgis hi-hi-hi.

D'un geste ample, sans grâce, je lui flanquais une lourde gifle.

Ohé ! Y'a quelqu'un?

Un large sourire aux lèvres, je lançai un regard complice au voleur.

Tester ses réflexes, tout ça tout ça. Savoir s'il est encore fonctionnel quoi. Après tout, c'est le but : arriver à le garder en vie sans qu'il ne puisse plus rien dire hé-hé-hé.
Habile non? Pour toi qui n'aime pas le meurtre, ce serait une sacrée évolution !


Les têtes vertes s'approchèrent doucement. Elles vinrent se positionner aux côtés de Figgis, l'air pas franchement menaçantes. Elles se ressemblaient.

Quoi? Vous voulez jouer vous aussi?


- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 30 Agur 816 à 14h17
 
*** Une mauvaise gueule de bois. Ils avaient littéralement lobotomisé un pauvre hère, et tout ça pour quoi ? Pour quelques blessures, un gros mal de crâne, une sensibilité exacerbée et un appartement qui puait le sang et la défaite.Donc en résumé, une très mauvaise gueule de bois.

Regardant leur sujet, le jeune homme secoue la tête. ***


Cal : Aucune réaction de sa part. Si tu veux qu'on parle potager, je crois qu'on a fait sauter de la dynamite dans le notre, et j'ai des doutes sur notre capacité à rendre ça cultivable à nouveau...

*** Se cacher derrière une image pour oublier ce qui était un fiasco éthique. Se relevant, il bouge à peine la tête quand l'Arlequin gueule. Un vague regard. Le voleur ne les voyait plus. Mais ayant du les chasser pour cela, il ne doutait pas qu'il souffrirait de cette hallu un certain temps. ***


Cal : Vertes et qui sautillent ? Plus maintenant. On a du être affecté d'une manière différente, et nos corps ont du réagir de manière différente.

*** Se posant sur une chaise, il laisse l'Arlequin écrire, massant doucement ses yeux d'une main fatiguée, la douleur pulsant dans ses veines à chaque battement de coeur. Relevant la tête... Il regarde l'Artificier. ***


Cal : On ne peut pas continuer comme ça. Non seulement pour les cobayes qui vont devenir des légumes, mais aussi pour nous. Nous enfoncer sans aucune protection dans un milieu qu'on ne maitrise pas et qu'on ne peut contrôler d'aucune manière...

*** Une pause. ***


Cal : Il nous faut un volontaire. Quelqu'un qui accepte consciemment qu'on rentre. Que nous comprenions comment ce plan fonctionne et comment s'y enfoncer. On ne pourra pas tout tester, mais au moins apprendre à renforcer nos moyens de défense une fois sur place, et ne pas détruire complètement l'esprit du sujet. Et un moyen de sortir sans...

*** Il regarde le légume. ***


Cal : Sans arriver à ce gâchis. Il n'est pas physiquement mort mais regarde le.

*** Se rapprochant du légume, il soulève sa main, qu'il laisse retomber contre son corps. ***


Cal : Il respire, et il est conscient. Physiquement. Mais j'ai bien l'impression qu'on l'a tué. On joue juste sur les mots.

*** Une vague forme verte dans son champ de vision périphérique. Plissant les yeux, il distingue... Pas une forme. L'idée d'une forme. Sûrement les têtes. Le blondin est grave. Bien plus qu'à l'accoutumée. ***


Cal : Je crois qu'on a fait une grosse connerie. Et que si on ne se débrouille pas pour en tirer une eçon, on ne fera que faire empirer les choses.


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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 2 Saptawarar 816 à 11h18
 
Je détachai pour un temps mon attention des deux créatures vertes.
Cal était secoué. Pauvre petit. Je l’étais également, mais sous une autre forme. Chez moi, l’excitation avait pris le pas face à la gravité de la situation.
Je fis volte-face et m’approchai du voleur. Quelle couille molle.


Tu sais petit, on ne fait pas d’omelettes dans casser d’œufs.

S’en suivi un rire saccadé que je ne parvins pas à contenir.

Ceci dit, on y est peut-être allés un peu fort. Peut-être. Ou peut-être pas.

J’eus un sourire en coin.
La situation était amusante. Un petit chef de gang qui venait de découvrir une nouvelle arme dissuasive et qui semblait effrayé à l’idée de s’en servir. Pauvre petit. Sa mère n’aurait sûrement pas réagi de la sorte, ça non. Elle se serait empressées de nous dégotter de potentiels opposants pour multiplier les expériences et affiner la méthode destructive sans pour autant négliger l’approche plus fine. Un sacré bout de femme cette Merika, fallait l’admettre.
Je tirais ma pipe de ma poche de pantalon, la fourrait d’un peu d’herbe et allumai son contenu.


