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Manger la Main ou se prendre le Poing ?
 
Duncan Torgue
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 1 Saptawarar 816 à 23h03
 
-Notre objectif est simple. À trois rues d'ici, il y a un entrepôt. Cet entrepôt, je le veux. Et je ne veux aucune discussion et surtout, aucune question. Je le veux parce qu'il nous apportera un poids non négligeable dans le secteur.
-C'est quoi, négligeable ?
-Ta gueule, Kreun.


L'interpellé baisse les yeux, piqué au vif. Le boss reprend, agitant son couteau, l’air menaçant.

Avatar du Boss

Cet entrepôt, c’est l’entrepôt du Souk. De là, on pourra poser vos sales paluches sur un bon paquet de marchandises qui passent dans le coin. Mais on pourra aussi faire passer des choses que les gens ont moins l’habitude de voir. Et qui peuvent se vendre plus cher, naturellement.

-Quoi par exemple, boss ?
-Kreun…
-Ah oui ! Je me tais.

Le boss fustige du regard le petit Kreun qui ne brille pas par son intelligence, mais qui n’a pas son pareil dans le reste de la bande pour faire le guet et prévenir le reste des hommes sans se dévoiler. Un atout de choix dans ce genre d’entreprise réalisé à la faveur de l’obscurité récente. Accoudés à plusieurs tables, les hommes du boss dardent des regards pleins de ferveur dans sa direction. Il les a tous dans sa main, lui, pauvres ères en mal de richesse ou apprenti criminel en puissance. Ils ont tous envie d’un avenir glorieux fait de pièces sonnantes et trébuchantes. Un avenir où ils seront plus des moins que rien, mais quelque chose.

-ça passe toujours pas Duncan ?
-Non, boss. Mais vous inquiétez pas, je manque jamais l’occasion de foutre des gnons.
-Je l’espère Duncan. Je l’espère.


Je sens la confiance dans les mots de mon boss quand il me dit ça. Parce que moi, je ne suis pas comme les autres. Ils sont sympas, j’les aime bien. Mais j’ai quelque chose en plus qui fait que le boss m’a à la bonne. Il a confiance en moi et moi, j’ai confiance en lui. J’suis comme ça. On m’offre sa confiance, je lui offre la mienne et ma détermination à l’amener là où il veut être : tout en haut. Parce qu’en faisant cela, je le suivrais et là, ça sera le pied. Pour l’heure, il y a deux principaux problèmes à l’accomplissement de mon destin. Le premier, c’est que la bande est à ses débits. J’ai rejoint le boss alors que je trainais au mauvais au mauvais endroit. J’ai démoli son ancien homme de confiance sans le vouloir. Par démolir son ancien homme de confiance, j’entends. Démolir le type, je le voulais. C’était lui ou moi et il s’était bien défendu, le sagouin. Il m’avait proposé et comme mon ancien boss avait fini en petit morceau, j’étais libre. La fidélité, c’est important dans ce milieu.

Le deuxième problème, c’est que j’ai une probablement chopé une saloperie qui me retourne les entrailles et me donne une sorte de fièvre particulièrement virulente. J’en viens à avoir des visions, des mots dans ma tête. Heureusement, on m’a toujours dit que le meilleur remède contre tous les maux du monde, c’était de l’alcool en quantité suffisante pour tout tuer, même soi-même. Et imbibant mon corps comme j’ai déjà pu le faire par le passé, j’parviens à atténuer les symptômes. Un peu. Merde. J’aimerais pas être un poids dans un moment si critique. C’est l’occasion en or. Georges, l’ancien patron de cet entrepôt, il a disparu. Pour ça que c’est « l’ancien ». La baraque semble continuer à tourner et l’avis du boss est qu’un type a dû récupérer le pouvoir au sein du groupe, quitte à avoir suriné le précédent. Georges qu’il s’appelait. Mais dans ce genre de situation, il y a toujours des querelles intestines. Celui qui attendait son heure veut pas rester dans l’ombre et se fait violence pour récupérer un peu plus de pouvoir. Parfois, il fait la violence, aussi. Du coup, c’est le bon moment pour frapper un grand coup dans leur dos, récupérer le gros lot et faire le tri dans leur miette. Là, le boss sera vraiment un type qui pèse. Et moi aussi dans la foulée. Avec la tête que se paye le boss, et sa rapidité au couteau, on ne peut que monter vite, je le sens dans mes tripes. Même si pour l’heure, elles se tordent plus qu’elle me révèle mon avenir.

J’ai pas trop suivi la fin du discours. Le boss expliquait le plan : assez simple. On rentre, on trouve les responsables, on les cogne, ils négocient, on les cogne, on négocie, on prend tout. Fin. Et on les cogne. Plus compliqué et j’aurais été inapte. La faute à ma crève fulgurante. Entre deux migraines, j’serais capable de cogner, pour sûr.


-Duncan ?
-Ouai boss. Je suis prêt.
-Vous autres ?
-Prêt boss ! On va se les faire !
-Parfait. Cette nuit, on a rendez-vous avec notre destin !
-Ouai !


