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Méditation sur le temps perdu et à venir.
(ouvert a tous)
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 19 Otalir 814 à 15h11
 
Cela faisait quelques jours qu'elle avait limité ses interactions avec ses différents comités, prétextant la maladie... Ce n'était certes pas exactement le cas... Mais à ce stade ça ne relevait même pas du mensonge : hier elle avait hésité deux bonnes minutes avant de parvenir a tresser un pauvre bout de fil. Exactement comme si elle ne parvenait pas à remettre le doigts sur l'ensemble de ce qu'elle avait été. Impossible de ne pas faire le parallèle avec ce premier réveil étrange alors qu'elle dormait encore. Était-elle seulement Naoko ? Voilà qui ferrait un beau sujet pour occuper quelques boulets pendant que les grandes personnes agissent... A mettre de côté.

En tout cas ce soir elle avait décidé d'aller se balader sur les remparts. Observer le kil s'éveillant a la nuit... La multitude fourmillante... Mais aussi l’extérieur ou seules quelques ombres rodent dans les rues abandonnées... Ces mondes qui ont été les siens pendant toutes ses années... A l'instant même quelques échanges sous le manteau devaient se régler quelque part sous la rue de l'horloge. Un peu plus loin, devant l’atelier du comité des cercles argentés le garde devait être en train de piquer du nez en attendant la relève. D'ici quelques minutes de l'endroit ou elle s'était installer elle pourrait voir partir l'un des convois de charbon en direction du Kil'Dara... La vie suivait son cour.

Observer cette multitude, observer cette vie grouillante et désespérément normale avait quelque chose d’apaisant... Voir d'un peu rassurant. Sa propre vie venait d'être foulée au pied et rien ne changeait. La vie suivait son cours et d'une certaine manière Naoko sentait qu'elle n'avait qu'à tendre la main pour se faire embarquer. Reprendre ses activités après ces quelques journées de flottement. Pas pour redevenir celle qu'elle était – à quoi bon ? Mais plutôt pour s'intégrer elle, Lanyshta de son kil, dans la vie de ce dernier sans que le commun ne s'en rende compte.

* Je pense que je vais pas mal voyager... Il faut que je rejoigne des affaires d'export. C'est qu'il faudrait éviter que certains illuminés ne parlent trop. Que je vois aussi dans quelle mesure on peut tirer quelque chose des autres.

Sous son regard rêveur le convois de charbon se mis en branle. Loin à l'ouest le soleil disparaissait derrière l’horizon. Elle reprit sa flânerie le long de la muraille alors que son esprit décortiquait les différentes pensées de l’entrelac. Apparemment elle n'était pas la seule a être un peu brumeuse depuis son... changement. Restait a espérer que tout ceci allait... Se calmer. Réapprendre les compétences d'une vie en quelques semaines ne serrait tout bonnement pas possible. Même en se souvenant de ses expériences passées.

L'un des autres points inquiétant concernaient ces rumeurs de magie et autres déformations. Pour l'instant il ne lui avait pas semblé avoir remarqué quoi que ce soit d'étrange en la matière... Essayer peut-être ? Mais comment ? Se concentrer très fort sur une cuillère jusqu'à la convaincre de se tordre ? Pour ce genre de miracle inutile d'en arriver aussi loin non ? Un peu d'adresse permet d'y arriver de manière plutôt convaincante.

* La différence avec de la « vraie » magie c'est que la cuillère est pas tordue a la fin...

C'est avec ce genre de pensées vagabondes en tête que Naoko marche en haut du rempart... L'air de simplement se demander ou elle se trouve et ou elle peut espérer aller... S’amusant a essayer de deviner qui parmi la foulle pourait correspondre aux différentes empruntes spirituelles rencontrées sur l'entrelac. Se demander si tel ou tel badaud finira par devenir un Lanyshta lui aussi...


A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Dhiwara 19 Otalir 814 à 15h57
 
La zone des Remparts n'était pas à franchement parler une zone de promenade. D'ailleurs, Jade ne s'y promenait pas.
Pas qu'elle ait l'habitude de gaspiller un précieux temps en errances diverses et aléatoires, ceci dit, mais elle avait l'habitude de fréquenter les lieux de promenade pour y étudier les gens qui s'y trouvaient.
Raison pour laquelle elle ne venait quasiment jamais aux Remparts : l'activité bien huilée de la zone ne suivait que peu de variations, en fin de compte. Oui, c'était sans doute une des zones les plus actives sur le plan économique, et des plus mal famée en ce sens que l'essentiel de la contrebande inter-quartiers se déroulait ici, entre la fin d'Aqueducs et les premiers entrepôts ayant des rapports avec le coeur du Kil, mais l'illégalité relative de certaines activités n'entamait en rien la régularité des transactions.
Au contraire, même, étrange paradoxe du Kil'sin, plus l'activité était en marge de la société, plus elle se permettait des libertés avec le modèle courant, et plus elle tendait à obéir à un système de lois. Dans cette zone, il y avait au mieux des "expéditions" des Comités de Vigilance, ou du "personnel détaché", de jolis mots pour compenser le fait qu'aucun point de chute digne de ce nom n'y était établit.

Et en plus du peu d'activités à observer, les promeneurs étaient rares ici, ceux désirant être seuls préférant généralement la vue des animaux du Parc aux Oiseaux que l'étrange ballet des chariots chargés de marchandises.

Voilà pourquoi Jade ne prêtait qu'une attention des plus réduite aux remparts, préférant se concentrer sur la zone extérieure.
On avait signalé des activités "turbulentes" des Rebelles des Portes, autrement dit une nouvelle petite bande d'illuminés tentant de jouer les charognards. Et si le travail des Garde-muraille était de les empêcher de rentrer, travail dans lequel ils s'avéraient modérément compétents, l'idée de faire une sortie pour déloger les indésirables avait reçu un accueil des plus froids. Ce qui avait abouti, vu le succès relatif de la dernière purge de Frobekh, à une nouvelle demande communautaire arrivant sur le bureau de Jade.
Ou plutôt dans la corbeille "arrivée" d'une partie des bureaux locaux, ce qui au final revenait un peu au même.

Jade hésitait encore sur l'interprétation à donner à cette demande. Cela pouvait être une marque de confiance, une preuve de l'accroissement de la renommée des Comités de Vigilance, ou au contraire une manière de les occuper, de les instrumentaliser, et au final de les contrôler de l'extérieur. Presque certainement un mélange des deux, mais les proportions étaient imprécises.

Mais peu importaient les causes, quand les conséquences occupaient déjà l'essentiel de son temps.
Là, debout sur les remparts, appuyée au parapet, Jade maintenait d'une main ferme son long fusil, l'oeil rivé à la lunette.
Laquelle s'avérait quasiment inutile, en fin de compte. Un très léger brouillard s'étant levé, la vision longue distance était impossible, lunette ou pas. Elle n'apportait qu'un grossissement net des éléments les plus proches, lesquels éléments n'apportaient pour l'heure aucun indice sur la localisation des rebelles.

Puis elle la sentit.
Un perception étrange qui l'aurait encore surprise quelques jours auparavant. Mais depuis une semaine, les cas se multipliaient, et elle avait plusieurs fois ressenti cette sensation dans la rue, à l'auberge...
Il y avait du Lanyshsta à proximité. Bon.
Vu les cas d'instabilité qui se multipliaient, il était possible que ce soit un de ces "négateur", un de ceux refusant la transformation. Il était inutile de chercher systématiquement le contact. Après tout, si elle pouvait sentir l'autre, l'autre finirait aussi par la sentir elle. Et partirait peut-être en courant. Ou pas.
En attendant elle...


Là.

Une motte de terre retournée. Un passage récent, qui...
Hum. Non. Juste une entrée de terrier de lapin. Fausse piste.



