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Aux frontières des Esprits
Quand l'éthique disparait
 
Narrateur
 
Le Matal 4 Otalir 816 à 23h59
 
Revenir vers un souvenir positif juste en parlant à Marie paraît être une éventualité de plus en plus improbable malheureusement. En effet, la fréquence de son pouls grimpe en flèche et sa respiration commence à s'accélérer, prémisses d'une crise de panique potentielle.
Elle regarde le Bariolé sans le voir, ni lui répondre...


***
De là où sa projection psychique est focalisée, Cal est largement assez proche de la bulle des souvenirs refoulés pour que ses sens de lanyshta captent pleinement sa saveur. Ce qui le frappe en premier c'est l'odeur de la peur, une odeur légèrement acide qui réveille un instinct primaire de survie. C'est elle le cœur de tout cela, des souvenirs tellement effrayants que l'esprit de Marie a préféré les sceller là... Après l'odeur vient le goût, métallique, presque comme celui du sang. Et au fur et à mesure qu'il observe, il commence à percevoir une terrible rage, étouffé depuis longtemps, tapie tout contre la peur, comme une pellicule de cendres, résidus d'un foyer étouffé. C'est elle qui a ce petit goût de métal et...
Il est traversé par un flash sensoriel, une douleur obscène qui lui traverse les tripes comme si une lance venait de fouailler dans ses entrailles.

Le Caïd n'a nulle honte à avoir de chercher à s'écarter de cet amalgame de sentiments obscurs, dont la seule proximité paraît être suffisante pour que des bribes de son contenu suffoquent la zone d'un sentiment d'oppression palpable...
***

Les spécialistes de cette discipline encore balbutiante à cette époque qu'est la psychologie débattent encore du meilleur remède à ce type de patient, souffrant d'un traumatisme refoulé. Certains disent qu'il faut amener le patient à découvrir ce qui s'est passé pour qu'ils puissent l'accepter et aller de l'avant, tandis que d'autres préfèrent laisser en l'état pour ne pas causer plus de dommages. Tous s'accordent en revanche pour dire qu'une trépanation corticale bien appliquée résout tous les problèmes en faisant du patient un légume.

Fort heureusement, les deux apprentis manipulateurs mentaux ont d'autres options à leur disposition.


***
Cal n'a pas tôt fait de s'écarter que la grosse bulle que celle-ci se met en mouvement, arrachant via la cheminée le reste de son volume encore coincé dans le pensionnat avec un bruit de succion.
La bulle ne semble même pas consciente de la présence de Cal qui fait tout pour se faire invisible, elle avance directement vers là où les autres souvenirs de cette époque se terrent.
La vitesse de déplacement de cette bulle n'a rien des mouvements placides dont les lanyshtas ont été témoins jusque là : elle se rue littéralement sur l'une des façades de maison non loin de la position de l'Arlequin et enfonce là porte Qui perd toute cohérence et est pulvérisée à l'impact.

Dans la "maison" les quatre bulles aux couleurs claires qui y étaient semblent figées. L'image de la proie figée devant le prédateur est tentante, mais inappropriée. Là, il y a quelque chose d'inéluctable dans cette situation. Le système ne semble pas être capable de s'y opposer par lui-même. Il ne faut qu'un instant à la bulle noire pour émettre des prolongements tentaculaires qui plongent dans les autres bulles, qui se ternissent progressivement jusqu'à devenir sombres et décrépies.
Contaminées, ou plutôt "rectifiées violemment" par les souvenirs refoulés devenus incontrôlables...

L'odeur de la peur se répand comme un fumet fétide alors qu'une lueur apparaît à l'intérieur de la grosse bulle noire et de chacune des bulles "rectifiées". La réaction semble avoir déclenché l'ignition du foyer de la colère depuis longtemps tue.

Si chacune des bulles rectifiée peut à son tour écraser d'autres souvenirs pour les supplanter, alors les lanyshtas sont là les témoins du début d'une terrible réaction en chaîne. Voilà ce qui peut se passer quand on tait ses maux trop longtemps, quand ils ressurgissent, le contre-coup peut-être un véritable choc...
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 5 Otalir 816 à 11h19
 
La situation allait en s'empirant.
Marie Tout-Court paraissait hors de contrôle, dans la Réalité tout du moins. Son regard s'était subitement perdu dans la pénombre de l'appartement. Son rythme cardiaque s’accélérait, je pouvais le sentir ne serait-ce qu'en tenant sa main.
Cal bordel de merde, qu'est-ce que tu avais encore fichu?!

Toutefois, il ne fallait pas céder à la panique. Surtout pas.
Respirer et user de toute son expérience pour réguler les réactions de mon propre organisme. Oui, c'était ça.
Le Blondinet avait beau avoir secoué le cocotier sans se soucier des noix qui pourraient en tomber, il fallait quand même lui accorder une certaine témérité tout à fait respectable.
L'expérience prenait un tournant inattendu. Fort heureusement, nous avions potentiellement les outils pour y répondre.

***

Dans l'esprit du sujet, je gardais ma position d'observateur...pour le moment. Le mécanisme auquel nous assistions était fabuleux. Au final, le gamin n'avait peut-être pas eut tord en prenant un tel risque, d'autant plus que jusqu'à présent, il était le seul à devoir en assumer les conséquences.
Un souvenir ou une émotion, quoique ce soit, était capable d'en contaminer un autre.
Intéressant.
Une altération douce mais qui s'en prenait à l'essence même des sentiments et des sensations. Mon excitation grandissante filtrait à présent au sein même de l'esprit de la jeune femme.

*Joli...Oh oui-oui-oui... Très joli coup.
Toujours parmi nous monsieur je-prends-des-risques-qui-parfois-paient?*


Car oui, entre temps, le voleur s'était plus discret.
Compte tenu de mon attention portée vers le phénomène de contagion, j'avais perdu sa trace. Envolé le Cal Keran !

*A supposer que tu sois encore là.
Tu vois cette grosse bulle sombre? C'est elle la source.
La détruire serait probablement possible mais hmmm...disons que la petite risquerait de finir façon Figgis. Nous pourrions également provoquer un choc plus important, créer une seconde bulle de terreur. Nous en serions capable. Notre imagination est sans limite dans ce domaine ah-ah-ah ! Ceci étant là aussi, pas dit que la môme s'en tire apte à décrocher le moindre mot. Ce n'est pas ce que tu souhaite hein?*


Restait une autre hypothèse, plus risquée dans le sens où elle nous impliquait, Cal et moi, directement dans le processus de contamination.

*Ou bien...nous pourrions agir conjointement. Deux esprits attaquant sur deux fronts différents en vue d'endiguer la progression de cette chose.*

La tactique du deux contre un était ancestrale.
Il n'y avait rien de déshonorant là dedans. Quand bien même, on m'avait appris depuis tout petit qu'il valait mieux s'en tirer en un seul morceau plutôt que d'être enterré avec son honneur. Les chevaliers servants, ça n'existait que dans les contes.

*Toi, tu t'occupes de limiter la propagation pour protéger les bulles encore saines. Quel que soit le moyen, seul le résultat importe. La contamination doit cesser.
Nous, nous nous chargerons de la source. Notre Esprit est mieux armé pour s'en approcher.*


J'avais tout de même la sensation de m'attaquer à une armée d'Ailés Frobekhs muni d'un simple tranquiliseur. Autant dire que c'était pas la joie.
Ma projection mentale reprit une consistance. Mes défenses mentales se renforcèrent, jetant un chaos protecteur autour de mon essence première, mon identité. C'était comme résister à une détection en quelque sorte. Enfin presque.

Ma silhouette s'avança vers la bulle sombre. Je pouvais sentir cette avalanche de sentiments refoulés m'assaillir.
La peur.
Le goût du sang.
Le désir de vengeance.
Je pouvais m'en servir, les tourner à mon avantage, en reprendre la possession pour ensuite les rediriger efficace. Un esprit en colère présentait toujours des failles malgré une force décuplée. Il était aussi imprévisible...comme moi !
Après tout, peut-être pourrais-je faire copain-copain avec cette grosse sphère pas bien contente.

