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Retour chez Scipio
Les bras chargé d'un cadeau
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 18 Dasawar 816 à 21h45
 
Plusieurs mois s'étaient écoulés après notre retour de la Porte accompagnée de notre contact fraîchement rencontré. L'objectif initial avait été rempli : trouver une Porte, créer un premier dialogue et rentrer avec quelque chose (ou quelqu'un) qui puisse légitimer toute cette expédition aux yeux des Dessous. Enfin, de Scipio.
Il aurait été en effet dangereux de lui faire un pied de nez. tant pour les conséquences que cela aurait entraîné que pour l'absence d'appuis dans le futur.
Non définitivement, si l'on excluait les langues bien pendues de mon entourage lanyshta, l'opération avait été bonne.

Après avoir effectué une intervention volontairement provocatrice à l'égard de ce panier à cons qui avaient cru bon de piétiner nos motions, je m'apprêtai à reprendre les choses en mains.
L'entracte avait été longue, trop longue peut-être.
Elle n'en avait pas été inutile pour autant.

Armé jusqu'aux dents, équipé comme il se doit, j'avais également pu éprouver mes nouveaux talents psychiques auprès d'un Partenaire vraisemblablement fiable et au potentiel grandissant. C'était d'ailleurs vers lui que je me tournerais pour la suite des événements. Le gosse avait ça dans le sang.

Grâce au réseau des Répéteurs et surtout, de la Jacasse, Mi-mains avait prit un malin plaisir à se charger de sa première grande mission en tant que premier assistant : une filature.
La cible? Santhsa, notre petite créature adorée rapportée de la Porte. Au fil des mois, la gamine avait montré une formidable capacité d'adaptation. Elle avait obtenu un petit boulot auprès du comité des Nettoyeurs, s'occupant des déchets des Estaminets. Ce choix n'était probablement pas innocent tant il permettait de se tenir informé des affaires souterraines qui animaient ce district.
Elle logeait un peu plus bas dans ce quartier, dans une sorte de chambre de bonne fonctionnelle et sans fioritures. A plusieurs reprises, elle avait tenté de s'intéresser aux affaires commerciales qui gravitaient autour d'elle, consciemment ou non. Néanmoins, cela n'avait mené à rien de bien concret. Malgré son joli minois et son adaptation remarquable au milieu Sinite, elle restait trop suspecte pour être intégrée à la famille des Dessous.
Santhsa avait définitivement besoin de nous.

Un matin, je lui fis parvenir un message par l'intermédiaire de l'un de ses coordinateurs, un type bien pour qui un crédit de dix pierre à la table à jouer de l'Arlequin représentait un service tout à fait honorable pour une commission aussi simpliste. Ah...l'appât du gain.
Le message était concis.


Citation :
Rejoignez-nous ce soir, 20h.
Au Renard Argenté.
Demandez l'Arlequin.
Le moment est venu.


Le second concerné fut bien évidemment mit au courant. Cal Keran, Gueule d'Ange de son petit surnom, aurait un rôle à jouer. S'il savait se montrer subtil, peut-être même qu'il pourrait de Scipio un peu plus que du dédain.
Il était temps de remonter en selle.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Dhiwara 18 Dasawar 816 à 22h31
 
*** Comme tous les établissements de la Main, discrétion était le premier mot qui arrivait en tête lorsque le chaland posait les yeux sur la bâtisse. Cependant, si tout comme aux Dés le lieu respirait l'argent vite pompé des mains de clients trop pressés ou trop bêtes, l'endroit sentait plus le stupre que l'appat d'un gain facile.

Les gardes, tout comme au Dés, portaient l'uniforme désormais habituels des gars de la Main. Un long manteau noir, recouvrant une solide armure de cuir noircie et dissimulant les armes sensées repousser les clients éméchés, mais ne devant en aucun cas repousser le badaud. Tout client se faisait longuement jauger du regard avant de pouvoir poser un pied dans le Saint des Saints, et toute personne respirant trop l'alcool, ou la misère, se voyait "aimablement" refouler. Une manière de s'assurer d'une part de la sécurité des filles, et du maintien de leurs tarifs, bien plus élevés que dans la moyenne du Sin. Une façon de maintenir un rapport offre/demande alléchant. Et l'horrible réalité de krolannes, dont le cerveau peu irrigué ne demandait qu'à être un peu poussé pour exploser.

Et une fois la porte passée, le son. Dans la grande pièce principale, une scène où une jeune femme, plutôt mince, pas bien belle, et pas très habillée, chantait, et un groupe jouait.

Dans toute la maison de passe, à différentes échelles et par un système de résonnance directement importé du Dara, la musique accompagnait les clients. Fort en salle principale. Plus faiblement dans les étages. Absent dans les chambres.

Lieu de prédilection pour tout homme respectable cherchant à s'enjailler avec une rombière plus accorte que bobonne, le Renard n'avait pas pour but principal de rapporter gros financièrement parlant. Les bénéfices, comparés aux Dés, étaient négligeables. Non, ce lieu avait un tout autre intérêt. Car dans les allées feutrées et les coursives rouges, outre le bruit des pierres passant d'une poche à l'autre, c'était cette sensation d'entendre des chuchotements en permanence qui prédominait. Ce n'était pas une impression.

Ici par exemple, c'était Sarif Sar'If, le Représentant du Comité des Potiers Réunis, qui devisait tarifs avec Clark Gobelle, l'un des membres du comité rival de la Poterie Nouvelle, une fille à son bras. Pas bien grande la fille. D'aucun aurait pu vérifier son âge. Mais ici, l'âge était un chiffre qui s'effaçait devant celui de la note. Et la jeune Claria était extrêmement pour tirer les infos les plus croustillantes de ses clients favoris. En plus de tenir bien au chaud dans un carnet les noms des habitués. Leurs petites habitudes. Et de temps à autre, un papelard qui prouverait que ces infos avaient au moins une petite part de vérité. Le genre d'informations qui ne demandaient qu'à rester confidentielles, et qui le restaient la plupart du temps. Le pouvoir est une chose étrange. Et ce n'était pas le plus voyant qui pesait le plus lourd dans la balance.