La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 21 Otalir 814 à 13h58
 
***
Par delà le temps
Il vient toujours le moment
De l'entendre chanter

Cette enfant abandonnée
Qu'es ton âme esseulée
***


Ses pensées suivaient leurs cours lorsqu'une vague sensation vint lui chatouiller l'esprit. L'aspect en était... Curieux. Comme si là, quelque part à proximité, il y avait une cloche très grave qui sonnait... Lui faisant vibrer le corps... Sauf qu'en dehors du brouhaha des travailleurs il n'y avait pas particulièrement de bruit. En tout cas aucun qui correspondait à ce qu'elle « entendait » dans son esprit...

Immanquablement cela lui fit penser à cette sensation tellement semblable qu'elle avait ressenti en passant à côté de l'étal d'un boucher... En se concentrant dessus elle avait ressenti quelque chose de semblable par certains côté avec ces étranges conversations par la pensée... A ce moment elle avait continué son chemin sans se poser de question. Mais cette fois... Elle avait envie de creuser. D'observer les alentours pour essayer de déterminer si cette sensation venait de quelque chose ou quelqu'un en particulier.

Logiquement, puisqu'elle marchait quand subitement elle avait senti ça... C'est qu'elle devait s'en être rapprochée. Non ? D'un autre côté les Lanyshta des autres kils n'avaient aucune difficultés pour communiquer par la pensée aux mêmes endroits. Pourquoi cette sensation là serrait plus affectée par la distance ?

* Parce-que si c'est lié a quelque chose ou quelqu'un je le sentirais partout sinon. Ensuite c'est peut-être plutôt lié au moment de la journée. Mais ça je peux pas le tester de-suite. Pas sans en parler a d'autres. Et je préférerais écouter. J'ai déjà beaucoup trop parlé.

S'étant arrêtée lorsque l'étrange sensation était montée elle n'avait donc qu'à reprendre sa route en observant les alentours pour être fixée. Si jamais ça finissait par disparaître elle serait toujours à temps de regarder derrière elle. L'endroit n'était pas bondé... Mais ça ne signifiait pas pour autant qu'il n'y avait pas du monde. Le nombre d'ouvriers occupés a déplacer des caisses avec ou sans outillage était toujours aussi important malgré l'heure. La nourriture en provenance du Kil'dara ne tarderait pas a rejoindre les étales des différentes échoppes sous l’œil attentif des émissaires des différents comités concernés.

A cela s'ajoutait quelques personnes a l'air pressés... Rares puisque les murailles ne constituaient pas, à proprement parler, un lieu de passage. Là bas. Une femme armée observant de l'autre côté de la muraille à travers la lunette de son arme. Probablement quelqu'un espérant abattre quelques rebelles sans prendre de risques. L'une des raisons pour lesquelles ils évitaient généralement de trop s'approcher des murs, préférant les ruelles un peu plus éloignées leur assurant un couvert.

Un bruit brusque lui fit tourner le regard : deux porteurs venant de se bousculer. Des poireaux en avaient profité pour se faire la malle et, naturellement, le ton montait déjà. Naoko pressa le pas. Elle aurait peut-être pu en profiter pour rafler l'accompagnement du repas du lendemain mais... Il y avait pour l'instant quelque chose de nettement plus intéressant sur le feu.

* Étrange que je la remarque elle plutôt que cet autre cinquante mètres plus loin qui fume sa pipe en balançant ses jambes dans le vide...

Dans la mesure ou dans de semblables instant la prudence n'apportait pas grand chose de neuf elle n'avait pas réellement d'autre choix que de sauter. Reprenant une allure plus mesurée elle entreprit de la rejoindre...


A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 21 Otalir 814 à 15h10
 
La sensation s'était lentement amplifiée, avant de rapidement se stabiliser.
Puis voilà que la pression reprenait son lent accroissement.

Conclusion : la stabilisation devait correspondre au moment où Jade avait elle-même était repérée. Quelqu'un donc d'un peu moins expérimenté qu'elle. Ou de plus préoccupé. Elle n'avait pas encore suffisamment de points de comparaison pour déterminer les différents degrés de maîtrise des Lanyshstas.

Mais que la pression réaugmente était un signe plus aisé à analyser : après avoir senti sa présence, l'autre avait décidé de continuer l'approche. Pas de fuite éperdue, de crise de panique, donc. L'approche lente excluait également la charge due à la crise de rage.
Cela n'éliminait pas totalement les surprises désagréables, mais les limitait quand même grandement.
Bon... de toutes façons, le brouillard était décidément trop handicapant pour ce qu'elle avait à faire.

Jade décolla l'oeil de la lunette, et entrepris de la démonter. La ranger attachée au fusil était le meilleur moyen pour faire jouer les attaches et l'obliger à reprendre tout les réglages. Malgré le temps que cela prenait, il était au final plus rapide de la démonter et de la remonter à chaque fois.
Ce faisant, elle observa les gens alentours.
Un krolanne entre deux âge en train de fumer. Mais immobile. Éliminé.
Une jeune krolanne se déplaçant à une allure de promenade. Possible.
Deux manutentionnaires prêts à en venir aux mains. Ne cadrait pas avec la sensation douce, relativement calme, éliminés.
Un gamin s'approchant en courant. Un peu trop rapide, mais possible.
Ah, non. Il s'était arrêté au niveau du fumeur de pipe, sans doute son père ou un oncle, tandis que la sensation continuait sa progression constante.
La femelle, donc.

Description plus détaillée. Petite. Enfin non, taille standard. Petitesse standard, quoi. Expression neutre, donc soit une sociopathe de haut niveau, soit une bonne actrice, soit le risque d'action agressive était à éloignée. Vêtements ne la désignant pas comme une membre du personnel nécessaire à cette partie du Kil -ou alors membre des Comités d'Expédition.
Non, pas d'écritoire visible, donc probablement pas un inventaire. Juste quelqu'un d'une autre zone qui avait décidé de passer par ici.

Message à faire passer : confirmation d'identité, ouverture possible à la discussion.
Sourire n°4-A : Le content.

Le temps que la Lanyshsta arrive, elle avait le temps de finir de ranger son arme.



La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 21 Otalir 814 à 18h11
 
***
Ne les néglige surtout pas,
Du premier jusqu'au dernier,
Chaque instant passé
Nous amène bien doucement
A mieux nous connaître.
***


La voilà qui range son arme en observant autour d'elle... Bien. Soit il s'agit d'une banale coïncidence soit il y a un rapport avec son approche. Dans le deuxième cas... Plusieurs possibilités encore une fois. Elle pouvait parfaitement ne pas avoir reconnu une connaissance... Improbable malgré tout. Cette femme pouvait également être occupé a quelque chose d'un peu moins recommandable et avait remarqué qu'elle était observé. Ou alors elle était à l'origine de cette... Démangeaison. Et avait conscience de sa présence depuis le départ. Qu'elle soit elle-même Lanyshta ou que cette sensation émane d'elle pour une autre raison il convenait d'être prudente.

L'arme était en train de se faire ranger. Un bon point à n'en pas douter. Réfléchir a ce qu'on allait dire ? Bwarf... Pas franchement indispensable. Ce genre de choses ça se gère au feeling. La seule certitude était qu'elles n'allaient pas rester là pour taper la discut' si jamais les choses devenaient un peu plus... personnelles. Pas qu'il y ai beaucoup de risque d'être écoutés... Mais parler de ce genre de choses en se trouvant potentiellement à porté d'oreille d'un aussi grand nombre de personnes... N'était pas pour la ravir.

En arrivant a son niveau elle ne pu que remarquer le sourire venant se plaquer sur son visage auparavant inexpressif... Un sourire plutôt engageant. Et même si son arrivée pouvait sembler quelques peu artificielle elle n'allait pas faire la fine bouche. Après tout celui qui venait de gagner ses propres lèvres n'était probablement pas arrivé là d'une manière plus... Adaptée. Les circonstances n'incitaient pas à faire confiance. Cependant il fallait bien commencer d'une manière ou d'une autre pour espérer avancer.