Dis-toi c'était un mal nécessaire. A présent, on va pouvoir jardiner plus en finesse tout en sachant qu’on peut, en dernier recourt, lobotomiser un esprit un peu trop rebelle.

Un épais nuage de fumée trônait à présent au-dessus de ma coupe en bataille.

Tu nous as bien dit ne vouloir buter personne…alors il fallait bien qu'on trouve un moyen de couvrir nos traces en cas de dérapage.
Maintenant qu'on se sait capable de ça, bah....on peut travailler plus sereinement ah-ah-ah !


Mon attention se retourna vers Figgis, faisant abstraction des deux créatures imaginaires qui avaient entamé une série de pirouettes.

Pour ce qui est de lui...mhhh…on a qu'à le garder un peu ici le temps que les drogues se dissipent puis on le relâchera dans les Rigoles, d'où il vient. S’il cause, vu son état, pas dit que qui que ce soit lui accorde le moindre crédit.

Cette opération tenait du génie.
Même pas à se salir les mains. Seuls nos Esprits étaient un peu encrassés.


Un problème de réglé donc !
T'as une idée pour le prochain? Tu parlais d'un volontaire….oh bien sûr, on attendra un peu, le temps de reprendre du poil de la bête puis de poser sur le papier le résultat de cette expérience.


Pause.
Mon regard se fit encore plus dément qu’à l’accoutumée. Oui, c’était possible.


Parce qu’il y aura bien une autre étape. Ça oui. Plus fine, forcément.
Ça aussi on promet.


Croix de bois croix de fer si je meure…
Non rien.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 2 Saptawarar 816 à 12h40
 
*** Le voleur secoue la tête. Non, l'Arlequin n'y était pas, pas du tout. ***


Cal : On peut casser tout le poulailler s'il le faut, moralement ça ne me dérangera pas. Pouvoir accéder à la conscience de n'importe qui est un rêve pour n'importe qui bossant dans les Dessous. Mais je n'ai pas envie d'attirer les renards, ou de me prendre l'une des poutres du poulailler dans la gueule. Donc il faut que nous ayons l'autorisation d'entrer dans un de ces poulaillers, et de prendre délicatement et tranquillement ces oeufs chez quelqu'un qu'on n'aura pas à shooter au préalable. Quelqu'un qui pourra, une fois qu'on sera à l'intérieur, se montrer suffisamment calme et docile de sa propre volonté pour que son inconscient ne nous prenne pas pour cible avant qu'on ne sache comment le maitriser sans détruire tout autour.

*** Une gorgée d'alcool. ***


Cal : On peut continuer d'avancer comme des crétins. Mais à part perdre notre temps, et notre esprit, ça ne nous mènera à rien. Aujourd'hui, des têtes, et demain, uqoi ? On verra ce petit monde intérieur à la place du notre ? On aura été super productifs...

*** Il sourit cependant doucement. ***


Cal : Des volontaires, il y a deux possibilités auxquelles je pense. La première, un lanyshta, mais cela nous oblige à prendre quelqu'un qui non seulement partagerait notre but, et notre discrétion. Peu envisageable donc. De plus, l'esprit d'un lanyshta n'est sûrement pas foutu pareil, et on est à peine capable de survivre dans l'esprit d'un krolanne, tu parles d'un réussite... Par contre... L'avantage du désespoir, c'est que ça te donne plein de gus capables de vendre leur mère pour éponger une dette.

*** Il lève un sourcil. ***


Cal : Je pense pouvoir éplucher mon carnet de compte pour nous trouver quelqu'un capable de nous vendre son âme.

*** Pas une pointe d'humour dans sa voix. Glaciale. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 2 Saptawarar 816 à 12h56
 
Décidément, le jeune homme raffolait de métaphore...même si celle ci n'était pas aussi limpide que les autres. Voire carrément ridicule. Fort heureusement, le ridicule, lui, ne tue pas. Pas encore.
Je pris sur moi de supporter cet amas de mots dénués de sens, n'en extrayant que l'essentiel : Cal voulait trouver quelqu'un qui souhaite volontairement que l'on pénètre son esprit.
Un rond de fumée légèrement déformé s'échappa de ma bouche.


La crétinerie a du bon parfois.
Regarde toi par exemple, qui aurait cru que tu trouverais les ressources pour prétendre prendre la suite de ta génitrice?


Il n'avait toutefois pas tord sur le fond.
Répéter ce genre de galipettes mentales risquait à terme de nous porter préjudice. Pour cette fois ci, la carte du "grand risque, grande récompense" avait été jouée. Elle avait plutôt bien fonctionné de mon point de vue, enrichissant les informations déjà récoltée au sujet de l'intrusion mentale sur les krolannes.
Restait à exploiter pleinement les ressources à disposition.


Un type dos au mur, volontaire et préparé. Ouai, ça semble plutôt bien.