C'est un Elyas au visage ensanglanté qui se trouvait face à la bulle sombre. Là où elle projetait son effroi, je lui renvoyais son équivalant, une terreur fascinante, comme celle que je percevais autrefois dans les yeux de ceux qui s'apprêtaient à être travaillés façon chalumeau et tenailles.
Un sentiment délicieux.
C'était comme posséder un être jusque dans ses entrailles. Paralysé, à peine capable d'articuler la moindre parole sensé.
Oh oui-oui-oui. Ceux-là étaient mes préférés.
Mon enveloppe psychique s'étira, renforcée par des souvenirs véritables, innommables mais ô combien délicieux. Une nostalgie que je raffolais de consommer, comme des petits chocolats fourrés à la liqueur.

L'un de mes appendice effleura le Traumatisme de Marie. Il n'y avait rien de violent. C'était un simple salut de voisin à voisin. Le contact fut tout de même l'occasion d'amplifier les sentiments que je diffusais. Désormais, le souvenir était plus frais.
Une petite maison cabossée des Rigoles faiblement éclairée.
Des voix.
Un homme et une femme.
Un plaisir grandissant.
Et...une explosion.
Soudaine.
Retentissante.
...Conclue par une extase morbide.
Les corps, eux, s'étalaient des toits attenants à la rue, comme des morceaux de viande cramoisis.
Je tentais alors de faire pénétrer l'une de mes extensions dans la bulle sombre.

***

Face à Marie, je ne pu m'empêcher d'afficher un sourire en coin.
N'essayez pas de rivaliser avec l'esprit d'un maniaque.
Ils n'ont pas de limites.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 6 Otalir 816 à 21h49
 
*** S'essuyant le nez par réflexe, le voleur hoche doucement la tête, mentalement, aux paroles de l'Arlequin. Sa dernière initiative venait littéralement de faire exploser le plafond de l'inconscient d'une pauvre gamine, il n'allait pas tenter le diable une seconde fois en le provoquant à nouveau. ***


Pensée :
Cal : Toujours là, monsieur je-limite-la-casse-quand-ça-me-chante. Mais je vais éviter de rester trop près, je n'ai pas envie de terminer transformé en légume. Ou tu changeras mes couches jusqu'à la fin de mes jours.


*** Il sort du couvert, révélant son empreinte à l'Artificier. ***


Pensée :
Cal : Donc je m'occupe des petites bulles. Si tu ne parviens pas à la neutraliser, je vais essayer de faire en sorte qu'elle arrête le domino. Marie va pisser dans son froc, mais elle pourra nous remercier.


*** D'avoir empêcher son esprit d'exploser à cause d'eux. Oui. Le pompier pyromane, ça s'appelle. Un concept plutôt sympathique quand on avait le rôle du pompier, moins quand la maison qui brûlait tenait lieu de caboche. Il était certain qu'il n'avait pas réellement vendu à Marie toute l'expérience qu'il lui proposait. Regardant la trajectoire de la bulle géante, il se dirige dans cette direction. Evitant les maisons les plus proches, qu'il n'aurait pas le temps de blinder, il se place à côté d'une porte décrépite, d'un brun fadasse.

Comment protéger ça d'une terreur nocturne ? Un voile rassurant ? Rien ne pouvait rassurer la jeune femme. Elle était entouré de deux hommes, seule dans un appartement, isolée, sans aide à espérer, avec un inconnu et l'homme qui pouvait potentiellement lui... Ruiner la vie. Oui. Le meilleur moyen était peut-être de lui faire peur. Pas la peur panique que l'on ressentait en présence de l"homme prêt à vous planter. Pas la terreur nocturne d'une porte qui grince. Il avait senti ce qu'elle avait vécu. Il lui fallait une peur qui lui offre une porte de sortie. Une crainte saine, respectueuse, et ordonnée.

Abattant la porte d'un violent coup d'épaule, il s'engouffre dans l'habitation. Une bulle passe devant lui. L'habitation est vide, une simple case, renfermant en elle le souvenir. Plusieurs à vrai dire. Bonbonbno. Joignant ses mains, il se rapproche de l'une d'elle. Fermant les yeux, il visualise. La main. Ouverte. La paume tendue. La paix. La torgnolle. Deux messages en une image. Niveau visualisation, on ferait avec. Son visage. Neutre. Dur. Froid. Ses yeux. Une poigne qui pouvait se refermer sur votre gorge ou vous hisser hors du trou. Une petite bulle grise apparait entre ses mains. Parfait.

Doucement, il pose ses mains, proches de la bulle de pensée. Bulle contre bulle, les parois se cognent. Vibrent. Il fallait l'insérer avec douceur. Une petite bille, une idée, légère, pas assez pour modifier son état d'esprit, assez pour lui rappeler que les hommes de ses souvenirs n'étaient pas là. Que lui l'était. Et qu'il n'acceptait que rarement d'être déçu.

Et la bulle grise disparait, aspirée par son homologue rôsatre, qui palit doucement. De là à savoir si c'était un bon où un mauvais signe... Courant vers le suivante, il recommence, plus vite que la première fois. Et une à une, il continue le boulot, prêt à courir d'une maison à l'autre. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Julung 6 Otalir 816 à 23h27
 
Le monde dans lequel ils sont plongés bat au rythme des influx nerveux, un battement de cœur dans la réalité peut sembler une éternité ici. Mais à la vitesse où vont les choses, l'effet boule de neige pourrait rapidement être inarrêtable. Devant l'inéluctabilité de la catastrophe, les deux lanyshtas se décident à mettre les mains dans le cambouis... enfin, façon de parler.

Elyas et Cal viennent d'apprendre quelque chose d'important : ils peuvent sonder les bulles. Pour l'instant ils viennent de le faire chacun à leur manière, de façon extrêmement localisée, mais avec l'expérience ils apprendrait peut être à le faire à une échelle bien plus grande...

***
Le Bariolé se font dans un nouveau rôle en y mettant toutes ses tripes, puisant dans sa propre obscurité assumée pour générer une aura qu'il espère compatible avec celle de sa cible.
Quand le contact se fait, il se fait à double sens... La bulle s'imprègne de la saveur télépathique conçue pour l'amadouer, et en échange le lanyshta ressent pleinement toute son essence obscène, la substantifique moëlle de la mémoire honteuse de l'enfance de Marie se déverser au travers de lui. Cal avait déjà eu le loisir de bien capter le contenu de ces pensées juste en les approchant... si Elyas ne s'était pas bien préparé à être "compatible", le choc aurait été bien plus violent. Au lieu de ça, l'obscurité intérieure de l'Arlequin et celle de la bulle semble s'accepter mutuellement. Oh bien sûr, il revit des flashs mémoriels similaires, et est exposé simultanément à toutes les douleurs de cette vie pire que malmenée, mais en se mettant à son niveau il l'accepte tout autant qu'elle l'accepte. Le lanyshta peut ainsi constater que le contenu de la bulle noire est un ramassis de fragments mémoriels qui, abandonnés et isolés depuis trop longtemps, se sont amalgamés pour essayer de reformer un réseau pseudo-cohérent... Sauf qu'il ne s'agit que de violence, de douleur, de cris, de râles, de crasse, de honte, de rage... une amalgame informe et bouillonnant. Un mélange prêt à exploser une fois remis dans l'environnement d'où les fragments ont été soigneusement ôtés, et les espaces vides comblés tant bien que mal par des artifices.

Ceci dit, ça n'arrête en rien la bulle noire qui continue sa route comme si de rien n'était, traversant litéralement la projection psychique d'Elyas sans marquer de pause.

