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En-quête des Dès
Ou d'autre chose..
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 18 Otalir 814 à 17h35
 
----> Kil'sin, Les puces de Koi, Bureau d'investigations privées

Emprunter les chemins dont j’avais le plus l’habitude… C’était un point de départ pertinent.
A peine sorti du bureau d’Adrien Doe, nous prîmes le chemin de la seule place structurante, si l’on pouvait imaginer ce quartier structuré, de Kil’sin : celle des heures perdues. Comme à son habitude, l’endroit grouillait. Chacun y allait de sa rumeur, de son idéal. Tous les styles se confondaient, les excentriques, les faux discrets, les muets aux oreilles tendues. De mon point de vue, il s’agissait là d’un endroit taillé pour se tenir informé des histoires du quartier, de sa vie, en surface du moins. C’est d’ailleurs pour cela que j’avais pris l’habitude d’installer mes tables à proximité. Population et information, un cocktail redoutablement divertissant.

D’un geste de la main, j’invitais l’enquêteur à emprunter une ruelle plus modeste. Elle était principalement constituée de commerces d’artisans au rez-de chaussées. Certains ateliers débordaient sur l’espace public de manière irrégulière, réglé par le mobilier. Sur les étages, dont le nombre variait au moins autant que les différentes époques représentées, on trouvait principalement des habitations. Les porte-à-faux garantissaient des lieux couverts pour les passants et exposants. J’appréciais cet endroit en grande partie pour cela.

A ma vue, certains habitués me saluèrent, à leur manière cela va de soi. Ils tentaient de reproduire mes pitreries, de bien piètre manière d’ailleurs. Mimes de cabrioles, grimaces peu ressemblantes, traits d’esprits de mauvais goût. La manière importait peu, c’était là un symbole de reconnaissance. Au bout d’un moment, je m’arrêtais subitement et pointais du doigt le lieu du supposé délit.


C’était ici. C’est sur ces mêmes pavés que nous nous sommes évanouis.

L’espace était couvert, prenant appui sur un mur aveugle. En guise de voisinage, un atelier de poterie et une boutique d’apothicaire. Là où j’allais d’ailleurs souvent me fournir en mixtures et herbes exotiques.
Je n’y étais pas retourné depuis ma transformation. Par couardise. Mais désormais, je convenais de la réalité. Lanyshta… C’était ici que tout avait commencé. Peut-être y avait-il des indices sur le pourquoi.
Muet, je laissais le soin à Adrien de procéder à sa propre vision de la zone. De mon côté, mes yeux allaient et venaient, en quête de signes.



- Thème d'Elyas -
 
Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur

Kil'sin  
Le Sukra 18 Otalir 814 à 19h04
 
Adrien suit, observe, note.
Bientôt ce sera à lui de jouer.
Il se laisse porter par la piste, bercer par l'ambiance.
Le délit est somme toute insignifiant.
Mais il sent qu'il y a plus, sans se l'expliquer.
Il n'est pas homme à laisser passer un mystère, si insignifiant soit-il.
Mais il ne se leurre pas.
Ce mystère-ci ne devrait pas le faire palpiter de la sorte.

Son instinct lui dit qu'il y a autre chose.
Un mystère dans le mystère.
Une intuition vague, du genre dont il se méfie habituellement.
Mais pas aujourd'hui.

L'Arlequin le conduit à travers les ruelles.
Il est connu, cela ne fait pas doute.
Il fait partie de l'écosystème de l'endroit.
On y parle, maladroitement, son langage.

Cela dénote une réalité subtile.
Il fait partie de leur vie.
Ils le reconnaissent.
Et en découle une sorte de respect.

Sans être prêt à totalement mettre une croix sur cette possibilité, Dao ne croit pas que les voleurs soient du quartier immédiat.
En fait, il n'est même pas certain que ces voleurs en soient...

