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Résidence-Atelier de l'Arlequin
Ouvert aux curieux
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 3 Dasawar 814 à 11h20
 
Sceptique mais pas réfractaire.
L'assistant, lui, restait silencieux. Il n'en pensait pas moins, j'en étais certain. Les questions fusaient. C'était une étudiante après tout, sa nature se caractérisait par le questionnement perpétuel.


Le local d'accueil aux neo-lanyshtas est effectivement l'un des fruits de la rencontre entre transformés. Pour en savoir plus, il aurait fallu prendre la peine de se déplacer. Comprenez, douce Rose, que cette réunion, à la manière de ce que nous proposons dans le Comité, ne comprend aucun devoir à proprement parler. Ceux qui souhaitent investir leur efforts dans un objectif commun, partagé, le peuvent. Pour les autres, ils seront libres de leurs faits et gestes. Qu'ils ne s'étonnent toutefois d'en sortir les pieds dehors si le reste du Comité les désigne comme des inactifs, des spectateurs. Pire, des profiteurs.

J'inspirais profondément.
La tige avait perdu de son goût.


A la manière d'une université, les élèves sont libres de suivre tel ou tel leçon. Néanmoins, s'ils ne prennent pas la peine de se déplacer, pensez-vous que le professeur viendra leur livrer un compte rendu détaillé de sa conférence? Corrigez-nous si nous nous trompons, mais il nous semble qu'il n'en aura que faire.

D'un coup de dent, je brisais l'objet de mon grignotage puis crachais le bout humide en direction de l'établi.
Ah, le bois retrouvait de sa saveur !


Comme nous l'avons dit, nous ne souhaitons pas concurrencer l'Eclipse. Cette...école pour lanyshtas grandira ou non au delà des murs du Kil'sin. Il n'y a pas de pré-destination. Au risque de nous répéter, le but n'est pas le contrôle des sphères lanyshta ou d'influencer l'organisation des kil. Nous ne souhaitons qu'une seule chose : la survie des cendrés issus de cette vague. Par l'union, très précisément.

J’humidifiais mes lèvres d'un coup de langue discret.

Vous parlez de krolannes ignorants. Ah !
Pourtant, nous sommes prêts à parier qu'ils en savent beaucoup plus sur nous que nous même. Paradoxal n'est-ce pas? En un sens, nous sommes moins lanyshtas qu'eux.



- Thème d'Elyas -
 
Lohan Chesmyr
Comitaire actif,
Assistant

Kil'sin  
Le Merakih 3 Dasawar 814 à 15h34
 
Le discours est méticuleusement ciselé. C'est du cousu main à destination exclusive de l'érudite... carotte et bâton compris :

- Coté carotte, nous avons donc un comité « de recherche », une « école pour lanysthas » qui fonctionne « à la manière d'une université » avec ses « professeurs »...
- Coté bâton, le risque d'être jugé « inactif », « spectateur » voire « profiteur » et d'en ressortir « les pieds dehors » (les pieds devant, oui) si l'on ne s'intègre pas audit comité.

Plus c'est gros, plus ça marche. Bien joué, Tête-de-cloches ! Si tu n'étais pas un parfait salaud, tu aurais tous mes suffrages !

La patronne va craquer. C'est plié. Vais-je me contenter de suivre ? Oui, bien sûr. Je n'ai pas d'amour-propre et partant, pas d'ambitions : pourquoi jouerais-je ma partition ? Qui plus est, peut-être pourrai-je lui être utile, quand les problèmes surviendront ? J'aurais voulu rester peinard, comme Klem l'a fait (avec succès)... mais ce n'est plus possible.

J'envoie une dernière pensée à l'érudite. Foutu pour foutu...


Pensée :
A ce stade très préliminaire de notre histoire commune, la seule structure qui me semble pertinente est celle dont l'objectif serait d'accueillir, de conseiller et d'orienter les nouveaux venus.

Je verrais bien quelque chose de clandestin – pas de comité officiel, donc – et de délocalisé – pas de salle commune, la télépathie y pourvoie - fonctionnant par parrainage : un peu ce que vous faites pour moi, érudite.

Les « parrains » volontaires s'annonceraient via les entrelacs, de sorte que les « bleus » découvrant notre agora mentale puissent les identifier et les contacter par eux-même, sans se sentir obligés, sans avoir à se déplacer quelque part... ni même, si tel est leur souhait, se faire connaître.

Parce que, de vous à moi : tant qu'il n'y avait que quelques pensées sur ces entrelacs, un novice pouvait s'y retrouver sans trop de mal. Mais désormais, c'est un foutoir sans nom !


Ceci fait, je reste silencieux : Il vaut mieux se taire et passer pour un con, plutôt que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet...

 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 3 Dasawar 814 à 15h46
 
Voilà le Bariolé qui monte sur ses grands chevaux... de bois ? Difficile de dire si sa verve redoublée, vaguement teintée de reproche, est le fruit d'un sentiment authentique ou une gesticulation scénique de plus. Cela semble toutefois indiquer qu'on touche à un point d'importance.

Oh, je n'attendais pas un compte-rendu détaillé, mais il n'aurait pas été désagréable d'être vaguement informés. Mais il est vrai que Klem est arrivé, et avec lui bien d'autres sujets de préoccupation...

Je n'avais pas saisi tout à l'heure que ce projet comprenait aussi l'idée d'un lieu d'accueil pour nos néophytes. Il est vrai que cela ne ferait pas de mal de s'organiser un peu pour leur faciliter l'entrée dans une nouvelle réalité. Notamment en ce qui concerne le contrôle de leur capacités naissantes.

Mais je continue de penser qu'il est bien imprudent de se donner une façade trop visible. Il y aura toujours des importuns et des curieux de toutes sortes pour aller fourrer leur nez derrière une porte trop visible... même avec une appellation aussi rébarbative que « Comité banal et sans intérêt ».

Et ne parlons pas des réunions privées dans des ateliers discrets, n'est-ce pas ?

Rhôz laisse un semblant de sourire ironique s'afficher sur son visage.

La pensée que Lohan lui adresse va plus ou moins dans le sens de ce qu'elle se disait en son fort intérieur. Cette fois-ci, elle se fend d'une petite réponse :

Pensée :
Effectivement, dans l'idéal, rien de tel qu'un parrainage. Je suis tout à fait d'accord.
Mais pour pallier à des absences ou défaillances individuelles, pour ne pas parler de la présence de profiteurs ou prédateurs, une organisation plus collective de l'accueil des néophytes ne serait pas une mauvaise chose.

