Les Chroniques de Elyas
Chapitre 3 : [Invention] Feu liquide
Ecrit le Le Julung 28 Manhur 815.
*** Appart-telier de l’Arlequin
Minuit passé. ***


Rythme étrange que celui d’un amuseur-parieur des rues dont le passe-temps s’avère être l’innovation technologique. Enfin innovation, façon de parler. Je me savais encore loin de révolutionner l’armement et les gadgets tels qu’on les connaissait à l’heure actuelle. Toutefois, j’avais au rythme de mes expériences, fabriquant divers prototypes, m’essayant à une production certes limité mais suffisante. Le Doc’, Kil’darien passionné par les entrailles des morts et des vivants, m’avait d’ailleurs fait le plaisir d’investir dans le second modèle de Crach’Feu spécialement confectionné à sa mesure. En quelques mois mon établi, qui jusqu’alors s’était contenté d’accueillir de quoi bidouiller quelques explosifs et feux d’artifices, était devenu un immense chantier perpétuel, grignotant les quelques mètres carrés laissés libres dans l’appartement. Des esquisses et autres schémas explicatifs étaient à présents agrafés sur une grande partie des murs et poutres de l’atelier. Des réflexions en cours ou abandonnées, des projets fantaisistes et autres théories concernant le fonctionnement de l’étrange automate croisé au Fortin. Tout ceci se confondait dans un foutoir que moi seul pouvait véritablement déchiffrer.

Cette nuit-là, Mi-mains était de sortie avec sa petite bande de lascars. Le calme régnait. Non pas que le gosse soit des plus turbulents, mais la seule présence d’une autre personne m’empêchait par moments de me laisser aller à toutes mes expérimentations. Et pour cause, j’entretenais depuis mon éveil complet une sorte d’objectif secret : mêler ma Farce, cette drôle d’énergie palpable et manipulable du fait de ma mutation, avec mes fabrications. Bien que le petit Mi-mains ait pu s’en douter, il n’avait encore pas eut la preuve de ce changement. Oh bien sûr, le changement soudain de teint lui avait mis la puce à l’oreille. Il m’en avait posé, des questions, des tas et des tas. Le résultat d’une mauvaise expérience lui avais-je alors expliqué, un genre de flash qui m’aurait, sans entrer dans les détails, dépigmenté la peau. Qu’il y ait cru ou non, il avait dès lors cessé de m’interroger.

Face à moi, une fiole pratiquement vide de feu liquide achetée quelques semaines plus tôt au prix fort. On trouvait également mes plans de Crach’Feu, celui d’un autre prototype à venir, une curieuse liste d’ingrédients et de dosages associés ainsi qu’un croquis schématique de la Chose. Mes yeux revinrent se poser sur ce dernier. Le Fortin… La bestiole, les oiseaux de métal. J’en revenais toujours à ce même problème, cette technologie visiblement supérieure face à laquelle il me fallait trouver une réponse. En laissant trainer mes oreilles parmi les artisans des puces, j’avais pu entendre des rumeurs qui couraient selon lesquelles la Folie du Créateur commençait à faire son retour ici et là. Les plus illuminés – ou peut-être les plus futés – avaient jugés bon de lier cette fascination à l’arrivée des lanyshtas et de leur magie. Magie…Oui.
Etait-ce possible que le Créateur soit lié à la technologie du Fortin ? Du métal animé, réagissant aux talents de lanyshtas, capables de se protéger face aux armes conventionnelles. Il fallait l’envisager. Donc le surpasser.

