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Aux frontières des Esprits
Quand l'éthique disparait
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 19 Saptawarar 816 à 12h38
 
*** Quatre jours après la première expérience.
Estaminets, Appart-telier de l'Arlequin. ***

Le mal de crâne s'était estompé.
J'avais retrouvé la majeur partie des mes sensations. Seule une douleur musculaire au niveau de la jambe me tiraillait encore. L'âge y était sûrement pour plus que la petite vadrouille dans l'esprit de Figgis.
Ah si, les têtes vertes étaient là. Encore et toujours. J'avais fini par accepter leur présence. Pile et Face comme je les surnommais. Chaque étape de notre développement nécessitait son symbole, son sacrifice.

Le processus brutal de suppression de l'esprit de Figgis m'avait poussé à créer, une sorte de sauvegarde de ma conscience. Une Bestiole. Celle-ci se trouvait enfermée dans une boite en plomb, habituellement utilisée pour stocker de grosses quantités de poudre. Je ressentais depuis ce matin son contact télépathique. Elle était là et me rappelait à chaque instant ce que j'étais, ou avait été.
Un.

La voix de Cal résonna dans mon crâne en plein milieu de la nuit.
Mi-mains ronflait dans sa couchette. il ne remarqua pas que je m'étais réveillé.

*Femme... Hmmm. Bien.*

Sur le lit, les deux bestioles verdâtres m'observaient d'un air curieux.
Je jetais un coup d’œil vers la boite d'Un. Ma sécurité.

*Une débutante. Mouai. Où et quand?*


Mon instinct me criait qu'il était encore trop tôt.
mais parfois, le désir prenait le dessus.
Merika pourrait potentiellement poser des problèmes. Voir son gosse traîner avec l'une de ses catins, ça n'entrait sûrement pas ses nouveaux principes de mère exemplaire. Au pire, le blondinet pourrait toujours me mettre ça sur le dos. La grognasse me connaissait suffisamment bien pour ne pas me refuser d'esquinter un peu l'un de ses jouets.




- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 19 Saptawarar 816 à 13h14
 
*** Le jeune homme sourit. Bien sûr qu'il avait piqué la curiosité du briscard. Regardant la jeune femme endormie dans son lit, il fait rouler une clope sur ses dents. ***


Pensée :
Cal : Même endroit. Laisse nous le temps de petit-déjeuner. Disons... 8 heures ? Ca me semble raisonnable.


*** Il n'aurait pas du. Il était évident que sa position très clairement dominante ne laissait guère le choix à la jeune femme, mais... Pourquoi s'en priver ? Demain, ses dettes seraient effacées. Tout le monde était content. Même sa Conscience. Elle l'avait laissée tranquille, ces jours-ci. Un bon signe. Les effets destructeurs de leur petit voyage psychédélique s'était sûrement apaisés. ***


**************************************************************

*** Et c'est plus habillé, le lendemain, que le jeune homme s'apprêtait à recevoir son invité. Avec une jeune femme qui semblait ne pas réellement savoir où se mettre. La rouquine, un peu ronde et un peu trop blanche, n'aurait pas dépareillé dans une réunion du Comité des Jeunes Hommes et Femmes de Bon Aloi. Un drôle de comité, tiens. A l'opposé même de la profession exercée par la jeune femme.

Lui souriant gentiment, le voleur verse un peu de café dans sa tasse. ***


Cal : Ne t'inquiète pas. Ce soir, tu seras quitte de tout ce que tu dois à la Main.

Marie : Et...

Cal : Et au vieux Narval. J'ai déjà pris mes dispositions. Quoiqu'il arrive maintenant, tu ne l'auras pas sur le dos. Et si tout se passe comme prévu, ce soir, pfiuf ! Nouvelle vie et nouveau départ. Je te recommanderai même à un comité, si j'estime que tu as pris ta tâche au sérieux. Avoir un nouveau métier, tu aimerais, pas vrai ?


*** Elle acquiesce rapidement. Sortir de la situation dans laquelle, jeune, elle s'était embourbée, et dans le même temps s'éloigner de la crasse d'un métier qu'elle haïssait ? Il était détestable de se servir de cette aspiration. Mais tout le monde y trouvait son compte. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 19 Saptawarar 816 à 14h32
 
*** Cinquième jour suivant la première expérience, Estaminets.
Dans l'appartement de Cal Keran. ***

L'habit était quelconque pour moi, bien que teinté d'un bon goût évident.
Un veston grisâtre grimé de losanges discrets tissés en fil noir, des surpiqûres dorées, un pantalon du même tissu et un haut à col roulé d'un noir uni. Mes cheveux grisonnants étaient coiffés en arrière pour l'occasion. J'avais fait un effort.
Mieux valait-il ne pas se faire remarquer. Le bruit courait déjà suffisamment que l'Artificier, devenu Arlequin, se replongeait dans ses anciens loisirs.

J'arrivai sur les coups de neuf heures du matin au pied de l'immeuble où s'était déroulée la première expérience. Depuis les cinq dernières nuits, rien avait changé en apparence. Je jetais un coup d’œil machinal à droite puis à gauche dans le quelconque espoir de vérifier si le Caïd en puissance avait posté ses hommes aux alentours.
Les vieux réflexes ne vous quittent pas.
Après quoi, je franchis le pas de la porte palière et me dirigeai directement à l'étage. J'actionnais la poignée et la porte de l'appartement s'ouvrit sans le moindre grincement.

Au milieu de la pièce se tenaient la Gueule d'Ange et une petite-grosse livide. A nous deux, nous faisions la paire.
Je reniflai l'air ambiant avant de refermer derrière moi.


Vous auriez pu aérer. dis-je d'un air passablement agacé.

D'un pas déterminé, j'avançai vers la demoiselle. Était-elle inquiète? Si ce n'était pas encore le cas, ça ne saurait tarder. S'enfiler une queue est autrement plus aisé que de se laisser pénétrer l'esprit.

*Que lui as-tu dis?*, pensai-je vers Cal sans détourner des yeux de la rouquine.

Simultanément, je m'arrêtai à deux bons mètres de la jeune femme puis esquissai une révérence discrète mais polie.


