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Eploration onirique
 
Kalixin
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 21 Fambir 817 à 17h46
 
Ce fut dans l'atmosphère paisible d'un des quartiers les plus tranquilles des déjà très calmes Douces Chaumières, que Kalixin envisagea de se lancer dans ce qu'il considérait être sa première aventure. Oh le qualificatif d'aventure avait de quoi faire rire, il allait juste faire un somme. Mais Kalixin était bien placé pour savoir que la vie d'un individu pouvait changer radicalement lors d'un simple somme.

Récemment, un scientifique avait fait un compte-rendu dans l'Annale Lanyshsta [Le nom que Kalixin donait aux Entrelacs] au sujet des paradigmes inhérents à communauté des télépathes. Kalixin n'avait pas tout compris, mais avait trouvé ses propos fort intéressants. La mention finale l'avait intrigué ; ainsi la Voix des Cendres n'était pas simplement un phénomène à l'origine des Lanyshsta, mais bien une entité dotée d'une existence propre. Mû par le désir d'en apprendre d'avantage, persuadé de la possibilité de découvrir un secret de l'univers, de la vie-elle-même, Kalixin avait décidé de tenter de la contacter.

Un part de lui-même suggérait la prudence, arguant qu'il serait plus prudent de d'abord éveiller pleinement ces capacités de Lanyshsta avant dans une telle entreprise. Le compte-rendu insistait du reste sur le danger réel qu'il y avait à expérimenter dans ce côté-là, la majorité des membres de l'expédition en question n'en étant pas revenu. Toutefois la soif de connaissance était trop grande. En outre, le compte-rendu lui-même semblait suggérer qu'un Lanyshsta développait au fil du temps des "attaches psychiques" [Kalixin n'avait pas alors très bien compris de quoi il en retournais, ni ce qu'était ces "entrelacs" exactement]. Peut-être était-il avait l'esprit plus ouvert, plus libre alors qu'il manquait d'expérience lanyshsta ?

Hors de question toutefois d'explorer les Entrelacs -quoique ce terme puisse signifier- directement par le biais création psychique comme l'auteur de l'article. Déjà parce que cette voie était dangereuse même pour un groupe de bien plus expérimenté que lui, ensuite parce que même si l'avait voulu, il n'aurait pas su comment faire. Non, il allait le faire dans un cadre balisé, à priori sans risque. La seule expérience psychique régulièrement vécu par tout les krolannes : le rêve. Ce n'était d'ailleurs pas dépourvu de logique, si les Lanyshsta étaient ce qu'ils était devenu c'était parce qu'ils avaient entendu la Voix des Cendre, en rêve ; c'est donc en rêve qu'il allait tenter de les recontacter. Et quoi de mieux que le rêve pour changer naturellement de paradigme ?

En particulier, il allait tenter de faire un rêve lucide. Il s'agissait de se rendre compte dans un rêve, que l'on était en train de rêver, et -phase plus délicate- en prendre contrôle sans pour autant se réveiller dans l'opération. Pour en faire plusieurs techniques existaient. Une populaire était les "test de réalité". On pouvait par exemple porter des bracelets particuliers -peut-être en changer régulièrement- et le regarder régulièrement dans la vie quotidienne, et en le regardant, essayer de se remémorer ce que l'on faisait là. Dans un rêve, on pouvait ne pas porter le bracelet en question, être incapable de se rappeler pourquoi on était dans un lieu donné, ou simplement se rendre compte à l'occasion d'une quelconque incongruité. Une autre technique plus avancée était l'endormissement conscient, mais Kalixin ne l'avait jamais réussi, au plus il aboutissait à un songe superficiel, plus une rêverie qu'un rêve, sinon il s'endormait dans l'inconscience habituelle. Non, Kalixin avait opté pour une méthode moins efficace (mais il pouvait toujours retenter la nuit suivante en cas d'échec), mais moins contraignante. L'auto-suggestion.

Allongé dans son lit, il se détendit et compta sa respiration pour se rapprocher du sommeil sans pour autant s'endormir. Quelque technique de relaxation et il énonce à soi-même.


Pensée :
Je fais un rêve lucide. Je fais un rêve lucide. Je fais un rêve lucide.


Au présent, avec de la conviction, mais paradoxalement pas trop de volonté. Il ne s'agit pas tant d'activer le feu de la volonté pour faire quoique ce soit, mais plutôt de s'imprégner de l'auto-suggestion, de l'accepter, comme l'eau prend la forme du récipient dans laquelle est versée.


***

Quelque temps plus tard Kalixin se déplace furtivement, une arme à la main, dans la nature, en direction d'un bâtiment de pierre gigantesque. Tout lui semblait naturel jusqu'au moment où une part de lui-même se demande quand est-ce qu'il s'était entrainé au maniement d'une quelconque arme. Tout juste avait-il fait un peu de lutte dans son enfance. Et puis maintenant qu'il y pensait, que faisait-il en dehors des murs de Kil'sin ? Ce n'était définitivement pas le Par des oiseaux. Kalixin se rendit compte alors qu'il rêvait et resta interloqué un instant. Il avait fait des pleins de songes sortant définitivement de la normal, souvent avec des capacités paranormales diverses. Mais jamais il ne s'était aventuré loin de la civilisation, surtout pas seul ! Son nouveau statut de Lanyshsta allait-il un jour le gonfler d'orgueil au point de tenter un tel non-sens ? Et puis quand bien même quel intérêt ?

Kalixin rejeta bien vite néanmoins ses réflexions. S'il continuait il pouvait se réveiller. Pour rester conscient dans un rêve, il fallait d'abord l'accepter et arrêter de songer à la vie réelle ou à un quelconque passé en dehors du rêve. Trêve de rêvasserie, il avait du pain sur la planche, la Voix des Cendres n'allait pas se manifestait simplement parce qu'il en faisait la demande dans un rêve. Hum. Cependant, cela ne lui coutait rien d'essayer.