Soupir.
Je regroupais mes notes sur le Fortin au sein d’un même dossier puis décidais de remettre ça à une prochaine fois. Chaque chose en son temps.
Plus tôt dans la journée, j’étais passé voir Bragg. Entre deux phases hallucinatoires, j’avais pu tirer quelque chose de lui au sujet d’un problème des plus préoccupants : le feu liquide. En effet, l’approvisionnement par voies classiques risquait de me restreindre ou de me ruiner, au choix. Ils étaient peu nombreux à produire de manière régulière, et encore moins à oser stocker ce liquide hautement instable. Du coup, j’avais formulé à l’alchimiste-herboriste mon souhait de produire mes propres munitions, assurant ainsi mon autonomie en ce qui concernant l’alimentation des Crach’Feu que j’utilisais ou vendais. Un excellent moyen d’assurer une rentrée financière régulière – plus que les paris en tout cas- et permettre le développement de nouveaux dispositifs. Néanmoins, deux problèmes se posaient : la stabilisation du feu liquide avant son conditionnement ainsi que son stockage. Pour le premier, Bragg m’apporta sa science. D’après lui, l’erreur d’une grande partie des fabricants de feu liquide provenait du fait qu’ils cherchaient à obtenir un produit à multi-usage. En adaptant ma propre formule de feu liquide pour la rendre totalement optimisée aux dispositifs que je produisais, je devrais être capable d’obtenir quelque chose de moins liquide, une sorte de gel hautement inflammable.

Les dosages allaient naturellement différer. Communément, il était connu que le feu liquide était la résultante d’un assemblage de poudres noires liquéfiées à l’aide de l’huile de Frobekh autrement appelé Saçenbon. Généralement, les artisans avaient tendance à limiter la présence d’huile, jugeant celle-ci trop chère pour assurer une vraie rentabilité sur le produit lors des ventes. Fort heureusement, je n’avais pas cette contrainte. D’autres variantes pouvaient également être apportées dans le mélange des poudres explosives utilisées. Outre la coloration des flammes, qui pouvait aller du vert à l’orangé tout en passant par un bleu foncé, cela faisait varier la vitesse d’auto-combustion après contact avec l’air.

J’avais déjà établi plusieurs dosages à partir de calculs prévisionnels et des effets recherchés. L’avantage lorsque l’on travaille sur un produit déjà commercialisé et dont la technique de fabrication est plus ou moins bien maîtrisé, c’est qu’il est aisé d’en comprendre le fonctionnement et donc de réduire les dangers liés à sa manipulation. C’est donc sans Mi-Mains, dans mon atelier de bois, que j’enchainais les mélanges dans diverses petites éprouvettes.
J’ignore combien de temps dura l’opération dura. Pas loin d’une nuit en tout cas si on considérait qu’à mon réveil, après un très court sommeil, le soleil se levait à peine. Je découvris sans grande surprise que Mi-mains était rentré et avait profité de ma transe pour roupiller sur le lit. Le petit fou n’avait pas pris la peine de mettre la sécurité sur son tranquiliseur, c’était le genre de petits détails qui peuvent vous tirer du lit à grand coup d’ondes sonores concentrés. En jetant un coup d’œil sur mes tableaux et autres listes d’ingrédients produits durant la nuit, je m’aperçus que malgré la fatigue, j’avais su élaborer trois échantillons aux propriétés théoriquement identiques mais aux compositions différentes.

Je reniflais sous mes aisselles. Certes ça ne sentait pas la rose mais là où j’allais de toute manière, ça ne ferait pas grande différence. Seul hic, comme toute expérience qui se respecte, je ne pouvais pas résolument partir seul. Après avoir fourré avec précaution les éprouvette et le reste de mon matériel dans sac à bandoulière, je m’approchais furtivement du gamin profondément endormit sur le lit. Du bout des doigts, j’orientais le tranquiliseur vers lui puis….clic !
La décharge énergétique produit un son strident, éveillant dans un sursaut paniqué le jeune homme. Ses yeux allaient et venaient dans toutes les directions, complètement paniqué. L’air innocent, je l’observais, un sourcil relevé.

Sf psé Nô ôhlej, ùh jsëphseôùd gçs éldes pùsé èùtQhs ôjjùjdôéd ôùd lçphùW hô jWïçeùdW ! Çô xlçe çé eWîsùh, ï’sjd çé eWîsùh, ï’sjd gçs dç èôùj xôj tôéj hô tsëù-ësjçes dlù.

Tremblant de tout son être, il parvint à fixer son regard dans ma direction. Son articulation n’était pas des plus parfaites mais bon, c’est pas comme si dès le matin, il avait l’habitude de se comporter comme une lumière.