La quinzaine de gus sortent en se précipitant. Il n’y a que le boss et moi pour rester calme dans cet instant. L’importance de l’expérience. Le boss paie grassement le tenancier qui répond par un sourire poli. Tel un prince, il se permet de foutre un gros pourboire. Je souris au travers de mon rictus de douleur. Il flaire le succès, il est dans de bonnes conditions. On finit par ressortir et je prends ma position au sein du groupe. Je leur intime de moins faire les fanfarons, s’agirez pas de rameuter tout le coin. On est un gang, par des saltimbanques. Et au loin, on aperçoit un angle de l’entrepôt, coincé entre deux maisons au premier plan.

Je souris.

Nous voilà.



 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 2 Saptawarar 816 à 12h06
 
*** Dans la vie, on prend des tas de mauvais décisions. Prenons Marcus, par exemple. Marcus n'est personne d'important. Marcus est rétameur, de père en fils. Un beau métier, rétameur. Mais un métier nécessitant des outils. Alors Marcus avait hérité ces outils de son paternel. Jusque là, pas de mauvaise décision. Mais là où Marcus avait fait une erreur, c'était lorsque, quelques années auparavant, il avait accepté de suivre quelques amis dans un des tripots du quartier. Une mauvaise décision qui avait fait naitre en lui une petite addiction de rien du tout.

Addiction qui, au fil des ans, avaient pas mal handicapé Marcus. Forcé de travailler pour éponger ses dettes, il ne s'était jamais marié. Pas le temps. Il n'avait jamais changé de train de vie. Pas l'argent. Et arriva le jour où ses dettes furent trop importantes. Le jour où, pour jouer encore un peu, Marcus vendit son âme, et les outils de son paternel. Seulement, au moment où l'on se rend compte de son erreur, il est probable que ces outils tombent entre de mauvaises mains.

En l'occurence, entre les mains d'un blondin passablement de mauvais poil depuis quelques jours. Un blondin dont les quatre doigts valides tapotaient, manifestement sous le coup de l'ennui, la petite table en bois dans son bureau de l'entrepôt, tandis que l'artisan, courbé sur sa chaise, le regardait nerveusement, ne sachant manifestement pas où se mettre. Il était délicat de dire qui, du regard assassin du blondinet ou du regard roquet de la montagne dans son dos, pesait le plus sur lui. ***


Cal : Que je récapitule. Tu es un client fréquent de l'un des nos établissements. C'est ça ?

Marcus : Oui, monsieur, très, toujours payé mes dettes et...

Cal : Tu as donc continué, en toute connaissance de cause, à jouer. Et tu as manifestement trouvé un de mes hommes suffisamment stupide pour accepter en gage quelques outils pourris, pour que tu te refasses. C'est ça ?


*** Plus froid que ça, pas possible. Son ton aurait refroidi le coeur d'un bordel surchargé. ***


Marcus : Oui monsieur, pour...

Cal : Et tu t'es dit que la meilleure chose à faire était de venir me voir, mieux, de me faire me déplacer ici, pour me demander de te rendre tes outils ?

Marcus : J'ai travaillé ici, monsieur, je savais que...

Cal : Ta gueule.


*** Passant une main sur son visage, le blondin secoue la tête. ***


Cal : Je ne sais même pas pourquoi me déplace pour ça.

Marcus : Sans ces outils, je ne peux plus vivre, monsieur ! Je peux vous repayer, je...

Cal : Bien sûr, j'ai un stock de chaudrons, je ne savais pas quoi en faire sans un professionnel compétent ! Dégage moi ça.

Marcus : S'il vous plait, je n'ai pas d'autre moyen pour vivre ! Sans ça, je suis...


*** Se redressant, il se penche vers la bouteille sur la table, nonobstant les sons de son homme de main chopant le collet du malheureux. Mais avant que ce dernier ne puisse ouvrir la porte, voila que le Fléau, un autre gars de la Main, l'ouvre à la volée. ***


Fléau : On a un problème, chef.

*** Laissant la bouteille en suspend, le jeune homme tourne la tête, levant un sourcil. ***


Fléau : Une dizaine de problèmes, je dirai. Pas de grosses armes, mais deux trois sales gueules. C'est Jimma qui les a vu arriver. De vrais éléphants dans un magasin de... De... Tonneaux. La disparition de Georges a du faire un peu de bruit.

*** Une gorgée. L'artisan va passer la porte, garotté par la masse de muscles. Mais... ***


Cal : Attends une seconde, Moumoute.

*** Un regard vers l'artisan. Et il lui sourit de toutes ses dents. ***


Cal : On pourrait trouver un arrangement.

*************************************************

*** Celui qui vint à la rencontre du groupe n'était pas réellement le genre de personnes qu'ils auraient pu attendre. Marcus, bien que taillé par une vie de labeur, était plutôt petit, et la peur qui lui tordait maintenant les tripes alors qu'il se dirigeait d'un pas lourd vers les hommes qui s'avançaient vers l'entrepôt. Penchant légèrement son dos en avant, l'homme sent ses jambes flageoler. Et d'une voix blanche. ***


Marcus : Monsieur Keran... Vous invite à l'intérieur, il... Il vous remercie d'avance pour... Pour l'intérêt que vous portez à son petit commerce et... Désirerait discuter avec vous.