Mademoiselle Marie, n'est-ce pas? Je lui tendis une main gantée. Vous pouvez nous appeler Maître Bariolé. Enchanté de faire votre connaissance.

Un sourire rassurant vint conclure la pitrerie.
J'avais tout de l'homme propre sur lui, avenant, éduqué. La demoiselle tomberait facilement dans mes filets. Elle se laisserait peut-être même charmer par mes poésies et mes compliments, espérant procréer paisiblement et offrir à ses marmots une existence meilleure. Oui, pour Marie Tout-Court, la surprise devait être bonne : elle qui passait son temps à écarter les jambes pour gagner sa vie, voilà qu'elle se retrouvait soudainement face au gendre -quoiqu'un peu vieux- idéal.
Seulement voilà, la vérité était tout autre : Marie Tout-Court n'allait pas tarder à se faire dévorer toute crue par le prédateur que j'étais.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 19 Saptawarar 816 à 16h38
 
*** Se retournant vers le troisième membre du trio -d'où le nom, si vous suivez-, le jeune homme se rapproche de l'Arlequin, posant une main sur son épaule. ***


Cal : Justement, Marie, je te présente mon ami...

*** Il s'est présenté de lui-même, remarquez. ***


Cal : Le Bariolé. Celui-ci nous accompagnera durant la petite expérience dont je t'ai parlé.

Pensée :
Cal : Le minimum requis. Expérience mentale. Hypnose. Détente. Secret. Blablabla. Pas de lanyshta ou d'information trop sensible, juste de quoi lui faire comprendre qu'on va un peu jouer avec son esprit, sans qu'elle n'ait à comprendre pourquoi.


*** La jeune femme se lève, et opère une "révérence" maladroite, pastiche des grands de ce monde, avant de se fendre d'un faux sourire auquel sa profession l'avait habitué. ***


Marie : Monsieur Bariolé, bonjour.

*** Elle tend une main timide, mais, loin de se laisser faire pour un baise-main, elle la serre avec vigueur, plus habituée aux traditions des Rigoles que celles du haut des Estaminets. Se reculant, elle regarde le blondinet, ouvrant la bouche, mais la refermant bien vite. ***


Cal : Marie a accepté, pour le bien de tous ici, de garder certaines informations pour elle. Notamment pour son bien d'ailleurs, étant la seule à être mise au courant de ce qui va se passer dans cette pièce, il ne serait pas compliqué de remonter à la source si jamais de vilaines rumeurs venaient à se répandre. N'est ce pas Marie ? Tu pourrais bien sûr revenir sur ton volontariat, mais tu comprends bien qu'il s'agit d'une occasion unique pour toi, et d'une proposition que je ne te ferai pas deux fois.

*** La jeune femme hoche la tête. Elyas pouvait sentir que celle-ci était une consentante de fait, loin de l'être de coeur. Et, semblait-il, le simple fait de regarder le blondinet, aussi menaçant qu'avenant, semblait pour elle être source d'une certaine... Appréhension, si l'on voulait utiliser un euphémisme. Disons simplement que celle-ci était parfaitement au courant du sort qui l'attendait si quoi que ce soit sortait de cette pièce. Et sa nature modeste faisait d'elle une candidate idéale pour s'assurer d'une loyauté forcée. ***


Cal : Je dois t'avouer, Marie, que le Bariolé et moi-même n'avons pas encore défini totalement la méthodologie d'approche. Comme je t'ai promis, néanmoins, aucun mal ne te sera fait, il s'agit purement d'essai concernant l'esprit, et d'expérience scientifique. Nous t'avons choisi en raison d'un mutuel intérêt à conserver ce qui se passera ici secret, et... Je suppose que notre ami le bariolé pourra t'en dire plus. Un petit verre, "Maître" ?


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 19 Saptawarar 816 à 18h42
 
Cal était bavard, comme à son habitude.
Cependant, il y avait deux types de jacassements : ceux qui, par l'absurde ou l'incohérence, parvenaient à faire oublier à votre interlocuteur le but même de la conversation; et puis ceux qui, par amour de la palabre, en venaient à mettre en péril la réussite même d'une opération.
La Gueule d'Ange l'apprendrait tôt ou tard. Le cas échéant, son petit business pour l'heure florissant pourrait très vite connaitre la ruine.

Je tâchais de conserver ce masque de sympathie malgré le manque de subtilité dont faisait preuve mon partenaire.
D'une poigne ferme mais amicale, je serrais la main molle de la rouquine.


Les jeunes garçons ne sont pas aussi doués qu'ils se l'imaginent n'est-ce pas chère demoiselle?, dis-je avec un clin d’œil malicieux.

Sur la question, Marie Tout-Court devait être particulièrement bien renseignée. A la vingtaine dans le métier, on pouvait dire qu'on avait atteint une certaine maîtrise de son art.
Je relâchai sa main puis pris place sur l'un des deux fauteuils que comptait l'appartement. Je déposai alors la petite boite de plomb contenant ma Bestiole sur la table basse.


Un verre d'eau, fis-je à l'adresse de Cal avant d'inviter la jeune femme à s’asseoir en face de moi.

Cette fois ci, il était question d'user de toutes mes méninges. Je voulais être en pleine possession de mes moyens de sorte à réaliser une intervention discrète et pertinente.


Pour commencer, nous allons ausculter les lignes de vos mains. C'est une pratique plutôt courante, ne vous inquiétez pas. Une simple vérification.

Alors que la femme s'installait, j'ôtai l'un de mes gants puis lui présentai mon autre main pour y poser la sienne.

Dans notre jeunesse, Madame Glin-glin - elle adorait les grelots - passait des après-midi entiers à lire l'avenir dans nos mains. Elle nous avait alors dit que nous avions certaines...prédispositions en ce qui concernait la lecture des lignes du destin. Nous voilà forcé de constater qu'elle ne s'y était pas trompée !
Une bien brave dame cette Madame Glin-glin. Oh oui...


Le voleur déposa un verre d'eau à proximité de ma boite à Bestiole.

Durant toute l'expérience, votre adorable amant d'un soir sera chargé de prendre des notes. Toute recherche se doit d'être dûment référencée puis archivée. C'est une des rares chose que nous empruntons bien volontiers aux kil'dariens.