[w]ùé-ùréfn :[/w] Uw…uw…uwaé ? ïrnnZ uw..uwaé ?

Un tapotement de mains plus tard, je m’approchais de lui et le secouais par l’épaule.

Mo èm èm èm, pè kmiù öiw âwigwêêw êw kmêêw owpg ? öi’pqcaeùw, nwçaiù ! ùi ù’wê eîbwpèèî à cpj ! Ag bm mèèwe nmgê èwê îraiùê, ag m nwit ùeapê cwùpùê ùeijê à wêêmïwe wù wg ùm öimèpùî nw Cewqpwe Mêêpêùmgù, ùi ùw napê nw gaiê mêêpêùwe !

Encore troublé, le gamin se releva tout de même, un brin chancelant. Il enfila ses chaussures puis me jeta un regard un peu plus consistant que les précédents.

[î]Xp-xlpwç :[/î] S’çîpç ïlkâ X’çptîk !…Twàpw s’ckrpç.

Qu’il le croit ou non, je n’en avais pas grand-chose à faire dans l’instant présent. Je lui refilais le sac à bandoulière puis revêtis ma tenue dite des Dessous. Le gamin était distrait, presque nonchalant.

Du lgêrnsf onsrg ènoog nêgé qg fné, y’n àsgm lg ùuçs lg onsrg érnigr qn içsdsE lu éçrkf fs qgf Ekrçuêgddgf fg àrsfgmd. Fûrgigmd kquf lçuqçurguw ùu’um rEêgsq ô éçuk lg drnmùusqsfgur, ça çus-çus-çus…

Mi-mains se raidit tout à coup. Alors que je prenais la porte, lui me suivait tout en tenant avec une grande précaution le sac dans les bras. On aurait dit qu’il transportait une cargaison d’œuf !


*** Égouts à proximité de l’Appart-telier, Estaminets.
Aube. ***


Compte tenu de l’horaire, nous n’avions pas à chercher bien loin pour effectuer nos petits essais. A peine avais-je descendu les escaliers que j’indiquais à mon suivant d’emprunter une petite ruelle menant à la cour de notre ilot. Arrivé là, je ne mis pas bien longtemps pour débusquer une bouche qui menait aux égouts.
Un coup d’œil à droite, puis à gauche. Cette fois-ci, il faudrait bien que je me salisse les mains. En m’aidant d’une barre métallique qui trainait parmi les débris des tavernes voisines, je parvins à dégager la plaque, laissant ainsi le passage libre vers les ragoutantes galeries kil’sinites. Le gamin ne put retenir un hoquet de dégoût face à l’odeur.

[â]Mö-mlöàë :[/â] Zjâlb…M’ëöfâè, Yl ëfàé zlë vl èjëf cjéèf hbfmöà. T’l zlë mjtfà ôf éèjâcfè âà fàôèjöé mjöàë…
Mjöàë êâjö ? Mjöàë ëlvf ? H’fëé ôfë Odjâéë, éâ é’lééfàôlöë P âà zlèéfèèf ôf ëjöf zlèeâmO P v’fréèlöé ôf clàövvf ? Lvvjàë-lvvjàë, h’fëé lâëëö Yl ôfcfàöè âà bjmmf ! Hfèélöàfmfàé zlë vl zlèéöf vl zvâë öàéOèfëëlàéf mlöë h’fëé âà zlëëldf jivödO. Möfâr, âà èöéf ôfcèöjàë-àjâë ôöèf, âà èöéf zjâè éjâé fàelàé êâö hjmzéf ëf vöcèfè P âàf hlèèöKèf hjmmf hfvvf êâf éâ fàcöëldf !


Le faciès sceptique du bambin céda sa place à un drôle de sentiment de fierté. J’étais satisfait de voir que malgré le temps qui passait, j’étais encore capable de lui faire avaler à peu près n’importe quoi…mais jusqu’à quand ?
Quoiqu’il en soit, ce n’est pas un si gros mensonge. J’étais même plutôt proche de la réalité. Certes, j’exagérais, histoire de rendre l’épisode moins pénible. Cependant, la connaissance des égouts et de leurs dangers s’avérait plus que nécessaire en cas de contrebande ou, plus simplement, de fuite à l’improviste. D’après ce que j’en savais, nous ne nous exposions toutefois pas à de grands dangers en nous y rendant en début de matinée. Les grands caniveaux étaient principalement gérés par les gros comités illégaux. Les petites frappes et autres drogués ne se risquaient pas à y monter un bivouac de fortune. De plus, les transactions, règlements de compte ou convois avaient majoritaire lieu la nuit, masqués par l’effervescence du Dessus.