Il n'avait pas cotoyé un grand nombre des filles de ce lieu. On ne mélangeait pas travail et plaisir. Mais si d'occasion il perdait pied, le blondin appréciait toujours de deviser en privé avec la matronne. Une amie de sa chère maman. Les deux avaient grandi ensemble. Les deux avaient trouvé une manière différente de se servir de leurs mains. Et les deux étaient restées proches. Logique donc que le Renard entre les Mains d'Argent, une femme d'expérience n'en prenne la charge. ***


Cal : Le salon pourpre.

Katarina : Bien sûr. Et inutile de me dire de fermer les écoutilles, je m'en suis chargé personnellement.


*** Le jeune homme sourit à la plantureuse maquerelle. Presque deux fois son âge, elle devait faire partie de la demi-douzaine de personnes dans le gang, incluant les Champs-Rouges, sa mère, et Natisha, à ne pas se laisser impressionner par un loup aux dents trop longues. Il en mourrait des dizaines chaque jour, un de plus ou de moins... Son sang ne faisait aucune différence. Une chevelure noire de jais, parsemés de quelques traits d'argent qu'elle ne se peinait pas à cacher -certains clients appréciaient cela-, une peau bleue trop pâle pour l'être naturellement, des lèvres rouges feus... Il était difficile de la louper, même les yeux fermés. ***


Cal : Veille à ce que nos invités soient conscients du standing du lieu dans lequel ils entrent et...

Katarina : Cal, mon chou... Je t'ai bercé quand tu venais juste de sortir du ventre de ta chère maman, et tu me donnes encore des leçons ?


*** Le jeune homme croise les bras, fronçant légèrement les sourcils. La maquerelle s'en tenait à une familiarité de boudoir, et se comportait différemment en société. Qu'attendre d'autres d'une pute dont l'apparence maternelle -une maternité plus fantasmée que réelle, mais une maternité- la poussait à jouer ce rôle ? Tant qu'elle s'y tenait et que personne n'entendait... ***


Cal : Notre invité m'en apprend tous les jours. Et m'est avis qu'il en apprend à tous, et à leurs dépends...


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Merakih 28 Dasawar 816 à 17h51
 
Celle qui pénètre l'établissement et demande l'Arlequin ne ressemble plus à la Santhsa qu'ils ont ramené des Portes. L'après-midi-même, la jeune krynänne a fait quelques emplettes pour étoffer l'attirail restreint avec lequel elle a pénétré le Kil... principalement des vêtements, mais aussi des teintures et quelques accessoires peu couteux mais de bonne facture.

C'est Katarina elle-même qui revient vers Cal et Elyas pour leur annoncer l'arrivée de l'invitée de l'Arlequin.

Chais pas où vous l'avez trouvé celle-là, mais j'aurais bien du travail pour elle si jamais elle vous satisfait pas... leur glisse-t-elle avant de repartir chercher Santhsa.

La jeune femme qui pénètre dans le salon pourpre n'a plus grand chose à voir avec celle qu'ils ont ramené avec eux. De rousse sa chevelure chatoyante est devenue blonde, et nouée en un complexe chignon maintenu par deux baguettes de métal brossé. La krynänne est chaussée de ballerines noires et vêtue d'une élégante robe bleu-nuit qui tombe à ses chevilles mais laisse ses bras nus et donne un bon aperçu de sa gorge... Santhsa porte un maquillage léger qui met parfaitement en valeur sa beauté naturelle, ombrant à peine ses paupières et réhaussant ses pommettes. S'ils ne l'avaient pas attendu, ils ne l'auraient probablement pas reconnue...

Navrée de vous avoir fait attendre les garçons, j'ai mis du temps à me décider pour la teinture, mais à voir vos têtes je crois que j'ai bien choisi... dit-elle, amusée, avant de prendre place à leurs côtés sans attendre d'y être formellement invitée. Vous avez du neuf pour moi?

 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Vayang 30 Dasawar 816 à 16h59
 
L'attente n'avait pas été si longue.

Après avoir donné mon nom, une maquerelle d'expérience m'avait conduit jusqu'à petit salon coquet et isolé du reste des alcôves que proposait l’établissement. Entre deux mots juteux, elle me fit savoir que son boss ne tarderait pas.
Et pour une fois, ce fut le cas.
Le Blondinet fit son apparition, l'air plus fatigué qu'à l'accoutumée. Il me proposa une gorgée de vin que je refusai poliment, préférant de loin la saveur du mélange de tabac à fumer que j'avais dégoté auprès de Bragg.
A peine une dizaine de minutes plus tard, le temps d'échanger quelques futilités sur ces lanyshtas qui se pensaient désormais tout permis, Santhsa fit son apparition.

Elle n'avait effectivement rien à voir avec la créature qui, de jour, se baladait aux côtés des Nettoyeurs. Apprêtés comme une dame de choix, la créature vint prendre place sur l'un des deux fauteuils laissés libres. Elle s'était bien adaptée à la vie Kil'sinite comme l'avait rapporté la Jacasse. Tant mieux.


Bienvenue Santhsa.

Les mots furent agrémenté d'un sourire délicieux.

Voici notre hôte du soir, Gueule d'Ange. Un jeune homme plein de ressources, comme vous.

Par mesure de précaution, j'usais des mes talents lanyshtas pour détecter d'éventuels éveillés à proximité. Les limites de ma détection s'étendaient désormais à une dizaine de mètres, soit suffisamment pour couvrir les pièces environnante et le rez-de-chaussée.

Comme vous l'aurez deviné, celui-ci officie dans les milieux intéressants fortement les vôtres. Néanmoins, il ne sera ici qu'un soutien, un Partenaire qui pourra éventuellement, si un accord se dessine, assurer l'intermédiaire sur un plus long terme aux échanges entre les Dessous et votre camp.

J'adressai un bref regard vers Cal.
C'était un nouveau cadeau que je lui offrais. Restait à voir s'il aurait les épaules.
D'un coup de briquet, j'allumai ma pipe préalablement fourrée.


Cette petite rencontre préliminaire vise à clarifier certains points que nous avions volontairement laissés en suspend lors du voyage de retour vers le Sin.
Nous voulons connaitre vos intentions, votre but véritable en venant ici ainsi que vos attentes en terme d'accord. Tout ceci bien évidemment pour nous permettre de vous aider à atteindre vos objectifs. Après tout, bien que vous puissiez en douter, nous sommes dans le même camp.