*** Il déglutit avec peine. Sentant déjà l'acier de l'un ou l'autre des protagonistes lui rentrer entre deux côtes. Marcus avait pris plein de mauvaises décisions. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Duncan Torgue
Libertaire
Kil'sin  
Le Luang 5 Saptawarar 816 à 19h43
 
Le Boss essuie machinalement son couteau sur son futal. Il s’en prendra un autre quand l’argent coulera à flot dans nos mains et c’est bientôt près d’arriver, même si ça s’annonce moins bien que prévu. Les autres s’égosillent entre eux devant le premier sang versé. Les inconnus ont peur ? Un de moins chez eux ? Ils font les fiers. Mais moi, j’suis pas comme ça. Et j’échange le même genre de regard avec le boss. Ils nous ont vus. J’pensais pas qu’on ferait non plus dans le discret jusqu’au bout, mais ils ont dû nous voir arriver de loin pour dépêcher un type aussi rapidement. Pas un type, non, plutôt une victime. Avec ses yeux où on pouvait voir toute la détresse du monde et des lèvres qui tremblaient plus vite que quand on se gèle les miches, ils n’étaient pas là de son plein gré. C’est pas un de leurs hommes, oh non. Ils ont envoyé un sacrifice et ça, ça se traduit par quelque chose comme « on s’en fout d’en perdre un, on a de quoi voir en stock ». Un léger frisson me parcourt l’échine et passe difficilement au milieu de mes écœurements chroniques. Pas la peur. Plutôt l’excitation. Allez tout en haut, ça ne se fera pas à coup de caresse et de douceur, mais c’est les poings qui me tireront vers le haut. Du sang à couler. Du sang coulera encore.

Plus de faux-semblants et d’approchent en toute discrétion. Le boss fait un geste. On obéit tout de suite. Faut pas croire, hein, ils ont assimilé une demi-douzaine de signes, pas plus. Celui-là, c’est on court. Et vite. Les pas commencent à claquer aussi vite qu’une pluie battante. On dégringole la dernière pente menant au hangar en tournant brutalement au coin d’un étal fermé pour la nuit. Elle est là, elle nous attend. On capte de la lumière à plusieurs fenêtres, on aurait bien aimé voir les visages de nos adversaires derrière les vitres sales, mais les rideaux font bien leur office. Il doit s’en passer des choses que les gens ne veulent pas qu’on voie, à l’intérieur. On ne dérogera pas à la règle.


Gronzo est en tête. Gronzo, c’est la masse du groupe. C’est lui qui porte la grosse buche qui lui sert de bélier et il fonce, comme à l’exercice, en plein dans une des portes du hangar. Le souci avec Gronzo, c’est qu’il vise assez mal et on sert les dents pour que cette nuit, il tape pas le mur. Il manque d’un cheveu. Gronzo traverse la porte simple de bois comme si c’était du papier et s’écroule trois mètres plus loin dans des caisses. Toute la troupe le suit dans son sillage et ça commence à aller dans tous les sens. Ça sautille, ça frappe, ça cogne. Je rentre dans les derniers, avec le boss, et on constate qu’il y a beaucoup de coups pour du flanc. L’excitation du gros coup leur fait faire n’importe quoi. Frapper tout ce qui passe à leur portée pour le simple plaisir de détruire, de poser leur testostérone sur la table et montrer à tous qui sont les chefs. Le bruit est assourdissant, j’m’en bouche les oreilles, parce que ça ma tape sur mon système qu’est pas au beau fixe.

J’avise aussi deux ou trois gus qui se défendent. Plutôt bien même. On est masse, mais ils en ont déjà mis deux aux tapis. Le boss les regarde un instant, mais il passe déjà à autre chose. Le menu fretin n’est pas pour lui. Et je sais que c’est mon boulot. Alors j’arrête de me triturer l’esprit à pas penser à ce qui me fait souffrir et je saute dans la mêlée.

Littéralement.

Un pote part comme une quille. Les autres s’écartent. Duncan est lancé et il va faire mal. On s’en colle plusieurs dans la gueule et l’adrénaline monte. On s’arme d’un côté à l’aide d’une batte. Un autre reste avec ses pognes. On se distribue des caramels dans la joie et la bonne humeur. Ma troupe les canarde de tout ce qui passe, ça me permet de prendre l’avantage et de glisser deux petites douceurs sous leur garde. Un os craque. Ça s’effondre. Je fais craquer mes jointures. C’est pas de l’esbroufe, je sens qu’ils savaient frapper. Georges savait bien s’entourer avant qu’ils se fassent truander. Mais mon boss, il sait bien se faire entourer. Je donne quelques ordres. Kreun part faire le guet. Gronzo part faire le portier sur les débris de son effraction. Le chef a déjà grimpé à l’étage, je prends le même escalier que lui et je monte, suivi d’une petite troupe. On va découper la tête.