Devant elle se tenait donc une krolanne... Verte. Jusque dans ses vêtements. Et grande. Bien deux têtes de plus que Naoko. A part ça ? Pas grand chose a en dire. A priori plutôt bien proportionné.

Naoko tendit la main d'un geste assuré :

- Julie. Ravie de faire votre connaissance...

Elle avait donné le premier nom lui passant par l'esprit. Pas qu'elle juge particulièrement utile de mentir sur son nom mais les précautions ne faisaient jamais de mal lorsqu'apprendre qui elle était réellement pouvait l’amener a comparaître pour... Être ce qu'elle était. Et puis après tout elle n'avait pas menti.


A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 21 Otalir 814 à 18h39
 
Jade haussa légèrement un sourcil, suspectant un mensonge.
Non pas qu'elle ai la moindre raison de penser qu'on lui avait donné un faux nom, mais c'était la seconde partie des présentations qui la surprenait.
Elle était, selon les cas, accueillie par une allégresse la faisant apparaître comme une sauveuse (cas aussi rare que perturbant), par des manifestations de complicité générée spontanément et destinées à imposer une embrassade (cas réservé aux mâles, généralement ceux assez petits pour espérer se coller le nez dans sa poitrine, même s'ils ne faisaient que rarement deux fois l'erreur), par une légère pointe d'appréhension (cas par défaut) ou, ce qui semblait montrer que sa notoriété prenait petit à petit de l'ampleur, de plus en plus régulièrement par des expressions du type "oh merde...".

Un "ravie de faire votre connaissance" neutre, correct, était quasiment une innovation.

Quoiqu'il en soit, elle avait depuis le temps appris certaines choses, et la vue d'une main tendue vers elle en même temps que la formule d'introduction n'eut qu'à attendre la conclusion d'une analyse éclair sur le thème de "la main tient-elle une arme" avant d'enclencher une réponse socialement acceptable.


Jade.

Ce qui faisait peu.
Mimétisme. On attaque les points que l'adversaire semble viser chez soi, car c'est inconsciemment vers les points qu'il sait être le plus sensible chez lui qu'il dirige ses coups.
Cela fonctionnait aussi pour les discussions, quoiqu'il soit plus aisé de dissimuler ses intentions lors d'un dialogue que lors d'une lutte.
Dans le doute, répondre sur le même thème.

Qui était-elle ? Une Lanyshsta. Non agressive. Cela était-il une bonne ou une mauvaise chose de la rencontrer ? Indéfini.
Livraison de la conclusion.


Je ne vois actuellement aucune raison d'être ravie de vous rencontrer.


La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 21 Otalir 814 à 19h49
 
Jade donc ? Soit. Un pseudonyme tout a fait adapté étant donné l'aspect de sa propriétaire. Quand à la vérité derrière ce nom... Sans importance. Si elle désirait se faire appeler ainsi c'était tout ce qui comptait. Un peu de rhétorique à tôt fait de prouver qu'un nom ne peut être faux dès l'instant ou ce qui nous importe est « la manière dont la personne s'appelle » et non « la manière dont ses parents l'ont appelé quand elle était gamine ». Jade convenait donc parfaitement a ce qu'elle espérait.

La suite quand à elle dépassait ses attentes... Outre le petit rire amusé qu'elle lui arracha, cette réplique repoussa la verte krolanne soit dans la catégorie des « non Lanyshta titillant malgrés tout sa télépathie »... Soit dans celle des Lanyshta n'ayant pas pensé le moindre mot a un endroit qu'elle aurait pu percevoir... Soit dans ce club, très restreint, de celles ayant retenu son attention autrement qu'en éveillant un irrépressible sentiment de fatigue en elle... Aucun doute qu'elle serait intéressante donc.

Une fraction de seconde, le temps de reprendre son sérieux et elle répondait, en partant sur l'une des pistes qui s'offraient à elle :

- C'est plutôt sain notez... Préféreriez-vous remettre cette rencontre à plus tard ?

Toujours garder le sourire, maintenant que l’amusement de la conversation avec quelqu'un d'inhabituel se faisait sentir la chose était nettement plus simple. Elle aurait pu enchaîner, transformant ainsi sa question en simple outil rhétorique. Mais étant donné les circonstances mieux valait être prudente et ne brusquer personne tant qu'elle n'aurait pas retrouvé un minimum de ses compétences même si ces dernières ne lui seraient probablement guère utiles si un combat s'engageait. Éventuellement pour fuir. Mais pour peu que cette sensation soit réciproque se planquer dans un coin ne servirait pas à grand chose. Dévaler le mur était une option. Difficile... Mais une option.

* Inutile de te perdre dans ce genre de considérations Naoko... Elle n'as pas l'air fondamentalement hostile et son arme (plutôt du genre a distance) est rangée. Le danger est donc limité... à priori.


A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 21 Otalir 814 à 22h45
 
Que préférait-elle ?
Elle n'avait pas demandé cette rencontre, nier sa potentialité même n'aurait donc pas perturbé outre mesure ses prévisions.
D'un autre côté, la rencontre était effective, et c'était donc une source d'informations.
L'information était un bienfait.
Elle n'avait dans l'immédiat rien à faire, si ce n'est prendre le chemin du retour. Organiser une nouvelle rencontre ne garantirait pas forcément des circonstances plus propices à l'échange, mais avait par contre tout les risques de prendre plus de temps pour ne serait-ce que rejoindre le nouveau point de rendez-vous. Sans compter la possibilité de retard pathologique chez l'autre.

L'optimisation globale était parfois une affaire d'adaptation locale. Autrement dit, de saisir les opportunités.


Non, maintenant me convient parfaitement.

La dernière sangle impeccablement mise en place, Jade fit glisser l'arme sur son épaule.
Était-ce une bonne idée ? Si l'autre avait une mentalité instable et une grande inexpérience, un contact mental soudain risquait de lui tirer un cri. Mais dans le cas contraire, c'était la meilleure façon de dissiper certains doutes.
De toutes façons, une évaluation superficielle indiquait des méthodes d'étouffement des soupçons. Un cri pouvait être issu d'une simple maladresse, un pied en écrasant un autre. Une crise de panique entrainant une attaque serait plus problématique, mais... Hum. Ce serait une crise de panique, donc un amoindrissement des facultés cognitives. Sans être une experte du combat à mains nues, et à moins que l'autre n'en soit une, Jade avait bon espoir de pouvoir pivoter et la jeter par dessus le rempart si le besoin s'en faisait sentir.
Globalement, les bienfaits potentiels étaient supérieurs aux risques.

C'est pourquoi, comme si cela était naturel, Jade lança sa pensée vers "Julie".


J'allais retourner vers le coeur du Kil, nous pouvons marcher un peu. A moins que vous n'ayez quelque chose à faire ici ?

Ce qui permettait, indirectement et le cas échéant, de demander "vous faites quoi ici ?"
On pouvait sortir le Vigilant de son Comité, mais on ne pouvait pas retirer le Comité du Vigilant...



La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 22 Otalir 814 à 14h52
 
L'idée de remettre cette rencontre à plus tard (voir à jamais) avait été repoussée. Soit. C'était plutôt arrangeant dans la mesure ou la curiosité de la jeune krolanne avait été piquée et qu'elle se serait sentie flouée si les choses avaient du se finir aussi vite.

C'est a peine si l'un de ses sourcils tressauta lorsqu'une pensée lui parvint. Elle avait quelque chose de légèrement différent de ce a quoi elle était habituée dans la mesure ou elle sentait qu'elle lui était clairement destinée à elle et elle-seule. Mais ce n'était, en soi, pas tellement surprenant... Au contexte près. Pourquoi maintenant ? Alors que ça ne lui était pas arrivé une seule fois pour l'heure. Plus que probablement un rapport avec cette femme.

* Avant d'aller plus avant je ferrais mieux de meubler...

Alors même que son esprit se concentrait sur autre chose, elle entreprit de laisser son instinct s'occuper de la conversation. L'expression de surprise qui n'avait pas de manquer de passer sur son visage avait été gommé presque immédiatement pendant qu'elle répondait :

- Ravie de l'entendre. Que diriez-vous d'un verre ? A moins que vous ne préfériez parler en marchant ?