Mon cul.
Ce calepin ne verrait probablement jamais plus que les faces intérieurs de mon placard. Je cherchai uniquement à détendre une patiente probablement stressée par une nuit sans merveilles. La drogue n'avait pas forcément été un succès lors des précédents essais alors.... Hum. Il fallait en passer par là.

*Observes et tiens toi prêt à intervenir.
Dans un premier temps, nous allons simplement effleurer son esprit pour en déterminer la nature. En surface, ça n'aura l'air que d'une séance de chiromancie à la noix. Trois conneries sur son destin saupoudré d'un prince un poil charmant et on fera ce qu'on veut d'elle par la suite sans être constamment obligé de la menacer. Elle te prendra sûrement pour un original mais crois nous, ce sera pour le mieux.*


En la matière, j'avais de l'expérience.

*Ensuite, nous plongerons véritablement pour implanter la graine. Ce que tu veux. Quelque chose de simple, d'efficace et de visible. Si tu as un peu d'encens et des bougies, ça devrait nous suffire pour la mise en scène d'une hypnose. Parait qu'il font comme ça entre krolannes. Et le pire, c'est que ça rapporte...*

De ma main gantée, j'enveloppai délicatement celle de Marie. Je la fixai droit dans les yeux, prêt à plonger dans son esprit...


Détendez-vous... Laissez les chakras contenus dans cette pièce vous envahir... Respirez...

Je posai alors mon index et mon majeur au creux de sa paume.
Contact.
L'Esprit du sujet numéro deux s'ouvrait à moi.
Lentement, mes doigts suivirent la prétendue ligne de vie... Aller ma jolie, livre moi les clés de ta psyché.



- Thème d'Elyas -
 
Narrateur
 
Le Luang 19 Saptawarar 816 à 22h29
 
Marie Tout-Court.
Pas de passé, ou du moins pas un qui mérite qu'on s'y intéresse a priori. Et c'est bien dommage, car la vie de Marie est loin d'être plate ou banale. On peut être simple d'esprit, et receler d'une force intérieure insoupçonnée. Car il faut bien ça pour survivre à la prostitution dans les Dessous, surtout quand on a commencé aussi jeune qu'elle...


***
Elyas se laisse facilement glisser au frontières de l'esprit de la jeune krolanne. C'est tout aussi facile qu'avec la plupart des non-télépathes en fait, ni plus, ni moins...
Vu de loin, la psychée de la belle ressemble à ce qu'on pourrait attendre chez quelqu'un d'aussi profondément immergé dans la vie des Dessous : un enchevêtrement de coursives humides, un labyrinthe d'allées pavées où il y fait relativement sombre, il y a bien une source de lumière mais elle demeure toujours cachée... Tout ce petit univers est extrêmement calme, il y a bien quelques formes que le Bariolé peut distinguer parfois quand elles passent brièvement devant une ouverture, ou derrière une fenêtre... Des idées, des sentiments, des émotions, qui revêtent en ce lieu autant de formes, de couleurs, d'odeurs... Bref, le flot de ce qu'est le jeune prostituée.

Difficile d'en dire plus sans s'approcher. L'intrus aperçoit de nombreuses ouvertures qui mènent dans les ruelles de l'esprit de Marie...
Il ne semble pas y avoir de murailles ou de protections visibles mais, après la première expérience, Elyas peut se douter que ça veut pas dire que l'esprit de la krolanne ne réagira pas violemment à une tentative d'intrusion grossière.
***


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 20 Saptawarar 816 à 16h31
 
*** Suivre la petite comédie du bariolé. Il allait finir par être habitué à cela. Le voleur préférait jouer ses pièces, ses partitions. Il espérait écrire et être reconnu pour ça. Mais ne devenait pas écrivain de livrets qui veut, n'est ce pas ? Et à sa manière, Elyas lui laissait l'occasion de développer l'art de l'impro'. S'il était parti sur un aspect scientifique, et froid, l'Arlequin misait sur la chaleur du charlatanisme. Probablement un bon choix. Il est vrai qu'avec une idiote, lui donner à croire qu'on a fait deux "wgis wigis" sur sa tête peut se révéler payant. Elle cancannerait, au pire, sur les talents de magnétiseur du bariolé, mais à part Madame Michu la tireuse de cartes et Irma la bonne du Comité des Cartomanciens et Astrologues Affiliés, les gens s'en battraient peu ou prou les steaks.

Attrapant un carnet non loin, le blondin tire une chaise, lèche rapidement la mine d'un crayon -bordel, mais pourquoi ?- et griffonne doucement. Du rien. Une grille de tictactoe, des petits dessins, peu importe. Le bariolé avait son carnet, il savait pertinemment que tout ça n'était que du décorum. Mais par contre, Elyas se brosserait pour l'encens, il n'allait pas en tirer des bâtons de son fondement.

S'installant aux côtés de l'Arlequin, le jeune homme se concentre sur son carnet. Il a beau griffonner, il s'agit plus pour lui d'un moyen de se concentrer. Garder le contact avec l'Arlequin, mais éviter de fermer les yeux et de sombrer. La "patiente" était éveillée, cette fois, et il fallait jouer une partition plus délicate, tant ici que là-bas. Une brève respiration. Eviter le contact. Le bandage enserrant sa paume lui rappelle les conséquences physiques qu'il peut falloir affronter.

Doucement, il laisse glisser son esprit, en marge de l'esprit de la jeune femme, un "pas" derrière celui d'Elyas. Rester plus en retrait, dissimulé dans l'ombre du primo-arrivant. Il se souvenait de la manière dont l'esprit de Figgis avait réagi à une intervention brutale, même en étant shooté, et il ne pouvait pas ignorer la possibilité que la jeune femme ici présente ne se "défende" de la même manière, voir de manière exacerbée. L'inconscient n'était pas le conscient, et une approbation de fait n'en était pas une de coeur. Choisissant donc le retrait et le calme, le jeune voleur dessine des spirales, comme un moyen de suivre la courbe délicate de la trajectoire de l'Arlequin. Devenir son ombre, rester sur ses traces. Pour admirer...