Quoiqu'il en soit, je te rassure, je ne compte prendre aucun engagement ferme et définitif dès ce soir.

Elle écoute ensuite l'Arlequin formuler son paradoxe des ignorants savants.


Assurément, les Krolannes en savent beaucoup plus que nous sur les Lanyshtas. En particulier en matière de sornettes et rumeurs infondées.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 3 Dasawar 814 à 18h30
 
Cette non-discussion s'éternisait. J'étais encore fatigué de mon voyage.
Rhôz faisait machine arrière. Prévisible. Pas assez sotte et désespérée pour sauter dans le premier wagon qui passe.
Peut-être m'étais-je trompé.
Le temps nous donnerait raison, ou tord.

Mon consensus de lanyshtas en était au balbutiement de sa conception.
Par cette entrevue, j'avais planté une graine. Bien arrosée, elle germerait, devenant plus ainsi qu'un concept : une réalité.

Je lançais une pensée dans les Entrelacs, un nouveau morceau de pain qui me permettrais de réunir de nouveaux lanyshtas. On ne ressort pas indemne d'une conversation. Chaque idée compte et reste gravé, plus ou moins profondément, dans l'esprit de celui ou celle à qui elle était destinée.

Je n'attendais plus rien de Rhôz et son assistant. D'ailleurs, je n'avais rien attendu d'eux.
L'objectif était rempli.
Toutefois, politesse oblige, je ne pouvais pas les congédier aussi rudement.

Le ton se fit plus léger.


Vous parliez d'un voyage vers le Kil'dara.
Quand l'envisagez-vous? Peut-être avez-vous entendu que nous souhaitions récupérer quelques composants pour nos inventions
, j'indiquais l'établi encombré de la main, Du bois de tertre et du minerai. Il se dit qu'on en trouve sur le chemins reliant ces deux kil.


- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 3 Dasawar 814 à 22h05
 
La conversation semble avoir doucement dérivé vers un échange d'aphorismes et de politesses. Le moment des choses sérieuses est passé. Mais ce n'est probablement que le premier épisode d'une longue discussion sur laquelle ils seront amenés à revenir un jour ou l'autre.

J'imagine partir autour de la fin de semaine.

J'ai effectivement perçu ton annonce télépathique. Nous ferons évidemment le trajet par les transport motorisés des aqueducs. C'est la solution la plus sûre. Je pense que tu en sais quelque chose.

Cela ne nous permettra donc ni de faire des repérages au sol, ni de collecter des échantillons. Pas cette fois-ci... même si je n'exclus pas d'aller un jour étudier de plus près ce terrain et ses habitants.

Il y aurait aussi la possibilité de s'approvisionner auprès d'un fournisseur kildarien, mais je n'ai pas vraiment l'étoffe d'une économiste ou d'une négociante. Pas sûr du tout, avec les taxes de fret et autres règles de compensation, que je puisse ramener du matériel à des prix plus intéressants que ce que proposent nos commerçants.


Ce serait différent si elle savait comment entrer ou sortir d'un kil sans attirer l'attention, comment collecter et acheminer certaines ressources de l'extérieur. Peut-être dans le futur, mais elle sent que cela lui demandera de longs apprentissages. Et elle a des affaires plus urgentes.

Rhôz se lève pour aller voir de plus près le matériel sur l'établi. Moins par curiosité que pour se décoller de la table.

Je pense que nous n'allons pas tarder. Nous avons d'autres questions à régler ce soir.

Merci de nous avoir reçus et donné ces indications, sur l'expédition et sur ton projet de comité. N'hésite pas à me tenir au courant de son avancée.

Je te tiendrai au courant si j'apprends des choses nouvelles à Kil'dara. Au sujet des ces êtres de chair et de métal.



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 3 Dasawar 814 à 22h49
 
Bien.

Conséquence direct du mâchouillage intensif du bois de Bragg. Mon esprit divaguait.
Dans le blabla que délivrait la Rhôz, je ne retint qu'une chose : "nous n'allons pas tarder". Parfait.
Je n'aspirais qu'à m’enfumer l'esprit pour le reste de la soirée, laisser ces affaires de Lanyshtas sur le côté et...souffler.
Mes côtes étaient encore douloureuses. La fatigue probablement.

A mon tour, je quittais ma chaise. J'avançais vers la fenêtre. Il faisait nuit noire.
J'ouvris la fenêtre. Il faisait froid. Un frisson parcouru mon échine. Je pointais l'ouverture de l'index. Plus question de dire le moindre mot. Les pensées s'imposaient.


*Après vous, Demoiselle Rose, Sieur l'Estropié. Les tuiles sont stables. Vous pourrez facilement retrouver les ruelles en empruntant les toits. ils descendent si vous partez directement vers la gauche jusqu'à mener vers un endroit calme au sein des Estaminet. Chose rare, il faut l'avouer.*

Peut-être s’inquiéteraient-ils de finir comme les deux curieux de tout à l'heure. Peu importe. La porte était fermée à clé, il s'agissait de la seule issue à leur portée.


- Thème d'Elyas -
 
Lohan Chesmyr
Comitaire actif,
Assistant

Kil'sin  
Le Julung 4 Dasawar 814 à 01h42
 
Allons bon. Voilà qu'il faut partir par les toits !

C'est complètement débile, puisque tout le monde nous a vu entrer par l'escalier. Je jette un coup d'oeil à madame Rose : il ne faut pas contrarier les dingues, mais tout de même...

Que va-t-elle faire ?


 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Julung 4 Dasawar 814 à 14h19
 
Ainsi chez l'Arlequin on entre par la porte pour ressortir par la fenêtre ? Drôles de manières... même si cela ne fait pas peur à Rhôz de passer par les toits. Ce ne serait pas la première fois. Et, à bien y songer, une personne surveillant l'escalier ne les verrait pas sortir... ce qui donnerait l'impression d'une soirée en trio galant qui se prolonge. Peut-être pas plus mal.

Cela lui donnerait aussi l'occasion de connaître un autre chemin d'accès à l'atelier. Cela peut toujours être utile. Ne reste plus qu'à espérer que Lohan n'est pas sujet au vertige.

