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Lohan Chesmyr
Comitaire actif,
Assistant

Kil'sin  
Le Vayang 21 Nohanur 814 à 15h53
 
Ce soir, je suis de sortie.

Je serais bien resté couché sur ma paillasse, dans mon conapt de l'hôtel Iris, mais... j'ai à faire.
Des bruits courent, en ville, parmi la faune qui règne sur la nuit. On cause dans mon dos. On prétend que je décline, que je vais passer la main. Quelqu'un balance sur mon compte... mais je suis au parfum. Mieux, je sais d'où ça vient :

Du gang des égoutiers.

L'an dernier, cette bande de gouapes m'avait prêté allégeance, mettant fin à une guerre secrète qui durait depuis quatre générations. Seulement voilà : ça ne plait plus à Chu' « la balafre », son ex-parrain. Alors, il me chie dans les bottes... Je le tiens de Bled-le-roux et du Borgne ; sentant le vent tourner, ils ont misé sur moi.

Moi. Le chef du Clan de la Lune Noire.
Le Boss.

Il est vrai qu'en journée, je ne paie pas de mine : trainant sans but, le dos voûté, le regard inquiet... ou avachi dans ma chambre de bonne, à compter les mouches... Ca vous surprend ? Très bien. C'est le but. Continuez à me voir en minable, en médiocre, en perdant. Continuez à m'ignorer. Jouez les gros bras, bousculez-moi, tabassez-moi, même. Faites-vous plaisir ! De jour, c'est possible. De jour, je laisse glisser...

Pas de nuit.

Je suis prêt : noir de pied en cape, mes lames aux fourreaux, je m'exfiltre du dernier étage par le soupirail menant à la corniche extérieure. Ses huit centimètres de large me suffisent amplement : acrobate-né, je longe la façade sur une trentaine de mètre, indifférent au gouffre vertigineux qui tente de m'aspirer. Ensuite, j'escalade la gouttière, me rétablis sur la terrasse sommitale et, bondissant de toits en toits pour gagner du temps, je prends la direction de l'ouest.

Cette nuit, Chu' et sept de ses béjaunes ont rencard : ils doivent se retrouver au « parc aux oiseaux »  et mettre un point d'orgue à leur complot. Leur plan ? Saper mon autorité, diviser le Clan, revenir aux gangs. Ceci fait, ils associeront leurs forces pour m'abattre définitivement...

Ils vont déchanter, les caves. Et pas plus tard que maintenant.

A proximité du lac, dans un renfoncement végétal qui dégage une petite clairière ignorée des gardes (le parc est fermé de nuit), je les vois : ils sont dix, finalement. Assis sur leur cul, en rond, comme pour un putain de pique-nique. Personne ne surveille ? Aucun guetteur ? Pas de pièges ? Pfff. Amateurs...

« La balafre » mène le bal, expliquant la vie aux morveux qui le suivent. Tandis qu'il déblatère, je sors du couvert et m'avance lentement, en pleine lumière. J'en choisis deux, les plus jeunes : ils vont s'en sortir. Indemnes. Pour témoigner.
Les autres vont prendre cher.

Chu' blêmit, crache, se relève et fouille du regard les environs : sans doute me croit-il accompagné ? Comme si j'avais besoin d'aide, béjaune ! Un ordre fuse et tous reculent, formant un demi-cercle. Ils sortent leurs lames...

Je sors les miennes.

La première attaque vient d'un jeune, forcément. Il veut briller, laisser son empreinte. Il y laisse une oreille, en fait ; je suis sympa, je le laisse fuir. Maintenant, y'a du laisser-aller dans les rangs : trois se couchent, les autres chargent. Parfait : on va gagner du temps. Vous avez de bons yeux ? Non ? Ca tombe bien, je n'ai pas envie de m'appesantir dans une description détaillée des évènements. De toute façon, ça ne dure pas longtemps : vingt secondes, peut-être plus en comptant l'introduction. Puis plus personne ne crie. On n'entend que des râles...

Je m'approche de Chu' : il est dans les vap', suriné de partout... Je ne l'ai pas loupé. Mais faut marquer le coup, j'ai une réputation ; alors je me penche et, sous le regard horrifié des survivants, je le castre. Maintenant, c'est Chu' la fiotte.



*** Epilogue ***


Il est quatre heures. L'aube s'annonce, je dois rentrer. Quelques lames m'ont touché, un break s'impose. Cette fois, je passe par les escaliers : pas envie de jouer les monte-en-l'air, j'ai la flemme. J'emprunte quand même le soupirail, pour le sport. La chambre est plongée dans l'obscurité. Mon larbin roupille, emmailloté dans sa couverture. Est-ce qu'il rêve ? M'étonnerait...

Le baston, ça creuse : j'ai les crocs ! Alors je baille, je m'étire et je le réveille. La chose ronchonne un peu et baragouine en patois :


- Bon sang Titus, tu t'es enc-core b-battu ? Pauv-vre vieux, je vais t-te donner ta p-patée...

Il s'appelle Lohan. L'est con comme la lune, mais c'est mon Krolane. Je devais en changer, mais... il amuse les gars. Avec le temps, je m'y suis attaché...

La bouffe expédiée, je me lisse les moustaches, me roule en boule et coince ma bulle.
Cette nuit, foi de matou, j'ai assuré.

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