Les Dessous. Une image comparable aux Dessous, plutôt. Pas étonnant. Cal ne put s'empêcher de se demander à quoi son esprit, à lui, ressemblait. Il se risque à penser, vers Elyas : ***


Pensée :
Cal : Si c'est aussi dangereux que ça en a l'air, on va devoir éviter les coins d'ombre. C'est à dire ceux où on peut trouver les trucs les plus intéressants. Partant du principe que chaque maison représente une case de son esprit, tu penses pouvoir en ouvrir une sans alerter le reste de la populace ? Ce serait un bon test.



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 20 Saptawarar 816 à 17h04
 
En guise de fond sonore, je me laissais aller à une psalmodie sans signification particulière. Le tout était de donner corps à cette méditation, renforçant l'aspect mystique de l'exercice. Car en vérité, j'étais ailleurs. Dans ces rues froides, dans ces Dessous que l'esprit de Marie Tout-Court nous offrait désormais.

**


J'étais l'une des formes sans détours nets, sombre, sentant la viande avariée et la terre humide.
Un corps se matérialisa. Plus jeune, plus basané également.
Derrière moi, je pouvais sentir la présence de Cal. Il était exactement là où je souhaitais le voir. En soutien, prêt à intervenir.

*N'importe quel esprit est dangereux pour quiconque n'est pas son propriétaire.
Nous devons simplement ausculter la surface pour le moment et nous imprégner de ces saveurs.*


Étrangement, ça ne serait pas très difficile pour moi.
J'ignorais si le Blondinet avait fait exprès. Ces Dessous, ce monde terne et sans pitié, je l'avais fréquenté durant bien des années. C'était avant, bien avant que ma notoriété toute relative ne me permette de prétendre à des quolibets de premier ordre. Bien avant que l'Artificer ne voit le jour.
Quand votre géniteur fréquente assidûment les bordels entre deux contrats, les accidents arrivent. J'étais ce genre d'accidents. S'en alors suit une enfance oscillant entre la petite salle des paris du paternel et la maison close de la mère. Jusqu'à ce que cette dernière y passe...définitivement. Alors pour occuper le temps libre, on fait des conneries. Ainsi, les galeries des Dessous et les ruelles à problèmes, on en venait bien vite à les connaitre comme sa poche.

L'Esprit de Marie me renvoyait donc une quarantaine d'années plus tôt. Une nostalgie pas forcément désagréable.
Sans attache, comme aujourd'hui, mais aussi sans la lourde responsabilité du Savoir. Heureux était l'ignorant.
J'avançais donc sans appréhension, retrouvant mon corps d’adolescent marqué par les petites bagarres, le goût des premières passes que l'on se paie avec son arnaque de la semaine, ce sentiment d'appartenir à un monde qui jamais ne nous laissera nous échapper.
Jamais.
Et ce n'était pas si éloigné de la vérité que ça.

J'étais ce jeune garçon que l'on pouvait percuter dans la rue sans y prendre garde, qui a bien prit le soleil et dont les vêtements ne tiennent qu'à quelques fils. Un Elyas jeune.
Mes pas me conduisirent vers une rue un peu plus large et lumineuse. De chaque côté, des portes de taille et de formes différentes, toutes closes. Les fenêtres paraissaient sans teint. La petite avait probablement verrouillé certains souvenirs, trop douloureux pour s'en rappeler. Je m'avançai vers une porte de petite taille, d'un bois plus clair que ses voisines.
Je frappai alors timidement à la porte.

Hé ! Tu descends? On t'attends pour jouer !


Pas de prénoms ni de grands discours.
Juste quelques mots dans le patois des Dessous, comme pour matérialiser un rêve un poil plus chaleureux.
On attrape pas les mouches avec du vinaigre après tout.

**


Pendant ce temps dans la Réalité, une seconde s'était écoulée, à peine.



- Thème d'Elyas -
 
Narrateur
 
Le Matal 20 Saptawarar 816 à 22h27
 
L'approche semble bonne. Elyas se sont à merveille dans les paradigmes régissant l'univers intérieur de Marie Tout-Court, jouant la carte du caméléon, tandis que Cal Keran préfère masquer sa présence.
Pour maximiser les chances de réussite, les deux stratégies ont leurs avantages et leurs inconvénients chacune, mais la sagesse de ce choix est de profiter des dons naturels de chacun : l'un acteur, l'autre ombre...


***
On aurait pu s'attendre à ce que la porte s'ouvre et qu'une version infantile de la prostituée sorte dans la rue pour rejoindre la version jeune du Bariolé, cependant ce n'est pas vraiment la façon dont ça se passe... le ressenti des lanyshtas est plutôt que la rue se "retrousse", faisant basculer les lieux dans une toute autre configuration autour des deux visiteurs! La porte est toujours face à eux, mais la ruelle semble plus claire, moins rongée par les mousses et la pénombre.
Derrière eux, l'ouverture vers l'extérieur n'est plus là, mais il y a un carrefour assez large.

La ruelle et le carrefour un peu plus loin s'emplissent soudain d'un semblant activité : on peut entendre les bruits de la vie de quartier, des bouts de conversations, sentir l'odeur familière des Dessous... Mais surtout, les lanyshtas ont conscience qu'ils viennent de réussir à entrer. Et qu'ils ont atterri certainement dans les souvenirs d'enfance de la krolanne, à en juger par les bulles de pensées, d'émotions, de perceptions qui sont désormais littéralement visibles, immobiles ou circulant placidement entre les maisons désormais ouvertes... Les "bulles" sont de formes et de couleurs variées, mais ici la plupart sont dans les tons pastels, exhalant un parfum d'innocence ou tintinnabulant d'un rire d'enfant.

Si cet endroit correspond à une époque de la mémoire de Marie, alors elle est pour l'instant relativement peu active. Pas très étonnant si on considère qu'elle doit penser à tout autre chose en ce moment...
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 20 Saptawarar 816 à 23h42
 
Le changement d'environnement s'effectua avec douceur.
La Porte n'avait pas eut besoin de s'ouvrir pour que nous puissions entrer dans un premier souvenir. Il était timide, léger, encore teinté de la saleté des Dessous. J'inspirais cet air chargé d'innocence. Mon attention se porta sur les formes colorés qui emplissaient désormais l'air.