S'approchant de la fenêtre, Rhôz jette un œil au chemin indiqué. En effet, sur la gauche, les toits descendent doucement, presque en escalier vers une rue arrière. C'est un peu plus abrupt sur la droite.


Pensée :
Ça me semble effectivement praticable.

La première pensée s'adressait aux deux Lanyshtas. La suivante uniquement à Lohan :

Pensée :
Tu te sens d'attaque pour une balade sur les toits ?

Rhôz passe prestement par l'ouverture et se campe solidement sur la toiture. D'un côté ou de l'autre, aucune trace des voyeurs du début de leur séance – y compris sous forme de bouillie dans la rue en contrebas. Ils ne s'en sont peut-être pas si mal tirés.

Elle n'attend plus que de vérifier que Lohan s'apprête bien à la suivre.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Julung 4 Dasawar 814 à 21h56
 
L'Estropié parut hésitant l'espace d'un instant. Qu'allait-il imaginer celui-là? Que je risquerais ma peau en tentant de les assassiner, tout les deux? C'était grossier.
Farceur oui, meurtrier, bien sûr que non.Comment aurais-je survécu jusqu'alors en accumulant les cadavres dans mon sillage?!

A la différence de son assistant, Rhôz se faufila dans l'embrasure. Elle n'eut aucune difficulté malgré sa taille. Ses vêtements, pratiques et dignes d'un jeune homme sans goût, lui donnaient un avantage certain. Elle ne serait pas de celle pour qui le départ vers les toits poserait un quelconque problème.

Dans le silence, le binôme s'éclipsa.
Ils semblèrent avoir compris mon souhait de discrétion. Il eut été suspect, connaissant ma réputation, de voir ressortir de mes appartements, une demie heure à peine après qu'ils soient entrés, la grosse et le tordu.

En refermant la fenêtre, j'adressais une ultime pensée à l'étudiante.

*Restons sur nos gardes. Nous ignorons d'où provient le danger. Mais il est là. Lattent.*

La pensée avait été envoyée avec une pointe d'inquiétude. Chose rare. Je vivais dans une comédie perpétuelle. L'épuisement et le choc avec l'Extérieur m'avait bousculé l'esprit.
J'avais besoin d'être seul.

Mon esprit se ferma.



- Thème d'Elyas -
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 11 Fambir 815 à 00h01
 
*** Nuit.
Jour d’expédition en Terres sauvages. ***


Après mon départ tardif du Bureau, j’avais erré dans les rues, encore blessé, l’esprit embrumé par le poison qui me montait au crâne. Fiévreux, j’avais gravis les marches menant à mes appartements. Mi-mains était là, fidèle au poste. Il ne posa aucune question quant à mon état et se contenta de faire chauffer un peu d’eau. Il avait également agité un message, un chiffon signé par Scipio Klodas… Scipio… Il n’avait pas attendu longtemps pour se rappeler à mon bon souvenir. Cette affaire-là attendrait le lendemain. Je me déshabillais et entamais une douche bien mérité. La crasse se mêlait au sang coagulé. J’ignore combien de temps je laissais couler l’eau, peut-être plus d’une demi-heure. Dans un ultime effort, je rassemblais mes effets près du lit puis murmurais quelques instructions au gamin.

Demain…Ici…Travail pour toi…

L’orphelin resta quelques secondes immobile. Silencieux. Son regard était dur, celui d’un enfant des rues. Il aurait pu profiter de ma vulnérabilité, par seulement cette fois-ci mais à bien d’autres reprises. Il n’en fit rien. La fidélité n’avait pas de prix…Quoique. Mes yeux se fermèrent alors que la silhouette difforme de Mi-mains s’éloignait à pas feutrés.


- Thème d'Elyas -
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 11 Fambir 815 à 00h02
 
*** Fin de matinée. ***


Il y a des jours comme ça où se lever est une calamité. Où on aspire qu’à rester blottis dans ses draps, s’enfumer la tronche et jouir de la transe psychédélique ainsi obtenue.
La pièce était emplie de fumée, de la bonne herbe de chez Bragg. Mon esprit était léger, coupé des Entrelacs. Par moments, cette quiétude avait quelque chose de rassurant, comme si malgré la transformation, il était encore possible de conserver une part d’intimité. Un rendez-vous avec soi-même.
Deux coups secs mirent fin à ma rêverie. Mi-mains. Il entra sans attendre mon commandement, une habitude. Péniblement, je me levais la gueule enfarinée, tout aussi livide qu’à mon habitude. Ma blessure avait commencé à cicatriser. Toujours aussi surprenant. Après une brève toilette, je m’habillais et maquillais mes traits. J’étais à nouveau moi-même. Lentement, mon esprit s’ouvrait à nouveau au reste des Eveillés.


Bien.

Mi-mains était assis sur la table. Il grignotait un peu de pain. Sur l’établi, mon Crach’Feu attendait patiemment que je me charge de lui.
Il y avait des priorités.
J’étais redevable de Scipio. Plus vite j’en aurais fini avec lui, au mieux je dormirais. L’idée de me retrouver pieds et mains liés dans un bassin à crevette était tout sauf séduisante. Chapeau à clochettes sur le chef, je fixais finalement le gamin puis agitais soudaine les bras en l’air.


Premier assistant Mi-mains ! Au rapport !

Ma voix le fit sursauter. Loin de le voir obtempérer, celui-ci me fixait d’un regard interrogatif.

Bordel sac à foutre c’est que t’es aussi réactif qu’un escargot au démarrage. Au rapport !

La nouvelle injonction le fit tressaillir au point d’en perdre son biscuit. Les jambes tremblotantes il se dressa droit comme un piquet face à moi.

Voilà qui est bien mieux ! Être le premier assistant du grand Arlequin, c’est quelque chose quand même ! C’est qu’il ne faudrait pas que tu en viennes à te reposer sur tes lauriers ! Aller va, à défaut des lauriers, tu peux reposer tes fessiers.

Mi-mains : Mais…euh…m’sieur…le rapport.. ?

Le rapport ? Quel rapport ? Rapport de qui, de quoi ? Avec qui, avec quoi ? Et surtout comment ! Oh non petit, laisse les rapports pour plus tard. Tu auras le temps pour ça !
Rattrape ton biscuit et tends l’oreille. Eh oh…C’est une expression hein, nous n’attendons pas que tu te la tendes, ton oreille.