Une fois arrivés sur les lieux, il balaie l'endroit du regard. Une petite niche confortable en pleine rue. La structure en porte-à-faux fait en sorte qu'il est peu probable qu'on ait pu observer quoi que ce soit des étages supérieurs... mais peut-être entendu...

Attelier de poterie, boutique aux herbes.
Tout dépendant des heures où ces boutiques sont occupées, cela pourrait être payant.

Quelle heure était-il, au meilleur de votre connaissance, lorsque vous vous êtes affalés, messire l'Arlequin ? Et quelle était l'heure de votre réveil ?

Il dit " messire" puisqu'on ne peut entendre la différence avec "messires", comme avec "monsieur" et "messieurs". C'est que non content de parler de lui-même à la troisième personne, il a commencé à se désigner au "nous", et en bon diplomate, Adrien s'adapte...


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Sukra 18 Otalir 814 à 19h26
 
L'enquêteur est habile, voilà qu'il entre dans mon jeu. Fabuleux. Excitant.
Les voix s'atténuent à mesure que j'y mêle ma pensée. Étrange. Mon problème s'estompe et devient une force. Quoique..Non, n’exagérons rien. La situation reste précaire.
J'observe Adrien.
Se doute t'il de quelque chose? Peut-il sentir mes pensées virevolter dans le tourbillon? Il serait simple de lui demander, d'essayer à nouveau de l'atteindre. Beaucoup trop simple d'ailleurs. Semons des indices ici et là. Peut-être les saisira t'il.
Un divertissement à préserver encore quelques temps.


L'heure? Nous ne portons pas d'horloge au poignet. Disgracieux et agressif. Il n'aime pas les liens. Vous aimez cela vous? Le cuir bien serré, les membres contraints? Sourire malicieux. Les goûts et les couleurs... Ah ! Nous aimons la couleur ! Un point commun. Votre porte orange. Vous aussi?

J'exultais intérieurement.
L'Arlequin prenait le pas, cédant à la folie qui s'empare de l'artiste.


Il ne se souvient que du ciel et de la pluie. Les derniers clients, les trois gaillards, étaient encore là alors que l'apothicaire fermait ses portes. Quand à l'atelier, il n'était pas ouvert de la journée, la vieille a du chopper une cochonnerie.
A notre éveil, il faisait noir. Impossible de savoir combien de temps s'était écoulé. Nous étions, perturbés, secoués. Aucune blessure, une énorme migraine, voilà tout. Les outils en moins.
La rue était déserte.



- Thème d'Elyas -
 
Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur

Kil'sin  
Le Sukra 18 Otalir 814 à 21h10
 
Donc résumons.

Trois gaillards plutôt bien habillés qui sentent le bois.
Ils ne sont pas connus du client et ne sont pas dans le besoin.
Ils ne l'aident pas non plus.
Ils croient probablement à une mauvaise blague ou à un numéro.
Ils quittent, donc, sans se mêler de l'affaire.
Mais pourraient donner plus de détail à la scène à reconstituer.

Une vendeuse d'herbe qui a peut-être vu quelque chose, ou peut-être pas.
Elle fermait.
L'atelier de poterie est une impasse vite rayée du carnet.

Des voisins qui ont peut-être entendu quelque chose, et probablement rien vu.

Une victime qui peine à décrire ses derniers moments de conscience.
Il sombre à l'heure où les marchands plient boutique, donc tôt en soirée.
À son réveil, taard dans la nuit, ses affaires ont disparu.

La ruelle ne doit pas regorger d'activité hors des heures d'ouverture des commerces.
Le nombre de gens qui ont pu croiser la carcasse de l'Arlequin pourrait frôler les zéro,
si ce n'était du présumé vol, évidemment.

Première visite en vue : l'apothicaire. Elle est à côté alors pourquoi se priver ?

Normalement ce serait le moment où il congédie son client.
Où il prend les choses en charge.
Le bigaré personnage n'a de toute façon rien à ajouter.
Et pourtant une impression persistante le pousse à garder le bonhomme près de lui.