De son côté, le Caïd essaye une technique différente en essayant de préparer les autres bulles de souvenirs, en y insérant une image forte, protectrice. Le processus en soi n'est pas très difficile à mettre en oeuvre. A l'image de ce qui peut se passer dans les Entrelacs, le lanyshta peut tout à fait modeler des bulles de pensées dans cet environnement. Et les bulles de pensées des krolannes sont relativement perméables, pourvu qu'on ne s'y prenne pas comme un sagouin, pour y insérer des ajouts.
Le transfert se passe plutôt bien, et Cal parvient à modifier ainsi une dizaine de souvenirs avoisinants avant que la première bulle-fille noire n'arrive vers une consœur à rectifier... et ne la contamine derechef.
***

En réalité, Il faut bien avouer qu'avec leur manque d'expérience dans le domaine, il n'ont pas encore la capacité à contrer eux-mêmes directement la réaction en chaîne. Pour cela, il aurait fallu être capable de décomposer tous les fragments de souvenirs qui y sont amalgamés, et les remettre à leurs places sans que l'esprit de leur sujet le réalise. Autant dire qu'il aurait fallu dissocier momentnément la conscience de Marie pour bidouiller à loisir son inconscient et sa mémoire avant de rebrancher le tout.
De la manipulation de haut vol.
En l'état, donc, les lanyshtas ressentent tous deux ce petit moment de flottement pendant lequel on se demande si on ne vient pas de faire une grosse bourde en faisant n'importe quoi dans l'espoir que la suite ne puisse pas être pire.

Malgré tout cela, il reste néanmoins une force en la demeure capable de régler rapidement le problème. Une force qui n'est pas intervenue jusque là, incapable de repérer les lanyshtas trop discrets, et incapable de reconnaître la bulle de souvenirs refoulés comme un élément étranger puisqu'en réalité c'est justement un manque qui doit être comblé dans l'esprit de Marie...
Cette force, ce n'est nulle autre que celle qui est chargée de repousser les intrusions. Cette même force qui a probablement comblé les trous dans les souvenirs de Marie pour préserver un semblant de cohérence.

Chez les lanyshtas, la vigilance est constante, active. Pénétrer l'esprit d'un lanyshta c'est se heurter à une porte blindée que seul le propriétaire des lieux peut décider d'ouvrer, et par laquelle il peut vous expulser d'un claquement de doigts. Mais chez les krolannes, elle est passive et ne se déclenche qu'en cas d'anomalie avérée. En l'occurrence, une anomalie comme un certain nombre de souvenirs modifiés par le Caïd qui y insère son image, insérant litérallement son personnage dans les souvenirs de Marie, ou encore une anomalie comme une bulle de souvenirs refoulés qui se retrouve temporairement hybridée avec une égale noirceur. Égale mais néanmoins étrangère.

Dans la plupart des cas, les esprits krolannes expulsent les sondes psychiques des lanyshtas lorsque ceux-ci ratent leur manoeuvre, et il en résulte qu'ils repartent parfois avec un bout des pensées de leurs sujets, ou laissent quelques pensées dans leurs esprits. Néanmoins dans le cas présent, la zone mémorielle où se situent les corps étrangers est dans un état de perte de cohérence avancé, et il est probable que toute la partie dégradée et contaminée soit simplement éliminée.


***
Autour des projections mentales des lanyshtas, l'air commence à se faire épais, ou tout comme. Ils ont l'impression que quelque chose commence à entraver leurs mouvements, comme s'ils avaient de moins en moins d'emprise sur leur environnement. S'ils conservent néanmoins suffisamment de ressources pour rester mobiles, ils constatent que le reste de la scène est parfaitement figé à l'exception de la grosse bulle noire qui tente de se mouvoir, vribrant intérieurement de colère, mais sans guère parvenir à avancer. Rapidement, elle aussi cesse tout mouvement sous la pression environnante qui s'accroît.

Tout d'un coup, tout est calme. Extrêmement calme.
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 7 Otalir 816 à 11h09
 
Je n'étais pas devenu (plus) cinglé au contact de la bulle noire. Un bon point.
Je n'avais pas non plus été emporté par le flot d'émotions négatives que la sphère dégageait. Un second bon point.
Toutefois, j'avais la fichue impression que mon intervention n'avait pas été concluante. Voir même totalement inutile. Et ça, c'était pas vraiment bon.

Cal avait refait surface un peu avant ça. Le gamin s'était dirigé vers les autres maisons et avait tenté de stopper la contagion. Ses tentatives n'avaient semble t'il pas été plus fructueuses que les miennes.
Cependant, dans la pire des mélasses, certaines solutions jugées auparavant comme stupides regagnaient un intérêt certain. Ainsi, c'est avec cet éclat du génie incompris que je sentis arriver la réaction tant redoutée jusqu'ici : les défenses psychiques de Marie Tout-Court s'activaient.

*Va falloir bouger d'ici. Et vite. Le calme avant la tempête ça te parle?*

Mes mouvements étaient freinés, plus compliqués. Comme si une force jusqu'ici endormie s'éveillait petit à petit et ne voyait pas d'un bon œil que je gambade gaiement dans l'esprit de son ôte. J'imaginais alors que les prochains instants n'iraient pas en s'améliorant. La tempête psychique, nous connaissions pour en avoir fait les frais dans l'esprit de Figgis. Mieux valait-il laisser gérer ça au sujet en interne, comme une grande fi-fille.
Je renonçai à aller observer le système de défense de la jeune femme. Trop risqué pour une mise dérisoire.
Me débarrassant de ma projection psychique, je reprenais possession de mon corps. Mon véritable corps.

**

De retour dans l'appartement, il semblait que moins de deux secondes s'étaient écoulées. Je tenais toujours la main tremblante de Marie Tout-Court. M'efforçant de réguler ma respiration, je plantai mon regard dans le sien.


Eh bien mademoiselle, êtes-vous toujours parmi nous?


- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 10 Otalir 816 à 16h18
 
*** Dans le genre ratage complet, celui-ci posait ses c******* sur la table. Du moins, si on se concentrait sur le noyau de l'information visée. Auquel cas, oui, le blondin et l'Arlequin n'avait pas encore les cartes pour jouer dans la cour des grands. Mais pour ce qui était du halo informationnelle, ils en tiraient plus que durant le fiasco Figgis. Dont la possibilité de décaniller en vitesse. Et il n'allait sûrement pas contredire son aîné. ***


Cal : On bouge, on bouge.

*** Faisant craquer, métaphoriquement, sa nuque, le jeune homme observe une petite seconde supplémentaire la bulle noire. L'air s'épaissit mais... Joignant ses mains, il crée une petite bulle blanche. Un souvenir minuscule. Un détail. Une morsure de chien. La marque d'une morsure, en réalité. Un souvenir qui n'appartenait qu'à lui. La projetant en avant, il ne prend pas le temps de vérifier si celle-ci peut, ou non, atteindre son but, et il déguerpit, cessant brutalement de dessiner ses spirales. ***


*************

*** Posant le crayon sur la table à sa droite, il se masse doucement les yeux. Il n'a que peu cligné. A corriger, ça, sous peine de passer pour un ahuri à chaque escapade. Tournant son regard vers Marie, il se fait taiseux, laissant l'Arlequin mener la danse. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Luang 10 Otalir 816 à 21h46
 
***
Un clignement des paupières, une bonne trentaine de millisecondes, c'est à peu près le temps qu'il faut au processus de défense pour réagir avec la première contre-mesure visant à bloquer l'intrusion : bien plus qu'il n'en faut aux deux lanyshtas pour retirer leurs projections psychiques de l'esprit de Marie.
Encore une fois, ils utilisent chacun une approche différente...

Le Bariolé se coupe tout simplement de sa projection psychique, comme il couperait un appendice coincé dans un piège en sachant qu'il lui suffirait d'en faire repousser un. Ce membre, cette sonde psychique, demeure donc comme une enveloppe vide, une rémanence de l'Arlequin. Le costume de l'Acteur. Si la zone n'avait pas déjà été à moitié figée, qui sait ce que ce costume aurait pu faire, laissé à lui même?

