Les Chroniques de Cal Keran
Chapitre 2 : Gang de la Main - Julia Tout-Court
Ecrit le Le Merakih 1 Jayar 816.
Le Tavernier se tenait à la droite, la Courtisane à sa gauche. Autrefois gagneuse au service des Doigts, la Courtisane avait désormais une place de choix au côté de la femme qui l'avait faite sortir de la rue. Une chevelure tirant sur le roux, un sourire mutin et un visage entre deux-âges soulignée par une peau de nacre : telle était désormais l'un des pièges favoris des Doigts.

On dit toujours que dans les Dessous, peu importait l'arme utilisée, tant que le résultat était au rendez-vous, et Julia illustrait à merveille se principe. Qu'il faille se servir d'un stylet, d'un baiser, ou de son c... la Courtisane avait pour habitude de varier les armes. La constante ? Une apparente faiblesse physique, ayant pour résultat d'abaisser la meilleure des positions de garde. Qui pouvait se méfier d'une prostituée au visage d'ange et à la poitrine d'albatre ? Normalement, n'importe quel homme possédant plus de deux sous de jugeotte. Mais la chance insolente qui accompagne les gens de peu de bien faisait bien les choses, et la Courtisane, en grimpant les échelons, avait naturellement attiré l'oeil de la matronne.

Si celle-ci n'avait pas la confiance que Merika accordait au Tavernier, elle pouvait se targuer d'être souvent en premier ligne : qu'elle soit appât, espionne ou cadeau, celle-ci accomplissait avec régularité les tâches confiées par sa patronne. Qui n'hésitait, en aucune occasion, à se servir à escient des dons que la nature avait cru bon de lui offrir. Elle tenait lieu, pour la cambrioleuse, de charme juvénile disparu, d'avatar de sa propre féminité et d'arme tranchante, le patronage ayant émoussé la sienne.

Peu importait à la Courtisane qui, de la petite bande, se retrouvait donc à un poste haut placé au sein de la hiérarchie du comité officieux, haut, bien plus haut que ce qu'aurait pu espérer Julia, gosse des rues et rousse des champs.
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dit "la Courtisane"