Sans rien dire, Adrien se dirrige vers l'apothicaire.
Sans remuer les lèvres d'aucune façon il se rend à la porte du commerce.

Mais Elyas entend nettement dans son esprit: "Vous venez me présenter votre apothicaire ?"

Si Dao a conscience de ce qu'il vient de faire, il n'en laisse rien paraître.



 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Dhiwara 19 Otalir 814 à 14h32
 
Naturellement, l'enquêteur se dirigea vers l'apothicaire. C'était effectivement un bon point de départ. Je restais immobile, ressassant le rêve, l'évanouissement soudain. En quête de réponses.
C'est alors qu'une pensée m'atteignit.
Elle émergeait sans peine du tourbillon, distincte, identifiable.

Il avait deviné.
Je tournais légèrement la tête vers Adrien. Un fin sourire s'affichait sur mes lèvres.
Je le dépassais et poussais la porte de l'apothicaire.


*Bien joué cher Adrien. Il semblerait que cette petite enquête prenne à présent tout son sens, pour vous comme pour Moi.*

J'insistais sur le "moi". Résonnant, vibrant. Il comprendrait, ou non. La coquille, le masque, une protection, plus nécessaire que jamais.

La boutique paraissait déserte. Plutôt sombre, seule une fenêtre l'éclairait réellement, elle était également poussiéreuse. On y trouvé diverses étagères où étaient rangées des plantes côtoyant livres et bocaux aux contenus peu ragoutants. Au fond, une petite porte de bois donnant sur l'arrière boutique ainsi qu'un modeste comptoir.


Bragg ! criais-je à travers la pièce. Sors de ton trou !

Quelques secondes plus tard, un krolanne d'une cinquantaines d'années poussa la petite porte et fit son apparition. Il portait une sorte de longue toge épaisse qui masquait un corps meurtri par les années et les substances. Sont regard était vitreux, éteint. La pipe au bec, on pouvait noter que ses dents se faisaient rares. D'une main noueuse avant l'âge, il tenait un bocal d'herbes qui macéraient dans un liquide jaunâtre.
Sa voix n'était qu'un fin fil à la puissance inconstante.


Bragg : Qu'est-ce tu m'veux encore l'bariolé?! T'en a pas eut assez la dernière fois? D'la bonne que je t'ai refilé, d'quoi planer...Ciuuuuuuuu plâner loin LOIN LOIN

Ses yeux se figèrent sur Adrien. Il s'approcha de lui, le renifla bruyamment.

Bragg : C'quoi c'machin? Un nouveau jouet?

Amusé, je secouais la tête tel un métronome.

Rien de tout ça.
L'enquêteur veut simplement te poser quelques question. Du moins, c'est ce qu'il nous semble. N'est-ce pas messire Adrien Dao? Nous ne savons pas vraiment en réalité, nous le suivons dans une enquête. Lui te présentera probablement mieux les choses que nous. Un krolanne d'une précision étonnante. Et un tel esprit de synthèse. Pas étonnant qu'il soit l'un des meilleurs du kil ah ah !



- Thème d'Elyas -
 
Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur

Kil'sin  
Le Julung 23 Otalir 814 à 14h01
 
Adrien affiche son meilleur sourire de circonstance. Un de ceux qui dit clairement "vous-faites-ce-que-vous-voulez-de-vos-temps-libres-si-on-me-demande-je-dirai-que-je-ne-juge-pas-mais-tout-de-même-je-n'en-pense-pas-moins". Un sourire légèrement forcé, donc, puis il rebondit sur ce que déclame le coloré personnage qui le suit à la trace et dont il suit lui-même la trace.

Oui... Donc.... Il y a deux jours vous avez fermé boutique en édbut de soirée. Pouvez-vous me dire, mon cher... Bragg, si vous avez remarqué quoi que ce soit près de votre porte qui mène à la ruelle ? Je précise. Vous souvenez-vous de qui était à proximité de votre échope, me décrire des passants que vous avez croisé, s'il y avait de la lumière aux étages supérieurs, si vous avez entendu un quelconque bruit... Chaque détail me serait utile.