Mes grelots s'agitèrent.
Pile et Face venaient d’apparaître sur les genoux de la belle. Machinalement, une pensée fusa dans la pièce.


*Oui-oui-oui, nous allons leur en parler.
Les thirdoks et le Klodas, c'était pourtant clair non? Pourquoi devons-nous sans cesse vous rappeler tout ça hein?! Stupides bestioles !*


Nous sommes toute ouïe Santhsa.


- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 30 Dasawar 816 à 22h39
 
*** Le jeune homme, arrivé prestement dans le salon, était engagé dans une conversation trop banale au vu des événements évoqués. Cette familiarité dont faisait preuve ceux de leur genre n'était pas réellement pour plaire au jeune homme. Mentalement, Cal mit, dans un coin de tête, cette réflexion. L'année dernière encore, cette familiarité lui semblait amusante, intéressante, exaltante, une forme de vie au sein même de la vie. Mais le jeune caïd avait découvert entre temps des ennemis aux portes -sans mauvais jeu de mot-, des conflits de territoire, et le poids des responsabilités.

Un poids qui ne pouvait cependant pas lui faire oublier ses bonnes habitudes. S'il s'apprêtait, en ouvrant la bouche, à légèrement recadrer cette nouvelle pointe de familiarité venant d'une inconnue, la présence lui coupe légèrement le sifflet. Katarina avait raison. Cette fille était un joyau que même un lieu comme le Renard ne méritait pas. Et heureusement pour lui, l'Arlequin comble le vide.

Râclant très légèrement sa gorge, son sourire revenu sur son visage, il s'approche de la visiteuse. ***


Cal : Mademoiselle. Je ne peux pas croire que l'Arlequin ait pu être si piètre négociateur avec moi. Il aurait suffit d'évoquer la présence d'une telle beauté pour que je le suive à l'extérieur, à la tête d'une petite armée. Mais il m'a habitué à garder ses secrets...

*** Attrapant sa mimine, peu difficile au vu de la petite taille du blondinet, il la porte à ses lèvres. Manifestement, il était d'humeur à jouer avec les lieux. ***


Cal : Il a gardé beaucoup d'autres choses pour lui, mais je suis sur que vous comme lui me mettrez un peu parfum. Pas vrai mon vieux ?

*** Un sourire vers l'Artificier. ***


Cal : Plein d'autres choses.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Dhiwara 1 Jangur 817 à 14h20
 
Pendant les présentations et introductions, le regard de la krynänn virevolte de l'un à l'autre, les jaugeant attentivement sans vergogne, seul signe perceptible d'une quelconque tension. Pour le reste, Santhsa a l'air parfaitement détendu, un léger sourire flottant sur ses lèvres.
De son côté, Elyas ne ressent pas la présence d'autres lanyshtas en dehors de Cal dans l'établissement.


Oui, chacun a tendance à garder beaucoup de choses pour soi. A commencer par les noms, hein?
"Gueule-d'Ange" et "Arlequin"...


Elle lâche un bref éclat de rire cristallin, visiblement amusée par la chose.

Mais bon, chacun son truc, hein?
Enfin... si vous voulez bien, on va commencer par remettre les choses dans l'ordre,
dit-elle en reprenant son sérieux à l'intention du Blondinet, puisque notre ami l'Arlequin ne semble pas vous avoir dit pourquoi nous étions là exactement.

Pour faire court, il faisait parti d'un groupe qui s'est présenté chez moi en prétextant représenter des gens ayant des besoins commerciaux.
Et chez moi, ce n'est pas en ville si vous voyez ce que je veux dire...

On est plutôt bien installés avec presque tout le confort dont on a besoin, on ne manque de pas grand chose mis à part de la chose la plus précieuse, ici comme ailleurs : l'eau. J'imagine qu'il n'y a pas besoin de vous faire un dessin, il n'y a pas beaucoup d'endroit où on trouve de l'eau potable sur l'île en dehors de la Faille. Et quand on habite en dehors de la cité, il n'y a aucun aqueduc qui vous apporte à boire, donc on doit se servir.


Santhsa fixe l'un puis l'autre, comme pour s'assurer qu'ils comprennent bien de quoi il s'agit.

Le problème, c'est surtout le transport. L'idéal serait de disposer d'un véhicule motorisé capable de transporter de grandes quantités, mais ça ne court pas les plaines comme vous pouvez l'imaginer. On a des gens qui pourraient faire tourner ce genre de bécane sans souci, mais il nous manque certaines pièces que seule l'industrie lourde peut fabriquer.

Maintenant, il reste encore un aspect sur lequel j'aurais moi aussi besoin d'éclaircissement... Vous vous êtes pointé chez nous en disant que vous aviez des besoins, et que vous vouliez établir des échanges commerciaux... mais je me demande bien ce dont vous pourriez avoir besoin chez nous... quelle contrepartie attendez-vous?


Santhsa lève un sourcil, dans l'expectative de la réponse à venir, qui conditionnera sûrement la suite des négociations. Malgré son sourire charmant et son physique athlétique, elle dégage un petit quelque chose qui laisse à penser qu'elle est tout aussi affûtée mentalement que physiquement.

 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 1 Jangur 817 à 21h24
 
Un nom?

Étonnant venant de la part d'une tribu dont leurs membres semblaient affectionner les surnoms en tout genres. Le "Gros" en était le parfait exemple. Ceci étant, consciemment ou non, la jeune femme venait d’éclairer de nouvelles possibilités. Et si les rebelles des Portes en savaient plus, beaucoup plus que ce que nous avions jusqu'ici imaginé?
Claquement de langue.


C'est à croire que vous avez bien vite pris les sales habitudes de notre Kil.
Mais vous avez raison, jouons cartes sur table, la situation est trop importante pour qu'il en soit autrement n'est-ce pas?


Nous étions les seuls lanyshtas aux alentours.
J'espérais simplement que le jeune Caïd avait fait preuve de prudence en évitant que des oreilles traînent par ci par là. Le cas échéant, il faudrait leur les couper.
Couic-couic.