Pensée :
J'appelle la Voix des Cendres. Que ses Paroles résonnent, j'écoute.


Cela tenait plus de l'auto-suggestion que du vrai message. Mais qui sait ? Peut-être avait-elle perçu quelque chose. Kalixin n'était pas sûr que ce qu'il allait tenter, allait avoir un résultat quelconque, mais il croyait en ses chances. Il respira un grand coup, tachant d'évacuer toute tentions et reprit quelque technique de relaxation. Quand il s'estima prêt, il s'employa à raviver en lui le souvenir du rêve qui l'avait transformé. Kalixin avait bonne mémoire des rêves ...au réveil. La plupart du temps néanmoins il les oubliait très vite au fil des heures, voire des jours. Les rêves exceptionnels, toutefois, il s'en rappellait des années. Ce rêve-là en particulier avait eu lieu il y a deux nuits, et son petit doigt lui disait qu'il n'était pas prêt de l'oublier.

Trois fois il répéta mot-mot les propos cosmogoniques du rêve en question. Mais plus que sur le texte lui-même, Kalixin était focalisé sur les sensations qui l'accompagnaient. Puis il projeta sur esprit.

Dans l'Annale Lanyshsta, il avait appris que quiconque y parler, y laisser une sorte d'empreinte psychique, et qu'à partir de cette empreinte on pouvait le recontacter personnellement par télépathie. Kalixin n'avait jamais tenté d'envoyer des messages par ce biais et il ne savait pas si c'était approprié, mais il se souvenait clairement que cette nuit-là lorsque avait tenté d'ouvrir les yeux, alors même que son sens de l'identité n'était pas clairement rétablis, il se souvenait d'une présence. Ce fut sur ce souvenir en particulier qu'il se focalisa et il émit.


Pensée :
Esprit ouvert. Ecoute.


Et il se tut, on pouvait difficilement parler et écouter à la fois. En outre il avait évité les phrases complexes et pardessus tout le "je". Ce qui l'avait le lus frappé alors ce qu'il avait perdu alors son sens de l'identité. Il avait même du se rappeler qu'il avait un corps humanoïde. Pour contacter la Voix des Cendres, peut-être fallait-il changer de paradigme. Kalixin lui tentait d'abandonner temporairement tout paradigme. Laisser de côté son corps, ces souvenirs, sa personnalité, devenir une conscience attentive et sans le moindre a priori. Une conscience pure sans limitation. Un Témoin : percevoir et c'est tout ; sans juger. Retrait des sens, retrait du mental, seul comptait la sensation qu'il avait eue avant son réveil en tant que Lanyshsta. Et c'est vers elle que tout son esprit se tendit.

Pendant les premiers jours de sa nouvelle existence, ce qu'il avait craint par-dessus tout c'était de perdre son sens de l'identité. Il avait peur que des portes de sa psyché ne s'ouvrent au point de s'oublier soi-même. Et voilà qu'il s'y donnait à coeur joie, qu'il laissait de lui-même son identité de côté, ne devenant que le Témoin. Au moins gardait-il pleine conscience...

Un saut dans l'inconnu, était-ce cela l'aventure ?


 
Narrateur
 
Le Matal 21 Fambir 817 à 21h55
 
***
Le lanyshta tente de s'effacer et d'ouvrir ses sens psychiques, sondant l'espace onirique dans lequel il s'est plus ou moins volontairement plongé.
Mais le rêve n'est jamais que le produit de l'inconscient, comment pourrait-il espérer y trouver autre chose que ce qui se trouve déjà tapi dans son propre esprit?
***

Autour de Kalixin, seul le silence répond à ses appels. Néanmoins une pensée fait surface dans son esprit : pourquoi ce gigantesque bâtiment? Pourquoi cette épée? Cela vient-il de lui, ou...?

L'immense bâtisse est soudainement face à lui, sans qu'il ait eu conscience de s'être approché... Son architecture massive n'est semblable à nulle autre : les pierres sont lisses comme le verre, si bien ajustées que même une feuille de papier ne pourrait glisser entre elles. Il n'y a nulle fenêtre, et la seule ouverture visible est celle qui lui fait face, une haute et large porte taillée dans le même minéral gris anthracite. Si elles étaient ouvertes, une cinquantaine de personnes pourraient y entrer de front, et leur hauteur est telle que Kalixin a du mal à comprendre ce qui pourrait être si grand que ça nécessite une telle ouverture. S'il y a des gonds, ils sont invisibles, probablement à l'intérieur. Tout autour des battants, un bandeau large comme la paume, comme un bas relief sculpté... mais les motifs lui sont inconnus, constitué de formes géométriques, complexe de fractales, d'ellipses, de spirales, d'angles...

Il n'y a nulle serrure, nulle poignée, nulle sonnette.


 
Kalixin
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 22 Fambir 817 à 01h01
 
Il fallut un long moment à Kalixin pour revenir à lui. Sortir d'un état méditatif sans stimulus extérieur n'est point aisé. Il faut pour cela faire preuve de volonté, mais comment faire si on l'avait expressément mis de côté ? C'était là le danger d'être entièrement réceptif. En revenant à lui Kalixin n'était pas même sûr d'avoir réellement réussi à faire le vide en lui, en se concentrant exclusivement sur son souvenir de la présence de la Voix des Cendres. A vrai dire il pensait qu'en cas d'échec il se réveillerait directement. Les rêves lucides ont souvent du mal à se maintenir très longtemps lorsque l'on les ignore totalement. Bon et maintenant ?