J’ouvrais la marche et descendis prudemment jusqu’à atteindre la banquette. Après m’avoir fait passer le sac, Mi-mains suivit, à présent un peu plus motivé. Du doigt, je lui indiquais le cours d’eau qui scindait l’espace en deux parties. Celui-ci n’était pas bien grand ni trop profond.

Lï bààkvvk Sb vb çtrkook. Aôwîk-olî, ï’x akop vkp àîkqp ft’kï qkmïîkm mkçltmp. Kï wlïçoîlï qkp nktmkp qk vb öltmïôk, v’kbt àkto p’ôàbîppîm. Lï ok wbîo àbp qk qkppîï, ot àktd o’îabéîïkm àltmftlî olto pktv. Sourire. Lù qlàç èhtç çtàîpç nxùî ln îàxùééù, î’ùçé màù qnhötpç, ùllù ç’Rlnhèpé, çù hRéhRîpé tà fpùe ùçé éhtàRù, qtàh Rxnîàùh àeù qnhépù êà ölào xùhç lùç epxùnào peöRhpùàhç êù ln xpllù. N btpeç êù îteenpéhù qnhönpéùbùeé lùç qlneç, Rxpéù êù é’v fnlnêùh. Ln fnemàùééù, A eù qnç îteöteêhù nxùî ln flnemàùééù, î’ùçé ln çRîàhpéR înqpîdù ?

Il hocha docilement la tête.

Qzw-qzw-qzw, iye àU. dis-je en pointant une intersection.

L’idée était de disposer d’une intersection à trois embranchements pour assurer une retraite en cas de pépin. Se retrouver piéger par un feu dans les égouts, c’était pas franchement le pied. L’eau à proximité, bien qu’usagée, pourrait permettre d’étouffer les flammes…ou bien déclencher une réaction imprévue due à la présence de détritus. Porté par la fatigue, je n’avais toutefois pas eut la patience de trouver un terrain d’expérimentation plus propice. Le goût du risque.
Arrivé là, Mi-mains déposa doucement le sac sur le sol. J’en sortis les trois éprouvettes numérotées, un calepin ainsi qu’une paire de gants renforcés. Sans lui jeter le moindre regard, je tendis au jeune adolescent la paire de gants. Je restais le bras tendu durant une dizaine de secondes. Il n’esquissa pas le moindre mouvement.

Jcàhuj Fk.

Toujours rien. Je tournais finalement la tête dans sa direction. Une drôle de grimace était apparue sur son visage.

Litîdti Muudupmqp îd-îmdqu, tqxdèts Am.
[w]îd-îmdqu :[/w] K’tup zwt î’udtwi, k’tup lmu gdtq îm pmdèèt hru cmqpu.
Mç èm pmdèèt… Qt p’dqzwdEpt lmu lrwi Am, îdtwï hmwp mhtk zwt umqu.


Il tendit le bras, hésitant, puis se ravisa.

[y]êî-êèîhô :[/y] Eqyô Tmùô ôûiô ëù eqmiù gqyc ? N’eùyz ëîiù, hqyô vèîôôùi êèhîcyvùi eqmiù aîëyvù…
ôî hqyô ôqêêùô ôûiô ? Qb ïyî qyî.


Voyant qu’il n’était toujours pas convaincu, je me relevais et m’approchais de lui, déposant directement les gants entre ses mains.