Le contenu de la pensée confirmait ce qu'elle avait envisagé jusqu'à présent : la femme avec laquelle elle était en train de discuter était Lanyshta et venait de lui envoyer un message. Aucun autre n'aurait songé a engager la conversation ainsi.

Le prochain point a étudier concernait la trace télépathique. Verrifier si elle érait connue... Par comparaison avec les différentes pensées laissées sur l'entrelac ? Oui. Facile à trouver : La Vielle. Pour une première rencontre ça tombait plutôt bien... A moins que cette rencontre n'ai été voulue par cette Jade. Peu probable mais ignorer cette possibilité pour le moins inquiétante serait d'une imbécillité crasse.

Trouver comment envoyer un message sans connaître la personne prendrait probablement trop de temps. Pour l'heure elle se contenterait donc de suivre la trace télépathique pour répondre :

° Rien qui prenne le pas sur cette conversation en tout cas. Et de toute manière la brume vas gâcher le coucher de soleil.

Bien. Maintenant la conversation était lancée. Mais restait a trouver un sujet sur laquelle la diriger. C'est que l'ancêtre de service semblait être dotée d'une bonne dose d'informations potentiellement utiles... Pour l'heure donc mieux valais rester sur quelques banalités. De préférences servies a l'oral pour ne pas avoir l'air trop... Silencieuse.

- Qu'es-ce qui vous amenait ici ? L'endroit n'est pas si fréquenté et je doute que ce soit l'espoir de notre rencontre... Le travail ?


A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 22 Otalir 814 à 18h18
 
Un point qu'il serait urgent d'éclaircir était de savoir si la transformation des krolannes en Lanyshstas allait ou non modifier leur façon de voir les choses. Vu l'absence de modification des circuits de réflexion habituelle qu'elle avait elle-même connu, c'était peu probable.
Rien, malheureusement, ne viendrait sans doute perturber la tradition du "je voudrais discuter, allons donc nous imbiber de substances aptes à altérer notre perception !".

Il faut dire que certains n'avaient pas besoin de cela pour tenir des propos incohérents. Gâcher le coucher de soleil ?
Le soleil était très loin et de toutes façons très gros. Il n'avait aucune chance d'être perturbé par une fine couche de vapeur d'eau à la surface d'un monde lointain. Même l'emploi du "coucher" était en soit absurde. Une histoire de rotation, le prétendu coucher était une question d'ombre que Syfaria projetait sur elle-même à partir d'un certain angle. Aucune habitude ayant un rapport, même lointain, avec une activité cyclique consciente.

D'un simple début de mouvement, Jade incita à la mise en route et à ce qu'on pourrait qualifier d'échange ambulatoire, attendant une vraie question. Qui ne tarda guère.

Que pouvait-elle en dire ? Quasiment tout, en fait. Le peu de personnes mises au courant n'étaient pas du à un quelconque secret, mais plus au désintérêt de ceux qui n'étaient pas concernés.


Oui. Des problèmes avec les Rebelles. Sans doute un groupe n'ayant pas encore ressenti la force de leur appel. Ils perturbent le trafic au niveau des caravanes d'approvisionnement. Je faisais du repérage pour planifier la sortie d'un groupe de rencontre et de discussion diplomatique.

C'était le terme qui avait été employé pour leur demander d'intervenir. Compte tenu de la marge de manoeuvre diplomatique dont ils bénéficiaient, et qui s'apparentait à "vous avez deux options : soit vous étiez déjà partis depuis deux jours quand on se réunissait pour parler de vous virer, soit on vous élimine", Jade avait synthétisé le problème en le renommant "campagne d’extermination". Mais puisque la grosse bonne femme du Comité de Stabilité des Approvisionnements avait failli s'étouffer suite à cette remarque, il avait donc fallu se contenter de la périphrase officielle, à savoir une "sortie d'un groupe de rencontre et de discussion diplomatique".

Et vous, que faisiez-vous ici ?


La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 28 Otalir 814 à 17h20
 
Pas de réponse a proprement parler ? Étrange. D'habitude les gens avaient tendance à faire savoir leurs préférences... Ou à opter pour le verre pour des questions de... mimétisme ? Sans importance. La seule chose qui comptait réellement en cet instant était la conversation qui allait découler de cette rencontre. Le début serait naturellement assez laconique alors que les deux partis chercheraient des informations de base sur l'autre pour pouvoir décider de la marche a adopter... Puis viendrait (ou pas) la suite.

Des problèmes avec les rebelles donc ? Et une... « sortie d'un groupe de rencontre et de discussion diplomatique » vu comment s'étaient passé les derniers échanges avec les rebelles... Cette expédition promettait d'être aussi sanglante qu'à l'accoutumée. Ensuite pour utiliser ce vocabulaire sans sourcilier la Jade faisait soit partie de ceux tenant à sa mise en place... Soit des exécutants ne posant pas de questions. Le deuxième cas était le plus probable. Bien. Si elle ne travaillait pas là dessus pour la première fois, il devrait être possible d'obtenir des renseignements sur elle sans trop de peine. A voir si quelqu'un dans ses cercles devait participer à la prochaine. Ensuite ça signifiait aussi qu'elle était probablement liée de près ou de loin à un comité chargé du maintient de l'ordre. A traiter avec prudence suivant ses raisons.

Naturellement. Retour de la question à l'envoyeur. Pas quelqu'un de particulièrement loquasse en face. Et en tout cas pas décidée à mener là conversation. Plutôt sage dans la mesure ou il reste toujours plus facile de suivre que de mener. Une erreur notable dans la formulation.

- Ce que je faisais ? A part marcher ? Je regardais le soleil se coucher.

Bien. Naturellement ce n'était pas la réponse attendue et vu les circonstances mieux valait se montrer conciliante. Après quelques secondes elle enchaîna donc :

- Quand à la raison pour laquelle j'y étais... Disons simplement que j'ai encore la tête en vrac et que je ne peux pas travailler tant que je n'aurais pas retrouvé mes marques.

Encore une fois la réponse n'était pas complète. Mais c'était une partie du jeu. Intriguer. Naturellement il y avait de bonnes chances pour que la réaction ne soit pas celle escomptée et qu'une interprétation lourde de sens soit effectuée... Pareille interprétations jouerait sur les réponse et permettrait à Naoko de se placer vis à vis de Jade. Quand au risques d'investigations... Et bien soit. Elle n'avait pas « travaillé » depuis un bon moment et les choses avaient été faites proprement.

Bref. Elle aurait pu conserver la main. Mais mieux valais laisser les choses avancer a leur rythme. Bien des choses étaient encore floues... Et un certain nombre de ses projets nécessitaient qu'elle ne parle pas la première. Pour pouvoir choisir son camps. Oui... Pourvu qu'on lui donne une bonne raison de le faire.


A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 28 Otalir 814 à 18h25
 
Coup d'oeil vers le soleil.
Oui, il était bien là, aucune perturbation visible. Alors pourquoi vouloir le regarder se coucher ?
Julie n'avait pas d'instruments avec elle. Une quelconque Commitaire à l'Observation des Astres aurait sans doute au moins eut une petite lunette, ou autre ustensile d'observation lointaine.
Un déclenchement d'opération simultané, basé sur un repère temporel clair ? Elle ne se serait pas laissé emmener dans une conversation à un instant critique.

D'un autre côté, ses références à l'incapacité de travailler était un écho aux paroles de Rhôz.
L'une regardait un palmipède évoluer en milieu aqueux, l'autre une sphère ignée se déplaçant dans l'espace.
Il ne fallait pas forcément y voir une réponse logique à un problème donné. Juste une... Incohérence.
Qui s’amoindrirait au retour de ses capacités.


Pensée :
C'est un phénomène transitoire. Qui devrait cesser spontanément en étant accompagné de nouvelles fonctionnalités corporelles.