Il s’exécuta, toujours aussi perturbé par ma soudaine humeur taquine du matin. Je fis les cents pas autour de la table.

Alors voilà, d’après le message que tu nous as porté hier, il semblerait que ce bon Scipio, homme charmant au demeurant, souhaite planter ses graines dans les Estaminets. Comprendre par là qu’il aimerait, et nous le comprenons, que ces sauvages de chiards des Dessous viennent prendre un peu le soleil. Il n’est pas ici question d’un bronzage pour pratiquer le nudisme à l’aube de leur puberté, quoi qu’à dire vrai nous n’en savons rien, juste une occasion pour eux, et pour les autres, de diversifier les camarades de jeu.

Subitement, je m’arrêtais, l’index levé, grimaçant.

C’est là que tu interviens.

Grand yeux, sourire malicieux.

Car notre Mi-mains est un sacré malin ! Oh oui-oui-oui ! Nous t’avons vu mener à la baguette les gosses du coin ! Et va y que je te refile l’étage où Ruby se fait monter par trois mineurs encore noircis par le charbon. Ou encore les prélèvements au petit jour sur les gaillards fièrement tombés dans le caniveau. Nous admirons ! Du grand art ! A ton âge, nous n’avions pas cette chance là. T’es sacrément précoce dans ton genre…Oh…Enfin, ne le sois pas trop non plus…

Flatter l’animal, le jeu en vaudrait la chandelle plus tard.

Donc voilà l’idée : tu trouves ces quatre gamins, leur dégotte un coin où dormir, éventuellement deux trois conseils de survie et voi-là ! Rien de plus, rien de moins. Peut-être même que s’ils sont à ton goût, ils pourraient te servir de coursiers, de guetteurs ou de table basse. Car oui Premier Assistant Mi-mains, on y pense pas assez souvent mais le mobilier krolanne, c’est mobile, convertible, chauffant et autonettoyant. Je levais les yeux vers le plafond. Nous devrions faire breveter cette invention…
Ahhh le temps nous manque !


J’enfilais mes gants, finalisant mes préparatifs.
Le gamin se levait, la bouche encore pleine, prêt à partir.


Ta-ta-ta-ta-ta ! Pas si vite ! Après ça, reviens ici et nettoie l’établi.Je lui tendais une clé de l’appart-telier. Une longue journée nous attend ! Notre Crach’Feu sera ou ne sera pas ! En route !

Avec un entrain décuplé par l’excitation, je filais en direction des puces en quête de tertre et d’ambre, derniers ingrédients nécessaires à mon projet.


- Thème d'Elyas -
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Merakih 11 Fambir 815 à 00h04
 
*** Après midi. ***


Je revins des Puces de Koi chargé comme une mule. Un rondin de tertre sous le bras, prêt à être taillé, un sac d’ambre sur l’épaule, un peu de combustible et divers outils flambants neufs. En débarquant dans l’appart-telier, je retrouvais Mi-mains qui s’attelait consciencieusement à sa tâche. Tout était en place : mon prototype, mes plans, un peu d’herbe et de liqueur sur la table. En me voyant arriver, le gamin se précipita vers moi pour me décharger.

Mi-mains : M’sieur, j’ai trouvé vos quatre noms. Pas bien dégourdis et pâle comme des culs. Mais j’devrais pouvoir en faire quelque chose. Peut-être à la fouille des poubelles ou bien au comité des nettoyeurs de pavés.

Je lui lançais un sourire éclatant.

PAAAAR-FAIT ! Tu nous en vois ravi Premier-Assistant Mi-mains. Quand tu veux, tu sais te montrer digne de ton rang. Bon aller, extrait moi quelques doses de feu liquide, pour nos essais. Utilise la pipette dans le tiroir. Autrement, ce machin pourrait te rendre chauve en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Essaie de le dire pour voir…Chauve ! Ch-au-veuuh ! Tu vois, ça ne traine pas. Alors fais pas le mariole.

Avec une précaution exagérée, l’orphelin s’empara des charges de feu liquide et entame ses manipulations. Mieux valait-il que ce soit lui qui se charge de ça. J’aurais eu l’air malin, moi, en devenant le fou chauve et au teint immaculé.
De mon côté, je me remis à l’étude méticuleuse de mes premiers dessins. Peut-être fallait-il raccourcir la crosse, de sorte à rendre l’arme plus malléable, moins visible. Au-dessus, au niveau de la jonction du propulseur, j’augmentais le volume pour venir y loger plus facilement les charges standard de feu liquide. C’était les seules modifications à apporter, le reste semblait plutôt cohérent.
Premièrement, je passais plusieurs heures à tailler le bois en différents modules. La nuit tombais lorsque j’en arrivais à adapter le squelette d’acier, censé unifier les éléments, à la nouvelle forme obtenue. Les soudures s’enchainaient avec plus ou moins de succès. Derrière moi, Mi-mains découpait l’ambre en petit morceaux. Placés dans un creuset, la poudre d’ambre fut mélangée à l’huile de Scipio de sorte à obtenir une sorte de liquide épais. Nous fîmes plusieurs essais préalables sur des petits bols en bois recouvert du stabilisateur. Les premières fois, le bol se consuma au contact d’une simple goute de feu liquide, dévoré par les flammes. Par la suite, les résultats furent plus concluants. Une question de dosage. Quoiqu’il en soit, compte tenu de la quantité de stabilisateur prévue, nous n’en manquerions pas, sur-doser serait ainsi synonyme de sécurité…ou pas.

Enduire chacune des pièces qui composaient le Crach’Feu n’était pas une mince affaire. Chaque millimètre carré de bois et de métal devait être recouverte du stabilisateur. L’opération dura jusqu’au petit matin. Mi-mains s’était écroulé en plein milieu de la nuit. De mon côté, je tenais à grand coup d’herbes, de cachets et de liqueur. Le cocktail du vainqueur comme on disait dans certaines tavernes des Estaminets. J’avais planifié mes premiers essais pour l’aube. Peu de monde dans les rues, moins d’ennuis à prévoir. Mon assistant m’avais dégotté une arrière-cour à deux pas d’ici, où s’entassaient ordures et sans abris, rejetés du Kil par la vindicte populaire dans la plupart des cas. Mon estimation n’était pas si mauvaise. Dès les premières lueurs du jour, je pus admirer non sans fierté le résultat de mon projet.