*Ne touche pas aux bulles. Nous pourrions provoquer une réaction. Nous allons essayer de hmm...raviver ses souvenirs.* pensai-je à l'adresse de Cal.

**


Je m'extirpai un bref instant de ma transe, retrouvant le salon cosy de l’appartement. Mon regard ne dévia pas de celui du sujet. J'interrompis mes murmures puis fis amoureusement glisser mon index à la pointe de la ligne de vie de la jeune femme.


Votre enfance... Des jours heureux... De la fraîcheur... De la couleur...Une petite place...Puis une rue pleine de vie...C'est là que vous habitiez...

**


Je replongeai alors dans l'esprit de Marie.
J'y trouvai un certain confort, comme lorsque l'on se recouche dans une couette encore tiède. Je restais là à observer, ne touchant ni murs ni quoique que ce soit. Il était encore trop tôt. Nous devions tout d'abord définir les zones sensibles de sorte à les éviter. La confrontation avec de forts sentiments déclencherait à coup sûr les mécanismes de défenses du sujet.
Or, je n'étais pas encore prêt à me battre à nouveau contre ces fichus tourbillons d'émotions.
Le stimuli fonctionnerait peut-être, permettant à la psyché de la jeune femme de garnir ce souvenir d’éléments plus significatifs pour la suite de l'expérience.
Le cas échéant, il faudrait prendre des risques... Plus de risques...



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 21 Saptawarar 816 à 13h41
 
*** Le jeune homme, doucement, resserra le lien des spirales dessinées, de même qu'il approchait, doucement, en esprit, du petit monde onirique créé par l'esprit de la jeune femme. Sans même répondre au Bariolé, il avise les lieux. Cet endroit ressemblait à toutes les rues dans lesquelles un gosse pouvait grandir au Sin. Plein de bruits, de vie, de comités... Si ce n'est que celui-ci en manquait cruellement. De vie.

Alors doucement, il pose un "pied" sur le "sol". Et évitant soigneusement les bulles, il se dirige vers un mur auquel il s'adosse, avec douceur. Comme le ferait un habitant. Se cacher ? Non. Personne ne se cache, dans ce genre d'endroits. Le meilleur moyen pour passer inaperçu, c'est justement d'être une personne qui aurait pu être dans cet endroit. Un habitant. Habiter ici. Il doit habiter ici. Il doit se laisser porter par l'instant présent, savourer l'air frais du matin en allant travailler au comité. Regarder les enfants passer. Ecouter d'une oreille distraite les conversations. Penser au travail à réaliser, aujourd'hui. Oublier les papiers à la maison. Il devrait y retourner. Mais purquoi se presser, et pourquoi ne pas juste vivre ici, un peu ? ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Merakih 21 Saptawarar 816 à 22h24
 
Oui, maître bariolé.

La jeune krolanne répond poliment. Il faut bien avouer que la description d'Elyas n'est pas vraiment digne d'un expert en chiromancie.

Des couleurs et de la fraîcheur.
Une enfance heureuse.
Une place.
Une rue.

Ça peut coller à une bonne proportion des gens ayant grandi en ville, non? Quoi que, pas forcément entièrement...
Ne se pourrait-il pas qu'il y ait une intruse parmi ces assertions?


***
La stimulation externe se répercute quasiment instantanément autour des deux projections des lanyshtas qui sondent discrètement l'esprit de Marie. Les bulles se font plus vives en couleurs, les odeurs sont plus fortes... même la forme des bulles évolue différemment, dansant à présent lentement comme un nuage dans le ciel, dont la forme change sans cesse pour dessiner des figures que seule l'imagination peut interpréter. Les bruits et les bribes de conversations jusque là brouillés se font un peu plus clairs, ça et là les deux comparses peuvent même saisir deux ou trois mots clairement, prononcés en kil'sinien. Même la lumière dans la rue et sur le carrefour semble plus intense, mettant d'autant plus en exergue les bosses et les creux qui se redessinent sans cesse à la surface des bulles.

Tout en observant l'activation de la zone et l'intensification des souvenirs autour d'eux, Cal et Elyas prennent progressivement conscience qu'une partie du "quartier" est resté dormant. Ils mettent un certain temps à le remarquer, mais jusque là toute leur attention a été focalisée d'un côté de la rue, vers la placette, et ils n'ont en fait pas encore réellement regardé ce qu'il y a à l'autre extrémité de la rue, comme si cette partie de l'endroit se cachait volontairement à la limite de leur champ de vision...

Les lanyshtas se retournent quasiment simultanément lorsque ce sentiment que quelque chose se cache d'eux les frappe.
A quelques mètres de là, la rue est en fait une impasse au bout de laquelle se dresse un immeuble de trois étages, construit en vieilles pierres de taille qui n'ont probablement jamais été vraiment nettoyées, et dont les fenêtres occulté par de lourds rideaux sont aussi clôturées par des barreaux. Bizarre qu'il ne l'ai pas vue avant... à moins qu'elle n'ait tout simplement pas été là avant qu'ils se retournent, difficile de le vérifier.

Sur le côté de la large porte au milieu du fronton, une plaque métallique affiche le nom du lieu.
"Pensionnat pour jeunes filles - chez Madame &#§@$%"

Le nom de la madame en question est indéchiffrable, mais la configuration des lieux est probablement assez spécifique pour que les lanyshtas puissent retrouver cet endroit dans le vrai Kil'Sin. Il ne doit pas y en avoir des centaines, des pensionnats portant le nom de leur fondatrice... Rien qu'en y réfléchissant, ils doivent bien en connaître un ou deux déjà...
Pourtant le bâtiment n'est comme aucun autre qu'il puissent voir autour d'eux. La petite impasse n'est pas éclairée, et aucune bulle de pensée ne semble y demeurer ou s'y aventurer. Elles vaquent à leurs déplacements, continuant leur ballet initié par Elyas, mais aucune n'a visiblement quoi que ce soit à faire vers la pension.
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 21 Saptawarar 816 à 23h35
 
Nous arrivions enfin à quelque chose d'intéressant : l'immeuble.
Bien loin du rêve de bonheur que l'esprit de Marie tentait de préserver, le bâtiment sombre, imposant et isolé paraissait être une pierre angulaire de sa psyché.
Un pensionnat pour jeunes filles.
J'imaginais sans mal les délices que pouvait abriter un tel lieu. Quoi de mieux pour s'autoriser toutes les folies qu'un troupeau de jeunes gens loin de leurs parents, sans repères, en proie au doute et prêts à tout pour retrouver un brin d'attention? Je n'aurais moi même pas rêvé mieux.
Je tâchais de contenir l'excitation qui s'éveillait en moi. L'image projetée du jeune Elyas débrouillard vacilla, laissant apparaître un sourire carnassier.