Il laisse un silence eplaner afin de laisser le temps à l'esprit du dit Bragg de vagabonder un peu sur la question. C'est que ça n'a pas l'air très rapide ce qui se passe derrière ces yeux-là. En regardant bien on peut presque voir un petit filet de fumée lui sortir des oreilles. À moins que ce ne soient que des poils gris...

Et je vous rassure, il n'est pas question ici d'une enquête criminelle. Je ne fais pas non plus partie d'un comité de vigilance. Nous cherchons simplement quelque chose qui aurait été perdu, et votre collaboratoin serait appréciée.


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 28 Otalir 814 à 18h26
 
L'apothicaire regardait Adrien d'un air béa.

Bragg : Ehhh ?! Qu'c'est qui m'dit le moustachu? Il se retourna vers moi. Ah ah l'Arlequin, t'y as encore fait une grosse blague pas vrai ?! Y s'imagine quoi l'enquêteur, qu'j'ai qu'ça à foutre qu'd'matter les trous d'balles passer dans la rue?! Ah ah !

Il éclata d'un rire rauque, interrompu par de lourds toussotements. Je restais souriant, observant successivement Bragg et Adrien. Les indices étaient maigres. Comment en aurait-il pu être autrement?

Bragg : 'fin, y m'semble quand même avoir vu un truc pas net. Alors qu'le soleil se couchait, là où d'habitude tu t'rempli les poches, y semblait pu y'avoir un pecnot devant mon échoppe, pas un bruit, rien ! J'me suis quand même dit qu'c'était pas normal, j'veux dire, t'es connu pour ram'ner du monde, pas pour les faire fuir.

Il porta un pot à son nez et inspira profondément.

Bragg : Aaaaahhhhh !..... Ahh... ah ah... Mhhh...Pi j'ai pas eut l'courage d'sortir l'nez dehors. J'faisais cuir d'nouvelles herbes du Kil'dara. Sacrément costaud...Ah...

Je secouais la tête. Grelots.
Comme un bambin qui tente de tenir sur ses deux pieds, j'envoyais une nouvelle pensée à mon compère lanyshta.

*Eh bien, il y a quelqu'un?!*

En quête d'un avenir, plus que d'un jeu de dès.



- Thème d'Elyas -
 
Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 13h08
 
Bien. À l'heure où le soleil se couche, l'Arlequin s'affale et puis plus rien. Il y a trois hommes qui pourraient avoir vu l'affaire, ou pas. Bragg n'ayant eu connaissance de rien, ces bonhommes sont les seuls témoins potentiels pour le moment.

Je vous remercie monsieur Bragg.

Adrien s'incline légèrement en guise de salutation puis se retourne vers le bariolé.

Voudriez-vous bien me suivre à l'extérieur cher ami ?

Le choix du mot "ami" le surprend lui-même.
Il n'est pas de ceux qui utilisent les mots à la légère.
Il est de ceux qui n'ont aimé qu'une seule fois.
De ceux qui ont peu d'amis.

Mais il doit bien admettre qu'il semble qu'ils soient liés...
Le mot a glissé, et cela le trouble un tout petit peu.

Il attire donc Elyas vers l'extérieur et une fois sorti de la boutique de l'herboriste, se met à marcher d'un pas lent vers la place des heures vives.

Voudriez-vous me confirmer que les trois badauds dont vous avez souvenir marchaient bel et bien dans la même direction que la nôtre ? (c'est-à-dire qu'ils mettaien le cap en direction de la place des heures vives ?) Car j'ai une petite idée de leur possible provenance...