Yù i’pù ipdèïq fïpù âsèdnR ùyji-êUêp. Bp ipjb çdyfbAêp îyïi-qj, â’piq ëjp öèùi jùp pzçRdïpùâp âyêêp âpbbp-âï, ïb x pù è jù ëjï i’èêjip pq b’èjqdp ëjï öyïq qyjq ùyqpd. Ièïi-qj Râdïdp çdpêïAdp èiiïiqèùq êï-êèïùi ? ùyji âdèïnùyùi ëjp ùyù, bè hèjqp é jù êèùëjp hbèndèùq ö’èiiïöjïqR. Iï qj dpiqèïi jù çpj çbji èîpâ ùyji é Rqjöïpd bpi hydêjbpi RùpdnRqïëjpi çbjqTq ëj’é èbbpd çïbbpd bpi Râyùyêïpi öpi îïpïbbpi âèdùpi ëjï yipùq pùâydp qdèVùpd öèùi bpi Piqèêïùpqi, çpjq-Uqdp ëjp bpi dTbpi èjdèïpùq RqR ïùîpdiRi… è ùyqdp ndèùö çbèïiïd Rîïöpêêpùq. êèïi bé, yù è ëj’jù ipjb âspêïù é qp çdyçyipd pq ùyji q’èiijdyùi ëjp bè dyjqp ipdè fïpù çbji âyùhydqèfbp çyjd qyï èîpâ qpi çpqïqpi çèbjâspi öèùi âpi cybïi nèùqi.

Il hocha la tête puis enfila finalement les protections.
Satisfait, je tapotais dans mes mains puis m’en retournais à mes préparatifs. Même si ne le protégerait pas complètement d’une combustion non contrôlée, la couche supplémentaire qu’apportaient les gants ralentirait le processus et nous ferait gagner quelques précieuses secondes. Face à un truc pareil, je pourrais toujours utiliser l’une de mes capacités de lanyshta pour sauver la mise du gamin. Cependant ça, il n’était pas sensé le savoir. Je pouvais comprendre ses craintes. Au final, son aveugle confiance en moi en avait eu raison et j’étais à peu près certain qu’après coup, il comprendrait mon choix.
Au bord de la banquette, à quelques centimètres à peine du cours d’eau, j’avais installé trois cubes de petit taille, pas plus de dix centimètres de côté chacun. Ils étaient composés de bois, de métal et de gravats. Je fis passer à mon assistant une paire de lunette, une première éprouvette scellée de cire ainsi qu’un petit propulseur cylindrique. L’échantillon n’était pas présent en grande quantité, peut-être quatre ou cinq millilitres. De fait le cylindre devrait suffire à reproduire les effets de mon Crach’Feu à une échelle plus réduite.

îeèèe-èA, î’euù èê bjpSëç jb. Kè ùe ujöökù àe ùkëeë èe xçjuuçkë xjku àe xçukùkçbbeë xêë èe wêjù è’Sxëçjdeùùe àêbu èe îëejr. Ebujkùe, xçkbùe èe deëu èe îjfe, A jbe ùëebùêkbe àe îebùkpMùëeu, xêu xèju. èA, ùj xçjuueëêu à’jb îçjx èe xçjuuçkë. èe fjùçkë êj fçjù dê fëkueë èe uîeèèS àe îkëe eù èêkuueë èe öej èkijkàe êj îçbùêîù àe è’êkë. àj öêkù àe èê xëeuukçb ereëîSe, èe zej xêëùkëê eb àkëeîùkçb àj îjfe. î’euù êuueq îèêkë ?

Sans une once de crainte, ce qui était d’ailleurs très étonnant, le gamin acquiesça. Armé de mon carnet, je restais à cinq bons mètres de là, les yeux rivés sur le propulseur. Mi-mains appliqua consciencieusement mes consignes. Il était doué quand il s’agissait de faire face à des situations dangereuses, il fallait lui reconnaître ça.

[o]Jg-jvgnç :[/o] K’çogç êâUp J’çgsoâ.
I’sçp movnc po asoz.


