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Les Petits Papiers
Où quand une discussion dégénère
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 19 Nohanur 814 à 11h33
 
Goutte, goutte, goutte la pluie sur les carreaux. Car aujourd'hui, dans le Comité des Stalles, c'est le branle-bas de combat. L'Honorable Barabas Eck'Intal, responsable de ce petit mais actif comité marchand -spécialisé dans le tissu, et pas le fourrage comme le laissait percevoir le nom, une obscure histoire de "c'est la tradition !"- recevait celui du Comité de l'Aiguille, comité de mercerie également mineur mais actif sur les puces. Honoria la Joyeuse, qui, tout aussi faussement nommée que l'un des deux comités précédemment nommés, tiraient une tronche pas possible. Réputée femme froide, elle n'était pas du genre à tolérer la moindre incartade dans les rangs de ses hommes, ou à tolérer la moindre concurrence dans le domaine très exclusif de la mercerie.

Et au milieu de tout cela ? Notre blond et souriant voleur.

Lorsqu'un comité désire en faire disparaitre un autre, il n'existe pas trente-six moyens d'y parvenir. Soit devenir tellement bon dans le domaine qu'on évinçait le concurrent. Soit supprimer ses membres un à un. Soit parvenir à faire comprendre à la population que ce Comité n'avait rien de très Sinite, et laisser jouer la Vindicte populaire. Le comité qui l'avait engagé avait une dent contre les Stalles, c'était un fait. Et le moyen le plus rapide de ruiner sa réputation était de glisser un très petit grain de sable dans les rouages. Honoria n'avait rien d'un modèle de patience, et supporterait mal qu'un autre comité ne respecte pas son autorité. Ce qui risquait d'être le cas en cas de retard, de contrat mal négocié ou de perturbateurs gênants. Pléonasme.

Dans cette optiqiue, l'Honorable avait usé de nombreux fonds pour augmenter la sécurité du bâtiment appartenant au Comité. Pas question de laisser les choses au hasard. S'il remportait ce contrat, c'était la prospérité pour son comité, cela ferait de lui une sommité à n'en pas douter !

Aussi, lorsque lui, sémillant Derek -Comprendre un Cal teint en brun-, avait profité de l'opportunité de rentrer dans la-dite "augmentation de personnel", il n'avait pas été très dur de s'infiltrer dans les lieux. Simplement être un "extra", et explorer les lieux. Pas encore là, la grosse marchande... Et tant mieux. Elle avait préparé le contrat de son côté, d'après ses informations. C'était la cible. Pas de contrat, pas de signature. Une petite embrouille commerciale, ni vu ni connu.

Cal était aussi sémillant que Derek austère. Une nécessité au vu de la situation. Résister à ses pulsions n'étaient définitvement pas son fort. Mais au pire, pour conclure le tableau, pourrait-il terminer le tableau d'une manière flamboyante ? En attendant, c'est dans l'ombre qu'il patientait, avec un autre extra -un gamin pas bien malin et mal dégrossi-, les doigts rentrés dans sa manche jouant avec le manche d'un petit couteau, invisible.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Vayang 28 Nohanur 814 à 11h49
 
Finalement a retarder son départ elle s'était fait embrigadée par maître Hok. Conscient que ces derniers temps elle était plus utile pour parler que pour coudre il s'était fait un plaisir de l'envoyer « au front »... Il y avait quelques points a négocier avec le comité des Stalles... Mais surtout aujourd'hui il fallait observer ce qui se passait. « On » les avaient informés que le comité de l'aiguille serait en négociation... Et que cette bonne vieille Honoria mènerait l'affaire. Autant dire qu'ils avaient tout intérêt a éviter que les négociations soient trop fructueuses : même si très spécialisé le comité de l'aiguille avait une politique des plus désagréables en terme de concurrence. Sans compter, bien entendu, les « quelques » sensibilités que l'humeur délicieuse de « la Joyeuse » avait pu froisser au fil des ans.

Globalement pour éviter que la journée ne fasse vivre quelques mois difficile au comité des Tissétoiles elle avait deux coups a jouer. Le premier était sans aucun doute le plus difficile. Il s'agissait de profiter du marché effectué en parallèle pour obtenir de bons prix. Possible en chahutant un peu les négociateurs. Malheureusement la perspective d'un contrat juteux réduirait l'intérêt de ses interlocuteurs pour ses propres offres. La deuxième option était moins avouable.

Enfin bref... Elle s'était donc rendue sur place aux aurores pour tâter un peu la température. Le comité des Stalles était... inquiet. Il jouait visiblement gros sur cette affaire et n'entendait pas se laisser dépasser d'une manière ou d'une autre. On avait clairement fait comprendre a la jeune apprentie du comité des Tissétoiles que la présence d'une concurrente, même indirecte de l'aiguille était bien malvenue en cette journée.

Les premières rebuffades avaient été fait dans les formes. A l'entrée, lorsqu'elle s'était présentée on lui avait signifié que le « maître » avait un rendez-vous important et qu'il n'était guère disponible aujourd’hui. Ne pourrait-elle revenir le lendemain ? Ils seraient ravis de la recevoir pour parler affaire. Pour sa part elle avait pris un air contrit et expliqué que dans la mesure ou son maître lui avait donné une mission elle pouvait difficilement rentrer a atelier sans l'avoir effectuée... Ou, à minima, avoir obtenu les premiers éléments. Retarder d'une journée risquait de mettre bien des choses a mal a cause de dissensions... Un autre vote risquait d'être organisé sous peu...

La comédie (qui n'en était même pas totalement) finit par jouer ses fruits : on l'amena vers quelqu'un de plus impliqué dans ce comité pour qu'elle puisse discuter affaire avec lui. Calme. Trop calme. Les quelques avances effectuées furent toutes ignorées... Visiblement ils préféraient, de loin, perdre l'opportunité de tout contrat avec eux plutôt que de froisser Honoria. Soit.

Le jeu changea donc totalement. Elle n'avait qu'à jouer les imbéciles pour l'empêcher de la mettre a la porte autrement que manu-militari. Et l'utiliser pour visiter les lieux. A en juger le renfort de sécurité il serait compliqué d'agir en sous-main. Pas avec le peu de préparation qu'elle avait et sans personne derrière au cas où. Quelques années plus tôt elle s'y serait risquée le sourire aux lèvres mais maintenant elle s'était, dans une certaine mesure, rangée. Même si sa transformation l'incitait a reprendre du service elle n'avait pas encore assez confiance en elle. L'action était possible mais la marge de sûreté trop faible.



A chaque rêve son chemin.

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