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 14h21
 
Toujours aucune réponse.
Soit il m'ignore, soit il n'est pas encore totalement capable de manier la pensée. A ma manière en définitive. Je saluais Bragg d'une courbette puis pris la suite de l'enquêteur.
Tout deux se dirigeaient vers la place des heures vives.

A la question d'Adrien, j'haussais les sourcils. Cette période était encore embrumée dans mon esprit. A cette heure ci de la journée, le trafic était intense. Difficile d'être sûr de soit. Cependant...


Vous êtes un Dao chanceux Adrien. Chanceux qu'il soit observateur, qu'il apprécie se délecter du spectacle urbain tout autant que des cartes subtilement cachés sous une manche. Nous pouvons confirmer vos dires. Avant de s'arrêter à sa table, les trois gars allaient vers la place des heures vives.

J'avouais ne pas comprendre où il souhaitait en venir.
Enquêteur de son état, son réseau en matière de malfrats et autres gredins devait être assurément plus grand que le mien. Une piste?



- Thème d'Elyas -
 
Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 20h12
 
Adrien n'a pas encore l'habitude de cette nouvelle façon de communiquer.
De cette nouvelle façon de penser.

Tout occupé qu'il est à élaborer ses théories, son esprit est impreméable.
Enfin presque... Il sent un léger chatouillement.
Une conscience au seuil de la sienne.
À tâton il se lance à tenter de rejoindre l'Arlequin par l'esprit.

"C'est bien vous qui tentez de m'envahir l'occiput ? Il semblerait qu'à nous deux, nous manquons cruellement de pratique. Je suppose que le temps aidant..."

Il laisse la pensée inachevée.

Ils marchent un instant en silence puis Adrien emprunte une seconde ruelle qui ne rejoindra probablement jamais la place des heures vives. Le regard de l'enquêteur sautille de badaud en badaud sans jamais se poser sur son compagnon.

"Fascinant n'est-ce pas comme la vie change ?
Comme notre regard sur nos congénères n'est plus le même ?
Comme notre esprit se plie facilement au secret ?

Hier ils étaient nos compatriotes, nos voisins, notre famille.
Aujourd'hui ils sont devenus, en quelque sorte, des étrangers.
Un potentiel danger. Et nous...

Et nous ne nous sommes pas encore redéfinis j'en ai bien peur."


La pensée qu'Adrien vient d'envoyer n'est pas dépourvue d'une certaine mélancolie.

Leurs pas les mènent vers une petite place des puces. Une petite place comme les autres, ronde avec trois points d'entrée et des boutiques. Au centre se trouve quelques bancs et Adrien prend place sur l'un d'eux en invitant son compagnon à s'assoire.
Discrètement, il désigne la vitrine d'un ébéniste. C'est de vive voix cette fois qu'il s'adresse à l'Arlequin.

Cette boutique, accessible par la place, est aussi complémentée par un atelier et par une cour à bois, les deux accessibles par une rue plus large se situant à l'arrière. On aurait du mal à le dire d'ici, mais le complexe est plutôt étendu. Et ils travaille le bois d'amériar qui est une essence des plus odorantes de conifère. Peut-être est-cette odeur que votre pif a su déceler sur les trois badauds. Si ce n'est pas une déduction infaillible, c'est selon moi le plus probable. Ces trois badauds devaient en fait être des artisans travaillant ce bois, qui est à ma connaissance l'arôme boisé le plus puissant que l'on puisse trouver dans les environs. Les troncs que l'on reçoit ici ont tendance à former des caillots de sève très odorants. Assez pour en imprégner les vêtements même sans contact direct.


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 20h42
 
La pensée me revenait.
Tâtonnante tout d'abord. Puis plus ferme.
Tout comme Adrien, je me contentais d'avancer. Le pas était régulier, les regards lointains, les lèvres inanimées. Le brouhaha de la rue parait étouffé, lointain. Mes sens fonctionnent différemment. A la manière d'un œil que l'on ferme, les sons, les odeurs s'estompent pour se focaliser sur la pensée. Capter et diffuser.
Une voix disait que la télépathie était un muscle à maîtriser. Qu'il convenait d'en ouvrir le robinet pour en gérer le flux. Elle n'avait pas eut tord.