Premier Assistant Mi-mains ! Debout ! m’écriais-je. Place aux essais grandeur nature ! Aller hop hop hop, on bouge son arrière train du placard, on enfile un pardessus et on file à l’aire d’entrainement !

La gueule enfarinée, le gamin s’extirpa tant bien que mal de sa couchette de fortune, un filet de bave encore humide sur sa joue. Pour ma part, j’étais comme possédé. Mon bijou était somptueux, il luisait sous la faible lumière qui pénétrait l’atelier. J’avais armé une charge de feu liquide à moitié vide. Petite précaution. Même le plus génial des ingénieurs peut commettre des petites erreurs. Je me parais de mon chapeau et d’un épais manteau puis dévalais quatre à quatre l’escalier.
Le Fin Gourmet était encore fermé, tout comme la majorité des établissements de la rue. Je suivais Mi-mains en sautillant, Crach’Feu à la main. Nous arrivâmes dans la fameuse cour. Une benne débordait et empestait un mélange d’alcool, de viande et de vomis. Dans le coin opposé, on devinait un abri de fortune, composé d’un mélange de tôle et de bois, pouvant accueillir deux ou trois adultes. Mon regard oscillait entre les deux zones.


Poubelle de droite…poubelle de gauche….poubelle de droite…poubelle de gauche…l’une qui fera du bruit…l’autre qui sentira bien mauvais…plus ou moins que maintenant…va savoir…puis du bruit qui pue…envisageable…quoique…non…encore plus désagréable… Mi-mains ! Qu’en dis-tu ? Droite ou gauche ?

Le gamin se gratta le menton, profondément songeur.

Mi-mains : J’en dis que les deux présentent un certain intérêt m’sieur. Mais qu’un chat puant ou un rat feraient tout aussi bien l’affaire. Après, si y’a pas…y’a pas. Il vous faudrait ploumer m’sieur.

Je lui adressais un sourire satisfait.

Mêler l’utile à l’agréable mhhh ? Ah, nous n’aimons pas ploumer de bon matin. Trouve-nous un rat ! Un gros tout gris.

L’orphelin haussa les épaules et d’un pas désinvolte se dirigea vers la benne à ordures. Il la frappa d’un bon coup de pied. Immédiatement, une flopée de rongeurs s’en échappa. Ah ! Parfait ! Le bras tendu, la main ferme, j’ajustais mon tir. Je l’avais dans le viseur le cochon, un bel obèse qui avait passé sa nuit à se goinfrer. C’était sa dernière cène, dernier repas entre copains. Il se dandinait péniblement vers la ruelle, espérant y trouver une bouche d’égout. Cependant, il en était loin, très loin, trop loin.
PFIUUUU !
Dans un sifflement, je sentis la puissance de l’appareil se déclencher. Le mécanisme tint le choc toutefois…La gerbe de flamme n’atteignit pas sa cible. Elle vint s’échouer misérablement à quatre ou cinq mètres de là, crépitant sur le sol de pavés avant de s’éteindre quelques secondes plus tard.


Mi-mains : Vous l’avez loupé m’sieur.

Je me tournais vers lui, la babine retroussée, la paupière palpitante. Sans déconner. Je m’en étais bien rendu compte tout seul. Dans la précipitation, j’en avais oublié la faible portée imposée par le dispositif et la nature même du feu liquide. Je levais l’index en direction de mon assistant.

Chuuuut ! Plus un mot ! Pas question que nous ploumions !

D’une démarche décidée, je me dirigeais vers la benne et y redonnais un coup de pied. Avec un peu de chance, celle-ci abriterait un rat encore plus gros, plus lent, plus hideux. A défaut d’un rongeur, c’est une sorte de corbeau à l’aile brisée qui tituba vers moi. Oh, si la petite Eléa avait vu ça, elle m’en aurait fait tout un plat. Pour le moment, seule l’expérience comptait. J’orientais le Crach’Feu vers l’oiseau puis pressais la détente. PFIUUUU !

Pour la scieeeeeennnnnce !

La réaction fut immédiate. Le jet enflammé atteint le piaf qui en une fraction de seconde se transforma en une sorte de boule de feu sur pattes. J’observais le spectacle avec grand intérêt. L’oiseau se débattait mais il n’y avait plus rien à faire. Il percuta la benne. Oups. Problème.
Je reculais de quelques pas.
La flamme sur patte se consumait sur elle-même, réduisant la matière à l’état de cendre. Seulement…la grande poubelle en fit de même. Très rapidement, elle s’embrasa. J’activais le crochet de sécurité du Crach’Feu et l’accrochais à ma ceinture. Regard complice vers Mi-mains.


Mhhh, c’est le bon moment pour s’en aller pas vrai ?

Il acquiesça d’un hochement de tête et s’en alla à toute allure. Je pris sa suite, le pas plus léger, moins suspect.
Tout sourire, j’avançais vers mes appartements. J’y étais arrivé : mon Crach’Feu était opérationnel.



- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 15 Fambir 815 à 16h12
 
Cela fait à peine deux jours que Rhôz est rentrée au kil. La première journée après son retour, elle l'a passée dans sa mansarde, à faire le point et à reprendre des forces. Elle aurait peut-être continué ainsi toute la fin de semaine si, le matin du deuxième jour, le Bariolé ne l'avait contactée par télépathie, évoquant de grands projets comprenant (il faut l'avouer) quelque parties intéressantes. Préférant poursuivre la discussion de vive voix, elle lui a proposé de le retrouver le soir-même à son atelier.

Cette fois-ci, cependant, pas question de feindre une quelconque partie fine chez l'Arlequin. Elle connaît maintenant un chemin plus discret pour se rendre chez lui. Aussi, une fois la nuit tombée, grimpe-t-elle sur les toits depuis une quelconque ruelle à l'arrière de son pâté de maisons. Elle sent qu'elle n'a pas encore retrouvé toute sa souplesse pour cet exercice. Curieux comme l'Éveil engourdit certaines capacités et ne les restitue que progressivement, et en ordre dispersé. Au moins a-t-elle déjà retrouvé le principal – sa connaissance des langues. Mais une vie sans escapades sur les toits serait tout de même d'une grande tristesse. Pourvu que ça revienne bien et bientôt.