Il aurait bien retenté l'expérience, mais il ne voyait pas en quoi il pourrait obtenir un résultat différent cette fois-ci. Que faire ? Kalixin eut une idée. Que se passerait-il s'il tentait d'accéder à l'Annale Lanyshsta ? [C'est ainsi qu'il nommait les Entrelacs] Consultation normale ? Accès à une autre Annale (si tenter que d'autres existaient, le compte-rendu du docteur semblait penché en ce sens, mais ce n'était pas encore très clair pour lui) ? Accéder à l'Annale habituelle avec une perspective différente ? Kalixin allait tenter le coup quand il remarqua son environnement. Le bâtiment massif c'était rapproché, et il fut piqué de curiosité. Il avait l'habitude des proportions démesurées dans ses rêves, mais il fut quand même un peu impressionné, la porte était gigantesque. Il abandonna l'idée de consulter l'Annale, le risque de se réveiller était trop grand. Il allait juste ouvrir ses portes. Il se sourit alors : il était dans un rêve.

Souvent dans les rêves lucides, on peut accéder à une relative omnipotence, mais même dans ses rêves ordinaires Kalixin était souvent doté de télékinésie, surtout dans la forme basique qu'il allait employer. Laissant de côté son arme, il fit quelques pas en avant et leva majestueusement son bras en écartant à la paume. La suite consistait à simplement envoyer des ondes psychiques qui allaient repousser ce qui était devant lui. Dans ses rêves seuls lui résistait les êtres krolannes doté d'une certaine force intérieur et les objets entouré d'un puissant champs de force -champs de force créés par les dits-krolannes dotés d'une relative force intérieur. Et même contre eux il pouvait tenter d'intensifier ses ondes, d"y mettre davantage de volonté. Là toutefois il ne fit rien. Il venait de remarquer que les motifs du bas-relief avaient quelque chose de particulier. Son esprit mathématique tenta une rapide analyse en vain. Inscrit ainsi sur le pourtour des portes, on aurait presque dit un langage.

Intrigué, il fit un pas de plus en avant et fixa intensément ce bandeau -étonnement étroit comparé aux proportions du bâtiment. Il se rappelait aisément de ses rêves, mais se souvenir d'une image précise lui demandais plus d'effort. Voilà maintenant il l'avait en mémoire. Il releva sa main, mais se ravisa. Non il n'allait pas ouvrir les portes. Il se contenta dese rapprocher et de poser la main dessus. Le contact physique n'était pas nécessaire, mais aidait indéniablement. Il allait employer le deuxième de ses trois pouvoirs oniriques classiques, que l'on pourrait nommer fusion psychique.

S'il avait été éveillé, peut-être aurait-il songé à utiliser la mémoire des objets (enfin s'il avait été éveillé il n'aurait pas eu accès à toutes ces capacités de toute façon). Ce pouvoir consistait à sonder l'objet et à découvrir les évènements forts dont ils avaient été témoin, délicat à utiliser sur de simple cailloux, c'était relativement aisé avec les bâtiments ou les objets manufacturés. Toutefois, c'était une capacité plus élaborée à laquelle Kalixin avait très rarement eu accès. Il aurait pu tenter le coup en rêve lucide, il n'y pensa tout simplement pas. Ce fut ces pouvoirs classiques qui lui vinrent naturellement à l'esprit.

La fusion psychique consistait à projeter sa conscience vers quelqu'un/quelque chose et à ne faire qu'un. Un seul être bipolaire. Si c'était une personne, il avait accès à une télépathie totale. C'était l'intégralité des pensées, des émotions qui étaient partagés, au point de pouvoir réfléchir ensemble. Un peu plus et l'un pourrait bouger les membres de l'autre. Une sensation très agréable de confiance totale entre les deux, et les capacités mentales s'en retrouvait doublé. Cependant, comme ce pouvoir fonctionnait dans les deux sens, il y faisait rarement appel sur une personne. Non c'était les bâtiments sa cible favorite. Oh le contact était beaucoup moins riche, la conscience d'un krolanne et d'un être minéral étant trop différentes. Quelques fois il pouvait apprendre l'histoire du lieu, où au moins la fonction que l'on lui avait prêtée. Souvent il percevait la structure intégrale du bâtiment, voire la composition de qu'il avait en face de lui. Toutefois, le plus pratique avec ce pouvoir de fusion psychique, c'était que employé sur un bâtiment, celui-ci ne faisait plus obstacle.

Oh il aurait été bien incapable de dire comme il procédait exactement, mais quand il unissait sa psyché et celle du bâtiment, il le comprenait et même s'il ne parvenait tant son petit moi krolanne à extraire de cette compréhension des informations utiles, il pouvait en tout cas passer à travers les murs. Oh peut-être n'était-ce pas du passe-muraille à l'image d'un fantôme, non Kalixin croyait plus en une téléportation à courte distance de l'autre côté du mur. Toujours était-il qu'il avait l'impression de prendre intérieurement appuis sur lui pour passer.

Mais déjà avant de passer, il allait d'abord sonder mentalement le bâtiment, voire si sa capacité de fusion psychique pouvait lui apprendre quelque chose. Quelque part Kalixin était vraiment enthousiaste. Et si la Voix des Cendres avait décidée de modifier son rêve plutôt que de le contacter directement ? Après tout, la dernière fois, elle avait bien agi par rêve interposé, non ?

Il n'y croyait toutefois pas trop, c'était vraisemblablement simplement son inconscient. Ce qui n'était déjà pas dénué d'intérêt d'habitude, surtout après une méditation. Toutefois, maintenant qu'il était Lanyshsta, il était encore plus curieux, quels mystères son subconscient lui réservait-il ? (D'ailleurs se pouvait-il que les inconscients des télépathes soient reliés entre eux ? Ou qu'ils aient accès à d'autres choses ?) Il en était tout excité.