Les noms sont des choses puissantes et les nôtres ne peuvent malheureusement pas s'exprimer comme il se doit par des langages communs. La Gueule d'Ange s'appelle en réalité Cal Keran. Quant à nous, bien que nous ayons eut différents noms, voici celui qui nous sied le mieux à présent : Elyas. Satisfaite?

Il y avait de grandes chances que ce ne soit pas le cas.
Je n'avais jamais entendu parlé d'une krolanne capable de déchiffrer autre chose dans le runique que de drôles de sonorités.
Je levais l'index, souriant.


Malgré ce que vous semblez penser, notre Partenaire ici présent sait parfaitement qui vous êtes et d'où vous venez. On pourrait même dire qu'il y a été, qu'il a vu senti et entendu tout ce qui a rythmé notre voyage jusqu'à votre Porte.

C'était là l'un des nombreux avantages d'être lanyshta.
Les souvenirs se transmettaient avec une facilité déconcertante. Cal avait ainsi pu accéder à mon point de vue sur l'expédition, revivant le premier contact, la rencontre et le retour en compagnie de Santhsa.


Récapitulons : vous souhaitez donc disposer d'un ou de plusieurs engins permettant la récupération et le transport de grosses quantités d'eau. Mhhh. Ça ne nous parait pas irréalisable. Avec les matériaux et outils adéquats, nous pourrions vous fabriquer quelque chose dans le genre. Mais ce n'est pas l'objectif, non-non-non. Quelqu'un s'en chargera sûrement moins bien mais vous assurera une présence au sein du Sin. Car c'est ce que vous voulez pas vrai?

Peut-être qu'après tout, Scipio n'était pas un passage obligé. Bien entendu, il serait plus aisé de lui refiler la patate chaude. Une économie de temps et d'énergie. D'une autre côté, en vendant mes talents d'ingénieur, je pourrais aisément légitimer ma présence au campement de la porte, peut-être même sous la protection de Klodas...
Un jeu dangereux.


Quant à ce que nous souhaitons...ou plutôt ne souhaitons pas, laissez moi clarifier la situation.
Comme nous l'avions expliqué au Gros, nous avons agit - et vous pouvez inclure la Gueule d'Ange ici présent - comme intermédiaires entre vous et un comité illégal. Ce dernier, dirigé par un certain Scipio Klodas, pourrait certainement vous aider pour vos opérations...mhh...disons logistiques. En échange, il exigera sûrement diverses denrées que seuls des êtres de l'Extérieurs savent dénicher en évitant les écueils. Une simple transaction commerciale comme nous vous l'avions dit et répété.

Nous concernant...
Je pris une profonde inspiration...les enjeux sont tout autres.

Je tirais de l'intérieur de mon pardessus un petit carnet à peine plus grand qu'une main.
Mes fameux carnets de note et de croquis sur lesquels je reportais mes observations, hypothèses et découvertes. Je l'ouvris au niveau du marque page puis le déposais face à Santhsa, laissant apparaître trois croquis précis et annotés




Voici ce que nous appelons communément des Thirdoks. Peut-être en avez-vous déjà rencontré, peut-être pas.
Il s'agit de créatures bio-mécaniques dont l'origine nous échappe encore.
Toutefois, nous avons pu découvrir leur dessein : une extermination pure et simple de la race krolanne et, par extension, de nous autres
lanyshtas qui nous sommes mit sur leur passage. Sur la gauche, il s'agit d'un Œil dont l'objectif était d'étudier et de dépecer toute sorte de créatures auxquelles il serait confronté. Au milieu et à droite, une entité pouvant prendre différentes formes dont la mission était de protéger quelque chose. Quoi, nous n'en savons malheureusement pas plus. Cette créature doit encore se trouver au Fortin d'Aküra, prête à réagir à la moindre intrusion.

Je refermai le carnet avant de le replacer dans ma poche.

Certains d'entre nous considèrent pouvoir trouver des réponses à leur questions en traquant ces Thirdoks. D'autres, comme nous, imaginent pouvoir en apprendre plus auprès de groupes vivant à l'Extérieur...mais aussi des Portes qui les abritent.

Un scintillement traversa mon regard.
Beaucoup d'informations pour une seule personne. Peut-être faudrait-il la lessiver...si elle refusait de collaborer.


Vous nous demandez donc ce que nous souhaitons...c'est assez simple : survivre.
Pourtant, l'avenir pourrait très vite s'assombrir. Pour vous comme pour nous. Dés lors, il se peut que l'obtention d'une machine pour récolter de l'eau devienne très vite secondaire à votre survie. Oh oui-oui-oui.


La carte était jouée.
Restait à savoir ce que me réservait cette gamine aux yeux de biche.


En définitive, voilà ce que vous nous proposons : un contact capable de vous fournir les machines que vous convoitez, Scipio Klodas; un intermédiaire apte à faire le lien entre votre campement et le Kil'Sin, Gueule d'Ange; un ingénieur de talent capable de réparer vos machines et dispositifs, nous-même.
En échange, nous n’exigerons de vous rien d'autre que des informations et un accès à la Porte ou à son réseau. Nous ne vous demanderons pas de combattre car ce choix là vous appartient, seulement de nous ouvrir la voie.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 2 Jangur 817 à 14h41
 
*** Le jeune homme se contenta de doucement hocher la tête pendant l'intervention de la jeune femme. Son comparse l'avait en effet prévenu de la situation, et de ce dont il retournait. Un échange d'infos, contre un échange de matériel. Le blondin tiquait cependant. D'abord sur le nom du fournisseur qui avait été choisi par Elyas. S'il n'avait aucun grief direct contre lui, il préférait ne passer aucun arrangement de taille avec un aussi gros poisson. Il n'allait sûrement pas critiquer les choix de l'Arlequin. Et si jamais Scipio se décidait à lui chier dans les bottes, il trouverait bien un moyen de s'en sortir. Peut-être de s'arranger pour que le second lanyshta estime qu'il valait mieux favoriser le jeune loup plutôt que le vieux briscards. Allez savoir. ***


Cal : Je comprends parfaitement les problématiques soulevés par... Votre installation dans les faubourgs. Les très lointains faubourgs... Pour des raisons que mon compagnon comprend sûrement, je ne pourrai pas allouer des moyens énormes à votre entreprise, comprenez, question de discrétion, et pour une petite entreprise familiale comme la notre, la moindre paire de bras compte. Mais je me ferai une joie d'assurer la liaison entre la ville et vous.