Cette réflexion ne l'a pas empêchée d'approcher nonchalamment – et discrètement – de son but. Elle perçoit une lumière dans l'atelier. Une fenêtre est entrouverte. Mais un malentendu est vite venu. Elle préfère s'annoncer, plutôt que d'éprouver les mesures anti-cambriole de l'Arlequin (qu'elle soupçonne d'être astucieux en la matière).


Pensée :
Bariolé es-tu là ?

Je suis juste à ta fenêtre...



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 16 Fambir 815 à 00h41
 
Un rendez-vous fut donné.
Après de longues semaines d'absence la Rose et son Glaive rentraient finalement du Kil'dara. Du moins, c'est ce que j'avais escompté. En hôte attentionné, j'avais nettoyé toutes les traces de mes expériences ayant mené à l'élaboration du Crach'Feu. A la différence de notre première entrevue à domicile, l'Etudiante et son troufion resteraient coi devant la propreté de l'appart'telier. Et comme si cela ne suffisait pas, j'avais d'or et déjà fait chauffer un peu d'eau, posé sur la table divers pots d'herbes aromatiques et disposés quelques fruits secs. Décidément, je devenais un véritable homme de réception.

La nuit était tombée depuis une heure environ.
Par précaution, j'avais envoyé Mi-mains en permission avec ses collègues. Une soirée de fin de semaine, c'était du pain béni pour ces apprentis escamoteurs. La fenêtre était entre-ouverte. Crach'Feu à la ceinture -sait-on jamais- j'attendais patiemment assis sur une chaise faisant face à l'ouverture.
L'esprit de Rhôz toucha le sien. Toujours aussi polie la grande dame. Je m'approchais de la fenêtre et tendit la main en guise d'invitation.

*Alors qu'attendez-vous pour entrer, Rose demoiselle.*

Je lui saisis la main, puis avec une grâce insoupçonnée, l'accompagnais vers une chaise. Je m'attendais à voir surgir l'Estropié. Il n'en fut rien. Quelques secondes plus tard, lorsque l'étudiante fut installée, je refermais la fenêtre. La pièce se réchauffa presque immédiatement. Les saveurs aromatiques boisées et sucrée s'imposèrent sans mal.
J'apportais l'eau bouillante sur la table.


Nous ne nous attendions pas à vous voir venir seule. Qu'avez-vous fait de votre laquais? S'est-il perdu entre ici et le Kil'dara? Je secouais la tête. Clochettes. Qu'importe. Un peu d'eau chaude?

Je m’exécutais face à sa réponse puis me servit à mon tour avant de me rasseoir. Je piochais dans les bocaux. Un peu d'herbe de ci, un peu de ça, un petit morceau de vanille et hop, parfait !

Nous voici à nouveau réunis pour discuter de ce que l'on ne saurais nommer, de cet Institut-Consensus ou Comité de Recherche sur l’Etude des Phénomènes Paranormaux, qui ouvre tant de possibilités. Nous avons cru comprendre que le Doc', peut-être l'avez-vous rencontré, serait également intéressé par cette approche disons plus feutrée de non-structuration lanyshta. Puis, il y a les autres, dont je tairais le nom mais que vous pourrez identifier par ces sobriquets : Chapeauté, Moustache, Courtoise, Discrète, Délice.

Je portais la tasse encore brûlante à mes lèvres.

Les derniers nommés se sont d'ors et déjà exprimés sur le sujet et paraissent adhérer au projet de recherche sur Portes.
Néanmoins, pour qu'un tel groupe puise fonctionner sans qu'aucun ne s'élève et impose, il faut qu'un commun accord soit formulé. L'essence du concept.
Oh bien entendu, le temps permettra d'affiner, de faire évoluer. Nous n'aimons pas investir dans des choses figés, d'autant plus lorsque le vivant est concerné. Franchement, qui pourrait croire qu'une institution inerte conviendrait à des êtres dont l'existence n'a de cesse d'être modifié? Un ordre contrôlant le chaos?
Ecoeurant.
Éléments disparates unis par un nuage informe, un cap, un souhait mutuel, une confiance.


Je fourrais la pipe restée sur la table et l'allumais.


- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Luang 16 Fambir 815 à 13h32
 
Prenant la main tendue par l'Arlequin, Rhôz pénètre dans un atelier nettement plus propre et rangé que lors de son précédent passage, puis elle s'installe à la table couverte de pots contenant toute une provision d'herbes dans des pots. Son hôte s'étonne de l'absence de Lohan.

Non, mon assistant n'est pas avec moi ce soir. Je ne suis pas sûre qu'il ait le pied acrobate.

Mais ce n'est pas la véritable raison de son absence.

À vrai dire, il n'a pas pris le monorail avec moi au retour de Kil'dara. Mais il devrait être bientôt rentré.

C'est du moins ce qu'elle espère encore. Ayant commencé à s'habituer aux bizarreries de Lohan, et en l'absence d'appels au secours, elle préfère attendre le début de la semaine avant de vraiment s'inquiéter de son absence.

Le Bariolé ramenant une bouilloire d'eau chaude, elle sélectionne pour sa tasse quelques herbes parmi celles qu'elle identifie. Une fois l'eau versée, quelques arômes commencent à se diffuser dans l'air.

J'ai effectivement rencontré le Doc et quelques autres savants des nôtres parmi les Kildariens – ce qui m'a d'ailleurs permis d'examiner les restes fondus du fameux Œil. J'avais plus ou moins l'espoir de mettre en place un réseau d'échange scientifique entre nos kils, mais mes interlocuteurs se sont montrés d'une immense prudence, et réticents à tout groupement un peu trop formel.

Je crois que c'est en fin de compte notre crainte commune à tous : nous enfermer dans des structures qui nous emprisonneraient et nous diviseraient plutôt que de nous renforcer librement... Mais si l'on met de côté ces questions de noms et de formes, nous sommes en tout cas beaucoup à vouloir avancer vers une meilleure compréhension de nos capacités et de notre histoire. Je ne crois pas connaître la plupart des personnes que tu mentionnes, mais je coopérerais volontiers, d'une façon ou d'une autre, à un groupe qui voudrait mener de telles recherches.