Ce qui l'étonnait d'ailleurs quelque peu, lui toujours si calme, s'enthousiasmer si facilement ? Cependant il se laissa pleinement aller à ses émotions. D'après les propos de certaines personnes dans l'Annale Lanyshta, les capacités des Éveillés se manifestait d'abord sur le coup des émotions fortes. Et d'aucun de suggérer l'automutilation ou des combats. Glauque ! Etant à présent un être dont les pensées pourraient infléchir la réalité (et pas seulement dans un rêve) ; il souhaitait que ses pouvoirs s'éveillent sous le coup d'une émotion ...positive.

Kalixin éclata d'un rire joyeux. Alors que certain parlait de mutilation, lui allait simplement tenter des expériences dans la quiétude de son lit. Halala, les gens ne se doutaient pas de quelles richesses ils pourraient trouver en explorant leur univers intérieur. Le potentiel humain était bien là, hélas trop nombreux était ceux qui courraient après une quelconque possession matérielle sans songer à sonder leur propre esprit. La véritable richesse était intérieure. Le sourire aux lèvres, Kalixin projeta sa conscience vers le bâtiment. Fusionner, sonder, passer. Qui sait quelle merveille son subconscient lui réservait ?


 
Narrateur
 
Le Julung 23 Fambir 817 à 22h23
 
***
Le néo-lanyshta est plein d'espoir, ignorant tout de ce qu'il peut et ne peut pas faire.
Dans d'autres circonstances, ce serait la garantie de se planter en beauté.
Dans son propre rêve, qui sait où cela pourrait le mener?
***

La pierre est froide sous sa main. Un froid ancien, un froid qui engourdit, qui fige, imperméable à sa conscience. Si Kalixin pense être capable d'exercer quelques dons psychokinétiques, ce bâtiment y est clairement réfractaire.

Il est difficile de dire ce qui est normal dans un rêve, et ce qui ne l'est pas...

L'esprit des lanyshta est puissant, d'autant plus qu'il sont Eveillés depuis longtemps. Ceci étant, même les lanyshtas les plus puissants, ceux qui se targuent d'avoir appris à manipuler la consciences des krolannes, peuvent être écrasés comme de simples insectes par la puissance du subconscient d'un krolanne lambda en cas de fausse manoeuvre pendant une tentative d'intrusion mentale.

Cette porte est-elle un élément de son subconscient? Ou même l'ouverture menant à son propre subconscient, qu'il serait impossible de franchir consciemment?
Et si ce bâtiment était justement conçu pour lui être inaccessible? Pour l'empêcher d'accéder à ce dont il recèle? Cette fonction ne serait-elle pas là pour son propre bien? Pour le protéger de ce qui y est emprisonné?

"Depuis longtemps prisonnière"... N'était-ce pas ce qu'avait dit l'autre lanyshta à propos de la Voix des Cendres?

Alors que ces réflexions font jour dans son esprit, le rêve commence à reprendre le dessus sur le rêveur : subitement, il se rend compte qu'il n'est pas capable de détacher sa main de la pierre. Elle n'est pas collée, il est simplement incapable de l'enlever de là où il l'a posée.


"Tu n'aurais pas dû revenir là, petit être de chair... Seul, tu ne peux espérer briser le sceau, et le feu du ciel ne tardera pas à finir le travail qu'il a commencé." dit une voix rauque juste derrière lui.

Sursautant, Kalixin tord son bras comme il peut pour se retourner.
Ce qu'il aperçoit alors, il le sait, n'a rien à voir dans son rêve... Il s'agit d'un Dath'ogal, ou plutôt du cadavre brûlé et décharné d'un Dath'ogal, aisément reconnaissable à son crâne lupin. Il est enrobés de tissus déchirés qui ne masquent rien de ses entrailles et de ses os apparents. Ses orbites sont vides, ses yeux fondus, arrachés comme le reste de son visage, pourtant le néo-lanyshta ne peut s’empêcher d'avoir l'impression que le regard de cet mort décharné plonge dans le sien.



 
Kalixin
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Vayang 24 Fambir 817 à 18h03
 
Alors qu'il réfléchissait au sujet de son incapacité à interagir avec la porte, ce que cela pouvait signifier, les raisons qu'il pouvait y avoir derrière cela, Kalixin se rendit compte qu'il était incapable de retirer sa main de la pierre. Il soupira et songea que c'était prévisible. A force d'avoir des pensées négatives voilà qu'il perdait son pouvoir sur le rêve. Dans un rêve si l'on croit être incapable de faire quelque chose, et bien on devenait effectivement impuissant. (Et la réciproque est partiellement vraie.) Cela lui rappelait l'histoire de l'arbre à souhait.

Il était une fois un arbre magique qui exhaussait les souhaits de ceux qui l'approchaient. Un jour un explorateur arriva à lui tout assoiffé, car il avait épuisé ses réserves d'eau non-contaminée. Il vint se reposer un instant à l'ombre de l'arbre quand soudain un grand verre d'eau cristalline apparu posé sur une table. N'écouta que sa soif notre explorateur se jeta dessus et but goulument. Il laissa échapper un soupir de satisfaction. Puis il se dit qu'il aimerait bien une chaise-longue et une légère brise pour le rafraichir. Il fit un pas en avant et vit l'objet de ses désirs, tandis qu'un léger vent commença déjà à souffler. Enfin, confortablement installé, il n'en croyait pas sa chance et songea : "Tout est parfait, un vrai petit paradis, j'espère qu'un chasseur frobekh ne viendra pas me déranger pendant ma sieste". A ces mots un chasseur frobekh apparut et le tua.