*Le temps et la pratique, aideront à coup sûr.*

Je me laisser aller au partage des quelques émotions que m'évoquais cette récente transformation.

*Votre regard sur ce que nous étions à peut-être changé. Le notre n'a pas bougé. La populace a conservé son absence de singularité. Notre perception nouvelle des choses n'est qu'une élévation supplémentaire face à la foule. Nous ne sommes pas encore "mieux", nous sommes devenus différents, plus que nous l'étions avant l'éveil.

Vous évoquez un danger.
Peut-être avez vous raison. Ou peut-être seront-ils ceux qui permettront la préservation d'une part de ce que nous étions.*


Nous arrivâmes à une placette. Les deux compères se posèrent sur l'un des banc au centre. L'espace d'un instant, je fixais l'homme à mes côtés, droit dans les yeux.

*Pensez-vous qu'il soit possible de définir un individu, qu'il soit krolanne ou non? Nous en doutons. Fortement.*

L’ébénisterie.
Pourquoi pas, une piste viable si l'on s'en tenait aux informations que j'avais pu retenir de mes supposés voleurs.


Du bois...Mhhh...marmonnais-je Ca vaut le coup de vérifier. Vous n'êtes pas si mauvais à la réflexion ! Nous en aurions presque douté lorsque vous avez souhaité questionner ce taré de Bragg ! Ah ah !


- Thème d'Elyas -
 
Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 21h53
 
Adrien affiche un léger sourire en réponse à ce qu'il peine à prendre pour un compliment.

Aucune piste ne doit être négligée. Bragg n'a jamais été un suspect mais il aurait pu percevoir quelque chose d'important. Cette impasse bouclée, nous pouvons passer à la piste suivante. C'est d'une simplicité élémentaire mais pourtant, ce type de modus operandi est des plus efficace... et semble échapper à la plupart des gens.

L'ordre dans le chaos. Il suffit de le trouver.


Nonchalament, l'enquêteur tire un étui à cigarette de la poche intérieure de sa veste, s'en sort une puis l'allume. Il tend ensuite la dîte cigarette au bariolé pour lui offrir.

Restez ici un instant. Je vais aller à la pêche là-dedans. J'ai fréquenté l'endroit il y a une semaine afin de faire l'achat de meubles pour mon nuveau bureau. Je leur avais dit que je repasserais. En bon client potentiel, j'aurai loisir de fouiner un peu. Le temps que vous finissiez ça et je serai de retour.

Il se lève et se dirrige vers la boutique pour y disparaître. Ici l'Arlequin serait de trop. Il n'a certes pas la tête d'un client potentiel et puis si jamais un de ces trois hommes se trouvait à être un voleur, sa présence nuirait à son enquête. C'est qu'il a une tête somme toute difficile à faire passer inapperçue...

Il disparaît donc.
Une dizaine de minute, tout au plus.
Puis il réapparaît comme il était disparu.
C'est-à-dire par la porte principale de l'établissement.

Sans même se dirriger vers son compagnon, il entame le chemin du retour. Sans l'attendre, même. Il envoie simplement ses pensées en guise de compagnie.

* L'un des badauds était bien ici. Et il prétend que lui et les siens auraient bien voulu vous porter secours lorsque vous vous êtes écroulés mais qu'un gamin est vite apparu pour dire qu'il vous connaissait. Un petit bonhomme brun bouclé d'une dizaine d'année avec des yeux vert émeraude. Il serait allé chercher ses deux grands frères pendant que les gaillards veillaient sur vous. *

Adrien marque une pause et s'arrête pour regarder si Elyas le suit à travers les dédales des puces puis reprend sa route.