 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 7 Saptawarar 816 à 14h51
 
*** Ce qui vient de se passer conforte Cal dans son idée. Une bande de brutes sans cerveau, et l'homme à leur tête avait l'air de faire preuve de la même finesse. Des hommes qui ne discutent pas ont tendance à foncer tête baissée dans n'importe quoi. Par prudence, Cal avait fait sortir le Fractal par l'arrière, histoire de chercher quelques paires de bras supplémentaires. Normalement, rien de trop nécessaire, mais en cas de besoin, montrer un peu plus de muscles pourrait s'avérer judicieux. Et Cal était bien déterminé à tourner la situation à son avantage. Si on l'attaquait, il devait maintenant montrer les muscles. Pour que de plus gros groupes daignent enfin s'adresser à eux d'égal à égal, il fallait montrer qu'il était capable de faire couler le sang.

Et une cible suffisamment bête pour foncer dans le tas comme ils s'apprêtaient à le faire était une cible suffisamment bête pour ne pas avoir assurer ses arrières diplomatiquement. Quand la porte s'ouvre, leurs airs de pouilleux confortent le voleur, observant dans l'ombre. Face à la bande inconnue, ses hommes les moins sûrs. Les employés de Georges, à peine combattant, et deux trois gros bras suffisamment costauds pour les ralentir. Obligés de reculer devant la masse, ils semblent s'enfuir, et le reste des assaillants continue d'avancer, mais dans les allées de l'entrepôt, un unique virage... Des caisses, renversées, explosées, même. Leur contenu renversé au sol, renforçant l'impression de chaos des lieux. Or donc, lorsque les hommes peuvent déboucher sur cette allée improvisée, ce ne sont plus des barres de fer et des couteaux qui les attendent, mais les bouches de trois fusils, manifestement là pour les attendre. Ceux n'ayant pas suivi leur chef vers les hauteurs allaient connaitre un sort fort martial.

Première détonation.

Le voleur, quand à lui, observait depuis son promontoire les hommes qui s'approchaient. Un regard vers le Fléau et vers le Roquet. Le Fléau n'était pas bien grand, mais c'étaitune foutue teigne capable de coucher deux fois plus gros que lui. Un vicieux qui visait l'entrejambe, et qui sautillait autour d'un adversaire plus vite qu'une musaraigne. Le Roquet, à l'inverse, était, comme son nom ne l'indiquait pas, une montagne dont le mutisme et la simplicité d'esprit en disputait à la force. Une caricature vivante de ce qu'on pouvait attendre d'un homme de main. Et lorsque la porte s'ouvre, et qu'un premier assaillant s'engouffre dans le bureau, le son de l'os explosant au contact de la barre à mine retentit dans la pièce. Mort sans même s'en apercevoir, juste assez pour que les gars derrière se disent que peut-être... Juste peut-être... Qu'il fallait réfléchir plus de dix secondes avant de passer le pas de cette porte.

Juste assez longtemps pour que le Fléau, rapprochant une mèche de la cigarette collée à son bec, ne lance une petite boule métallique par l'ouverture de la porte. Explosion. Sourde. Et la fumée. Beaucoup de fumée.

Le blondinet sourit, dégainant doucement sa lame, entrant dans le brouillard. On allait rire, maintenant. Le premier gars qu'il rencontre, moins. Voyant apparaitre ce visage juvénile, il lève la main, juste une petite seconde trop tard avant de dévaler l'escalier. Une rigole de sang, sur les marches. Ca allait tailler sec. Se baissant juste à temps pour éviter un coup de barre -au sens propre-, le jeune homme plante sa lame dans un ménisque offert, avant de plaquer sa main sur l'abdomen de son adversaire. Concentrant son énergie, il l'évacue brutalement, projetant son adversaire sur ses compagnons et jouant aux quilles improvisées. L'énergie évacuée par le pouvoir produit une détonation que d'aucun peuvent confondre avec celle d'une arme à feu. En plus assourdissant. Et entre le bruit et la fumée, le voleur continue d'avancer dans la mêlée, suivi, dans son dos, par le Fléau et le Roquet. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Duncan Torgue
Libertaire
Kil'sin  
Le Dhiwara 11 Saptawarar 816 à 19h39
 
La tête ne va pas très bien. La mienne en tout cas, mais dans le sens figuré, celle de bande n’est guère mieux. Derrière, les détonations laissent peu de place au doute. Des gens meurent et le souci, c’est que ces gens, c’est les nôtres. Je bouillonne. On s’en prend aux hommes du boss, ils sont comme ses doigts. Les tuer, c’est lui amputer. Et on ne touche pas au boss, question d’honneur. De principe aussi. Mais beaucoup d’honneur. Si c’était que ça les problèmes, ça arrangerait les choses, mais ce n’est pas que ce problème. La fumée englobe subitement l’escalier métallique devant moi. Il y avait des hommes à moi. Le boss aussi. Disparu. Ça crie. On sent qu’il se passe quelque chose. De mal surtout. Je veux charger, mais je risque de rencontrer surtout mes alliés dans ce passage exigu. Une seule solution s’offre à moi ; la tangente. Je passe par-dessus la rambarde et je me jette en diagonale, visant la passerelle à quelques mètres. Je la manque, un peu à cause de la fumée qui commence à envelopper délicatement de ses doigts tremblotants les lieux, mais je chope les supports de métal, fixé au mur. Je me tortille pour remonter dessus, à la limite de la boule de fumée. Un autre cri. Un homme qui tombe. Faut faire vite. Il y avait une sorte de bureau à cet étage. Les ex-potes à Georges devaient être dedans, à trembloter devant nous avant de se décider à sortir l’artillerie lourde. C’est pour me donner du courage, je les imagine mal trembloter en rependant autant la mort et la destruction. Mais le boss est en danger. Et il faut agir vite. Je cours en trois pas avant de me décider à passer à travers une des fenêtres qui vole en éclat tandis que je me réceptionne difficilement au milieu de la pièce au milieu des débris de verre.