Heureusement, même dans un lieu purement imaginaire comme les rêves, les pensées n'ont pas une action aussi immédiate. Quoique peut-être qu'elles pourraient en avoir, mais que quelque chose dans le subconscient bloquait. Ainsi on pouvait raisonner sur les risques futures sans que ceux-ci se concrétisent instantanément, mais on pourrait en rêve se faire électrocuter dans une caisse en fer si on ignorait le principe de la cage à Faraday. Tout était une question de croyance. Peut-être qu'au final les pouvoirs qu'il avait développés en rêve, peut-être qu'il ne les avait acquis que parce qu'il y avait habitué son subconscient. Hum reformulons, il est possible d'acquérir toute sorte de pouvoir grâce à la maîtrise de son esprit.

Penser positivement. Le troisième de ses trois pouvoirs oniriques classiques pourrait lui permettre de dégager son bras. Après tout, le bâtiment avait définitivement quelque chose de particulier, et il n'était pas trop étonnant qu'il se montre résistant à ces capacités. En revanche, ce troisième pouvoir onirique, contrairement aux autres, le ciblait lui et lui-seul (du moins dans son utilisation principale). Mais avant tout chose, Kalixin respira profondément. Il tâcha de retrouver son calme et sa confiance en lui, car il avait été un peu ébranlé par ses échecs et ses doutes.


Il n'eut cependant pas le loisir de prendre plus d'une inspiration, il entendit une voix, ce qui le fit sursauter. S'il sursautait si facilement, c'est qu'il avait définitivement perdu sa maîtrise de soi. Pas étonnant après que le rêve commençait à échapper et qu'il se retrouvait coincé. Les propos de la voix rauque lui font cependant bien vite oublier ses doutes personnels.

En d'autres circonstances, il aurait pu trouver ironique de se retrouver lui coincé devant un sceau dans un de ses rêves -lucide qui plus est. Mais il a croisé le regard du dath'ogal. Kalixin aiment regarder les gens dans les yeux. Et il est le premier à penser qu'ils sont le miroir de l'âme. Au point qu'il avait du mal à se faire une opinion bien définie d'une personne, sans avoir préalablement croisé son regard. Il ne parvenait pas à lire quoique ce soit dans celui du dath'ogal, mais il avait acquis une certitude m ce personnage n'est pas à prendre à la légère et ce n'est définitivement pas dans un rêve ordinaire.

Manifestement, si sa tentative de communication avec la Voix des Cendres n'avait pas eue le résultat escompté, elle n'avait pas étée sans effet pour autant. Il se trouva du reste, un brin naïf d'avoir agi après comme si de rien n'était. Il était surpris de n'avoir trouvé dans l'Annale Lanyshsta, aucune tentative d'accéder à des états modifiés de conscience. Ce qui s'en rapprochait le plus c'était justement ce rapport sur l'exploration des Entrelacs, mais il s'agissait "juste" d'un changement de personnalité. Lui c'était la notion même d'identité qu'il avait mis de côté. Pour un Lanyshta agir ainsi était forcément loin d'être anodin.

Kalixin prenait les propos de l'être d'un autre âge très au sérieux. Où se trouvait-il exactement ? Qu'est-ce qui lui garantissait que ce qu'il voyait n'était pas qu'une interface visuelle, que son rêve lui collait pour lui permettre s'appréhender quelque réalité très particulière. Un peu comme il faisait en mathématique avec des dessins en deux dimensions pour illustrer des concepts bien plus complexes. "Revenir" avait-il dit. Il n'avait aucun souvenir de ce lieu. Se pouvait-il qu'il ait été en ce "lieu" lors du rêve où la Voix des Cendres l'avait contacté ?

Quelque part face à sa situation peu glorieuse et les propos de catastrophes du vieillard, il eut vaguement la tentation de se réveiller. Des rêves qui échappent à son contrôle, cela lui était déjà arrivé ; mais il avait toujours pu se réveiller par un effort de volonté. Toutefois, là il eut le sentiment que cela serait contreproductif, que la catastrophe annoncée allait justement se réaliser si personne ne faisait rien. Oh il n'était pas forcément le mieux placé pour agir, mais la situation dans lequel il était plongé était peut-être unique. Nul référence à ce qu'il vivait dans l'Annale Lanyshsta. Il ne pouvait simplement se contenter de tirer sa révérence.

Bien des points restaient à éclaircir. Qu'est-ce que qui est scellé ? Comment ? Pourquoi ? Et que désignait-il par le "Feu du Ciel" ? Même si n'était qu'une expression imagée cela ne correspondait vraiment pas aux menaces répertoriées. Ce ne pouvait faire référence ni aux êtres bio-mécaniques, ni à la matière noire. Et les propos de la Voix des Cendres n'apportaient pas d'éclairage sur la question. Que de mystères !


Pour Kalixin, dès l'instant où le dath'ogal avait planté le regard dans le sien, il avait engagé la conversation. Hélas si avec les krolannes, il pouvait rester sans rien dire simplement en restant à les observer yeux dans les yeux.Là il ne parvenait pas à lire dans le regard de son interlocuteur. Il faudrait donc communiquer de manière plus classique.

_ Bonjour.

Kalixin avait une affection particulière pour cette formule de politesse -selon lui bien plus utile à la cohésion sociale que l'on en pourrait le croire. Il aimait tout particulièrement les bénédictions et celle-ci était la plus répandue -bien que prononcé la plupart du temps plus par automatisme qu'en conscience. Kalixin, lui bénissait en son fort intérieur avec le plus grand sérieux allant jusqu'à adjoindre un élément visuel : une visualisation d'une belle lumière blanche. Il avait fait cela de temps en temps dans sa vie quotidienne, alors même qu'il n'avait été qu'un simple krolanne. Il ne leur avait alors attribué nul pouvoir paranormal, juste celui de penser plus positivement et de garder une étique personnelle. Il pensait que la société serait transfigurée si tous bénissaient leur prochain avec sincérité.