**


Dans l'appartement, j'exerçai une pression légère au creux de la paume de la main de Marie.


Et puis...il y eut le pensionnat, dis-je d'un ton sans émotions.

**


Loin du tumulte relatif de la rue, je me tenais à présent devant la lourde porte du pensionnat. J'en effleurais du bout des doigts la texture. Froid. Humide. Répugnant.
Pourtant, au contraire des bulles et du reste, cet endroit ne dégageait rien. C'était ce qui le rendait si différent. Il était le cercueil des blessures de la petite. Une prison fermée à double tour que le sujet avait lui même bâti pour oublier son passé.
Mais on n'oublie pas. Jamais.
Chaque acte, chaque émotion reste gravée en nous. Plus ou moins profondément.

Mon corps grandit. Des bleus et brûlures apparurent sur ma peau. Mon regard se durcît et petit à petit, je renvoyais à ce monde des Esprits cette froideur et cette obscurité non assumée.
J'étais devenu l'expression d'une douleur vécue, véritable. Le genre de mal qui nous vous laisse pas indemne.
Le genre que j'affectionnais par dessus tout.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 22 Saptawarar 816 à 15h18
 
*** Tiens, oui. Ni l'un ni l'autre n'avait repéré l'endroit auparavant. Cal était d'un naturel observateur, mais il fallait l'avouer confus : l'immeuble, ou la poule ? Non, ce n'est pas ça... Bref, peu importe, pouf il y avait un immeuble, et pouf les deux compères se retrouvaient à observer celui-ci. Il était difficile de faire situation onirique plus claire que celle-ci.

Se redressant, le jeune homme s'approche. Au contraire du bariolé, lui décide de contourner l'endroit, de ne pas chercher la porte principale, ni de se faire remarquer, ou de faire réagir l'univers. Non, ce qu'il cherche lui, c'est la petite porte cochère, ce passage infime qui renferme la route vers les souvenirs les plus enfouis. Si ce bâtiment est une représentation de ce qu'elle cache, ou de ce qu'elle a oublié, il devait bien y avoir un moyen d'accéder à l'endroit d'une autre manière, profiter même, peut-être, de l'ambiance que le bariolé s'apprêtait à imposer pour s'approcher sans un bruit.

Frissonnant doucement, il plaint intérieurement la cobaye. Même là, "loin" de l'Arlequin, la sensation est palpable, et l'objectif aisé à comprendre. Rester prudent. La porte cachée est parfois la mieux gardée. Si porte il y a. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Vayang 23 Saptawarar 816 à 20h06
 
Deux idées, deux approches... Se pourrait-il qu'il y ait plusieurs issues possibles?
Quoi qu'il en soit, la main de la belle se crispe légèrement dans l'étreinte d'Elyas lorsqu'il mentionne le pensionnat et un hoquet la fait sursauter.

Ca alors?! Ca r'monte à tellement longtemps que j'en n'ai pas gardé grand souv'nir... Y a tout ça marqué dans ma paume alors, maître Bariolé? s'étonne-t-elle, mais sans panique apparente.

***
A l'intérieur, c'est une toute autre histoire.

Le Caïd, tout à sa philosophie de discrétion, cherche la faille en tablant sur le fait que rien n'est jamais parfait. Son instinct n'est pas mauvais en l'occurrence, l'esprit de la jeune prostituée pourrait intéresser nombre de psychologues et - à ce titre - comporte effectivement de nombreuses failles qui ne sont pas forcément visibles d'emblée.

La conjonction de la stimulation externe et du contact entre Elyas et la Porte déclenche une puissante onde sourde, comme un battement cardiaque démesuré, dont l'épicentre serait le pensionnat. Les gonds de la porte craquent alors que l'onde la secoue, comme si un bélier venait de la frapper de l'intérieur, mais elle semble être à l'épreuve de ce genre d'évènement, résistant parfaitement.
Si la porte en elle-même paraît très solide, les gonds n'ont pas l'air incassables. Ceci dit, à y regarder de plus près la serrure n'a pas l'air d'une très grande complexité non plus, rien de bien sorcier à crocheter pour qui sait s'y prendre.

Il n'y a ni porte cochère, ni soupirail par lequel le Caïd aurait pu se glisser subrepticement. Peut-être la cheminée d'où un fin filet de fumée semble s'échapper, mais ça impliquerait de se glisser dans un conduit obscur pour atterrir dans une situation inconnue comportant au moins un élément qui dégage une fumée pas nette.

Derrière eux, la ruelle est désormais déserte... Plus aucun souvenir en vue... Un léger craquement est perceptible tandis que les pavés et les pierres commencent à se réagencer, d'abord lentement puis de plus en plus vite.
L'esprit de Marie n'a pas repéré les intrus, leurré par la stimulation externe, mais l'alarme semble tout de même avoir été déclenchée : d'après ce qu'ils peuvent percevoir, le pensionnat est en train de se désolidariser du reste de la scène pour s'enfoncer progressivement dans le sol, comme pour l'enfouir une bonne fois pour toutes.

Le temps n'est guère linéaire en ces lieux, et les lanyshtas peuvent débattre de leurs choix, cependant il devient de plus en plus clair qu'il doivent prendre une décision à ce sujet et agir en conséquence. Difficile de prédire ce qui se passerait s'ils restent dans la ruelle et que le pensionnat se relocalise dans les profondeurs scellées encore plus loin de sa conscience... Difficile aussi de dire ce qui se passerait s'ils s'y accrochaient, ou même s'ils y entraient... Sans parler des possibilités offertes par la conversation simultanée avec le sujet...
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 27 Saptawarar 816 à 11h17
 
A la remarque de Marie Tout-Court, je me contentai d’un sourire faussement bienveillant.

