Quelques minutes... Heures ? Impossible de dire combien de temps il est resté avachi ainsi, prostré avec ce brouillard dans la tête. Des voix ? Non, il ne peut y croire, il ne peut comprendre...
Mais il se sent mieux à présent. Cirrus se relève lentement, encore en chemise de nuit. Le soleil, dans le ciel est proche de son zénith : il a du passer la matinée à rendre ce que son pauvre estomac pouvait donner.
Lentement, en trainant les pieds, il ouvre un tiroir accroché au dessus de l'évier et en sort une boite en fer blanc. Une théière est accroché à une patère contre le mur. Il la saisit, l'ouvre et verse une poignée de poudre blanche venant de la boîte. Il complète avec de l'eau.
En grommelant, il remarque que le feu du poêle à bois s'est éteint. Il n'a pas vraiment pris le temps de l'entretenir... En vacillant, en se tenant la tête, il s'affaire à rallumer le feu. Une tâche qui aurait du lui prendre une dizaine de minutes, mais qui, dans son état, lui prendra le double.
Quand enfin le feu prends et attaque les buches de frênes, il s'est à nouveau laissé tomber à terre. La théière n'est pas sur le feu... Tant pis, trop dur.
Son regard se perds dans une brume imaginaire, où les toiles d'oiseaux qu'il a peint deviennent des chimères fantasques, des chimères qui semblent vraiment lui parler. Est ce possible ? Les paysages du quartier qu'il a parcouru en long et en large afin de trouver le détail qui pourrait être rapporter, immortaliser par une peinture semble prendre vie. Il à cette impression de déjà vu, propre au rêve. Il marche dans ses toiles, il parle aux oiseaux tout en descendant, marchant en approuvant les dires de chacun...
Quand il reprend conscience, le soleil a déjà entamé sa descente dans le ciel. En grognant, il se relève, rajoutant une buche sur le feu et plaçant la théière sur le poêle.
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