Kalixin n'en était pas conscient, mais s'il appréciait autant les bénédictions c'était aussi parce que c'était un des rares moment où sa gentillesse naturelle pouvait s'exprimer pleinement. La plupart du temps, la pression sociale ou son propre complexe de supériorité était trop étouffants ; et il trouvait que ses rapports sociaux étaient souvent un peu artificiels, axés dans le paraitre. Depuis qu'il était devenu Lanyshsta, il s'en donnait à cœur joie et multipliait les bénédictions. Si ses pensées pouvaient altérer la réalité, les bénédictions étaient purement bénéfiques sur tous les plans, et devenaient presque un devoir civique. Il avait pris l'habitude d'accompagner chaque formule de politesse par une bénédiction, et elles avaient gagné en complexité. C'était des instants où il était pleinement sincère, chose qu'il appréciait particulièrement.

Ce fut donc avec le plus grand naturel après son "Bonjour", il scanda mentalement très rapidement en imaginant son interlocuteur au milieu d'une belle sphère de lumière blanche.


Pensée :
Liberté, vie, conscience. Liberté, vie, conscience. Liberté, vie, conscience. Liberté, vie, conscience.
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Puis il fit tournoyer la sphère dans le sens des aiguilles d'une montre, de plus en plus vite et celle-ci se transforma en une tornade de lumière. Se faisant il modula la tonalité ses propos. Pas vraiment un chant, mais il commençais une "phrase" dans les graves et la finissait dans les aiguës ; la suivante depuis les aiguës vers les graves. Et ainsi de suite pour former une sorte d'onde.

Pensée :
Liberté, vie, conscience. Liberté, vie, conscience. Liberté, vie, conscience. Liberté, vie, conscience.
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Finalement il adapta un peu ses propos à son interlocuteur. Peut-être extrapolait-il ? De toute manière il était trop occupé à bénir à grande vitesse pour y réfléchir, se contentant d'agir à l'instinct. Et cette instinct présupposait que les vieux krolannes -cela devait être la même chose pour les dath'ogal- avaient parfois tendance, avec l'âge, à perdre toute capacité d'émerveillement et par là-même sombrait plus ou moins dans une relative négativité. Ils avaient du coups davantage tendance à voir la partie vide du verre d'eau. Oh il pouvait faire entièrement fausse route sur la question, ce n'était pas grave. Les bénédictions correctes étaient purement bénéfiques.


Pensée :
Liberté, vie, joie, conscience. Liberté, vie, joie, conscience. Liberté, vie, joie, conscience. Liberté, vie, joie, conscience.
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Sa bénédiction fut terminée en l'espace de deux secondes. Il devait faire vite pour intercaler régulièrement des bénédictions dans sa vie quotidienne sans se faire remarquer. Kalixin se demanda soudain si ses bénédictions pouvaient être perceptibles. Impossible d'être certain avant d'avoir envoyé un message télépathique, néanmoins même s'il bénissait un Lanyshsta il ne pensait pas que celui-ci s'en rendrait compte. Il avait beau penser avec force en songea à lui, il le faisait en son fort intérieur. Son interlocuteur en revanche, qui sait quelle perception il pouvait avoir ? Peut-être avait-il senti quelque chose, ne serait-ce que dans son regard. Mais après tout peu importe. Il entama la conversation :


_ Je n'aurais pas dû... Quels sont mes devoirs ?

La question était presque philosophique, et l'incita à poursuivre dans cette veine.

_ D'un point de vue morale, c'est clair je dois suivre l'impératif catégorique. Agir de telle sorte que je considère l'humanité, aussi bien en moi-même qu'en tout autre, jamais simplement comme un moyen, mais toujours aussi comme une fin. Ainsi je peux conserver une certaine droiture du coeur. Mais aussi nécessaire soit-elle, elle n'est pas suffisante, il faut lui adjoindre l'acuité de l'esprit.

_ Que devrais-je faire ?

C'était la grande question. En tant que nouveau Lanyshsta tout un vaste champs de possibilités s'ouvrait à lui. Pour autant, livré à lui-même, il ne saurait en tirer pleinement profit. Et à croire l'Annale Lanyshsta, ses nouveaux compagnons n'étaient guère plus avancés que lui. Dans d'autres circonstances, en des périodes plus paisibles, cela aurait été sans conséquences dramatiques. Mais si ces propos alarmistes étaient fondés on ne pouvait laisser de tels champs en friche. Si des terres et des outils agricoles ont été donnés à des citadins, dans le cas où la famine guette, il serait de bon ton de leur donner des conseils.

Kalixin était plein de bonne volonté, mais pour l'instant, il n'avait pour conseils que ceux de personnes dans la même situation que lui.


 
Narrateur
 
Le Luang 27 Fambir 817 à 21h27
 
Le mantra psalmodié mentalement par Kalixin a deux effets notables : le premier est de libérer sa main qu'il peut enfin décoller du mur, le second est de tirer un rictus amusé du cadavre ambulant... A moins que ce dernier ne soit que l'effet des questions qui suivent.
Après avoir émis un souffle rauque et grinçant, probablement un rire vu les secousses qui agitent sa carcasse, le cadavre ambulant reprend la parole.


"Tes limites sont ce que tu crois... Ce que tu crois définit tes limites...
La droiture? Suivre des impératifs? La krolannité? Ces notions relatives ne sont que ce qu'on en fait : chacun reste toujours libre de ses choix.