Personne.

Ils sont sortis.
Parfait. Au moins, je les imagine pas à laisser certains de mes potes derrière eux, je peux foncer net. Et c’est ce que je fais. Armé simplement de mes pognes qui m’ont jamais abandonné, je m’enfonce dans le nuage de fumée, manquant de dégringoler en ratant une marche ou butant contre un cadavre sans même penser à reconnaitre le visage. C’est pas le boss de toute façon. ‘peut pas crever. Ça aurait plus de sens. Toujours dans la fumée, je rencontre du muscle, de la chair et surtout, une odeur que je connais pas. Très utile de connaitre les odeurs de ses hommes dans ses moments là. J’arme mon poing que j’abats sur son visage. Il m’arrête ma mandale avec sa propre main. Je reste un instant surpris. Ah oui ? Sérieusement ? Pourquoi pas. J’enchaine les coups, certains touchent, mais c’est comme si je frappais une dalle de béton. Je m’en abime plus les jointures que je lui en fendille les côtes. Il m’en colle plusieurs. Des bien lourds et puissantes qui finissent par me foutre groggy. Et tout ça, c’était dans la fumée, qui se dissipe, un peu. Balèze. Mais j’ai croisé un géant ou quoi ? Ou un truc pire encore ? L’extérieur est bien étrange, mais l’intérieur est déjà suffisamment grand.

Semblerait qu’il ait décidé que ça suffisait, m’empoignant sans que je puise lui résister et m’envoyant valdinguer par-dessus la rambarde. J’agite les bras pour me rattraper, sans succès. Je sors du nuage au même moment où je tombe sur des tas de caisses qui sont censés absorber la plupart des dégâts. Tu parles. J’ai les omoplates qui me crient dans les oreilles. Et revlà mon estomac qui refait des siennes. Je crache un glaviot de sang tandis que je constate que ça sent vraiment le soufre. Les corps de ma bande gisent un peu partout et mon boss est acculé devant un gus. Qu’a l’air un poil fragile, à la différence de ces deux gorilles. L’est en difficulté. Le boss, pas l’autre.

Je recrache une glaire de sang. Tout est une question d’honneur, hein ? Le défi parait élevé, mais on ne reculera pas. Et j’m’en vais maraver ces types pour en finir une bonne fois pour toutes.



 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Dhiwara 11 Saptawarar 816 à 20h21
 
*** Le gout du sang était sans doute l'une des dernières choses à motiver le voleur. Dans le vol, il voyait une création, la naissance d'une chorégraphie unique, impossible à reproduire, un shot d'adrénaline sans autre pareil et dont l'existence était confinée à un moment précis de l'existence. La mort, bien que donnée dans des circonstances également uniques, il ne pouvait nier la beauté de la chose, présentait une forme de destruction que n'affectionnait guère le voleur. Mais elle était parfois un mal tout à fait nécessaire. A utiliser avec considération. On pourrait débattre sur l'utilité ou non de donner la mort dans certaines circonstances, mais lorsque quelqu'un à l'outrecuidance incroyable de vous attaquer, une petite claque sur le museau ne suffit pas. Elle ne fait qu'envoyer un message simple : retente plus tard. Reviens plus fort. Un message que le blondin ne pouvait se permettre d'envoyer à qui que ce soit.

Et l'homme en face de lui, bien qu'impressionnant, n'était qu'un léger contretemps. Il devrait sans doute recruter un ou deux gars pour compenser les pertes, si ces éléphants avaient cogné lourd, mais rien de plus. Un sourire. La scène pourrait prêter à sourire car, sortant de la fumée, ce n'est pas l'un de ses deux gorilles qui vient faire face au musculeux assaillant, mais la crevette sur pattes, blonde, qu'est Cal. On pourrait croire un de ces jeunes hommes des beaux quartiers, prêt à se faire dépouiller alors qu'il cherchait à s'enjailler pour impressionner une jolie brune. La différence, c'était le sang sur ses lames, et le sourire calme qu'arborait le jeune homme. Pas parce qu'on bossait qu'il ne pouvait pas s'amuser. ***


Cal : Bienvenue ! J'allais proposer à votre modeste organisation de parlementer, pour votre bien, mais cela a été manifestement refusé, un comportement qui me semble bien imprudent de la part de... De ?

*** Pas de nom en retour ? Bah. D'un geste, il range la courte lame dans sa main droite, directement au fourreau, et porte la main sur la garde d'une arme plus impressionnante, attachée elle, dans son dos. Presque la moitié de la taille du jeune homme, la bâtarde était une arme peu précise, mais lourde et mortelle. Surtout pour qui pouvait la manier efficacement d'une seule main. Un contraste d'autant plus imposant que le jeune homme, ni gros ni grand, ne devait cette force qu'à son état et à l'éveil de certaines capacités... ***


Cal : Enfin bref. C'est dommage, un arrangement aurait pu être trouvé, mais il me semble clair que mes ressources humaines n'ont pas vraiment le temps de vous apprendre à avoir un peu de plomb dans...