*** Il lève un doigt. ***


Cal : En revanche, j'aurai une demande supplémentaire. Outre les informations que nous nous ferons une joie de collecter, nous pourrions avoir besoin d'un pied à terre à l'extérieur. Pas pour moi-même, et pas de manière soutenu. Ils nous arrivent cependant de devoir prendre, de temps à autre, de petites vacances, et le Sin peut s'avérer...

*** Un léger sifflement entre ses dents. ***


Cal : Tendu. Oui, c'est ça, tendu. Or, posséder des hôtes en dehors de ses murs pourraient permettre à certain de mes collaborateurs d'aller prendre l'air s'ils venaient à rencontrer de la... Tension, au Sin. En réalité...

*** Il lève un doigt. Deux. ***


Cal : Deux de mes hommes pourraient bénéficier de ce petit séjour, actuellement, j'y verrai une preuve de bonne volonté et de partage de bons procédés. Ce n'est pas parce que l'extermination nous guette que nous pouvons nous permettre de faire preuve de charité, pas vrai ? Les modalités seront à discuter, naturellement, si nous partons sur un accord de principe !


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Merakih 4 Jangur 817 à 23h19
 
La jeune krynänne a une belle maîtrise de soi, car elle ne tique même pas en entendant les noms bizarres prononcés par Elyas.
Une belle maîtrise, certes, mais pas encore suffisante pour que les deux briscards ne puissent lire quelques émotions sur son visage lorsque se dévoile l'histoire... Le bref éclat d'amusement qu'ils pensent lire dans son regard à la mention des Thirdoks et devant les schémas disparait bien vite et sa moue se fait malgré elle intriguée, puis sérieuse. Oh oui, ça lui évoque quelque chose. Oh oui, elle réfléchit.

Elle laisse Cal poser ses desiderata, pesant chaque mot qui lui est livré avec attention.


Bon... On va commencer par le concret, glisse-t-elle peut-être autant pour elle que pour eux.
Faut voir de quels biens ce Scipio Klodas a besoin : c'est sûr que l'extérieur recèle de pas mal de choses... Tout dépend ce dont votre gars à besoin et en quelles quantités. Ouais, faut voir les chiffres.

La mandataire des Rebelles en elle reprend le contrôle, un sourire revient sur ses lèvres. Elle croise les jambes et s'enfonce dans son fauteuil avec un air détendu.

Pour le transport, continue-t-elle après un instant de réflexion à l'adresse du Caïd, faut voir quelles garanties vous offrez, Gueule d'ange, mais tant que les affaires marchent et que vous faites en sorte que les livraisons arrivent, je ne vois pas de raison pour que vos gars ne puissent pas venir "prendre l'air" par chez nous. Ca me parait être un paiement raisonnable. Par contre il y aura des impondérables : interdiction de pénétrer dans la Porte, et faudra bosser pour gagner leur pitance, comme tout le monde. Mais à la moindre entourloupe, on vous les rend en morceaux.

La blonde sourit froidement.

Rien de bien original en somme.
Par contre, je suis curieuse de ce qui vous laisse croire qu'on n'a pas déjà tous les ingénieurs dont on a besoin pour réparer les machines... Ce n'est pas à vous que je vais apprendre que l'indépendance est quelque chose qui n'a pas de prix...
Sur ce point là, et sur l'accès aux niveaux inférieurs, je ne peux pas dire oui.


Elle fait une pause, ménageant son effet. A moins qu'il s'agisse d'une hésitation.

Enfin pas maintenant en tout cas, et pas sans avoir quelques réponses avant.
Votre histoire... Des Thirdoks? Vraiment? Désolé d'être franche, mais à part vos dessins, vous avez quelque chose pour me prouver que vous n'avez pas un peu trop abusé de l'herbe à fumer?


Malgré la question moqueuse, il sentent qu'elle attend la réponse avec une grande attention.

 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 5 Jangur 817 à 14h34
 
Lorsque l'on part à la pêche, on attend s'équipe d'appâts suffisamment appétissants pour que la proie y prête un intérêt. Ensuite, on la laisse grignoter un bout, prendre la confiance en quelque sorte. Puis enfin, elle finit par mordre. Toujours. Et c'est à ce moment là qu'il faut savoir donner un bon coup de collier.

Santhsa n'était pas si différente d'un poisson.
Une krolanne avec ses doutes, ses certitudes mais également une bonne dose de self-control. Il fallait bien le lui accorder. J'étais bien placé pour savoir qu'il était aisé de porter un masque. Pourtant, derrière, tout me poussait à penser que la Rebelle bouillonnait.


Vos ingénieurs sont peut-être bons chérie, mais pas aussi bons que nous.
Vous en jugerez le moment venu, n'en doutez pas ah-ah-ah !


Car oui, l'heure n'était pas à la négociation à proprement parlé.
L'objectif de cette rencontre était bel et bien d'informer et de préparer l'avenir. Comme une sorte de grande répétition visant à s'assurer que chacun connaisse son texte.
J'agitai la tête d'un air satisfait, animant mes grelots en un tintement mélodieux.


Nous n'avons rien de plus sous la main. Du moins rien que vous ne soyez apte à apprécier. Vous n'êtes pas télépathe après tout.
Cependant...nous pourrions vous conduire quelque part, au Fortin d'Aküra, pour que vous puissiez vous faire un avis sur la question.

Mon sourire s'élargit.

Il va sans dire que cela comporte des risques, de grands risques... Mais vous n'êtes pas du genre à reculer face à l'adversité n'est-ce pas?


- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 5 Jangur 817 à 21h24
 
*** Se contentant de hocher la tête, le jeune homme évacue les questions subsidiaires de la main. Il n'attendait qu'une approbation générale. Pas de faire foirer 90% de la négociation en s'attachant aux détails. La petite contrepartie physique qu'il espérait tirer de tout ça n'était qu'une manière de placer quelques pions et de faire monter les enchères. Et si l'Arlequin savait à quoi s'en tenir concernant la jeune femme en face d'eux, le Caïd était dans une position plus incertaine. Ne l'ayant jamais rencontré auparavant, il ne connaissait pas son point de rupture, ce petit truc en trop qui ferait tout capoter. Qui ferait péter la ligne, ou pire, qui plongerait la canne à pêche à la flotte. Un risque qu'i ne pouvait... Voulait pas prendre. ***


Cal : Nous nous occuperons du transport des marchandises, si vous pouvez vous occuper vous-mêmes des machines, ce ne sera pas un problème. De plus, nous nous permettons d'insister sur la présence de l'Arlequin parmi vous. Disons qu'il s'agit pour notre petit milieu de la caution morale de cet arrangement.