Pour ma part, j'ai choisi de rester moi-même, pour être le témoin des évènements. Peut-être aurait-il mieux valu que je rejoigne les autres, que perde mon identité plutôt que d'être aujourd'hui ici, spectateur de ma fin.
Toi, tu as encore le choix. Tu n'es encore qu'une petite graine : une graine n'a aucun devoir, on peut simplement espérer qu'elle pousse, qu'elle soit suffisamment vivace pour résister aux rudesses des éléments..."


Le Dath'ogal lève ses yeux aveugles vers les cieux alors qu'un grondement sourd les déchire. Pourtant, il n'y a aucun signe d'orage, les nuages sont bien blancs.
Très haut dans l'azur, la silhouette d'un immense oiseau sort furtivement d'un nuage avant de disparaitre dans un autre.


"L'heure est venue semble-t-il...
Pour moi c'est celle de disparaître, pour toi c'est celle de repartir d'où tu viens...
Je te suis reconnaissant d'être venu accompagner mes derniers instants, je pars en ayant l'espoir que ce qui a été fait ne le fut pas en vain."


Une série de flashs aveugle un instant le neo-lanyshta. Au loin, plusieurs gigantesques globes de lumière paraissent déchirer le ciel, s'élevant dans les airs tandis qu'un ras-de-marée de feu se répand à l'horizon. Difficile d'estimer la distance et la vitesse de l'onde embrasée, mais elle sera sur eux d'ici quelques dizaines de secondes tout au plus.

 
Kalixin
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Vayang 3 Marigar 817 à 17h08
 
Kalixin s'était demandé si ses bénédictions auraient un quelconque effet dans un rêve -surtout celui-ci. Mais il ne s'attendait vraiment pas à ce que cela le libère, lui. Il n'était toujours pas très bien sûr de savoir dans quel genre de réalité il était plongé, mais au moins ses pensées y avaient un impact. Il y vit également la confirmation qu'agir pour autrui revenait à s'aider soi-même. Ses principes moraux étaient ainsi un reflet d'une réalité supérieure.

Le dath'ogal semblait ne semblait pas être familier avec la philosophie. Qu'était-ce donc la liberté ? La définition naïve : "Etre libre c'est faire ce que je veux." était trompeuse. Qu'était-ce donc que ce "je" ? Car céder à ses pulsions, ce n'était pas être libre, se plier aux conventions sociales -souvent inconsciement-, cela ne l'était pas toujours non plus. Bon ce n'était probablement pas le moment ni le lieu pour philosopher. Quoique ? N'étaient-il pas en un endroit clef où il serait de bon ton de remettre en question son paradigme ? Il pensa en réponse :


Pensée :
Etre libre c'est commencer une action.


Il ne savait pas si le vieillard avait reçu son message. Il se contenta de l'écouter. Abandonner son identité, c'était plus ou moins ce qu'il avait fait pour tenter de contacter la Voix des Cendres. Se pourrait-il que cette tentative l'ait réellement amené en un lieu fort particulier ? Et qu'étaient-ils exactement ses compagnons, des Lanyshsta dath'ogals ? Il songea à l'article qu'il avait consulté dans l'Annale Lanyshsta avant d'entreprendre son expérience onirique. L'auteur semblait être revenu à sa personnalité d'origine.


Pensée :
Serait-ce possible de changer d'identité temporairement pour échapper à son paradigme ?


Et il pensa à l'article en question.

Quand le vieillard leva la tête et l'imita. L'oiseau gigantesque lui était parfaitement inconnu il ne connaissait aucune référence à lui. Ni de lien avec une quelconque apocalypse. "le feu du ciel" n'était manifestement pas une expression imagé, mais une prédiction à prendre au sens propre. Kalixin lui ne craignait rien, comme disait le vieillard, il pouvait repartir à tout instant, c'est-à-dire se réveiller.

Ce n'était pas le cas de son interlocuteur.

Que voulait-il dire par "je pars en ayant l'espoir que ce qui a été fait ne le fut pas en vain" ? A quoi faisait-il référence ? Etait-il resté pour être un simple témoin ? Ou s'était-il d'une certaine façon sacrifié ? La dernière option lui paraissait probable. Pourquoi fallait-il que les êtres justes se sacrifient pour assurer l'avenir des autres ? Kalixin n'était pas héroïque -même dans les rêves où disposait de faculté spéciales- pourtant il sentait là une émotion l'envahir (lui d'ordinaire krolanne de raison relativement moins sujet aux fluctuations émotionnelles). Là presque tout son être criait à l'injustice.

Non, il ne pouvait pas simplement repartir, sans rien tenter.

En outre, le troisième de ses pouvoirs oniriques habituels était parfaitement adapté à la situation. Dans ses rêves où les krolannes disposaient de facultés psychiques, Kalixin était souvent réputé comme étant le plus grand expert des boucliers et autres champs de force. Sa célébrité n'était toutefois pas si élogieuse que cela. Car si tout le monde alors s'accordaient à dire qu'il avait la meilleure défense de tout Syfaria, ses capacités offensives-elles ne sortaient guère de l'ordinaire. Au final il était réputé comme étant invincible, mais relativement inoffensif. C'était sa capacité à protéger des personnes ou des lieux qui faisaient sa force.

Dans ce genre de rêves, il n'aurait jamais douté de sa capacité à arrêter la déferlante de feu. Ses deux premiers pouvoirs habituels pouvaient échouer à l'occasion devant des singularités exceptionnelles, pas la troisième. C'était dû à la conviction de Kalixin qui croyait qu'au delà des capacités psychiques, on pouvait commencer à aborder le domaine spirituel. Selon-lui si les capacités psychiques dépendaient de la concentration, on pouvait aller plus loin par la méditation et atteindre un état de communion. Communion avec soi-même pour commencer, son corps, ses sentiments, tous les aspects de sa personnalité et au-delà. Avec ce qui est proche par la suite, son environnement, mais aussi tout ce à quoi on a des liens, des objets aux krolannes. Et l'on pouvait étendre ensuite son inclusion jusqu'au macrocosme tout entier. Une expérience mystique en somme. Une expérience qui emplissait d'une énergie considérable. Energie qui pouvait s'employer par le biais des pouvoirs psychiques, mais par nature elle s'employait plus aisément à des fins protectrices que destructrices.