*** Un hurlement à sa gauche. Tiens, ils n'étaient pas tous plombés ? Regardant l'homme le charger, il distingue aussi le "chef" probable se ruer sur lui. Il allait falloir faire un choix. Et heureusement pour lui, la Moumoute garde ses arrières. Les deux masses s'écrasent l'une contre l'autre, et vont rouler dans un coin. Sans bouger d'abord, le voleur attend donc son opposant... Avant de se projeter en avant. Passant sous la garde de l'homme, il porte un violent coup de taille, la lame s'enfonçant aisément dans la chair mal protégée. Une blessure au ventre. Les plus douloureuses et les plus dégueulasses. L'homme s'effondre en crachant ses tripes, presque littéralement. Pauvre gars. La souffrance, elle, était même tenue en aversion par le jeune homme, et se devait d'être utilisée avec encore plus de parcimonie que la mort. Laissant la lourde lame tomber au sol -c'est que ces machins étaient une plaie à ranger !- il s'approche de l'agonisant. Attrapant sobrement ses cheveux, il lui dessine un second sourire, sobrement, avant de laisser retomber le visage dans le sang, sur le bois.

Il lève les yeux, curieux, entendant les grognements et les cris. Un dernier homme se bat. Il perd, certes, mais engager la Moumoute au corps à corps revenait basiquement à se suicider. Et le suicide, là, durait longtemps. Suffisamment pour que, curieux, blondin ne donne pas l'ordre d'en finir. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Duncan Torgue
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 15 Saptawarar 816 à 19h13
 
Il y a toujours des règles dans ce genre de baston, parfois rarement, mais certaines paraissent immuables. On ne peut aller à l’encontre, c’est comme ça et puis c’est tout. En l’occurrence, dans ce genre d’affrontement, c’est toujours au boss de chaque camp de se faire face à face tandis que les brutes en chef doivent s’affronter. On n’échappe pas à cette règle et je mire mon boss faire face au petit prétentieux tandis que je me fends d’un sourire vorace. Il va me le découper tranquillement. Mes potes, c’était du menu fretin, mais le boss, c’est autre chose. J’dis menu-fretin, mais je ne mésestime pas ceux qui ont formé ma bande de potes pendant un temps. Ils sont morts, c’est un fait. Je vais pas m’arrêter de vivre et pleurer toutes les larmes de mon corps pour eux. A ce prix, j’aurais pas fini de pleurer pour les dix prochaines années. Et j’ai surtout pas envie de devoir pleurer pour moi-même. Je suis fidèle au boss et le boss a pas besoin qu’on pleure.

Par contre, il voudrait bien que je fasse pleurer ceux d’en face.

On respecte la règle. Je me coltine mon équivalent dans le camp d’en face. Voire un peu au-dessus de moi. Ce type est un mur. Presque une masse sur laquelle repose une petite tête qui ne laisse que peu de place au doute quant à ses véritables intentions. M’écraser. Salement. J’ai les tripes qui pourraient limite me ressortir par les trous de nez, mais c’est pas le moment de flancher. Je rentre dans le duel sans le faire attendre, essayant de bénéficier de ma rapidité face à sa lenteur. Lenteur toute relative parce qu’il ne l’est pas des masses, lent. Et mon poing s’écrase sur son torse. Je rebondis pas, il s’écrase. Les phalanges s’empalent sur elle-même. Ça fait un putain de mal de chien et je regarde ahuri la montagne qui me lance une petite grimace gênée, comme si c’était risible que je sois si faible. Il riposte plus rapidement que je ne le pensais et vient me refaire la dentition à moindres frais. J’ai la caboche qui sonne les cloches, mais soit, c’est en se foutant sur la gueule qu’on devient un casseur de gueule.

On s’enchaine les coups et plus je m’en prends, plus je redouble d’effort. Monsieur la masse fait peu d’effort pour esquiver mes coups qui malgré tout commencent à faire leur effet. On trouve les points sensibles comme une blessure récente ou une articulation sensible et on tambourine comme un créancier à la porte d’un mec qui a oublié de payer. Moi, je fais moins le dur, j’essaie d’esquiver. J’essaie, c’est pas toujours efficace, mais je reste concentré dans mon combat. Toute façon, il ne faudra pas dix secondes pour que mon boss vienne lui suriner l’arrière une fois qu’il en aura fini avec l’autre freluquet.