*** C'était marrant. L'Arlequin, caution morale... ***


Cal : Si l'Arlequin n'est pas présent, il nous est difficile de nous assurer que notre matériel, celui de Scipio, tombera dans les bonnes mains. Il faut bien comprendre qu'ingénieur ou pas, sa présence est requise.

*** Il écarte les mains. ***


Cal : Il s'agit également d'une garantie pour vous. Je n'ai aucune envie de voir mon bon ami nous être renvoyé en dés de jambon. Ce serait gênant. N'est ce pas Elyas ? Par conséquent, voyez cela comme une preuve de bonne foi bi-partite ! Puis je vous servir à boire mademoiselle ?

*** Il sourit à l'Arlequin, reculant doucement vers la bouteille la plus proche, sans lâcher la blonde du regard. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Vayang 6 Jangur 817 à 22h58
 
Santhsa plisse les paupières, pensive. Ses lèvres se pincent, fronçant son joli minois tandis que ses deux interlocuteurs avancent leurs arguments.

Un verre, oui. Volontiers.

Avec ses mots, elle semble s'être décidée. La krynänn les fixe alternativement du regard.

On est d'accord sur le fait que ça doit être un marché gagnant-gagnant, oui...
Et si on jouait franc jeu? J'ai l'impression que vous me proposez une affaire dans laquelle votre intérêt personnel est que l'un de vous ait accès à la Porte, tout en me servant une fable qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur. Je ne sais pas qui vous avez cru que j'étais, mais celui qui a eu l'idée des
Thirdoks est un sacré barjot! continue-t-elle, passant du sérieux à un quasi éclat de rire, employant par réflexe sa langue pour évoquer les hybrides.

Alors voilà ce que je vous propose...
Dans un premier temps, vous m'emmenez rencontrer ce monsieur Klodas : s'il a ce dont j'ai besoin, et que j'peux lui accorder ce qu'il demande, vous serez en charge du transport, et vous pourrez revenir à la Porte.
Si la marchandise est bonne, j'peux vous garantir que vous pourrez au moins loger à la surface et vous éloigner de la Cité le temps que vos ennuis se calment.
.

Elle saisit le verre que lui tend Cal avec un hochement de tête de gratitude.

Mais pour l'accès aux niveaux inférieurs c'est une autre histoire. Et une décision qui n'est pas mienne.

La blonde boit une gorgée avant de reprendre, un tantinet moqueuse.

Ceci dit, si vous arrivez par je-ne-sais quel miracle à démontrer que les Thirdoks existent, je pense que vos chances augmenteraient considérablement.
En fait... ce qui m'intrigue c'est que vous connaissiez cette histoire. Je pensais qu'il n'y avait que par chez nous qu'on a racontait.


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 7 Jangur 817 à 18h03
 
Mais voilà, parfois, le poisson n'est pas assez affamé pour se jeter sur l'hameçon.

J'étais intérieurement déçu.
Santhsa n'était pas aussi téméraire qu'elle ne l'affichait. Peut-être subissait-elle des pressions de la part de ceux restés au campement, le poids d'une mission de laquelle elle ne pouvait pas se détourner.
Tant pis, il faut s'en tenir au plan initial.
Je lui adressai un clin d’œil amusé.


Oh oui-oui-oui, vous aurez votre entrevue, nous n'avons qu'une parole vous savez.
Pour le reste...oh eh bien nous verrons bien.


Sans détourner mon regard de la jeune femme, une pensée fusa vers Cal.

*On va te la laisser pour la soirée. Notre rôle est terminé pour le moment.
La rencontre avec Scipio est prévue pour demain. En fonction du résultat, trois options s'offrent à nous : laisser la gamine tranquille; faire disparaître les informations dont elle dispose à notre sujet; ou bien l'amener de gré ou de force voir ces putains de Thirdoks.*


Une bouffée de fumée s'échappa de ma bouche.


Il se fait tard pour quelqu'un de notre âge ah-ah-ah, nous allons vous laisser entre jeunes gens...à moins que vous n'ayez d'autres questions Santhsa?
Autrement, retrouvez-nous au Bal Masqué demain soir pour l'ouverture du spectacle, soit autour de dix heures du soir. Une table y a été réservée. Demandez "le Boléro de l'Artificer". Il va sans dire qu'il vous faudra venir apprêtée en conséquence.
Mon regard s'attarda sur Cal. Mais nous n'avons pas d'inquiétudes là dessus.

Je quittai mon fauteuil, offrant aux deux autres une légère courbette.

Amusez-vous bien.

Cette entrevue avait permit de clarifier les choses.
Elle m'avait aussi assuré une chose : les rebelles des Portes avaient déjà entendus parler des Thirdoks, en bien ou en mal,impossible de savoir. Les événements à venir promettaient d'être intéressants.



- Thème d'Elyas -
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Sukra 7 Jangur 817 à 18h50
 
*** Il y avait une impasse, dans le cas présent. Et le lus drôle dans tout ça ? C'est que l'Arlequin laissait la patate chaude à son plus jeune collègue. Oh, avec une partenaire en affaires qu'il allait être agréable de cotoyer, mais étrangement, le blondinet n'était plus du genre à prendre ces relations comme une vaste blague, et se faire lâcher en solo, avec l'intention évidente de le laisser un peu la cuisiner, ne l'aidait pas à se détendre. Il regrettait presque le temps riant où, arrachant une bourse bien pleine, il n'avait plus qu'à penser à comment la dépenser, et dans quel rade finir la nuit. -Sur quelle paire, aussi- ***


Cal : Pas de souci, grand-père, je te recontacte pour les étrennes.