Le Caïd tente une dernière manoeuvre avant de "déguerpir", ré-aspirant sa projection psychique qui traverse en un éclair quelques strates de l'esprit de Marie pour réintégrer le sien. Si la zone n'avait pas déjà été à moitié figée, un départ aussi précipité aurait pu causer pas mal de dégâts en arrachant des morceaux au passage. Morceaux qui auraient sans doute élu domicile dans la tête du blondinet en même temps que le reste de sa projection. La chance du débutant diront certains, mais toujours est-il que l'opération se passe sans transfert impromptu de souvenirs.

***
S'ils étaient resté sur place pour observer le phénomène, les deux lanyshtas auraient pu constater que la bulle de pensée émise par Cal n'atteignit jamais son but, figée en l'air, finissant immobilisée comme tout le reste.

Pour décrire le phénomène, on pourrait imaginer que toute la zone figée est comme prise dans du verre, ou une structure crystalline et transparente, dur et cassante. La première fissure apparaît au dessus de la rémanence d'Elyas, fendant l'air et le "costume" d'une traite avant que des fissures secondaires ne se forme tout autour, brisant en milliers d'éclats ce membre fantôme qu'il a laissé sur place. Dans la foulée, l'ultime bulle de pensées laissée par Cal est frappée de la même façon, comme si les fissures la traversaient sous tous les angles... et la réaction en chaîne se poursuit avec absolument tout ce qui met en péril les paradigmes rendant cet univers cohérent et faisant que la jeune prostituée reste saine d'esprit : toutes les bulles de souvenirs qui ont été contaminées par la bulle de souvenirs refoulés sont éclatées, et en dernier lieu c'est cette dernière qui est frappée par une succession de chocs qui fendent jusqu'à son essence. Le bouquet final de ce feu d'artifice immobile et silencieux.

Tout le reste demeure figé, mais indemne. Seules les parties contaminées sont brisées.

Après la phase de bloquage, la phase d'inactivation des intrus est à son tour terminée, et il ne reste plus que la phase d'élimination.
Les fissures s'emplissent d'un feu blanc, aveuglant. Et puis...

... la pression se relâche.
Le pensionnat, à moitié enseveli, reprend sa plongée pour disparaître alors que le sol se referme sur lui, basculant vers les strates profondes. Le vide laissé est progressivement comblé par une déformation des immeubles autour qui se referment, cherchant naturellement à combler cette zone incohérente.
De la bulle de souvenirs refoulées, des souvenirs "rectifiés" et de ce que les intrus ont laissé, il ne reste qu'une fine poussière, rapidement dispersée par les autres bulles de pensées qui reprennent leur activité.
***

Marie ne réagit pas tout de suite, traversant ce que certains auraient pu interpréter comme un accident vasculaire cérébral au vu des symptômes : perte de conscience temporaire, perte de la motricité du visage, de certaines fonctions cognitive supérieures comme la parole, engourdissement généralisé, vision brouillée, céphalée extrêmement brutale...

Après une poignée de secondes, elle cligne soudain des yeux et son visage reprend sa tension naturelle sans pour autant que ses couleurs reviennent. Elle est très pâle. La prostituée jette un coup d'œil autour d'elle, visiblement un peu perdue avant de soutenir timidement le regard d'Elyas.

Chuis confuse, maître Bariolé, je crois qu'j'ai eu une p'tite absence... Ca doit être rapport que j'ai pas beaucoup bossé la nuit dernière, pas beaucoup dormi... chuis vraiment désolée! C'était quoi la question?

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 13 Otalir 816 à 14h26
 
*** Sans trop se préoccuper de la prostituée dans un premier temps, le jeune voleur referme son carnet, posant avec précaution ses instruments sur la table. Se levant vers un meuble, il en tire une carafe, et trois verres, qu'il remplit silencieusement, avant d'en poser un en face du maitre bariolé d'abord, puis de la jeune femme ensuite. Garder en tête son rang dans la chaîne alimentaire est toujours bon pour la santé. Du vin, rien d'ignoble mais rien de notable. Passons les détails. ***


Cal : Inutile de t'excuser Marie, ce genre d'absence nous arrive tous.

*** Une gorgée. ***


Cal : Je pense que ce que notre ami veut savoir, c'est si vous êtes toujours concentrée pour notre petite expérience. Nous ne voudrions pas qu'il perde son temps, n'est ce pas ?

Pensée :
Cal : On n'a rien réussi à implanter, enfin, je ne crois pas, mais on devrait vérifier si ce qu'on a vu là est vrai. On ne peut pas négliger l'hypothèse que nous ayons projeté notre propre vision du passé d'une catin dans ce qu'on a pu voir, pas vrai ? Qu'est ce que tu en penses ? On pourrait aussi voir si elle a encore toute sa tête.


*** Se rasseyant, il fait tourner le liquide carmin dans son verre. ***


Cal : Pourquoi ne pas nous intéresser à nouveau à notre amie, maître Bariolé ? Je suis certain qu'elle sera ravie de vous apprendre tout ce dont vous aurez besoin pour poursuivre. N'est ce pas Marie ?


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 13 Otalir 816 à 20h01
 
Le sujet était revenu à lui.
De là, fallait-il déduire que les mécaniques défensives de son esprit étaient parvenues à stopper la propagation de la bulle de pensées noires? Pour en être certain, il faudrait replonger. mais avant...une mise au point était nécessaire.

Je trempai mes lèvres dans le verre d'eau apporté par Cal quelques minutes plus tôt. Le vin, ce serait pour plus tard, lorsque l'expérience serait réussie.
Je posais ma main libre sur la boîte en plomb contenant Un. Je pouvais le sentir malgré son absence totale de mouvements.

*Non, il ne s'agissait pas d'un faux souvenir fabriqué part nos préjugés sur son passé. Cette chose qui s'est développée est là depuis longtemps pour avoir pu amasser une telle puissance.
C'est un souvenir refoulé, encore et encore. Comme un cauchemar enfermé dans un placard pour y faire des petits.*


Certaines personnes auraient eut pitié de la pauvre petite.
Une prostituée potentiellement abusée au cours de son enfance, utilisée par une directrice d'orphelinat peu scrupuleuse voyant dans ces jouvencelles à peine pubères un produit ô combien recherché par certaines créatures peuplant la Cité. C'est tout naturellement qu'elle avait cherché à faire fructifier son investissement. Les sévices avaient probablement été nombreuses et variées. Fouets et martinets devinrent une routine agréable pour la jeune fille, celle là même qui comprit bien vite que des choses bien pires pouvaient arriver.
Mais voilà, j'étais de ceux qui estimaient que rien n'arrivait au hasard. Si Marie Tout-Court avait passé son enfance à lustrer autre chose que des chandeliers, c'est que quelque part, elle l'avait bien mérité.

Comme si ça ne lui avait pas suffit de foutre sa vie en l'air, la petite paraissait également bien décidée à me pourrir la mienne en gâchant délibérément mon expérience.
Gamine de mes deux.

*Nous allons y retourner, mais pas tout de suite.
Elle est affaiblie, vulnérable. Il est l'heure d'enfoncer le clou, de bien lui faire comprendre combien son dévouement doit être total. Inutile de prendre des risques gratuitement pour celle-là.*


La prise de ma main sur le poignet de la catin se fit plus vigoureuse.
Mon regard ne quitta pas ses yeux.


Nous avons un problème chère petite, un gros problème.
Alors que vous sembliez réceptive à notre flux spirituel, vos chakras se sont soudainement fermés. Comme vous l’a sous-entendu notre ami commun, il serait très dommageable que vous soyez à l’origine de l’échec de cette exercice mental si précieux à nos yeux.


...Tâchez au moins une fois de réussir quelque chose d'utile dans votre misérable existence, dusse ajouter. Mais il fallait préserver les apparence, encore un petit peu.
A mesure que mes mots filaient, l'atmosphère dans la pièce changea. Marie ne le remarqua sûrement pas. Cal par contre... Il pu sentir le poids de son Esprit s'étendre dans l'appartement, comme des milliers de tentacules invisibles qui se déployaient autour du sujet numéro deux. Il y avait bien un chose que nous n'avions pas encore essayé sur la psyché krolanne, un art dont je raffolais depuis que j'en avais fait l'une de mes spécialité : la Farce.