Justement, on l’appelle. C’est la fin. J’aperçois une ouverture et je lui jette toute ma hargne dans ma droite qui lui refait bien le portrait. Pas à la hauteur de tout ce qu’il m’a fait, mais il s’en souviendra. C’est peut-être ça qui le fait passer à un cap supérieur dans sa puissance et sa dernière frappe vient me déraciner du sol et m’envoie broyer mes idées dans les caisses qui le sont tout autant. J’en ai bavé. Et j’en bave du sang. Pas dit qu’il m’ait pas perforé le poumon avec ça. Soit. J’avise les alentours. Gonzo git sur le sol. Kreun a voulu jeter un œil et a perdu la tête. Tous les autres se sont fait cribler. Et les mecs passent au milieu des cadavres avec une décontraction telle qu’on aurait dit qu’il faisait ça tous les jours. Un doute me prend. Ou qu’il est le boss ? Mon dernier œil valide repère le cadavre baignant dans son sang de celui que je vais probablement suivre jusqu’à ma mort.

Merde.

Je vais crever.

J’l’ai toujours dit. Je suis fidèle. Jusqu’à la mort. Jusqu’à la mort du chef, aussi. Et là, c’est fini. Il y a plus de boss, plus de gang. Il n’y a plus que moi qui pourrais bien faire autre chose de ses dix doigts. Continuer, pour sûr, à faire ce boulot, mais vivre, en tout cas. J’avise le blondinet qui s’approche tandis que son grand premier couteau me jette un de ces regards malveillants de ceux qui veulent te faire beaucoup de mal pour te faire payer ce que tu leur as fait. Il y a pas d’échappatoire. Je vais pas m’en tirer. Je le sens déjà dans mon corps. Il est pas bien. Et je vaux rien à me faire retaper.

C’est la fin ?
Pas de regrets. J’ai servi jusqu’au bout des ongles le boss. Fidèle à moi-même. Maintenant, faut partir digne. Et au type, je lui fais ma plus belle tête de vainqueur, celle où je jette pêle-mêle mon orgueil et mon honneur avec un soupçon de défi. Tu m’oublieras pas.

Au moins jusqu’à demain.



 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 15 Saptawarar 816 à 22h23
 
Cal : On arrête là, Moumoute.

*** Un ordre inutile. Le mastodonte avait déjà cessé de cogner, et l'ultime survivant était là. Seul. A cracher ses dents et ses muqueuses pulmonaires. A lui sourire. Certains auraient admiré le côté romanesque de la chose. Pas Cal. Il n'admirait pas ce comportement. Il était fasciné.

S’accroupissant à côté de l'homme, il porte une main à sa veste, et en tire une petite flasque. Couvert lui-même du sang de son adversaire, il lui tend la flasque, et d'une voix douce, presque enfantine. ***


Cal : Tu es un idiot. Avec un chef comme ça, pas étonnant, d'ailleurs, mais tu es un idiot. Quand on se retrouve seul contre un gang entier, on court. On ne reste pas faire une dernière charge héroïque. Quand ton adversaire fait un demi-mètre de plus, on va dans son dos, on n'essaie pas de le battre sur son terrain. Et quand l'homme qui vient de tuer celui qui te servait de boss te tend quelque chose à boire, tu arrêtes de sourire et tu lui demande de t'épargner. C'est ce que font les gens intelligents.

*** Sa voix était devenue plus froide à mesure qu'il parlait. Pas hostile. Juste froid. Implacable. Il aide l'homme en portant la flasque à ses lèvres. ***


Cal : Mais je suppose que ce n'était pas le fond de commerce de ta petite bande. Pour être arrivé jusque là, je suppose que tu n'étais pas du loufiat de base, mmmh ? Non, tais toi. Ce que vous avez fait, toi et ta petite bande, c'est venir chez moi me casser les couilles. Sans même vous demander qui gérait l'endroit. Tu pensais t'en prendre à Georges, pas vrai ? Lui et ses quelques gars, une cible facile. Mais tu ne t'es jamais demandé pourquoi le Georges était intouchable, pas vrai ? Vous ne vous avez pas pensé à ça. Vous ne vous êtes pas dit qu'il faudrait négocier, avant, avec ses protecteurs. Tu es un idiot mais tu es chanceux, parce que contrairement à eux, je songe, peut-être, à te laisser une seconde chance. Alors... Tu vas me supplier de te laisser vivre, ou continuer à jouer au con ?


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Duncan Torgue
Libertaire
Kil'sin  
Le Julung 22 Saptawarar 816 à 22h07
 
Je l’écoute pas. C’est pas intéressant. J’ai déjà vu plusieurs fois : les types imbus de leur personne qui monologue sur leur supériorité, rabaissant celui qu’il vienne de vaincre. Ou plus souvent, celui que leur molosse a flingué pour lui. Ils se sentent forts. Ils se sentent tellement en sécurité à sortir leur mot qui n’auront aucun sens quand ils auront les rôles inversés, à voir la suffisance et le mépris dans le regard de celui qui leur laissera ce choix qui n’en est pas un. La vie ou la mort ? Pas malin, surement. Pas intelligent, un peu. Mais quand même un peu de jugeote. Épargner ? Pourquoi on m’épargnerait ? Pour avoir la main sur le cœur ? Parce qu’il faut faire une bonne action un jour ? Connerie. J’ai plus de trucs cassés que de trucs qui fonctionnent. Ça serait un miracle si je m’en sors sans finir mes jours totalement incapables de faire quelque chose de mes dix doigts. Et la vie qu’on me propose, c’est celle-là ?