Il y a ça d’écrit, effectivement, et peut-être bien d’autres choses encore.

Comme par exemple les sombres secrets se cachant derrière se pensionnat pour jeunes filles. Mais ceci devrait attendre.

**


Quelque chose était en train de se passer.
Il fallait décider quoi faire avec cet immeuble aux allures de prisons à souvenirs. Autrement, il finirait par disparaitre aussi simplement qu’il nous été apparu. J’étais partagé entre l’envie de défoncer la porte à grand coup d’ondes de choc psychiques et celle de me contenter de l’objectif premier, à savoir observer et m’imprégner des ambiances développées dans l’esprit du sujet.

C’était un choix cornélien. Entre curiosité et raison. Un pari en somme.
Fallait-il jouer la sécurité en attendant un prochain tour plus favorable ou se laisser aller et flamber aveuglément?

*On fait quoi ? pensai-je vers Cal, L’intrusion pourrait déclencher les mécanismes de défense de la gamine. Et puis…nous n’avons pas vocation à guérir toute la misère du Kil’Sin. Ça se saurait.
Autrement, as-tu pu récupérer des informations pour la prochaine étape? Quel genre d’idée lui implanter? Peut-être pourrions-nous changer l’une de ses habitudes. Quelque chose que l’on puisse observer facilement sans bouleverser son paradigme.*


A mesure que les messages télépathiques transitaient vers l’esprit de Cal, des pistes s’éclairaient.
Je fis volte-face puis m’éloignai de l’immeuble. La rue et ses bulles colorées représentaient un danger moindre en comparaison d’un traumatisme refoulé dans le subconscient du sujet d’expérience.

Mon corps changea à nouveau, se transformant en une sorte de silhouette transparente, presque invisible. Les ports de ma peau s’élargirent, mes sens s’aiguisèrent. Mon enveloppe tenait à présent plus de l’éponge que du krolanne. Je me laissais alors traverser par les habitudes et les goûts de la jeune femme. Ce qu’elle faisait le matin, ses cheminements favoris au sein du Sin, ses plats préférés, les couleurs qu’elle affectionnait, ses petites manies, sa démarche, sa manière de manger, ses addictions…
Avec ceci, l’étape deux apparaîtrait plus clairement.

**


Je retirai mon index de la paume de Marie.


Aimez-vous la viande mademoiselle?

La question était tout sauf anodine.
Il fallait recouper les informations, multiplier les points de vus.

*Faisons d’elle une de ces bouffeuses de salade ah-ah-ah !*



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Sukra 1 Otalir 816 à 18h53
 
Pensée :
Cal : Si on ne rentre pas, on passe à côté d'une bonne occasion pour voir ce qu'on a dans le ventre. On s'en fiche, de soigner la misère du Kil'Sin, mais en apprendre plus sur elle... Bordel Elyas, une occasion pour tenter d'apprendre sur les souvenirs des krolannes, imagine ce qu'on pourrait en faire ? Imagine ce que ça donnerait dans les Dessous !


*** Il recule néanmoins d'un pas, pour ne pas être happé par le bâtiment s'enfonçant dans la pierre. Il fallait penser, et vite. ***


Pensée :
Cal : Fais la parler. Sur... Qui dirigeait l'endroit. Une personne, quelqu'un qui pourrait sortir, avec qui on pourrait communiquer.


*** Il fronce les sourcils, physiquement, lorsque l'Arlequin évoque... ***


Pensée :
Cal : La rendre végétarienne ? Et pourquoi ne pas mettre une alarme "attention, ici, les gens changent !"... Un tic, Elyas, un tic, c'est un tic qu'on doit implanter, un petit geste discret qu'on pourra étudier sur la durée...


*** Mais bon, il serait difficile de détourner Elyas de son idée première. Alors le jeune homme observe le bâtiment s'enfoncer, cherchant du regard un point d'entrée qui pourrait se mettre à sa portée. Ou... ***


********************

Cal : Un pensionnat ? Tu devais faire des escapades de temps à autre...

*** Et prendre un passage quelconque pour entrer et sortir, non ? Non ? ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Sukra 1 Otalir 816 à 23h08
 
Une nouvelle fois, deux idées, deux approches...
Sauf que si elles étaient auparavant toutes deux empreintes de prudence, une seule l'est cette fois.

La viande? répète-t-elle avec une voix un peu trop aigue alors que ses joues rosissent.

***
Il ne se passe pas grand chose quand Elyas pose sa question. La zone dédiée à s'en charger ne doit pas être à proximité, ni faire appel à la zone mémorielle où les lanyshtas se sont arrivés et se sont concentrés pour le moment.
***

La prostituée hésite, s'interrogeant sur le sens de la question qui vient de lui être posée, mais les secondes filent et Cal intervient alors qu'elle réfléchit encore à la réponse à donner.

Marie hoquette à nouveau quand le Caïd enfonce le clou avec le pensionnat et, au travers de sa poigne, Elyas sent un frisson la traverser.

Des escapades... Le pensionnat... Non, je...

Elle bafouille, parait hagarde, devient pâlotte, contrastant avec le fard piqué juste avant, presque sur le point de défaillir...

***
A peine la stimulation externe appliquée, une nouvelle pulsation émane de la bâtisse déjà à moitié "enfoncée" dans le sol. Plus violente que la première, elle retentit à travers toute la zone, et même bien plus loin... La lumière qui paraissait émaner de la zone s'éteint quasiment, plongeant tout dans une pénombre sensorielle, comme si les lanyshtas étaient dans un épais brouillard. Même en s'étant éloigné, l'Arlequin se sent vaciller, et il doit se concentrer pour maintenir la cohérence de sa projection mentale. Il n’est pas le seul a avoir été déstabilisé, le décorum envahi par le brouillard, à présent fantomatique, parait perdre de sa cohérence.