Il n'était pas question de s'attaquer aux aptitudes physiques de la gamine.
Non-non-non, c'eut été la rendre encore moi capable d'affronter l'expérience que nous lui faisions subir. J'aspirais tout simplement à saper ses barrières mentales, facilitant notre progression à venir une fois de retour dans son esprit. Enfin, théoriquement...


Bien, reprenons.
Vous vous apprêtiez à nous en dire plus sur ce pensionnat dans lequel vous auriez passé votre enfance.



- Thème d'Elyas -
 
Narrateur
 
Le Julung 13 Otalir 816 à 22h25
 
Le jeune krolanne paraît tout à coup bien plus concentrée à la mention du mot "problème" par l'Arlequin, même si le Caïd veut se montrer rassurant quand à sa bourde. Ce n'est jamais bon quand un prédateur se montre rassurant...

Le sortilège mis en oeuvre rentre comme dans du beurre. A y réfléchir, la cervelle n'a guère une consistance plus dure que celle du beurre, étant en majorité constituée de graisses, mais "ça rentre comme dans de la cervelle" n'est pas une expression qui parlerait à beaucoup de monde hormis les lanyshtas versés dans cet art, et accessoirement les cannibales qui raffolent de ce met.

Quoi qu'il en soit, Elyas peut sentir sa magie s'infiltrer, sapant la volonté et la force d'esprit de sa cible. Son air concentré n'aura duré que quelques brèves secondes car elle a l'air tout à fait désemparée en entendant parler du pensionnat.

Ah... Heu... Le pensionnat? Alors... heu... j'étais toute petite, j'ai du mal à m'en souvenir. J'crois qu'c'était un grand bâtiment, avec... hmmm... avec un jardin devant. Oui, un jardin devant!

Elle a elle-même l'air étionnée de raconter ça.
Étonnée, mais pas du tout mal à l'aise ou anxieuse comme précédemment.
Elle reprend, parlant presque plus pour elle-même que pour Elyas.

J'étais toute minaude, j'me rappelle de quelques filles, des cours... On nous apprenait à... à coudre et à danser vous savez,. Oh, et puis après y avait les cours de cuisine pour les plus grandes, mais chuis partie avant... On avait pas grand chose, et... et la bouffe était dégueu...
Ouais, la bouffe était dégueu...


Marie tout court se tait, le regard perdu dans le vide, visiblement elle-même perdue dans ses souvenirs.

***
La magie qui s'est abattue sur Marie a plongé son esprit dans une chape de plomb, réduisant non seulement sa capacité à mener une réflexion profonde et complexe mais affaiblissant également considérablement les fonctions complexes qui ne sont pas strictement nécessaires à la survie, comme les barrières mentales et les systèmes anti-corps étrangers...
S'ils replongeaient à cet instant dans l'esprit de leur sujet, les lanyshta constateraient que les "murs" de l'esprit de Marie, tout ce qui constituait les fortifications externes comme les murs internes, sont réduits à de simples ébauches en cours de construction qu'ils pourraient franchir sans même avoir à déplacer une pierre.

L'agencement général de l'esprit est similaire, mais au lieu d'une immense cité-Dessous opaque et pleine de niveaux sinueux, il s'agit d'une immense cité-Dessous pleine de niveaux sinueux, mais sans murs. Un labyrinthe tridimensionnel que son architecte aurait oublié de finir.
Les "zones" se dessinent ainsi bien plus clairement aux perceptions des lanyshtas, comme une imagerie par résonance magnétique : à un endroit les pensées stagnent alors qu'ailleurs une zone bouillonne de flux intenses... A eux de choisir vers quelle zone plonger.
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 13 Otalir 816 à 22h53
 
Étrange.
Malgré la pression exercée par les menaces à demie-voilée, la gamine n'était pas aussi bavarde qu'elle l'aurait du. Était-ce du au voile brumeux que je venais d'apposer sur son esprit ou bien une conséquences de son système de défense psychique?
Il n'y avait qu'une seule façon de vérifier : replonger.

*Nous devons vérifier l'état de sa Psyché.
Observe et tiens toi prêt. Nous ferons d'une pierre deux coups si possible.*


La pression de mes doigts sur le poignet de la jeune femme diminua légèrement. Un index glissa au creux de sa paume alors que je m'apprêtais à pénétrer son Esprit.


Ah...la nourriture.
Vous faisiez t'ils manger de vilains épinards? Ou bien des ragoûts bien nerveux, dont la sauce grasse vous ravage l'estomac plus vite qu'une fiole d'acide?
En me tournant vers Cal. Monsieur Keran, peut-être pourrions-nous cuisiner un petit quelque chose pour notre invitée. Histoire qu'elle se remette de ses émotions. A nouveau vers Marie. Quelques tranches de lard fumé? Une soupe de tomate?

Pour un esprit vif, ces questions auraient tout de suite éveillées la suspicion. Mais nous parlions d'une enfant sous le joug d'un sortilège des plus vicieux, de ceux qui réduisent la dynamique de vos neurones au minimum vital.
L'expérience pouvait reprendre...presque naturellement.
Un rictus au coin des lèvres, je replongeai dans l'esprit affaibli du sujet numéro deux.


***

Tout aussi discrètement que la première fois, sous cette forme d'éponge adoptée précédemment, je me retrouvai propulsé dans cet esprit désormais familier.
Mais là, surprise !
Les murs avaient comme disparus. La structure restait identique : une rue, des bulles de pensées, différents niveaux jusqu'ici inexplorés...sauf que rien était là pour les protéger. Un sentiment de toute puissance m'envahit.
Était-elle à notre merci?

*Tu vas aimer ça Gueule d'Ange. Oh oui-oui-oui...*

En outre, la bulle sombre qu'abritait le bâtiment du pensionnat avait disparue.
Aucune trace perceptible, même aux autres niveaux qu'il m'était possible d'observer depuis mon étage. La système de défense psychique de Marie s'en était-il définitivement occupé? S'agissait-il d'une sorte de lavage de cerveau?
Une perspective intéressante.
Pleine de potentialités.

En attendant l'arrivée de Cal, m'arrangeant pour rester à la limite entre le monde réel et celui de l'esprit de Marie, je passais en revue ses différentes bulles d'émotions, de goûts et de souvenirs. Il me fallait un élément significatif de son alimentation, quelque chose qu'elle aimait ou détestait par dessus tout. Mes questions permettraient probablement de faire surgir quelque chose du lot, quelque chose avec lequel nous pourrions jouer.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 18 Otalir 816 à 16h41
 
*** Une pierre deux coups ? Sans en laisser paraitre une trace, le jeune homme se contente d'opiner du chef. L'avantage d'Elyas venait de la folie apparente de ses personnages. Cal n'aurait pas pu obéir, publiquement, à un ordre donné par une personne posée, appartenant à la hiérarchie des Dessous. En revanche, accepter d'aider un lunatique... On pouvait au moins se demander pourquoi, et ne pas réellement insister ensuite.

Il devait bien rester quelques restes dans un placard... Et bientôt, le jeune homme revient avec un plateau. Lard fumé d'un côté, pain, et un pot de cornichon. Il ne fallait pas en attendre plus. Mais s'il suivait la logique de l'Arlequin, avoir deux aliments aussi détachés l'un de l'autre, et aussi végétarien ou carné l'un que l'autre... Et puis le pain, c'était bien le pain, c'était neutre. Elle se ferait un sandwich aux cornichons.

Le changement d'état de la jeune femme était perceptible. Cal n'était pas un grand manipulateur des arts occultes, mais il aurait été difficile pour qui que ce soit, épargné par le sort de l'Arlequin, de ne pas remarquer que l'état de la jeune femme n'était pas vraiment naturel. ***


Cal : Manges, Marie. On parle mieux l'estomac plein.

*** Reprenant son carnet, il se réinstalle, et recommence à griffonner ses spirales. ***


********************

Cal : Impressionnant. C'est toi qui a fait ça, ou la bulle qui a rasé la moitié de son esprit ?