Il ne se fit pas prier.
Dans un bruit de verre éclaté, il actionna le propulseur, libérant la plus liquide des trois recettes testées. Le jet était moins précis, l’une des limites de mon modeste propulseur. Le liquide éclaboussa le cube et une fraction de seconde, de longues flammes bleutées en jaillirent. L’Assistant recula d’un pas. Bien qu’impressionnant, je notais que le cube ne semblait pas directement endommagé. Bien sûr, le métal commença à rougir et le bois à noircir. Néanmoins, les minéraux n’étaient pas affectés. Le liquide glissait sur eux sans réellement s’accrocher. Après une poignée de minutes, le feu s’éteignit, laissant derrière lui un tas de cendres mêlé à de la pierre éclatée par la température. A mi-voix, j’exprimais mes observations tout en les reportant sur le carnet.

Yitraoid drzçëi rd. Yamqtc xmdy tm sidycëômaoid. àëiucsaoid ozàëçsoyc. Tidprc étmzzcy. D’mssëiskc àmy tm zmaoïëc. Acdxmdsc ù ptoyycë. Aëïy toâroxc. Xcrn aocëy x’krotc. Rd aocëy xc àirxëc dioëc sizàiyoac.

Ceci fait, je saisi le second échantillon et le fit passer à Mi-mains. Un simple signe de la main suffit à lui faire comprendre qu’il pouvait entamer la procédure. Le geste fut sensiblement le même. L’effet lui, un peu différent. Contrairement au premier mélange celui-ci paraissait s’accrocher à la matière. Les flammes étaient moins hautes, plus concentrées. Petit à petit, même la pierre en venait à se faire grignoter par endroits. Lorsque les flammes s’éteignirent, je m’approchais du cube.

Gq gnâ, i’xùm nk bxn ëâxne… ùgînmâgk knëVèg jxne. îVaéèxëxkm âkùmfçîx jfkù îf igkùxètfmâgk. Bèguximâgk mgnugnèù bxn bèViâùx. Pîfëëxù jx mfâîîx ëgrxkkx. ù’fiiègiqx H îf ëfmâéèx ëâkVèfîx. èVfimâgk ftxi î’Vbâjxèëx? Mxkjfkix H aîâùùxè. îâànâjx. ëgâmâV j’qnâîx. ëgâmâV jx bgnjèx kgâèx igëbgùâmx.

Après avoir reculé de plusieurs mètres, le gamin tira la dernière dose expérimentale. Celle-ci portait tous mes espoirs. Un dosage atypique dans la poudre ainsi qu’une faible quantité d’huile à laquelle j’avais ajouté un conservateur que la plupart des commerçants utilisaient dans la conservation des aliments. Le résultat, c’était une solution plus proche du gel que du liquide, stabilisé par le conservateur malgré la faible présence d’huile. Lorsque l’éprouvette se brisa sous la pression du pressoir, le gel ne s’enflamma pas immédiatement. Néanmoins, à peine eut-il touché le cube que ce dernier crépita. De fines flammes bleu-vert enveloppèrent l’objet, dévorant sans distinction aucune le bois, le métal ou les gravats. Certes c’était moins spectaculaire mais les résultats étaient là. J’affichais un large sourire.

Sépçhgéô ôçèWié hiégs. SçnnésW shîcpâ ïîôs pî zéôsâiêîhgéô. Niédâzhgéô niWzgsâ. Qpîèèâs ïâ qîgcpâ hîgppâ. S’îzziézöâ à pî èîhgYiâ. Hâùhçiâ uâp. çô hgâis ï’öçgpâ èéïgqgWâ îêâz p’îuâôh zéôsâiêîhâçi. ïâçù hgâis ïâ néçïiâ ôégiâ zéènésghâ.

Dernier regard vers les cubes. Compte tenu de l’utilisation que j’en ferais pour mon Crach’Feu et mes prochaines inventions, la troisième solution était définitivement la meilleure. Au loin, un bruit d’eau remuée se fit entendre. Je me tournais vers Mi-mains.

ékrl-ékrl-ékrl. Ol lr bh ghs öyhklry kxk gczs colèörêgs. Yrêéhccr öozö ïh, ol yrêolör P ch szymhxr.
[z]êk-êhkls :[/z] êksskol hxxoêgckr ê’skrzy ?


Il avait l’air fier de lui. Je hochais la tête, un sourcil relevé.

Kéj, ki êvéô âjlv Qb.

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous avions quitté les égouts. A nous la douche, à moi le sommeil.
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Feu liquide