Cela du moins était la théorie, il parvenait très rarement à des états de communion même limités. Mais la simple aspiration à cette spiritualité, lui permettait de défendre avec efficacité dans ses rêves. Si ce qu'il vivait avec quelque similitude avec ceux-ci peut-être avait une chance d'arrêter le raz-de-marré igné.

Il éleva les mains au ciel, paumes tendues. Le geste en lui-même n'était pas nécessaire, mais était un artifice théâtrale qui l'aidait à se focaliser. Se faisant il envoya une pensée à la fois sincère et presque amusée au dath'ogal.


Pensée :
Mes limites sont ce que je crois...


Pour ce qui est du monde onirique, cela il était d'accord. Le plus difficile pour Kalixin à ce sujet c'était la manipulation des émotions. La part "mentale" de son esprit, il l'avait l'habitude de la manier, du reste cela lui était même utile en science -en particulier en mathématique fondamentale où il fallait parfois faire preuve d'une grande souplesse d'esprit. Mais malgré tout, sans le feu intérieur des émotions, comment impacter le subconscient ? En rêve c'était lui le roi. On ne pouvait aller très loin sans sa participation, il y avait bien des manières de le faire agir, mais le plus simple c'était par le biais des sentiments.

Enfin simple. Eprouver un sentiment sur demande n'était pas qu'une simple question de volonté. Le mieux c'était de faire semblant. Faire comme un acteur de théâtre et incarner un rôle. Toutefois, il y avait un long chemin à faire pour qu'un sentiment simulé devienne une émotion profonde. Toutefois, là en l'occurrence, pour une fois, il n'avait rien besoin de simuler, la décision de tenter quelque chose était une réaction au sacrifice supposé du dath'ogal-aux-millénaires-d'expérience-accumulée, était bien parti d'une émotion qui l'avait envahi tout entier.

En fait c'était plus la raison qui avait des doutes. Une petite voix s'éleva dans son esprit pour lui dire que son attitude n'était pas bien prudente et qu'il ferait mieux de tâcher de se réveiller afin de pouvoir rapporter ce qu'il avait vu et agir par la suite. Il fit taire cette voix. Il avait évoqué l'impératif catégorique. Oui les devoirs pouvaient être vus comme une limitation. Mais en l'occurrence, une telle limitation pouvait-elle lui permettre de se surpasser ?

Il visualisa avec force de conviction un immense dôme de lumière blanche les englobant. Ce dôme se voulait être un puissant champs de force capable de résister au déluge de feu ou à tout ce qui pourrait être envoyé pour provoquer la fin de ce monde ou en tout cas du dath'ogal. Cela serait-il suffisant ? Il le saurait dans quelques secondes.

Point le temps de discuter normalement, toutefois si le vieillard maîtrisait la télépathie, il pourrait discuter à la vitesse de la pensée. Il envoya un message mental au dath'ogal. A moins qu'il ne se soit adressé à toute la zone proche ?


Pensée :
Qu'est-ce qui a été fait ? Où sommes-nous au juste ?


Question les plus simples, il voulait savoir, mais il demeurait concentré sur son dôme. Il était sûr qu'il avait encore tant et plus à apprendre. Où il ne savait pas si son interlocuteur serait des plus disert. Il avait esquivé la question sur ce qu'il devait faire, mais tout son discours sous-entendait qu'il restait bien quelque chose à faire.

 
Narrateur
 
Le Luang 6 Marigar 817 à 20h14
 
Le cadavre ambulant n'a pas l'air de percevoir les pensées de Kalixin, demeurant muet, face à la vague de feu qui s'approche à grande vitesse.
Tandis que la projection psychique du dôme finit de prendre forme, un message télépathique frappe néanmoins le néo-lanyhsta sans qu'il puisse en identifier la provenance. Il ne s'agit pas d'un langage articulé comme il en connait, mais plutôt d'une séquence de sensations entremêlées. Certaines lui sont intelligibles, d'autres pas.
C'est comme un rugissement puissant, et néanmoins tellement lointain qu'il en est ténu.


Pensée :
~Scission du Peuple Premier~
~Jonction spirituelle~
~Fléau des uns, Destruction des autres~

~Obscurité et Enfermement~
~Expectative, Patience~
~Là où nous gisons~


L'explorateur onirique n'a pas le temps de capter plus, la vague de feu passe sur eux, soufflant toute la zone.
Pendant un court instant, il ne voit plus rien en dehors du dôme mis à part le bâtiment qui se dresse, inamovible au milieu de la tempête de flammes. La pression sur le havre de protection qu'il a créé est monstrueuse, terrifiante, et il comprend tout de suite qu'il ne sera pas à même de résister à la puissante destructrice qui se déchaine sur eux.
Il n'a guère le temps de réagir quand sa bulle éclate, juste avant que le dath'ogal moribond et lui soient désintégrés.


***
Le néo-lanyshta jaillit de son lit comme un diable sort de sa boîte, sans pouvoir réprimer un cri de douleur alors qu'il lui semble que chaque cellule de son corps explose.
Il s'écroule au sol, souffrant le martyr...

Un long moment s'écoule avant que la douleur reflue.
Kalixin est indemne en apparence, mais il sent que son esprit est passer à deux doigts d'être brisé par l'épreuve qu'il vient de vivre.
***


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