*** Enfin, je suis enfin arrivée à destination. Beaucoup de personnes me dévisagent, je sens leurs yeux me scruter. Je dois m’en aller d’ici, leurs regards me terrifient. Mais pour une fois, je ne me sens pas traquée, pas pourchassée. Tout compte fait, si ces gens me dévisagent c’est probablement à cause de mes vêtements, ils paraissent étrange dans ce quartier. Même si je me sens en sécurité, je dois m’en aller, plus je serai cachée mieux je me sentirais à l’aise. Une taverne, voilà ce qu’il me faut. Je marche alors vers ce bâtiment. La fatigue me frappe soudainement, je n’ai qu’une hâte: dormir dans un lit confortable. J’arrive dans la taverne. Malheureusement, en arrivant je me rends compte que l’argent me manque, mon rêve de dormir dans un lit douillet s'évapore peu à peu. Tant pis, je me contenterai d’un carton pour me reposer. Avant de partir, un groupe de marchands attirent mon attention. Mon regard s’attarde un peu trop longtemps vers l’alchimiste. Ses potions et ustensiles m’interpellent, mon cerveau se met inconsciemment à marcher à vive allure. Je ne peux m’empêcher d’aller lui parler, j’ai soif d’en apprendre, malheureusement il ne peut m’aider. Frustrée je décide de partir de cette taverne. Je suis de retour à la case de départ, je n’ai toujours rien pour dormir et aucune personne à l’horizon ne semble pouvoir ou vouloir m’aider. Je recherche inlassablement d'autres personnes comme moi. Je décide alors de reprendre mon chemin pour chercher de l’aide.
***

*** Au détour de l'une des ses nombreuses balades divagatoires - celle-ci peuplée par une virée près de la mer noire, puis un retour près de la taverne -, la garçonne croisa une jolie fille à la peau ébène. Apparition surnaturelle s'il en est, puisque celle-ci l’ensorcela immédiatement. Hébétée, elle arrêta de marcher pendant que la nymphe s'éloignait.
Reprenant ses esprits, elle pensa la rattraper pour ensuite se raviser : seuls les fous et les semi-albinos faisaient ce genre de chose.
Recommençant à marcher, elle eut une dernière réflexion à propos d'elle : elle devrait sourire, le contraste entre ses dents et sa peau ne la rendrait qu'encore plus belle. ***

*** Si l'on me demandait ce que je faisais actuellement, je ne saurais absolument pas quoi répondre. Perdue ? Oui, peut-être. Tout ce que je sais c'est que j'ai quitté la taverne tout en revenant sur mes pas. Puis j'ai pris un chemin vers la droite qui montait vers le Sud. Et voilà. Je n'ose plus avancer de peur de perdre de vue la petite taverne qui me paraissait fort accueillante.
Devrais-je continuer ou rebrousser mon chemin ? Mon instinct me crie de ne pas m'aventurer trop loin. Alors, je rebrousse chemin pour retourner sur cette chère place.
Mais, sans regarder devant moi j'aperçois une jeune fille entrain de me fixer. Je fais mine de ne pas la remarquer, elle recommence alors à marcher en s'éloignant de moi vers le petit chemin qui monte vers le Sud. Je m'arrête. je n'ai pu distinguer son visage mais sa chevelure flamboyante m'interpelle. Je ne peux même pas affirmer que ce soit une fille, son allure peut-être ? Surement pas. Probablement mon instinct, encore lui. Je ne sais quoi faire, j'ai bien remarqué qu'elle a hésité à venir me voir mais je n'ose pas la suivre. A quoi bon, je n'irais jamais lui parler. Mais je n'arrive pas à détacher mon regard de son ombre qui s'éloigne. Quelque chose me dit que j'y gagnerais beaucoup à la suivre, peu-être connait-elle quelques-uns de mes semblables, peut-être en est-ce une ... Malgré moi et mon refus de m'approcher de toute personne, la raison de ma venue et de mon objectif me revient. Cette jeune fille m'interpelle et je sens qu'elle pourrait beaucoup m'apporter. Avec une once d'hésitation je décide de suivre son chemin tout en me promettant de ne pas lui accorder ma confiance.
Tout en suivant ce fameux chemin, j'aperçois au loin un labyrinthe d'échoppes, de boutiques et de halles. Il semble y avoir du monde, cela m’inquiète, plus je suis à l'abri de la foule, mieux je me sens en sécurité. Dans quoi cette jeune fille à la chevelure écarlate m'a t'elle embarquée ... ***

***
Continuant ses balades métaphysiques, elle se balada de part et d'autres. Vraiment, elle ne pensait à rien, ne faisait rien mis à part marcher, elle était oisive. Vraiment. Elle ne pensait absolument pas à la suite du cours que prendrait sa vie - ce qui l'empêcherait de la continuer -, ni à la fille croisée ce matin près d'un comptoir, et encore moins à aux fourmillements sonores qu'elle seule semblait entendre. Vraiment, vraiment, vraiment.
Elle ne faisait que se balader. Vraiment.
Et elle ne faisait que se répéter ce mantra. Sans doute pour se rassurer, du moins pour s'occuper. Mais, au détour d'une maisonnette, elle revit la jolie nymphe. D'un sourire, elle saisit l'occasion d'occuper - plus ou moins - intelligemment son temps et commença à la suivre.
Celle-ci se faufila au marché, aux puces Koï de Kil'sin. Et c'est là-bas que va se continuer cette histoire.
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