J’ai voulu le pouvoir. J’ai failli l’avoir. Je l’ai pas eu. Et ne plus avoir le pouvoir de faire les choses les plus simples de ce monde, c’est un aller droit vers l’enfer. Non, il y a pas de miséricorde à avoir. Et je continue à sourire. Toi, tu n’auras pas mes supplications. Tu ne liras pas mon désespoir. Tu ne tiendras pas ma vie dans ta main, car elle est déjà dans celle de la mort. Tu me ferais plus chier si t’essayais de me maintenir en vie. Je ne t’offrirais rien de ce que tu veux, de ce qui t’émoustille, à te sentir fort. Je l’ai cherché, évidemment, et j’ai trop de fierté pour ne pas te la donner. La fierté, c’est le plus important. Fier d’avoir ce que j’ai été. Fier d’avoir suivi mon code d’honneur. T’aurais été mon boss, on aurait pu s’entendre. Mais pour ce dernier instant, t’es juste mon dernier ennemi, celui dont le visage se transformera en masque mortuaire pour me cueillir à la fraiche et m’amener dans le grand tout que je sais pas ce que c’est parce que je me suis jamais intéressé à ce qu’il y a après. Toujours préoccuper de l’avant. Je me suis tué à penser ici.

Ahah. Et je continue à me tuer à petit feu. C’est pas pour tout de suite, mais ça viendra. Et j’ai pas forcément envie que ça dure longtemps. Plus ça dure et plus je peux craquer. On en voit, des types forts qui finissent par briser leur certitude et à pleurnicher. Ça me ferait mal d’en arriver là. Je suis con. Mais c’est moi. Il me fixe avec le visage de celui qui maitrise tout et qui a toujours tout maitrisé. Il s’attend à ce que je vais faire. Un rictus déforme mes traits tandis que mon corps tressaute sous une brève douleur. Je le regarde dans les yeux même si les miens sont plus fatigués, plus vitreux. Mais je fais briller ma détermination. Enfin, je crois.

-J’aime bien… jouer au con. Aussi con… qu’un putain… de chien de chasse.


Je me suis toujours demandé pourquoi les boss s’exposent toujours dans ce genre de moment. Suffit de tuer rapidement. Il va mourir, ça sert à rien de s’astiquer la virilité. Alors, quand on s’approche d’aussi près, on s’expose tellement à n’importe quoi. Surtout venant de la part d’un con.

Je mets tout ce que j’ai dans mon poing, masse presque informe baignant dans mon sang. Qui goutte. Qui goutte. Je veux lui foutre dans sa face qui est juste près de moi. Trop près. Je le tuerais pas. Je vivrais pas. C’est comme ça. Et rien que le toucher, ça sera déjà une victoire. Et on finit sur une note positive.

Si on oublie le retour des terribles crampes d’estomac.



 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 23 Saptawarar 816 à 15h29
 
*** Intérieurement, le jeune homme hésitait. Et cette hésitation était profondément gênante. Hésiter devant ses hommes n'avait rien de bon. Il fallait donc choisir. Soit l'achever rapidement, continuer l'exemple, et espérer que les quelques fuyards allaient suffisamment se saouler pour décrire la déconfiture de leur action aux restes des Dessous. Soit le maintenir en vie, et le faire devenir une preuve vivante de la générosité dont pouvait faire preuve la Main avec les vaincus. Un exemple d'autant plus criant s'il parvenait à transformer cette masse de rage informe en un bon petit soldat.

Du coin de l'oeil, il voit la main trembler, une seconde, avant de partir vers son visage. Elle ne rencontre qu'une paume. Non seulement Duncan est affaibli, mais il peut sentir dans la soudaine étreinte la force inhabituelle du jeune homme, bien au delà de ce que son chétif corps devrait pouvoir encaisser. Raffermissant sa prise, sans ciller, le jeune homme secoue la tête doucement. ***


Cal : Bonne nuit.

*** Et le voila qui plante sa lame dans la gorge de l'homme. Le dernier avant un sommeil "réparateur" pour la cible. Se relevant, il regarde le Fléau. ***


Cal : Résistant, hein ?

Fléau : Débile. On le jette aux ordures ?

Cal : Avec les autres. Discrètement, si possible, j'aimerai éviter que les habitants ne soient gênés par leur présence.

Fléau : Et ceux qui se sont barrés ?

Cal : Tu mets leur tête à prix dans les Dessous, mettons... Une cinquantaine de pierres. Pour une petite frappe comme ça, c'est plus que suffisant. Je veux que ces gars craignent de se faire poignarder chaque soir.

Fléau : On ne sait pas à quoi...

Cal : Les gens vont juste savoir. Je veux aussi que tu mettes quelqu'un sur l'identité de cette bande de branques. Je veux savoir d'où ils sortent, qui sont leurs contacts, et s'il a des alliés potentiellement dangereux. Peu de risque, au vu de la blague à laquelle on a assisté, mais on n'est jamais trop prudent.


*** Le Fléau acquiesce, désignant d'un geste le corps à la masse de muscle, qui opine. Une dernière gorgée pour la route, et le blondin regarde ses hommes embarquer le mastiff hors de l'entrepôt. Maintenant, il allait falloir nettoyer ce bordel... ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain

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