Pensée :
*** Une question légitime. La place était vidé de toute structure. "En hauteur", encore en surface, le jeune homme observait, prêt à déguerpir si la bulle revenait à la charge, ou à agripper l'Arlequin en cas de problème. Et comme tout ce qui était lié au monde de l'Esprit, Cal avait une procédure bien à lui pour recommencer les investigations. ***


Cal : Un plan en tête, je suppose ?

Pensée :
*** Quand on a un expert, on ne néglige pas son plan en premier par fierté. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 18 Otalir 816 à 16h55
 
*Il semblerait que ce soit lié.*

J'attirai mentalement l'attention de Cal vers l'endroits où, lors de leur précédente venue, s'était vraisemblablement tenu le pensionnat.

*Tout ceci n'est que supposition mais nous pensons que les défenses psychiques du sujet, provoquées par nos tentatives de nous opposer à la bulle noire, se soient éveillées et s'en soient occupées. Nous ignorons si le souvenir du pensionnat et tout ce qui y est lié a disparu. Peut-être est-ce juste enfermé si loin que nous nous pouvons plus l'atteindre. Dans un second temps, notre Farce a eut un impact directement sur la psyché de la gamine. Pour dire vrai, nous n'imaginions pas parvenir à l'affaiblir autant. Son Esprit parait complètement désinhibé, les limites ont été abolies.*

Cette projection très personnelle de la psyché krolanne valait de l'or. N'importe quel théoricien traitant du sujet aurait payé cher pour y avoir accès.

*Deux actions qui mènent à un changement total de la la perception que nous avons de son Esprit.
Fascinant n'est-ce pas?*


Le plan, lui, était des plus simples. Un brin ambitieux peut-être mais surtout, potentiellement très marrant.

*Nous voulons identifier l'un de ses goûts. Lard, pain, cornichon ou refus de nourriture puis y introduire une anomalie suffisamment plausible pour être accepter. Notre graine.
D'après ce qu'on dit dans nos Entrelacs, la Grognasse parvenait à modifier la perception que les krolannes avaient. par exemple, en remplaçant un mot par un autre. Peut-être pourrions-nous en fait autant avec la perception d'un aliment. Que la petit s'imagine dévorer une belle saucisse alors qu'elle s'attaque à un petit cornichon...par exemple.*



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 18 Otalir 816 à 17h02
 
*** Silencieux, le voleur fait bouger sa mâchoire, pensif. ***


Pensée :
Cal : Si tu veux trouver un mot dans ce foutoir, il nous faudra beaucoup de patience. Ou alors trouver un moyen de faire réagir ce qu'on recherche. Tu évoques une idée, genre... éléphant. Avec le moins de mots possibles, pour laisser les concepts qui ne nous intéresse pas au placard. Et quand certaines bubulles s'agitent, ou qu'on voit du mouvement, je file examiner ça. Qu'est ce que tu en penses ?


*** C'était rudimentaire, certes, mais les idées réagissaient manifestement aux pensées de l'interlocuteur. La bulle noire était apparue lorsque les deux avaient évoqué son enfance, puis le pensionnat. Pourquoi pas son goût pour le lard ? ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Matal 18 Otalir 816 à 23h53
 
***
La mention de la nourriture active un nombre impressionnant de zones dans l'esprit de la jeune prostituée engourdie par le sortilège de l'Arlequin. Le système est bien trop complexe pour retrouver "un mot", car un mot est bien plus qu'un mot dans la dimension spirituelle... un mot, comme "lard fumé", c'est une odeur, un goût, une texture, un contexte, une image, un souvenir.
Autant de zones de l'esprit de Marie qui sont mises en jeu. D'abord à l'évocation de cette charcuterie, plusieurs flux de bulles de pensées jaillissent des zones mémorielles pour activer certains circuits jugulant satiété et appétit, ainsi qu'une petite partie de deux zones proches, probablement dédiées au goût et à l'odorat.
***

Elle hoche la tête, un peu surprise. Oh oui, elle aimerait bien du lard fumé...
Marie fait son possible pour ne pas se jeter dessus quand Cal lui apporte l'assiette de vivres, mais après un timide merci, comme si elle ne croyait pas à ce qui lui arrivait, elle commence à manger avec un bon appétit.


***
Ensuite, quand leur sujet mange, les deux lanyshtas peuvent apercevoir un accroissement sensible d'activité dans les deux zones précédentes, ainsi que tout un tas de vagues d'activité qui traversent l'esprit, cette fois vers les circuits de satiété/faim puis vers les zones mémorielles.

De leur observation, Elyas et Cal peuvent déduire plusieurs choses.
Par déduction, la zone en périphérie qui est active constamment doit correspondre à la zone d'intégration des données visuelles. Celles-ci partent vers un chiasme, une sorte de nexus vers lequel convergent les flux en provenance de tous les systèmes sensitifs, et qui génère des floppées de bulles de pensées en un flot variable mais continu, qui sont ensuite dispersées vers d'autres zones, comme celle du plaisir qui ne manque pas de s'activer quand on a faim et qu'on mange quelque chose de bon comme c'est le cas. Il semble donc bien difficile de retrouver "un mot" dans un système qui ne fonctionne pas avec des mots en tant que tel.

Si chaque bulle est un mot, et il n'y a pas deux mots strictement identiques dans un esprit car chaque bulle est unique. Chacune a sa forme, sa couleur, son odeur, son goût, sa texture, son son, voire même son émotion. Chacune véhicule un fragment plus ou moins grand d'une pensée plus complexe, plus "articulée". Un peu comme les phonèmes sont les briques des mots, chaque bulle est la brique d'une réflexion plus vaste, d'un souvenir, d'une phrase...

Avec la vue à présent dégagée, les lanyshtas ont pu également observer plusieurs zones s'activer quand ils lui parlaient, probablement les zones liées à l'audition et au langage, tandis que son bref "merci" de la part de Marie avait activé essentiellement une zone restreinte, avec un agencement très spécifique, au cœur de la supposée zone du langage. A cet endroit, des milliers et des milliers de bulles flottent en un énorme amalgame, sans jamais se toucher portant.

Quand ils lui ont parlé, une bonne partie du flux de bulles de pensées jaillissant du nexus sensoriel est arrivé à cet endroit, où un phénomène bien particulier s'est déroulé : il y a un sorte d'anneau lumineux devant lequel chaque bulle de pensée sensorielle s'est arrêtée, le temps que plusieurs bulles d'apparences similaires émergent de l'amalgame pour venir se placer en face, oscillant et défilant jusqu'à ce qu'il ne reste que celle qui soit la plus identique à celle en face. Celle-ci part ensuite vers les circuits d'intégrations cognitifs. Dit ainsi, ça peut paraître fastidieux, mais à vitesse réelle cela représente une bonne dizaine de bulles traitées à la seconde. Ce qui reste très très très lent à l'échelle des projections télépathiques des lanyshtas.

Quand elle leur a parlé, le phénomène inverse s'est produit et c'est une suite de bulles de l'amalgame qui est partie vers un deuxième anneau lumineux à l'opposé de la zone, lequel a projeté à son tour un flux de bulles de pensées vers les circuits moteurs.

S'il y a un endroit où le sens des mots vocalisés est déterminé ou interprété, il semblerait que ce soit sûrement là. Reste à comprendre comment le système fonctionne si les lanyshtas veulent avoir un espoir de parvenir à le détourner.

Malgré leur préoccupations expérimentales, les deux explorateurs de la psychée notent tout de même qu'une partie de l'esprit de Marie a encore quelques protections, du moins suffisamment pour qu'il ne puissent pas voir au travers comme le reste. Au plus profond, au cœur de cet esprit affaibli, il demeure une zone sombre, emmurée comme les dessous, mais ses pierres sont plus noires que la nuit. S'il veulent retrouver le pensionnat qui a disparu de la zone mémorielle dédiée à l'enfance de Marie, il y a fort à parier que ce soit plutôt par là-bas vu qu'il n'est visible nulle part ailleurs...
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 19 Otalir 816 à 15h41
 
Le choix se porta donc sur le lard fumé.
Ah, la gourmande !