La tasse d'infusion est très chaude. Rhôz se contente pour le moment de se réchauffer les doigts sur celle-ci, pendant que le Bariolé allume sa pipe et commencer à en tirer quelque bouffées.

Cette histoire de Portes m'intéresse beaucoup. Cela touche à certaines de mes préoccupations les plus personnelles. Mais peux-tu m'en dire plus sur ce qui vous a amené à vous intéresser, collectivement, à cela plutôt qu'à autre chose ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 16 Fambir 815 à 20h28
 
J'écoutais l'étudiante sans broncher. Les information concernant son étude de l’œil n'étaient pas nouvelles : le Doc' m'en avais déjà fait part. L'analyse que Rhôz en avait faite cependant, sur la frilosité de certains lanyshtas à s'engager dans des structures figés, ça c'était de précieux renseignements.
Vint alors le sujet des Portes. J'humidifiais légèrement mes lèvres du bout de la langue.


Collectivement nous l'ignorons, n'étant pas plus apte que vous à nous exprimer sur ce qui taraude nos comparses. Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que cette idée...non...cette hypothèse selon laquelle lanyshtas et rebelles seraient liés nous habite depuis déjà plusieurs lunes.

Un rond de fumée partiellement réussi s'échappa de ma bouche.

Nous nous savons appelés par une Voix que nous nommons "de Cendre". Les Rebelles eux-même se disent appelés par les Portes, par les Ists. C'est du moins ce que l'on raconte. Bien qu'il soit impossible d'affirmer quoique ce soit, admettez que le phénomène initial comporte une ressemblance : un appel occulte, mystérieux.
En faut-il plus pour nous pousser à effectuer des recherches autour de ces Portes? Certainement pas !
Les expéditions ont été abandonnées par les krolannes. Toutefois, nous autres Cendrés sommes en capacité de faire valoir notre différence, ou nos talents supérieurs pour mener à bien ce type de missions.




- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Luang 16 Fambir 815 à 22h27
 
Une voix qui incante ou une voix qui appelle, cela ramène Rhôz à une réflexion qui l'avait effleurée au moment de son départ pour Kil'dara.

Il est vrai que dans cette Grande Voix peut faire penser aux légendes sur l'appel des Portes.

Je ne sais pas jusqu'où peut aller la comparaison mais, après tout, ce n'est pas tout à fait sot de supposer qu'il y ait une similarité entre une voix qui incante pour éveiller des Krolannes et d'autres pour les convoquer... Similarité ou parenté, complémentarité ou rivalité... Entre nous et les rebelles – et aussi ces mystérieuses entités bio-mécaniques.

Je crois que les Portes constituent effectivement l'un des meilleur sujets d'études qui soient pour aller un peu plus loin dans la compréhension de notre état que l'observation nombriliste de nos nouvelles capacités.

La mention des expéditions abandonnées fait comme un pincement au cœur de l'étudiante.

Le Dehors, les Krynaäns, les Dath'ogals, les Portes... Ce sont des sujets qui m'intéressent beaucoup, et depuis longtemps, tu sais... Mais on parle aussi de lieux très dangereux.

Nos nouveaux pouvoirs changent sûrement un peu la donne, mais la façon dont se sont passées certaines excursions récentes entre Lanyshtas doit tout de même nous inciter à la prudence. Peut-être qu'avant de foncer tête baissée jusqu'aux Portes il faudrait commencer à se renseigner aussi précisément que possible auprès de diverses sources : les archives des sharss, mais aussi les Veilleurs noirs, les Dath'ogals...


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 16 Fambir 815 à 22h52
 
La préparation était nécessaire, évidement. J'avais déjà prévu d'aller glaner quelques informations au sujet des études passées des Portes ainsi que des cartographies effectuées. Par ailleurs, le probable contact avec les Rebelles exigeait également une connaissance du patois employé en dehors des Kils. Peut-être que Scipio en saurait quelque chose. Après tout, il avait sous-entendu disposer d'un contact hors du Sin qui lui fournissait toute sorte de matières premières, dont la fameuse huile.
Une chose attira cependant mon attention.


Les Veilleurs Noirs dites-vous?
Qu'entendez-vous par là? De quoi s'agit-il?


Je laissais ma pipe de côté.

Pour le reste, nous pensions vous proposer d'aller chercher, auprès des Comités d'archives, des documents en rapport avec les Portes. Vous semblez taillée pour cette tâche et nul doute que d'autres pourraient vous épauler dans cette entreprise.
Pour notre part, nous comptions farfouiller dans les Dessous. Les connexions qu'ont les comités illégaux avec l'Extérieur pourraient donner lieu à des pistes insoupçonnées.


Je détachais le Crach'Feu de mon ceinturon et le posais délicatement sur la table.

Par ailleurs, pour assurer notre sécurité, voici l'une de nos invention. Un Crach'Feu. Bien qu'il faille s'approcher dangereusement des cibles, nous pouvons vous assurer de son efficacité. L'Eveil progressif des plus réçents appelés nous sera d'une aide non négligeable. Sans compter que vos pouvoirs, comme notre Farce, n'ont eut de cesse d'augmenter depuis notre dernière entrevue n'est-ce pas?


- Thème d'Elyas -
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 17 Fambir 815 à 21h54
 
Tu n'as jamais entendu parler des Veilleurs noirs ?

Pour Rhôz, qui s'intéresse à tout ce qui touche à l'Extérieur, c'est quelque chose d'étonnant, car ils forment un corps légendaire. Mais il est vrai qu'on en parle peu dans la vie quotidienne, que l'on répugne souvent à évoquer leurs activités, qui rappellent par trop directement certains des aspects les plus dérangeants de l'existence en Syfaria. Les Veilleurs eux-mêmes sont assez discrets sur leurs activités.

Il s'agit d'une sorte de groupement inter-sharss qui surveille la Matière Noire autour du continent et étudie des choses en lien avec ça. Ils vont voir directement sur le terrain. À la fois des savants et des techniciens, en quelque sorte.

Ils et elles sont sûrement parmi les mieux placés pour nous renseigner sur la géographie de Syfaria et les emplacements des Portes.

Curieusement – un peu comme pour Klem – elle n'a encore jamais cherché à prendre contact avec eux. Étonnant comme on peut parfois se tenir à distance de ce vers quoi on devrait se précipiter. Il est pourtant très probable que sa mère ait été en lien avec eux, de son vivant, au moins pour obtenir des renseignements sur le continent, peut-être même pour des missions communes. Mais, hormis les « Contes du Dehors », Rhôz ne sait finalement que peu de choses des expéditions de Na'anä-Karhenä Borghez.