* Ce qui rend tout de même improbable que Bragg mentionne le silence particulier de cette nuit alors qu'on s'est mis à discuter devant sa porte. Mais retrouvons d'abord le petit. La description vous dit quelque chose ? *


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 22h26
 
L'ordre est dans le chaos, elle est bien bonne celle là.
Je laissais tomber nonchalamment tomber la cigarette sur le sol. Ne jamais accepter quelque chose à fumer si l'on ignore ce qu'il y a dedans. Un basique. Bragg disposait de tout mon crédit en ce qui concernait mes consommations. Peut-être était-ce car je m'étais persuadé que son amour de la belle plante et des joyeux mélange ne me nuirait jamais.

Quelques minutes plus tard, Adrien ressorti de la boutique. Là encore, aucun regard. Contact télépathique. C'est qu'il y prenait vite plaisir le bougre.
Je décidais de lui emboîter le pas.

Prenant mes distances avec lui, je restais toutefois focalisé sur le fil de pensée qui nous unissait. Par moments, un contact me forçait à éprouver le matériel. Dans ce cas ci, il fallait être malin. Sourire, galipette, feu d'artifice. Les passants riaient puis s'en allaient, comme si de rien était.
Un bouffon dans la lune, ça n'avait rien d'étonnant.

*Bragg a pu omettre certains détails. Son ouïe n'est plus aussi fine qu'elle ne le fus autrefois, quoique nous ne l'ayons connu à cette époque. Il se serait fait exploser une décoction à la figure. Les risques du métiers Ah ah !
Quand au petit, il y en a des tas qui ressemble à votre description. Et généralement, nous ne cherchons pas à connaitre leur nom. La jeunesse ne constitue pas une bonne clientèle. Tout au plus une distraction, de jour ou de nuit. Enfin, vous connaissez cela n'est-ce pas?*


Je forçais le trait, naturellement.
Contrairement à d'autres, je n'avais jamais vraiment aimé me divertir avec des gamins. Trop timides, manque de vécu, d'expérience.
Ceci étant, ils étaient très utile dans le cadre de mes expérimentations. Main d'oeuvre peu chère, pas regardante sur les conditions de travail. Idéal pour développer de nouveaux explosifs. Puis, qui irait se préoccuper d'un gosse vivant dans les rues?

*A la réflexion... le gosse disposait-il encore de tout ses doigts? Nous voulons dire...enfin... nous connaissons bien le petit Mi-main comme il se fait appeler désormais. Un redoutable critique. L'un de nos partenaire dans la confection de nos feux d'artifices. Ce serait lui?!*



- Thème d'Elyas -
 
Adrien Dao
Comitaire actif,
Enquêteur

Kil'sin  
Le Julung 30 Otalir 814 à 17h00
 
Il n'en faut pas plus à l'Adrien pour faire le lien entre les feux d'artifice et les doigts manquants de ce Mi-Main. Pas plus non plus pour faire le lien entre l'Arlequin et les feux d'artifices... et l'enfant en question. L'enquêteur fronce les sourcils. Cela apporte une autre couleur au personnage. Il s'efforce de ne pas se faire d'idée préconçu mais ne peut s'empêcher de penser au pire.

Ce clown utilise sans vergogne des enfants pour des besognes risquées qui touchent à ses petits tours de pyromancie.

Non, tâchons de ne pas juger d'avance le bonhomme. Il y a peut-être une explication.
Mais cela expliquerait la vengence du petit.
Intimidé, plein de rancoeur, il ne trouve pas le courage de se venger physiquement.
Il chaparde le gagne-pain de l'Arlequin alors qu'il est dans le brouillard.

Masi ceci n'est que spéculation...

Pensée :
C'est une piste valable. Vous sauriez où le trouver ? Je vous laisse passer devant.


Adrien s'attarde à une vitrine puis laisse le clown le dépasser sans même le regarder.
Cette affaire d'enfant éclopé le met mal à l'aise.
Et dans ces temps-là, il préfère en revenir à sa zône de confort.
Cette zône où il suit son sujet d'étude et l'observe.