***

Cal a beau être quasiment invisible et intangible, il est le plus proche de l'épicentre et est frappé de plein fouet. Pendant quelques brefs instants, le Caïd ne sait plus vraiment si les murs ne sont pas des plafonds ou des sols, et réciproquement, tandis que des souvenirs de son enfance l'assaillent.
***

Le grincement des gonds de la porte du dortoir qui s'ouvre.
Une violente douleur lui traverse l'échine alors que retentit le claquement de la ceinture.
L'odeur de la fumée qui s'échappe du braséro, devant lequel les fillettes se tassent pendant les froids nuits d'hiver.
Une main sur sa bouche qui l'empêche de parler et qui sent l'odeur de tabac froid et l’oignon.


***
Complètement désorienté, il s'écoule quelques instants avant que Cal se rappelle qui il est et pourquoi il est là. Ce ne sont pas des flashs de son enfance qui viennent de le traverser, mais de celle de Marie...
Appréhendant son environnement, le Caïd réalise que le pensionnat a cessé de s'enfoncer, les fenêtres du dernier étage à peu près à hauteur du sol. Dans l'obscurité qui parait s'être abattue sur l'endroit, le lanyshta peut "voir" la noirceur prendre forme au fur et à mesure que les panaches de fumée qui s'échappent de la cheminée gagnent en densité et se répandent lentement.

C'est à ce moment là que l'explorateur mental réalise qu'il ne s'agit probablement pas d'une simple fumée. On dirait plutôt une énorme bulle de pensée, d'un noir absolu, qui tente de sortir du bâtiment! Elle recèle probablement des souvenirs que Marie a banni dans ce recoin de sa mémoire... Si jusqu'à maintenant le peu qui parvenait à s'échapper était insuffisant pour impacter la conscience de leur cobaye, cette fois le contenu semble bien décidé à s’extraire de son isolement...

Pas besoin d’être devin pour se douter que le retour de ces souvenirs oubliés vers la conscience de Marie aurait des conséquences sur son état mental.
Est-il encore possible d’inverser la tendance? Faut-il essayer? Et à défaut, est-il bien sage de rester pour observer la réaction qui va se produire quand les pensées occultées auront fini de s’extraire? Autant de questions auxquelles les lanyshtas n’ont aucun de moyen répondre avant d’avoir essayé…
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 1 Otalir 816 à 23h49
 
Cal, espèce de petit con...
Derrière mon sourire de façade, je serrais les dents.
Lorsque vous vous amusiez à pénétrer l'esprit d'autrui, chaque mot avait son importance. Le Blondinet n'était pas sans le savoir. Alors pourquoi? Pourquoi?! Pourquoi ce sombre idiot avait-il choisi de remettre sur le tapis un sujet sensible dans un esprit déjà pas bien stable? C'était comme se balader dans la fosse aux lions avec pour ceinture une bonne dizaines de steaks bien frais et sanguinolents.
La pensée qui fusa vers Cal était empreinte d'une colère froide.

*L'objectif de cette expérience n'est pas d'apprendre à faire sauter les verrous de la mémoire d'un krolanne mais uniquement de lui implanter une idée à la manière douce.*

**

Légèrement secoué par l'onde psychique émise par l'esprit de Marie Tout-Court, je reformais rapidement ma projection. L'éponge translucide, l'aimant à sensations, tout en élevant mes propres défenses. Sait-on jamais.

**

Ma voix s'éleva, toujours aussi calme. L'acteur se devait de pouvoir garder la maîtrise de soi en toute circonstances. Ou presque.


...Respirez mademoiselle...Respirez.
...Nous sentons vos énergies s'affoler. Ne vous sentez pas obligée...
...Nous pouvons parler de ce que vous désirez...
...Ce pensionnat... ou bien vos goûts...
...Vous êtes la seule maître à bord...


La rassurer, la stabiliser.
C'est tout ce que nous pouvions espérer pour s'en tirer sans trop de dégâts.

*Maintenant, assume jusqu'au bout.*

**

Les rôles étaient inversés à présent.
Cal voulait jouer au plus fin? Soit. Qu'il s'y colle. Après tout, il pouvait peut-être se révéler d'un usage tout autre que ce à quoi je le prédestinais.
Amusant.
Je restais donc en retrait du pensionnat, tâchant de capter les sentiments de la petite, de détecter une faille éventuelle dans son Esprit, une ouverture, une porte moins...délicate à franchir. Il y avait toujours des alternatives. Peut-être que pour les révéler, tout ce que nous avions besoin était de faire diversion.
Oui. Diversion.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 4 Otalir 816 à 15h22
 
*** Cal n'avait pas prévu cela. Se relevant avec peine, il retient un juron, physique lui, entre ses lèvres, encaissant manifestement le choc dans le plan "réel", mais s'efforçant de dissimuler toute trace pouvant faire penser à Marie que son état mental influait sur lui. Remarquez, peu de chance qu'elle fasse le lien. Mais autant éviter de faire une crise d'épilepsie devant elle. Regardant les spirales sur le cahier, il jure en notant la perte de régularité. Recommençant doucement à écrire, il replonge. ***


*********************

*** Cal. Il est Cal. Pas quelqu'un d'autre. Il n'est jamais rentré dans cet orphelinat. Il ne le connait pas. Il ne l'a jamais vu. Cal. Bon. Au moins, il était sûr de ça. Rapidement, il repère la bulle noiratre se dégager de l'hospice. S'approchant d'un pas, au ralenti, il retient son souffle. Tentant de discerner dans la forme translucide une image, un fragment, quelque chose qui lui permettrait, peut-être, d'envisager une approche sûre du bâtiment. Avancer là, c'était crevé. Mieux valait laisser l'orphelinat s'enfoncer dans les méandres de sa conscience... Merde. Si ça sortait, ça exploserait dans le reste de ses souvenirs plus vivace.

Retenant un second juron devant le constat de son erreur, une pensée... ***


Pensée :
Cal : Essaie au moins de l'amener vers un souvenir positif... Si tu veux que je revienne de là...


*** Trouver un abri. Quelque chose. Jusqu'à ce qu'elle se calme. Du regard, il cherche. Une alcove, un lieu, une bulle positive... Quoi que ce soit qui, autour, pourrait lui permettre d'encaisser la tempête de merde qui approchait sans se faire oblitérer au premier choc. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain

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