Les Chroniques de Cal Keran
Chapitre 1 : Gang de la Main - Magnus Rochar
Ecrit le Le Merakih 1 Jayar 816.
S'il est un membre de la Main dont l'origine se perd, c'est bien le Tavernier. Tenancier de l'établissement de la Main d'Argent, et bras droit officieux de Merika, Magnus Rocha n'a, pour ainsi dire, aucune existence connue avant son arrivée au service de la cambrioleuse.

Montagne de muscles barbue, le géant à la peau tirant sur le rouge est le stéréotype typique -pléonasme- du tavernier : vaguement bedonnant, le bonhomme est connu du grand public pour son travail de tavernier, et il est la façade officielle de l'établissement. Une bonne réputation ? On n'en approche même pas. De nombreuses histoires sont chuchotées dans les Dessous concernant l'homme de main. Certains disent que celui-ci aurait été l'un des membres des Rats-Garous, comité fantasque dont l'existence fantasmée faisait frémir les gosses et les fragiles des Bas-Quartiers du Kil. D'autres soutenaient que, si personne ne savait ce que le Tavernier avait été, c'était parce que les Doigts-d'Argent elle-même l'avait créé, un serviteur docile et puissant au service de celle qu'on pensait être... Hé bien, qui était une cambrioleuse, pas une thaumaturge... Peu de chance, donc, de pouvoir vérifier la véracité d'une telle théorie.

Ce que tout le monde savait, en revanche, c'était la confiance portée par la matronne à son gros-bras. Il était extrêmement rare qu'une affaire se conclue sans qu'il en soit informé, et il était parfaitement impossible d'atteindre la tête du petit réseau sans le convaincre d'abord qu'on avait une bonne raison pour le faire.

On pourrait croire, au vu de sa réputation et de son rôle de pilier de l'organisation, que le krolanne pourrait être peu sympathique. Et on aurait raison. Si son rôle de Tavernier le forçait à maintenir une façade de politesse, le standing de l'établissement crevant le plafond comparé aux bouibouis des Dessous, celui-ci était d'une froideur et d'une rigueur toute professionnelle. On lui connaissait peu d'amis, mais, paradoxalement, peu d'ennemis. S'attachant à ne faire que le nécessaire, dans le seul but de servir la Main, celui-ci s'arrangeait toujours pour limiter les dommages collatéraux, favorisant souvent le compromis afin de limiter l'impact de ses actions sur les résultats du gang. Et si le compromis échouait, il lui restait toujours "Bibiche".
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dit "le Tavernier"