*** Un ton moqueur. Mais c'était beaucoup plus marrant, une réponse codée inutile qu'une pensée bien pratique. Retour vers la blonde, et un grand sourire. L'alcool qu'il lui avait servi, un pinot des Charettes supérieur, n'était pas facilement trouvable. Pour qui n'était pas habitué au mélange entre une saveur sirupeuse, et un fort taux d'alcool, celui-ci permettait d'obtenir des résultats intéressants.

Se servant lui-même un verre, il se dirige vers un fauteuil, non loin de la blonde, dans lequel s'installer. ***


Cal : Bien, Santsha... Je pense que la courtoisie étouffe mon compagnon, et, si je suis conscient que dans cette négociation, nos demandes peuvent paraitre exagérées... Vous conviendrez que vous ne nous laissez pas grand chose. Si l'Arlequin daigne vous présenter Scipio demain, encore une fois comme preuve de notre bonne foi, votre réponse me laisse sur ma faim. Et ce n'est pas une clause secondaire acceptée rapidement qui va me faire changer d'avis.

*** Il prend une petite gorgée. ***


Cal : Vous mieux que quiconque comprenez l'importance de la survie dans un milieu hostile. Dans le mien, le fait d'accepter un accord aussi maigre et m'apportant si peu de garanties REND le milieu hostile. Je suis prêt à affronter cela, mais... Disons que cela doit passer par plus de... Comment dire...

*** Il claque un doigt. ***


Cal : De justice. Et vous admettrez que dans un marché à trois, le fournisseur, le client, l'entremetteur, vous semblez relativiser le rôle du-dit intermédiaire. Et donc des contreparties accordées. Vous savez que nous ne pouvons faire notre travail sans une excellente raison, et que le matériel que vous voulez obtenir vous est essentiel. Vous ne vous seriez pas déplacée par pur plaisir, n'est ce pas ? Trouver un autre intermédiaire, vous proposant un prix aussi négligeable concernant votre communauté... Ce serait long, je présume. Et je suis sûre qu'une personne comprend comment favoriser les intérêts de son groupe.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Sukra 7 Jangur 817 à 22h00
 
La Blonde salue Elyas en levant son verre vers lui.

Au Bal Masqué, "Le Boléro de l'Artificier", répète-t-elle, je note.
Et je n'ai qu'une parole moi aussi, monsieur l'Arlequin : vous accompagnerez le premier envoi de matériel.
A demain
.

Elle le suit du regard, puis se retourne vers le Caïd qui s'est approché d'elle.

Vous avez raison, Gueule d'Ange, le prix que vous demandez pour votre rôle est dérisoire... Cette "excellente raison", c'est précisément ça qui m'inquiète.

Santhsa lui sourit, guettant ses réactions.

Et puis c'est vous qui êtes venu nous chercher... Mettez vous un peu à ma place : ça ne vous semblerait pas bizarre qu'on vienne vous proposer de vous amener ce dont vous avez besoin sur un plateau d'argent en demandant une broutille en échange?

Rassurez-vous, je n'ai nulle intention de vous doubler. Si le marché est conclut : vous assurerez le transport du matériel de Scipio vers la Porte, et des denrées qu'il veut en retour, et votre ami pourra venir discuter avec nos ingénieurs. De ça, je peux m'en porter garante. Mais tant que vous ne m'aurez pas expliqué ce que vous y gagnez mis à part permettre à vos hommes d'aller prendre l'air quand ça devient trop chaud pour eux en ville, vous ne pourrez pas m'empêcher de me demander où est le piège...


Elle boit une gorgée avant de continuer.

Enfin, comprenez bien que l'accès aux Portes, c'est une autre histoire, et ça ne fait pas partie des choses que je suis libre de négocier : il faudra voir ça avec le Gros et les autres, c'est aussi simple que ça.

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Sukra 7 Jangur 817 à 22h50
 
*** Le jeune homme secoue doucement la tête, se calent profondément dans son siège. ***


Cal : Je crois que vous ne me suivez pas. Je n'ai pas dit que le prix est dérisoire. J'ai dit que le prix serait dérisoire pour votre groupe. L'offre et la demande. J'illustre. Si, pour payer nos services, vous désiriez nous rémunérer en pierres, je serai obligé de vous rire au nez. Nos opérations nous rapportent suffisamment aujourd'hui pour que je doute que votre richesse suffise à nous acheter. Ainsi, le prix serait de votre côté élevé, une quantité non-négligeable de ressources, mais l'intérêt que nous lui porterions, limité. Dans le cas présent, l'Arlequin et moi-même vous présentons le prix le plus avantageux pour les deux partis. De votre côté, aucun coût en ressource, en sécurité, ou en temps. Du nôtre, la collecte d'informations qui pourrait s'avérer vitale.

*** Une gorgée. Il fait tourner l'alcool dans sa bouche, semblant hésiter. ***


Cal : Et si je ne m'avance pas trop, que nous possédions ces informations pourrait également vous être bénéfique. L'un dans l'autre, ce serait vous tirer une balle dans le pied. Quand à ce qui est des garanties, le dilemme est bi-partite, encore. Nous n'avons aucune assurance sur le fait que, dans un accès de folie, vous ne décidiez de nous renvoyer nos hommes dans des boites. De même, vous n'avez aucune assurance que nos hommes ne cherchent pas des secrets pouvant potentiellement causer votre perte. D'où l'envoi de l'Arlequin. Si c'était de la petite friture, vous auriez toutes les raisons de craindre un arrangement déséquilibré. Dans le cas présent, même le plus cynique des hommes ne sacrifierait pas sa vie à une cause consistant à détruire un groupe dont il n'a rien à foutre. Sa présence, c'est l'assurance que notre côté ne peut pas vous trahir sans s'autodétruire.

*** Posant son verre sur une petite table, il se lève et se rapproche de la jeune femme, s'agenouillant au côté du fauteuil, et s'appuyant sur l'accoudoir de celui-ci. ***


Cal : L'Arlequin est la pièce qui sécurise le deal. Nous acceptons de vous faire confiance, mais aucun accord ne pourra être trouvé si vous n'en faites pas de même. Nous avançons tous les deux dans le noir, et nous avons le choix : soit avancer main dans la main, soit s'arrêter. Mais piétiner sans progresser fera de nous des proies fragiles.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Dhiwara 8 Jangur 817 à 23h16
 
Elle hausse un sourcil. Le Caïd est entré un peu trop près dans son espace personnel et elle se tend. Ce n'est pas grand chose mais, avec cette robe aux bras dénudés, il peut voir sa musculature se dessiner sans peine malgré son apparente immobilité.