Je me rassis sur l'un des fauteuils libre du salon, pointant Figgis du doigt.

Concernant celui-ci, tu n'aurais pas deux trois gars spécialisés dans le re-largage de poissons dans l'océan?

J'aurais pu m'en charger moi même. De nouveau habits, un brin de vinasse renversée sur un chemisier, deux trois marques de bagarre sur les poings et le visage puis hop, le Figgis se retrouvait dans les Rigoles, conséquences d'une soirée bien trop arrosée ponctuée d'un vilain règlement de compte.
Toutefois, j'avais d'autres choses à faire. Plus importantes, moins divertissantes.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 15 Saptawarar 816 à 15h32
 
*** Comment ça, pas limpide ? Ne pas foutre le boxon à chaque expérience et s'en tirer avec une main en moins, c'était pas limpide ? Cal aurait pu se vexer si la narration eusse été de fait incluse dans le récit. Mais on n'a pas toujours ce qu'on veut. Bref, je divague.
Le jeune homme ne sourit guère à la pique à peine voilée de l'Arlequin. Il n'avait aucun doute quand à "l'affection" que pouvait lui porter le briscard, mais pourtant, paradoxalement, cette petite saillie était ce que Cal pouvait imaginer de plus proche pour une relation amicale : un minimum d'honnêteté, et suffisamment de jugeotte à respecter. Il savait pertinemment que ce que disait l'Arlequin était ce qui se disait dans les Dessous. Un idiot s'en douterait. Il n'avait pas dissimulé son affiliation, quitte à crever l'abcès, il préfèrait autant le porter sur son dos de bout en bout plutôt que de le voir exploser dans son futal au mauvais moment. ***


Cal : Les gens sont surprenants, parfois. Qui aurait cru que j'aurai la patience pour te supporter dans tes petites expériences sans me jeter sur une corde fissa ?

*** Elle était facile, certes. ***


Cal : Préparé, pas nécessairement. Mais disons... N'ayant guère le choix quand au comportement à adopter. Si on parvient à rester plus longtemps dans son esprit, on trouvera peut-être même un moyen de lui faire oublier notre ... Nature. Et si non...

*** Il regarde le baveux. Une voix morne. ***


Cal : Mort pour mort, le résultat ne pourra pas être pire. Ne t'inquiète pas pour lui. Un peu de vinasse, un coup derrière le crâne pour expliquer sa débilité, et avec un peu de chance, un comité de bienfaisance s'occupera de lui, s'il ne reprend pas ses esprits.

*** Il semble réfléchir, puis regarde l'Arlequin. Tout humour avait manifestement quitté le jeune homme pour la soirée. ***


Cal : J'espère que ce qu'on fait ne servira pas à rien. Je n'aimerai pas regretter notre coopération.

*** Cela pouvait passer pour une menace. Mais c'était en réalité sincère. Il savait que menacer l'Arlequin était une perte de temps, et il ne pouvait le blâmer pour l'échec de ce qu'il avait en toute connaissance de cause accepté de supporter. Mais un échec ici, des morts inutiles et une telle perte de temps serait un poids, lourd, sur sa conscience, si rien ne sortait de tout cela. ***



Gentleman Cambrioleur
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Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 16 Saptawarar 816 à 12h31
 
A la remarque de Cal, j’éclatai de rire. Un rire franc, sonore.
C’est qu’il devenait attachant le petit. Attachant mais aussi plus pertinent. Un bon point. Je n’avais pas besoin d’un pantin malléable. Il me fallait quelqu’un capable d’agir et de réagir sans quoi, mes recherches s’allongeraient.
Or, le temps passait, filait. Beaucoup prévoyaient qu’une guerre éclaterait. Quel crédit fallait-il leur accorder? Hein ? Qu’en dites-vous vous deux? De quel côté vous positionnerez vous? Du mien? Comme lorsque nous étions en Figgis?
Pouah. Voilà que je conversais avec mes hallucinations. Avec moi-même. Vu comme ça, il y avait quelque chose de rassurant. C’était aussi le signe que je devais me reposer.

Je me relevai péniblement puis posai une main faible mais rassurante sur le jeune homme. C’était inédit. Pourquoi? Comment? Je ne savais pas. Mon instinct en avait décidé ainsi. Rassurer un partenaire inquiet. Voilà tout. Il n’y avait rien d’affectif ni aucune raison de s’attacher.


Tu sais gamin, si y’a un truc que la vie nous a appris, c’est que seule l’inactivité conduit à l'inutilité. Les erreurs, les réussites et les dommages collatéraux, tout ça tient une ou plusieurs fonctions. Tu ne le vois peut-être pas encore. Mais tôt ou tard, tu t’en rendras compte.

Je fis un hochement de tête vers la carcasse inanimée de Figgis.