Ceci dit, le choix des mots pouvait avoir son importance. Même dans les expressions courantes.
Jade cotoyait les habitants du Kil'sin depuis assez longtemps pour savoir que "j'ai la tête dans le cul" désignait rarement un contorsionniste de l’extrême, mais régulièrement une personne naturellement familière.
Là, l'association "tête en vrac" et "trouver mes marques", mis en conjonction avec la tâche de naissance envahissante pouvait donner une autre indication.
Marque sur la figure. Qui déséquilibrait l'ensemble. Une variation dans la tâche ? Ce serait une première, mais pourquoi pas. Quelque chose qui l’empêchait de travailler, au dela de la simple perturbation.
Le Kil était peuplé d'incapables faisant illusion. Et puisqu'elle n'avait pour l'instant que cela à faire, Jade décortiquait la petite énigme qui lui était présentée.


Métier de haute technicité.

Oui. Si des imperfections étaient possibles, elle n'aurait pas été si préoccupée.

En contact étroit avec des personnes.

Là aussi, c'était une quasi certitude. D'où les références, peut-être inconsciente, à son aspect. Soit un petit atelier avec peu de personnes, soit une activité commerciale.
La démarche était souple, emprunte d'une certaine délicatesse. Généralement, on ne s'améliorait pas pour son seul bénéfice, même si c'était possible.


Potentiellement avec une clientèle.

Ce qui réduisait les possibilités. Les vêtements étaient simples, fonctionnels. Peu de soucis de l'apparence, ou désir de ne pas être reconnue/identifiée. Mais choix des Remparts, sans doute en contact, même lointain, avec le travail. Il n'y avait plus énormément de solutions. La première, le commerce, était presque trop évidente. Une partie écoulement en boutique, une partie export. La seconde était plus subtile, et soumise à quelques incohérences. Une tueuse à gage éliminant les personnes avant leur entrée ou juste après leur sortie du Kil. Mais si une arme pouvait être dissimulée, aller au contact des gens était preuve d'une confiance en soit absolue, que son bouleversement annoncé rendait caduque. Ou alors tout était mensonge et elle était très douée. Mais peu probable.

De toutes façons, pour ce qu'elle en savait, "tueuse à gage" aurait sans doute été mal perçu. Presque vexant.
Ce qui laissait la troisième conclusion, à priori relativement crédible. Regroupant soucis de son apparence, contact avec une clientèle capable de se rendre compte d'erreurs, et facilité de se fondre das la foule en se contentant d'une mise simple.
Cerise sur le gâteau, les personnes arrivant par les Aqueducs en étaient de grands consommateurs, le lieu étant idéal pour estimer le travail futur.


Membre d'un des Comités d'Affection Tarifée ?


La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 28 Otalir 814 à 20h16
 
La pensée qui lui parvint était... rassurante. Agréablement. Même si elle s'en doutait. Que ça soit par observation simple de la logique ou par parallèle avec ce rêve trop réel... Avoir l'affirmation que ce désagréable phénomène prendrait fin après quelques temps permettait de faire ses plans avec un peu moins de « si ». Il y avait néanmoins un ajout qui ne manquait pas d'intérêt. Des... fonctionnalités corporelles ? Mutations ? Aussi vite ? A en juger son interlocutrice rien de bien visible en tout cas... Un rapport avec ces « phénomènes lumineux » dont elle avait pensé ? Ou quelque chose de moins perché ? Simplement une amélioration (ou dégradation) notable des aptitudes physiques. Peut-être également mentales du coup.

Pensée :
° Des... fonctionnalités ? A quoi devrais-je m'attendre ?


A part ça... se faire décortiquer avait quelque chose de définitivement plaisant. Surtout quand la personne était disposée a vous faire part de ses conclusions. Je jeu pour sa part devait donc être de deviner quel avait été le cheminement pour en arriver là.

Première affirmation : travail à haute technicité. Plutôt logique. Elle avait affirmée être incapable de travailler a cause de son êtat. Jade était passée par là avant elle et savait donc que son travail ne pouvait être effectué sans un minimum de compétences.

Deuxième affirmation : en contact avec des personnes. Là... L'extrapolation pour en arriver là était sans aucun doute un peu plus osée. Probablement en lien avec sa façon d'être. Ensuite la vie au Kil'sin pouvait parfaitement réserver des surprises en la matière. N'en reste pas moins que l'affirmation n'est pas particulièrement compliquée : la proportion de comitaires travaillant avec des gens...

Troisième affirmation : potentiellement une clientèle. Beaucoup de travaux amènent les gens a côtoyer des clients. Surtout si le travail en question n'est pas d’utilité commune. A part les plus dangereux de ces métiers la plupart n'exigent à priori aucune compétence particulière sur le court terme. Pourquoi avoir écarté ces derniers ? Oubli ? Choix délibéré ? L'absence de cicatrices ? L'absence de la mine patibulaire de bon nombre des personnes concernées ? L'endroit ? Nan... Définitivement il manquait quelque chose.

Une question a présent : membre du comité d'affection tarifée ? Joliment à côté de la plaque. Potentiellement vexant même du point de vue de pas mal de monde. Pour sa part Naoko s'en fichais assez royalement : a bien des reprises elle avait travaillé avec des personnes de ce comité et les choses c'étaient généralement bien passées. C'est avec un sourire franchement amusé sur les lèvres qu'elle répondit :

- Loupé. Mais ce n'est pas étonnant. Ma profession et mes loisirs divergent en bon nombre de points.

Difficile de faire plus grand écart sans que ça en devienne banal. A présent elle pouvait soit donner des indices en plus de celui-ci... Soit laisser filer. Autant laisser la vieille mariner a l'oral et se concentrer un peu plus sur la conversation par la pensée. Non seulement ça lui promettait de s'informer sur l'impression qu'elle laissait à autrui... Mais en plus ça promettait d'être drôle. Par ailleurs ça meublait l'espace sonore pendant que l'autre conversation, au combien plus importante, allait pouvoir débuter.

Pensée :
° Je sais que cette question tombe de nulle part mais... Que pensez-vous devoir faire ?



A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Matal 28 Otalir 814 à 22h15
 
Des questions, entremêlées de réponses.
Deux conversations, une où elle fournissait les réponses, l'autre où elle se répandait en questions, ou du moins en spéculations. Pourquoi pas.


Hum.

Priorité aux éléments de survie.

Pensée :
L'apparition de divers pouvoirs. Les premiers étant relativement instinctifs et liés à des améliorations instinctives du corps, d'autres sont plus... Subtils. Les Kil'dariens sont les plus mobilisés pour cataloguer ces données, mais même si vous n'êtes pas familière de leur langage, je vous conseille de vous intéresser à leur fil de pensée traitant de l'inkrolannité : plusieurs discussions s'y sont déroulé en krolanne, et définissent de façon détaillée, à défaut d'être exhaustive, les éléments auxquels s'attendre.


Bien. Un peu de réflexion, désormais.
Pas étonnant que ce soit loupé. Donc difficulté à deviner son occupation à partir de l'observation. Et forte divergence des loisirs et de l'activité.


Activité primaire régulière.

Non seulement en fréquence, mais aussi vis à vis de la loi, ou ce qui en tenait lieu. Par simple séparation des loisirs et des activités. Les tueurs à gage ou autre profession en marge avaient tendance à confondre les deux, l'activité étant acceptable car étant également un loisir, ou le loisir étant si parfaitement maîtrisé qu'il en devenait une activité.
Là, activités et loisirs étaient non seulement délimités, mais aussi divergents.


Activité secondaire en rapport avec l'activité primaire.

Il n'y avait pas "aucun rapport entre mes activités et mes loisirs", mais des divergences.
Une divergence, vue dans l'autre sens, c'était une convergence. Divergence sur des points pouvant être perçus comme importants, d'où l'utilité de le souligner.


L'une des deux est moins bien considérée.