 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 30 Otalir 814 à 17h53
 
*Où le trouver?
Rien de plus simple.
Le gosse passe son temps à traîner non loin de nos appartements. C'est dans les Estaminets. Ça vous parle pas vrai?*


Je dépassais l'enquêteur. Direction la maison.
Il n'était pas tard. Cette zone de Kil'sin ne s'éveillait généralement qu'à la tombée du jour. Bistrots, clubs privés, espaces de locations et autres joyeusetés se mêlaient de manière incohérente. C'était en partie pour ça que j'avais choisi de vivre ici, loin du pragmatisme des puces de Koi : l'incohérence, le chaos.
Il y avait quelque chose là dedans de créateur. C'était tout ce dont j'avais besoin pour mes mises en scènes et petites inventions.

Adrien restait à moins d'une dizaine de mètres de moi.
Les courtisanes les plus affamées, au sens pécunier du terme, avaient déjà commencé leur service. Je croisais ainsi la petite Myrtille, du haut de ses vingts cycles mais dont la longue expérience n'était plus à prouver. Une vraie beauté que le temps ne serais saccager. Du moins nous l’espérions tous. Il y avait également Guizar, un gérant de bistro qui, sous couvert de cette première activité, revendait toute sortes de substances à qui souhaitait s'amuser pour une nuit. Un véritable apothicaire celui là, mais de piètre qualité. Heureusement pour lui, il avait le sens du commerce.

Les gamins des rues étaient très présents dans cette partie du quartier.
Pour eux, il était aisé de faire les poches aux krolannes ayant un tant soi peu forcé sur la bouteille. D'autres passaient leur nuit au service des tenanciers ou trafiquants, comme guetteurs ou comme intermédiaires. Le métier était bien rémunéré. J'étais passé par là dans ma jeunesse.
Ah, nostalgie.

Les uns et les autres me saluaient.
J'avais passé ma vie entière entre les Estaminets, qui me correspondaient en tout point, et les puces, mon gagne pain. Ici, j'étais connu sous divers noms en fonction des secteurs d'activité. Pour les anciens, je restais le fils du Vif, bien qu'on ne le cria pas sur les toits. Pour d'autres, j'étais Elyas, le gosse qui chipait du pinard de nuit et allait le refourguer le lendemain aux puces. C'était il y a si longtemps... J'étais un si mauvais voleur...
Enfin, pour la plupart, j'étais devenu l'Arlequin. Ce personnage si particulier, inatteignable, qui d'une détonation vous attirait la foule dans un troquet.

A l'écart des grandes rues, j'arrivais devant la façade d'un bâtiment aux allures de sculpture. Les porte à faux s’enchaînaient sans aucune logique structurelle. Au rez-de chaussée, une petite taverne peu fréquentée. J’espérais qu'Adrien n'aurait pas la mauvaise idée d'aller y fouiner, au risque de s'en retourner la gueule esquintée. Je levais la tête en direction de mon habitation, là haut, sous les combles, comme pour l'indiquer à mon compère.
Puis, je me dirigeais vers la droite, empruntant une ruelle dans laquelle trois hommes ne sauraient se croiser. Au terme de l'étroit passage se trouvait une cabane de fortune, faite de planches et de tôle de récupération.


Eh ! Le petit Mi-main est dans le coin? Nous avons à lui causer !

Silence.
Une minute plus tard, un bambin au visage sale s'extirpa de l'habitation de fortune. Cheveux bruns, légèrement bouclés, yeux verts. Il lui manquait trois doigts sur une main, deux sur l'autre mais il n'en semblait pas dérangé.


Ah, te voilà ! Viens par ici, un type veut te voir. dis-je en indiquant le bout de la ruelle.

Il me jeta un regard interrogateur puis emprunta la petite allée.

*Il est tout à vous mon cher Adrien.*



- Thème d'Elyas -

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