Et je crois aussi que Jade en connaît certains.

Une fois encore, la Femme Verte semble incontournable.

Pour les comités d'archives, je pourrais effectivement prétexter de mes recherches personnelles pour aller fouiner ici ou là. Et puis j'ai déjà le champ libre, pour ainsi dire, à la bibliothèque de l'Institut... Je crois que je pourrais même avoir accès à une documentation personnelle de premier choix.

Depuis qu'elle est à l'Institut, Rhôz n'a encore jamais osé demander à consulter les archives des recherches de sa mère. Pourtant, puisque le professeur Müschrën ne sait rien lui refuser, elle n'aurait sans doute pas grande difficulté à y accéder. Non seulement c'est en lien avec ses recherches, mais en plus il s'agit tout de même des travaux de sa propre génitrice !

Du regard elle examine l'arme que l'Arlequin pose sur la table. Une arme à feu qui lui paraît encombrante malgré sa petite taille. Et dont l'usage manque certainement de discrétion, d'un point de vue sonore aussi bien que visuel. Malgré tout, cela peut sûrement s'avérer utile face à une meute de loups affamés.

Je ne suis pas très versée dans les armes. Je me contente d'un lance-pierre et des quelques cours d'auto-défense que j'ai suivis dans ma jeunesse. J'apprécie la légèreté et la discrétion.

Et pour ce qui est des capacités accrues, je ne sais pas trop ce que ça peut donner pour la bagarre. Le mieux est encore d'éviter de s'y trouver acculé.

Cela dit, une perception accrue ou un supplément de tonicité donnent sûrement un avantage dans une confrontation. Rhôz médite un instant sur la question, portant la tasse à ses lèvres, buvant une gorgée, puis hochant de la tête.

Pour revenir à une autre chose que tu disais, si tu as des contacts avec des trafiquants des Dessous, ça peut-être très utile effectivement, pour obtenir certains renseignements ou se procurer certaines choses.

Et on aurait bien besoin aussi de connaître des chemins pour entrer et sortir du Kil sans attirer l'attention. D'ailleurs, j'avais songé à une balade en souterrains avec un de nos amis, avant de devoir me rendre en Kil'dara. J'espérais aussi trouver des indices sur ce point lors de mes recherches en bibliothèque.

Elle pose sa tasse et affiche un air pas mécontent.

Voilà qui commence à nous faire un bon début de plan de recherche pour les semaines à venir, non ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Matal 17 Fambir 815 à 22h26
 
Les Veilleurs Noirs, en définitive des passionnés de Matière Noire. Effectivement, prendre contact avec eux apparaissait incontournable pour chaque expédition sérieuse menée à l'Extérieur, ne serait-ce que pour espérer un soutien logistique partiel. Le ravitaillement en eau potable constituait en effet l'un des plus gros problèmes pour chaque sortie. S'ajoutait à cela la mauvaise connaissance des terrains qui avait déjà fait capoter deux des précédentes sorties auxquelles j'avais participé.

Jade, encore elle.
Dans la mesure du possible, il faudrait se tenir loin de ses espions. Tant qu'elle ne connaissait pas nos projets, elle ne s'en mêlerait pas. L'autre solution serait de la leurrer, ce qui ne paraissait pas bien difficile à la vue de son fonctionnement plutôt systématique.
Mon sourire s'estompa, cédant sa place à une mine assombrie.


Nous sommes certains qu'il sera possible de se passer de la Grande Verte pour entrer en contact avec ces Veilleurs Noirs. Vous comprendrez qu'il en va de la santé de tout les participant de cette entreprise. Du moment qu'elle se mêle d'une affaire, la Vigilante a la fâcheuse tendance à semer la mort derrière elle. Imaginez qu'elle perçoive notre quête comme une potentielle compétition avec ses propres desseins... Les conséquences seraient...Hum.

J'inspirais profondément.

L'Extérieur constitue à lui seul un danger suffisamment grand. A cela s'ajouteront les Rebelles. Inutile de faire entrer Jade dans la ronde.

J'étais catégorique. Entrer dans le jeu de la Verte signifiait livrer une guerre aux funestes conséquences. Je me savais surveillé, plus ou moins. La tentative de Jade avec Lamka en était la preuve.

Il serait d'ailleurs plus avisé de la mener sur une fausse piste concernant nos activités. Échafauder une Comédie crédible de sorte à l'éloigner de nos recherches. Nous dormirions plus tranquillement.

Les plans s'entrechoquaient.

A titre d'exemple, nous pourrions feindre la mise en place d'un trafic de matières premières issues de l'Extérieur en collaboration avec les Dessous. Ceci entrerait en résonance avec notre précédente expédition, justifierait notre présence dans les Dessous et la prise de contact avec les Rebelles et Veilleurs Noirs.

Je terminais mon infusion puis proposais une nouvelle tasse à Rhôz. L'eau était encore chaude.
Coup d’œil amusé vers mon Crach'Feu.


Oh évidement, cette petite bête là n'est à utiliser qu'en dernier recours, le genre de situation ou un loup compte faire de vous son repas. Si vous voyez ce à quoi nous pensons...Ah ah ! Nos opérations devront rester discrètes. Nous souhaitons par ailleurs nous renseigner sur les bases du patois Rebelle. Peut-être pourriez-vous profiter de vos prospections à l'Institut pour jeter un œil là dessus?

Cette herbe à pipe se consumait rapidement. Bragg m'avait-il refourgué ses stocks bon marché?

Bien !
Nous aboutissons petit à petit à une feuille de route cohérente. Vous prendriez le chemin des bouquins tandis que nous pousserions la balade en souterrain.
Néanmoins, seuls, nous en aurions pour des mois. Que diriez-vous de réunir nos différents contacts intéressés par cette recherche d'ici deux jours? Nous pourrions nous rejoindre au Bureau, exposer nos objectifs et répartir les tâches en deux groupes en fonction des capacités de chacun.
Je posais mon index sur mes lèvres, pensif. Peut-être que le Doc' pourrait également se joindre à nous, qu'en dites-vous?


- Thème d'Elyas -

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