Les gens semblaient apporter une importance considérable à la morale. Il y avait des métiers peu sales, assez sales, sales, très sales, et toutes les gradations de saleté, mais quelque chose était moral ou ne l'était pas. Ou du moins, généralement, ne l'était pas pour les autres, mais l'était pour soi, pour de bonnes raisons.

Pensée :
Question imprécise. Faire où ? Dans cette conversation ? Sur ce mur ? En général ?
Et quel sens pour devoir ? Obligation pragmatique ? Application d'un devoir moral ?
Précisez.


Pas étonnant que ce soit loupé. Une dissimulation au stade de la seconde nature. En éliminant la prostitution et l'assassinat, restait le commerce. Du commerce officiel, associé à du commerce dissimulé.

Commer...

Minute. Haute technicité. Ce n'était pas une des Spoires. Il y avait quelque chose de plus recherché. Ce qui invalidait peut-être l'hypothèse que les vêtements avaient été choisis spécifiquement pour leur discrétion.

Artisanat. Et contrebande.

Par contre, le domaine restait vague. Elle pourrait procéder par élimination, pour certains cas -pas la carrure d'un forgeron, par exemple- mais il resterait une trop grande variété de cas, même si la déduction était bonne.
Ce qui ne répondait pas à une question, néanmoins.


Mais dans ce cas, lequel des deux correspond aux loisirs ?


La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 14h25
 
Ces pensées... Oui. Elle les avait entrevues. Mais pour l'heure son krolane était encore tellement balbutiant qu'elle préférait se concentrer sur les discutions en patois. Bien. A noter : des choses intéressantes à aller écouter par là bas. A faire avant de se coucher. Et un exercice du genre ne ferrait pas de mal pour retrouver les bases des langues. Quelques traductions avaient également été faites. A étudier.

Pensée :
° Je m'y intéresserais de près.


Bien. Les suppositions reprenaient bon train. Elle dissociait donc ses activités entre une primaire et... Le reste ? Une logique qui en vaut une autre mais dénote un besoin de classification quantitative. Intéressant. Le terme « régulière » pouvait quand à lui avoir deux interprétations. Était-ce souhaité ? A en juger le personnage : probable. Mais pas certain. Du tout. La question sur ce qu'elle faisait en était une preuve solide : la dame verte n'était pas forcément à son aise avec l'art de jouer sur les sèmes.

L'aspect chiffré était à présent confirmé. L'usage du terme secondaire laisse entendre soit une erreur sémantique soit la supposition d'une dichotomie simple. Erreur quand à l'interprétation des accords... Venant confirmer le malaise vis à vis des délicates nuances de la langue. Préférer l'association entre un mot et un objet plutôt qu'entre un mot et une foultitude de concepts. Elle supposait également un rapport entre ses deux activités. Plutôt logique par défaut mais plutôt en contradiction avec ses précédentes paroles. Elle devait donc estimer que Naoko (ou plutôt Lucie) s'amusait à la faire tourner en bourrique. Méfiante donc. Du genre a côtoyer des menteurs. Ou a en être une. Les propos tenus sur l'entrelact poussaient plutôt vers la premier option. Option qui, par ailleurs, collait plutôt bien avec ses premières suppositions quand aux activités de la dame verte. Naturellement ça pouvait être moins simple mais a quoi bon chercher une explication complexe lorsque la plus basique fonctionne ?

L'une des deux activités était moins bien considérée ? Logique si elle part du principe que son interlocuteur essaie de cacher certaines de ses pratiques.

En parallèle... Une demande de précisions. Pas étonnant. Elle prouve a quel point Jade est... Logique. Intelligente mais mal à son aise pour prendre des décisions à la volée sans éléments décisifs. Probablement peu réfractaire aux changements pour peu qu'ils soient bien amenés. Un bon point pour elle donc.

Pensée :
° J'ai effectivement mal formulé les choses. Je ne pensais que de manière générale. Le court terme est également intéressant mais dans le cas présent j'ai dans l'idée que s'il me concerne je le saurais bien assez vite. Dans le cas contraire... Je n'en ai que faire. Le long terme en revanche... Un point commun entre nous fait nos choix peuvent nous affecter mutuellement. Que pensez-vous être amenée a faire du fait de votre transformation ? En quoi cette dernière as-t-elle modifié vos projets ?


Pendant que Naoko formulait cette réponse aux demandes de Jade, cette dernière avait enchaînés ses déductions. Ou plutôt les avaient achevées. Pas mal du tout. Une réponse juste, même si imprécise, et une autre n'étant pas fausse. Cerise sur le gâteau on lui indiquait quel était le prochain indice à donner. Soit.

- Une réponse inexacte mais juste. Concernant ma profession... Voyons voir... Souvenez-vous de notre poignée de main.

Bien des choses pouvaient apparaître dans une poignée de main. L'extrémité des doigts rendue calleuse par les multiples piqûres en était une. Bien évidement son entraînement au combat à main nues aussi. Mais bon...


A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 15h43
 
La poignée de mains ? Il y avait plusieurs éléments, dans une poignée de main. Une foule, même. Qu'on pouvait décortiquer étape par étape, même si chacune avait une marge d'erreur.

Profession pouvant nécessiter d'inspirer la confiance.

Le mouvement avait été fluide, naturel. Du genre de celui répété tellement de fois qu'il en est devenu automatique.

Échanges avec les interlocuteurs sur un pied d'égalité. Sans confrontation.

De par l'angle de la main, paume perpendiculaire au sol. Ceux ayant des discussions houleuses avaient tendance à tenter de prendre l'avantage dès le début, présentant leur main paume plus ou moins inclinée vers le bas. Les plus agressifs tendaient la main comme ils donnaient un coup de point.
A l'inverse, les soumis -parfois parce que leur supérieur était de la première espèce- présentaient volontiers une paume orientée vers le ciel, comme une tentative inconsciente de quémander.

Un esprit synthétique, aussi, même si cela ne se rapportait pas à la poignée de main. Ignorer sciemment des informations était dommage, mais mieux que de s'y perdre. En quoi sa transformation avait-elle affecté ses projets ?


Pensée :
En rien.


Il y avait ce qu'il y avait, mais aussi ce qu'il n'y avait pas.

Distance gardée avec l'interlocuteur, sans méfiance excessive.

Ce n'était pas là une façon de dire "on ne s'est pas fait la bise", mais si l'avant-bras s'adaptait à la morphologie de la personne en face, l'angle du bras avait aussi ses informations. Trop tendu, on tenait l'autre à distance. trop plié, on lui imposait de se rapprocher, ce qui pouvait être une préparation à une trahison ou, surtout si la deuxième main venait renforcer la première, une implication émotionnelle excessive. Là, il n'y avait qu'une poignée de main neutre.

Il y avait aussi d'autres éléments, le fond autant que la forme. Deux mains identiques pouvaient ne pas avoir le même comportement.


Contrôle important. Haute technicité, mais à forte composante naturelle.

Certains ne contrôlaient pas leur force, quelle qu'elle soit, d'autres l'abandonnait de peur de ne pas la contrôler. Là, elle avait utilisé une pression à accroissement rapide, jusqu'à un point d'équilibre bien maintenu, puis un relâchement et un glissement. Ses mains devaient être son outil de travail, parfaitement maitrisé.

Est-ce que "en rien" était suffisant ? Dans l'absolu, oui. Si Onyx lui avait posé la même question, la réponse aurait été "en rien" et la conversation aurait été finie, avec transfert correct d'informations.
Mais face à quelqu'un qui ne la connaissait pas ? C'était une ouverture sur des extrapolations erronées. Elle pourrait lui raconter longuement sa vie pour éviter cela, se livrer totalement, ou...
Ou tout simplement adapter suffisamment la vérité pour éviter les contresens. Parfois un petit mensonge valait mieux qu'une grosse vérité.


