Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd
Kil'sin
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Le Luang 19 Dasawar 816 à 14h50 |
*** Le petit homme repose le fusil sur la table, crachant dans sa main, qu'il use pour réajuster une mèche de cheveux. Regardant le blondinet, il prend la seconde arme sur la table, faisant claquer le mécanisme. ***
Le Fléau : Martel.
Cal : Martel.
Le Fléau : Martel...
Cal : Martel.
Le Fléau : Martel ?
Cal : Martel ! On ne va pas y passer l'après-midi !
Le Fléau : C'est qu'un nom, patron. Je peux me balader demain en tutu et gueuler à tous les chefs de branche que je m'appelle le Martel, ça vous avancera pas.
Cal : Accent kil'déen. Ou des manières du De. Des fringues, un objet, un putain de livre ou un connard qui invoque la culotte de Scylla. Si un clampin évoque ce nom, pète et produit un son qui y ressemble, ou te parle de l’expression "se mettre Martel en tête"...
Le Fléau : Moumoute aime bien cette expression.
Cal : Je veux savoir où il est, ce qu'il fait, et qu'est ce qu'il a mis dans ses céréales le matin.
Le Fléau : Pas besoin de s'énerver, patron. Le Martel. Coller aux basques d'un Martel, et devenir son ombre, si tant est qu'on le trouve. Il nous doit...
*** Un regard du blond. ***
Le Fléau : Vous doit combien, pour qu'on le flique comme ça ?
Cal : Beaucoup plus que des pierres, Fléau. Des infos. C'est pour ça que si j'entends qu'il s'est cassé un ongle pendant qu'un de nos gars le surveille, il y aura des conséquences.
Le Fléau : Vu.
Cal : Ne préviens que nos contacts les plus surs. Pas de prime publique, pas d'appel d'offre, seulement nos informateurs. Je ne veux pas que qui que ce soit ait vent de ce qu'on recherche.
Le Fléau : Vu. On n'effraie pas le corbeau.
Cal : Le corbeau, oui, ça sonne plutôt pas mal. Comment ça marche, d'ailleurs, tout ça ?
*** Il montre du doigt les armes créées par le CREA. ***
Le Fléau : Plutôt pas mal, mais on a un souci avec celles-là...
*** Il pose la main sur le trio de fusils à répétition. ***
Le Fléau : Les armes automatiques, ça s'enraie, et tous les gars savent pas rester calmes quand ça arrive. Je suis en train de voir si y'en a pas deux trois pour éviter de gâcher le potentiel.
*** Un léger hochement de tête du blondinet. Les armes avancées avaient un inconvénient, la complexité. Et si le fusil à répétition était une machine de guerre, surtout dans des endroits relativement clos, c'était plus compliqué à manier qu'un marteau. Tournant les talons, il laisse le Fléau terminer son boulot, et commencer le nouveau. *** |
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Cal Keran
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Le Matal 20 Dasawar 816 à 15h51 |
Le Surin : Martel ?
Le Fléau : Martel !
*** S'exclame le Fléau, comme pour achever ce qui s'annonçait être le retour d'une très mauvaise scène de comédie, coupant net le petit bonhomme en face de lui. Le surin, un mètre cinquante de haut, la peau jaunâtre, les dents assorties, se gratte doucement la petite croute à l'extrémité de son nez. ***
Le Surin : Et tu dis qu'tu veux qu'on trouve un gars avec ce nom ?
Le Fléau : Discrètement.
Le Surin : Y'a pas une prime ? Mes p'tits oiseaux pioupioutent pas des masses si j'ai pas un peu d'pain dur à leur balancer.
Le Fléau : Aucune prime en vue. Ou annoncée, en tout cas. Ca a pas pour vocation de devenir le festin des corbeaux. Je veux que tu t'assures que quelques gars laissent trainer une oreille dans les Dessous. Rajoute un ou deux gars sur le bazar, et quelques-uns dans les estaminets. Evites tes gosses, ils ont tendance à brailler un peu trop fort quand ils cherchent quelque hose.
Le Fléau n'aimait pas les gosses. Certes, un gamin des rues avait son utilité. Mais il n'avait pas l'expérience pour comprendre qu'il valait mieux avoir un estomac qui grogne un soir, que perdre sa fidélité, et sa tête, pour son employeur.
Le Surin : J'vais voir ça, mais Fléau, j'veux pas casser l'ambiance, ça va êt'coton d'trouver un mec avec un pseudo et un... Un accent ? Ou un vague air du De. C'est pas ce qui manque les touristes qui viennent s'enjailler.
Le Fléau : Le patron en est conscient. On cherche. Si on trouve, on rapporte.
Le Surin : Quoi, blondin ?
Le Fléau fronce les sourcils.
Le Fléau : Oublie pas qui paie de quoi entretenir tes verrues, le Surin...
Le Surin : Lui ou un autre, c'est toujours sa mère qui tient les cordons d'la bourse, nan ?
*** Petit silence. Le Fléau sourit. Le Surin sourit. Et les deux éclatent de rire. Merika avait été une excellente voleuse. C'était une meneuse d'hommes. Et la plupart des gars pissaient dans leur froc à l'idée de la voir débarquer pour corriger leurs erreurs. Mais le blondinet avait pris le pas sur sa mère dans beaucoup de domaines. Et le domaine monétaire, le nerf de la guerre, était définitivement sous sa responsabilité. ***
Le Fléau : T'es un marrant, le Surin. Je te laisse faire, et n'oublie pas : si on ne trouve pas, on garde notre tête. Si on fait fuir Martel en gueulant son nom en place publique, ou qu'on l'égratigne, tu ferais mieux d'apprendre à parler le patois du Dara et à ne plus jamais mettre les pieds ici.
*** Se retournant, le Fléau remonte rapidement les marches menant à la tanière du Surin, qui, sortant sa lame, commence doucement à gratter le dessous noirci de ses ongles. Bonbonbon... Prenant un bout de papier, il se ravise. Pas de preuve écrite. Enfilant rapidement son vieux manteau défraîchi, le nain s'éclipse dans la nuit. Et rapidement, le Comité du Surinage s'organiserait. Deux comitaires de cette petite faction laisserait trainer une oreille dans les puces. Deux autres dans les rigoles. Deux dans les Dessous et deux derniers dans les Estaminets. Si cela ne donnait rien, il serait toujours temps de voir plus grand, et de passer outre les instructions concernant les mômes, qui restaient les meilleurs fournisseurs du Kil. *** |
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