**

Au même moment, dans l’esprit de Marie Tout-court, les bulles s’animèrent.
Des centaines...non des milliers de petites lueurs explosèrent à différents niveaux. Comme une constellation soudainement mise en mouvement. J’observais, littéralement fasciné par la mécanique jusqu’ici insoupçonnée. A mesure que j’analysais le fonctionnement de la psyché du sujet, des pensées teintés d’une franche admiration filèrent vers Cal.

*Le système est complexe. On parle d'un esprit humanoïde après tout et non d'un simple automate. Néanmoins, on observe bien les différentes actions et les conséquences qui y sont liées. Une machine bien huilée dans laquelle nous allons pouvoir mettre notre petit grain de sable hé-hé !*

Ma projection, un peu plus translucide à présent, se rapprocha d’une des zones de convergence.

*Les bulles de pensées sensorielles, les Bulles Alpha dirons-nous, se dirigent vers les disques lumineux, les Echangeurs. Ces derniers ont l’air d’avoir pour but de faire le lien entre les pensées Alpha qu'a le sujet, comme des présupposés sur ce qui l’attend, et le message qui sera ensuite envoyé à ses sens. Les Bulles Bêta. L’information confirmée en quelque sorte.*

J’ignorais si chaque esprit krolanne fonctionnait de la même manière. Chez Figgis, la structure paraissait inexistante. Etait-ce dû à la drogue? Peut-être.

*S'il y a un endroit où intervenir, c'est celui-ci. Perturber les échangeur en y corrompant une bulle beta avant qu'elle n'atteigne sa destination. Seul hic, les échangeurs sont tout aussi nombreux qu'il y a de sensations différentes.
Un sacré défi. Oh oui-oui-oui !*


Je devais isoler les informations et me focaliser sur un unique élément. Le lard fumé. Différents sens étaient à prendre en compte. L'odeur, la texture, le visuel et le goût en bouche. Peut-être d’autres… mais ceux-là constitueraient déjà une bonne base expérimentale.

*La gamine a choisi le lard, alors c’est là-dessus qu’on va plancher. Nous pourrions envisager de modifier ses vérités, le fait qu’elle préfère le lard fumé au potage par exemple. Mais avant, nous aimerions nous essayer à quelque chose de beaucoup plus marrant.
Oh qui oui !
Modifier ses perceptions sensorielles. Imagine qu’au lieu de sentir le goût du lard fumé, elle s’imagine celui d’une tomate séchée. Amusant non?*


Je déployai une nouvelle projection, tout aussi discrète, de mon être. Une sorte de clone, connecté et formant une même entité.

*Toi, tu vas te concentrer sur l’odeur et le goût en bouche. Les échangeurs ne devraient pas être très éloignés, peut-être même qu’ils convergent à un moment donné. Nous, on va s’occuper de la texture et du visuel.*

Mes deux projections filèrent chacun d’un côté, naviguant entre les niveaux en quête des deux échangeurs à détraquer. Il me fallait sonder les différentes bulles Alpha et Beta jusqu'à trouver quelque chose s’approchant de textures d'un côté et du visuel de l'autre. Un travail de fourmi.
Après un long moment, à peine une seconde dans la réalité, mes deux projections arrivèrent à trouver l’objet de ma convoitise.

Marie n'en était qu'à sa première bouchée. Je lui laissai le temps de l'avaler avant d'agir, permettant d'observer une différence qui validerait ou non l'expérience. Les bulles finirent par s’immobiliser, validant la première information transmise, la première bouchée. Il était temps d’agir.
Les bulles Alpha se remirent en mouvement.
Il me fallut plusieurs essais pour identifier les éléments déterminant dant la conception de l’image ou de la texture. Il s’agissait d’un assemblage très particulier. Je n’avais pas imaginé une telle superposition de données pour former une information en apparence aussi simple que celle-ci.
Par simple contact, je touchai les bulles Beta qui s’alignaient les Alpha, altérant leur nature même.à la manière d’un virus délicat, remplaçant une à une vos cellules.

Pour sur l'échangeur traitant le visuel, je construisis une image totalement différente : une bête feuille de laitue, toute verte à la cote blanchâtre. La forme restait toutefois semblable. De petites gouttes d'eau ruisselaient entre les nervures.
Pour l'échangeur traitant de la texture, l'idée était la même : une feuille de laitue bien craquante, rafraîchissante. Sous la fourchette de la jeune femme, l'aliment restait ferme.

*C’est bon de notre côté*

Le méfait accompli, je laissai les Bulles Beta reprendre leur chemin, retournant vers la réalité pour observer les conséquences de la modification.


**

Du lard fumé, mhhh. Un bon choix.
Est-il à votre goût mademoiselle Marie?


Mon large sourire peinait à camoufler la curiosité qui me dévorait.


- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 21 Otalir 816 à 16h37
 
*** Dire que le blondin était perdu était un euphémisme. Si le concept d'échangeur, de beta et d'alpha était à peu près rentré dans son esprit, il ne savait pas vraiment par où s'y prendre. Il était un homme d'action, pas le plus grand cérébral du Sin. Un improvisateur, pas un planificateur.

Improviser, justement. On allait faire ça. Réfléchir. Partons du principe que l'information... L'information n'existe pas en soit. Une info, elle est donnée par quelqu'un. Du téléphone sinite, c'est de l'interprétation. Ce qui est "vrai", ce n'est pas l'information, mais la donnée. C'est ça. L'information dépendra de la manière dont on traite la donnée. Impossible de changer la donnée, la réalité, mais s'attaquer au processus qui la transforme en information, ça, c'est peut-être possible.

Sondant les bulles à l'embranchement indiqué par Elyas, il finit par trouver ce qu'il veut. Non pas une vision, lorsqu'il touche la bulle, mais une sensation. Le gout du gras. Pas celle qu'il cherche. Il ne veut pas quelque chose qu'il peut modifier, juste quelque chose à "augmenter". Enfin, il la trouve. Une bulle qui pulse, d'abord fortement, puis diminue. Le sel. Ce goût si fort à la première bouchée, mais qui doucement s'affadit. Vérification faite, c'est la bonne. Regardant la trajectoire de la bulle, il lui semble pouvoir identifier l'échangeur par lequel cette bulle va passer. Ne pas changer la bulle. Ne pas changer la donner, changer l'informateur.

Se dirigeant vers le noeud, il se frotte mentalement les mains, avant de les poser contre la connexion. Le rendre sensible, particulièrement sensible. Le titiller suffisamment pour que les bulles passant par là, vers le système, se retrouve modifiée non pas par nature mais en intensité. Amplifier la rumeur, en quelque sorte. Se concentrant, il tente de plonger ses mains dans le noeud, projetant, par a-coup, de petites décharges pour le sensibiliser. Si tout se passait bien, le lard normalement fumé aurait maintenant le goût d'une salaison toute fraîche : pire que de la saumure. En tout cas, c'était l'objectif visé. Restant connecté au noeud, une brève pensée vers l'Arlequin. ***


Pensée :
Cal : Bon ici, je pense.


*** Difficile d'affirmer mieux. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Sukra 22 Otalir 816 à 22h23
 
***
Les manœuvres des lanyshtas ne sont pas encore très assurées, mais leurs tâtonnements ne semblent pas déclencher d'alerte. Les bulles de pensées ciblées par l'Arlequin absorbent ses projections psychiques, altérant leur nature, tandis que la stratégie du Caïd aboutit à un accroissement notable du flux des bulles "bêta" selon leur nomenclature improvisée.
***


Marie commence à manger avec plaisir, néanmoins son entrain ne dure pas : elle s'arrête brusquement après quelques mastications. Elle regarde les aliments devant elle, mâchonnant avec un air perplexe, puis ses lèvres se tordent en une moue de dégoût et ses yeux s'écarquillent de surprise avant qu'elle recrache sa bouchée dans l'assiette.
Pouarf! C'est quoi ce truc? demande-t-elle avec une élocution un peu trainante, subissant le sortilège d'Elyas de plein fouet.