Pensée :
Ou du moins en presque rien. L'information est une ressource vitale. Tout se réduit tôt ou tard à de l'information. Et pour la récolter, la faire circuler, ou la tarir, bref la contrôler, il faut un réseau. Le statut de Lanyshsta impose de nouvelles contraintes de réseau, en même temps que de nouvelles opportunités. Les outils changent, mais le principe reste le même, il suffit de s'adapter.


Ceci étant dit, elle arrivait aux derniers éléments récupérables.

Travail d'altération des matériaux.

En opposition par exemple à la création, ou une absence de contact avec eux. Une armurière ou une cultivatrice aurait eu besoin de développer une puissance musculaire plus importante, ses mains auraient sans doute fait le double d'épaisseur.
Les rugosités, par contre, excluaient un travail de secrétaire ou autre occupation pouvant garder les mains douces.
L'absence de "zones de flottement" des formations de cals, tendait aussi à montrer que ce n'était pas une récente reconversion de "mains douces" à "mains épaisses", mais bien une activité stable.
Ce qui laissait encore plusieurs pistes.


Ébéniste. Couturière. Cambrioleuse. Impossible de faire un choix précis.

Boulangère aussi pourrait fonctionner. Et quelques autres. Mais trop peu d'éléments en sa possession, à moins que...

Si une de ces hypothèses est correcte, je vous renifle.

C'était encore la meilleure des solutions. L'odeur avait tendance à s'accrocher, surtout dans les cheveux. A part pour le cambriolage, qui mis à part les caves des receleurs avait tendance à beaucoup changer d'air, les artisanats étaient généralement effectués dans des locaux où leur odeur particulière stagnait. Teinture, résine, farine ? La moindre indication pourrait suffire. Si les marges d'erreurs cumulées ne l'avaient pas trop éloigné de la vérité avant l'hypothèse finale.


La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 18h15
 
Ah. Oui. Évidement. Formulé comme ça on pouvait songer que l'important était la poignée de main en elle-même et non la main. Les informations a en retirer étaient tout aussi intéressantes mais risquaient de créer de jolies fausses pistes. Pas plus mal en somme.

La première conclusion est la plus simple. On serre des mains pour mettre en confiance. Que cette confiance ai besoin de naître rapidement ou de surmonter de lourds aprioris. Ces conclusions seront utiles au moment de déterminer certains loisirs. Elles participent aussi a planter un personnage adapté a l'exercice de nombre d'entre eux.

Au fil de l'autre conversation la réponse vient. Franche nette. Fermée. Dommage. Les quelques espoirs qu'elle commençait à fonder sur Jade en prenaient un coup. C'était donc une de ces imbéciles dépourvues de perspectives qui traînaient ça et là ? Une cible intéressante à écarter ? Voir encore moins ? Dans la mesure ou elle ne semblait pas réfractaire aux évolutions il fallait en déduire qu'elle n'était qu'un outil. Utilisable donc. Mais a condition de savoir précisément quoi en faire. Et surtout comme tout autre outil elle pouvait être utilisée par autrui. Dangereuse d'usage donc.

Il serait donc nécessaire d'élaborer un usage. A voir si elle pouvait espérer avoir des personnes avec qui penser. La chose lui avait toujours paru indispensable. S'il n'y a personne pour partager une utopie celle là est vide. Sans intérêt. A quoi bon faire avancer une histoire si les jalons qu'on pose précipitent sa fin ? Improbable, certes. Le plus probable était qu'une telle avancée vire a la perte de temps. Si un projet était abandonné en route par son créateur sans que personne ne le suive il s'arrêtait.... Et tout le temps ayant pu lui être consacré était perdu a jamais. Pire dans le cas présent : du temps serait probablement consacré a son démantèlement... Transformant ainsi une avancée en frein. Étant donné les conditions actuelles des Lanyshta dans les différents shars elle ne pouvait pas tabler sur des actions dépourvues de risques. Les probabilités de tomber en route étaient fortes. Quelque soit le chemin emprunté.

Une nouvelle pensée vint compléter la première a l'imence soulagement de la jeune krolanne. Ainsi, peut-être Jade était-elle simplement passée à côté de l'essence de sa question ce qui avait tendance a confirmer nombre de ses suppositions quand à sa personne. Ce laïus sur l'information allait également en ce sens. Une femme habituée a observer, écouter, classer, étudier, analyser pour pouvoir gérer l'information. Pour elle c'était presque là une fin en soi. Soit. Il faudrait composer avec.

Pensée :
° Je vois. La transformation n'as donc affecté le moyen que par une moindre mesure. Qu'en est-il de la fin ? A moins que le moyen de soit un fin en soi ? Ou que la fin ne vous concerne pas.


Et c'est qu'elle continuait à causer à côté. La réflexion avait suivi son cours mais elle-même l'avait un peu perdu. Rien de particulièrement grave. Elle avait a présent trois hypothèses proposées. Ainsi qu'une manière de les départager. Pourquoi ces trois là ? Bwarf... Aucune idée. Quand a la méthode... Quand on passe la moitié de son temps a travailler le tissus ou le cuir on sais que l'odeur reste. Inutile d'aller plus loin et couper rapidement allait contribuer a complexifier la suite du jeu en donnant partiellement raison aux suppositions de dissimulation.

- Pour l'odeur... Cuir et teinture. Vous connaissez donc ma profession actuelle.

Marquer une pause le temps de mimer un rapide salut avant de reprendre la marche. Elles arrivaient près d'un escalier permettant de retourner un peu plus près du sol. « Julie » s'y engagea.


A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 19h06
 
Cuir et teinture.
Cuir et teinture ? Voilà qui ouvrait la voie à de multiples développements. On trouvait facilement des voleurs. On pouvait former des combattants. Mais certains talents, certaines connaissances, étaient trop longs à assembler pour qui n'y était pas familiarisé. Surtout si on y ajoutait les pouvoirs des Lanyshstas...

La conversation orale pouvait se permettre une petite pause. Certains éléments devenaient trop intéressants pour être repoussés à un traitement futur.
Une mine de circonstance pourrait donner le change à un éventuel observateur.
Sourire n°4-A : Le content


Oh. Chouette alors.

Prononcé avec autant d'enthousiasme que pour répondre à une question du type "combien de marches a l'escalier".

Pensée :
Comment définit-on un Lanyshsta ? Il existe plusieurs définitions. L'une d'elle, simpliste, est de parler de personne engendrant la méfiance, dotée de capacités supérieures, et voyant le monde sous une perspective différente.
Si cette définition était retenue, je serais Lanyshsta depuis environ 16 ans.
D'où faible évolution des moyens. Quant à la fin...


Comment expliquer cela ? Les krolannes semblaient toujours penser en... Ligne. Et les rares capables de penser autrement étaient tellement habitués à leurs compatriotes qu'ils adoptaient le même style de pensée. Un exemple lamentable d'auto-restriction.

Pensée :
Pourquoi la fin ? Le contrôle de l'information est le moyen. Poussé à son développement ultime, il est apte à atteindre n'importe quelle fin. Rêver d'une fin sans chercher à progresser sur le moyen est un gaspillage de ressources en spéculations inutiles. Un moyen modulable permet d'atteindre toute fin utile à l'extension du moyen, jusqu'à un potentiel total portant sur les fins.
La fin visée peut alors se décider, et s'atteindre d'un même mouvement.
Quelle fin recherchez-vous ?



La perfection est amorale.
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 20h47
 

Fermeture de conversation... Peut-être n'avait-elle pas suffisamment ouvert la suite ? Donné trop peu d'information et lassé son interlocutrice ? A moins que ces quelques instants d'absence n'aient été remarqués ? De toute manière malgré le sourire présent sur ses lèvres Jade avait l'air d'éprouvé a peu prés autant d'entrain que si elle venait de se lancer dans du tri d'aiguilles. A la limite elle aurait mieux fait d'annoncer oralement « ton joyeux » avant de parler. Le résultat aurait été semblable et probablement moins fatigant.