Abriter vos hommes un certain temps, c'est le prix annoncé et négocié.
Mais en fin de compte ce sont donc des informations qui vous intéressent... merci de le reconnaître clairement enfin!
Comme vous dîtes, nous n'aurions aucune assurance que vos hommes ne cherchent pas des choses pouvant causer notre perte. Ce n'est pas vraiment le genre de terme acceptable pour un accord... Accepteriez-vous de me laisser accès à vos registres, quitte à me laisser accès à des éléments pouvant vous nuire personnellement alors que nous nous connaissons à peine? Je ne crois pas.

Au cas où ça ne serait pas clair, nous avons déjà de quoi subsister sans votre matériel : si c'était vital, vous pensez bien qu'on n'aurait pas attendu que vous envoyiez vos hommes chez nous pour trouver ce qui nous manque.


Elle fixe le Caïd. Ce n'est pas le regard d'une jeune courtisane comme elle s'en donnait l'air jusque là, ni celui d'une quelconque des concitoyennes du lanyshta. C'est le regard d'une femme qui vit et survit à l'extérieur depuis des années, un regard de guerrière.

Il n'y a qu'une solution : au lieu de tourner autour du pot, vous me dîtes exactement quelles informations vous cherchez, et je vous dis le prix à payer. Si ce n'est rien qui pourrait porter préjudice aux miens, vous ne devriez rien avoir à cacher, n'est-ce pas?
Avec un peu de chance, le transport du matériel suffira à s'en acquitter, sinon... et bien on discutera de ce que vous pourriez faire en plus pour nous.


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Luang 9 Jangur 817 à 16h47
 
*** Le blondin sourit. ***


Cal : Voyez vous, si vous me disiez être une comptable de génie, et capable de déceler dans mes livres la moindre irrégularité me permettant de mettre la main sur un élément... Peu loyal, je le ferai avec joie, en m'assurant que rien ne sortirait de ces charmantes petites lèvres. Par exemple, en m'assurant d'avoir suffisamment d'emprise sur vos associés, vous, ou votre famille. Maintenant, continuons la métaphore, avant que vous n'implosiez sur mon fauteuil.

*** Il se relève, lui tournant le dos une seconde. ***


Cal : Le Livre de Cmpte, c'est la Porte. Les irrégularités potentielles, ses secrets. Nous ne savons pas exactement ce que nous cherchons, mais nous savons que nous serons les seuls pour nous en rendre compte.

*** Se retournant, théatralement... ***


Cal : Et l'Arlequin, c'est votre garantie, celle qui fait du livre de compte VOTRE livre de compte. Une fois sur place, il pourra aisément partager avec vous ce qu'il a découvert, ce qui vous permettra, de deux choses l'une : nous remercier, ou le cramer sr place. Il est conscient des risques ne vous inquiétez pas pour lui ! Et nous serons alors dans l'incapacité de divulguer vos secrets. Dans le cas où vous y gagneriez quelque chose, vous comprendrez que notre objectif passe par votre survie. J'avoue que ce n'est pas notre objectif principal, mais quand on peut aider pour pas cher, c'est un plaisir. Qu'en dites vous ?


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Narrateur
 
Le Luang 9 Jangur 817 à 23h21
 
J'en dis que vous vous surestimez beaucoup trop, mais ça c'est votre problème.
Le mien, c'est de m'assurer que le marché soit bon.


Elle plisse les yeux.

Comme je vous l'ai dit, la décision de l'accès aux Portes n'est pas une décision que je peux prendre seule. Persévérez autant que vous voulez, vous n'aurez jamais un oui formel de ma part... Pour entrer, il faudrait qu'il soit des nôtres.
En revanche, je pense qu'on peut vous laisser une chance de nous prouver que vous dîtes vrai quant à ces sois-disant secrets que vous seriez seuls à pouvoir percer.

Voilà ce que je vous propose : soit votre Arlequin choisit de rester bien sagement à l'extérieur de la Porte pendant son séjour et il ne risque rien de nous, comme promis, soit il demande à entrer, auquel cas je soutiendrai sa requête mais il y aura une condition non négociable... s'il ne réussit pas à trouver quelque chose -des secret?- que nous ne connaitrions pas, puisqu'il n'est pas des nôtres il devra choisir entre la mort ou consacrer le reste de sa vie à notre service pour ne jamais revenir dans la Cité.


Elle conclut avec un air solennel. De toute évidence elle ne plaisante pas.

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 10 Jangur 817 à 14h14
 
*** Hochant doucement la tête, le voleur incline légèrement son buste. Difficile de distinguer, dans cette attitude, une quelconque soumission. L'acceptation d'un compromis, éventuellement. Mais ce sourire, si particulier, collant aux lèvres du blondin, ne laisse aucun doute quand à son état d'esprit. ***


Cal : Une décision courageuse, mademoiselle. Je suis sûr que vous ne le regretterez pas. Je ferai part à Elyas de vos conditions, et nous n'aurons plus à discuter, demain, que de la partie pratique de cet arrangement. Scipio est un homme que nous ne voudrions pas déranger avec cette histoire de Porte. Ce serait une perte de temps pour toutes les parties.

*** Oh, bien sûr, le deal incluait la probable mort d'Elyas, ou son bannissement à tout jamais. Mais le voleur n'avait aucun doute sur deux choses : Petit un, le jour où l'Arlequin voudrait disparaitre, ce n'était pas ces gens qui allaient le retenir. Petit deux, s'il devait partir, il saurait s'arranger pour compromettre définitivement la survie de tous ces gens, et ce tout en feu d'artifices. Et dans les deux cas, lui s'en tirerait de la meilleure des manières possibles.

Se rapprochant d'elle, il tend une main, pour prendre son verre... Ou l'aider à se relever. ***


Cal : Je suppose que vous avez un endroit où dormir au Sin, je me permets néanmoins de vous proposer l'hospitalité dans l'un de nos établissements. Cela me semble être un minimum.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain

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