Il a servi notre cause, la cause lanyshta et par extension, permettra probablement un jour à l’un des nôtres de survivre. Nous avons fait l’expérience d’un pouvoir qui nous dépassait. Un pouvoir qui nous dépasse encore. Seulement aujourd’hui, nous pouvons en apercevoir le sommet. Ne reste plus qu’à le gravir, prudemment, lentement.

Il y avait du vrai et du faux là-dedans. La mélodie me faisait presque passer pour un bon samaritain dénué d’ambition. Quel bon kil’darien j’aurais fait.

Nous te laissons t’occuper de lui. On le gardera à l’œil, des fois que.

Mes membres étaient tout ankylosés. Rentrer ne serait pas une mince affaire.

On va y aller. Recontacte-nous quand t’auras trouvé le prochain sujet.

Je pris le chemin de la porte. Une ultime pensée, de laquelle s’échappait une pointe de gratitude, fila en direction du blondinet.

*Bonne nuit Gueule d’Ange*



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 19 Saptawarar 816 à 11h45
 
*** Personne n'allait épiloguer sur la suite des évènements. Personne. Quelque part, dans les Rigoles, on retrouva un Figgis baveux, dont le cerveau comprenait encore comment maintenir son corps en vie. A peine mieux qu'au départ, donc. Lorsqu'il regarderait en arrière, il ne pourrait qu'espérer voir dans ce premier test le début d'une série les amenant, potentiellement, à disposer d'une arme puissante contre ceux menaçant les Kils. Si non, ce serait lui, face à sa conscience.

Se tournant vers lui, le Fléau hausse un sourcil. ***


Fléau : Voulez toujours pas me dire pourquoi y'a du clodo un peu con à balancer dans le fossé ?

*** Le blondin reste silencieux un instant, avant de regarder son homme de main. Le Fléau était le moins digne de confiance de tous. Un vicelard de première, un enc*** qui vendrait sa mère si ça pouvait lui rapporter quelque chose. Mais il savait aussi où trouver son intérêt. Et le blondinet représentait un intérêt majeur pour le Comité Officieux de la Main d'Argent. Il était donc le plus prévisible et le plus contrôlable de tous, car il était peu probable qu'il ait un jour le moindre remord à balancer un cadavre à la flotte, si cadavre il y avait, ou un débile dans les rues. ***


Cal : Tu veux vraiment la réponse ?

*** Une voix calme, posée. Une question rhétorique. Le Fléau semble hésiter, avant de hausser les épaules. ***


Fléau : Le livre de comptes, je vous l'apporte demain à l'auberge ?

Cal : Non. Tu te rendras à cette adresse.

*** Il lui laisse mémoriser un bout de papier, le reprend, le déchire. Une des planques du voleur, dans les estaminets. Il aurait pu simplement demander le nom des plus gros endettés de la Main, mais le Fléau aurait trop vite fait le lien avec Figgis. Mieux valait prendre son temps. Si ça commençait à baver, il pourrait juguler la fuite avant qu'elle ne s'étende trop, ou qu'elle ne porte préjudice au projet. L'homme remonte sur le chariot, seul, faisant claquer les rênes. Le véhicule démarre, et Cal reste seul, au milieu des Rigoles. Seul avec sa conscience. Il regarde à sa droite. Jurerait voir une tâche verte. Un son. Un chuchotement. Salut, Conscience. ***


****************************************

Pensée :
Cal : J'ai peut-être notre homme. Ou plutôt, femme.


*** Deux heures du matin, ce n'est pas forcément le meilleur moment pour contacter quelqu'un. Mais bon, il doutait que l'Arlequin lui en tienne rigueur. Le fait d'avoir du attendre quatre jours avant d'avoir son deuxième cobaye avait du le mettre sur les crocs. ***


Pensée :
Cal : Marie Tout-Court, prostituée, la vingtaine, pas de famille, pas d'ami proche à ma connaissance, et un paquet de dettes à éponger. Le genre de dettes qui fait de toi une pute, d'ailleurs. J'ai du la faire passer sous l'attention de ma mère, elle a tendance à protéger ce genre de cas, mais si on se débrouille bien, elle repartira avec un mal de crâne et une liberté nouvellement acquise. Je me trompe ? Fille plutôt simple, j'ai l'impression, ça facilitera l'entrée. Saine niveau drogue et autre, d'après sa... Bienfaitrice. On ne sait jamais.


*** Une pointe d'excitation dans la voix de Cal. Plus il avait pensé, au cours des jours séparant la première expérience et ce contact, plus il songeait aux implications de leur exploration. Personne n'avait jamais tenté ça, et l'opportunité d'être le premier à jamais modeler un esprit ravivait, en Cal, cette flamme de curiosité que les responsabilités avaient un peu étouffé. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain

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