Avant qu'elle n'ai eu le temps de formuler quelque chose pouvant relancer la conversation une pensée vint accaparer les siennes et remettre à plus tard ces préoccupations... ça : c'était de la cheville. Ainsi que l’aveu d'un profond malaise. Probablement un manque de personnes aptes a suivre ses raisonnements... Lié de près ou de loin avec cette manière épurée de constater les choses. Cette tendance a parler sur un ton monocorde... Cette espèce de perfection plate à en mourir. Ces sourires sans âme également. Surtout. Pour couronner le tout elle en remettait une couche concernant la névrose qu'elle avait pu commencer a deviner. Bien. Restait à entrer dans ce cadre froid et stérile. Pas bien amusant mais il y avait quelque chose a en tirer à tous les coups.

Pensée :
° J'aurais tendance à utiliser une définition plus... précise. Sans compter que le classement ordonné des capacités reste généralement soumise à subjectivité. Étant donné mes connaissances actuelles je définirais donc le Lanyshta comme une personne ayant développé une aptitude à communiquer par la pensée avec d'autres Lanystha. Probablement un rapport avec ces rêves également mais rien ne prouve qu'il s'agisse d'une vérité générale.


Tout raisonnement construit partait de définitions. Elles en étaient les fondations. Se mettre en accord dessus permettrait d'avancer. Maintenant venaient les réponses aux autres questionnements qu'elle avait ajouté pour guider la conversation vers quelque chose de plus prometteur qu'une fin en queue de poisson.

Monomaniaque, certes. Mais apte à user de ses aptitudes sur plusieurs sujets en même temps. La double conversation l'avait prouvé. Cette réponse le confirmait. La deuxième chose qu'elle confirmait : à priori Jade n'était pas douée pour le choix. L'information constituait la base de chacune de ses pensées. L'absence d'information devait donc naturellement être considérée au choix comme une information en soi soit comme un obstacle à surmonter. Manque de modularité. En restant dans son domaine elle devait néanmoins exceller. Elle pouvait contre argumenter avec elle ou se plier a sa lubie basée sur l'information. Étant donné le commentaire sur la perte de temps mieux valais plier : elles étaient d'accord sur le fond. La forme importait peu. Le fait que ce qu'elle considérait comme la forme était le fond du point de vue de son interlocutrice était également dépourvu d'intérêt.

Pour la première fois dans cette conversation les rôles s'inversent. C'était inévitable et elle n'allait pas s'en plaindre. Elle aurait pourtant apprécié d'avoir une réponse a donner a cette question avant qu'elle ne lui soit posée. Elle pouvait répondre en toute sincérité mais cela reviendrait a faire un choix. Jade était trop... bavarde. Trop péremptoire et, leur conversation le lui avait prouvé, trop intelligente pour qu'elle prenne certains risques avec elle.

Dès cet instant elle pouvait feindre d'avoir fait son choix. Un tel comportement serrait moteur. En se ménageant des portes de sorties a mesure elle pourrait utiliser les réactions engendrées a son avantage... Et essayer d'affecter son choix final. Il serait objectif mais pas impartial. Une des solutions étant définitivement moins drôle.

Pensée :
° Je n'en ai pas encore a proprement parler. J'ai tendance a estimer que l'immobilisme en tant que fin est nuisible. Organiser, stabiliser les choses. Faire en sorte d'avoir les moyens d'utiliser l'information. Quand à la manière d'utiliser tout ça... Je manque encore d'éléments pour avoir un avis. D'où mes questionnements.



A chaque rêve son chemin.
 
Jade Srhaggelle
Représentant,
la Vigilance

Kil'sin  
Le Merakih 29 Otalir 814 à 21h51
 
Pensée :
La définition pré-cité du Lanyshsta est effectivement insuffisante. Toute autre définition plus rigoureuse viendrait à placer mon éveil à une durée inférieure à trois mois. La définition erronnée ne servait qu'à illustrer le fait que, contrairement à la masse pour laquelle l'éveil est un bouleversement des statuts, il n'a été chez moi qu'une évolution discrète, d'où modification discrète des fins et moyens.


Le sourire s’efface, ne laissant qu'une expression neutre, derrière laquelle perle, peut-être, une émotion réelle. Une... Douleur ?

Pensée :
Même la Voix de Cendre en tant qu'élément déclencheur est un paramètre pouvant être relativisé.


L'ombre d'émotion disparait, mais le sourire ne revient pas.
Julie est capable de ne pas penser en ligne, mais elle ne se libère visiblement qu'une autre dimension. Si elle est capable de voir les faits dans son ensemble, elle semble peiner à voir la capacité d'évolution de l'ensemble.
C'est comme jeter une vie sur une toile en un seul dessin, montrer l'enfance et la vieillesse simultanément. Elle se bride.

Pour autant, la conversation est intéressante. Depuis le début, son interlocutrice semblait avoir décidé de lui tirer les vers du nez. Jade était souvent confrontée à des personnes tentant de l'embrouiller de bout en bout ou, plus rarement, à des personnes ayant compris que parler était se livrer, et préférant jouer la sécurité en ne disant rien. Ce qui était plus sage, mais dans la mesure où conserver un masque d'impassibilité devenait la norme, la moindre petite contraction de muscle devenait une réponse, et il devenait possible de mener ses interrogatoires presque aussi rapidement.

Et puis, de temps en temps, se trouvait un malin qui comprenait qu'il fallait en dire le moins possible, tout en maintenant une activité minimale, afin d'obtenir un bruit de fond émotionnel capable de brouiller ses réactions.
Cela obligeait à une lecture à rebours, à apprendre d'une personne non pas en l'entendant nous dire ce qu'on voulait savoir, mais en apprenant ce qu'elle voulait savoir elle.
Bien rares étaient ceux capables de questionner avec précision et acharnement sur une question ne les intéressant aucunement.

Généralement, Jade répondait avec honnêteté à ces questions, sauf contre-indication de sécurité. Une façon d'équilibrer la donne. Répondre honnêtement, et voir les points de détails intéressant l'autre.
De toutes façons, ceux arrivant à cette méthode étaient assez futés pour ne pas faire preuve d'une naïveté pénible, ils prenaient donc chaque élément comme un mensonge potentiel. En ayant conscience, donc, d'avancer sur des bases de plus en plus fragiles.
Qu'ils réalisent que les réponses offertes étaient vraisemblablement vraies ne les aidaient pas : plus le taux de réponses vraies était élevée, plus on avait tendance à croire les réponses ultérieures, plus un mensonge pouvait se faufiler sous la forme d'une vérité pure, dévastant l'ensemble.
Au final, qu'elle soit crue ou non, l'intérêt d'une discussion en matière de transfert d'information allait croissant pour Jade, et décroissant pour son interlocuteur.


Pensée :
Une stabilisation locale est une base utile, mais difficilement expansible. Une entropie maîtrisée, canalysée, dispose de meilleures chances de réussite sur un plan global. La réalité est auto-évolutive. Un contrôle absolu de l'information nécessite une harmonie parfaite avec l'évolution de celle-ci. C'est le parfait opposé de l'immobilisme, c'est un état d'adaptation globale. Une respiration.


En parlant de respiration...
Julie était un exemple de contrôle. Chiche d'information, tout en en étant avide. Contrôle personnel, et contrôle externe. L'évolution de la conversation laisser penser Jade que le premier mot était un mensonge.
La probabilité qu'il ait été vrai n'était pas négligeable, mais en tout cas mise... En minorité.
Le corps de Julie était comme l'expression sur le visage des interrogés. A trop contrôler, on laissait une loupe sur chacune de ses réactions. Sans compter qu'un contrôle trop absolu pouvait effectivement empêcher toute réaction visible, au point que l'absence de réaction devenait une réaction. C'est ce qui faisait que Onyx était un meilleur menteur qu'elle : savoir contrôler ses pertes de contrôle.

Il y avait respiration.
Et il y avait perturbation.


Pourquoi avoir choisi "Julie" ?

La réponse importait peu.
Ce qui importait, c'était la façon de la gérer.



La perfection est amorale.

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