Sonnée par la magie, la prostituée n'en est pas moins interloquée. Si elle n'a probablement pas les capacités cognitives pour imaginer que sa problématique est plus liée à ses hôtes qu'à la nourriture, elle se pose clairement des questions. Du bout des doigts, elle attrape un morceau de lard et l'approche de son visage pour le scruter de près et le humer.
C'est quoi cette salade dégueu? J'ai pas rêvé, y avait bien du lard dans c't'assiette, vous l'avez vu vous aussi hein? Hein?

Elle jette un regard inquiet au Caïd et au Bariolé.

***
"A l'intérieur", les modifications apportées par les lanyshtas opèrent de façon assez stable pour le moment. Pourtant, en observant attentivement, ils peuvent constater que le système revient peu à peu à la normale, très lentement, mais sûrement. Difficile de prédire exactement quand elle se déliteraient suffisamment pour que ses perceptions fonctionnent à nouveau normalement -trente minutes? dix? une heure?- mais c'est ce qui arrivera tôt ou tard s'ils ne renouvellent pas leurs interventions.
***


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 23 Otalir 816 à 18h17
 
L'attitude de Marie changea immédiatement après que les bulles ait été perturbées.
L'expérience était un succès.
Tâchant de contenir mon excitation face au visage inquiet de la putain, je me contentais d'exulter télépathiquement. Oui, c'est possible. Imaginez cela comme un sorte de feu d'artifice de chocolat fondu, de poudre et de lumières éblouissantes.

*Bien joué Gueule d'Ange !
Bien joué !
Regarde sa tronche ah-ah-ah !*


Certes, la jeune femme n'avait pas l'air dans son assiette. Encore plus pitoyable qu'à l'accoutumée. Néanmoins, la voir tenir du bout des doigts cette tranche de lard bien grasse en la toisant comme une anomalie repoussante, c'était si beau.

*La Farce a eut l'effet escompté.
Nous savons désormais qu'il est possible d'user de nos talents pour limiter les défenses psychiques d'une cible à manipuler. Quant au reste... ça se passe de commentaires non?*


Les objectifs étaient pleinement remplis.
Marie Tout-Court était venue confirmer certaines théories concernant la manipulation mentale douce et en générer de nouvelles sur les limites de ces altérations. Poursuivre avec elle n'aurait aucun intérêt si ce n'est le fait de se marrer un bon coup.
Si j'avais été seul, l'exercice se serait conclu par un bon vieux coup à la Figgis. Effacement de la mémoire et lobotomie du sujet sans laisser de traces. Toutefois, ceci ne serait définitivement pas du goût du Blondinet. Peut-être fallait-il respecter ses souhaits pour ce coup ci.

Je saisis délicatement le poignet de la putain et le guidait vers la table.


Vous semblez épuisée chère petite... Épuisée au point de ne plus savoir ce que vous dites.

Profitant de ce contact, je me replongeai une dernière fois dans l'esprit de Marie.
Juste pour être sûr.


**

La sensation était agréable, encore plus que les fois précédentes. le plaisir de retourner dans un endroit bien connu se décuplait à chaque plongeon. Peut-être était-ce là un des risques qu'évoquaient les lanyshtas des anciennes vagues, celui de ne plus vouloir retrouver son enveloppe originelle...
Chassant ces idées saugrenues de mon esprit, je me focalisai sur les échangeurs altérés précédemment. Ils tendaient à reprendre leur fonctionnement normal, lentement, avec hésitation, comme un programme intelligent qui chercherait à retrouver son fonctionnement d'antan sans réellement savoir comment procéder.

*Joli-joli...
L'altération des sens doit être renouvelée...ou bien s'effectuer plus en profondeur, sur un grand nombre d'échangeurs pour parvenir à durer dans le temps. La psyché du sujet semble toujours vouloir lutter pour redevenir ce qu'elle était.
Est-ce ce qui est arrivé à Figgis? A t'il fini par retrouver ses capacités? A l'occasion, il faudrait prendre de ses nouvelles.Si l'esprit krolanne est capable de se régénérer, est-il aussi capable de comprendre ce qui lui est arrivé?*


Laissant ces questions sans réponses, je réintégrai mon corps...
Dommage. On était si bien là bas...

**

Je relâchai ma prise et observais, les sourcils relevés, le visage perturbé de Marie.

*Nous en avons fini avec celle-là.
Donne lui son os et renvoie là à la niche. A moins que tu ne souhaites lui laisser un petit cadeau bonus pour services rendus?*


Soupir.


Mademoiselle Marie, nous craignons de vous en avoir trop demandé. Vous devenez incohérente. Vous nous inquiétez.
Il s'agit probablement d'une conséquence de l'expérience hautement spirituelle que nous avons partagé. Vous n'étiez pas prête pour ce genre d'exercices. Mais ce n'est pas grave. Peu en sont capables sur des périodes aussi longues.


Ma voix filait sur le ton d'une déception polie à l'égard de la jeune femme. Juste assez pour la frustrer, lui faire comprendre qu'elle n'avait pas été à la hauteur...malgré la réussite de l'expérience.
Voilà comment on en venait à dresser un animal : en lui donnant un peu d'espoir puis en lui faisant comprendre que jamais ô grand jamais, il ne serait capable de s'élever aussi haut.


Peut-être devriez-vous rentrer chez vous une fois que vous aurez réglés les détails de votre arrangement avec notre ami commun.

La sentence venait de tomber.
Non Marie Tout-Court, je n'avais plus besoin de toi et de ta misérable carcasse.
Un jour viendrait où, par nostalgie, je reviendrais tremper le bout de mon formidable Esprit dans ce qui te servait d'âme. J'y apposerais à nouveau ma marque, transformant un croquis raté en une oeuvre extraordinaire. Malgré tout, tu ne serais qu'un hobby, une vulgaire distraction dans mon existence. Tu avais rempli ton rôle, fait tout ce que nous attendions de toi.
Désormais, tu pouvais t'en aller et retourner ramper parmi les cafards peuplant le Sin.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 27 Otalir 816 à 22h37
 
*** Souriant, le jeune homme constate avec plaisir l'effet des modifications sur la jeune femme. Doucement, il relâche son étreinte mentale, et sa projection disparait doucement. Un résultat intéressant. Il avait senti que la méthode employée par Elyas était sensiblement différente. Plus artisanale, mais bien plus précise.

Regardant l'Arlequin, il lui sourit à son tour. ***


Cal : Je suis désolé, cher maître bariolé, je pensais nous avoir sélectionné une meilleure candidate, mais... Je suis en partie responsable de cet échec.

*** Enfonce le clou, blondinet. Si la putain ne se sentait déjà pas au top de sa forme morale, cela l'achèverait sûrement. C'était gratuit, mais le jeu de l'Arlequin l'attirait. Se relevant, il attrape son verre. ***


Cal : Cependant, Marie, un contrat est un contrat. Tu ne travailleras pls pour la Main, mais pour moi, directement. Comme domestique. Maitre Bariolé est un habitué de ma maison, et il sera sûrement heureux de voir que notre partenaire se porte bien.

*** Message subliminal, en veux tu en voilà. ***


Cal : Tu te présenteras demain au manoir à cette adresse... Et tu demanderas à parler à Markus le Fol. Le majordome, et ton nouveau patron. Il saura t'accueillir.

*** Dans un endroit idéal pour vérifier son état et la durée des altérations opérées sur la jeune femme. Lui tendant un bout de papier, avec l'adresse, il sourit. ***


Cal : Ce n'est bien sûr par une proposition que l'on peut refuser. Vas préparer tes affaires, le maitre et moi-même avons une petite conversation à avoir.

*** Regardant la jeune femme s'éclipser, il se retourne vers l'Arlequin. ***


Cal : Et qu'est ce qu'on va faire, ce soir, l'Arlequin ? La même chose que tous les soirs, tenter de dominer le monde ?

*** Un large sourire se dessine sur son visage. Large. Bien trop large pour ce qu'ils viennent de faire. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain

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